CigaleMag n°29
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CigaleMag n°29
sommaire 8 ENQUÊTE 14 ART ET CULTURE Faites votre marché sur le net L’Annuaire de la SEMA, la bible des artisans Théâtre et lecture Les Artisanales de Chartres 20 SPORT 22 SECRETS DE NATURE 25 SECRETS DE VIGNE 26 RESTOS 29 LA CHRONIQUE D’ANNABELLE MILOT 32 SECRETS DE TENDANCE 34 ESCAPADE 44 S’ÉCHAPPER 48 HISTOIRE DE BOULANGER 50 SECRETS DE CHEFS La base nautique de l’Île Monsieur La recette de Cuisine.tv La Fondation Brigitte Bardot agit La fête des vendanges de Montmartre Au Dernier Métro Rencontre avec Gérard Jugnot L’association Enfant Star & Match Web tendance À contre-tendance Une nuit à Rungis Garrigae Hotels & Resorts, la garrigue côté luxe CERVIA : l’Île-de-France, région agricole La tarte aux fruits de David Banon Edito r hiffmache BONS PLANS par Françoise Lemoine [email protected] © N. Sc 4 LE MARCHÉ À VOTRE PORTE R entrée… Métro, boulot, dodo… Non, non et non ! Retarder l’échéance ; refuser l’évidence ; rêver encore, rêver toujours… Rêver à ces marchés de Provence qui sentaient bon le thym, le romarin, le fenouil et la lavande ; rêver à ces montagnes où somnolaient des vaches débonnaires ; rêver à ces jolis bateaux bleus ventrus, qui regagnaient leur petit port breton dans la clarté du jour naissant ; chargés de poissons luisants et frétillants ; rêver et croire très fort qu’une bonne fée providentielle prolongera les jours heureux quelques semaines encore d’un coup de baguette magique (de 1 euro à 1 euro vingt chez tous les bons boulangers…). Et voilà qu’a force de l’espérer et de le vouloir, le miracle se produit. Mais oui, dès maintenant et par un simple clic sur votre ordinateur, des producteurs vous livrent chez vous ou à votre bureau, au plus profond des villes, des paniers colorés remplis de produits frais fleurant bon la campagne : des fruits, des légumes, du fromage, de la viande… Tout comme là-bas, tout ce qui vous régalait pendant vos vacances est déposé devant votre porte. Et la bonne fée a même concocté une autre surprise : conscients des horaires contraignants des citadins, maraîchers et éleveurs ont décidé de leur proposer ces mêmes paniers garnis sur leur trajet domicile-travail, et notamment sur le quai des gares. Plus besoin de se rendre à Rungis à l’aube pour profiter des produits frais et des bonnes affaires, c’est Rungis qui vient à vous ! Génial ! Nous vous détaillons tout cela dans ce numéro de rentrée, afin que celle-ci vous soit la plus douce possible. Vous voulez nous faire part de vos bons plans, vos coups de cœur, vous voulez voir apparaître une nouvelle rubrique, nous envoyer votre témoignage pour illustrer un dossier ? Écrivez-nous à : [email protected] Direction, administration, rédaction : 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43 – Directrice de la Rédaction : Françoise Lemoine : [email protected] – Rédacteur en chef : Christian Rol : [email protected] – Directrice artistique : Sighild Blanc : [email protected] - Service photo : Nicolas Schiffmacher : [email protected] – Ont collaboré à ce numéro : Jildas Mahé, Arsène Corvec, Florence Lagarde, Annabelle Milot, Sabine Corvec, Alexis Sainte Marie – Service publicité : Alexandre Parmentier - 01 45 05 19 43 - [email protected] – Directeur de la publication : Sighild Blanc : [email protected]. Cigale est édité par la société Taliesin 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43. SARL au capital de 10 000 €. Imprimé en France. En couverture : © N. Schiffmacher BONS PLANS par Jildas Mahé RENTRÉE TENDANCE BRITISH Cet automne sera tendance British et c’est tant mieux ! L’English Touch sera partout dans la mode, les bijoux, la déco, les meubles et la vaisselle… Alors pour tous les inconditionnels, et ils sont nombreux, nous vous proposons déjà de flâner du côté du XVIe arrondissement et de passer la porte du British Shop, institution reconnue pour sa vaisselle anglaise en faïence et en porcelaine ainsi qu’en art de la table. Pour la vaisselle « so british » vous retrouverez les fabricants anglais les plus prestigieux tels que Wedgwood, Johnson Brothers, Royal Doulton… et des petits fabricants très novateurs pour les mugs comme Bridgwater…, les théières et les services typiquement anglais. Sur le site Internet de la boutique, outre la vaisselle, pour les petites faims et le tea time, un rayon « épicerie fine » pour des cookies, des confitures, marmelades et du thé. To be on time, vous trouverez des Pendules aux représentations et aux couleurs très bucoliques : Coquelicot, Horses, Jardin de Soleil, Les Marguerites et bien d’autres. À noter aussi des tasses à déjeuner absolument craquantes signées Roy Kirkham. Et pour les fans, une collection d’articles dédiée aux Beatles. Alors si vous avez envie de changement ou rendre votre maison de campagne plus cosy et British Style, précipitez-vous ! 2, rue François Ponsard - XVIe - Tél. 01 45 25 86 92 www.britishshop.fr - [email protected] DEMANDEZ LA TABLE DU MARQUIS Ce restaurant gastronomique est ravissant à l’extérieur comme à l’intérieur. Son chef, Dominique Naulin, périgourdin de naissance, qui a travaillé au sein de Relais & Châteaux en France et en Angleterre vous invite à goûter les spécialités de sa région comme les Croustillants gascons, le Papiton de canard au foie gras, sa grande assiette périgourdine, ses Quenelles de roquefort au cognac, raisins et noix (oui c’est un dessert !) et bien d’autres suggestions à la carte. Et Il est si doux d’entendre dire que les plats peuvent varier en fonction des marchés. Une belle carte de vins de vignerons indépendants et des digestifs de Dordogne ou des environs vous sera proposée. Ce restaurant a vraiment tout pour plaire ! La Table du Marquis - 3, rue Beccaria - XIIe M° Gare de Lyon ou Reuilly-Diderot Tél. 01 43 41 56 77 - www.latabledumarquis.fr 4 CIGALE 29 la BIllETTERIE DE www.olympiahall.com - Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 E/mn) ph ot os -50% La photo, témoin de notre histoire Au cœur du superbe Passage Verdeau se trouve la charmante boutique d’Antiquités de Photos Verdeau rassemblant un véritable trésor de photographies anciennes, images rares ou de collection. Tous les thèmes sont ici présents l’Afrique, l’Amérique, Paris, le Genre Humain, le Nu, des Paysages divers, des curiosités, des photos classées par photographes et bien d’autres ! La Maison Verdeau pour ces raretés artistiques vous propose des prix très abordables. Ce serait dommage de s’en priver d’autant plus que nous sommes tous des amateurs de photographies et des collectionneurs potentiels ! Et que dire du passage Verdeau ? Que c’est un très bel écrin de Paris édifié en 1847 dont il serait dommage de se priver. À découvrir ou à redécouvrir ! Antiquités Photo Verdeau - 14 Passage Verdeau - IXe - Tél. 01 47 70 51 91 [email protected] - www.verdeau.com (vente en ligne aussi). be au té 19€ Coiffure à prix décoiffants Que cachent ces prix défiant toute concurrence ? Des étudiants-coiffeurs ? Non, des équipes de professionnels sont bien à la tâche, formées régulièrement et d’une efficacité redoutable. Des produits de soin bas de gamme ! Non, L’Oréal et Kérastase sont en première place. Alors une liste d’attente pour obtenir un rendez-vous ? Même pas, plusieurs salons sont ouverts dans tout Paris (330 salons au total en France) – avec des horaires larges et sans interruption ! Alors Tchip c’est vraiment un bon plan ! Oui, pour que la coiffure ne soit plus un privilège. Par ailleurs, si cela vous intéresse, Tchip recherche des modèles féminins âgés de 18 à 30 ans, mesurant entre 1,65 m et 1,78 m pour ses campagnes publicitaires et ses shows coiffure rémunérés. www.tchip.fr - 19 € le forfait shampooing+coupe+brushing ex po 10,50€ « A man on the moon » Jusqu’au 20 septembre. Le Palais de Tokyo célèbre les 40 ans du premier pas de l’homme sur la Lune à travers une exposition exceptionnelle qui met à votre disposition plus de 600 tirages originaux totalement inédits pris par les astronautes des missions Mercury, Gemini et Apollo. Par ailleurs, des installations et animations vous transporteront dans cet univers passionnant. C’est un retour dans le temps qui, pour beaucoup, éveillera bien d’autres souvenirs aussi… 13, avenue du Président Wilson - XVIe - M° Iéna - Tél. 01 47 23 54 01 www.palaisdetokyo.com - www.amanonthemoon.net pâ tis si er s 0€ Une pâtisserie dédiée à Saint Michel Entre le 21 et le 29 septembre, inutile de réaliser des desserts. Il suffit de pousser la porte de votre artisan pâtissier et de demander une Reine Capucine. Ce gâteau au parfum de noix de coco avec une fine note de cassis, réalisé par Christophe Michalak, chef pâtissier au Plaza Athénée, est proposé pour célébrer Saint Michel, saint-patron des pâtissiers de France. www.patisserie-artisanale.com BONS PLANS JOURNÉES DU PATRIMOINE À l’occasion des journées européennes du patrimoine qui se dérouleront les 19 et 20 septembre, de nombreux spectacles et concerts sont prévus à Paris et en Île de France. Ainsi, un concert de chansons catalanes est proposé à l’intérieur de la Chapelle Expiatoire samedi à 15 heures (29, rue Pasquier VIIIe.). Des danses du XVIIIe siècle, dirigées par la chorégraphe Nelly Quette sont présentées au Domaine national de Jossigny (77) les samedi et dimanche à 14 heures À la Basilique de Saint-Denis, des concerts de jazz et de musique ancienne sont prévus les samedi et dimanche aprèsmidi. Au château de Vincennes, l’Atelier « Instruments de musique du Moyen Âge » présentera des sculptures sur béton cellulaire. Au Musée de la musique du XIXe arrondissement récemment rénové on pourra découvrir des instruments allant du XVIIe au XXe siècle. Enfin, à Poissy on assistera à la Villa Savoye à des lectures de poèmes de Le Corbusier par les jeunes comédiens du Conservatoire de la ville. Basilique de Saint-Denis : 1, rue de la Légion d’Honneur - 93200 Saint-Denis Château de Vincennes : Avenue de Paris - 94300 Vincennes - Renseignements et réservation conseillée : 01 43 65 29 82. Cité de la musique, Musée de la musique : 221, avenue Jean-Jaurès - 75019 Paris www.cite-musique.fr - tél 01 44 84 44 84 Château de Jossigny : 1, rue de Tournan - 77600 Jossigny - www.jossigny.monuments-nationaux. fr - Renseignements et réservation : 01 60 05 24 43 Villa Savoye : 82 rue de Villiers - 78300 Poissy - Renseignements et réservation : 01 39 65 01 06 [email protected] À Boulogne-Billancourt, les journées du patrimoine permettront de découvrir le Musée des Années 30 et les ateliers d’artistes construits pendant l’entre-deuxguerres par des architectes prestigieux, mais aussi le « Chalet des Grisons », chalet suisse construit par l’entreprise Kuoni à l’occasion de l’exposition universelle de Paris en 1878. Ces bâtiments seront présentés au cours d’un parcours ludique le dimanche après-midi, 20 septembre. Ce jour-là une visite gratuite des berges en bateau est également prévue à 14 h 30, 16 heures ou 17 h 30. On peut réserver dans la limite des places disponibles à partir du 9 septembre au 202, Bd Jean-Jaurés à Boulogne-Billancourt. http://www.boulognebillancourt.com/cms/images/ pdf/Brochures/journee_patrimoine.pdf 6 CIGALE 29 & la BIllETTERIE DE www.olympiahall.com - Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 E/mn) sp or t 0€ Un baptême d’équitation à la journée du cheval Après le succès de l’édition 2008 qui a rassemblé 10 000 personnes au Haras de Jardy, « La Journée du Cheval » est de retour dimanche 20 septembre. Organisée par le Comité Départemental d’Équitation en partenariat avec le Conseil général des Hauts-de-Seine, le 1er centre équestre de France ouvre ses portes de 9h à 18h à l’occasion de cette nouvelle édition consacrée au cheval sous toutes ses formes. Au programme : sport hippique, démonstrations équestres, animations, découvertes des métiers du cheval… Cette journée est l’occasion idéale de mettre le pied à l’étrier : baptêmes à poney et à cheval sont proposés aux petits comme aux plus grands. Au programme également : Polo, Horse-Ball, Pony-Games, Attelage et longues rênes, Voltige, etc. Boulevard de Jardy 92430 Marnes-la-Coquette. www.hauts-de-seine.net tra fic 0,79€ Conduire malin avec votre iPhone Accessible depuis un iPhone ou un iPod Touch, Paris Trafic facilite la vie des Franciliens, et visiteurs occasionnels de la région parisienne. Ce logiciel fournit des informations graphiques et chiffrées précises et en temps réel sur le trafic routier et l’état des voiries. Doté de six cartes géographiques couvrant dans le détail tout le territoire francilien, Paris Trafic va bien au-delà du service fourni par le réseau Sytadin, sur lequel il s’appuie. Composé de 644 points de contrôle, il propose notamment des données très précises sur la fluidité du trafic, les bouchons et ralentissements, les travaux, les axes fermés, les accidents et la position actuelle