Les entreprises de l`agroalimentaire s`adaptent
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Les entreprises de l`agroalimentaire s`adaptent
Anticiper les mutations socio-économiques Les entreprises de l’agroalimentaire s’adaptent Entre janvier et juin 2008, employeurs, institutionnels, représentants d’employeurs et de salariés se sont réunis pour analyser les enjeux des entreprises de l’agroalimentaire, en particulier de la viande, et dresser des pistes d’actions pour l’avenir du secteur. Guillaume Laurent, Carif-Oref P remier secteur industriel de la région Pays de la Loire, les industries agricoles et alimentaires emploient près de 52 000 salariés, dont 25 000 dans les industries de la viande. Situé au cœur de la chaîne de production alimentaire, entre agriculteurs plus particulièrement les opérateurs non qualifiés et les postes d’ouvriers qualifiés, de bouchers, de conducteurs de lignes automatisées… Les difficultés ressenties par les entreprises de l’agroalimentaire peuvent être liées à différents facteurs comme le Les industries agro-alimentaires sont amenées à repenser la logique de renouvellement de leur main‑d’œuvre. et distributeurs, le secteur se réorganise avec une importante concentration de ses établissements. Les effectifs salariés en léger repli n’empêchent pas le secteur de connaître des difficultés de recrutement persistantes, en particulier sur les postes d’opérateur de 1re et 2e transformations. S’adapter reste le mot d’ordre des entreprises de l’agroalimentaire pour faire face aux évolutions de son environnement (modes de vie, hard discount, réglementation…) et aux multiples enjeux à venir tels l’innovation, la diversification, la sécurité alimentaire… Un recrutement sous tension Les difficultés de recrutement touchent toutes les entreprises de l’agroalimentaire à des degrés divers. Dans les industries de la viande, elles touchent vieillissement des actifs, la faible attractivité auprès des jeunes, des conditions de travail difficiles. La situation des entreprises est différente selon le bassin d’emploi dans lequel elles se situent. Pour pallier les difficultés de recrutement, les acteurs de l’agroalimentaire et les acteurs institutionnels privilégient la recherche de moyens en adéquation avec la réalité des zones d’emploi concernées et une amélioration de la circulation de l’information et de la coordination des acteurs. Pour atteindre ces objectifs, ils évoquent plusieurs pistes d’actions : une meilleure information auprès des entreprises sur les appuis et aides existants, en particulier, celles relatives à l’emploi et la formation ; une plus grande coordination avec des structures locales spécialisées dans l’insertion et les Missions locales ; des mesures d’accompagnement à la mobilité, comme l’accueil de la famille, les services de transport, les modes de garde, les services sociaux ; la promotion des bassins d’emploi recruteurs auprès des actifs de la région et hors de la région et le développement d’échanges et de coordinations interentreprises avec, par exemple, des groupements d’employeurs, des services de ressources humaines à temps partagé. Repenser l’offre de parcours professionnel Les entreprises de l’agroalimentaire expriment des besoins importants en personnel d’environ 25 000 salariés par an, quels que soient le type de contrat et sa durée et liés en partie à un rythme d’activité irrégulier et à une forte saisonnalité. Leurs besoins concernent des métiers de l’agroalimentaire comme opérateurs de 1re et 2e transformations, conducteurs de ligne de production et des métiers transversaux Trait d union / n°207 / août-septembre 2008 à para tre dans les secteurs Transport-logistique, électricité-électronique, process. Sur le plan des compétences, les entreprises recherchent parfois autant un comportement qu’une technicité, particulièrement pour les niveaux V. Elles sont amenées à repenser la logique de renouvellement de leur main-d’œuvre. Un des leviers peut être l’offre de parcours professionnel. Or, aujourd’hui, l’offre reste limitée. Du côté de la formation initiale, voie scolaire et apprentissage, et de la formation professionnelle continue des demandeurs d’emplois, les effectifs sont faibles et baissent depuis plusieurs années, du fait, notamment, des difficultés à remplir des sections peu attractives. Du côté de l’offre de formation en entreprise, l’accès reste limité et en deçà de la moyenne des autres secteurs. Il existe peu de passerelles interprofessionnelles intra et intersectorielles. Pour les entreprises de l’agroalimentaire, il est nécessaire de rechercher des leviers d’action pour améliorer la lisibilité de l’offre de formation initiale et continue et de structurer des parcours professionnels au sein des entreprises. Pour répondre à ce besoin, les différents acteurs de ce travail évoquent des pistes : rapprochement des centres de formation et des entreprises de l’agroalimentaire ; développement de la culture de l’apprentissage en lien avec la branche professionnelle ; incitation à l’innovation pédagogique sur tous les niveaux de formation ; investissement prioritairement sur des publics spécifiques et développement du tutorat. Afin de faciliter la relation régionale avec les travaux des observatoires nationaux et contribuer à préparer le dialogue régional avec les branches professionnelles, la DRTEFP et le Conseil régional ont demandé au CarifOref d’engager des analyses de l’emploi régional par secteur d’activité économique. Les objectifs de ces travaux sont de co-construire avec les acteurs professionnels et institutionnels une analyse partagée des différents secteurs d’activité composant le tissu économique régional, de diffuser l’information auprès de l’ensemble des acteurs concernés et d’accompagner les acteurs dans l’appropriation des données et des analyses. L’analyse du secteur des industries agricoles et alimentaires concerne l’ensemble des industries agricoles et alimentaires avec une attention particulière portée aux industries de la viande très présente dans notre région. 6 groupes d’activité à la loupe : - Les industries des viandes - L’industrie du lait - L’industrie des boissons - Les industries du travail du grain et de la fabrication d’aliments pour animaux - Les industries alimentaires diverses - L’industrie du tabac Ce numéro de Perspective sur les industries agricoles et alimentaires est le fruit d’un travail partenarial associant des techniciens, des représentants institutionnels et des représentants employeurs et salariés. Nous tenons à remercier l’ensemble des participants pour leur contribution. Prochainement, débutera l’analyse du secteur Chimie caoutchouc plastique.l Contact : Guillaume Laurent [email protected] 02 40 20 70 91 en savoir plus nPerspective, disponible au Carif-Oref et téléchargeable sur le site www.cariforef-pdl.org nAnalyse complète disponible sur le site www. cariforef-pdl.org/Analyser les relations emploi formation/Secteurs d’activité août-septembre 2008 / n°207 / Trait d union