Discours de V.Cayla au Congrès de la FNCF 300909

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Discours de V.Cayla au Congrès de la FNCF 300909
Discours de Véronique Cayla
Présidente du CNC
64ème Congrès de la FNCF
Deauville, le 30 septembre 2009
Monsieur le Président, Cher Jean Labé,
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
Merci de votre accueil au sein de votre congrès. J’apprécie cette journée des pouvoirs
publics qui est, chaque année, l’occasion pour le CNC de faire un tour d’horizon avec
l’ensemble de l’exploitation, des grandes évolutions et des principaux enjeux du secteur.
Vous ne serez donc pas étonnés que j’ouvre ces échanges, avec le défi le plus important
pour l’avenir de votre secteur, je veux, bien sûr, parler du basculement des salles de
cinéma dans le monde numérique.
La numérisation de la diffusion, c’est en effet un tournant décisif pour l’exploitation,
c’est une priorité du Ministre de la culture et de la communication, Frédéric Mitterrand,
pour lequel la révolution numérique constitue l’enjeu principal de son action. C’est une
priorité pour le CNC qui stimule et accompagne les professionnels depuis plusieurs
années dans leur réflexion sur ce sujet.
En premier lieu, pourquoi doit- on soutenir l’équipement en numérique des exploitants, à
côté des modalités de financement qui existent déjà?
Pour répondre à cette question, voyons d’abord ce qui se passerait si on ne le faisait pas.
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Sans intervention publique, seules les salles d’exclusivité les plus rentables
intéresseraient les distributeurs et seules ces salles pourraient s’équiper grâce à leur
contribution dite VPF, et qui serait calculée en fonction des résultats de chacune. Ainsi,
peu à peu c’est un réseau à deux vitesses qui se mettrait en place, avec marginalisation
inéluctable puis disparition des petites salles non numérisées. Sans parler des graves
incidences sur la programmation, la distribution et la diversité des films en salles.
Car les salles qui pourraient s’équiper seraient poussées à rechercher un maximum de
VPF avec comme risque majeur : l’uniformisation de la programmation et une rotation
accélérée des films.
C’est donc la menace en quelques années d’une dégradation de la diversité des films et
d’une concentration des salles dans les zones urbaines importantes, au détriment de
l’aménagement du territoire et du lien social que, bien souvent, vous seuls, apportez en
milieu rural comme dans les banlieues. C’est la menace d’une destruction progressive du
socle fondamental sur lequel s’est édifié notre modèle de diffusion des films, et qui fait
le succès de notre cinéma.
Les pouvoirs publics se doivent donc d’agir pour maintenir les grands objectifs et
équilibres de notre politique de diffusion des films en salles, à savoir :
-
Garantir la pérennité de l’exploitation sur l’ensemble du territoire, sa diversité
ainsi que celle de l’offre de films.
-
Faire en sorte que l’ensemble des salles puissent s’équiper sur une durée
raisonnable afin qu’aucune d’entre elles ne soit laissée en dehors de cette
évolution technologique majeure.
-
S’assurer que la technologie numérique n’entrave pas les rapports commerciaux
entre exploitants et distributeurs, en préservant à tout prix la liberté de
programmation des uns, et la maîtrise du plan de sortie des autres.
Nous avons donc proposé, en avril dernier, trois instruments principaux pour aider les
salles à s’équiper :
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-
tout d’abord, la création d’un Fonds de mutualisation : ouvert à tous sans
exception, il est fondé sur une double solidarité, solidarité verticale, entre
exploitants et distributeurs, et solidarité horizontale entre exploitants. Il repose
sur un principe simple que tout le monde connaît bien, celui du VPF : une partie
des économies dont les distributeurs vont bénéficier grâce à la copie numérique,
alimentera le fonds, et sera redistribuée pour aider les salles à s’équiper. Ce fonds
permettra de prendre en compte toutes les catégories de salles. Le financement
qu’il apportera aux exploitants sera complètement déconnecté de leur
programmation, et leur assurera ainsi une grande liberté
-
Par ailleurs, l’accès au crédit bancaire via la garantie de l’IFCIC, sera facilité pour
tous les exploitants, qu’ils soient ou non adhérents du fonds, afin d’augmenter
leurs apports propres. Cette mesure implique une dotation plus importante du
CNC à l’IFCIC.
