Les 3 vies des objets archéologiques
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Les 3 vies des objets archéologiques
Musée d’archéologie , Antibes D’Antipolis... à Antibes 3 Les vies des objets archéologiques dossier de presse 2 L’Exposition …En quelques lignes D’Antipolis à Antibes Les 3 vies des objets archéologiques Laissez-vous guider par la lampe à huile ! Bonjour, Je me nomme MA 115, je suis une lampe à huile romaine et j’ai été découverte lors de fouilles réalisées à Antibes. On dit que les chats ont sept vies. Nous, les objets archéologiques, nous en avons trois. Lors de notre première vie, nous sommes fabriqués et utilisés jusqu’au moment où nous sommes jetés puis ensevelis sous le sédiment. Là, nous dormons pendant de longues années sous la terre. Notre deuxième vie commence lorsqu’un archéologue nous met au jour lors d’une fouille. Nous sommes alors étudiés, dessinés, photographiés… Notre troisième vie débute à notre entrée dans un musée. Là, on nous inventorie, on nous restaure, on nous présente au public… Suivez-moi pour découvrir les trois vies des objets archéologiques ! Fig 1. Lampe à huile à décor de Gorgone. L’exposition temporaire 4 juillet - 4 octobre 2015 Fig. 2. Peinture murale, fouilles de la rue Sade. Un long et minutieux travail du Centre d’études des peintures murales romaines de Soissons a permis de retrouver plusieurs assemblages, de restaurer les fragments et d’offrir une image partiellement restituée d’un petit Amour qui ornait les murs d’une maison romaine d’Antibes. Présentée pour la première fois au musée d’Archéologie de Nice, site de Cimiez du 20 juin au 28 septembre 2014 et aujourd’hui adaptée par le musée d’Antibes, cette exposition met en avant le long processus qui conduit l’objet retrouvé en fouilles jusqu’aux vitrines d’un musée 2000 ans plus tard. Fil directeur de l’exposition, une lampe à huile romaine accompagne le visiteur dans la découverte du travail successif du potier, de l’archéologue, du chercheur, du restaurateur et du conservateur de musée. Quinze panneaux détaillent les interventions et les objectifs de chaque spécialiste. Ils sont accompagnés de plusieurs vitrines d’objets archéologiques, d’instruments et d’outils (niveau de chantier, pied à coulisse, etc.) qui illustrent les méthodes mises en œuvre. Deux maquettes de chantiers archéologiques terrestres et sous-marins, réalisées en Playmobil®, permettent de se projeter sur des chantiers de fouilles et de découvrir chacun des métiers de l’Archéologie. Cette exposition à visée didactique souligne l’importante mobilisation nécessaire à la connaissance et à la préservation des objets archéologiques, fragiles témoignages de notre passé. Musée d’archéologiE 3 …Pour en savoir plus MA FABRICATION il y a près de 2000 ans Au début, j’ai été créée par les mains expertes d’un artisan romain, il y a 1 800 ans. Puis, j’ai été achetée par un habitant de la ville d’Antipolis qui avait bien besoin de moi. À l’époque romaine, il existe des artisans spécialisés, regroupés en corporations, qui fabriquent les céramiques et les lampes à huile. Fig 3 : Lampes à huile romaines retrouvées dans la mer, à proximité de l’île Sainte-Marguerite de Lérins, musée d’Archéologie, Antibes. LA FOUILLE ARCHÉOLOGIQUE : lire un livre en commençant par la fin ! Fig. 4. Archéologue au travail Après avoir été jetée par mon propriétaire, la terre me recouvre peu à peu. Quelques couches stratigraphiques seulement me séparent des archéologues… Avec précaution, ces derniers me découvrent et m’extraient de cette couche sédimentaire orange qui a été mon lit depuis de nombreux siècles… Comment expliquer que les archéologues soient obligés de creuser la terre lors de leurs fouilles ? Comment fouille-t-on ? Avec quels outils ? Et qu’est-ce