Les Barons - Le 15e jour du mois

Le 15e jour du mois, mensuel de l'Université de Liège
Novembre 2009 /188
Les Barons
Un film de Nabil Ben Yadir, 2008, Belgique, 1h41.
Avec Nader Boussandel, Mourade Zeguendi, Mounir Aït Hamou, Amelle Chahbi, Julien Courbey, Virginie
Efira et Edouard Baer.
A voir aux cinémas Churchill, Le Parc et Sauvenière
Alors que Nabil Ben Yadir avait l'envie d'évoquer ses origines en installant une caméra dans la BM de trois
jeunes d'origine maghrébine, une remarque de sa mère le surprend : « Nabil, pourquoi quand il y a des
films sur nous, c'est toujours des méchants, pourquoi c'est toujours triste, pourquoi c'est toujours la pluie,
pourquoi toujours la police ? On veut plus pleurer, maintenant on veut rire ! » Le ton est trouvé : le jeune
réalisateur se lance dans une comédie populaire située à Molenbeek ! Et si l'idée originale séduit, le résultat
final crée la surprise. Loin d'un film social, Les Barons, par sa joyeuseté et sa verve acide, est une totale
réussite.
Un "baron", c'est quelqu'un qui a compris que chaque être humain disposait d'un crédit limité de pas
avant de mourir. A Molenbeek, trois jeunes détiennent le titre suprême. Hassan, Mounir et Aziz passent
leur journée affalés sur un comptoir d'une épicerie de quartier où l'objectif de la journée est de trouver la
vanne la plus nulle. Et pourtant, les blagues d'Hassan sont souvent meilleures sur scène. Il raconte en
effet chaque soir son quotidien sur les planches d'un petit cabaret bruxellois, ce qui n'est pas du goût de
son père qui préférerait que son fils lui succède à la Stib. Et pourtant, Hassan veut réussir pour lui, mais
aussi pour Malika dont il est amoureux et qui, elle, présente le journal télévisé sur la chaîne nationale. Mais
pas facile de s'affranchir quand on doit trahir Mounir, le chef des barons et source d'inspiration du groupe,
malheureusement aussi le frère de la belle Malika.
Les Barons est une comédie belge, populaire, à résonnance sociale, truffée de gags cinématographiques
et 100 % halal. Cocktail parfait pour Nabil Ben Yadir qui réussit ici à poser un regard sarcastique sur les
archétypes parentaux, familiaux et sociaux sans jamais trahir un personnage ni le stigmatiser. En traitant
du racisme, de la virginité ou encore de la religion de façon humoristique et intelligente, le réalisateur
réinterroge nos représentations sur la communauté maghrébine, l'intégration, les quartiers populaires de
Belgique et même sur le cinéma belge.
Petit bijou qui charma toute la critique à l'ouverture du Festival international du film francophone de Namur,
le film est parfois un peu maladroit mais il est honnête, humain et intelligent. Et (ré)enchante le réel tout en
le questionnant. Inch'allah...
Christelle Brüll
Si vous voulez remporter une des dix places (une par personne) mises en jeu par Le 15e jour du mois et
l'asbl Les Grignoux, il vous suffit de téléphoner au 04.366.52.18, le mercredi
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Le 15e jour du mois, mensuel de l'Université de Liège
18 novembre de 10 à 10h30 et de répondre à la question suivante : quel est le titre du premier court
métrage réalisé par Nabil Ben Yadir en 2005 ?
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