LLAA PPHHOOTTOO DD UU MMOOIISS site de l`AMAP des

Transcription

LLAA PPHHOOTTOO DD UU MMOOIISS site de l`AMAP des
LES
RECETTES
La compote de pommes au pain d’épices (Gilles)
C’est une compote de Noël. Mais on peut la manger
en toutes saisons; avec une boule de glace vanille
c’est encore mieux.
C’est une compote comme les autres (faire cuire les
pommes épluchées et coupées en morceaux dans un
fond d’eau avec un peu de sucre ou bien de miel),
mais on ajoute du zeste d’orange, de la cannelle, de
l’anis, du gingembre et trois clous de girofles.
C’est une compote de fête que l’on sert avec des
croûtons de pain d’épices grillés.
ON
La top recette de Raphaelle : lavez la (à l’eau tiède)
et croquez la.
Personne n'a osé répondre à Pierre. Ce qui n'est pas grave, il n'y avait plus de place dans la feuille
d'Avril.
Le légume du mois : la pomme de l'air; le tableau du mois (j'ai choisi le plus soft); le dossier et le CR
du 1er Théma.
Y ÉTAIT POUR VOUS
Le 2nd Salon du Développement Durable.
Cette année, le salon proposait beaucoup de stands
divers et variés.
Un magasin de vélos électriques est ouvert Rue
Croulebarbe (75013). Ils font même de la location !!
Les magasins Botanic proposent des lombricomposts
de taille "raisonnable".
Marine T. (9 ans) a adoré l'activité au stand de La
Poste (cartes postales à réaliser soi-même), la
dégustation de smoothies Innocent sur le stand de la
SNCF et les expériences chimiques proposées par
Nature et Découverte.
Raphaëlle a rencontré un artisant chocolatier qui
fait travailler des personnes dans le cadre de
contrats en réincertion.
Il lui a parlé de la monnaie "SOL". Dès qu'elle en
saura plus, elle vous expliquera ce que c'est. A
moins que quelqu'un connaisse déjà et nous propose
un article.
Contactez nous pendant les distributions en demandant Catherine LM, Pierre, Gilles ou Raphaëlle.
L A F I N D E LA S A I S O N 6
La saison 6 se termine avec la
dernière distribution le 5 Mai.
S O I R É E T H É M A : LE L O M B R I C O M PO S TA G E
La saison 7 commencera donc le
mardi 12 Mai.
Mais que désigne ce nom barbare ? Il s'agit d'une
technique destinée à la production d'engrais vert et
de compost qui fait intervenir un espèce d'annélidés
spécialisée dans cette activité : le ver du fumier.
C'est Anne-Charlotte, qui avait demandé un
lombricomposteur pour son anniversaire (!), qui
nous a présenté cette technique très séduisante.
N'oubliez pas de vous ré-inscrire
dès maintenant.
Si vous ne vous ré-inscrivez pas,
n'hésitez pas à passer nous dire
pourquoi.
Voici ce que j'ai retenu de ses explications :
Le lombric est un animal domestique tranquille,
silencieux, qui peut vivre dans votre appartement ou
sur votre balcon (au choix). Il est particulièrement
friand de tous vos déchets végétaux, ce qui le rend
très sympatique. Son entretien est donc économique
même s'il ne rechigne pas à quelques compléments
alimentaires de temps à autres.
Autre avantage, le lombric est très propre sur lui et
il n'est pas nécessaire de le sortir ou trois fois par
jour pour lui faire faire ses besoins, puisqu'il les
dépose dans le fond de sa maison, le fameux...
lombricomposteur.
Sa maison, c'est en fait une sortie d'immeuble de
plusieurs étages. On l'installe d'abord au 1er avec de
quoi casser la croûte. Quand l'étage est plein, on en
rajoute un autre, puis un autre. Au fur et à mesure
qu'il épuise sa nourriture, il migre vers les étages
supérieurs, laissant derrière lui du compost et de
l'engrais liquide au rez-de-chaussée.
À signaler que l'immeuble peut d'accueillir toute
une colonie de vers qui saura maintenir le niveau de
sa population en se reproduisant quand ça lui
chante.
Selon Anne-Charlotte, cet épluchurium (un peu
comme un aquarium) n'émet pas d'odeurs
nauséabondes si on le tient fermé. Seul l'engrais
liquide laisserait à désirer de ce point de vue.