que la « stratigraphie » ? Fig. 6. « Chantier archéologique » : maquette d’un chantier de fouilles en Playmobil®, réalisée par l’association Bonne Pioche. Fig. 5. Coupe stratigraphique réalisée lors de la fouille de la place Audiberti, à Antibes, en 2012. Entre la rue romaine et la place actuelle : près de 2000 ans et 2,50 m de remblais ! NOUS AVONS LES MOYENS DE VOUS FAIRE PARLER ! La science au service de l’archéologie Découverte dans un dépotoir, j’ai passé ces derniers siècles en compagnie d’ossements humains, animaux et quantité d’autres objets à partir desquels chercheurs et spécialistes tirent énormément d’informations. L’anthropologie L’anthropologie : dont le mot vient du grec anthropos (humain) et logos (discours, parole) étudie l’être humain. Il est possible, par exemple, de déterminer le sexe et l’âge d’un individu par une étude visuelle de ses os et par leur mesure. L’étude de la dentition renseigne sur les habitudes alimentaires et l’hygiène de vie. Parfois, des traces d’usure sur certains os mettent en avant une activité physique particulière, due à un métier manuel, par exemple. Fig. 7. Bureau d’étude d’un anthropologue. . 4 Musée d’archéologiE La céramologie La céramique est avant tout un témoin du passé dont l’étude permet de répondre à des questions aussi diverses que les réseaux d’échanges, les habitudes de la vie domestique, les transformations et les innovations dans l’artisanat, etc. L’étude des pâtes repose sur l’examen de la nature des argiles utilisées et des inclusions contenues dans les pâtes (dégraissants). Elle est essentielle dans le processus d’identification des objets. En outre, elle peut permettre de déterminer l’appartenance de l’objet à un atelier de fabrication, à une époque précise, à une source de matière première et ainsi retracer d’anciennes routes commerciales. Fig. 10. Étude d’une monnaie par un numismate. La numismatique La numismatique est l’étude des monnaies et des médailles anciennes ou récentes. À l’époque romaine, la monnaie était utilisée afin d’échanger des pièces en métal, ayant leur valeur propre, contre toutes sortes de marchandises. Quand on étudie une monnaie, on peut mettre en évidence sa date et son lieu de fabrication. L’épigraphie Fig 8. Céramiques romaines. L’Archéologie du bâti L’Archéologie du bâti permet de comprendre les différentes étapes de l’évolution des bâtiments. Il s’agit d’étudier les murs afin de comprendre les phases de construction et les modifications subies au fil des siècles. Cette discipline permet également de comprendre l’activité des bâtisseurs : comment s’organisait le chantier ? Qui étaient les ouvriers ? Comment travaillaient-ils ? Quelles étaient leurs techniques ? L’épigraphie est l’étude des inscriptions. Celles-ci peuvent se trouver sur des surfaces dures, comme la pierre (tombes, dédicaces, bornes milliaires, etc.), la céramique ou le métal. L’épigraphiste se heurte à de nombreuses difficultés. Les supports, trouvés en fouilles archéologiques, peuvent être incomplets ou détériorés. Le spécialiste se doit, alors, d’avoir recours aux techniques d’estampage, de photo en lumière rasante et de déduction pour pouvoir tenter de reconstituer le texte et le traduire. Fig. 11. Stèle funéraire de Titus Aelius Jucundus, un jeune chevalier romain d’Antibes. Fig. 9. Mur de soutènement gallo-romain du château Grimaldi d’Antibes. Les visiteurs du musée Picasso ignorent qu’il accuse près de 2000 ans d’âge ! Musée d’archéologiE 5 …Pour en savoir plus UN MUSÉE. Mais pour quoi faire ? Après avoir été étudiée par les archéologues, le Service régional de l’Archéologie a donné son accord pour que je sois mise en dépôt dans un musée. Je découvre alors un nouvel environnement jusqu’alors inconnu mais aussi, parfois, de vieilles