du voyageur. Paris Trafic est disponible sur iTunes à un prix de 0,79 euros. Les mises à jour sont assurées gratuitement et de manière illimitée cr oi si èr e 29€ Un dîner sur la Seine Le bateau « Paris en seine » propose jusqu’au 4 novembre des croisières d’une heure sur la Seine, en dégustant un menu à 29 € (plat, dessert et boisson non alcoolisée) ou 35 € avec deux verres de Bordeaux. Des prix étonnamment sages par rapport à la concurrence. Champagne et d’autres plats à la carte sont également proposés. Chaque lundi, à 18 heures, on embarque ainsi pour une virée d’une heure au pont Saint-Michel, sur l’Île de la Cité. www.paris-en-seine.com m éc én at 1800€ Un banc à votre nom au Jardin des Plantes Le Jardin des Plantes renouvelle son mobilier. L’affaire serait banale si, pour y parvenir, il n’y avait pas une méthode de financement originale. Depuis le 7 septembre, le grand public est invité à devenir le parrain d ‘un des 255 nouveaux bancs du jardin et de la ménagerie de cette institution qui borde le Muséum d’histoire naturelle. Coût : 1 800 € pour un banc simple, 3 600 € pour un double. En échange, une plaque portant le nom du parrain y sera apposée. Rien n’empêche de se mettre à plusieurs pour parrainer un banc. Renseignements : [email protected] BONS PLANS sp or t 0€ À vos marques, prêts, courez ! À partir du 12 septembre, un programme gratuit de remise en forme est proposé dans neuf parcs des Hauts de Seine, sous la responsabilité d’une équipe d’éducateurs spécialisés. Un public de tout âge et de tout niveau peut y participer, à condition de présenter un certificat médical. Avec Parcs Courons les Hauts de Seine, chacun apprend à courir efficacement et à son rythme. Des exercices d’assouplissement et des conseils d’hygiène alimentaire pour améliorer sa pratique sportive sont également dispensés. Les animateurs attendent le public sous le panneau de DÉPART qui se trouve sur chaque site, à 10 heures tous les samedis de l’année, notamment à Colombes, Marnes-la-Coquette, Suresnes, Sceaux, St Cloud, Suresnes, Issy les Moulineaux… www.hauts-de-seine.net cl ic 0€ Bonnes adresses ! MesBonnesAdresses.com, un nouveau site Internet permet aux commerçants traditionnels de relayer en temps réels leurs offres, bons plans, bons de réduction, mais aussi de publier des annonces classées.Fort du principe que plus de 60% des internautes (Médiamétrie) consultent internet avant de se déplacer en magasin et que 72% d’entre eux (TNO) souhaitent trouver de bonnes affaires sur le net, les créateurs du site ont développé une plateforme dédiée aux opérations commerciales locales, pour le bonheur des commerçants et des internautes. MesBonnesAdresses. com permet aussi aux commerçants de vendre en ligne leurs articles. Le site renseigne également sur les informations utiles du magasin : adresse, plan d’accès, heures d’ouvertures, services disponibles. www.mesbonnesadresses.com œ no lo gi e 45€ L Initiation au vin à la cave Bernard Magrez e vin est à la mode, l’œnologie est tendance : à défaut d’être la meilleure, sans doute est-ce une bonne raison de s’y intéresser ! Tous les jeudis, de 19 h 30 à 22 h 30, la Cave Bernard Magrez se transforme en atelier d’initiation à l’œnologie. Entouré de bouteilles, dans la belle cave aux grands panneaux de bois foncé, vous goûterez cinq vins, un blanc puis quatre rouges. Le jeu consistera à déchiffrer petit à petit les parfums que contient le verre à l’aide de petits ramequins témoins, trente au total – quinze salés, quinze sucrés. On flaire, on goûte ; on passe du ramequin au verre et du verre au ramequin – jusqu’à la révélation. « On met en avant la sensation plus que le côté technique. Il s’agit d’une dégustation, pas d’un cours doctoral », précise Gilles Mouligneaux, animateur de ces ateliers. « Les gens qui viennent à la Cave ont envie de décompresser, de prendre le temps. » D’autant plus que ces ateliers, qui ne rassemblent volontairement guère plus d’une dizaine de personnes, mettent également l’accent sur la convivialité. Avec les vins, on vous servira des plateaux de fromages, du saucisson… Et à chaque fois, parmi les cinq vins que vous goûterez, il y aura un grand cru Magrez : Château Pape Clément (Grand Cru classé de Graves), Château La Tour Carnet (Grand Cru classé 1855 - Haut Médoc), Château Fombrauge (St Emilion Grand Cru) ou Château Les Grands Chênes (Cru Bourgeois du Médoc). Voilà qui devrait bientôt vous permettre de citer doctement, lors d’un dîner, Les Tontons Flingueurs entre deux gorgés : « Je lui trouve un goût de pomme ! » Cave Bernard Magrez - 43, rue Saint Augustin (angle Avenue de l’Opéra) - IIe - 01 49 24 03 11 Atelier « Initiation » : tous les jeudis de 19 h 30 à 22 h 30 - 45 € liv ra is on 45€ Du vin et du foie gras à 4 heures du matin Les noctambules surfant d’appartement en appartement ont tous connu ce moment de désespoir : les frigos sont vides et les ventres sont creux. Depuis peu la solution existe, tout près, à 30 minutes… Sans bouger. Nemo, lancé en 2005 et ciblant une clientèle parisienne active, vous livre à domicile en pleine nuit jusqu’à 6h ce qu’un traiteur peut offrir de mieux : à la carte : foie gras maison, plats chauds, macarons, crèmes glacées ou en menus : du menu sandwich au menu caviar, of course ! Côtés flacons, que des dives surprises avec des bouteilles au nom sonnant comme un tour du monde. Vu que les fondateurs ont pensé à toutes les situations. Même les plus sensibles, vous pourrez vous faire pardonner en rentrant chez vous à 6h un bouquet de roses à la main ! www.nemo-paris.com liv re 13€ 256 pages d’histoires drôles Chaque année sortent de nombreux livres de blagues, tous prétendument meilleur que tous les précédents et généralement estampillés – en toute modestie – livre le plus drôle du monde… Cela explique la réticence, la défiance qui peut saisir le lecteur devant la compilation d’André Forestier C’est pour rire. À tort, car cette fois, voilà un livre qui est tout ce qu’il prétend être : une suite d’histoires drôles vraiment drôles et de jeux de mots convaincants. À lire au hasard des pages (une dizaine par soir pendant un mois nous semble une bonne posologie) pour se vider un peu la tête et rire franchement 256 fois. C’est pour rire - André Forestier - Éditions Le Cherche Midi - collection « Sens de l’humour » CIGALE 29 7 ENQUÊTE R LE WEB SU FAIRE SON MARCHÉ © Philf - Fotolia.com Les fruits du net Manger bien, sain et fin c’est possible. De plus sans se ruiner. Les paniers frais, bio ou non, ne sont plus l’apanage des bobos. Un clic sur Internet et légumes et fruits à peine cueillis sont livrés à domicile, au bureau ou vous attendent sur le quai de gare. Le hic : plus de demande que d’offre. F inis tomates, carottes et fromages insipides pour Irena, domiciliée à Malakoff (Hauts de Seine) et mère d’un enfant de neuf ans. Il y a quatre ans, la jeune femme a créé un Groupement d’Intérêt Economique (GIE), composé de petits producteurs normands, qui chaque mois livrent leurs produits de saison dans treize lieux de région parisienne. Les 8 CIGALE 29 par Françoise Lemoine consommateurs, regroupés en association, passent leur commande sur Internet et la récupèrent, qui à Malakoff pour seize familles, qui au Val-de-Bièvre pour vingt-cinq autres, qui à Arcueil pour trente d’entre elles. Montant des commandes mensuelles : entre 1 600 et 1 900 € pour une quinzaine de familles. Elles sont quatre cents à bénéficier de ce système et la liste d’attente ne cesse de s’allonger. Quand la livraison arrive, chacun retrousse ses manches : « À Malakoff, on entasse tout dans ma cuisine », s’amuse Irena qui reconnaît une démarche plus politique que bio : « Quitte à se nourrir autant faire œuvre de citoyenneté pour défendre les paysans. De plus, on joint l’utile à l’agréable : les produits sont excellents. » Selon Irena, ce système a sauvé deux paysans normands : « Si nous n’avions pas créé de GIE et de vente en direct, ils n’auraient pas survécu ». L’ASSIETTE AUX COULEURS DE LA SAISON Les locavores, nom barbare pour évoquer des babas qui refusent ENQUÊTE Pas étonnant donc d’avoir à attendre entre six mois et un an pour obtenir un panier frais : « Les maraîchers franciliens assurent moins de 10 % de la demande », reconnaît Antoine Lebel. À PORTÉE DE TRAIN Dommage, car ce principe fait tâche d’huile. Métro, boulot, dodo, les Franciliens n’ont pas de temps à perdre. Des producteurs viennent donc livrer leurs paniers de fruits et légumes au bureau, mais également sur les quais de la gare. L’an dernier, la SNCF a mis en place ce service dans une douzaine de gares d’Île-de-France. Une opération menée conjointement par Transilien SNCF (2) et la Chambre Interdépartementale d’Agriculture d’Île-de-France : « C’est un producteur différent qui assure ce service dans les gares et fixe luimême le jour de sa présence », précise Pascale Plumet, responsable de la communication à la SNCF transilienne. Une fois par semaine, entre 16h30 et 19h30, les usagers peuvent donc s’approvisionner en produits fraîchement cueillis par les maraîchers et arboriculteurs de la région. Des paniers pour 2 (11 €) ou 4 personnes (16 €) sont proposés. « Si on veut rajouter des œufs ou des jus de fruits frais, on peut les commander à l’avance, ajoute Pascale Plumet. Pour inspirer la ménagère, les producteurs glissent des recettes dans le panier ». L’achat peut être ponctuel mais on peut aussi prendre un abonnement mensuel avec un tarif préférentiel. Tout le monde y trouve donc son © Nathalie Dulex - Fotolia.com d’ingurgiter des produits cultivés au-delà de 160 kilomètres de leur domicile, sont également des adeptes de ce système. Membres pour beaucoup de l’Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP), ils s’abonnent à un panier hebdomadaire de produits de saison. Le principe est simple : l’association soutient un producteur francilien et lui garantit des débouchés et revenus décents grâce à une commande chaque semaine. L’AMAP (1) compte environ 120 groupes de consommateurs, mais là encore, le système est victime de son succès : il faut patienter. À Paris, la liste d’attente est estimée à plusieurs milliers de personnes. Revers de la médaille, il arrive qu’en hiver, on ne mange que des blettes ou des choux. Il faut aimer. Et adieu fraises à Noël et tomates en février. On ne peut pas tout avoir. L’autosuffisance n’est pas pour demain. En Île-de-France les 578 000 ha agricoles ne peuvent nourrir 12 millions de consommateurs et 40 millions de touristes : « Jusqu’à la fin du XIXe siècle, de nombreuses exploitations maraîchères et arboricoles se trouvaient à la périphérie de la capitale » explique Antoine Lebel, chef du pôle alimentaire et de nutrition à la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Alimentation et de l’Agriculture en Île-de-France (DRIAAF). « L’urbanisation repousse cette ceinture verte de plus en plus loin. Chaque année le nombre d’exploitations agricoles diminue parce que l’industrie et la plateforme logistique consomment beaucoup de surfaces. Déjà sous le Second Empire, l’autosuffisance n’était pas possible, alors aujourd’hui ! » CIGALE 29 9 ENQUÊTE compte : les producteurs qui sont assurés d’une vente directe et les familles qui, à moindres frais, font le plein de vitamines, sans avoir à courir. Le succès est tel (15 000 paniers vendus l’an dernier entre mai et novembre) que la SNCF compte élargir ce principe et couvrir trente-deux gares d’ici peu. Meaux, Gagny, Melun, La Plaine St Denis, Villepinte et d’autres encore vont bénéficier de ce système. Toutes les initiatives sont bonnes à prendre. Et il y en a pour toutes les bourses. Ainsi le site « Le haut du panier » (3) créé il y a quatre ans par Gilles Lopez, propose de livrer à domicile des paniers de différentes tailles composés de fruits, légumes, fromages et viande selon le choix du client. Là c’est plus cher : il faut compter entre 38 et 58 €. Tous les légumes viennent de Carrières-sur-Seine, une exploitation de 28 hectares appartenant à Joël Thiébault, une figure des marchés du XVIe arrondissement, qui fournit également tous les grands restaurants parisiens : « Tous les pro- duits sont de saison, précise Gilles Lopez. Pour cette raison, on proposera des tomates uniquement entre juillet et septembre. Ce n’est pas grave : nos clients cherchent avant tout la qualité. Nous livrons donc des fruits originaires du parc régional du Vexin et du pain provenant de Jean-Luc Poujaurain, une star de la boulangerie ». Entre dix et cent paniers sont livrés chaque semaine aussi bien à Paris que dans la région Ouest comme Le Pecq, Issy-les-Moulineaux ou encore Le Vésinet. EN PROVINCE AUSSI Dans le cadre du commerce équitable et afin de développer l’agriculture locale, la province a également adopté ce système : « Nous ne pouvons pas vivre que du tourisme, affirme Alexis Fiorucci, qui a lancé en 2001 le