Piste1 - La ville de Babylone Objectif Activités Eléments d
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Piste1 - La ville de Babylone Doc-1 carte du croissant fertile http://perso.numericable.fr/alhouot/alain.houot/Hist/antique/antiq.html Doc-2 Plan de Babylone au VIe siècle av. J.-C. Source de la carte : Documentation photographique n° 8026 : L Orient ancien, mythes et histoire (auteur : V. Grandpierre) Cartothèque Doc 3 - Texte : La description de Babylone par Hérodote Objectif Confronter des documents. Lire et prélever des informations sur une carte, un plan et un document textuel. Activités a- Expliquer la situation de Babylone (doc 1) et son site (docs 2 et 3). b- Quelles expressions utilisées par Hérodote témoignent du prestige de Babylone ? Quelles sont celles concernant la taille de la ville ? Quels sont les différents éléments défensifs qui protègent la ville ? c- Quels sont les monuments évoqués par Hérodote ? Les situer sur le plan. Quelle est leur fonction ? Les situer sur le plan. Eléments d’analyse Doc-1 Le Croissant fertile : berceau de plusieurs civilisations Le nom de « Croissant fertile » a été donné par l’archéologue James Henry Breasted à une région située dans le Moyen-Orient, qui prend la forme d’un arc sur une carte géographique. Cette région englobe la Mésopotamie, l’Assyrie, la Phénicie et l’Égypte. D’importantes civilisations se sont développées dans cette région du monde, irriguée par quatre fleuves, le Tigre, l’Euphrate, le Jourdain et le Nil. Les débuts de ce qu’on appelle la « révolution néolithique » ont lieu au IXe millénaire, en Mésopotamie, mot dont l’étymologie signifie « entre les fleuves », faisant référence aux terres comprises entre le Tigre et l’Euphrate. Plusieurs espèces d’animaux – la chèvre, la vache, le mouton, le porc – commencent à être domestiquées. La culture de plantes comestibles, telles que les céréales, se développe. L’essor de la civilisation est étroitement lié à l’irrigation. La gestion de grandes étendues liées structurellement les unes aux autres a généré une organisation sociale à l’origine de la civilisation en Mésopotamie. Une administration générale a été créée pour assurer le contrôle et le curage des canaux et des digues dès la période babylonienne ancienne. En se répandant au VIe millénaire avant. J.-C., l’élevage et l’agriculture entraînent la sédentarisation des populations. Au Ve millénaire, des agglomérations apparaissent en Mésopotamie, prémisses des cités-États, strictement hiérarchisées. Avec l’édification de sanctuaires en briques crues naît une véritable architecture. Puis, au IVe millénaire, les Sumériens inventent l’écriture. D’autres systèmes d’écriture apparaissent dans la région du Croissant fertile. Elles favorisent l’administration et la comptabilité des cités-États, ce qui contribua à renforcer le pouvoir politique des rois et leur rayonnement. Doc-2 La cité sous Nabuchodonosor II Babylone comporte une partie occidentale, sur la rive droite de l’Euphrate, et une partie orientale, sur la rive gauche, nettement plus développée, entourée d’une vaste zone agricole. La ville exhumée par les archéologues correspond à celle de Nabuchodonosor II (604-562 av. J.-C.), qui a accompli de nombreux travaux pour donner à la ville un rayonnement exceptionnel. Elle est protégée par une double enceinte, l’une, externe, de plus de 11 km de long et l’autre, interne, d’environ 8 km. Un ensemble complexe de fossés et de glacis devait rendre la ville imprenable. Du nord au sud, se succèdent le quartier du palais royal, le quartier religieux, bâti autour du temple de Marduk, et le quartier commercial, où résident les notables. De larges avenues ont été tracées, telles que la voie processionnelle qui conduit au temple d’Ishtar. Le complexe cultuel de Marduk comprend un temple et une tour. Cette tour à étages, ou ziggurat, est à l’origine du mythe de la tour de Babel, car Nabuchodonosor raconte lui-même qu’il a entrepris « d’élever le sommet de Etemenanki (la tour), pour qu’il rivalise avec les cieux […] avec de l’or et des pierreries, je le bâtis semblable aux signes inscrits au firmament… De grandes poutres de cèdres, je revêtis d’or et j’en couvris le sanctuaire. » Il est difficile d’évaluer le nombre d’habitants que pouvait compter Babylone, tant