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-
Enfin, le renforcement de l’aide sélective à la modernisation des salles, avec les
mêmes règles qu’actuellement. C’est une mesure fléchée en direction de
l’exploitation la plus fragile, celle de moins de 50 écrans, qui sera coordonnée
avec l’aide des collectivités territoriales et sans doute quelques aides
européennes. Le budget de cette aide sélective à la modernisation, devrait
quasiment doubler dès 2010.
Aujourd’hui, nous avons avancé dans les modalités concrètes de mise en œuvre de ces
instruments et notamment du fonds de mutualisation qui pourrait concerner plusieurs
milliers de salles.
Egalité de traitement entre les exploitants, entre les distributeurs, VPF unique pour tous
les distributeurs, même taux de couverture pour tous les exploitants, transparence et cogestion du Fonds, liberté de choix des prestataires par les salles, tant pour leur
équipement que pour leur maintenance, autant de principes fondamentaux du fonds de
mutualisation qui permettront de répondre aux objectifs culturels qui sont les nôtres.
Nous avons tablé sur une hypothèse de financement par le fonds de mutualisation,
équivalent à 75% du coût de l’équipement, qui pourra être complété, pour les salles qui
en ont besoin, par des aides publiques, celles du CNC mais également celles des
collectivités territoriales, qui sont particulièrement volontaires sur ce sujet.
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Je ne vais pas entrer dans le détail de nos propositions de travail puisqu’elles vous ont
été présentées ce matin par Olivier Wotling, Directeur du cinéma et Lionel Bertinet,
Directeur adjoint du multimédia et des industries techniques.
Et ce d’autant plus que ces mécanismes seront finalisés, suite à l’avis de l’autorité de la
concurrence qui étudie actuellement le dossier, et sans doute aussi, suite à l’autorisation
des instances européennes.
Ils seront également, bien sûr, précisés et arrêtés avec vous dans le cadre des
discussions que nous poursuivrons ensemble après le congrès.
Notre objectif est que la numérisation se fasse rapidement, nous l’avons évalué à 5 ans
environ, et ce pour limiter au maximum la période de transition où coexistent deux
systèmes, et qui est la période la plus coûteuse pour tout le monde.
Nous lancerons bientôt une campagne de pré-adhésion au fonds de mutualisation auprès
des professionnels, exploitants et distributeurs, pour avoir une évaluation plus précise
du nombre d’adhérents, et pouvoir affiner ensemble le montant du VPF et la durée de
contribution des distributeurs. Ces outils devraient être opérationnels au cours du
premier trimestre 2010 ; nous travaillons même sur la possibilité de rendre le mécanisme
rétroactif, dans certaines limites, de manière à apporter un peu de souplesse aux
exploitants qui souhaiteraient s’équiper plus rapidement, et pouvoir bénéficier des
modalités de financement offertes par le Fonds.
Parallèlement nous sommes attentifs à l’avenir des industries techniques qui doivent,
elles aussi, s’adapter à ces profonds bouleversements. C’est pourquoi nous venons de
lancer avec la FICAM et la région Ile de France un groupe de travail sur numérisation et
industries techniques.
Ces mesures de soutien à l’équipement numérique s’inscrivent dans le souci permanent
des pouvoirs publics d’accompagner les mutations qui touchent vos secteurs, et en
particulier l’exploitation qui traverse, pour certains, une période délicate.
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La salle de cinéma est l’équipement culturel le mieux réparti sur notre territoire. C’est
celui qui coûte le moins cher à la collectivité et c’est le plus populaire. Mais c’est aussi
une entreprise fragile, qui exige que les pouvoirs publics lui accordent une attention
particulière ; et puis la salle de cinéma, c’est le lieu de découverte d’un film, un lieu
irremplaçable qui donne vie à un film et qui assure son avenir sur tous les autres
supports de diffusion. C’est donc le soubassement du cinéma, qu’il nous faut
impérativement protéger et moderniser car sinon c’est le cinéma dans son ensemble que
l’on déstabiliserait.