www.panierpaysan.com (4) à l’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), après avoir passé sept ans dans un grand groupe agroalimentaire. L’agriculture est un maillon de la chaîne économique locale. Ce système permet de faire un focus sur des petits producteurs Alexis Fiorucci, responsable de www.panierpaysan.com. 10 CIGALE 29 la BILLETTERIE DE est un service de vente, de réservation et de suivi personnalisé pour l’ensemble des spectacles programmés à l’Olympia. Vous aussi, adoptez la sérénité ! www.olympiahall.com Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 E/mn) 29, boulevard des Capucines - Paris 9e © Ray - Fotolia.com ENQUÊTE qui proposent uniquement des produits de saison ». Chaque semaine, le panier garni est donc une surprise. Il peut être composé de fruits et légumes mais aussi de viande, poisson et produits laitiers. L’idée est de proposer de véritables repas à une famille pour la semaine. Pour inspirer la maîtresse de maison, là aussi des idées de recettes sont glissées à l’intérieur du panier. Un clic sur Internet suffit pour passer commande et on choisit de recevoir ses provisions à son domicile ou au bureau. Les prix de 72 € à 92 € varient en fonction de la composition du panier. Lieux de livraison ? Bien sûr le Vaucluse, mais aussi la grande boucle du Rhône et depuis un an, Paris : « Un grand nombre de nos agriculteurs se rendent régulièrement dans la capitale. Nous avons donc décidé de fournir également les Parisiens », ajoute Alexis Fiorucci. Avec un fichier de cinq mille clients et une centaine de livraisons par semaine, le concept a 12 CIGALE 29 fait ses preuves. www.panierpaysan.com existe également dans la Drôme, l’Ardèche et l’Isère avec bien sûr des producteurs locaux de ces régions. PARIS-SUR-MER Selon le même principe, des fruits de mer aussi peuvent être livrés à domicile. Amarré à Paris, près de la rue de Rivoli, « Allo fruits de mer » (5) propose depuis décembre dernier de beaux plateaux à des prix défiant toute concurrence. En cas d’urgence on peut être livré dans l’heure, mais le mieux est de passer commande le matin pour le soir, voire 24 heures auparavant, ce qui permettra de bénéficier d’une réduction : « C’est la folie de prétendre livrer dans l’heure à Paris. Avec la circulation on n’est jamais sûr d’assurer, constate Stéphane Kuntz, le nouvel associé d’Allo Fruits de Mer. » Pour une somme très abordable de 25 € vous pouvez avoir un plateau composé d’une araignée, de quatre langoustines, six huîtres et quelques palourdes, praires, crevettes grises, bigorneaux et bulots. Idéal pour un tête-à-tête en amoureux, surtout que pour seulement 10 € de plus on peut s’offrir un homard à la place du crabe. Ces prix tirés au plus juste sont possibles parce que le patron Alain Cadet, avec lequel Stéphane Kuntz vient de s’associer, dispose de sa propre flotte en Bretagne et assure lui-même le transport. L’an dernier il avait déjà lancé l’opération à Guingamp (22). Le succès l’a incité à poser ses casiers à Paris. Il a bien fait. Aux dernières fêtes de fin d’année il a assuré soixante plateaux par jour. En ce moment les temps sont plus durs et il doit revoir la voilure. Au début, en bon provincial, il pensait livrer Paris et les Yvelines en une heure… Les huîtres s’en retournent encore dans leur coquille… (1) AMAP - tél : 01 45 23 42 19 www.amap-idf.org (2) www.transilien.com (3) www.lehautdupanier.com (4) www.panierpaysan.com (5) Cadet Marée - 22 rue des Bourdonnais - Ier - tél : 01 42 21 02 25 ou 0820 209 50 www.allofruitsdemer ART & CULTURE T MISSION FLORIMON Théâtre Un agent secret à la Renaissance par Alexis Sainte Marie A deptes des anachronismes de Kaamelot, cette pièce est pour vous… Après le succès du Tour du monde en 80 jours au Café de la Gare, Sébastien Azzopardi et Sacha Danino n’allaient pas s’arrêter en si bon chemin ! Ils se sont donc remis immédiatement au travail pour pondre Mission Florimont Florimont, une pièce à l’humour déjanté, autoproclamée « premier spectacle issu de l’agriculture biologique ». En 1534, François Ier tente désespérément de conclure un traité avec l’Empire ottoman. Problème : tous les négociateurs à qui il a confié cette mission ont été capturés puis exécutés par la féroce soldatesque de Charles Quint. Florimont de La Courneuve n’est pas le meilleur agent du roi – mais c’est le seul qui reste. Le voici donc embarqué incognito pour Constantinople. Au péril de la vie des autres, ce jeune prof de lettres banlieusard va devoir déjouer les innombrables pièges dressés par ses machiavéliques ennemis… Pendant une heure et demie, Mission Florimont joue allègrement du contraste entre culture moderne et costumes d’époque. Cela pourrait devenir lassant si les références, jeux de mots et autres vannes n’étaient pas ALE si efficaces. Et si toute cette joyeuse logorrhée n’était pas servie par des acteurs aussi IG C N A L P BON énergiques : Sébastien Castro, Julie Victor, Guillaume Bouchède, Erwan Greignou et Olivier S POUR 2 10 INVITATION di, Solivères se mettent en quatre pour faire rire leur public. Aucun doute : ça fonctionne. valables le mar di Théâtre Tristan Bernard - 64, rue du Rocher - VIIIe - 01 45 22 08 40 jeudi et vendre 45 05 19 43 ! Du mardi au samedi à 21 heures - matinée le samedi à 18 heures 01 AU ER GN À GA APITAINE TIC DU C Théâtre LES VIVACITÉS L’amour du tac au tac par Alexis Sainte Marie C ’est une pièce de Labiche montée pour la première fois en 1862 et… plus jamais jouée depuis ! Première et compréhensible appréhension : cette pièce est-elle mauvaise ? Non, absolument pas. On s’explique même difficilement ce maigre succès de l’époque – car pour qui aime Labiche et ses vaudevilles rondement menés, Les Vivacités du Capitaine Tic sera une découverte très agréable. Après de glorieuses campagnes en Afrique, le Capitaine Tic quitte l’armée et retrouve Lucile, sa ravissante cousine. Le coup de foudre est immédiat. Sauf que la belle est courtisée par le sinistre Monsieur Magis, un scientifique austère, candidat de Monsieur Desambois, le tuteur de la jeune femme… Dans cette pièce, deux mentalités s’affrontent : le positivisme du XIXe siècle, froid jusqu’à la caricature – et l’armée, impétueuse et spontanée. D’un côté, Monsieur Magis qui parle d’amour à la façon des médecins du Malade Imaginaire – de l’autre, le Capitaine Tic et ce que le titre nomme pudiquement ses « vivacités ». Avec cette pièce oubliée, Freddy Viau prouve une nouvelle fois son talent de metteur en scène : ses Vivacités du Capitaine Tic sont d’une efficacité comique redoutable. Il remet ainsi au goût du jour un propos qui pourrait sembler un peu daté… Mais après tout, pourquoi ne pas porter aux nues l’armée face à la science – si c’est bien fait ! Car sous la direction de leur metteur en scène, les acteurs se prennent si parfaitement au jeu que le public ne peut que se laisser emporter par ce tourIGALE BON PLAN C S POUR 2 billon de rebondissements fantaisistes et de personnages tous plus attachants 10 INVITATION onibles) les uns que les autres – Régis Chaussard, en tuteur obséquieux et tyrannique, est des places disp (dans la limite 43 ! 19 05 45 particulièrement réjouissant. 01 À GAGNER AU Théâtre Essaïon - 6, rue Pierre au Lard - IVe - 01 42 78 46 42 Du mercredi au samedi à 21 h 30 14 CIGALE 29 ART & CULTURE L’annuaire de l’excellence Les professionnels des métiers d’art s’affichent désormais dans un Annuaire officiel en version papier, véritable bible de l’excellence française à destination du public. 6 00 pages recensant plus de 2 000 professionnels des métiers d’art triés sur le volet, voilà sommairement comment se présente cet Annuaire voulu par la 16 CIGALE 29 par Christian Rol SEMA et les divers Ministères et Chambres de Commerce concernés. D’Est en Ouest et du Nord au Sud, tout ce que la France compte d’artisans d’art est concentré dans cette « bible » dont un signe ne trompe pas : ses sous-titrages en anglais. Ce n’est pas là une concession à quelque mode saugrenue mais la prise en compte de cette mondialisation – par le haut, une fois n’est pas coutume – qui permet aux étrangers d’accéder directement à l’élite mondiale de l’artisanat, l’un de ces domaines d’activité et de créativité dont la France peut légitimement s’enorgueillir. Et ce n’est pas un vain © A. Détienne AGEMENT SOCIÉTÉ D’ENCOUR (SEMA) AUX MÉTIERS D’ART ART & CULTURE © Seb mot lorsqu’on sait que la vocation de la SEMA est de valoriser les métiers d’art français en France et à l’international, d’informer sur ces métiers et de les promouvoir afin de maintenir vivante la tradition d’excellence, et souvent leur unicité, forgée au cours des siècles. En parcourant cet annuaire, la modernité et la patine se croisent dans un grand brassage d’activités répondant à des intitulés désuets, et parfois méconnus de nos services. Ciriers, charrons, poêliers ou parcheminiers préservent jalousement leur mystère alors même que des esthètes du VIIe arrondissement, des petits retraités du Gard ou des collectionneurs de Rome ou Singapour savent exactement de quoi il retourne. Et qui saura dire ce qu’est un glypticien, un dinandier ou un veloutier ? Mais qu’on se rassure, des artisans moins « confidentiels » assurent l’accessibilité de cet ouvrage à tout un chacun pourvu que le souci de la perfection soit au cœur des préoccupations du client et du prestataire. Hervé Novelli, Secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation, signe une préface en forme de profession de foi, complétée par celle du président de la SEMA, Pierre Chevalier, qui laisse peu de place à la moindre équivoque : cet annuaire est la vitrine de la France et de ses régions, le bottin nullement mondain mais résolument aristocratique (dans son acception initiale, c’est-àdire le règne des meilleurs) du savoirfaire made in France. Ce n’est évidemment pas en ces termes fort peu à la mode que se conjugue le concept mais c’est ainsi que les amoureux de la belle ouvrage l’interpréteront assurément. © SEMA - DR Commander l’annuaire à la SEMA : Viaduc des Arts, 23 avenue Daumesnil, XIIe - Tél : 01 55 78 85 85 www.annuaire-metiersdart.com CIGALE 29 17 ART & CULTURE LES ARTISANALES DE CHARTRES © DR Un week-end artisan Du 9 au 12 octobre, l’artisanat français vous donne rendezvous à une petite heure de Paris. À ne pas manquer ! L e Salon National de l’Artisanat se tient à Chartres une fois par an. Sa version 2009 se déclinera en cinq univers – et 18 CIGALE 29 par Alexis Sainte Marie avec plus de 500 exposants et 150 métiers présentés démonstration à l’appui, le moins qu’on puisse dire, c’est que tout le monde sera là… Que l’on torde dès à présent le cou à une idée reçue : Chartres est à trois quarts d’heure de Paris – et à Chartres, la France de l’Artisanat n’attend que vous. Trois quarts d’heure plus tard, vous voici donc aux Artisanales pour la journée… Si certains salons peu- vent parfois sembler un peu hermétiques au dilettante, les Artisanales ne sont pas de ceux-là. Bien au contraire, leur but affiché est non seulement de fêter l’artisanat sous toutes ses formes, mais aussi de ne laisser pour compte aucun membre de la famille. Les Artisanales se diviseront cette année en cinq thèmes : bâtiment, développement durable, saveurs, déco-mode et imprimerie. Pour chacun de ses thèmes, les artisans présenteront leur métier en se livrant à des démonstrations pratiques. Les peintres réaliseront des fresques, les paysagistes des jardins, les cuisiniers des plats… On flânera donc avec intérêt dans les allées du salon, s’arrêtant ici ou là pour admirer le travail en cours. L’artisanat, c’est bien entendu l’histoire d’un savoir-faire qui a traversé les générations. Rien d’étonnant donc à ce que le salon fasse la part belle à certains métiers particulièrement traditionnels. On songe ici à l’espace livre, qui vous révélera les dessous de la fabrication des beaux livres – tout en vous permettant de rencontrer Moebius, le célèbre dessinateur de BD, en séance de dédicace tout le week-end. Car l’artisanat, c’est aussi une créativité en perpétuelle évolution. La mode et ses tendances ne lui sont pas étrangères : un espace entier des Artisanales y sera consacré. La créativité de l’artisanat s’exprime aussi dans le constant renouvellement des techniques. Prenez la maçonnerie : dans notre époque fascinée par le développement durable et le gain d’énergie, on comprendra aisément que l’artisanat suive le mouvement. Cette année, le Côté Bâtiment mettra donc en avant tout ce qui a trait aux matériaux écologiques sur le thème « la rénovation dans une logique de performance énergétique ». Maisons à ossature bois, panneaux solaires : si vous avez des travaux à faire, le Côté Bâtiment est pour vous… Côté Saveurs, il y en aura pour tous les goûts. Le chef Meilleur Ouvrier de France Fabrice Prochasson animera – entre autres goûteuses prouesses – un des nombreux ateliers des