Europe centrale et Etats baltes
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Europe centrale et Etats baltes
Europe centrale et Etats baltes Faits nouveaux Au premier semestre 2003, quelque 14 193 personnes ont sollicité l’asile en Europe centrale et dans les États baltes, ce qui représente une augmentation de trois pour cent par rapport au nombre de demandes reçues au cours de la même période en 2002. Toutefois, les chiffres enregistrés en 2003 confirment la tendance générale à la baisse qui s’est amorcée en 2002, année où le nombre de requêtes a chuté de près de moitié par rapport à l’année 2001. La République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie sont les seuls pays où le nombre de demandes d’asile ait augmenté sensiblement, tandis qu’on observait une diminution très nette en Bulgarie. Bulgarie Chypre Estonie Hongrie Lettonie Lituanie Pologne République tchèque Roumanie Slovaquie Slovénie Turquie Les États candidats à l’adhésion à l’Union Européenne, qui étaient jusqu’à une époque très récente des pays de transit, représentent de plus en plus souvent la destination finale des demandeurs d’asile. Toutefois, dans des proportions non négligeables, les requérants ont préféré ne pas s’attarder dans ces pays pour attendre que leurs démarches aboutissent. Le faible taux de reconnaissance et la médiocrité des possibilités d’intégration en Europe centrale ont incité un grand nombre de réfugiés et d’individus bénéficiant de formes de protection subsidiaire à poursuivre leur « marche vers l’ouest » pour rallier des États membres de l’UE, où ils ont déposé une autre demande d’asile. En avril 2003, les chefs d’État des 15 pays membres de l’Union européenne et des dix pays qui devraient y entrer en 2004 ont signé le Traité d’adhésion. La question du transfert des acquis de l’UE en matière d’asile a été abordée tout au long des négociations préalables à l’adhésion. Ceci a donné de façon très opportune son élan aux efforts que l’UNHCR continue de déployer afin d’aider les États candidats à se doter d’un système d’asile. L’insuffisance générale des fonds a eu des conséquences préjudiciables sur le processus destiné à doter la société civile organisée des moyens nécessaires pour maintenir des systèmes d’asile de qualité et mettre en œuvre des politiques d’intégration viables. L’Organisation, qui achemine une grande partie des fonds destinés aux systèmes d’asile de la région, est bien placée pour mesurer l’effet qu’une diminution des financements pourrait avoir sur la qualité de la protection. Objectifs stratégiques La stratégie de l’Organisation en Europe centrale et dans les États baltes est fondée sur le document « Orientations straté- L’année 2004 inaugurera une période de bouleversements historiques pour l’Europe centrale et les États baltes car dix pays entreront dans l’Union européenne au premier semestre. Lorsque les nouveaux États membres, dotés de systèmes d’asile moins évolués, commenceront à endosser leurs responsabilités, le système de répartitions des charges de l’Union européenne dans son ensemble devra faire face à de nouvelles difficultés. Bon nombre de points d’entrée dans l’Union seront situés sur les territoires des nouveaux États membres. Par conséquent, l’accès au territoire de l’Union et aux procédures d’asile sera toujours du ressort de l’UNHCR. L’Organisation assumera un rôle moteur en encourageant un dialogue sur les questions de protection de part et d’autre de la nouvelle frontière extérieure de l’UE. Elle suivra également l’incidence de l’apatridie, en vue de réduire ses effets et d’encourager les États à mettre en œuvre la Convention de 1954 sur l’apatridie. Opérations Les opérations de l’UNHCR en Turquie sont décrites dans le chapitre suivant. Les paragraphes ci-après traitent des activités prévues dans les autres pays d’Europe centrale, à Chypre et dans les États baltes. Accès aux systèmes et aux procédures d’asile L’élargissement de l’UE revêt une grande importance pour l’UNHCR et pour la protection des