Mais à quoi bon élever des vers dans un
appartement ?
Plusieurs avantages à cela :
- Eviter d'envoyer vos meilleurs déchets (les déchets
verts, certifiés Agriculture Biologique) à l'incinérateur
- Améliorer la croissance des plantes qui vivent sur
votre balcon ou dans votre appartement grâce à
l'engrais liquide et au compost. Bien sûr il faut avoir
des plantes à nourrir, mais on réfléchit déjà à la
manière dont on pourrait trouver un débouché à ce
compost.
Si vous êtes très tenté par le lombricomposteur,
consultez Anne-Charlotte, qui est même prête à
organiser des visites du sien.
Stéphane
Le blog de Loïc : http://lafermedemarconville.neufblog.com/
LA
PHOTO DU MOIS
La première AMAP au Jardin d’Eden.
Lucas Cranach s’est offert ce moisci pour illustrer le dossier ‘pomme’
de la Feuille de Choux. Le Maître de
la Renaissance Allemande a su
rendre compte dans son style
inimitable du caractère
éminemment dual de la Pomme :
pomme d’amour ou pomme de
discorde, fruit défendu par l’Eternel
mais recommandé par la Faculté,
symbole de la Nature traditionnelle
comme de l’informatique
hypermoderne. En faisant
remonter les racines des AMAP aux
premiers âges de l’Humanité, Lucas
Cranach nous offre ici un tableau
édifiant, digne de figurer en bonne
place dans le patrimoine
iconographique des Feuillantines.
site de l'AMAP des Feuillantines : http://amap.feuillantines.free.fr/
LE
LÉGUME DU MOIS
LA CITATION
« Chaque pomme est une fleur qui a connu
l'amour. » Felix Leclerc (le chanteur québéquois)
« Le Dieu des chrétiens est un père qui fait grand
cas de ses pommes, et fort peu de ses enfants. »,
Denis Diderot, extraite de Pensées philosophiques
LA FICHE LÉGUME : Pomme de rainette et pomme
d’api…
La pomme est le fruit du pommier domestique.
L'espèce Malus pumila compterait plus de 20
000 variétés à travers le monde. On distingue
trois types de pommes alimentaires : les pommes
à cidre, les pommes de table ou pommes à
couteau, pommes à four.
Les mots de la pomme
Le verger de pommiers s'appelle une pommeraie.
Le mot « pomme » vient du latin pomum, mais ce
dernier mot est un faux-ami : en effet, en latin,
la pomme est appelée malum (qui a donné mela
en italien ou mar en roumain), tandis que
pomum désigne n'importe quel fruit - Pomona
est la déesse des fruits. Le mot « pomme » a
remplacé malum car, d'une part, malum fait
penser à malus, le mal, et d'autre part, la
pomme demeure le fruit, le pomum, par
excellence. L'usage du mot pomme pour désigner
un fruit est d'ailleurs resté longtemps (de pomme
de terre, pomme d'Orange (ancien nom de
l'orange) ou de pomme de pin ou pomme
cannelle.)
En Afrique francophone, le mot « pomme »
désigne la pomme de terre, la pomme est quant à
elle désignée sous le terme de « pomme-fruit » ou
« pomme de France ».
La longue histoire de la pomme
La pomme d’aujourd'hui est une descendante de
l'espèce Malus sieversii consommée par l'homme
depuis le néolithique sur les plateaux d'Asie
centrale (la région d'Almaty au Kazakhstan en
revendique son origine). Il y a 3 000 ans, elle
était consommée par les Chinois. Elle arriva par
la route de la soie dans le sud de l’europe. Pline
l'Ancien en répertoriera plus tard environ 100
variétés. Au Moyen Âge, les monastères et les
couvents ont joué un rôle important dans le
développement de sa culture.
Jadis, on utilisait les vertus thérapeutiques de la
pomme qui entrait dans la confection
d'onguents, pour indice : le mot « pommade »
vient du mot « pomme ».
La pomme, un fruit « mondial »
La pomme est l'un des premiers fruits
consommés, après les agrumes, la banane et le
raisin. Il se récolte environ 64 millions de tonnes
de pommes annuellement dans le monde.