Artisanales proposés aux enfants. Son thème, cette année : le chocolat… Voilà qui attirera sans aucun doute l’attention des petits autant que la gourmandise des grands ! Hélas, hélas : le programme cacaoté de Fabrice Porchasson à base de sucettes, bonbons et autres friandises s’adresse exclusivement aux plus jeunes… Que les parents se consolent néanmoins : ils ne seront pas en reste. Côté Saveurs toujours, des boulangers, des pâtissiers, des bouchers et charcutiers, bref des cuisiniers mettront leur talent à votre service pour vous faire découvrir leurs meilleures recettes. Grande nouveauté cette année, des barmen se joindront à la partie… Et puisqu’on parle de gastronomie, comment faire l’impasse sur le concours qui aura lieu les samedi et dimanche, tout entier réservé au pâté en croûte ? Avis aux amateurs… Du 9 au 12 octobre à Chartrexpo Les parents admirent les différents 28000 Chartres stands. Les enfants, de leur côté, Vendredi 9 : 12 h à 22 h sont occupés à droite à gauche. Sur Samedi 10 et dimanche 11 : 10 h à 20 h le stand de la ville de Chartres par Lundi 12 : 10 h à 18 h exemple, où des archéologues leur Renseignements : 02 37 91 57 09 [email protected] feront découvrir Autricum, l’an- Entrée : 7 E - gratuit pour les moins de 16 ans cêtre de la ville actuelle. À l’époque gallo-romaine, Autricum était la capitale du territoire des Carnutes, dont les forêts accueillaient les réunions druidiques. Reste les jeunes : la dernière casquette des Artisanales les concerne : il s’agit de leur présenter les innombrables possibilités d’avenir qu’offre l’artisanat, soit près de 750 formations pour des secteurs qui recrutent à tours de bras. En ces IGALE périodes de rentrée scoBON PLAN C DE CE MAGAZINE, ON TI ! laire, il y a là de quoi faire des SUR PRÉSENTA ÉE GRATUITE NTE = 1 ENTR vocations… 1 ENTRÉE PAYA CIGALE 29 19 © DR © DR ART & CULTURE SPORT L’Île NAUTISME Monsieur entre en Seine Inutile d’aller bien loin pour mettre les voiles. À Sèvres, l’Île Monsieur attend les amateurs de canoë-kayak, d’aviron et de navigation de plaisance. Attend est un bien grand mot, car les clubs de Boulogne, Sèvres, Issyles-Moulineaux, Ville d’Avray et Chaville qui proposent ces activités, refusent du monde. par Françoise Lemoine Photos : Nicolas Schiffmacher D epuis leur installation fin 2007 dans ces structures en bois montées sur pilotis autour d’un parc de verdure et conçues sur le principe du développement durable et du patrimoine végétal, l’ACBB, l’Arc de Seine, le Billancourt Athlétic Club et le Val de Seine Nau20 CIGALE 29 SPORT tique ont augmenté leur fréquentation de près de 40 %, selon Eric Bachoffer, directeur d’exploitation. Pas surprenant, ce cadre de 7,5 hectares qui fait face au parc de Saint Cloud et descend en pente douce vers la Seine, est particulièrement agréable. Même si on n’a pas le pied marin, on peut y faire du vélo sur le chemin de halage, du beach volley sur une « plaine sableuse », apprendre à se retourner en kayak dans le bassin d’esquimautage ou faire des huit pour apprendre les mouvements de base. DE LA NAVIGATION À LA CONSTRUCTION On peut même visiter les hangars où jonques, bateaux à vapeur, sandalos (gondole vénitienne) sont en construction ou en restauration. Ne pas hésiter à discuter avec tous ces passionnés, comme Richard Winckler, responsable de l’aviron de tradition et de la section construction aviron vénitien, composée de vingtcinq membres. Photographe publicitaire, il se consacre aujourd’hui entièrement à son hobby : « Avec six élèves de Strat Collège à Sèvres, une école de design industriel, nous montons un voilier arrivé en kit. Nous formerons ensuite un équipage avec deux d’entre eux ». De même pour le bateau à vapeur qui a appartenu à la brigade fluviale à la fin du XIXe, aujourd’hui en restauration. Richard Winckler compte naviguer avec sur les rivières et les canaux, voire en mer. Ce ne sont pas des paroles en l’air, le dernier week-end d’août, il a participé à un rassemblement de voiliers et de bateaux à vapeur sur l’Erdre. EMBARCATIONS EXOTIQUES Au bout du hangar, Henri-Pierre Lequément, un autre passionné nous montre sa Tonck, un bateau khmer en bambou : « On rame debout, ce n’est pas du tout stable et très dangereux. Le bateau ne coule pas, il flotte. Je fais surtout cela pour rigoler », lance goguenard cet architecte de Ville d’Avray, qui a monté l’association « Eau Cambodge » pour réaliser des puits dans les villages khmers. En fait chacun peut venir ici avec son bateau sous le bras et le restaurer, selon, bien sûr, les places disponibles. C’est dans cette ambiance sympathique que se retrouvent à la base nautique de doux rêveurs aux parcours atypiques, mais aussi la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) et les scouts marins. La preuve qu’à l’Île Monsieur, chacun peut trouver son compte. On peut même y louer des salles pour des réceptions. BAIGNADE INTERDITE Bref, tout semble possible. Sauf une chose, se baigner dans la Seine, strictement interdit, à moins d’y tomber inopinément… Vous pourrez vous rendre compte par vous-même, en assistant le 20 septembre à une journée aviron en famille. Dès 7 heures, deux cents équipages de rameurs licenciés parcourront 30 km de l’Île Saint-Louis à Sèvres en passant par la cathédrale Notre-Dame. Pour tout renseignement : 01 48 75 79 10 ou sur le site www.aviron-iledefrance.fr Métro Pont de Sèvres - Tramway T2 www.Ilemonsieur.fr CIGALE 29 21 SECRETS DE NATURE La recette de La côte de bœuf au barbecue >>> 1 côte de bœuf de 1,2 kg • 1 botte de thym frais • 1 botte de romarin • 8 gousses d’ail • fleur de sel • poivre mignonette Pour la marinade : 4 gousses d’ail • 1 c. à thé de grains de poivre • 1 c. à thé de graines de cumin • 1 feuille de laurier • 1/2 c. à thé de sel • 2 c.s de paprika • 2 c. à thé de poivre de Cayenne • 1/4 de tasse d’huile d’olive extra • 1/4 de tasse de vin rouge • 1/4 de tasse de vinaigre de vin rouge > À l’aide d’un couteau, ciselez la viande à différents endroits. > Lavez bien le thym frais ainsi que le romarin, puis hachez le tout au couteau grossièrement. Ajoutez l’huile, le sel et le poivre mignonette. POUR 4 PERSONNES PRÉPARATION : 1H + 30 MIN CUISSON : 30 MIN de bien retirer l’huile dans un premier temps car on l’utilisera pour arroser la viande en cours de cuisson. > Ajoutez l’ail autour et les retourner régulièrement. > Laissez cuire la viande 20 à 30 minutes en la retournant régulièrement. > Astuce du chef : il faut mettre une grande quantité de gros sel sur la viande pendant la cuisson car la viande grillée ne prend que le sel dont elle a besoin ! > Laissez reposer la viande au terme de la cuisson au moins 30 minuntes dans un aluminium. > Découpez et servez avec une sauce de votre choix. > La marinade de la côte de bœuf : dans un mortier, réunissez les gousses d’ail, grains de poivre, graines de cumin, feuille de laurier, sel, paprika et le poivre de Cayenne. > Ecrasez-les bien. > Incorporez l’huile d’olive en un mince filet. > Versez dans un bol et incorporez le vin rouge et le vinaigre de > Mélangez bien. > Laissez la viande à l’extérieur mariner 1 heure. > Préparez le barbecue et faites cuire la viande en prenant soin présenté par Éric Léautey © Cuisine.TV « Tout pour réussir votre Barbecue Party » 22 CIGALE 29 Il aura suffi d’un brin de soleil pour que les chefs de Cuisine.tv partagent leur plaisir du grill… Et tout est bon : viandes, poissons, entrées, desserts, fruits et légumes, © Cuisine.TV vin rouge. marinades exotiques et astuces de cuisson traditionnelles, sauces aux épices venues du monde entier pour épater la galerie, salades, tartines et boissons… Comment choisir son combustible ? Ses ustensiles ? Des recettes créatives et des idées déco ? Quel vin pour quel mets ? La Brigade des chefs de Cuisine.tv partage tous ses secrets pour un barbecue réussi ! SECRETS DE NATURE © DR 29, rue Vineuse - 75116 Paris 01 45 05 14 60 www.fondationbrigittebardot.fr UNE BELLE HISTOIRE Snoopy, le petit cheval aveugle En juin 2009, la Fondation reçoit un appel du centre équestre UCPA de Saint-Léger en Yvelines. Le centre doit fermer ses portes et une solution doit être trouvée pour tous les chevaux qui doivent être placés. Tous les animaux avaient trouvé de nouveaux centres d’accueil, tous sauf un : Snoopy… S noopy est un joli cheval blanc, d’une vingtaine d’années, d’une grande gentillesse, malheureusement atteint de cécité depuis plusieurs mois. En raison de son handicap, il a besoin de beaucoup d’attentions et de conditions de vie adaptées, or les propositions d’accueil reçues pour Snoopy sont inexistantes et le directeur du centre équestre ne sait plus que faire. En apprenant les difficultés que rencontrait ce centre équestre, qui, faute de placement commençait, à contrecœur, à envisager d’envoyer Snoopy à la boucherie, la Fondation Brigitte Bardot s’est vite proposée de le reprendre et de lui offrir un environnement et une retraite paisibles dans son refuge de la Mare Auzou, situé dans l’Eure. Le sort de ce petit cheval était donc scellé et une nouvelle et agréable vie l’attendait. Restait à organiser le trans- port jusqu’au refuge. Le directeur du centre équestre a décidé de s’en charger, et le jour dit, tout s’est très bien déroulé, Snoopy montant sans problème dans le camion, avec un peu d’aide car il ne voyait plus rien. Le départ de Snoopy et son accueil par la Fondation Brigitte Bardot ont touché un bon nombre de petits cavaliers qui avaient l’habitude de s’occuper de lui au centre équestre. Les enfants se sont alors cotisés et ont réussi à récolter 110 euros. Le directeur du centre a lui aussi fait un don de 300 euros fait au nom de l’UCPA ce qui permettra à la Fondation d’acheter des dizaines de kilos de carottes pour Snoopy ! Aujourd’hui Snoopy a la vie sauve et il est l’objet de toute l’attention de la part du personnel de la Mare Auzou et ce sont les autres chevaux qui le guident dans son nouvel environnement. D’ici peu, Snoopy rejoindra deux autres chevaux aveugles du refuge, et il terminera sa vie paisiblement, entouré de soins et d’affection. Malheureusement, des centaines de chevaux de centres équestres n’ont pas cette chance et finissent trop souvent à l’abattoir après des années de bons et loyaux services. Des chevaux de courses ou de trot pas assez performants ou vieillissants suivent le même chemin. Pourquoi ? Parce qu’en France, on mange encore les chevaux comme les Asiatiques mangent les chiens ! Ensemble, mettons un terme à l’hippophagie. CIGALE 29 23 SECRETS DE VIGNE UN PEU D’HISTOIRE Quand Paris était un vignoble Dans le magma bétonophile dont se pare souvent notre horizon francilien, il est parfois anachronique de se retrouver dans une « allée des vignes », une « impasse du vieux pressoir » ou une « rue vineuse ». Ces appellations viticoles, qui troublent notre ordonnancement urbain, rappellent que Paris et sa région furent, dans les siècles passés, une terre de vin au même titre que le Bordelais ou la Bourgogne. T out commença à l’époque lutécienne. Touche sensuelle et élégante des orgies gallo-romaines, le vin était déjà un phénomène culturel. De Pierrefitte à Montmorency, de Suresnes à Montmartre, chaque butte ensoleillée s’illuminait d’un vignoble, véritable autel au dieu Bacchus. Au Moyen Âge, la viticulture devint l’apanage plus austère des monastères. Ils instruisirent un commerce lucratif et donnèrent au vin parisien une réputation qui dépassa les frontières du royaume 24 CIGALE 29 de France. Il s’exportait dans tout le nord de l’Europe, chez des peuplades pas encore converties à la petite bière. Ce succès œnologique ne se démentira pas tout au long des cépages de l’Histoire de France. En 1577, les bourgeois – gros propriétaires de vigne – imposèrent, dans Paris, leur vin chichiteux aux amateurs de la dive bouteille. À l’extérieur des murs se développèrent alors des cabarets populaires, ancêtres de nos bars à vin, où l’on s’encanaillait autour du guinguet, un petit vin frais et paillard. Tout naturellement, ces établissements deviendront des Guinguettes. Au XIXe siècle, le chemin de fer entraîna une arrivée massive de vins de Touraine et de Bourgogne. La production francilienne commença à tanguer. L’épidémie de phylloxéra de 1879 sonna le glas fatal aux aspirations viticoles de l’Île-de-France. Mais, loin de l’allégorie du béton triomphant du cep, Montmartre garda son âme vineuse. Des Trois Baudets à la Pomponnette, du Lapin Agile à la Mère Catherine, la résistance à la tentation aquaphile s’organisa. Et, en 1933, 2000 pieds de vigne refleurirent sur les flancs de la butte. Le vin francilien irrigua à nouveau les veines hédonistes du peuple montmartrois. Depuis, la confrérie du Clos Montmartre veille au salut de ces grappes. Elle organise chaque année, à l’occasion des vendanges, des agapes bachiques d’un bon tonneau. Cette année la fête des vendanges se