Les nouvelles de... - DM

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ût 2016
août 2013 - ao
Lettre no 6 - San Cristobal, décembre 2015
Chères lectrices et chers lecteurs,
rurales. Comme membre de notre équipe « reforestation », il participe à la récolte de graines et à l’entretien de nos plantations. Il prépare également deux
publications au sujet de la noix-pain et du sapin du
Guatemala.
Voici à nouveau quelques nouvelles depuis le
Mexique. J’aimerais tout d’abord vous présenter notre
équipe actuelle.
J’espère qu’il pourra être employé à 100% à partir de janvier. Si c’est le cas, il pourra contribuer à ce
que les travaux commencés soient poursuivis à plus
long terme. Le civiliste Thibaud nous a quittés en août.
Nous avons récemment accueilli dans notre équipe
Yvan qui vient de Genève. Il est biologise et va travailler pendant six mois dans l’équipe « reforestation ».
Notre équipe de reforestation
Nelson Rendón Carmona travaille depuis juin dans
notre équipe à un taux de 50%. Nelson a fait des
études de physicien puis un master en « ressources
naturelles et le développement rural ». Jusqu’à juillet
dernier, il était professeur à l’Universidad intercultural de Chiapas (UNICH) à Oxchuc dans les domaines
de l’environnement et du développement durable.
Au début du nouveau semestre en août, le syndicat a
licencié le recteur et quatre professeurs, dont Nelson,
afin de les remplacer par leurs propres hommes. Ces
quatre professeurs étaient « désagréables » parce que
leurs positions ne convenaient pas à la ligne du syndicat. Les discussions se sont arrêtées là. Depuis, l’université est fermée. Aucune solution n’est en vue.
Qu’entreprenons-nous contre le processus
aigu de déforestation?
La déforestation est un problème central au
Mexique. Elle se développe rapidement et intensivement dans quelques régions, entre autres au Chiapas.
Une réflexion à long terme et de la patience – une
condition absolue au sujet de la forêt, des arbres et
de la reforestation – manquent considérablement.
Ce que nous pouvons faire et faire évoluer avec nos
moyens très réduits n’est qu’une goutte d’eau dans
la mer. Pourtant, DM-échange et mission a attribué
une priorité majeure au travail de reforestation au
Chiapas. Ce qui signifie aussi que les travaux commencés doivent être poursuivis et complétés dans la continuité, que les effets doivent être vérifiés.
Nelson, un scientifique possédant des connaissances solides et de nombreuses relations, nous
complète de manière précieuse dans le domaine de
la reforestation. Il travaille à la documentation des
variétés d’arbres les plus importantes, avant tout pour
un usage interne à l’INESIN et dans les communautés
Pour l’INESIN, ce thème, avec toute sa problématique, est nouveau. Nous avons deux tâches : nous
devons essayer de convaincre les locaux avec beaucoup de patience que la nature, la biodiversité et les
forêts sont en grand danger, que cela tient à chaque
individu et à chaque famille d’agir activement et de
changer cette façon de penser, que cela ne sert à rien
d’attendre des miracles de l’Etat. C’est la partie difficile. Il est plus simple de transmettre le côté technique
et pratique : obtention de graines, élevage dans des
jardins, reforestation, production de produits pour la
consommation personnelle et pour la vente. Les gens
préfèrent le travail pratique plutôt que d’écouter la
Yvan et Nelson, une partie de l’équipe « reforestation ».
1
Surface de forêt brûlée...
théorie. Des résultats visibles et mesurables, acquis
avec leur collaboration personnelle, convainquent et
donnent des résultats sur le long terme. Dans les communes rurales pauvres, sans possibilité d’emploi, des
revenus générés par la vente de produits bio peuvent
jouer un rôle important. Nous portons une attention
particulière là-dessus. Le potentiel est grand. Nous
allons poursuivre avec des exemples de trois sortes
d’arbres intéressants.
L’arbre national mexicain
Le cyprès des marais mexicain est l’arbre national
mexicain mais personne ne le connaît. « Personne » est
un peu exagéré, mais en tout cas très peu. Le cyprès
de marais mexicain (taxodium mucronatum) a été élu
arbre national par décret en 1921. Comme le dit son
nom, cet arbre adore l’eau (aussi dans la langue indigène nahuatl « Ahuehuete » = les anciens de l’eau). Il
pousse majoritairement près de ruisseaux, de fleuves
et au bord des lacs. Il peut atteindre 40 mètres de hauteur et un diamètre de 3 mètres ou plus. Il s’adapte
très vite au climat. Il pousse à des altitudes de 300 à
2’500 mètres (au-dessus du niveau de la mer). A plusieurs endroits se trouvent des cyprès de marais âgés
de quelques centaines d’années. On dit avec fierté
que le plus gros arbre du monde se trouve à Tule dans
l’Etat mexicain de Oaxaca : il mesure 58 mètres et est
âgé de 2’000 ans. D’autres prônent même généreusement qu’il aurait 6’000 ans.
