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Mercredi
ÉCONOMIE
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GRAND PÉRIGUEUX
13 août 2014
ANIMATION
Le Buisson-deCadouin en fête
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LE TEMPS
Aujourd’hui
Demain
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Laurent Lamy, gérant du nouveau parc accro-branche VergtAventure et les libraires des Bullivores, Marine Gil et Guillaume Chapelet.
Ils profitent de coups de
pouce d’anciens patrons
Patrice BOUSCARRUT
[email protected]
Q
uel est le point commun
entre le caviar de Neuvic
Huso, le parc accrobranche VergtAventures ou la
librairie les Bullivores à
Périgueux ? Leurs patrons profitent tous des conseils d’anciens
chefs d’entreprises qui font office
de parrain, tous bénévoles au sein
de l’association EGEE (lire ci-dessous). Une aubaine quand on a
décidé de créer son entreprise et
surtout de la garder à flot.
« Depuis mon installation, il y a
plus de trois ans, ça va bien, mais
c’est très rassurant de les avoir
derrière moi. C’est un peu comme
un médecin, on est content de ne
pas le voir, mais on sait qu’il est là
en cas de pépin », explique
Guillaume Chaplet du magasin de
BD, les Bullivores.
Éviter de s’enflammer
Pour son parrain, Alain Berberon,
expert comptable à la retraite,
l’aventure de monter une boutique
de BD à Périgueux était osée, alors
que beaucoup de commerces de ce
type ont fermé.
« Il est courageux, il a un vrai
savoir-faire, on peut toujours réussir quand on est spécialiste dans
son secteur », observe-t-il.
Pourtant, le bénévole ne lâche pas
son filleul et a l’occasion de commenter les bilans comptables avec
lui régulièrement.
Laurent Lamy, l’un des patrons du
tout nouveau parc accrobranche,
VergtAventures, lancé au mois de
juin à Église-Neuve-de-Vergt, lui
„ Une association
d’anciens chefs
d’entreprises propose
leur aide aux
nouveaux patrons.
„ Une initiative
d’une association qui
permet de ne jamais
se sentir perdu.
„ Beaucoup
d’entreprises
profitent de ces
conseils précieux.
aussi apprécie cette aide. « Il nous
soutient depuis la mise en place du
projet. Dès le début, il s’est pris au
jeu. Il nous conseille dans le sens
de notre entreprise, par exemple
comment gérer la bureautique.
C’est un véritable atout », se félicite le nouvel entrepreneur en parlant de son parrain, Henri Rouzoul,
qui était notamment responsable
des douanes en Dordogne.
Ce dernier travaille actuellement
sur une douzaine de dossiers
comme celui de VergtAventures.
« Cela permet d’éviter les erreurs,
je leur demande de ne pas
s’enflammer, de tenir un journal de
bord et un prévisionnel, commente
Henri Rouzoul. Il faut anticiper les
risques. »
Pas de langue de bois
Laurent Deverlanges, le patron de
Huso - Caviar de Neuvic - a aussi
la chance d’avoir un parrain
Laurent Deverlanges, le patron du Caviar de Neuvic ne tarit pas d’éloges sur son parrain, un ancien directeur de Nestlé. PHOTOS ARCHIVES DL
d’EGEE, et pas des moindres, un
ancien directeur de Nestlé, JeanPierre Tonnelat. Il a un rapport privilégié avec lui. « Il n’a pas de langue de bois, il sait quels sont les
sujets à discuter. Il a vu beaucoup
d’erreur ici et il est très efficace. Il
a insisté pour que j’assure les
esturgeons et cela à un coût de
30 000 euros par an », reconnaît ce
patron dynamique.
Les anciens chefs d’entreprise ne
sont pas là pour passer la brosse à
reluire mais bien pour mettre le
doigt là où ça fait mal.
C’est à la fois motivant pour les
nouveaux entrepreneurs mais aussi
contraignant. « Je dois lui faire des
compte-rendus tous les six mois, je
m’y prépare. Il a une sorte de rôle
d’administrateur indépendant. Il
m’a fait comprendre qu’il fallait
que je donne les informations que
je n’avais pas envie de voir. Cela
permet de mieux communiquer
avec les banques », explique le
patron de Huso.
« J’ai été frappé par l’ampleur du
projet qui est à la mesure de
l’homme, Laurent Deverlanges,
souligne de son côté Jean-Pierre
Tonnelat, mais il a le nez dans le
guidon. Nous apportons ce que
l’on appelle ‘‘ l’effet miroir ’’.
C’est-à-dire : leur montrer ce qui
ne va pas, apporter une compétence économique. »
Trois cents entreprises sont ainsi
parrainées en Dordogne. Une
bonne astuce pour garder le cap.
« Plus de 1 000 interventions l’an passé »
Après une vie à la tête d’une
entreprise, les patrons et les
cadres supérieurs ont du mal à
raccrocher les gants à la retraite.
EGEE (Association nationale de
seniors bénévoles), créée en
1979, leur propose de se mettre
au service des entreprises.
« Nous sommes 35 membres
en Dordogne, explique JeanClaude Gargaud, le délégué
départemental, nous avons
fait l’an dernier plus de mille
interventions en Périgord. »
Artisans, commerçants, TPE,
ou PME peuvent faire appel à
l’association. Et suivant leurs
expériences personnelles, les
bénévoles peuvent apporter un
regard très pointu sur l’entreprise
parrainée. « Nous répondons
à toutes les problématiques,
mais la première est la gestion.
Nous détectons également
les entreprises en difficulté
car il faut alerter le plus tôt
possible dans ce cas »,
poursuit Jean-Claude Gargaud.
« Conseillers de l’ombre »
L’association a aussi ses
partenaires : chambres
consulaires, préfecture, tribunal
de commerce... « Nous ne
faisons pas de concurrence
aux experts comptables ou
aux avocats, tient à préciser
le délégué. On sait bousculer
les chefs d’entreprises, ils nous
écoutent car nous avons vécu
les mêmes écueils dans nos
carrières. Les patrons sont
souvent seuls dans leurs
décisions, nous sommes
des conseillers de l’ombre
Jean-Claude Gargaud, délégué
départemental d’EGEE. PHOTO DL
et on n’a rien à vendre. »
Gestion, possibilités de
développement, difficultés…
tout est passé au crible. « Bien
qu’il s’agisse de bénévolat, nous
avons un rendu professionnel.
Nous nous mettons sans cesse
à niveau, nous faisons des
formations », ajoute le délégué.
Depuis 2008 la Dordogne
compte une vingtaine de
conseillers de plus. Une antenne
vient d’être créée à Bergerac
et une autre ouvrira en
septembre à Sarlat. « Je cherche
encore à recruter des chefs
d’entreprise à la retraite, cela
leur permet de garder le lien
social, nous entretenons la
convivialité », assure JeanClaude Gargaud.
P. B.
Renseignement : EGEE, Jean-Claude
Gargaud. Tél : 05 53 51 13 07
ou 06 80 40 45 90.
[email protected]