CigaleMag n°29

Transcription

CigaleMag n°29
sommaire
8
ENQUÊTE
14
ART ET CULTURE
Faites votre marché sur le net
L’Annuaire de la SEMA, la bible des artisans
Théâtre et lecture
Les Artisanales de Chartres
20
SPORT
22
SECRETS DE NATURE
25
SECRETS DE VIGNE
26
RESTOS
29
LA CHRONIQUE D’ANNABELLE MILOT
32
SECRETS DE TENDANCE
34
ESCAPADE
44
S’ÉCHAPPER
48
HISTOIRE DE BOULANGER
50
SECRETS DE CHEFS
La base nautique de l’Île Monsieur
La recette de Cuisine.tv
La Fondation Brigitte Bardot agit
La fête des vendanges de Montmartre
Au Dernier Métro
Rencontre avec Gérard Jugnot
L’association Enfant Star & Match
Web tendance
À contre-tendance
Une nuit à Rungis
Garrigae Hotels & Resorts, la garrigue côté luxe
CERVIA : l’Île-de-France, région agricole
La tarte aux fruits de David Banon
Edito
r
hiffmache
BONS PLANS
par Françoise Lemoine
[email protected]
© N. Sc
4
LE MARCHÉ À VOTRE PORTE
R
entrée… Métro, boulot, dodo… Non, non
et non ! Retarder l’échéance ; refuser l’évidence ; rêver encore, rêver toujours… Rêver à ces
marchés de Provence qui sentaient bon le thym,
le romarin, le fenouil et la lavande ; rêver à ces
montagnes où somnolaient des vaches débonnaires ; rêver à ces jolis bateaux bleus ventrus, qui
regagnaient leur petit port breton dans la clarté
du jour naissant ; chargés de poissons luisants et
frétillants ; rêver et croire très fort qu’une bonne
fée providentielle prolongera les jours heureux
quelques semaines encore d’un coup de baguette
magique (de 1 euro à 1 euro vingt chez tous les
bons boulangers…). Et voilà qu’a force de l’espérer et de le vouloir, le miracle se produit. Mais
oui, dès maintenant et par un simple clic sur votre
ordinateur, des producteurs vous livrent chez vous
ou à votre bureau, au plus profond des villes, des
paniers colorés remplis de produits frais fleurant
bon la campagne : des fruits, des légumes, du
fromage, de la viande… Tout comme là-bas, tout
ce qui vous régalait pendant vos vacances est déposé devant votre porte. Et la bonne fée a même
concocté une autre surprise : conscients des horaires contraignants des citadins, maraîchers et
éleveurs ont décidé de leur proposer ces mêmes
paniers garnis sur leur trajet domicile-travail, et
notamment sur le quai des gares. Plus besoin de
se rendre à Rungis à l’aube pour profiter des produits frais et des bonnes affaires, c’est Rungis qui
vient à vous ! Génial ! Nous vous détaillons tout
cela dans ce numéro de rentrée, afin que celle-ci
vous soit la plus douce possible.
Vous voulez nous faire part de vos bons plans, vos coups de cœur, vous voulez voir apparaître une nouvelle rubrique,
nous envoyer votre témoignage pour illustrer un dossier ?
Écrivez-nous à : [email protected]
Direction, administration, rédaction : 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43 – Directrice de la Rédaction : Françoise Lemoine : [email protected] – Rédacteur
en chef : Christian Rol : [email protected] – Directrice artistique : Sighild Blanc : [email protected] - Service photo : Nicolas Schiffmacher :
[email protected] – Ont collaboré à ce numéro : Jildas Mahé, Arsène Corvec, Florence Lagarde, Annabelle Milot, Sabine Corvec, Alexis Sainte
Marie – Service publicité : Alexandre Parmentier - 01 45 05 19 43 - [email protected] – Directeur de la publication : Sighild Blanc :
[email protected]. Cigale est édité par la société Taliesin 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43. SARL au capital de 10 000 €. Imprimé en France.
