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34 TECHNI QUE FA Q É TAN C HÉ I T É .IN F O # 3 0 jui n 2 011 L’isolation thermique des bâtiments en réfection L’isolation des toitures est devenue une véritable valeur ajoutée, en particulier pour les bâtiments existants dont les travaux de réfection d’étanchéité des toitures sont l’opportunité d’améliorer le confort thermique. 01 R é g L E m E N TaT I o N Doit-on isoler thermiquement une toiture-terrasse en réfection ? Si les travaux prévus consistent à refaire le revêtement d’étanchéité d’une toiture qui n’était pas isolée ou d’une toiture sur laquelle l’isolant existant est conservé, aucune performance thermique minimale n’est requise. Il n’y a donc pas obligation d’isoler. Par contre, s’il est prévu de profiter des travaux de réfection pour isoler une toiture non isolée, pour renforcer une isolation existante ou si l’isolant existant doit être remplacé, alors la toiture devra répondre à des exigences minimales en matière de résistance thermique de la paroi : 02 - 2,5 m².K/W pour des toitures de pente jusqu’à 15 % (réduction à 1,5 m².K/W dans certains cas où l’existant ne permet pas de rehausser le niveau fini de la terrasse) ; - 4 m².K/W pour les pentes supérieures à 15 % et jusqu’à 60 degrés ; - 2,3 m².K/W pour les pentes supérieures à 60 degrés, avec une réduction à 2 m².K/W en zone H3 (Alpes-Maritimes, Aude, Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hérault, Pyrénées-Orientales, Var) si l’altitude est inférieure à 800 mètres. Pour les grosses réhabilitations (SHON > 1 000 m2) dont le montant des travaux de rénovation « thermique » est supérieur à 25 % de la valeur du bâtiment et dont la date d’achèvement des travaux est postérieure au 1er janvier 1948, la problématique est différente. On se trouve alors dans le cadre d’une réhabilitation globale et dans ce cas, il faut respecter la réglementation thermique spécifique aux existants dont les principes sont proches de ceux de la RT 2005. ITE Peut-on placer l’isolation de la toiture-terrasse en sous-face de l’élément porteur ? D’une façon générale, on ne dispose pas l’isolation thermique des toitures et terrasses avec étanchéité en sous-face de l’élément porteur, qu’il soit en béton, en tôles d’acier nervurées ou en bois. Conformément aux règles de l’art, l’isolant est mis en œuvre selon le principe de l’isolation par l’extérieur (ITE), soit comme support direct de l’étanchéité, soit en isolation inversée. Ce type de pose protège le bâti des chocs thermiques, limite les ponts thermiques et, avec le pare-vapeur (si nécessaire) placé juste audessus de l’élément porteur, évite EI30_P34-35.indd 34 les phénomènes de condensation en sous-face et dans la masse de la paroi. Dans le cas d’un élément porteur en bois, pour des locaux classés à faible et moyenne hygrométrie, il est possible de placer l’isolant en sous-face de l’élément porteur en interposant une lame d’air ventilée naturellement sur l’extérieur mais cette solution n’est pas optimale du point de vue de l’efficacité thermique et la bonne ventilation, nécessaire pour se prémunir de risques de condensation, n’est assurée que pour des ouvrages de petites dimensions et de forte pente. 03 Pa R E - va P E U R Quels sont les risques liés à la mise en œuvre de l’isolant en sousface de l’élément porteur ? Les risques inhérents à la mise en œuvre de l’isolant sous l’élément porteur sont de deux ordres : - risques de désordres structurels du fait de l’exposition directe de la structure aux variations de température, qui concernent essentiellement les structures maçonnées ; - risques liés aux conséquences des phénomènes de condensation interne : isolation par flocage en sous-face de plancher béton qui se gorge d’eau et se détache, structure bois qui, confinée dans une atmosphère humide, se dégrade par pourrissement jusqu’à mettre en cause la pérennité de l’ouvrage, dégradation des performances thermiques de l’isolant et, d’une façon plus générale, apparition d’humidité sur les parois des locaux sous-jacents. La mise en place d’un pare-vapeur sous l’isolant thermique devrait éliminer les phénomènes de condensation mais l’efficacité de ce pare-vapeur est liée à son étanchéité à l’air qui doit être parfaite. Or, la réalisation d’un parevapeur intérieur parfaitement étanche et la conservation de son efficacité dans le temps, qui nécessite qu’il ne soit ni percé pour fixation d’équipements divers au plafond, ni détérioré par des interventions au-dessus du plafond durant la vie de l’ouvrage, sont pour le moins hypothétiques. 