Quand il était petit, Albert se faisait souvent gronder par son papa

DRH
Quand il était petit, Albert se faisait souvent gronder par son papa. Ce n’est pas qu’il faisait
beaucoup de bêtises, mais c’est que son papa était très très méchant. Il avait été tellement
méchant pendant des années et des années, que quand Albert grandit, il décida de se
venger et devint bien pire que son père.
Comme métier, il choisit de faire Directeur des Ressources Humaines, DRH. C’est celui qui,
dans une entreprise, dit s’il n’y a pas assez ou trop d’employés, en général, il trouve qu’il y en
a trop et en vire. Albert était probablement un des DRH les plus doués de sa génération et il
était tellement méchant et intelligent qu’il finit par ouvrir sa propre entreprise de Directeurs
des Ressources Humaines. La DRHing Corporation n’employait plus de cent DRH, qui
partaient en mission dans les usines de la région, pour dire s’il n’y avait pas assez ou trop
d’employés, en général, ils trouvaient qu’il y en avait trop et en viraient. La DRHing
Corporation était très appréciée par les patrons des usines de la région, mais Albert, lui,
trouvait que ses employés étaient mièvres et manquaient de méchanceté. Pour plus
d’efficacité, il décida d’alléger les effectifs de son entreprise et de virer les DRH les plus
gentils. Il ne restait alors qu’une cinquantaine d’employés qui travaillait pour Albert, et tous
avaient bien compris, qu’il fallait être le plus méchant possible pour conserver son job.
Ils étaient tous devenus tellement méchants, qu’ils semèrent la terreur dans toute la région, il
virèrent tant de monde, qu’Albert, qui ne supportait pas qu’on soit plus « performant » que lui,
les vira tous. Plus personne n’avait de travail, d’argent, d’amis. Albert, lui, était heureux de
pouvoir encore s’auto-décerner le prix de « l’employé le plus méchant du mois » et restait
obsédé par sa réussite professionnelle machiavélique. Malheureusement pour lui, il ne restait
plus personne à licencier, alors, il finit par se virer lui-même. Un tel niveau de connerie le
plongea dans une déprime des plus abyssales, qui le poussa rapidement à mettre fin à ses
jours.
Au cas ou il serait vraiment nécessaire de mettre au clair la morale simple de l’histoire
d’Albert : quand on vit dans la haine et la méchanceté, un jour ou l’autre, on en crève.
Monsieur Mouch
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