En couverture : © N. Schiffmacher
BONS PLANS
par Jildas Mahé
RENTRÉE TENDANCE BRITISH
Cet automne sera tendance British et c’est tant
mieux ! L’English Touch sera partout dans la mode,
les bijoux, la déco, les meubles et la vaisselle…
Alors pour tous les inconditionnels, et ils sont
nombreux, nous vous proposons déjà de flâner du
côté du XVIe arrondissement et de passer la porte du
British Shop, institution reconnue pour sa vaisselle
anglaise en faïence et en porcelaine ainsi qu’en
art de la table. Pour la vaisselle « so british » vous
retrouverez les fabricants anglais les plus prestigieux
tels que Wedgwood, Johnson Brothers, Royal
Doulton… et des petits fabricants très novateurs
pour les mugs comme Bridgwater…, les théières et
les services typiquement anglais. Sur le site Internet
de la boutique, outre la vaisselle, pour les petites
faims et le tea time, un rayon « épicerie fine » pour
des cookies, des confitures, marmelades et du thé.
To be on time, vous trouverez des Pendules aux
représentations et aux couleurs très bucoliques :
Coquelicot, Horses, Jardin de Soleil, Les Marguerites
et bien d’autres. À noter aussi des tasses à déjeuner
absolument craquantes signées Roy Kirkham. Et pour
les fans, une collection d’articles dédiée aux Beatles.
Alors si vous avez envie de changement ou rendre
votre maison de campagne plus cosy et British Style,
précipitez-vous !
2, rue François Ponsard - XVIe - Tél. 01 45 25 86 92
www.britishshop.fr - [email protected]
DEMANDEZ LA TABLE DU MARQUIS
Ce restaurant gastronomique est ravissant à
l’extérieur comme à l’intérieur. Son chef, Dominique
Naulin, périgourdin de naissance, qui a travaillé
au sein de Relais & Châteaux en France et en
Angleterre vous invite à goûter les spécialités de sa
région comme les Croustillants gascons, le Papiton
de canard au foie gras, sa grande assiette périgourdine, ses Quenelles de roquefort au cognac, raisins
et noix (oui c’est un dessert !) et bien d’autres
suggestions à la carte. Et Il est si doux d’entendre
dire que les plats peuvent varier en fonction des
marchés. Une belle carte de vins de vignerons
indépendants et des digestifs de Dordogne ou
des environs vous sera proposée. Ce restaurant a
vraiment tout pour plaire !
La Table du Marquis - 3, rue Beccaria - XIIe
M° Gare de Lyon ou Reuilly-Diderot
Tél. 01 43 41 56 77 - www.latabledumarquis.fr
4 CIGALE 29
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La photo, témoin
de notre histoire
Au cœur du superbe Passage Verdeau se trouve la charmante boutique
d’Antiquités de Photos Verdeau rassemblant un véritable trésor de
photographies anciennes, images rares ou de collection. Tous les thèmes sont
ici présents l’Afrique, l’Amérique, Paris, le Genre Humain, le Nu, des Paysages
divers, des curiosités, des photos classées par photographes et bien d’autres !
La Maison Verdeau pour ces raretés artistiques vous propose des prix très
abordables. Ce serait dommage de s’en priver d’autant plus que nous sommes
tous des amateurs de photographies et des collectionneurs potentiels ! Et que
dire du passage Verdeau ? Que c’est un très bel écrin de Paris édifié en 1847
dont il serait dommage de se priver. À découvrir ou à redécouvrir !
Antiquités Photo Verdeau - 14 Passage Verdeau - IXe - Tél. 01 47 70 51 91
[email protected] - www.verdeau.com (vente en ligne aussi).
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19€
Coiffure à prix
décoiffants
Que cachent ces prix défiant toute concurrence ? Des étudiants-coiffeurs ? Non,
des équipes de professionnels sont bien à la tâche, formées régulièrement et
d’une efficacité redoutable. Des produits de soin bas de gamme ! Non, L’Oréal
et Kérastase sont en première place. Alors une liste d’attente pour obtenir un
rendez-vous ? Même pas, plusieurs salons sont ouverts dans tout Paris (330
salons au total en France) – avec des horaires larges et sans interruption !
Alors Tchip c’est vraiment un bon plan ! Oui, pour que la coiffure ne soit plus
un privilège. Par ailleurs, si cela vous intéresse, Tchip recherche des modèles
féminins âgés de 18 à 30 ans, mesurant entre 1,65 m et 1,78 m pour ses
campagnes publicitaires et ses shows coiffure rémunérés.
