école nationale supérieure de chimie de Mulhouse
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école nationale supérieure de chimie de Mulhouse
ale école nation e chimie d e r u ie r é p u s e de Mulhous s n°31 w e ’n u m c s n e - avril 2016 édito ation lettre d’inform actu’école ENSCMu et Ravensburger : un partenariat hors du commun Depuis juin 2015, trois étudiantes de l’ENSCMu encadrées par Samuel Fouchard, enseignant-chercheur, collaborent avec Ravensburger, leader européen dans le monde du puzzle et du jeu. C’est l’entreprise, dont le siège français est situé à seulement 8 kilomètres de l’ENSCMu, qui s’est rapprochée de l’école pour obtenir une expertise et la connaissance nécessaire au développement d’un kit de chimie original pour enfants à partir de 10 ans. Héloïse Kientz, Lise Kohler, et Maëlle Prost-Dame ont travaillé avec Samuel Fouchard pour trouver des expériences simples conciliant la sécurité, les valeurs éducatives et la dimension ludique de la marque. « Une fois sélectionnées, nous avons soumis nos propositions à Ravensburger. Puis il nous a fallu tester les expériences retenues et élaborer la notice explicative détaillée avec pour chacune d’elles le matériel nécessaire, les ingrédients, le protocole et l’explication scientifique. L’objectif : donner envie à l’enfant de faire les expériences et de se sentir comme un vrai petit chimiste », explique Maëlle. « Le plus dur a été de respecter les délais imposés par Ravensburger tout en suivant nos cours et de confronter nos idées aux exigences du service qualité allemand. » Et Lise ajoute : « c’était difficile aussi de respecter les contraintes de confidentialité parce que nous avions envie de partager notre enthousiasme ! » Une expérience formatrice et source de fierté. « A la journée portes ouvertes de l’ENSCMu, j’ai pu voir l’intérêt, la curiosité et la fierté partagée des étudiants de l’école, mais surtout les impressions et retours positifs des visiteurs qui testaient en avant-première quelques expériences du kit », explique Lise. Affaire à suivre sur la page facebook de l’ENSCMu jusqu’à la sortie du jeu en magasin à l’automne prochain. rencontre Salomé Marquis, nouvelle chargée de mission entreprises Recrutée en février 2016, Salomé Marquis est la nouvelle chargée de mission entreprises pour l’ENSISA et l’ENSCMu. De formation scientifique, Salomé Marquis s’est forgée une solide expérience dans la vente d’instrumentation dans les domaines pharmaceutique, chimique, cosmétique, agroalimentaire et environnement, en industrie et en laboratoires de recherches privés et publics. Elle travaille en relation étroite avec la cellule Relations entreprises de l’ENSCMu et son poste est en partie financé par la Région Alsace dans le cadre du Pacte Ingénieur à travers Alsace Tech, dans une optique d’aide au développement des PME et ETI régionales. « Ce nouveau numéro de notre lettre d’information est consacré aux projets et concours auxquels les élèves de l’ENSCMu ont participé, ainsi qu’aux prix décernés aux enseignants chercheurs et étudiants. C’est une source de fierté pour eux et pour nous qui les avons mis dans les conditions favorables à la réalisation de leurs objectifs. Nous sommes convaincus que l’investissement des étudiants dans des projets concrets est très formateur et leur donne des clés essentielles pour leur futur métier d’ingénieur. Cela les conduit aussi à se plier aux exigences des professionnels avec lesquels ils entrent en relation, une bonne préparation pour leur entrée sur le marché du travail. » Pierre Llopiz Directeur de l’ENSCMu Sommaire p.1 édito actu’école ENSCMu et Ravensburger : un partenariat hors du commun rencontre Salomé Marquis, nouvelle chargée de mission entreprises dossier central p.2-3 spécial « concours et prix » p.4 actu’école Christian, en stage chez Hutchinson rencontre Rdv avec un ancien : Samuel Fouchard en bref spécial concours et Baggluco, un projet remarqué au Concours Alsace Tech 2016 Le 10 mars dernier, Léa Dejob, Shirley Engrand et Emeline Mestdach, en 2e année de cycle ingénieur à l’ENSCMu, se sont vues décerner le 3e prix ex-aequo du Concours Alsace Tech. Elles ont travaillé avec Léa Pasquier, en CFA bijouterie à Saumur, pour monter un projet innovant en faveur des personnes diabétiques. Leur idée : une bague capable de mesurer la glycémie en continu dans la sueur qui s’accumule sous le silicone de la bague. C’est Shirley qui est à l’origine de l’idée : « notre dispositif à la fois esthétique et pratique évite les prélèvements de sang répétés au bout