connaissances de jeunesse ! Restaurer : la survie des objets Beaucoup d’objets, notamment en bois ou encore en cuir, ont définitivement disparu. Parmi ceux qui restent, certains sont particulièrement fragiles. Ils peuvent avoir subi des altérations importantes, avant et pendant leur enfouissement, mais aussi après leur découverte. Les traitements de restauration respectent des normes précises. Ils préservent l’intégrité physique des objets et facilitent leur étude ultérieure. Qu’est-ce qu’un « Musée de France » ? Les Musées de France, selon l’appellation instaurée par la loi du 4 janvier 2002, sont des institutions qui ont pour mission permanente de conserver, restaurer, étudier et enrichir leurs collections, de les rendre accessibles au public le plus large, de concevoir et de mettre en œuvre des actions d’éducation et de diffusion visant à assurer l’égal accès de tous à la culture, de contribuer au progrès de la connaissance et de la recherche. Fig. 12. Logo du label « Musée de France », créé par Philippe Apeloig et choisi par le ministère de la Culture et de la Communication au terme d’un concours en 2005. Conserver pour transmettre L’article L410-1 du code du Patrimoine donne la définition suivante du musée : « toute collection permanente composée de biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt public et organisée en vue de la connaissance, de l’éducation et du plaisir du public ». Le musée permet donc de conserver et de transmettre le patrimoine aux générations futures. La collection est la raison d’être d’un musée. À Antibes, les collections ont été constituées essentiellement par le biais des fouilles et de découvertes réalisées dans la ville et sur les épaves du littoral. Fig. 15. Les lacunes de cette lampe à huile sont traitées avec une couleur différente afin d’être facilement visibles et de ne pas être confondues avec les parties originales de l’objet. Fig. 13. Tête féminine romaine en marbre, copie d’un original grec. Découverte en 1968 dans le Vieil-Antibes, elle est une des pièces maîtresses du musée. Fig. 14 : La protection des collections d’un musée s’applique sur les belles pièces mais aussi sur des objets d’apparence plus modeste, comme ce petit fragment d’inscription qui évoque l’empereur Hadrien. 6 Musée d’archéologiE Enrichir les collections et montrer de nouveaux objets : le musée en mouvement ! Le plus souvent, et particulièrement dans les musées d’Archéologie, une infime partie des objets est présentée, le reste étant conservé dans les réserves. La collection permanente du musée d’Antibes, telle que le visiteur peut la découvrir, compte près de 600 objets répartis sur deux galeries. Ils permettent de prendre la mesure de la richesse des collections issues de l’antique cité d’Antipolis. L’enrichissement des collections pour le musée d’Archéologie d’Antibes résulte de la mise en dépôt par l’État d’objets issus de nouvelles fouilles sur la ville antique. Fig. 16. Miroir en os. Antiquité tardive. Trouvé dans les fouilles du parking du Pré des Pêcheurs, il devrait intégrer prochainement la collection permanente du musée. L’opération qui s’est déroulée en 2012, a livré plusieurs centaines de caisses de mobilier archéologique… Aujourd’hui la médiation occupe une place incontournable dans le musée de par sa vocation de diffusion et de mise à disposition des collections. Outre l’accueil des scolaires, le musée participe à plusieurs événements nationaux qui ponctuent son activité annuelle (Nuit des musées, Journées de l’Archéologie, Journées européennes du Patrimoine). Fig. 18. L’exposition temporaire, un événement indispensable à la vie du musée. « Garum et pissalat. De la Pêche à la table, mémoires d’une tradition » (2007). Fig. 19. Couverture du catalogue de l’exposition « Garum et pissalat. De la Pêche à la table, mémoires d’une tradition », coédition éditions Snoeck / Ville d’Antibes, musée d’Archéologie. Les Musées de France organisent chaque année des expositions temporaires qui présentent à cette occasion des pièces sorties des réserves mais aussi certaines prêtées par d’autres établissements. Le conservateur sélectionne les objets, effectue des rapprochements pertinents et mène un travail de recherche sur le thème retenu. Cette réflexion conduit à la rédaction d’un catalogue qui fait souvent appel à de nombreuses collaborations scientifiques (conservateurs, chercheurs). Enfin, le projet est mis en espace – on dit « scénographié » – à l’intérieur du musée. Manifestation d’envergure, l’exposition temporaire suscite la fidélisation et le renouvellement des visiteurs, l’accroissement de la notoriété du musée et l’amélioration de son image. Fig. 17. Groupe scolaire en visite : l’importance de la médiation. Musée d’archéologiE 7 …Autour de l’exposition ATELIERS ENFANTS (dès 6 ans) sauf mention* (dès 8 ans) Autour de l’exposition temporaire : de l’ombre à la lumière, une renaissance* > Vendredi 24 juillet de 10 h 15 à 12 h 00 Comment travaillent les archéologues, quelles méthodes utilisent-ils pour comprendre un site et, de là, un aspect de l’histoire des hommes ? La visite de l’exposition temporaire se prolonge ici en atelier « casse-tête » dans lequel les participants sont invités à observer, analyser, interpréter, comme le font les archéologues. Autour de l’exposition temporaire : retour sur une naissance > Mercredi 29 juillet de 10 h 15 à 12 h 00 Travailler l’argile, la modeler, utiliser des moules et donner naissance à une lampe à huile. L’atelier est un retour sur l’origine de l’objet, sa fabrication, son usage, avant que celui-ci ne devienne archéologique… ATELIER PARENTS-ENFANTS (Enfants dès 6 ans et un adulte) Autour de l’exposition temporaire : retour sur une naissance > Mardi 7 juillet de 14 h 30 à 16 h 15 Parmi les vestiges archéologiques d’époque romaine, les objets en os témoignent d’un artisanat moins connu de tous. L’atelier permet de découvrir certains aspects de la transformation des os en objets et d’expérimenter le tour à archet. Fig. 20. Atelier « figurines en terre cuite ». 8 Musée d’archéologiE Autour de l’exposition temporaire : l’objet sous toutes ses coutures > Jeudi 20 août de 14 h 30 à 16 h 15 Que faire des objets découverts lors des fouilles ? Trier, inventorier, classer, retrouver les formes d’origine, dépister les altérations sur les objets… De très nombreuses actions doivent être mises en œuvre pour comprendre et conserver les objets. Les participants se mettront, le temps de l’atelier, dans la peau d’un restaurateur d’objets archéologiques. LES PETITS DANS L’ANTIQUITÉ (4 – 6 ans). Adulte accompagnant, présent mais non participant Autour de l’exposition temporaire : le puzzle de l’archéologue > Jeudi 23 juillet de 10 h 15 à 11 h 15 Une séance consacrée au travail de l’archéologue. Atelier-jeu autour du tri et du classement. Autour de l’exposition temporaire : empreintes > Mardi 28 juillet de 10 h 15 à 11 h 15 Certains vestiges archéologiques ne consistent qu’en empreintes laissées par un homme, un animal, un objet. Au cours de la séance, les enfants seront confrontés à un petit jeu autour de la présence/absence d’un objet et des empreintes. Un atelier de création plastique leur sera proposé. VISITES GUIDÉES > Jeudi 9 juillet de 10 h 30 à 11 h 30 > Vendredi 24 juillet de 14 h 30 à 15 h 30 > Jeudi 30 juillet de 10 h 30 à 11 h 30 > Jeudi 20 août de 10 h 30 à 11 h 30 Pour s’inscrire : La réservation est obligatoire pour les ateliers (au moins 48h à l’avance). Les ateliers ont lieu sous réserve d’un nombre minimum de participants. Contacter