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« A man
on the moon »
Jusqu’au 20 septembre. Le Palais de Tokyo célèbre les 40 ans du premier
pas de l’homme sur la Lune à travers une exposition exceptionnelle qui met à
votre disposition plus de 600 tirages originaux totalement inédits pris par les
astronautes des missions Mercury, Gemini et Apollo. Par ailleurs, des installations
et animations vous transporteront dans cet univers passionnant. C’est un retour
dans le temps qui, pour beaucoup, éveillera bien d’autres souvenirs aussi…
13, avenue du Président Wilson - XVIe - M° Iéna - Tél. 01 47 23 54 01
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pâ tis si er s
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Une pâtisserie
dédiée à Saint Michel
Entre le 21 et le 29 septembre, inutile de réaliser des desserts. Il suffit
de pousser la porte de votre artisan pâtissier et de demander une Reine
Capucine. Ce gâteau au parfum de noix de coco avec une fine note de
cassis, réalisé par Christophe Michalak, chef pâtissier au Plaza Athénée, est
proposé pour célébrer Saint Michel, saint-patron des pâtissiers de France.
www.patisserie-artisanale.com
BONS PLANS
JOURNÉES DU PATRIMOINE
À l’occasion des journées européennes du patrimoine
qui se dérouleront les 19 et 20 septembre, de nombreux
spectacles et concerts sont prévus à Paris et en Île de
France. Ainsi, un concert de chansons catalanes est
proposé à l’intérieur de la Chapelle Expiatoire samedi
à 15 heures (29, rue Pasquier VIIIe.). Des danses du
XVIIIe siècle, dirigées par la chorégraphe Nelly Quette
sont présentées au Domaine national de Jossigny (77)
les samedi et dimanche à 14 heures À la Basilique
de Saint-Denis, des concerts de jazz et de musique
ancienne sont prévus les samedi et dimanche aprèsmidi. Au château de Vincennes, l’Atelier « Instruments
de musique du Moyen Âge » présentera des sculptures
sur béton cellulaire. Au Musée de la musique du XIXe
arrondissement récemment rénové on pourra découvrir
des instruments allant du XVIIe au XXe siècle. Enfin, à
Poissy on assistera à la Villa Savoye à des lectures de
poèmes de Le Corbusier par les jeunes comédiens du
Conservatoire de la ville.
Basilique de Saint-Denis : 1, rue de la Légion
d’Honneur - 93200 Saint-Denis
Château de Vincennes : Avenue de Paris - 94300
Vincennes - Renseignements et réservation
conseillée : 01 43 65 29 82.
Cité de la musique, Musée de la musique :
221, avenue Jean-Jaurès - 75019 Paris
www.cite-musique.fr - tél 01 44 84 44 84
Château de Jossigny : 1, rue de Tournan - 77600
Jossigny - www.jossigny.monuments-nationaux.
fr - Renseignements et réservation : 01 60 05 24 43
Villa Savoye : 82 rue de Villiers - 78300 Poissy
- Renseignements et réservation : 01 39 65 01 06 [email protected]
À Boulogne-Billancourt, les journées du patrimoine
permettront de découvrir le Musée des Années 30 et
les ateliers d’artistes construits pendant l’entre-deuxguerres par des architectes prestigieux, mais aussi
le « Chalet des Grisons », chalet suisse construit
par l’entreprise Kuoni à l’occasion de l’exposition
universelle de Paris en 1878. Ces bâtiments seront
présentés au cours d’un parcours ludique le dimanche
après-midi, 20 septembre. Ce jour-là une visite
gratuite des berges en bateau est également prévue à
14 h 30, 16 heures ou 17 h 30. On peut réserver dans la
limite des places disponibles à partir du 9 septembre
au 202, Bd Jean-Jaurés à Boulogne-Billancourt.
http://www.boulognebillancourt.com/cms/images/
pdf/Brochures/journee_patrimoine.pdf
6 CIGALE 29
&
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sp or t
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Un baptême d’équitation
à la journée du cheval
Après le succès de l’édition 2008 qui a rassemblé 10 000 personnes au Haras
de Jardy, « La Journée du Cheval » est de retour dimanche 20 septembre.
