L`OMS : les nouveaux enjeux

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L`OMS : les nouveaux enjeux
L’OMS : les nouveaux enjeux
A travers les années, l’Order Management System (OMS) a subi de nombreux
changements. L’OMS basique du début qui connectait simplement le buy-side portfolio
manager et le buy-side trader est devenu aujourd’hui le centre névralgique opérationnel
de l’activité buy-side.
L’OMS d’hier visait avant tout à automatiser les communications internes, en permettant
au trader de collecter électroniquement les ordres et les instructions issues du portfolio
manager, de les aggréger sous forme de blocs, de gérer les exécutions, d’assurer le
reporting et d’exécuter les allocations. La plupart des ordres étaient transmis au broker
sans possibilité réelle pour le buy-side de contrôler les exécutions.
Aujourd’hui l’OMS s’est enrichi de nouvelles fonctionnalités et apparaît plus que jamais
comme l’outil indispensable au trader buy-side. Il fournit la connectivité directe aux
marchés électroniques et donne au trader les moyens d’optimiser ses stratégies
d’investissement et d’exercer un contrôle accru de ses exécutions.
S’il est vrai que le coût initial de mise en oeuvre d'un OMS peut apparaître élevé, les
bénéfices induits par la réalisation du STP (Straight Through Processing) et la réduction
des coûts justifient l’investissement initial. Selon une étude réalisée par IT consultancy
Citisoft auprès d’asset managers américains, l’implémentation d’un OMS pourrait
améliorer la performance de certains fonds jusqu’à 25 points de base. Ainsi l’argument
du retour sur investissement se fonde aussi bien sur l’augmentation des revenus que sur la
réduction des coûts.
Si l’on en croit les résultats d’une autre enquête menée par Plexus sur l’analyse des coûts
de transaction, il apparaît que les asset managers tirent plus de profit de leur market
timing et de leur asset allocation que du choix des valeurs.
L'OMS permet de réduire considérablement le temps d’accès au marché, ce qui peut
s’avérer déterminant dans des marchés très volatils.
La saturation de la partie haute du marché a amené les éditeurs de software OMS à se
tourner vers une nouvelle clientèle, notamment les hedges funds dont la contribution aux
développements technologiques des OMS a été déterminante. Ils sont devenus un moteur
fondamental en matière de recherche d’innovations, de fonctionnalités, de flexibilité et
ont contribué à la baisse des prix des solutions proposées (modèle ASP via internet) en
accompagnant le mouvement de concentration stratégique et la standardisation du marché
de l’OMS.
Le modèle ASP consiste avant tout à délocaliser chez l'éditeur la gestion informatique du
système et à permettre au client notamment, une maintenance allégée, une réduction des
cycles d’installation et un support facilité. Pourtant, le modèle ASP ne peut s’appliquer
aux firmes souhaitant conserver le contrôle sur les données , notamment pour des pistes
d’audit ou des raisons de sécurité.
Ce que recherchent les Hedge Funds avant tout, c’est un système souple, délivré via
Internet, alimenté en temps réel, offrant un accès direct au marché et interfacé avec des
prime brokers. Ils ne veulent pas payer pour le software mais souhaitent profiter des
spécificités et fonctionnalités offertes par l’OMS, sans avoir à assurer une maintenance et
des coûts d’utilisation. La majorité des OMS existants sont trop gros et trop chers pour la
plupart des Hedge Funds. Des alternatives voient le jour sous l'impulsion de nouveaux
acteurs comme Flextrade, Portware ou encore l'éditeur allemand Aquin dont le système
ORS (Optimized Trade and Order Processing) contribue à apporter un début de solution.
Son coût de licence abordable pour les petites et moyennes entités de gestion, son
implémentation relativement rapide et sa flexibilité en font une alternative originale à
étudier.