L'Europe produit 7,5 millions de tonnes de
pommes chaque année (dont deux millions en
France). Golden (40 %), Gala (15 %) et Granny
Smith (10 %) sont les variétés les plus répandues
en France.
La pomme et les maux
La pomme a toutes les vertus, la preuve :
http://www.pomologie.com/vertus/sante.html
D’ailleurs un proverbe canadien (Hi Geoffrey !)
dit « one apple a day keeps the doctor away »
auquel Churchill aurait répondu « surtout si on
sait bien viser ».
Lucie dlm (avec wiki)
P A R I S , LA S E I N E E T S O N B A S S I N
VE R SAN T
La question de l’alimentation est au cœur des
rapports qu’entretiennent depuis des siècles
Paris, la Seine et le territoire qu’elle arrose.
On lisait dans les anciens livres de géographie : «
La Seine prend sa source sur le plateau de
Langres, puis coule vers l’Ouest, arrose les villes
de Troyes, Paris, Rouen avant de se jeter dans la
Manche au Havre ». C’est une vision ringarde et
totalement fausse de ce qu’est un système
fluvial. La Seine, ce n’est pas ce long ruban qui
se déroule d’un point à un autre : c’est un
réseau de petites et de grandes rivières qui
confluent, et, parmi les milliers de sources, rien
d’objectif ne permet de dire que l’une plus que
l’autre est LA source de la Seine. Mais la
tradition est tenace. A l’endroit qui est reconnu
comme la Source de la Seine, on adorait déjà
une divinité fluviale à l’époque Gallo-Romaine.
En 1865, Haussman, alors préfet du
département de la Seine, a fait l’acquisition du
terrain pour le compte de la Ville de Paris, y a
fait édifier un monument kitsch et un jardin
public, propriété de Paris, à 350 km de la Ville.
Symboliquement, Paris pensait ainsi
s’approprier son Fleuve dès sa sortie de terre.
Pourtant l’eau qui coule dans la Seine à Paris
n’est pas celle qui sort de terre à cet endroit :
c’est l’eau de pluie collectée sur tout l’espace du
bassin versant, de Bourgogne, de Champagne et
d’Ardennes, de Brie, infiltrée à travers leurs sols.
L’eau que l’on boit à Paris est fabriquée par ces
territoires ; elle contient un peu de la substance
de ces espaces, sa qualité est déterminée par la
manière dont les gens vivent dans ces régions.
Mais on ne vit pas que d’eau claire. D’où vient la
nourriture de Paris ? Les urbanistes définissent
une ville comme un rassemblement de
populations qui ne produisent pas elles-mêmes
leur nourriture. C’est dire que « nourrir la Ville »
est la fonction première qui conditionne
largement tout l’aménagement du territoire
régional qui entoure la ville. Il s’agit avant tout
autre chose d’y produire pour chaque urbain les
5 kg d’azote protéique qui font sa ration
alimentaire annuelle.
A la fin du XVIIIe s, Paris est déjà une ville de
500 000 hab. On sait très précisément ce qui y
est consommé, notamment parce que Lavoisier
(le père de la chimie) qui était en charge de
collecter les taxes sur les marchandises entrant
dans Paris, en a publié un bilan exhaustif. Ce
que révèle ce bilan c’est que, quantitativement,
90% de la nourriture de Paris provient des
provinces limitrophes du bassin parisien, un
cercle de 150 km de rayon autour de Paris
(environ 50 000 km²), qui se confond
pratiquement avec le bassin versant de la Seine.
Pour pouvoir durablement exporter vers
l’extérieur des flux de nourriture, il faut que
soient restitués aux sols agricoles les éléments
minéraux qui les composent, et en particulier
l’azote, constituant des protéines et qui est le
principal élément limitant de la production
végétale. A cette époque, la principale source de
fumure azotée est constituée par le fumier de
ferme : le bétail en paissant sur les prairies seminaturelles, où poussent des espèces de plantes
comme le trèfle ou la luzerne, capables de fixer
l’azote atmosphérique, joue un rôle de
redistribution de l’azote vers les terres arables.
Dans le système rural de cette époque, il est
possible non seulement de nourrir une
population rurale de 50 hab/km², mais aussi
d’exporter env. 50 kgN/km²/an sous forme de
nourriture commercialisable. Pour nourrir Paris
(500.000 hab x 5kgN/hab/an), il faut donc en
gros 50.000 km² de territoire rural.