Organisée par le Comité Départemental d’Équitation en partenariat avec le
Conseil général des Hauts-de-Seine, le 1er centre équestre de France ouvre
ses portes de 9h à 18h à l’occasion de cette nouvelle édition consacrée au
cheval sous toutes ses formes. Au programme : sport hippique, démonstrations
équestres, animations, découvertes des métiers du cheval… Cette journée est
l’occasion idéale de mettre le pied à l’étrier : baptêmes à poney et à cheval sont
proposés aux petits comme aux plus grands. Au programme également : Polo,
Horse-Ball, Pony-Games, Attelage et longues rênes, Voltige, etc.
Boulevard de Jardy 92430 Marnes-la-Coquette. www.hauts-de-seine.net
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Conduire malin
avec votre iPhone
Accessible depuis un iPhone ou un iPod Touch, Paris Trafic facilite la vie
des Franciliens, et visiteurs occasionnels de la région parisienne. Ce logiciel
fournit des informations graphiques et chiffrées précises et en temps réel
sur le trafic routier et l’état des voiries. Doté de six cartes géographiques
couvrant dans le détail tout le territoire francilien, Paris Trafic va bien au-delà
du service fourni par le réseau Sytadin, sur lequel il s’appuie. Composé de
644 points de contrôle, il propose notamment des données très précises
sur la fluidité du trafic, les bouchons et ralentissements, les travaux, les
axes fermés, les accidents et la position actuelle du voyageur.
Paris Trafic est disponible sur iTunes à un prix de 0,79 euros. Les mises à jour sont
assurées gratuitement et de manière illimitée
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29€
Un dîner
sur la Seine
Le bateau « Paris en seine » propose jusqu’au 4 novembre des croisières d’une
heure sur la Seine, en dégustant un menu à 29 € (plat, dessert et boisson non
alcoolisée) ou 35 € avec deux verres de Bordeaux. Des prix étonnamment
sages par rapport à la concurrence. Champagne et d’autres plats à la carte sont
également proposés. Chaque lundi, à 18 heures, on embarque ainsi pour une
virée d’une heure au pont Saint-Michel, sur l’Île de la Cité.
www.paris-en-seine.com
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1800€
Un banc à votre nom
au Jardin des Plantes
Le Jardin des Plantes renouvelle son mobilier. L’affaire serait banale si, pour
y parvenir, il n’y avait pas une méthode de financement originale. Depuis
le 7 septembre, le grand public est invité à devenir le parrain d ‘un des 255
nouveaux bancs du jardin et de la ménagerie de cette institution qui borde
le Muséum d’histoire naturelle. Coût : 1 800 € pour un banc simple, 3 600 €
pour un double. En échange, une plaque portant le nom du parrain y sera
apposée. Rien n’empêche de se mettre à plusieurs pour parrainer un banc.
Renseignements : [email protected]
BONS PLANS
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À vos marques,
prêts, courez !
À partir du 12 septembre, un
programme gratuit de remise
en forme est proposé dans neuf
parcs des Hauts de Seine, sous
la responsabilité d’une équipe
d’éducateurs spécialisés. Un public
de tout âge et de tout niveau peut y
participer, à condition de présenter un
certificat médical. Avec Parcs Courons
les Hauts de Seine, chacun apprend à
courir efficacement et à son rythme.
Des exercices d’assouplissement et
des conseils d’hygiène alimentaire
pour améliorer sa pratique sportive
sont également dispensés. Les
animateurs attendent le public sous
le panneau de DÉPART qui se trouve
sur chaque site, à 10 heures tous
les samedis de l’année, notamment
à Colombes, Marnes-la-Coquette,
Suresnes, Sceaux, St Cloud, Suresnes,
Issy les Moulineaux…
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MesBonnesAdresses.com, un
nouveau site Internet permet aux
commerçants traditionnels de
relayer en temps réels leurs offres,
bons plans, bons de réduction,
mais aussi de publier des annonces
classées.Fort du principe que
plus de 60% des internautes
(Médiamétrie) consultent internet
avant de se déplacer en magasin
et que 72% d’entre eux (TNO)
souhaitent trouver de bonnes
affaires sur le net, les créateurs
du site ont développé une plateforme dédiée aux opérations
commerciales locales, pour le
bonheur des commerçants et des
internautes. MesBonnesAdresses.
com permet aussi aux
commerçants de vendre en ligne
leurs articles. Le site renseigne
également sur les informations
utiles du magasin : adresse, plan
d’accès, heures d’ouvertures,
services disponibles.
www.mesbonnesadresses.com
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L
Initiation au vin
à la cave Bernard Magrez
e vin est à la mode, l’œnologie est tendance : à défaut d’être la meilleure,
sans doute est-ce une bonne raison de s’y intéresser !