C’est pour cela que nous nous réjouissons tant de pouvoir désormais compter sur un
dispositif complet et efficace de lutte contre le téléchargement illégal, un dispositif très
attendu par tous et auquel vous avez apporté votre part, comme vous l’aviez fait en 2000
avec la réduction du délai vidéo. Après un cheminement plus complexe que prévu, les
accords Olivennes ont maintenant enfin trouvé leur aboutissement.
Votre activité par définition risquée, dépendante des fluctuations de la fréquentation et
de l’offre de films, traverse, depuis plusieurs années, une période mouvementée
notamment avec l’apparition et le développement des nouveaux vecteurs de diffusion
numérique.
Il est certain que l'exploitation dans son ensemble doit faire face à une équation
économique difficile : d'un côté charges de fonctionnement en forte croissance (loyers et
coût des travaux, maintenance et sécurité, mais aussi énergie…), poids de l'endettement
lié à la modernisation des équipements, passage au numérique; de l'autre, des recettes
souvent contraintes, avec une forte pression sur le niveau de prix acceptable par le
spectateur en période de crise, et une fréquentation, qui tout en se maintenant à un
niveau élevé, ne semble pas recéler, pour l’instant, de réservoir important de croissance
supplémentaire.
Dans ce contexte, nous étudions actuellement, en liaison avec la FNCF, différentes
mesures fiscales susceptibles d'améliorer cette équation autour de la réforme de la taxe
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professionnelle et d’un allégement de la charge liée aux travaux d’accessibilité des salles
aux personnes handicapées.
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* *
Comme nous nous y étions engagés début juillet auprès de votre fédération, nous avons,
par ailleurs, analysé l'évolution économique de l'exploitation sur une assez longue
période, afin d’éclairer notre réflexion commune.
Il en ressort clairement que la situation est très contrastée ; situation très contrastée
selon que l’on considère la "grande" exploitation d’une part, la "moyenne" et la « petite »
exploitation d’autre part ; situation encore plus contrastée entre les grandes villes d’un
côté, et les petites villes et les zones rurales de l’autre.
Que ce soit au cours de ces derniers mois, du fait de la crise économique, dont les
conséquences sont plus marquées dans les petites villes et les zones rurales, ou sur la
dernière décennie du fait d'une évolution structurelle du parc de salles, la situation de la
petite exploitation est particulièrement préoccupante.
Je ne citerai ici que quelques chiffres éloquents : les bons chiffres globaux de
fréquentation en 2008, 190 millions d’entrées, et le score réjouissant enregistré sur les 8
premiers mois de l’année 2009, en augmentation de 3% par rapport à 2008, cachent, en
réalité, des disparités importantes.
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Ils révèlent à la fois le succès des multiplexes, et la vulnérabilité de la petite et moyenne
exploitation, pour qui la fréquentation s’est fortement dégradée. Quand elle est en
hausse de 2,2% pour la grande exploitation sur les 7 premiers mois de l’année par
rapport à la même période en 2008, elle est en baisse de 4,3% pour la moyenne
exploitation, et de 10,5% pour la petite. Ces résultats sont d’autant plus significatifs,
qu’ils prennent en compte le très bon score du mois de juillet, qui a vu la fréquentation
des salles bondir de plus de 50% grâce à plusieurs films porteurs ; films qui, par
définition, sont exploités plus en profondeur et qui, normalement, bénéficient davantage
aux plus petites salles situées dans les plus petites villes. Ces résultats sont inquiétants
car ils montrent que ce beau mois de juillet, et sa physionomie pourtant favorable aux
petites salles, n’a pas suffi à rétablir leur situation.