Un siècle plus tard, au début du XXe siècle,
Paris compte 5 millions d’habitants (10 fois
plus), et pourtant c’est toujours le même espace
du bassin parisien qui le nourrit pour l’essentiel.
Au long des siècles, le milieu rural a donc évolué
pour répondre à la demande urbaine et s’est
profondément organisé autour de cette demande.
Ce qui se passe au XIXe siècle et qui permet à
l’agriculture du bassin de la Seine de multiplier
par dix sa fourniture de nourriture vers la ville,
c’est la généralisation des cultures fourragères :
en cultivant des plantes fixatrices d’azote, on
peut nourrir plus de bétail qui peut fertiliser plus
intensément les terres à blé. A la fin du XIXe
siècle, le potentiel d’exportation commerciale du
monde rural peut s’évaluer, en azote contenu, à
500 kgN/km²/an.
Ce qu’il faut surtout retenir de ceci c’est la
manière dont le monde rural évolue en liaison
avec la croissance du monde urbain ; ce sont ces
liens très forts, très structurants, qui existent
entre la ville et la campagne qui l’entoure.
A cours du XXe siècle (surtout dans sa deuxième
moitié, depuis 1950), Paris double encore une
fois (une dernière fois) sa population. Mais si on
regarde aujourd’hui la surface qui serait
théoriquement nécessaire pour alimenter Paris,
compte tenu des rendements de l’agriculture
moderne telle qu’elle est pratiquée dans le bassin
parisien, c’est paradoxalement un espace
beaucoup plus petit dont on aurait besoin : à
peine 10 000 km², un cercle de 50 km de rayon,
suffirait largement. Le bassin parisien produit
25 fois plus de céréales que Paris n’en
consomme. C’est que, entre temps, Haber et
Bosch ont mis au point le procédé industriel qui
permet de fixer l’azote de l’atmosphère sous
forme d’ammoniaque et d’acide nitrique. Cela
permet de faire des explosifs, cela permet aussi
de faire des engrais de synthèse. L’agriculture
n’a plus besoin de bétail pour engraisser ses
terres, les vaches quittent le centre du bassin
parisien : on fait toujours du fromage en Brie,
mais avec du lait importé de Belgique ou de
Normandie. L’agriculture cesse d’être, au sens
économique, une activité primaire : elle devient
entièrement dépendante de l’industrie chimique
lourde qui lui fournit sa matière première ! Les
rendements céréaliers sont multipliés par 10.
Paris cesse d’être le débouché principal de
l’agriculture du bassin de la Seine qui exporte
alors sa production dans l’Europe entière,
principalement vers des régions spécialisées
dans l’élevage.
Paris de son côté ne s’approvisionne plus
préférentiellement dans son hinterland naturel,
mais importe ses haricots du Kenya et ses
avocats d’Israël…. En 50 ans donc se sont
détruits les liens séculaires qui s’étaient établis
entre la ville et la campagne qui l’entoure.
Pourtant Paris dépend toujours du bassin
parisien pour son alimentation en eau potable.
Or l’agriculture productive qui a recours
massivement aux engrais de synthèse et aux
pesticides, détériore sérieusement la qualité de
l’eau au point que le territoire qui produisait à la
fois l’eau et la nourriture de la ville, sera bientôt
incapable d’assurer la première de ces deux
fonctions. Le jour, qui se profile déjà à
l’horizon, où la grande distribution nous fournira
aussi de l’eau de boisson en bouteille, venue de
zones sanctuaires lointaines dédiées uniquement
à cet effet, nous aurons coupé le dernier lien qui
relie encore Paris à son hinterland rural.
Même s’il reste encore aujourd’hui marginal et
symbolique, le mouvement des AMAP s’inscrit
dans le désir de renouer ces liens nourriciers
entre le monde rural et le monde urbain.
Recréer des circuits courts d’approvisionnement
c’est retrouver une certaine maîtrise
démocratique de l’économie. Vouloir que le
territoire rural puisse produire localement à la
fois de l’eau potable et une alimentation saine,
c’est travailler pour le maintien ou la
restauration de campagnes diversifiées, dans
leur paysage et dans leurs fonctions : des
campagnes vivantes interagissant avec des villes
vivantes !
Gilles