Tous les jeudis, de 19 h 30 à 22 h 30, la Cave Bernard Magrez se transforme en
atelier d’initiation à l’œnologie. Entouré de bouteilles, dans la belle cave aux
grands panneaux de bois foncé, vous goûterez cinq vins, un blanc puis quatre
rouges. Le jeu consistera à déchiffrer petit à petit les parfums que contient le
verre à l’aide de petits ramequins témoins, trente au total – quinze salés, quinze
sucrés. On flaire, on goûte ; on passe du ramequin au verre et du verre au
ramequin – jusqu’à la révélation.
« On met en avant la sensation plus que le côté technique. Il s’agit d’une
dégustation, pas d’un cours doctoral », précise Gilles Mouligneaux, animateur
de ces ateliers. « Les gens qui viennent à la Cave ont envie de décompresser,
de prendre le temps. » D’autant plus que ces ateliers, qui ne rassemblent
volontairement guère plus d’une dizaine de personnes, mettent également
l’accent sur la convivialité. Avec les vins, on vous servira des plateaux de
fromages, du saucisson… Et à chaque fois, parmi les cinq vins que vous
goûterez, il y aura un grand cru Magrez : Château Pape Clément (Grand Cru
classé de Graves), Château La Tour Carnet (Grand Cru classé 1855 - Haut
Médoc), Château Fombrauge (St Emilion Grand Cru) ou Château Les Grands
Chênes (Cru Bourgeois du Médoc).
Voilà qui devrait bientôt vous permettre de citer doctement, lors d’un dîner, Les
Tontons Flingueurs entre deux gorgés : « Je lui trouve un goût de pomme ! »
Cave Bernard Magrez - 43, rue Saint Augustin (angle Avenue de l’Opéra) - IIe - 01 49 24 03 11
Atelier « Initiation » : tous les jeudis de 19 h 30 à 22 h 30 - 45 €
liv ra is on
45€
Du vin et du foie gras
à 4 heures du matin
Les noctambules surfant d’appartement en appartement ont tous connu ce moment de
désespoir : les frigos sont vides et les ventres sont creux. Depuis peu la solution existe,
tout près, à 30 minutes… Sans bouger. Nemo, lancé en 2005 et ciblant une clientèle
parisienne active, vous livre à domicile en pleine nuit jusqu’à 6h ce qu’un traiteur peut
offrir de mieux : à la carte : foie gras maison, plats chauds, macarons, crèmes glacées ou
en menus : du menu sandwich au menu caviar, of course ! Côtés flacons, que des dives
surprises avec des bouteilles au nom sonnant comme un tour du monde. Vu que les
fondateurs ont pensé à toutes les situations. Même les plus sensibles, vous pourrez vous
faire pardonner en rentrant chez vous à 6h un bouquet de roses à la main !
www.nemo-paris.com
liv re
13€
256 pages
d’histoires drôles
Chaque année sortent de nombreux livres de blagues, tous prétendument meilleur que
tous les précédents et généralement estampillés – en toute modestie – livre le plus drôle
du monde… Cela explique la réticence, la défiance qui peut saisir le lecteur devant la
compilation d’André Forestier C’est pour rire. À tort, car cette fois, voilà un livre qui est
tout ce qu’il prétend être : une suite d’histoires drôles vraiment drôles et de jeux de mots
convaincants. À lire au hasard des pages (une dizaine par soir pendant un mois nous semble
une bonne posologie) pour se vider un peu la tête et rire franchement 256 fois.
C’est pour rire - André Forestier - Éditions Le Cherche Midi - collection « Sens de l’humour »
CIGALE 29 7
ENQUÊTE
R LE WEB
SU
FAIRE SON MARCHÉ
© Philf - Fotolia.com
Les fruits
du net
Manger bien, sain et fin c’est possible.