J'ai été très sensible, bien sûr, aux messages d'alerte des branches de la petite et
moyenne exploitation, ainsi qu’à ceux qui nous sont remontés de vos assemblées en
régions, traduisant votre profonde inquiétude. Je m'en suis entretenue fin mai avec les
présidents de branche de la petite et moyenne exploitation, en les assurant de ma
disponibilité et de ma volonté de fixer avec eux des rencontres régulières. J'ai également
reçu au mois de juillet la FNCF et des représentants de toutes les catégories
d'exploitants. Et puis nous avons analysé, dans le détail, la fréquentation des 7 premiers
mois de 2009 selon cette fois-ci les zones géographiques : ainsi pendant qu’à Paris, la
fréquentation s’accroissait de près de 7%, par rapport à la même période en 2008, elle
baissait de 10,5% dans les villes de moins de 20 000 habitants, et de près de 12% dans
les zones rurales. + 7% d’un côté, – 12% de l’autre, c’est véritablement probant.
C'est bien cette prise de conscience des difficultés spécifiques de la petite et moyenne
exploitation qui m'a conduit à relever, en urgence, et de façon exceptionnelle cet été, le
budget de l'aide aux salles art et essai, à hauteur de 1,5 million d’euros. Les subventions
des 700 établissements de catégories D et E, c'est-à-dire les salles les plus fragilisées,
ont ainsi pu être augmentées de 30%.
D'autres dispositions seront prises :
- Tout d’abord, le budget de l’aide aux salles art et essai sera à nouveau abondé l’année
prochaine.
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- Ensuite, nous allons mettre en place, très rapidement, pour ceux qui peuvent bénéficier
de l’aide sélective à la modernisation des salles, une aide exceptionnelle au financement
du diagnostic qu’il vous faut établir pour l'accessibilité des salles aux personnes
handicapées. Sur le modèle du plan informatique, un soutien forfaitaire vous sera
apporté qui devrait être de 1000 à 2000 euros en moyenne, selon la taille de
l’établissement. En outre, l’ADRC est en train d’élaborer un guide pratique sur lequel vous
pourrez vous appuyer pour contrôler les devis et la fiabilité de ces diagnostics.
Nous travaillons aussi dans deux directions pour améliorer l’accès des petites salles aux
films. Conformément à nos engagements pris auprès de la FNCF en juillet, nous avons
analysé l’évolution du taux de location, qui s’avère avoir tendance à décroître sur les 5
dernières années. Mais dans le même temps, il apparaît que le taux de location pèse
proportionnellement plus lourd pour les petits que pour les gros exploitants. Un coût
d’accès aux films plus important, alors même que les petits exploitants ne disposent
souvent des films que pour une deuxième période d'exploitation. C’est une situation
évidemment paradoxale !
C’est pourquoi, nous souhaitons faire en sorte que les copies subventionnées par l’ADRC
soient assorties de taux de location moindres à partir de la troisième semaine. L’ADRC et
son financement par le CNC doivent clairement être des soutiens à la petite et la
moyenne exploitation.
Parallèlement, il nous paraît important que les salles s’appuient davantage sur le
Médiateur du cinéma, qui a vocation à réguler les relations entre distributeurs et
exploitants et dont les pouvoirs vont être étendus. Il est indispensable que nous
assurions une meilleure information sur les pouvoirs réels du Médiateur, en particulier
auprès des petites salles qui peuvent le saisir dès aujourd’hui, non seulement pour
obtenir une copie, mais aussi pour réviser les conditions de location si nécessaire.
Ce plan d’aide à la petite et moyenne exploitation fera l’objet d’une évaluation régulière
que nous ferons ensemble. J’en récapitule les points essentiels : mesures fiscales,
augmentation des subventions art et essai, aide exceptionnelle au financement du
diagnostic accessibilité, coût allégé aux copies ADRC, doublement de l’aide sélective à la
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modernisation des salles. Ce plan d’action en faveur de la petite et moyenne exploitation,
élaboré bien évidemment en plein accord avec le Ministre, vous rassurera, je l’espère, sur
notre détermination à vous soutenir dans cette période délicate. Il conviendra également
de suivre ensemble, CNC, FNCF et représentants de vos branches, avec la plus grande
attention l’évolution de la fréquentation et celle de la situation économique, et d’étudier
d’autres dispositions, si nécessaire.
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* *
Mais toutes ces mesures, aussi indispensables soient-elles, ne suffiront pas à faire face
au choc provoqué par la numérisation de tous les moyens de diffusion et à leur profusion.
