Des maisons sorties de la boîte
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Des maisons sorties de la boîte
MARSEILLE MARDI 2 AOÛT 2016 8 laprovence.com / 1,20¤ Autour de Marseille Mardi 2 Août 2016 www.laprovence.com Des maisons sorties de la boîte LVD Énergie transforme des containers maritimes en de véritables lieux de résidence F iliale de la Varappe, la société LVD Énergie transforme les conteneurs maritimes en fin de vie, en bureaux et habitats écologiques. L’activité est baptisée Homeblok. L’unité de transformation est basée à Athélia (La Ciotat) et emploie une quinzaine de personnes : "La moitié était en difficulté d’emploi et a été recrutée prioritairement de La Ciotat", détaille Laurent Laïk, président commun à La Varappe et LVD. C’est là un pilier de la stratégie RSE de l’entreprise. Les conteneurs aménagés sont optimisés au niveau de leur "confort", de leur impact environnemental et de leur rendement en énergie. En avril dernier, LVD Énergie a signé un partenariat avec CEA Tech, donnant lieu à la mise en route d’un an de travaux de recherches. "Criblés de capteurs", quatre conteneurs, assemblés à la Cité des énergies de Cadara- LES CRITÈRES DE COMPÉTITIVITÉ Mobilité et modularité des conteneurs : "Faire un jeu de lego". Matériaux bio-sourcés : Isolants chanvre, laine de bois, etc. Isolation thermique : Respect de la réglementation RT2012 et label BBC (Bâtiment basse consommation). Économie circulaire : Les conteneurs sont réutilisables et recyclables. Délai de réalisation rapide pour répondre à des besoins immédiats : "Une maison de 150 m² est livrée en 2 mois". Accessibilité tarifaire : "Le m² vendu dans le foncier vaut aujourd’hui environ 1600 euros ; nous le proposons à 1 000 ¤". Collaboration avec Cadarache : Travaux de recherche d’innovation pendant 1 an. "Nous souhaitons développer une véritable filière du conteneur en Paca." Comme sur cette photo, l’aménagement de l’intérieur dépend de l’utilisation du conteneur. che, sont mis à l’épreuve des quatre saisons : L’objectif est de tester des matériaux à compensation énergétique (qui stockent et restituent la chaleur), des matériaux bio-sourcés et à changement de phases, divers systèmes de production d’énergie et de ventilation naturelle, mais aussi "une peinture réfléchissante favorisant l’isolation thermique". Différents marchés visés "On vise quatre marchés, explique Laurent Laïk : le logement d’urgence, le tertiaire, les particuliers et les pays en voie de développement". Tristement mais objectivement considéré comme "un marché de niche", le logement d’urgence vise les populations en difficulté sociale mais aussi "les migrants" : "Nous sommes actuellement sur plusieurs projets d’accueil à Paris". La production en série est souhaitée d’ici à 2017. Le tertiaire concerne les bureaux à usage professionnel et bulle de vente. Les "demandes particulières" portent, quant à elles, bien leur nom car elles s’articulent autour de création de microcrèches pour enfants, par exemple, le critère essentiel demeurant "la mobilité". Enfin, la présence sur les marchés émergents se justifie par le désir "d’électrifier certaines zones d’habitation" comme au Sahel avec l’implantation de conteneurs équipés de panneaux photovoltaïques. Il s’agit aussi d’optimiser "le logement des salariés" sur les plateformes offshore. La société Locarbom sera chargée de la commercialisation dans les PED ; la signature / PHOTO DR des statuts pour son lancement date de lundi dernier. "Nous souhaitons développer une véritable filière du conteneur en Paca", termine Laurent Laïk, précisant qu’il souhaite "rester industriel et continuer à livrer des produits finis un peu comme Ikea : Vous voulez une maison ? Venez, on vous livre un kit". Associée dans le capital avec Schneider Electric à hau- teur de 20 %, la société attend "une aide de la puissance publique dans les investissements". À terme, 70 emplois pourraient être créés. Pour l’heure, les 1 000 mètres de bureaux à La Varappe font office de showroom : mètres carré y sont aménagés dans des conteneurs. Le design vaut le coup d’œil. Clémenine GARNIER