De plus sans se ruiner. Les paniers frais,
bio ou non, ne sont plus l’apanage des
bobos. Un clic sur Internet et légumes
et fruits à peine cueillis sont livrés à
domicile, au bureau ou vous attendent
sur le quai de gare. Le hic : plus de
demande que d’offre.
F
inis tomates, carottes et fromages insipides pour Irena, domiciliée à Malakoff
(Hauts de Seine) et mère d’un enfant de neuf ans. Il y a quatre ans,
la jeune femme a créé un Groupement d’Intérêt Economique (GIE),
composé de petits producteurs
normands, qui chaque mois livrent
leurs produits de saison dans treize
lieux de région parisienne. Les
8 CIGALE 29
par Françoise Lemoine
consommateurs, regroupés en association, passent leur commande
sur Internet et la récupèrent, qui à
Malakoff pour seize familles, qui
au Val-de-Bièvre pour vingt-cinq
autres, qui à Arcueil pour trente
d’entre elles. Montant des commandes mensuelles : entre 1 600
et 1 900 € pour une quinzaine de
familles. Elles sont quatre cents à
bénéficier de ce système et la liste
d’attente ne cesse de s’allonger.
Quand la livraison arrive, chacun
retrousse ses manches : « À Malakoff, on entasse tout dans ma cuisine », s’amuse Irena qui reconnaît
une démarche plus politique que
bio : « Quitte à se nourrir autant
faire œuvre de citoyenneté pour
défendre les paysans. De plus, on
joint l’utile à l’agréable : les produits sont excellents. » Selon Irena,
ce système a sauvé deux paysans
normands : « Si nous n’avions pas
créé de GIE et de vente en direct,
ils n’auraient pas survécu ».
L’ASSIETTE
AUX COULEURS
DE LA SAISON
Les locavores, nom barbare pour
évoquer des babas qui refusent
ENQUÊTE
Pas étonnant donc d’avoir à attendre entre six mois et un an pour
obtenir un panier frais : « Les maraîchers franciliens assurent moins
de 10 % de la demande », reconnaît
Antoine Lebel.
À PORTÉE DE TRAIN
Dommage, car ce principe fait
tâche d’huile. Métro, boulot, dodo,
les Franciliens n’ont pas de temps
à perdre. Des producteurs viennent donc livrer leurs paniers de
fruits et légumes au bureau, mais
également sur les quais de la gare.
L’an dernier, la SNCF a mis en
place ce service dans une douzaine
de gares d’Île-de-France. Une opération menée conjointement par
Transilien SNCF (2) et la Chambre
Interdépartementale d’Agriculture d’Île-de-France : « C’est un
producteur différent qui assure ce
service dans les gares et fixe luimême le jour de sa présence », précise Pascale Plumet, responsable
de la communication à la SNCF
transilienne. Une fois par semaine,
entre 16h30 et 19h30, les usagers
peuvent donc s’approvisionner en
produits fraîchement cueillis par
les maraîchers et arboriculteurs de
la région. Des paniers pour 2 (11 €)
ou 4 personnes (16 €) sont proposés. « Si on veut rajouter des œufs
ou des jus de fruits frais, on peut
les commander à l’avance, ajoute
Pascale Plumet. Pour inspirer la
ménagère, les producteurs glissent des recettes dans le panier ».
L’achat peut être ponctuel mais on
peut aussi prendre un abonnement
mensuel avec un tarif préférentiel.
Tout le monde y trouve donc son
© Nathalie Dulex - Fotolia.com
d’ingurgiter des produits cultivés au-delà de 160 kilomètres de
leur domicile, sont également des
adeptes de ce système. Membres
pour beaucoup de l’Association
pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP), ils s’abonnent à un panier hebdomadaire
de produits de saison. Le principe
est simple : l’association soutient
un producteur francilien et lui
garantit des débouchés et revenus
décents grâce à une commande
chaque semaine. L’AMAP (1)
compte environ 120 groupes de
consommateurs, mais là encore, le
système est victime de son succès :
il faut patienter. À Paris, la liste
d’attente est estimée à plusieurs
milliers de personnes. Revers de
la médaille, il arrive qu’en hiver,
on ne mange que des blettes ou
des choux. Il faut aimer. Et adieu
fraises à Noël et tomates en février.