déroulera du 7 au 11 octobre. © N. Schiffmacher par Jean Lapoujade SECRETS DE VIGNE ES FÊTE DES VENDANG par Jildas Mahé Montmartre fête le vin 18e Arr t DU 7 AU 11 OCTOBRE Paris fêtera du 7 au 11 octobre 2009, la 76e édition de la Fête des Vendanges de Montmartre. Cette fête unique à Paris, est un grand rendez-vous culturel populaire, qui a attiré fete des vendanges de montmartr e 2009 ici on chante ! MONTMARTRE LES TROIS en 2008 près de 350 000 personnes. Concerts, bals, défilé... en hommage à jacques canet ti le fondateur de cette salle www.fetedesvendangesdemontmartre.com C ette année, les vendanges seront placées sous les patronages du parrain Charles Aznavour, amoureux de Montmartre qui n’est pas étranger au retour sous les spotlights de la mythique salle des Trois Baudets, et de la marraine Anaïs, fascinée par ses aînées locales telles Marie Dubas, ou Mistinguett. Parmi une série d’animations qui tiendront en haleine les amoureux du goût, du vin et de la fête sans prise de tête (9 expositions, 2 concerts-événements, 3 bals, un feu d’artifice en musique, des apéros découverte, le Grand Défilé, le Parcours du Goût sur la Butte Montmartre, le Parcours Mercredi 7 octobre : 14 h 30 : Bal des P’tits Poulbots, Mairie du XVIIIe Vendredi 9 octobre : 09 h 00 : Visites des vignes 18 h 30 : Apéros découverte Bars et lieux du XVIIIe mythique www.fetedes vendangesdem du Vin Blanc à la Goutte d’Or, la fête des enfants) nous avons retenu quelques événements que vous pourrez compléter en vous rendant sur le site des vendanges de Montmartre : Jeudi 8 octobre : 20 h 30 : Soirée découverte aux Trois Baudets FÊTE BA chanson,UD slam, ET rap, rock S ontmartre.co m Samedi 10 octobre : 09 h 30 : Défilé du Ban des Vendanges, Place du Calvaire Dimanche 11 octobre : 10 h 00 : Visites des vignes 16 h 30 : Concert Merci Monsieur Canetti Seul – vrai – bémol à cette fête du goût, l’École du goût (justement). Proposée dans le jardin Saint Pierre, l’organisation n’a pas résisté aux sirènes des « généreux sponsors » et cette animation interactive est parrainée par des partenaires officiels qu’on ne pensait pas voir dans Paris un jour : METRO Cash & Carry France. LA COMMANDERIE TRE DU CLOS MONTMAR © N. Schiffmacher Défilé en grande tenue Les samedi 10 et dimanche 11 octobre, pour la partie ban des vendanges, les Chevaliers et les Gentes Dames entoureront le Grand Conseil de la Commanderie présent en grande tenue dans les vignes. Ensuite, la confrèrie se déplacera pour assurer les chapîtres d’intronisation à 11h au Château d’eau, 9 bis, rue Norvins avant de participer au défilé des vendanges rue Lepic. Le public est bienvenu... Et les plus chanceux pourront peut-être touver une place au déjeuner-buffet. www.commanderie-montmartre.com CIGALE 29 25 RESTOS AU DERNIER MÉTRO Descendez à la bonne station par Jildas Mahé Photos : Nicolas Schiffmacher Voilà maintenant 20 ans que les épicuriens se retrouvent au restaurant Le Dernier Métro. Situé entre les stations Dupleix et Motte-Picquet, ce lieu convivial est ouvert tous les jours de 6 heures à 2 heures du matin. A nciennement tenu par des Bretons de Saint Brieuc, le restaurant a pris des cou- 26 CIGALE 29 leurs de pena avec l’arrivée de la famille Laffargue au début des années 60. Sans tomber dans un excessif basco-centrisme, Jean, le fils de la famille né à Mauléon, maître des lieux depuis plus de 15 ans, nous propose chaque jour des trouvailles inspirées de Rungis où il a ses habitudes matinales et ses vrais copains. Jean ne manque jamais un service pour placer une pointe pyrénéenne dans les produits frais et de saison qui viennent composer des plats du jour abondants. C’est donc un Paris généreux et authentique avec ses grandes gueules et sa bonne chère que les clients et les amis (on ne reconnaît plus les uns des autres en quelques instants) viennent rencontrer le temps d’un repas pour les plus actifs et le temps d’une aprèsmidi pour les plus chanceux. On ne s’étonnera donc pas que ce restaurant à forte personnalité se soit imposé comme un incontournable pour ceux qui aiment voir remuer Paris, toutes tribus confondues : amateurs de Before, une pinte d’Oldarki en main (bière basque servie en pression), ovaliens addicts aux planches au jambon de coche (jambon de truie de montagne ayant 2 ans de séchage) venus soutenir le Biarritz Olympique les après-midi de matchs, célibataires hypes en goguette une bouteille de Pur Rosé posée négligemment sur la table en signe de carte de visite, étudiants heureux de profiter des happy hours jusqu’à 19h30, amoureux tranquilles venus partager une côte de bœuf à la plancha ou encore poissonniers, bouchers et autres piliers du marché hebdomadaire consolés vers 15 heures de leurs réveils matinaux par une tartine bistro au pain Moisan, un confit de canard des landes ou un parmentier de Boudin de Mauléon. Parmi les secrets de Jean Laffargue pour réunir autant de publics dans une même journée, non seulement l’ambiance à la Audiard, pas que l’authenticité d’un patron ancien rugbyman dont la tolérance va jusqu’à accueillir les supporters de l’Aviron RESTOS Bayonnais ou du racing Metro mais aussi la décoration « bistrot » occupée « façon star » par un colossal bar en étain et qui se poursuit sur les murs via une centaine de plaques publicitaires émaillées originales aux noms qui fleurent bon un monde haut en couleurs pourtant en voie de disparition : Chocolat Menier, Dubonnet, sans oublier l’éternel Cinzano. En gros, vous aurez compris que le lieu nous a conquis. Pourquoi se priver de le dire ? Au dernier métro 70, boulevard de Grenelle - XVe M° Dupleix 01 45 75 01 23 CIGALE 29 27 LA CHRONIQUE D’ANNABELLE MILOT RENCONTRE AVEC J’ai une envie folle et compulsive de vous dire d’aller voir le dernier film de Gérard Gérard Jugnot, Rose & Noir. Une comédie d’aventure burlesque à aller voir en famille. Rencontre. Rose & Noir, quelle est la signification de ce titre ? Rose & Noir, c’est le thème du film : la confrontation d’un personnage très superficiel qui a voué sa vie à mettre un peu de rose dans ses fanfreluches et qui va être confronté à la noirceur la plus profonde de l’Inquisition espagnole. Intégrisme, racisme, antisémitisme, homophobie : dans Rose & Noir, vous abordez la question de l’intolérance… Vous devez en avoir sacrement gros sur la patate ? Face à l’intolérance, il n’y a pas d’autre solution que d’être tous solidaires parce que nous sommes tous menacés. On est toujours le Juif ou l’Arabe ou l’homo de quelqu’un… La tolérance, ce n’est pas être d’accord : c’est accepter que l’autre soit en désaccord avec vous. Rose & Noir est avant tout une comédie. C’est vrai que lorsqu’on crée la situation d’un homme qui va se mettre dans la gueule du loup on le charge à mort. Le message n’est pas plus appuyé que l’était Rabbi Jacob à son époque. Il faut se méfier de la comédie. Elle n’est pas un fond, mais une forme. Moi, j’ai choisi de prendre le tout et d’éclaircir la noirceur. Rose & Noir est un film qui pose des questions et qui met en lumière des contradictions. 28 CIGALE 29 Vous êtes vous inspiré d’un couturier existant pour interpréter Saint Loup, votre personnage ? La question a été : qu’est ce qui se passerait si Lagerfeld était envoyé par Sarkozy pour aller faire une robe de mariée chez les Talibans ? La réponse, c’est que ça exploserait de toutes parts, et cela ne ferait rire personne parce que c’est un sujet brûlant. D’où l’idée de transposer notre histoire à la Renaissance. Pensez-vous que le cinéma peut rendre le monde meilleur ? Au moment où l’on regarde le film oui… Après ?… Le cinéma fait partie des choses qui font évoluer le monde. Au début du film, on peut lire cette phrase de Guitry : « Quand on interroge le passé, il répond présent »… Pour vous, l’histoire est-elle un perpétuel recommencement ? Oui, elle bégaye un peu. Il est désolant de se dire qu’il n’y a pas eu dans l’histoire de l’humanité un seul jour sans © D. Desrue LA CHRONIQUE D’ANNABELLE MILOT Jugnot guerre. Effectivement, si on y regarde de plus près, depuis la nuit des temps dans l’histoire comme dans la politique, ça se résume souvent à « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». C’est votre douzième film. Un réalisateur préfère-t-il toujours son nouveau film ? Bien sûr ! Entre autres parce qu’on ne sait pas comment il va être apprécié par le public, par les personnes qui nous ont aidés à le monter et par la presse. Je ne voudrais pas que les journalistes boudent leur plaisir en renonçant à voir Rose & Noir. Un nouveau film, c’est un bateau tout neuf – et moi j’ai hâte de le montrer et qu’il prenne la mer… Vous dites que vous êtes très nostalgique de la période de la troupe du Splendid, pourtant aucun d’entre eux ne figure dans le film. Pourquoi ? Cela risquait de faire dériver le propos. À part Bernard Le Coq, il y a très peu d’acteurs connus dans mon film. Ce sont plus des acteurs en devenir. Avec la troupe du Splendid, on se connaît tellement… Je sais que si j’appelais Josiane Balasko pour lui proposer un second rôle, elle me demanderait immédiatement pourquoi je ne lui propose pas le premier ! Votre fils et votre compagne jouent dans le film. Vous êtes en train d’écrire un long métrage pour Saïda Jawa et un vrai rôle pour Arthur Jugnot. Pourquoi ce besoin d’aider son prochain ? Que comptez-vous faire pour moi qui vais rédiger un article de deux pages ? (Rires) Je ne peux pas vous répondre, on ne se connaît pas assez ! (rires) Il se trouve qu’Arthur est avant tout un acteur formidable. Quand il m’a dit qu’il voulait faire ce métier, j’ai eu peur. Mais il a une telle en- B Son coup de cœur parisien : La baguette tradition de la boulangère Alexine au 40 rue Lepic, XVIIIe. actu Ciné Rose & Noir de Gérard vie, une telle frénésie Jugnot avec qu’il m’a très vite Gérard Jugnot, convaincu. Saïda Bernard Le Jawa, elle, rayonne Coq, Stéphane d’intensité dans ses Debac, Raphaël personnages. J’ai eu Boshart... Sortie le 14 octobre. envie de mettre en lumière leurs petits plus que je connais bien car ils font partie de mes proches. Attention, je ne suis pas Saint Gérard !... Je ne vais pas aller faire tourner ma mère – même si elle le pourrait car c’est une bonne actrice ! J’y trouve aussi mon intérêt. Évidemment je leur fais un cadeau en leur offrant un rôle, mais ils m’ont également fait cadeau de leur présence dans le film tout comme Bernard Le Coq, Juan Diego, Patrick Haudecoeur, Stéphane Debac, Assaad Bouad et tous les autres d’ailleurs… Si vous deviez émettre une critique des plus objectives sur votre film, qu’est-ce que ça serait ? Il est peut-être un peu trop copieux parfois de par le mélange des genres et mon envie de dire plein de choses… Mais je tiens à vous rassurer : tout cela ne vous empêchera pas de passer un agréable moment… COUP DE PROJECTEUR Stéphane Debac Dans Rose & Noir, le comédien Stéphane Debac (Modern Love, l’Affaire Villemin...) incarne Myosothis, le “nez” de Pic Saint Loup. Il est définitivement un acteur rare. Discret, il impose avec force et originalité chaque rôle qu’il traverse. On aura le plaisir de le retrouver au printemps prochain dans un premier long-métrage, réalisé par Hugues et Sandra Martin, intitulé Djinns, film fantastique se déroulant pendant la guerre d’Algérie. Gérard Jugnot : «C’est un acteur qui a un univers de comédie qui lui appartient. Il a une vraie personnalité.». CIGALE 29 29 LA CHRONIQUE D’ANNABELLE MILOT CH ENFANT STAR & MAT Don d’humour Cet été, à Juan-les-Pins, s’est déroulée la 6e édition de Photos : Yannick Seuret/ Alexandre Bol l’événement caritatif d’Enfant Star & Match, une association mêlant spectacle et sport pour recueillir des dons au profit des enfants hospitalisés. Tu es l’un des parrains d’Enfant Star et Match. Quel est ton rôle au sein de l’association ? PASCAL SELLEM : Mon rôle est un peu celui de chef d’orchestre. Je m’occupe notamment d’organiser le gala des humoristes. Je suggère des artistes pour la programmation, j’anime… Les exhibitions publiques se font dans une ambiance bon enfant, que ce soit le tournoi de tennis, le tournoi de pétanque sous la pinède de Juan-les-pins ou la soirée spectacle… Tout se déroule dans la joie et la bonne humeur. Cette association offre du concret. Les artistes vont dans les hôpitaux, ils offrent des cadeaux, on voit les enfants, on leur apporte un petit peu de chaleur et de bonheur… On sait pourquoi on vient. Comment as-tu connu l’association ? PIERRE MENES : Le président Fabrice Ravaux m’a contacté via Facebook. J’ai accepté pour une question de feeling. J’ai assez aimé sa manière discrète de m’aborder. Parfois, les gens qui ont des associations, tu leur donnes la main et il te bouffe le bras. Fabrice lui, il est très pudique. Lorsque j’ai dit oui, il ne m’a pas relancé tous les quinze jours pour me harceler. Il a fait ça simplement. Et je ne suis pas déçu : sa manifestation n’est ni cucul la praloche, ni larmoyante. On fait ce qu’on a à faire, le tout dans un climat de détente. 