le contraste est grand entre des quartiers denses aux ruelles étroites et les espaces où se trouvent les jardins, les vergers et les palmeraies. Quant aux fameux « jardins suspendus » de Babylone, il n’y en a pas trace. Certains auteurs en parlent, mais ils auraient confondu Babylone et Ninive. Hérodote n’y fait pas allusion. Doc-3 Babylone vue par un Grec De nombreuses sources permettent d’approcher, par croisement et par accumulation, la réalité de ce que fut Babylone. Tout d’abord des sources cunéiformes (chroniques, inscriptions royales, textes topographiques et diverses archives), mais aussi des sources bibliques. Après les auteurs classiques, grecs et latins, tels qu’Hérodote ou Ptolémée, quelques auteurs arabes et des voyageurs occidentaux du Moyen Âge ont décrit la ville. Les fouilles archéologiques commencent au début du XIXe et donnent lieu à de très grandes découvertes. Hérodote, né vers 485 av. J.-C., est considéré comme le premier véritable historien. Il décrit Babylone dans ses Histoires (Le titre des traductions récentes est L’Enquête), après l’apogée de la ville, cent ans après la chute de la dynastie néo-babylonienne, pendant la domination perse. Il s’appuie sur des récits de voyageurs plus anciens ou sur des témoignages d’habitants ayant connu l’époque de la splendeur de la ville, avant les dommages causés par le roi perse Xerxès Ier en 482 av. J.-C. Il évoque avec admiration les murailles d’enceinte, dépeint le cours de l’Euphrate, le réseau des rues, le complexe cultuel de Marduk et la ziggurat. Selon Hérodote, les maisons avaient plusieurs étages, ce qui donne une indication sur la forte densité de population. L’agrandissement à la verticale était sans doute une solution pour gagner de l’espace à l’intérieur des remparts. L’aménagement de la ville, avec les grandes avenues qui conduisaient aux portes et les ruelles tracées à angle droit, laisse supposer un plan urbanistique déterminé. Hérodote attribue à Babylone un périmètre de mur d’environ 80 km et une hauteur de 120 m, mais la largeur de l’enceinte d’environ 30, correspond à ce que l’on a retrouvé pour le système d’appareillage. Les cent portes d’Hérodote sont probablement liées à une vision grecque du grandiose ; sans doute les portes étaient-elles moins nombreuses, car elles rendaient la fortification plus vulnérable. L’emphase et l’amplification à propos des murailles de Babylone ont contribué à la « mythification » de la ville. Pour les Grecs, dont les cités sont beaucoup moins grandes et généralement érigées sur des promontoires, la taille et le site de Babylone suscitent de l’émerveillement mais aussi de l’inquiétude. Autre source de trouble, la description, plus loin dans le texte, des mœurs et des pratiques attribuées aux Babyloniens. Cette image ambiguë de Babylone a perduré jusqu’à aujourd’hui. Document ressource Texte d’Hérodote, Histoires, tome 1. Trad. Pierre-Henri Larcher. « Il y a en Assyrie beaucoup de grandes villes ; mais Babylone est la plus célèbre, la plus forte. Située en une vaste plaine, elle forme un carré dont chaque côté a cent vingt stades. Aucune ville n’est ornée comme elle. D’abord, un fossé profond et large, rempli d’eau courante, coule alentour ; au-delà s’élève un rempart, large de cinquante coudées royales, haut de deux cents. En haut et sur le bord de cette muraille, on éleva des tours entre lesquelles on laissa suffisamment d’espace pour faire tourner un char à quatre chevaux. Cette muraille compte cent portes d’airain massif. L’Euphrate traverse cette ville par le milieu, et le partage en deux quartiers. Ce fleuve est grand, profond et rapide. Les maisons ont trois ou quatre étages. Les rues sont droites, et coupées par d’autres qui aboutissent au fleuve. Le mur extérieur est la cuirasse de la ville. L’intérieur n’est pas moins fort, mais il est plus étroit. Le centre de chacun des deux quartiers de la ville est remarquable : l’un par le palais du roi, dont l’enceinte est grande et bien fortifiée ; l’autre, consacré à Jupiter Bélus*, dont les portes sont d’airain, et qui subsiste encore actuellement. Au centre s’élève une tour massive ; elle en supporte une autre encore ; ainsi de suite jusqu’à huit. Un escalier en spirale conduit extérieurement de tour en tour ». * Il s’agit du dieu Marduk