la médiatrice culturelle du musée (coordonnées ci-dessous) Rappel : Les ateliers enfants : destinés aux enfants à partir de 6 ans. Tarif : 4.5 € par enfant. Les ateliers parents-enfants : destinés aux enfants à partir de 6 ans et aux adultes qui les accompagnent. Enfants et parents participent à l’atelier. Tarif : 4.5 € par personne. Les ateliers « les petits dans l’Antiquité » : pour les enfants de 4 à 6 ans. L’atelier se déroule sur une heure. Les enfants sont obligatoirement accompagnés d’un adulte, présent durant l’atelier, mais ne participant pas. Tarif : 4.5 € par enfant. Gratuit pour le parent accompagnateur. Les visites guidées : visites gratuites une fois acquitté le droit d’entrée au musée. Pas de réservation préalable. D’autres ateliers, construits autour de la collection permanente sont proposés au public durant l’été. Consulter le programme des activités culturelles et pédagogiques de la ville. Programme des activités culturelles et pédagogiques : http://www.antibes-juanlespins.com/les-musees/les-activitesculturelles Contact : Élyse Poignant Assistante – médiatrice culturelle Musée d’Archéologie 4 rue des Cordiers, 06600 Antibes T. 33 (0)4 92 90 53 36 F. 33 (0)4 92 90 53 35 email : [email protected] Musée d’archéologiE 9 Le Bastion Saint-André …Musée d’Archéologie, Antibes Construit par Vauban en 1698 lors du conflit qui opposait le Royaume de France au comté de Nice, le bastion Saint-André est constitué de deux galeries voûtées en briques surmontées d’une vaste terrasse dallée. L’édifice est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1930. L’histoire de la Collection commence au xvıe siècle avec la découverte et la publication de plusieurs inscriptions gallo-romaines dont la stèle de l’enfant Septentrion. Au xıxe siècle, des collections privées se constituent dans les familles de notables. En 1928, Romuald Dor de La Souchère crée le premier musée d’Histoire. Helléniste de formation et professeur à Cannes, il rassemble au château Grimaldi des objets archéologiques, des moulages ainsi qu’une vaste documentation composée de notes de lecture et de traductions. À partir des années 1950, la découverte de nombreuses épaves incite la municipalité à créer un lieu exclusivement consacré à l’archéologie. Le musée d’Archéologie est inauguré en juin 1963. Il rassemble des objets issus des fouilles terrestres et sous-marines qui retracent l’histoire d’Antipolis depuis le vııe siècle avant J.-C. jusqu’au ve siècle après J.-C. Le monde méditerranéen auquel se rattache Antipolis, est abordé en vis-à-vis dans sept vitrines qui proposent un lot de près de soixante vases et objets en céramique produits par les Grecs et les différents peuples de la péninsule italique, indigènes, Grecs, Étrusques et Romains. La ville romaine se constitue à partir de 49 avant J.-C. lorsqu’Antipolis s’affranchit de la tutelle de Marseille (Strabon, Géographie, IV, 1, 9). Des objets remarquables de cette présence romaine sont exposés dans deux vitrines, certains depuis l’année 2006 : ainsi, deux monnaies d’Antipolis, lorsque la ville avait le privilège de frapper un petit monnayage, des peintures murales aux représentations d’oiseau et d’Amour ou encore un buste en marbre de Dionysos (ou d’un faune), autrefois conservé au musée Picasso. Un fragment de table d’autel en marbre, avec rinceau de vigne et colombe, conclut la séquence consacrée à l’époque romaine. Retrouvé dans les fouilles de la chapelle Saint-Esprit, près de la cathédrale et daté des ve-vıe siècles après J.