30 CIGALE 29 As-tu également été contacté via Facebook pour venir participer à l’événement ? EMMANUEL DE BRANTES : Oui, Fabrice Ravaux m’a effectivement envoyé une invitation via Facebook. Je me suis renseigné sur son profil, j’ai vu qu’il s’occupait d’une association pour les enfants malades dans le midi et que plusieurs personnes que je connaissais y avaient déjà participé. Je l’ai accepté comme ami sur le virtuel. Il est venu à Paris pour me rencontrer et m’expliquer son projet. J’ai trouvé que cette démarche était tellement normale en valeur absolue, mais tellement rare en réalité que naturellement j’ai dit oui. Cela ne m’empêche pas d’être aussi membre du conseil d’administration d’une autre association, Action Innocence, qui lutte pour la préservation de l’innocence de l’enfance sur Internet. Il y a un parallèle entre les deux associations : c’est bien sûr l’enfance. Si on est capable de s’impliquer une fois, pourquoi pas deux… Grâce à ton programme court « Ouf le prof », tu es très populaire auprès des enfants, est-ce pour cela que tu as décidé de soutenir Enfant Star et Match ? CARTOUCHE : Les enfants aiment voir des gens de la télé. Ils sont intimidés comme nous mais ils sont contents de nous voir. C’est Pascal Sellem qui m’a parlé en premier d’Enfant Star et Match. Il m’a très vite convaincu de soutenir l’association. Depuis, comme lui, j’essaie de faire venir un maximum de personnalités, de gens qui peuvent donner un coup de main réel. Et j’ai également publié un calendrier dont une partie des bénéfices va à l’association. LA CHRONIQUE D’ANNABELLE MILOT pour trouver une place dans les médias. Que mon visage soit associé à Enfant star et match peut pousser les mécènes à se dire : « Ok, il y a des retombées médiatiques, donc on donne plus d’argent. » Comment se passe la visite dans les hôpitaux ? PATRICK PRÉJEAN : Nous sommes chargés de petits et gros cadeaux que nous offrons aux enfants. On leur dépose avec le plus beau de nos sourires et les meilleures intentions du monde. Il est question de leur faire passer un moment de gaieté, d’espoir, de drôlerie. On leur parle aussi beaucoup, notamment de notre métier. Pour les petits, on se permet entre autres de leur faire quelques imitations pour les faire rigoler… Lorsqu’on y arrive, les yeux s’agrandissent et s’illuminent et là on se dit « c’est gagné ». Comment est née l’idée de créer cette association ? BARBARA ET FABRICE RAVAUX (Président de l’association Enfant Star et Match) : Nous possédons un club de tennis et il y a six ans, nous avons voulu organiser un tournoi au profit des enfants hospitalisés. Par un concours de circonstances, nous nous sommes aperçus que nous avions un ami proche dont la fille est atteinte de la mucoviscidose. Elle est devenue par la suite l’ambassadrice de l’association et on a continué en partie pour elle. On s’est aussi rendu compte qu’il y avait une réelle nécessité à intervenir dans les hôpitaux, car il faut savoir que tout ce qui est décoration et jeux pour les enfants ne sont pas pris en charge par l’État. Le besoin est permanent, les jeux sont utilisés puis abîmés, il faut les renouveler sans cesse. Pour l’instant on arrive à intervenir dans une dizaine d’hôpitaux. Notre prochaine étape serait d’intervenir dans deux hôpitaux de plus… Et donc aider le quotidien de beaucoup plus d’enfants hospitalisés. Quel est le but de ta présence ? TOMER SISLEY : L’année dernière, je me suis retrouvé à faire un baby-foot avec un enfant qui avait huit ou neuf ans et qui n’avait plus longtemps à vivre. Je ne sais pas si ça lui a servi à quelque chose de me voir. En tout cas moi ça m’a marqué. Les gamins ne me reconnaissent pas forcément, mais j’ai l’impression que par ma notoriété, ma présence au sein de l’association est importante • Rendez-vous à ne pas manquer : le gala des humoristes Enfant Star et Match au théâtre de Paris le 1er février 2010. • Retrouvez toutes les informations sur l’association sur www.enfantstaretmatch.com et le disque Enfant Star et Match interprété par Anthony Courtois sur www.anthonycourtois.com Week-end en images Tournoi de pétanque sous la pinède de Juan-les-Pins. SAMEDI - 12H Visite auprès des enfants malades. SAMEDI - 13H Déjeuner. SAMEDI - 15H-18H VENDREDI SOIR - 20H30 nson au Spectacle humour etdecha n-les-Pins. Jua s grè Con des ais Pal Apéritif… SAMEDI - 10H-12H Tournoi de tennis décideur/célébrités au tennis la Roseraie Juan-les-Pins. SAMEDI - 20H00 Dîner de Gala et vente aux enchères à l’hôtel Thalazur d’Antibes. SAMEDI - 20H30 SECRETS DE TENDANCE AUJOURD'HUI SUR LE WEB par Alexis Sainte Marie LES BLOGS BD Des bulles sur la toile par Alexis Sainte Marie Asterix.com, tintin.com, achilletalon.fr, lucky-luke.com – aucun doute : les héros de nos vertes années aiment Internet – et ils sont nombreux, les dessinateurs qui se sont engouffrés dans la brèche… LA PAROLE AUX GRIBOUILLEURS… L es plus en vue, bien sûr, ce sont les professionnels : Zep par exemple, le créateur de Titeuf, que l’on retrouve sur www. zeporama.com – ou encore Boulet, l’auteur de la série Raghnarok dont le blog est célèbre dans le milieu (pas si) fermé des internautes bédéphiles. À qui ne connaîtrait pas son travail, nous conseillons vivement d’y faire un tour : www.bouletcorp.com. Sur ces blogs, les auteurs déposent des histoires non publiées qui trouvent là un public fidèle. Mais ils sont surtout un prétexte aux fantaisies en tout genre : sur celui de Zep par exemple, on retrouvera le petit Titeuf croqué par tous les copains de l’auteur. Geluck, Moebius, Bilal, le grand Gotlib ou Larcenet se sont 32 CIGALE 29 prêtés au jeu. Larcenet, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore : www.manularcenet.com. ET AUX GRIBOUILLEUSES ! Elle est belle, l’histoire de Pénélope Jolicoeur (www.penelope-jolicoeur. com)… Ce blog fit un tel carton que sa jeune conceptrice est aujourd’hui éditée chez Minerva. Dans une veine similaire, on souhaite le même succès aux « Madeleines de Maddy » (www. lesmadeleinesdemady.com)… Car c’est bien le grand plus d’Internet dès lors qu’il est question de bédés : professionnels et amateurs s’y croisent et s’y retrouvent. On notera à ce sujet le Festiblog 2009, « 5e festival des blogs bd & du webcomics » qui rassemblera les uns et les autres les 26 et 27 septembre prochains mais qu’on peut d’ores et déjà retrouver sur le www.festivalblogs-bd.com. DANS LES PAS DES GRANDS… Derrière cette cohorte de professionnels, reste le gros de la troupe : les blogs amateurs. La liste serait trop longue, il vous faudra consulter le http:// blogsbd.fr pour faire votre choix… Ajoutons pour finir que la mode des blogs de bédés a récemment envahi les bureaux de Cigale : depuis quelques semaines, notre jeune directrice artistique s’est lancée dans l’aventure. Son blog (http://sig-vs-miggins.over-blog. com) tout beau tout neuf fait notre fierté. Et nous espérons qu’il vous plaira, parce qu’elle y travaille sur ses heures de bureau… À CONTRE-TENDANCE APLUIE Paris en moins de deuche! © DR 4 ROUES SOUS 1 PAR par Armance Molès et Alexis Sainte Marie Ils conduisent des 2 CV, ils sont jeunes et ils sont beaux : ce sont les Parisiens. Du genre de ceux qui auraient pu plaire à nos grand-mères… L e but de Florent Dargnies lorsqu’il créa 4 roues sous 1 parapluie, c’était de faire monter tout le monde dans ses 2 CV. Image pétaradante de l’art de vivre à la française, la célèbre voiture reprend du service… SO FRENCH Sur ses banquettes arrières, vous trouverez donc aussi bien des Parisiens curieux de promenades originales que des touristes ravis de leur balade (so french), avec chauffeur (so french ), dans une voiture, reconnaissons-le… so strange ! 4 roues sous 1 parapluie est l’opposé des limousines qu’on voit défiler le samedi soir avenue des ChampsÉlysées, carrosses XXL tout blancs hérissés de néons et de vitres fumées. Avec ses grandes fenêtres et son toit décapotable, la deuche au contraire est fière de ses courants d’air ! Voilà qui pourrait poser un problème en hiver : le chauffage n’est pas son point fort – mais ce n’est pas parce que le thermomètre descend qu’on ne doit plus monter en 2 CV. Emmitouflé jusqu’aux oreilles sous une grosse couverture, on profitera au contraire d’une balade à la mode de Russie… Ça n’était sans doute ni le cas, ni le but en 1948, lorsqu’elle fut pour la première fois mise en circulation – mais aujourd’hui, la deuche pétille de romantisme : nombreux sont ceux qui la choisissent pour faire leur demande en mariage. ABEILLES ET TAILLES DE GUÊPE À la trappe également le chauffeur impassible en chemise blanche et cravate sombre que les limousines citées plus haut exile dix mètres devant ses passagers : être le conducteur d’une 2 CV, cela demande la prestance d’un Titi parisien et la gouaille d’un Gavroche en casquette. Il ne s’agit pas seulement de connaître la ville comme sa poche – ses dédales et ses rues éternellement encombrées… Encore faut-il pouvoir en parler et faire découvrir à son passager un peu de l’atmosphère qui fait de Paris… Paris ! Votre chauffeur a donc des histoires plein la gâpette. Arrivé Place Vendôme, au numéro 13, il vous montrera un mètre étalon réalisé en 1796, à la demande de la Convention. Place de l’Opéra, il se retournera avec un air complice pour vous parler des ruches installées sur le toit du Palais Garnier, et de leurs abeilles qui virevoltent au-dessus des danseuses à taille de guêpe… 4 roues sous 1 parapluie 22, rue Bernard Dimey - XVIIIe Tél : 0800 800 631 www.4roues-sous-1parapluie.com CIGALE 29 33 ESCAPADE nuit ventre France HALLES DE RUNGIS Une dans le de la Quarante années après leur transfert à Rungis, les anciennes Halles de Paris n’ont rien perdu de leur pouvoir d’attraction. Qualité, plaisir, gastronomie et esprit de confrérie règnent toujours et encore dans cette enclave française ouverte sur le monde. par Christian Rol 34 CIGALE 29 Photos : Nicolas Schiffmacher ESCAPADE RUNGIS - 03H00 Dans la nuit froide et blême d’une vaste zone industrielle éclairée au néon, à dix minutes de la Place d’Italie, le ballet des semi-remorques a déjà commencé. Entre les hangars géants, une fourmilière d’hommes en blanc s’affaire déjà à décharger les monstres de leur contenu devant l’œil éteint et cerné d’un commando spécial de Cigale qui doit à son tour s’affubler de ces blouses imposées par les services d’hygiène… Est-ce donc là le pittoresque promis, le terreau indestructible du goût, le prolongement naturel de l’esprit qui régnat huit siècles durant au cœur de Paris avant le déménagement en 1969 du MIN (Marché d’Intérêt National) sur Rungis ? Eh bien oui. Le charme – bien que telle ne soit pas la vocation de ce marché enseveli sous les chiffres, les statistiques, les palettes et les exigences de la mondialisation – opère dès les premiers instants passés au comptoir du restaurant La Marée qui jouxte une agence de voyage (!) et une sorte de General Store à l’américaine où les professionnels trouveront tout ce que les amateurs jugeront ennuyeux. LES GENS DE LA NUIT À La Marée – ouvert 24/24 heures -, devant un demi à moitié plein, un clone de John Wayne lit paisiblement Le Parisien. Alain Marc, 70 ans et 90 kilos de muscles, s’est retiré depuis longtemps de son activité de maraîcher en Région parisienne. « J’ai connu les anciennes Halles de Paris, nous explique-t-il, les « forts » des Halles, le folklore autour de Châtelet où tout le monde trinquait à n’importe quelle heure de la nuit. Le déménagement à Rungis en 69 où j’ai continué de venir acheter ma marchandise a été plutôt une bonne chose car il n’était plus possible de circuler dans Paris. Et, pendant longtemps, et encore aujourd’hui, l’atmosphère chaleureuse est une marque de fabrique ; même si c’est plus « pro » et moins « bohème » ». Mais que fait donc là ce colosse à peine entamé par la nuit ? « Je m’ennuie chez moi, alors je continue de venir ici chaque nuit pour retrouver cette chaleur qu’on ne trouve pas ailleurs ». Le personnage à la Blondin prouve, comme toute cette foule laborieuse quoique bienveillante, que, à côté de la France qui se lève tôt, il en est une autre qui ne se couche pas. Et, notamment, ces groupes de visiteurs qui, moyennant plusieurs dizaines d’Euros, poussent la notion de tourisme jusqu’à Rungis pour découvrir cet univers totalement à part, pourvu d’un commissariat – des millions d’Euros transitent chaque semaine –, d’un concessionnaire automobile, de banques et encore d’autres restaurants. CIGALE 29 35 ESCAPADE COQUILLAGES ET CRUSTACÉS En face de notre estaminet, le bâtiment de la marée, une sorte de criée géante, accueille coquillages et crustacés, et tous les poissons imaginables. De beaux thons frais comme des gardons, des espadons au bec effilé, des homards cossus, des langoustes, des