01/07/11 18:02 ÉTA NCH ÉITÉ. IN F O # 30 j uin 2 01 1 04 T ECH N IQUE FA Q CRéDITs/PRêTs Quelles sont les principales aides financières possibles ? Lorsque des travaux de réfection d’étanchéité avec amélioration de l’isolation thermique de la toiture sont envisagés, ils peuvent faire l’objet d’aides financières de l’État sous forme de crédit d’impôt ou de prêts à taux préférentiels. majoré de 400 euros par personne à charge. Pour l’année 2011, le montant des dépenses ouvrant droit à ce crédit d’impôt est pris en compte dans la limite d’un plafond de dépenses (matériaux + pose) par mètre carré de : - 150 euros TTC/m² pour l’isolation par l’extérieur ; - 100 euros TTC/m² pour l’isolation par l’intérieur. Le taux du crédit d’impôt est de 22 % du montant des matériaux (acquisition et pose). L ’ é C o - P R ê T à Ta U x z é R o oU éCo-PTz © J.-P. Vieuxmaire Il vise des dépenses engagées pour l’amélioration des performances énergétiques de l’habitation principale, réalisées par un professionnel. Les travaux d’isolation thermique en font partie. Il concerne la fourniture de l’isolant thermique ainsi que le coût de la main-d’œuvre. Une performance thermique minimale de la toiture de 3,0 m².K/W est exigée. Le montant des dépenses ouvrant droit à ce crédit d’impôt est limité à 8 000 euros pour une personne seule et à 16 000 euros pour un couple, © C. Richalet LE CRéDIT D’ImPôT EI30_P34-35.indd 35 35 Il s’adresse aux propriétaires, locataires ou bailleurs de logements de résidences principales, construites avant le 1er janvier 1990, sans conditions de ressources. Il permet de financer des travaux d’économie d’énergie : - soit par la mise en œuvre d’un « bouquet de travaux » : au moins deux bouquets de travaux sur les six définis comme ayant un fort impact sur l’efficacité énergétique et permettant ainsi d’avoir accès au prêt (isolation des toitures, isolation des murs, isolation des portes et fenêtres, installation ou remplacement d’appareils de chauffage et de production d’eau chaude, installation d’équipements de chauffage et de production d’eau chaude utilisant les énergies renouvelables). Les dépenses prises en compte concernent le coût de la fourniture et de la pose des matériaux et équipements, de la dépose et de la mise en décharge des produits et équipements existants, les frais de maîtrise d’œuvre, d’études et d’assurance maître d’ouvrage éventuellement souscrite par l’emprunteur, le coût des travaux induits. Les travaux d’isolation de la terrasse doivent permettre d’obtenir une résistance thermique de la paroi supérieure ou égale à 3 m².K/W ; - soit par l’atteinte d’un niveau de « performance énergétique globale » minimum du logement pour les logements construits après le 1er janvier 1948 après réalisation d’une étude thermique qui permet de définir les travaux les plus adaptés. Ces travaux doivent permettre de faire baisser la consommation énergétique du logement. L’éCo-PRêT LogEmENT soCIaL C’est un prêt de 9 000 à 16 000 euros par logement, accessible aux organismes d’habitations à loyer modéré, aux sociétés d’économie mixte et également aux communes possédant des logements sociaux, permettant la rénovation thermique des logements énergivores. Il existe également une subvention possible de l’Anah (Agence nationale de l’habitat), destinée aux propriétaires occupants ou bailleurs et syndicats de copropriétaires et concernant les travaux d’économie d’énergie et en particulier les travaux d’isolation. Les critères d’éligibilité sont sous conditions de ressources. n.-B. : Le prêt à taux zéro et le crédit d’impôt ne peuvent se cumuler pour le même dossier. 01/07/11 18:02