-C., il symbolise l’émergence d’une ville nouvelle dont la modernité réside dans le christianisme. En 2006, la collection a bénéficié d’un contenu et d’une scénographie sensiblement renouvelés. De nouveaux objets ont intégré les vitrines, plusieurs thèmes ont été développés et l’ensemble est valorisé par de nombreux supports didactiques : bannières annonçant les thèmes abordés, textes de synthèses qui mettent les objets en perspective, cartels, photos et plans. Aux origines d’Antibes le visiteur découvre le célèbre galet de Terpon, la plus ancienne inscription d’Antibes, deux très remarquables têtes féminines en pierre ainsi qu’un lot de céramiques indigènes, étrusques, massaliètes et grecques. Retrouvées dans les fouilles du Vieil-Antibes, et récemment sorties des réserves du musée, ces céramiques ponctuent près de sept siècles d’occupation, depuis l’oppidum indigène jusqu’à la colonie grecque de Marseille (vııe-ıer siècle avant J.-C.). Fig. 21. Antibes, vu du ciel. Le bastion Saint-André est au premier plan. 10 Musée d’archéologiE Mare nostrum Le monde rural c’est ainsi que les romains appelaient la mer Méditerranée avec laquelle Antibes entretient un lien très fort depuis ses origines. Le port d’Antibes n’est cité en tant que tel qu’à partir de l’époque romaine, dans un itinéraire maritime, mais le mobilier retrouvé dans l’Anse SaintRoch, ou à l’intérieur de nombreuses épaves, atteste le rôle d’Antibes dans le développement des liens commerciaux dès le vie siècle avant J.-C. Issus de bateaux qui pratiquaient le cabotage comme, celui dit des Roches d’Aurelle, ou de navires hauturiers à l’image de l’épave de la Tradelière, ce sont des milliers d’objets qui ont été retrouvés et pour un grand nombre dans un état de conservation exceptionnel. Une sélection a été faite dans les cargaisons parmi la vaisselle en terre cuite, les vases en verre aux multiples couleurs et des éléments d’accastillage. La reconstitution d’une coque de navire met en scène, de manière spectaculaire, un chargement d’amphores. Au fond de la première galerie, 22 amphores illustrent la diversité des contenus (vin, huile d’olive, saumures) et des provenances (Marseille, Italie, Espagne, Grèce, Afrique du Nord). introduit au petit territoire de la cité gallo-romaine d’Antibes, constitué entre la Siagne et le Loup. Les objets présentés concernent essentiellement les fouilles du site de Vaugrenier, une agglomération secondaire de la fin du ıer siècle avant notre ère située le long de la via Aurelia. De celle-ci provient une borne milliaire du début du ıve siècle autrefois présentée au musée Picasso. Le long de la voie s’alignaient un vaste temple, reconstitué par une maquette ainsi que des ateliers et boutiques d’où proviennent des éléments d’artisanat (tissage, tabletterie). Des armes retrouvées dans les fouilles – pilum, pointes de flèches, carreau de catapulte, fer de lance – signalent peut-être la proximité d’une bataille évoquée par l’écrivain Tacite et qui aurait mis fin à l’occupation du site dans la seconde moitié du ıer siècle après J.-C. Croyances et au-delà est un thème qui bénéficie de la richesse de l’épigraphie funéraire gallo-romaine et des découvertes mobilières effectuées à Antibes et sur son territoire. La stèle de l’enfant-danseur Septentrion, signalée dès 1557, est la plus célèbre des inscriptions d’Antibes. Plusieurs tombes à incinérations proviennent de fouilles réalisées à Vaugrenier. Les résidus de la crémation étaient placés dans une urne en verre, en plomb ou en céramique, enfermée dans une urne en pierre. À proximité, une tombe en bâtière de tuiles et un sarcophage de plomb documentent les inhumations. Ces tombes voisinaient parfois le long des routes avec des sépultures monumentales, comme le mausolée de Vallauris (les Encourdoules) dont les fragments sont aujourd’hui rassemblés derrière le musée d’Antibes. Les dépôts d’offrandes associés évoquent la croyance dans l’au-delà. La présence d’une monnaie rappelle l’obole qu’il faut verser à Charon pour