réfugiés en Europe. Il aura notamment pour conséquence de « déplacer » des kilomètres et des kilomètres de frontière vers l’est et le sud-est. L’Union Appel global 2004 de l’UNHCR 235 Europe centrale et Etats baltes giques 2000-2004 », qui guide l’action du Bureau pour l’Europe. Les principaux objectifs de la stratégie sont les suivants : 1) garantir l’accès des demandeurs d’asile et des personnes qui ont besoin d’une protection internationale à des procédures d’asile impartiales et efficaces sur les territoires des États européens ; 2) veiller à ce que le traitement réservé aux réfugiés soit conforme aux normes de protection internationale et à ce que des solutions durables, notamment l’intégration sur place, soient effectivement proposées aux réfugiés pour remédier à leur sort ; 3) garantir la conformité des nouveaux systèmes d’asile aux normes internationales, tant sur le plan de la législation que des pratiques ; 4) sensibiliser l’opinion au sort des réfugiés et lui faire prendre conscience de la nécessité de les protéger dans l’immédiat et de remédier durablement à leurs problèmes par la suite. européenne, comme « terre d’asile », s’agrandira de ce fait, les jeunes États membres contrôlant désormais de nombreux points d’accès à son territoire. Dans ce contexte, l’UNHCR intégrera son action de constitution de capacités en matière d’asile au cadre plus vaste de la gestion des migrations. En Europe centrale, l’Organisation aidera les pays concernés à consolider leurs frontières extérieures en évitant de se délester de ce fardeau sur les pays qui les bordent à l’est. L’UNHCR continuera également à aider à l’édification de systèmes d’asile qui soient en accord avec les réalités prévalant de part et d’autre de la nouvelle frontière et veillera à informer tous les intervenants de son rôle de surveillance quant à la répartition des responsabilités et à la gestion cohérente de l’asile en deçà et au-delà des frontières de l’UE. L’UNHCR redoublera d’efforts pour résoudre les problèmes auxquels les femmes et les enfants réfugiés ou demandeurs d’asile sont exposés. Une plus grande attention sera accordée à la présentation des données en fonction du sexe et de l’âge, ainsi qu’à l’implication des réfugiés dans la conception et dans la mise en œuvre des programmes juridiques ou sociaux. L’Organisation s’emploiera à promouvoir des politiques et des pratiques qui tiennent compte des sexospécifités, notamment en considérant les persécutions liées à l’appartenance sexuelle comme un critère d’admissibilité au statut de réfugié. Afin de lutter énergiquement contre la violence sexuelle ou liée à l’appartenance sexuelle, l’UNHCR entend élaborer et mettre en œuvre des projets axés sur la prévention, tout en procurant des mécanismes rapides et viables d’alerte et d’intervention. L’Organisation s’attaquera également à des problèmes qui touchent particulièrement les enfants réfugiés, comme l’accès aux procédures, la tutelle et la promotion ou la mise en place de structures d’accueil aptes à protéger efficacement les jeunes réfugiés des tentatives d’exploitation sexuelle et des menées des trafiquants qui pratiquent la traite des êtres humains. Europe centrale et Etats baltes République tchèque : un réfugié congolais prend une leçon de tchèque. UNHCR / L. Taylor 236 Appel global 2004 de l’UNHCR À cette fin, l’UNHCR a renforcé les effectifs du Groupe d’appui régional installé à Budapest et a étendu le rayon d’action du Groupe à certains pays situés dans des régions limitrophes (Europe orientale et Europe du Sud-Est). L’équipe ainsi étoffée développera la coopération transrégionale sur le thème commun du renforcement des systèmes d’asile. L’équipe possédera des compétences multifonctionnelles dans divers domaines : assistance juridique, formation au droit des réfugiés, renforcement global des capacités des ONG, programmation et formation des cadres. Information, défense de la cause et partenariats L’UNHCR continuera de mobiliser un appui en faveur des politiques de