coquilles à peine débarquées du chalutier et des montagnes de caisses isothermes mettent l’eau à la bouche. Mais pas autant que cette belle et grande blonde qui promène d’immenses yeux verts sur cet univers majoritairement masculin. Une sirène ? Presque. Marie-Pierre Poubault est « poissonnier non sédentaire », c’està-dire qu’elle balade ses étals et son charme sur les marchés ; du Berry au Limousin en passant par le Loir-et-Cher. « Je viens à Rungis quand je ne trouve pas dans les ports de Bretagne ce que je recherche. Et vice versa. Et puis, si je décide d’aller sur les ports de ma région d’origine, en Charente-Maritime, la marchandise ne sera pas plus fraîche qu’à Rungis mais, en revanche, elle sera plus chère. Ce n’est pas paradoxal car ici, les grossistes se comptent par centaines, et la concurrence profite à tout le monde. Et, vous l’aurez remarqué, je suis une femme, et sans doute cette condition me favorise-t-elle un peu quant aux tarifs pratiqués par les mandataires. » Surtout quand on sait qu’ici, aucun prix n’est affiché, et se pratique à la tête du client. « Le prix qu’il me fait éventuellement, il le fera payer à un autre dont la tête ne lui revient pas ou avec qui le contact ne passe pas très bien. C’est inégalitaire, c’est injuste mais c’est l’usage et cela n’empêche pas que règne ici une belle ambiance ». Son de cloche plus nuancé de l’autre côté du pupitre où officie Alain Mouradian, Directeur Commercial d’Exploitation pour le groupe Atlantys, spécialistes des coquilles Saint-Jacques de Basse-Normandie. « La loi interdit d’afficher les prix. Nous favorisons les gros clients fidèles, ce qui est normal ; les beaux yeux de Marie-Pierre sont peut-être 36 CIGALE 29 ESCAPADE un argument mais sûrement pas un critère commercial. » Et le personnage s’y connaît. « Je suis là depuis 36 ans et je dois dire que l’ambiance est plus à l’individualisme. C’est une question de génération. La crise n’arrange rien. Et puis, dans les restaurants ici, les portions ne sont pas plus importantes qu’ailleurs et c’est aussi cher. » Heureusement, notre sympathique Cassandre continue d’aimer ses produits. « Avec le temps, j’aime encore plus les fruits de mer, et mon goût s’est affiné. Il faut dire que nous avons ici la meilleure marchandise puisqu’elle est destinée aux bonnes tables de la restauration. ». Malgré l’heure, davantage portée au café au lait/croissants, Alain et ses coquilles ruisselantes n’ont guère de mal à nous convaincre. CIGALE 29 37 ESCAPADE VOLAILLES AU BOUT DE LA NUIT Rungis, c’est la France ; la réunion en un seul lieu de tous les produits du terroir (1 300 entreprises s’emploient à cette concentration de qualité) et de ceux qui aiment à penser que la grande distribution et ses ersatz sont un accident. Nul, ici, ne nie l’intérêt financier mais chacun s’accorde à partager les valeurs intemporelles liées au plus grand marché du monde. Au pavillon de la volaille, la même bonne humeur et l’accueil chaleureux des acheteurs et des grossistes évoquent quelque marché de province. À la soixantaine passée, Serge Nicolas est volailler de père en fils depuis trois générations. « À l’époque des Halles de Paris, on travaillait entre le Pont Neuf et la Samaritaine. On a un peu de nostalgie, mais d’un point de vue pratique, le transfert à Rungis a été une bonne chose. Moi, je fais les marchés en banlieue parisienne. Je viens tous les matins à 4H30 mais aujourd’hui, je suis venu pour rien parce que le mandataire n’a pas ce que je cherche. » Il faudra autre chose pour démoraliser notre volailler qui ne changerait sa place pour rien au monde. « On vit à l’envers des autres – je me lève tôt mais ma journée s’achève à 14H00 – mais c’est une existence que j’aime. Dure, vue de l’extérieur, mais très sympa. Le pire, c’est qu’il y a du travail dans ce secteur mais la nouvelle génération ne veut pas se lever et préfère des jobs en face d’un ordinateur plutôt que devant des poulets. » 38 CIGALE 29 Serge Nicolas, volailler de père en fils. ESCAPADE POULETS AUX NORMES PLUTÔT QU’AUX HORMONES Suit une démonstration très technique pour repérer la volaille de qualité face à l’élevage en batterie. Devant les canards à l’œil vitreux, les oies déplumées, les amis des animaux ont le cœur qui saigne mais les gourmets ont les papilles salivantes ; malgré les réserves de Serge : « Les nouveaux mandataires n’y connaissent plus rien (NDLA : les intéressés apprécieront) : ils vendent de la volaille qui a 4 jours mais moi je repère tout ça au grain de peau ou à l’œil de la marchandise. D’ailleurs, même les vétérinaires, présents chaque jour, s’intéressent d’abord à la date limite de consommation plutôt qu’à la fraîcheur de la volaille. Du coup, on peut se prendre le bec parce qu’on veut faire baisser les prix. » Mais que chacun se rassure, la chaîne du froid (glacial) et les critères drastiques sont observés au doigt et à l’œil. « Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas, ajoute Serge. À Rungis, on n’improvise pas et tout est contrôlé. Encore plus, depuis les histoires de grippe aviaire et de vache folle. C’est une question économique mais pas seulement. Il y a la réputation et l’amour du produit. Moi, si je vends un poulet limite à un client sur le marché, il ne reviendra pas. C’est l’état d’esprit de tout le monde ici. » D’autant que du particulier à l’Élysée, en passant par les restaurants, les collectivités locales, etc., aucune assiette exigeante n’échappe à Rungis, vitrine des terroirs, rampe de lancement de nouveaux produits, régulateur de la concurrence, et meilleur garant de la préservation des milliers de petits marchés et de petits commerces que les grandes surfaces n’ont pas encore fait disparaître. CIGALE 29 39 ESCAPADE VEAUX, VACHES, COCHONS De la volaille aux « carnés », il n’y a qu’un pas. Certains, comme tel reporter du journal québécois Le Devoir, feront les fines bouches et les coquettes devant cet amoncellement de barbaque, ces quartiers pendus aux crochets comme des sacs de boxe et ces décapitations bovines. Une réaction contraire peut se produire et mettre en appétit – ce fut notre cas – surtout à la vue de ces côtes de bœuf épaisses et tendres comme des oreillers, à déguster – même à 5h30 heures du matin – au restaurant Saint-Hubert, en compagnie de nombreux mandataires et d’acheteurs réunis sous l’uniforme blanc. L’ambiance évoque peut-être celle du « meat market » de Chicago ou d’un film en noir et blanc scénarisé par un Titi génial. En tout cas, elle semble unique, sans manière aucune mais sans folklore artificiel où l’on se fond avec aisance pourvu qu’on se sente issu de l’un des terroirs représentés ici. Quelque bon vin coule déjà, ainsi que les milliers d’Euros (3 000 par mois pour les plus jeunes qui commencent à Rungis). Avis aux 40 CIGALE 29 ESCAPADE amateurs : l’entrecôte Charolaise annoncée, servie avec l’aligot auvergnat n’a pas d’égal. Et tant pis si, au final, c’était une viande autrichienne. Rien d’extravagant dans cette provenance ainsi que nous l’explique Yannick Leaute, directeur commercial chez Eurodis, après avoir été acheteur pour les collectivités locales et la restauration. « L’effet vache folle en 1996 et 2000 n’a pas eu de répercussions heureuses comme vous vous en doutez. Mais nous sommes en train de reprendre des parts de marché aux grandes surfaces. Nous vendons 850 tonnes de viande par mois à la boucherie traditionnelle et aux grossistes qui, tous, ont compris que le rapport/qualité prix ne se situait pas là où ils le pensaient. Quant aux viandes étrangères, elles composent une large partie de nos produits : les viandes irlandaises, hollandaises, italiennes ou anglaises alimentent les grossistes en restauration. Mais la boucherie traditionnelle, elle, demeure franco-française. » Ouf ! Et quid de la vie personnelle de ces noctambules professionnels ? « La boucherie est traditionnellement un métier de lève-tôt. C’est même de plus en plus tôt grâce – ou à cause – des patrons de restaurants parisiens qui n’ont plus de personnel et qui doivent tout faire : le ravitaillement, la cuisine, la comptabilité, le service, etc. ». Et notre accueillant interlocuteur de se féliciter d’un retour de la viande dans le cœur et l’estomac des Français qui, ajoutons-le, feraient bien de renvoyer les nutritionnistes à leurs chères études. Non, le vin et la viande ne sont pas mauvais pour la santé ! CIGALE 29 41 ESCAPADE FRUITS ET LÉGUMES Les aiguilles du temps vident peu à peu Rungis en même temps que l’aube pointe. Les chiffres annuels encore assomment ceux qui n’y entendent rien. Chiffre d’affaires de Rungis 2008 : 7,6 milliards d’Euros ; nombre de salariés : 12 029 ; fréquentation du Marché : plus de 6 millions d’entrées ; population desservie : 18 millions de consommateurs. Mais les grosses légumes n’occultent pas les autres, plus modestes. Et, notamment, Raymond Ferrand, enfant du Sud qui lui aussi a bien connu les anciennes Halles. « Nous avons les meilleurs produits, mais ce qui a perturbé Rungis, c’est la création par les grandes surfaces de leur propre réseau de distribution. Heureusement, il y a un pe- 42 CIGALE 29 ESCAPADE www.rungisinternational.com Le marché ouvre ses portes aux particuliers, groupes et entreprises et propose des visites à la carte dès 5 h du matin suivies d’un petit-déjeuner « Rungissois ». Atoutcomm : tél. 01 74 02 75 13 - www.atoutcomm.com [email protected] Visite Rungis : tél. 08 92 700 119 - [email protected] tit retour des artisans que nous sommes face à ces grosses structures. Moi, je me fournis dans le Sud de la France et beaucoup en Espagne. Le paradoxe avec les grandes surfaces, c’est qu’elles ne proposent pas de bons produits et qu’elles ne sont pas moins chères que Rungis. » Ce qui surprend le plus chez nos interlocuteurs, c’est leur fraîcheur, rasés de près, et leur forme quasi athlétique qui sont la meilleure vitrine pour les produits exposés. Ainsi, la fraîcheur de la fleuriste Caroline Crayssac, gérante de la société éponyme, qui s’inscrit dans « l’Eden de Rungis » selon sa propre expression. Pour ne pas conclure, un petit tour au pavillon des fromages titillera une fois encore l’appétit qu’on croyait avoir comblé avec l’entrecôte de 1 kg. Des meules de gruyère hautes comme des Raymond Ferrand pneus de camion, des crottins de chèvre par milliers endormis dans leur écrin de paille, des Saint-Nectaire à couper au Laguiole, des Pont-L’évêque et des Livarot qui appellent au ballon de rouge, bref, tout ce que la France compte de trésors repose là sous nos yeux et nos glandes salivaires. Il est 7 heures. Le plus gros marché du monde va bientôt refermer ses portes jusqu’à la nuit prochaine… CIGALE 29 43 S’ÉCHAPPER GARRIGAE RESORTS La garrigue côté luxe par Françoise Lemoine LES JARDINS DE SAINT-BENOIT**** E © Garrigae Resorts n découvrant au cœur de la Garrigue les cent soixante et onze modestes maisons de pierre qui composent les Jardins de Saint-Benoit, situées à l’écart de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, on est persuadé qu’elles ont toujours existé. Et pourtant, elles sont récemment sorties de terre. Le résultat est saisissant. On croirait que Les Jardins de Saint-Benoit, complexe d’un nouveau genre, situé au cœur du Pays Cathare, défie le temps depuis des années… Or, ce village joliment reconstitué au milieu de la garrigue a ouvert ses portes seulement fin mai. Soucieux de concilier l’environnement et l’histoire du pays avec le confort le plus sophistiqué, Cécile et Miguel Espada ont lancé le concept GarrigaeResort. Fin mai, deux sites ont ouvert leurs portes dans le LanguedocRoussillon. Aux Jardins Saint-Benoit comme au Couvent d’Hérépian, le jeune couple a su intégrer les dernières technologies dans un écrin de vieilles pierres. 