comme un ananas - Jim Le Pariser
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comme un ananas - Jim Le Pariser
COMME UN ANANAS. En Visionnaire, Andy Warhol affirmait dans les années 70, “Tous les grands magasins deviendront des musées et tous les musées deviendront des grands magasins”. Presque quarante ans plus tard aux Galeries Lafayette entre le « corner » Gucci et celui d’Alaïa, l’espace culturel du grand magasin offre un lieu d’exposition dédié à l’art contemporain. A la Galerie des Galeries, l’exposition est actuellement consacrée à Philippe Katerine. « Comme un ananas » présente un ensemble de dessins, une sculpture et du son. Pour cette occasion, un livre est édité chez Denoël dans lequel on retrouve en première page sa nomination officielle au titre de chevalier des arts et des lettres. Sorte de préambule à une paranoïa de droite qui va inspirer l’artiste. Une première série de dessins constitués en diptyque met en scène des personnalités politiques. On retrouve ainsi épinglé, Roselyne Bachelot chez le tatoueur, Rachida Dati avec son ipod et un perroquet, Raffarin à la piscine, Frédéric Mitterrand en compagnie de Kayne West et d’un oiseau, ou bien Marine Le Pen face à son pèse personne. Franche « rigolade » d’imaginer toute cette galerie de personnages dans des positions aussi incongrues. Le deuxième dessin de ce diptyque montre la même scène sans la présence des hommes ou des femmes politiques. Alors que reste t’il ? Un oiseau sur un banc, les vagues de l’eau de la piscine, un tas de feuilles mortes… une poésie du quotidien soudain délivrée de l’agitation médiatique autour de ces acteurs de la vie politique. Plus loin, l’exposition découpée en tranche, d’ananas bien sûr, entraîne le visiteur dans une seconde salle, un sas de décompression bercé par une mélopée envoûtante. La salle suivante est peinte en bleu avec au centre une sculpture en forme de fontaine. Au milieu, une sorte d’arbre de vie où l’on retrouve la star du rap Kayne West, autre figure de la droite américaine, tenant dans sa main le cri de Munch, entouré d’enfants, d’un piano, et d’un grand livre ouvert. Après ce moment quasi-religieux devant ce totem, l’exposition se poursuit par une série de post-it de couleurs posés comme des papillons sur un mur. Plus léger, sur ces pense-bêtes, des pensées fugitives, des observations ou des illuminations illustrées par un personnage en forme d’ananas. Pour terminer, une dernière série de dessins propose un vagabondage dans les rues du très chic XVIe arrondissement de Paris où l’artiste en repérage vient d’emménager. Dans cette virée à droite, Philippe Katerine nous embarque et distille dans cette exposition son humour et sa poésie en digne héritier de Dada. Par Dominique Pineau La Galerie des Galeries 1er étage, Galeries Lafayette 40, boulevard Haussmann 75009 Paris Jusqu’au 2 juin Du mardi au samedi de 11H à 19H