Rue Frontenac - Jacques Chevalier : 200 gags à livrer

Rue Frontenac - Jacques Chevalier : 200 gags à livrer
Écrit par Agnès Gaudet
Vendredi, 13 février 2009 14:00 - Mis à jour Mercredi, 04 mars 2009 20:52
Dimanche, au lendemain de la Saint-Valentin, Jacques Chevalier partira pour un long voyage
de près six mois en Asie, emportant dans ses bagages une ribambelle d’outils techno pour
tourner 200 gags de Juste pour rire.
L’ex-Chevalier Longueuil devenu producteur au contenu s’embarque pour un long périple,
laissant derrière lui sa blonde et l’animation de l’émission En route vers mon premier gala Juste
pour rire
. Il cède, semble-t-il, sa place
à l’auteur Jean-Pierre Plante, conjoint de la ministre de la Culture, Christine St-Pierre.
Dès son arrivée en terre asiatique, Chevalier s’installera à Singapour, où l’aventure va se
dérouler. Il va d’abord terminer les dernières négociations et voir à l’installation d’un local
multifonctions pour son swat team. Viendront le rejoindre deux réalisateurs québécois et un
monteur gaspésien. Le reste de l’équipe sera recrutée sur place.
Jacques Chevalier partira pour un long voyage en Asie.
En ouvrant un bureau à Singapour, Juste pour rire s’associe à Media Corp, «une société qui
ressemble à Quebecor – mais pas en lock-out», spécifie Jacques Chevalier. « Cette série de
gags, c’est aussi dans leur propre intérêt, explique-t-il, parce qu’ils n’ont jamais fait de télé dans
le but de l’exporter et qu’ils souhaitent devenir la porte d’entrée du cinéma et de la télé en Asie.
Leur gouvernement a d’ailleurs mis sur pied un programme de financement à la culture.»
Des scénarios stupides ou heavy
Cinq ou six mois, ce n’est pas long pour tourner treize émissions de télé d’une demi-heure
chacune, qui comprennent 200 gags. Mais le pro Chevalier est bien préparé. Il a déjà tâté le
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Écrit par Agnès Gaudet
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pouls quelques jours avant Noël et connaît le tempérament des Singapouriens.
«Singapour est une île-pays grande comme Montréal, dit-il. Pour s’en sortir, ses habitants ont
fait beaucoup de commerce et ils sont très dynamiques. Et puis, ils parlent tous l’anglais, même
entre eux. Ils jouent même au polo… des traces de la colonie anglaise. »
Tout est organisé. Chevalier enverra les gags montés par Skype à Montréal à son collègue
Pierre Girard pour approbation. Ensemble, ils ont choisi les scénarios les plus simples, les
«stupides et joyeux» et quelques autres très heavy, comme on en voit parfois dans certaines
émissions de télé en Asie. Une seule chose fait un peu
freaker
Chevalier : la réaction des Asiatiques.
«Je sais qu’il ne faut pas les tripoter. Ils sont très dédaigneux. Un comédien ne pourra donc pas
tourner la victime vers la caméra, la manipuler physiquement. On craint aussi le flegme
asiatique. On s’attend à ce que les réactions soient moins bonnes qu’à Montréal. Les
Québécois sont des belles natures. On ne sait pas jusqu’où on peut aller. Mais la nature
humaine reste la nature humaine, se rassure Chevalier, et on va s’ajuster.»
Une chose est sûre, c’est que Chevalier et son équipe éviteront les blagues sur la religion,
comme celles récemment tournées ici sur une souris morte ressuscitée par Jésus ou de l’eau
changée en vin. C’est trop dangereux de froisser les gens. Pas question non plus de gags sur
la sexualité: «Ça a l’air que des gais, ils n'en ont pas, eux autres, ironise Jacques. On n’en voit
même pas dans les téléromans à la télé.»
Un carrefour d’exportation
L’émission Les Gags est déjà diffusée dans 140 pays dans le monde. Seul le marché de l’Asie
résistait encore à l’envahisseur de l’humour. Pour le percer, il n’y avait qu’une solution : tourner
des gags avec des visages asiatiques afin que les spectateurs puissent s’identifier aux gens
piégés. Ces nouveaux gags seront distribués dans quatorze pays asiatiques et l’an prochain,
Juste pour rire vise le Japon et l’Inde. Au Québec, nous pourrons voir ces gags asiatiques au
printemps 2010. Comme pour l’Asie, Juste pour rire fera pour nous un amalgame de gags
étrangers et locaux.
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Écrit par Agnès Gaudet
Vendredi, 13 février 2009 14:00 - Mis à jour Mercredi, 04 mars 2009 20:52
Dans son agenda caché, Jacques Chevalier a d’autres projets. Depuis le jour où il a quitté les
Bleus poudre, son désir ultime est d’exporter la télé québécoise à l’étranger. «Pour moi, c’est
très important, dit-il. Sans être chauvin, je crois qu’il y a au Québec les plus grands créateurs du
monde. Je veux ouvrir le marché, aider d’autres producteurs. En Asie, il pourrait y avoir de la
place pour cinq Cirque du Soleil ! Singapour pourrait devenir un carrefour d’exportation.»
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