du doigt qui sont douloureux, contraignants et peu discrets. C’est en voyant un proche subir cela que j’ai eu envie de développer cette bague pour améliorer le quotidien des personnes diabétiques. » Le système affiche le taux de sucre dans le sang en permanence et dispose d’une alarme visuelle et sonore pour alerter la personne en cas chute (hypoglycémie, pouvant être mortelle) ou de hausse de la glycémie (hyperglycémie, entrainant des complications). « Les diabétiques Emeline Mestdach, Léa Dejob et Shirley Engrand (de gauche à droite) peuvent par exemple avoir une chute importante de la glycémie durant la nuit et se sentir très faibles le matin, voire faire un malaise. Notre système leur permettrait d’être alertées sans devoir se piquer pour prendre une mesure et d’agir rapidement », expliquent les filles. Le système prévoit aussi l’enregistrement des données pour permettre un suivi par périodes plus ou moins longues et une communication avec le diabétologue. Le projet a également séduit l’association ACCRO, qui participait au Concours Alsace Tech en remettant pour la première fois un prix spécial « Créativité » à l’équipe Baggluco. ACCRO accompagne l’entrepreneuriat et les projets collaboratifs innovants à la croisée des arts, sciences et technologies et économie. Ses membres pourront apporter leurs précieux conseils pour envisager une suite au projet, ce que souhaiterait Shirley une fois ses études terminées. Deux étudiantes arrivent en finale du concours U’cosmetics Lucie Josse et Laure Tisseyre, deux étudiantes qui ont rejoint l’ENSCMu en 3e année de cycle ingénieur pour suivre l’option formulation et cosmétologie, ont participé au concours U’cosmetics 2016. Leur projet intitulé « gommage à ma façon ! » a été nominé dans la catégorie Formulation pour l’étape finale avant la remise des trophées, qui a eu lieu le 17 mars à Guingamp. « Le thème de la journée U’cosmetics 2016 était la cosmétique expérience », explique Lucie. « Nous avons présenté un gommage dont le principe était de faire du consommateur un expérimentateur. Notre coffret comprend une base de gommage neutre et trois types d’exfoliants qui diffèrent par leur taille et donc leur abrasivité. L’utilisateur peut choisir ses exfoliants suivant la zone d’application et réaliser son mélange à l’aide d’un petit bol en inox et d’une spatule inclus dans le coffret. » Et Laure et Lucie sont même allées un peu plus loin lors de la présentation de leur projet sur leur stand à Guingamp : Laure Tisseyre et Lucie Josse (de gauche à droite) « nous avons présenté une base de gommage neutre, sans parfum, ni colorant. Les visiteurs pouvaient créer leur propre gommage en choisissant la couleur, les huiles essentielles (pour le parfum et les vertus) et les exfoliants », précise Lucie. Le bilan est positif pour les deux jeunes femmes : « nous avons pu assister au colloque auquel de nombreux industriels participaient et échanger avec eux sur notre projet. Et nous sommes heureuses et fières d’être arrivées jusqu’en finale ! Cela nous a permis de réaliser un projet concret en passant par toutes les étapes. D’octobre à janvier derniers, nous avons créé un concept, contacté les fournisseurs de matières premières et échangé avec eux pour faire évoluer notre formule. Nous avons ensuite réalisé des essais de formulation, conduit le suivi physico-chimique de nos produits, fait des recherches sur le packaging et les idées marketing et rédigé un dossier complet pour le concours. Puis nous avons appris notre sélection et avons préparé les supports pour présenter le projet devant un public de connaisseurs en mars. » Ce processus de longue haleine représente un atout certain pour ces deux étudiantes pour leur entrée dans le monde du travail. « Le soutien des professeurs de l’ENSCMu nous a permis de manipuler au sein de l’école afin de mettre au point notre formule. Et sans l’aide financière de l’école et le soutien de nos maîtres de stage respectifs, car nous sommes toutes deux en stage en entreprise depuis février, nous n’aurions pas pu participer à cette finale », apprécie Laure. prix Deux étudiants ont participé à la Journée Nationale de l’Ingénieur La Journée Nationale de l’Ingénieur 2016, c’était à la Maison de la Chimie à Paris le 30 mars 2016 et Romain Hello et Tom Masson y étaient. Les deux élèves en 1re année à l’ENSCMu ont participé au Trophée vidéo organisé en parallèle et dont l’objectif était la réalisation d’une vidéo originale de trois minutes, exprimant au sens propre ou figuré ce que représenteront les métiers