Créer, mettre a jour et assurer le support d’un OMS peut s’avérer très onéreux. On risque
d’assister dans ce marché à un mouvement de concentration, passant par le rachat des
firmes de petite taille ou des partenariats d’ordre technologique, où l’on constate une
présence accrue chez certains OMS d’outils analytiques destinés au trading algorithmique
(stratégies de gestion).
Ces trois dernières années, le mouvement de concentration dans l’industrie software buyside a été particulièrement prononcé. L’acquisition de Macgregor par ITG et l’intégration
d’Eze Castle avec BNY Securities au travers du nouveau ConvergEx Group suit plus
d’une douzaine d’acquisitions d’EMS (Execution Management System) et de platesformes DMA (Direct Market Access) par des brokers, incluant l’acquisition de RealTick
par Lehman et de Neovest par JPMorgan.
En outre, nombre d’OMS développent de véritables partenariats stratégiques pour
accéder à une plus large clientèle specialisée, de type Hedge Fund. Un exemple récent
est l’accord passé entre Linedata Services et UBS Prime Brokerage. L’un des aspects du
deal consistait à proposer leur OMS Longview Trading, sous la forme ASP, à leurs
clients Hedge Funds. Ainsi, plus de 100 Hedge Funds auront accès à Longview par ce
simple accord.
Parce que le marché de l’OMS est un marché en pleine maturité, il n’est pas étonnant de
voir les vendeurs de solution OMS rechercher de nouvelles sources de revenus.
notamment par la création de filiales de brokerage.
Macgregor a ouvert la voie avec son Macgregor Order Management en 1997 et dispose
aujourd’hui de plus de 100 firmes buy-side et 270 brokers, clients sur son réseau.
Charles River Development a suivi en 2004 avec la création de Charles River Brokerage
et récemment Charles River Network, accessible via Radianz.
Linedata Services et Eze Castle Software ont suivi le mouvement..
Dès lors qu’une confusion s’opère entre le métier d’éditeur et celui de broker, on est en
droit de s’interroger sur la neutralité dans le choix des plates-formes de brokers.
L’opportunité de charger des frais est née de la croissance des accès directs au marché et
du développement du trading algorithmique.
De nouveaux partenariats stratégiques voient le jour pour permettre aux clients buy-side
d’accéder à tout un ensemble de stratégies de trading algorithmique (sélection de
benchmark, garantie de cours, close...) permettant une meilleure exécution des ordres,
une réduction en terme d’impact sur le marché et une optimisation des frais de
transaction.
L’accès à des outils de trading algorithmique permet aus traders buy-side de se
concentrer uniquement sur leur stratégie et non sur la mécanique du trading.
C’est le cas de CSFB qui propose l’accès à son portail de trading algorithmique AES
(Advanced Execution Services) via divers OMS comme Charles River, MacGregor,
Bloomberg, Portware, FlexTrade...
De même, Morgan Stanley est convaincu que ses clients ont besoin d’un accès direct à
leurs stratégies de trading algorithmique. C’est pourquoi Morgan Stanley a conclu un
partenariat avec Charles River. Aujourd’hui, les clients buy-side ont accès au portail BXS
(Benchmark Execution Strategies) de Morgan Stanley à travers leur OMS, via FIX, sans
quitter l’application. Ils font l’économie d’une étape et réduisent ainsi le risque d’erreur.
La modification du cadre réglementaire européen (MiFID) et américain (NMS), sera
l’occasion de changements déterminants, notamment côté asset manager où
l'internalisation notamment, permettra de nouvelles sources de revenus internes.
L'organisme de placement devient alors un lieu d'exécution et optimise la gestion en
amont des ordres.
La frontière entre buy-side et sell-side n’est plus aussi nette qu’auparavant et se traduit
aujourd’hui par l’intégration d’outils EMS (Execution management system) au coeur
même de la chaîne OMS.
Le rachat de Latent Zero par Royal Blue témoigne de cette volonté de rapprocher les
métiers Buy-side et Sell-side.