Jean-Georges LE BOUTILLIER (1859-1952) Arrivé aux États
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Jean-Georges LE BOUTILLIER (1859-1952) Arrivé aux États
Jean-Georges LE BOUTILLIER (1859-1952) Arrivé aux États-Unis, à Cohoes, New York, en 1890 à l’âge de 31 ans, Jean-Georges Le Boutillier aura une longue et brillante carrière comme journaliste dans la presse franco-américaine. Il naquit à Percé en Gaspésie, d’un père percepteur des douanes et arpenteur provincial. Il était le petitfils de l’honorable John Le Boutillier, député pendant de longues années au parlement du BasCanada pour le comté de Gaspé et conseiller législatif à la Confédération en 1867. Jean-Georges Le Boutillier fit ses études à Québec où il obtint son diplôme de bachelier en droit. Avant d’émigrer aux États-Unis, il pratiqua le droit en Gaspésie et aux Îles-de-laMadeleine. Il eut neuf enfants, tous nés aux États-Unis, sauf l’aînée qui vint au monde aux Îlesde-la-Madeleine. Il travailla d’abord pour La Patrie, feuille religieuse et patriotique de Cohoes, et s’avéra vite être un fervent défenseur des droits légitimes des siens en terre américaine. Puis, ce journal ayant cessé de paraître, il écrivit pour une feuille politique, Le Ralliement, dont il devint le rédacteur. Les journaux fondés pour faire élire un candidat désigné―dans ce cas-ci Grover Cleveland à la présidence des États-Unis―ayant la vie courte, Le Boutillier se rendit en 1893 à Lowell, Massachusetts où il devint sous-rédacteur du National, autre feuille qui allait avoir une vie éphémère. Le Boutillier avait néanmoins réussi à fonder une organisation composée des principaux citoyens canadiens-français de Cohoes avant de quitter cette ville. Après Lowell, on le trouve à Fall River, Massachusetts comme rédacteur, avec Olivar Asselin, du Protecteur canadien. Après la disparition de ce journal, dès 1895, il devint correspondant, pour la Nouvelle-Angleterre, de La Presse, grand quotidien de Montréal. C’était l’époque des grèves dans les grandes filatures de la Nouvelle-Angleterre, période pénible donc pour les émigrés franco-américains. Il sut donner du courage aux siens par ses comptes rendus sur la situation des ouvriers. En observateur concerné, mais se voulant impartial, il fit sur ces grèves des rapports judicieux. Selon La Presse, « Jamais le mouvement ouvrier de cette région n’a été mieux étudié, jamais la cause ouvrière n’a été mieux plaidée ». Les grèves ayant pris fin, Le Boutillier devint rédacteur de L’Avenir national de Manchester, New Hampshire. Là il fit de nouveau preuve de modération dans ses articles sur la question des démêlés entre les FrancoAméricains et la hiérarchie catholique irlando-américaine. D’après son biographe, Rosaire DionLévesque, « ses écrits sont de justes exposés sans violence et sans outrance ». Il se lança tout de même dans la campagne contre les Forestiers d’Amérique qui voulaient abolir l’usage du français dans les écoles franco-américaines. Il collabora au Canado-Américain, revue publiée par l’Association canado-américaine de Manchester. Ses articles étaient d’un si grand intérêt pour ceux, tant du Québec que de la Nouvelle-Angleterre, qui s’intéressaient à la cause de la survivance, que plusieurs journaux français de l’Amérique du Nord les reproduisirent. En 1907, Le Boutillier quitta L’Avenir national pour accepter le poste de rédacteur-en-chef de L’Opinion publique de Worcester, Massachusetts. C’est lui qui signa, en 1911, la préface du livre si précieux pour l’histoire des Franco-Américains, intitulé Histoire de la presse francoaméricaine et des Canadiens-Français aux États-Unis, par Alexandre Belisle. Après quatre ans à Worcester, Le Boutillier revint à L’Avenir national de Manchester. Il en fit un journal de très haute qualité, une publication qui eut de nombreux lecteurs et admirateurs à travers la région. Il avait su mettre sa plume entièrement au service des Canadiens français qui avaient quitté le sol natal pour les États-Unis. Claire QUINTAL ŒUVRE - De nombreux articles parus dans les journaux et les revues telles que cités ci-dessus. BIBLIOGRAPHIE - Belisle, Alexandre. Histoire de la presse franco-américaine et des Canadiens-Français aux États-Unis. Worcester, MA : L’Opinion publique, 1911, p 266-70. - Dion-Lévesque, Rosaire. Silhouettes franco-américaines. Manchester, NH : Publications de l’Association canado-américaine, 1957, p. 523-27.