d’ingénieur et de scientifique dans les années à venir. Il s’agissait également de promouvoir la place des femmes dans l’ingénierie et les metiers scientifiques, thème choisi par Romain et Tom dans leur film. Bien qu’ils n’aient pas décroché le trophée, Romain et Tom ont apprécié la journée organisée par Ingénieurs Et Scientifiques de France (IESF) sur le thème : « Ingénieurs et scientifiques : une vision, des projets et du sens ». Ils ont surtout noté la qualité des conférences auxquelles ils ont pu assister, « en particulier celle donnée par Etienne Klein, Docteur en physique, Docteur en Philosophie des Sciences et Directeur de Recherches au CEA », précise Romain. Avis aux amateurs pour l’année prochaine ! Lauréats du Trophée vidéo 2016 sur : jni.iesf.fr Romain Hello et Tom Masson (de gauche à droite) Sébastien Albrecht, enseignant-chercheur lauréat du prix scientifique de la Fondation Wallach Enseignant-chercheur à l’ENSCMu et au laboratoire de Chimie Organique et Bio-organique à l’Institut de Recherche Jean-Baptiste Donnet, Sébastien Albrecht ingénieur chimiste diplômé de l’ENSCMu en 2003 a reçu le grand prix scientifique de la Fondation Wallach le 20 février dernier à Strasbourg. Ce prix, remis par l’Académie des sciences, lettres et arts d’Alsace récompense ses travaux dans le domaine de la chimie organique thérapeutique et notamment des recherches s’intéressant à la lutte contre le paludisme. Lorrain d’origine, Sébastien avait après une classe préparatoire au lycée Fabert à Metz, opté pour l’Ecole de chimie de Mulhouse « qui avait, dit-il, une très bonne réputation surtout dans le domaine de la chimie organique, domaine scientifique pour lequel je me suis toujours passionné ». Il termine en 2003 major de sa promotion et obtient le prix Noelting, décerné par l’Amicale Chimie Mulhouse aux élèves méritants. Après une thèse au laboratoire de Chimie Organique et Bio-organique sous la direction d’Albert Defoin et Céline Tarnus Sébastien Albrecht dans son laboratoire à l’Institut de Recherche soutenue en 2006, puis deux post-doctorats en Grande Bretagne, il est recruté en 2011 comme enseignant-chercheur à l’Ecole de chimie de Mulhouse. Là il poursuit ses recherches au laboratoire de Chimie Organique et Bio-organique et s’intéresse plus particulièrement à moduler une famille d’enzymes impliquée dans diverses maladies métaboliques (cancer, maladies autoimmunes) ainsi que dans des maladies parasitaires ou virales comme le paludisme ou les syndrômes respiratoires aïgus. Il participe à des travaux qui se font avec d’autres équipes de recherches en France et en Europe sur la conception et l’évaluation d’inhibiteurs d’enzymes d’intérêt thérapeutique, tels les aminopeptidases de la famille M1. « Pour les maladies métaboliques, nous travaillons sur des enzymes présentes chez l’Homme et dont la surexpression est, entre autres, responsable de ces maladies. Par exemple, nous sommes capables de synthétiser des molécules inhibant très spécifiquement et puissamment l’aminopeptidase N. Cette protéine est impliquée dans de nombreux processus physiologiques dans le corps, notamment dans la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. Or lorsqu’un cancer se déclare, cette enzyme devient anormalement surexprimée et permet aux cellules cancéreuses de proliférer et de se multiplier. Bloquer cette suractivité permettrait d’empêcher la croissance de la tumeur », explique Sébastien Albrecht. « Dans le cas du paludisme, l’agent pathogène responsable de la maladie possède une enzyme nommée PfA-M1, soeur jumelle de l’aminopeptidase N. PfA-M1 permet au parasite de dégrader l’hémoglobine des globules rouges humains dans lesquels il pénètre. Si l’on parvient à bloquer cette dégradation, le parasite ne peut plus récupérer les acides aminés primordiales à sa survie et étouffe en quelque sorte. » Toutes les photos de l’évènement sur : www.ucosmetics.fr alités de l’E utes les actu Retrouvez to : NSCMu sur u.uha.fr www.enscm Voyage d’étude en Hongrie Pour la première fois, Elsa Guyon, diplômée de l’ENSCMu en 2013, encadre un élève de l’école pour son stage de fin d’études chez Hutchinson. La mission confiée à Christian Kudisonga, en 3e année à l’ENSCMu, porte sur l’étude de matériaux aux propriétés thermiques anisotropes, c’est-à-dire qui diffèrent en fonction de leur orientation. « Ce projet s’inscrit dans une thématique de gestion de la chaleur au sein de véhicules hybrides et électriques », explique Elsa Guyon, Ingénieur projet R&D au Centre de recherche de Hutchinson depuis un an. « Je dois