Il est plus probable que cet arbre soit composé de
plusieurs troncs qui ont poussé ensemble. Il reste tout
de même très vieux et imposant.
Le cyprès de marais mexicain est, comme beaucoup d’autres sortes d’arbres au Mexique, en danger.
Personne ne s’occupe sérieusement de sa culture. A
San Cristóbal de las Casas, nous avons découvert de
2
A gauche, pives et branches du cyprès des marais. A droite, fruits
secs et cosses du moringa.
ces cyprès avec des cônes mûrs, nous avons récolté et
semé des graines. Après 14 jours déjà, des centaines
de semis ont poussé. Le bois rigide est parfait pour
la fabrication de bateaux, de poteaux et comme bois
de construction. L’écorce, riche en résine, ainsi que les
fruits, les graines et les épines trouvent - pour autant
que l’arbre existe encore - une utilisation multiple
dans la médecine traditionnelle : guérison de plaies,
maux de tête, rhumatismes et beaucoup d’autres.
Nous voulons nous documenter sur cet arbre, intensifier sa culture et le faire connaître, puisqu’il s’agit de
l’arbre national du Mexique.
Le moringa
Le moringa (moringa oleifera) est originaire du
nord-ouest de l’Inde. Depuis plusieurs dizaines d’années, il est intensivement cultivé dans le monde
entier, surtout en Afrique, en Arabie, en Asie du SudOuest et dans les Caraïbes. Au Honduras, la culture est
encouragée par l’Etat. Fidel Castro propage avec véhémence la culture et l’utilisation de cet arbre à Cuba
depuis 2012.
La plupart des parties de l’arbre sont comestibles
pour l’homme et les animaux. Les racines ont un
goût ressemblant au raifort. Les feuilles sont utilisées
comme légumes et épices. Les feuilles favorisent la
production de lait en servant comme nourriture pour
le bétail. Les jeunes pousses trouvent une utilisation
comme salade. Les graines mûres sont pressées afin
d’obtenir l’une des meilleures et des plus stables
huiles de salade. On peut désinfecter l’eau sale avec
les graines réduites en poudre. Cette plante, riche
en nutriments, est utilisée comme moyen de lutter
contre la malnutrition, l’anémie et le diabète. Toutes
les parties comestibles de la plante possèdent un haut
taux de protéines, de vitamines et de minéraux. Dans
la médecine traditionnelle, la plante est dite anti-inflammatoire. On peut préparer du thé avec ses feuilles
séchées et ses fleurs. Cette plante est souvent désignée comme un arbre miraculeux.
Le moringa pousse rapidement dans les tropiques
et sous-tropiques, donc dans un climat très chaud. Il
grandit jusqu’à 1’500 mètres à partir du niveau de la
mer. L’arbre pousse presque partout, à l’exception des
sols constamment humides, mais préfère les places
ensoleillées. Cet arbre peut être multiplié de manière
végétative grâce à des plantons. La condition toute-
fois est de pouvoir tout d’abord amener des graines et
de cultiver les premiers arbres.
Le moringa est utilisé dans le nord du Mexique,
mais il est jusqu’à présent inconnu au Chiapas. Deux
communes où nous sommes actifs sont très intéressées par cet arbre. Nous voulons nous documenter à
ce sujet, créer des recettes, diffuser les connaissances,
produire des graines et accompagner la culture. Le
but est de diversifier la base nutritive unilatérale composée de maïs et de haricots. Sur un deuxième plan,
on peut aussi en générer des revenus, car les produits
Dorothea raconte
Quand nous sommes arrivés au Mexique il y a deux ans, la première année s’est déroulée à une vitesse
d’escargot. La deuxième année est déjà passée plus vite, mais maintenant – wow – je crois que nous avons
volé d’août à septembre à octobre à novembre. Novembre avait à peine commencé que c’était déjà décembre. J’ai l’impression d’avoir juste cligné des yeux une fois en octobre, de les avoir rouverts et voilà déjà
décembre. Aucune année de ma vie ne s’est déroulée aussi vite je pense.