protection et d’intégration par des campagnes d’information et des manifestations spécifiques relayées par les médias, destinées à sensibiliser l’opinion au sort des réfugiés et à lui faire mesurer ce que les réfugiés apportent aux communautés qui les accueillent. La stratégie de défense de la cause prévoit des réunions régulières avec les décideurs, des ateliers thématiques, des tables rondes, la réalisation et la diffusion de documents de référence, l’organisation de formations et la distribution de dossiers d’information, ainsi qu’une coopération étroite avec la presse, la radio et la télévision. L’UNHCR veillera à ce que les politiques relatives aux femmes et aux jeunes filles, ainsi que les besoins des jeunes demandeurs d’asile ou réfugiés séparés de leurs parents soient pris en compte lors des réunions organisées, au titre de l’agenda pour la protection, avec les institutions gouvernementales, les ONG et les autres organisations partenaires. de programmes d’intégration nationaux, en encourageant les réfugiés à participer à leur conception et à leur exécution. Mobilisation des ressources Les États d’Europe centrale sont de plus en plus nombreux à contribuer au financement de l’UNHCR. Les financements offerts par ces États sont tout à la fois prévisibles, c’est-à-dire conformes aux montants annoncés lors de la Conférence des annonces de contributions qui a lieu chaque année au mois de décembre, et souples (c’est-à-dire non affectées ou faiblement affectées), deux caractéristiques que l’UNHCR apprécie grandement. En instituant des relations et des mécanismes appropriés, l’Organisation s’efforcera de rallier un appui plus massif, tant sur le plan politique que sur le plan financier, à la cause des réfugiés. Les délégations continueront de solliciter les gouvernements, les organisations régionales, les entreprises et les particuliers, afin de les encourager à financer les opérations de l’UNHCR de par le monde. Budget (dollars E.-U.) Pays Programme annuel Etats baltes 92 000 Bulgarie 940 319 Chypre 659 458 Hongrie 2 243 799 Pologne 724 894 République tchèque 843 374 Roumanie 963 183 Slovaquie 690 293 Slovénie 611 520 Turquie 5 377 132 Activités régionales 1 150 000 Total 1 13 295 972 Inclut la promotion du droit des réfugiés en Europe centrale. Europe centrale et Etats baltes Renforcement des systèmes d’asile L’UNHCR s’emploie toujours à remédier aux problèmes communs d’asile et de protection qui se posent au sein de l’Union européenne élargie et à proximité de ses frontières. Les progrès d’ores et déjà accomplis dans l’amélioration des nouveaux systèmes d’asile des pays d’Europe centrale, tant sur le plan de la qualité que des capacités, sont encourageants. À cet égard, l’Organisation tirera parti des synergies suscitées à travers la région pour diffuser les meilleures pratiques en matière de protection, afin d’harmoniser les systèmes d’asile selon les normes les plus rigoureuses. L’UNHCR reconnaît que les ONG de la région bénéficient d’un appui politique limité et qu’elles ne peuvent en général mobiliser qu’une petite partie des fonds qui leur sont nécessaires. Le Haut Commissariat continuera donc à épauler ses partenaires non gouvernementaux, afin d’assurer leur survie et d’étayer leurs réalisations. Dans la plupart des pays d’Europe centrale et des États baltes, les projets destinés à favoriser l’intégration des réfugiés sont mis en œuvre par des ONG qui opèrent avec des subventions gouvernementales très limitées, voire inexistantes ; pour l’heure, leur action n’a hélas eu qu’un effet limité. Si les réfugiés et les individus qui ont besoin d’une protection internationale poursuivent leur chemin en direction de l’ouest, c’est qu’ils ont l’impression de n’avoir aucune chance de parvenir à s’assumer économiquement en Europe centrale, et encore moins de s’intégrer réellement dans la société de ces pays. De concert avec les gouvernements et les ONG, l’UNHCR continuera d’œuvrer à l’amélioration et à la mise en œuvre Appel global 2004 de l’UNHCR 237