La concurrence accrue de tous les nouveaux supports de diffusion, sans parler du
piratage, constitue un défi considérable qui n'est pas sans rappeler celui qu'a
représenté, à la fin des années 80, la multiplication de l'offre télévisuelle. Je vous
rappelle qu’en 1992, la fréquentation était ainsi tombée à 116 millions d'entrées, puis
son redressement a été tout à fait remarquable et depuis 2001 la fréquentation est
stable voire légèrement en hausse, entre 175 et 195 millions.
Le premier facteur de ce redressement a été incontestablement le dynamisme et la
mobilisation de votre profession, qui a permis au cours des années 90 la modernisation
du parc et la création des multiplexes, qui sont aujourd’hui un atout majeur pour le
secteur. Ainsi, vous avez su offrir aux spectateurs, de bien meilleures conditions
d’accueil dans vos salles que devant leur télévision ; à cela se sont ajoutées la richesse et
la diversité de l'offre de films, mais aussi la constance et l’efficacité de la politique
publique de soutien au cinéma.
Et aujourd’hui, face à la révolution technique inouïe que nous vivons sur le terrain, face à
la profusion incroyable des moyens de diffusion, la seule vraie bonne réponse c’est la
numérisation des salles, la numérisation de toutes les salles. Il faut absolument relever
le défi de cette nouvelle technologie, de ce nouvel univers qui se dessine devant nous et
pour cela, une seule solution : entrer de plain pied dans le XXIème siècle.
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Seules les salles numériques pourront offrir de nouveaux services, comme le relief, qui
suscite visiblement l’appétence des spectateurs qui sont prêts à payer un prix plus
élevé ; le relief mais aussi le multilinguisme. Chaque salle pourra disposer de plusieurs
versions du même film : une version française l’après-midi pour les familles et une
version originale sous-titrée ou non le soir pour les cinéphiles, donnant ainsi à la salle
numérisée toutes les capacités d’adaptation à son public. Elles pourront bénéficier de la
souplesse de gestion et de la souplesse de programmation, propres à ces nouveaux outils
avec des dizaines de films disponibles dans la cabine. Et elles bénéficieront aussi d’un
accès plus rapide au film.
Alors, bien sûr, la période de grande mutation que nous vivons exige beaucoup de
vigilance, vigilance de votre part, vigilance de notre part. Elle exige beaucoup de
solidarité entre chaque filière, entre exploitants et distributeurs – le fonds de
mutualisation en est un bon exemple.
Cette période exige aussi beaucoup de souplesse pour pouvoir s’adapter aux évolutions
permanentes : l’élargissement des pouvoirs du médiateur va dans ce sens.
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Mais cette période est aussi exaltante. Elle ouvre de nouvelles voies à l’imagination, de
nouvelles possibilités de programmation, elle ouvre de nouvelles opportunités pour
toucher un public neuf. La crise économique actuelle met en évidence un besoin renforcé
de rencontres, de dialogues, d’échanges et de partage. En France, mais aussi en Europe,
au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne, partout la fréquentation en salles
augmente. Or, rares sont, et encore plus rares seront les occasions d’émotions
collectives. Ainsi, vous serez, j’en suis convaincue, de plus en plus indispensables.
C’est pour vous une opportunité exceptionnelle de développer votre entreprise pour
répondre à cette demande nouvelle et renouvelée, pour surfer sur la vague des nouvelles
technologies, pour vous adapter à un public plus jeune et plus diversifié, et finalement
pour augmenter votre fréquentation, donc vos ressources.
Je suis sûre que votre sens des responsabilités saura accompagner ce mouvement
imposé par la révolution technique, et que vous n’hésiterez pas à prendre les décisions
qui s’imposent chacun à votre niveau. Que ce soit à Paris ou en province, dans une salle
publique ou dans une salle privée, votre public vous en saura gré.
Vous avez toujours su relever les défis, en renforçant la part de magie qu’apporte la salle
de cinéma, je ne doute pas que vous serez à la hauteur de celui, de taille je le reconnais,
qui se présente aujourd’hui : mettre le numérique au service de la salle de cinéma.
Merci de votre attention.
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