On ne peut pas tout avoir.
L’autosuffisance n’est pas pour
demain. En Île-de-France les
578 000 ha agricoles ne peuvent
nourrir 12 millions de consommateurs et 40 millions de touristes :
« Jusqu’à la fin du XIXe siècle, de
nombreuses exploitations maraîchères et arboricoles se trouvaient
à la périphérie de la capitale »
explique Antoine Lebel, chef du
pôle alimentaire et de nutrition à
la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Alimentation et
de l’Agriculture en Île-de-France
(DRIAAF). « L’urbanisation repousse cette ceinture verte de plus
en plus loin. Chaque année le
nombre d’exploitations agricoles
diminue parce que l’industrie et
la plateforme logistique consomment beaucoup de surfaces. Déjà
sous le Second Empire, l’autosuffisance n’était pas possible, alors
aujourd’hui ! »
CIGALE 29 9
ENQUÊTE
compte : les producteurs qui sont
assurés d’une vente directe et les
familles qui, à moindres frais, font
le plein de vitamines, sans avoir à
courir. Le succès est tel (15 000 paniers vendus l’an dernier entre mai
et novembre) que la SNCF compte
élargir ce principe et couvrir
trente-deux gares d’ici peu. Meaux,
Gagny, Melun, La Plaine St Denis,
Villepinte et d’autres encore vont
bénéficier de ce système.
Toutes les initiatives sont bonnes à
prendre. Et il y en a pour toutes les
bourses. Ainsi le site « Le haut du
panier » (3) créé il y a quatre ans
par Gilles Lopez, propose de livrer
à domicile des paniers de différentes tailles composés de fruits, légumes, fromages et viande selon le
choix du client. Là c’est plus cher :
il faut compter entre 38 et 58 €.
Tous les légumes viennent de Carrières-sur-Seine, une exploitation
de 28 hectares appartenant à Joël
Thiébault, une figure des marchés
du XVIe arrondissement, qui fournit également tous les grands restaurants parisiens : « Tous les pro-
duits sont de saison, précise Gilles
Lopez. Pour cette raison, on proposera des tomates uniquement entre
juillet et septembre. Ce n’est pas
grave : nos clients cherchent avant
tout la qualité. Nous livrons donc
des fruits originaires du parc régional du Vexin et du pain provenant
de Jean-Luc Poujaurain, une star
de la boulangerie ». Entre dix et
cent paniers sont livrés chaque semaine aussi bien à Paris que dans
la région Ouest comme Le Pecq,
Issy-les-Moulineaux ou encore
Le Vésinet.
EN PROVINCE AUSSI
Dans le cadre du commerce équitable et afin de développer l’agriculture locale, la province a également adopté ce système : « Nous
ne pouvons pas vivre que du tourisme, affirme Alexis Fiorucci, qui
a lancé en 2001 le www.panierpaysan.com (4) à l’Isle-sur-la-Sorgue
(Vaucluse), après avoir passé sept
ans dans un grand groupe agroalimentaire. L’agriculture est un
maillon de la chaîne économique
locale. Ce système permet de faire
un focus sur des petits producteurs
Alexis Fiorucci, responsable de www.panierpaysan.com.
10 CIGALE 29
la BILLETTERIE DE
est un service de vente, de réservation et de suivi personnalisé pour l’ensemble
des spectacles programmés à l’Olympia. Vous aussi, adoptez la sérénité !
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29, boulevard des Capucines - Paris 9e
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ENQUÊTE
qui proposent uniquement des produits de saison ». Chaque semaine,
le panier garni est donc une surprise. Il peut être composé de fruits
et légumes mais aussi de viande,
poisson et produits laitiers. L’idée
est de proposer de véritables repas
à une famille pour la semaine. Pour
inspirer la maîtresse de maison, là
aussi des idées de recettes sont
glissées à l’intérieur du panier. Un
clic sur Internet suffit pour passer
commande et on choisit de recevoir
ses provisions à son domicile ou au
bureau. Les prix de 72 € à 92 €
varient en fonction de la composition du panier. Lieux de livraison ?