optimiser la formulation et le procédé existants pour obtenir un matériau présentant les propriétés souhaitées », précise Christian. « Travailler sur les composites appliqués à l’automobile correspond exactement à mon projet professionnel. En plus, ce stage me permet de travailler dans un centre de recherche d’envergure et ainsi de découvrir de nouvelles techniques, de rencontrer des personnes aux formations et aux compétences différentes. Mais ce qui me plait le plus, c’est assurément le côté appliqué du projet. De grands constructeurs automobiles s’y intéressent et le matériau sera certainement utilisé dans les voitures de demain », s’enthousiasme le jeune homme. Après son diplôme d’ingénieur, il souhaiterait faire une thèse dans le domaine des composites, idéalement appliqués à l’automobile. Du 04 au 12 avril, trente-cinq étudiants de 2e année et leurs deux accompagnateurs sont partis en voyage d’étude en Hongrie. Au programme : visite de Budapest, du groupe pharmaceutique Servier, de l’académie des sciences Hongroise avec le centre de recherche pour l’énergie et d’un laboratoire de recherche sur les plastiques et caoutchoucs. Organisé par un groupe d’étudiants, ce voyage bénéficie du soutien financier de l’école mais aussi de l’Amicale Chimie Mulhouse et de la Fondation pour l’ENSCMu. Maître de conférences à l’ENSCMu depuis 2006, Samuel Fouchard est aussi diplômé de l’école, qu’il a integré après sa classe préparatoire à Nantes. « Après mon diplôme en 2000, j’ai suivi une année d’études supplémentaire équivalente à l’actuel Master 2 à l’Université de Haute-Alsace, avant mes quatre ans de thèse en microbiologie au laboratoire de Chimie Organique et Bio-organique. J’enseigne à l’ENSCMu en 1re et 3e années de cycle ingénieur » explique-t-il. Mais il est aussi acteur de l’encadrement pédagogique et administratif à l’ENSCMu, puisqu’il coordonne la 2e année de cycle ingénieur et co-pilote la démarche qualité à l’école, certifiée ISO 9001 pour sa formation d’ingénieur chimiste. Samuel Fouchard a encore d’autres cordes à son arc et notamment celle de grand amateur de jeux. « Papa de deux petites filles, j’aime le contact avec les enfants et le fait de leur transmettre le goût des sciences et de la chimie. Et quoi de mieux que de le faire en s’amusant ! » Une philosophie qui l’a conduit à encadrer des ateliers scientifiques dans l’école maternelle de Rixheim depuis deux ans. « Avec un groupe de huit étudiants chaque année, nous proposons des petites manipulations ludiques pour faire découvrir notre science aux enfants de 4 à 6 ans », précise-t-il. « Fort de cette expérience, c’est tout naturellement que j’ai accepté le projet de Ravensburger de travailler sur la création d’un kit d’expériences en chimie, avec trois étudiantes déjà investies dans les ateliers en maternelle l’année dernière. » oo m q Dans le cadre de la démarche qualité de l’ENSCMu, le suivi du nombre de photocopies est réalisé à l’intérieur du processus Vie à l’école via l’indicateur PVAE-IPRE. Cet indicateur objectivé a pour finalité une démarche d’écoconsommation basée sur la maîtrise du nombre de photocopies effectuées pour la formation et le fonctionnement des services de l’école et le coût de la reprographie. Une démarche qui devrait s’accompagner d’une incitation à utiliser d’autres moyens de diffusion de l’information telle la mise en ligne des cours sur la plateforme Moodle. lité Rdv avec un ancien : Samuel Fouchard Le zoom qualité alités sur utes les actu Retrouvez to u cm k.com/ens www.faceboo Directeur de la publication : Pierre Llopiz Conception et rédaction : cellule communication Contact : [email protected] he info’recherc 214 millions : c’est le nombre de cas de paludisme en 2015 selon les dernières estimations de l’OMS, publiées en décembre dernier. L’OMS estime à 438 000 le nombre de décès, dû le plus souvent à Plasmodium falciparum, l’un des parasites du paludisme, le plus répandu et le plus mortel. C’est l’objet d’étude de Sébastien Albrecht, enseignant-chercheur à l’ENSCMu et au laboratoire de Chimie Organique et Bio-organique et titulaire du grand prix scientifique de la Fondation Wallach. ua rencontre z Christian, en stage chez Hutchinson ISSN 1964 - 8936 / 1500 exemplaires ENSCMu 3, rue Alfred Werner 68093 Mulhouse Cedex tél. +33 (0)3 89 33 68 00 L’ensmu’news est téléchargeable sur www.enscmu.uha.fr Charte graphique : Céline Emonet / Photos : ENSCMu, DR, Hutchinson, Alsace Tech, Jean-Marie Valder, volute © Laurence Dutton/Photographer’s Choice RF/Getty Images. en bref actu’école