traverser le Styx, fleuve des Enfers. Entièrement nouveau, un petit secteur consacré aux divinités présente des objets inédits, notamment une inscription taurobolique qui évoque le culte de la déesse Cybèle et un petit autel en pierre dédié au dieu local Pipius, offert récemment par un couple d’habitants de Vallauris. Vivre en ville présente près de 150 objets qui nous font partager le quotidien des habitants d’Antibes il y a 2000 ans. Un grand nombre provient des fouilles de la rue Clemenceau, réalisées dans le Vieil-Antibes entre 1992 et 1994. Une mosaïque à décor d’hexagones ainsi qu’une exceptionnelle fontaine en marbre constituent les points forts du parcours. Elles agrémentaient la demeure d’un notable à la fin du iie siècle de notre ère. La reconstitution d’une toiture de tuiles permet d’aborder de manière concrète l’architecture privée. La maison bénéficiait par ailleurs d’une adduction d’eau par des tuyaux de plomb. De multiples petits objets documentent la vie de tous les jours. Fig. 22. Un aperçu de la seconde galerie d’exposition permanente du musée. Musée d’archéologiE 11 …Informations pratiques Musée d’Archéologie Bastion Saint-André, 06600 Antibes T. 33 (0)4 93 95 85 98 Adresse postale : Direction des musées, 4 rue des Cordiers, 06600 Antibes T. 33 (0)4 92 90 53 31 – F. 33 (0)4 92 90 53 35 [email protected] / http://www.antibes-juanlespins.com > Fermé les lundis et les jours fériés (1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 25 décembre) > Horaires d’hiver : 16 septembre – 14 juin : ouvert de 10 h 00 à 13 h 00 et de 14 h 00 à 17 h 00 > Horaires d’été : 15 juin – 15 septembre : ouvert de 10 h 00 à 12 h 00 et de 14 h 00 à 18 h 00 Plein tarif : 3 e Demi-tarif : 1,5 e, sur présentation d’un justificatif Accordé aux étudiants ; aux personnes de plus de 65 ans ; aux groupes de plus de 15 personnes ; aux familles nombreuses ; pour l’ensemble du public pendant les périodes de travaux ; les enseignants et les professeurs du primaire à l’enseignement supérieur (public et privé). Gratuité, sur présentation d’un justificatif (à l’exception des personnes souffrant d’un handicap évident.) Billet combiné : 10 e – Valable 7 jours consécutifs à compter de la date d’émission, accès aux musées municipaux et au site historique du Fort Carré. Boutique-librairie Adaptée et présentée par le musée d’Archéologie, Antibes à partir de l’exposition « De Cemenelum à Cimiez, les trois vies des objets archéologiques » réalisée par le musée d’Archéologie de Nice, site de Cimiez, et présentée du 20 juin au 28 septembre 2014. Service des Publics du musée d’Archéologie Élyse Poignant – T. 33 (0)4 92 90 53 36 – F. 33 (0)4 92 90 53 35 – [email protected] Programme des activités : http://www.antibes-juanlespins.com, rubrique « culture », « les musées », « activités culturelles » Secrétariat du musée d’Archéologie Steeve Geria – T. 33 (0)4 92 90 53 31 – F. 33 (0)4 92 90 53 35 [email protected] Crédits photographiques : © Direction des musées, Antibes (fig. 1,3, 5, 9, 11, 13, 14, 16, 17, 18, 19, 20, 22 et détail de couverture) ; © Musée d’Archéologie de Nice – site Cimiez (fig. 4, 7, 8, 10, 12, 15 et détail de couverture) ; © APPA-CEPMR (fig.2) ; © Association Bonne Pioche, Lyon (fig. 6) ; © Pierre Behar, À vol d’oiseau (fig. 21). Tous droits réservés. Musée d’archéologiE, antibes Iconographie Presse Les visuels de presse portant le sigle sont téléchargeables sur le site des musées de la Ville d’Antibes : www.antibes-juanlespins.com/ les-musees/acces-presse Pour obtenir le mot de passe T. 33 (0)4 92 90 54 25/24 Conception graphique : www.c-graphik.fr Communication et édition, direction des musées Nathalie Radeuil, Caroline Sormay – T. 33 (0)4 92 90 54 25/24 – F. 33 (0)4 92 90 54 21 [email protected] [email protected]