44 CIGALE 29 UN VILLAGE À LOUER Sur un site de huit hectares, une superbe bastide languedocienne abrite la réception, le restaurant, le bar mais aussi des salles de séminaire. Elle fait face aux cent soixante et onze maisons en pierre réservées à la location. Le succès n’a pas attendu le nombre des années. « Nous sommes agréablement surpris, explique le jeune directeur Alexandre Agop. Avec la crise, nous craignions le pire. Or, nous avons frôlé les 100 % de réservations, dont 50 % de clients anglosaxons. » Il faut dire que les enfants étaient invités gratuitement. S’ÉCHAPPER envie de cuisiner, rien n’empêche de profiter des services du restaurant attenant à une superbe piscine. GRATUIT POUR LES ENFANTS ! Cette faveur est prolongée jusqu’à la fin de l’année. Alors ne pas hésiter à réserver pour les vacances de la Toussaint. Le temps est encore très agréable dans le LanguedocRoussillon. C’est l’occasion aussi de découvrir une région qui, entre Carcassonne et Narbonne, regorge d’abbayes cisterciennes et de châteaux se découpant sur le ciel. Seul ou en famille, chacun trouve son compte aux Jardins Saint-Benoit. Les nombreuses activités proposées peuvent séduire petits et grands. : un Spa, « spacieux » pour une fois, permet de se ressourcer en profondeur grâce au bassin en pierre situé sous les voûtes d’une bastide. Fitness, aquagym, tennis, tir à l’arc sont également au rendez-vous. Côté enfants, le « Kid Club », propose des activités qui sortent vraiment de l’ordinaire, comme l’initiation au jardinage dans le jardin potager biologique, les cours de boulangerie et de pâtisserie, la découverte de la ruche et des abeilles… Le village est totalement intégré à son environnement. Ici des cyprès, là des oliviers et des massifs de lavande. Face aux vignobles des Corbières, chaque maison dispose d’une terrasse et d’un jardin privatif, mobilier en bois sobre et chic, poutres apparentes dans les chambres. Une pergola sur la terrasse dispense l’ombre nécessaire. Une vingtaine de maisons bénéficie d’une piscine privée avec vue panoramique sur un cours d’eau et le charmant village de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse. Les maisons possèdent toutes climatisation et wi-fi. Et si on n’a pas Des ruelles pavées agrémentées de fontaines ombragées permettent d’accéder à votre logement. Les véhicules sont ici proscrits. On les gare sur un parking à l’entrée. Si vous êtes chargés, des petites voitures électriques les suppléent jusqu’à votre porte. Tout le complexe est décoré avec goût : les tons gris et rubis du restaurant et du bar se marient à merveille avec le mobilier en bois cérusé. Une déco inspirée de Flamant, célèbre magasin de décoration. Les distractions et excursions ne manquent pas. Et on peut s’informer directement à la maison du tourisme installée sur place. On y propose aussi bien des cours de cuisine du terroir que la visite des vignes en compagnie d’un viticulteur chevronné. On vous suggère aussi des escapades d’une journée pour visiter des lieux incontournables comme les châteaux cathares, l’Abbaye de Fontfroide ou des villages typiques, dont Lagrasse, l’un des plus beaux de France. INTÉGRÉS À LA NATURE Pendant que les bambins tentent d’épater leurs parents, ceux-ci peuvent taquiner le gougeon ou cueillir eux-mêmes leurs légumes, mais aussi s’initier aux bienfaits des plantes médicinales, cultivées sur place. © Garrigae Resorts © Garrigae Resorts VOITURES INTERDITES CIGALE 29 45 © Garrigae Resorts S’ÉCHAPPER Jours et horaires d’ouverture L’espace détente est ouvert tous les jours de 9h00 à 20h00. L’espace soins est ouvert tous les jours de 10h00 à 13h00 et de 15h00 à 20h00. 46 CIGALE 29 © Garrigae Resorts Doté d’une vue imprenable sur le massif des Corbières, l’espace dédié au bien-être a été conçu au sein d’une bastide languedocienne. Le Spa des Jardins est un lieu consacré au ressourcement intérieur, à la régénération du corps et de l’esprit, en harmonie avec la nature méditerranéenne préservée des Corbières. Constitué à l’intérieur d’un bassin en pierre sous les voûtes de la bastide, d’un jacuzzi, d’un hammam, d’un sauna, d’une tisanerie (Le Carré des Simples), de salles de repos et de salles de soins autour d’un patio où coule la source des jardins. À l’extérieur une grande piscine chauffée, à débordement, est bordée de murets en pierres qui soutiennent des restanques plantées de magnifiques oliviers. Fruit d’une longue réflexion qui place le bien-être dans une démarche globale d’art de vivre, en préparant notre corps face notamment aux différentes formes de stress contemporains, le Spa des Jardins de Saint Benoît propose une large palette de soins. Dans une vraie logique de prévention, Garrigae sélectionne des produits naturels tels l’olive AOC Lucques, les raisins des Corbières, l’amande, la figue, la verveine, la menthe, le thym, la rose, le cade, le fenouil, le tilleul, le basilic, le cyprès, le pin parasol, le thé vert, la cire d’abeille des Corbières, de sel de Gruissan… © Garrigae Resorts UN SPA AU MILIEU DES VIGNE © Johnathan Glynn Smith LE COUVENT D’HÉRÉPIAN A une heure et demie de là, le Couvent d’Hérépian, ancienne demeure des religieuses de St Joseph, fait partie de ces hôtels de charme que Cécile et Miguel ont remarquablement restauré. Au cœur du Haut Languedoc, berceau du Faugère, les contemplatifs apprécieront de séjourner dans l’une des treize suites, plus ravissantes les unes que les autres. Originalité des lieux : un coin cuisine est prévu dans la chambre, mais on peut aussi profiter de la table d’hôte et s’asseoir, dans la cuisine, autour d’ une grande table en bois. La sympathique Françoise accueille les clients à bras ouverts, sans jamais se départir de son large sourire. Quelques tables sont aussi disposées dans un joli jardin ombragé. Petit mais exquis. Bref, une ambiance très conviviale se dégage de ces lieux badigeonnés de chaux blanc crème et au sol recouvert de dalles en grès patiné des Causses. Si le cœur vous en dit l’église du XIIe siècle qui fait face au couvent est à vendre : 200 000 €… UNE RELAXATION AU NATUREL Au Couvent d’Hérépian, la notion de bien-être tient à un cocktail savamment dosé de multiples ingrédients dont le Spa. Ici, on joue la carte de la simplicité, du vrai. L’épure de la cabine de soins respire le naturel. « L’écoute » permet de choisir les soins appropriés à chacun et le mixage de diverses expériences permet de personnaliser le protocole des massages relaxants anti-stress ou anti-toxines. Les massages ayurvédiques au bol Kansu – une expérience à vivre intensément – complètent la carte des soins du Couvent. Les produits « maison » utilisés, fabriqués artisanalement, avec des ingrédients locaux très ciblés, servent les mains expertes pour avoir raison de toutes les tensions et aboutir au « lâcher prise », à la vraie détente. Après le massage, une tisanerie proche du bassin intérieur, l’orangeraie et le jardin en prolongent les bienfaits et restent des lieux de détente privilégiés. Renseignements © Bruce Paoli © Garrigae Resorts © Garrigae Resorts S’ÉCHAPPER • JARDINS DE SAINT-BENOIT**** 11220 Saint-Laurent de la Cabrerisse Tarifs : à partir de 120 € la nuit en basse saison, 335 € en haute saison. Location une semaine : à partir de 840 € en basse saison, 1 435 € en haute saison. • COUVENT D’HÉRÉPIAN 2, rue du Couvent - 34600 Hérépian Tél : 04 67 23 36 30 - Prix de la suite : à partir de 120 € la nuit en basse saison et 50 % de réduction la 2nde nuit du dimanche au jeudi jusqu’au 30 novembre 2009, 170 € en haute saison. Réservation : N°VERT 0 800 00 91 18 04 67 11 87 15 [email protected] www.garrigaeresorts.com CIGALE 29 47 HISTOIRE DE BOULANGER L’Île-de-France, CERVIA région agricole par Arsène Corvec Les 19 et 20 septembre 2009 Bercy Village accueille la 7e Fête du Patrimoine Gourmand. Un rendez-vous festif et chaleureux pour découvrir les saveurs d’Île-de-France, ses producteurs et son patrimoine. Q uoi de mieux que les anciens chais de Bercy et ses ruelles pavées pour une manifestation dédiée à la gourmandise ? 60 producteurs et artisans du goût franciliens viendront rencontrer les Parisiens souvent ignorants de ce patrimoine qu’on aurait tendance à ne prêter qu’aux terroirs lointains. Et pourtant, la France des fromages, celle des maraîchers, des éleveurs, agriculteurs, etc., bref la France charnelle et gourmande commence dès 48 CIGALE 29 la sortie du Périphérique, dans ces villages enfouis au milieu d’hectares de champs qu’on traverse d’un œil vague sur l’autoroute des vacances et des embouteillages. Grâce à ce rendez-vous organisé par le CERVIA (Centre Régional de Valorisation Agricole et Alimentaire de Paris Ile-de-France), la menthe poivrée de Milly, les coquelicots de Nemours, le sucre d’orge de Moret-sur-Loing, les sablés briards, la moutarde de Provins, les bières artisanales, les foies gras, le miel, truites et saumons fumés, etc., tous les produits possibles et inimaginables illustreront l’insoupçonnable richesse des ressources alimentaires et agricoles des « environs » de Paris. Comme nous le confie la Présidente du CERVIA, Madame Penez, assistée de Bénédicte HISTOIRE DE BOULANGER JACQUES MABILLE Dupont, cette fête gourmande est aussi une initiation sensorielle (autour des 100 fromages d’Île-de-France), ainsi qu’un « marché responsable » et un éveil à l’imagination des petits qui se rendront à un atelier « ludique ». Sans oublier un jeu-concours, avec à la clé la possibilité de remporter des spécialités régionales. Des saynètes pédagogiques sur le thème de l’alimentation et du patrimoine prendront place avec une troupe de comédiens. « Cette fête s’inscrit bien sûr dans notre stratégie, note-t-on au CERVIA. Il s’agit de promouvoir les produits régionaux auprès de 11 millions de Franciliens puisque l’Île-de-France, loin de se résumer à Paris, est une grande région rurale couverte aux trois quarts de terres agricoles et de forêts. Nous comptons 6 500 exploitations agricoles et 21 000 personnes composent le tissu familial agricole ainsi que 11 500 entreprises artisanales des métiers de bouche. » En fait, nous vivons sans le savoir dans la 4e région agroalimentaire de France. Ce qui justifie allègrement la démarche du CERVIA, et la participation à ses « happenings » bon enfant qui entretiendront, le temps d’un week-end, l’illusion que les vacances et leurs senteurs ne sont pas totalement révolues. Un artisan fait campagne propos recueillis par Arsène Corvec La participation des boulangers à la Fête du Patrimoine Gourmand est une excellente occasion de revenir sur la campagne de fond menée par le Président Jacques Mabille en ce domaine. Cigale : Concrètement comment va se dérouler votre participation ? Jacques Mabille : Nous allons disposer pour l’occasion des locaux de l’Ecole de la Boulangerie-Pâtisserie de Paris au 64, rue des Pirogues de Bercy où nous ferons des démonstrations et des réalisations. De plus, nous aurons 9 mètres d’exposition sur la place des Vins de France, pour la dégustation et la démonstration. Depuis toutes ces années où vous effectuez un travail de fond pour encourager les vocations dans les métiers de la boulangerie, avezvous l’impression d’un intérêt nouveau de la nouvelle génération ? C’est indéniable. Il y a au moins un élément déterminant : au mois de Juin, toutes les écoles de la région Parisienne étaient pleines pour cette rentrée de septembre. Cela, c’est le fruit de notre participation systématique à ces manifestations gastronomiques depuis des années ; c’est aussi lié à une communication qui assure les jeunes qu’avec un niveau 5, la boulangerie permet de belles réussites et offre l’opportunité d’être chef d’entreprise pourvu qu’on en ait l’envie. C’est un des rares domaines. On revient de loin ? C’est le moins qu’on puisse dire. Il n’y a pas si longtemps, nos métiers étaient considérés comme des voies de garage. Mais, crise oblige, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de sot métier. D’autant moins sot quand on sait que nous contribuons à la relance économique. C’est ce que nous essayons de faire comprendre aux divers gouvernements : les PME et les TPE sont des bassins d’emplois sécurisés, des viviers particulièrement dynamiques qui ne connaissent pas la crise. Au contraire ! Comment convaincre un jeune homme ou une jeune fille qu’on peut faire autre chose dans la vie qu’un troisième cycle en sociologie ? … En se rendant à notre stand lors de la Fête du Patrimoine Gourmand. CIGALE 29 49 SECRETS DE CHEF La recette de David Bonon Tartes aux fruits POUR 4 À 6 PERSONNES PRÉPARATION : 1 H >>> Pâte sucrée : 100 g de beurre • 100 g de sucre • 1 œuf • 200 g de farine • 3 g de levure chimique >>> Crème d’amandes : 50 g de beurre • 50 g de sucre • 1 œuf • 10 g de farine • 50 g de pâte d’amandes • 1 c. à s. de rhum >>> Crème pâtissière : 1/2 l de lait • 1 œuf • 120 g de sucre • 50 g de poudre à flan >>> Garniture : n’importe quels fruits de votre choix >>> Pâte sucrée : > Mélanger le beurre et le sucre. > Ajouter la farine et la levure en continuant à mélanger. > Ajouter l’œuf et continuer à mélanger jusqu’à ce que la pâte devienne assez cassante. > Mettre la pâte au frigidaire pendant 3 heures. >>> Crème d’amandes : > Mélanger tous les ingrédients. > Battre au fouet jusqu’à obtenir une crème légère et aérée. >>> Crème pâtissière : > Mélanger la moitié du sucre (60 g) et le lait, puis mettre l’ensemble à bouillir. 50 CIGALE 29 > Mélanger les 60 g de sucre restants, la poudre à flan et l’œuf en versant un peu du lait pour délayer. > Ajouter la préparation au lait dès que celui-ci bout puis remuer 5 minutes jusqu’à obtenir une préparation crémeuse. >>> Finalisation : > Foncer le moule avec la pâte sucrée. > Passer au four 10 à 15 minutes à 200°. > Laisser refroidir puis ajouter d’abord la crème d’amandes puis la crème pâtissière. >>> Astuce de présentation : > Poser sur le dessus de la tarte des morceaux de fruits frais. Kiwi, fraises, figues, framboises, raisins, orange : tout est permis !