Ma grande soeur est restée en Suisse. Elle aimerait apprendre le métier d’assistante sociale, mais travaille
pour le moment à la cantine d’une école professionnelle.
J’ai bientôt une nouvelle semaine d’examens et pour cela il faut bien être préparé. Sinon on y perd son
latin. Pourtant, je crois que c’est plus compliqué pour mes anciens camarades de 6e en Suisse. Bon, de toute
façon, je crois que je vais bien survivre à cette semaine, à part pour les matières où il y a des chiffres. Maths.
Je n’ai jamais aimé les chiffres, mais cette matière est clairement plus simple à comprendre ici qu’en Suisse.
Les mathématiques mexicaines sont calculées et expliquées totalement différemment : alors il faut d’abord
s’habituer à la façon qu’ils ont de résoudre les exercices. Beaucoup de Mexicains sont très bons en maths
– et ils le savent aussi – car ils organisent toujours des concours de mathématiques et sont tous très bons,
meilleurs qu’avec les langues étrangères, ce qui ne leur convient absolument pas.
Le Mexique est très intéressant ! Surtout l’histoire du Mexique et des temples maya. J’en ai déjà vus
quelques-uns, nous avions un guide historique pour que nous puissions écouter les histoires des découvertes pendant que nous les voyions. Les Mayas étaient très malins et ont construit leurs bâtiments au
milimètre près pour qu’une fois par an le soleil luise à un endroit précis à l’intérieur du temple, et c’est tellement cool. Parfois, je crois que les Mayas étaient devenus plus intelligents que les Mexicains d’aujourd’hui.
Je ne le dis pas méchamment, mais je veux dire que notre maison a deux étages et le deuxième étage est
construit seulement à moitié.
J’aimerais bien rester ici, pour faire
la High School, et ensuite j’étudierais
volontiers l’archéologie. Je m’intéresse
beaucoup aux dinosaures, aux villes
enfouies et simplement aux trucs d’il y
a des milliers ou des millions d’années.
Imaginez-vous : ils déterrent des os de
dinosaures, ils ont même le droit de les
emmener au laboratoire et de les analyser ensuite. Wow. Rien qu’à cette idée,
j’aimerais commencer déjà maintenant.
A la prochaine !
Ruines d’un temple à Palenque.
3
Le changement climatique et ses risques
Les emballages de farine de noix-pain.
naturels sont cueillis et vendus. Les lieux touristiques
comme San Cristóbal de las Casas offrent pour cela
un bon potentiel. Pour le moment, je suis occupé par
la difficile recherche de graines. Au Chiapas, elle n’est
pas possible. Yvan travaille à la documentation de
cette sorte d’arbre.
La noix-pain
J’ai présenté dans ma dernière lettre la noix-pain
(brosimum alicastrum). L’intérêt pour la farine de noixpain, dans le centre touristique de San Cristóbal de
las Casas, s’est réveillé, surtout depuis que Nelson a
imaginé des étiquettes alléchantes pour leurs sacs en
papier. La prochaine récolte de graines aura lieu en
mars/avril dans différentes communes. Les femmes
attendent avec impatience ce futur emploi.
Ces dernières années, Pain pour le prochain (PPP) a
organisé, dans différents pays, des séminaires de deux
semaines sur le changement climatique et ses risques.
PPP a demandé à DM-échange et mission s’il était intéressant de mettre en place un tel événement l’année
prochaine au Chiapas. Après de longues discussions
au sein de l’équipe de direction de l’INESIN, on a décidé d’organiser cet événement en juin prochain. Nous
avons commencé les préparations. Tout d’abord, on a
trouvé un lieu approprié pour la première semaine, la
fraction El Pozo dans la commune de Cancuc, à près
de deux heures de San Cristóbal de las Casas. Comme
moyen de sensibilisation, il faut débattre des problèmes de déforestation, observer les glissements de
terrain, discuter des mesures à prendre, etc. Douze
femmes et douze hommes locaux y prendront part,
selon les conditions de PPP. La direction de la commune accueille l’événement et offre un traducteur,
la majorité des locaux ne parlant pas espagnol, mais
seulement tzotzil. La deuxième semaine doit avoir
lieu à San Cristóbal de las Casas, avec la participation
d’experts nationaux et internationaux. Dans la prochaine lettre, je pourrai faire un rapport plus détaillé
à ce sujet.
Nous vous souhaitons à toutes et à tous un Joyeux
Noël et une Bonne Année !
r et famille
Hans Scherre
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lom N° 38-A
Calle Franz B
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