Bien sûr le Vaucluse, mais aussi la
grande boucle du Rhône et depuis
un an, Paris : « Un grand nombre
de nos agriculteurs se rendent régulièrement dans la capitale. Nous
avons donc décidé de fournir
également les Parisiens », ajoute
Alexis Fiorucci. Avec un fichier de
cinq mille clients et une centaine de
livraisons par semaine, le concept a
12 CIGALE 29
fait ses preuves. www.panierpaysan.com existe également dans la
Drôme, l’Ardèche et l’Isère avec
bien sûr des producteurs locaux de
ces régions.
PARIS-SUR-MER
Selon le même principe, des fruits
de mer aussi peuvent être livrés à
domicile. Amarré à Paris, près de la
rue de Rivoli, « Allo fruits de mer »
(5) propose depuis décembre dernier
de beaux plateaux à des prix défiant
toute concurrence. En cas d’urgence
on peut être livré dans l’heure, mais
le mieux est de passer commande le
matin pour le soir, voire 24 heures
auparavant, ce qui permettra de bénéficier d’une réduction : « C’est la
folie de prétendre livrer dans l’heure
à Paris. Avec la circulation on n’est
jamais sûr d’assurer, constate Stéphane Kuntz, le nouvel associé d’Allo Fruits de Mer. » Pour une somme
très abordable de 25 € vous pouvez
avoir un plateau composé d’une
araignée, de quatre langoustines,
six huîtres et quelques palourdes,
praires, crevettes grises, bigorneaux
et bulots. Idéal pour un tête-à-tête
en amoureux, surtout que pour seulement 10 € de plus on peut s’offrir
un homard à la place du crabe. Ces
prix tirés au plus juste sont possibles
parce que le patron Alain Cadet,
avec lequel Stéphane Kuntz vient de
s’associer, dispose de sa propre flotte
en Bretagne et assure lui-même le
transport. L’an dernier il avait déjà
lancé l’opération à Guingamp (22).
Le succès l’a incité à poser ses casiers à Paris. Il a bien fait. Aux dernières fêtes de fin d’année il a assuré
soixante plateaux par jour. En ce
moment les temps sont plus durs et
il doit revoir la voilure. Au début, en
bon provincial, il pensait livrer Paris
et les Yvelines en une heure… Les
huîtres s’en retournent encore dans
leur coquille…
(1) AMAP - tél : 01 45 23 42 19
www.amap-idf.org
(2) www.transilien.com
(3) www.lehautdupanier.com
(4) www.panierpaysan.com
(5) Cadet Marée - 22 rue des Bourdonnais
- Ier - tél : 01 42 21 02 25 ou 0820 209 50
www.allofruitsdemer
ART & CULTURE
T
MISSION FLORIMON
Théâtre
Un agent secret
à la Renaissance
par Alexis Sainte Marie
A
deptes des anachronismes de Kaamelot, cette pièce est pour vous… Après le succès du
Tour du monde en 80 jours au Café de la Gare, Sébastien Azzopardi et Sacha Danino n’allaient pas s’arrêter en si bon chemin ! Ils se sont donc remis immédiatement au travail pour pondre Mission Florimont
Florimont, une
pièce à l’humour déjanté, autoproclamée « premier spectacle issu de l’agriculture biologique ». En 1534, François Ier tente
désespérément de conclure un traité avec l’Empire ottoman. Problème : tous les négociateurs à qui il a confié cette mission
ont été capturés puis exécutés par la féroce soldatesque de Charles Quint. Florimont de La Courneuve n’est pas le meilleur
agent du roi – mais c’est le seul qui reste. Le voici donc embarqué incognito pour Constantinople. Au péril de la vie des autres,
ce jeune prof de lettres banlieusard va devoir déjouer les innombrables pièges dressés par ses machiavéliques ennemis…
Pendant une heure et demie, Mission Florimont joue allègrement du contraste entre culture moderne et costumes d’époque.
Cela pourrait devenir lassant si les références, jeux de mots et autres vannes n’étaient pas
ALE si efficaces. Et si toute cette joyeuse logorrhée n’était pas servie par des acteurs aussi
IG
C
N
A
L
P
BON
énergiques : Sébastien Castro, Julie Victor, Guillaume Bouchède, Erwan Greignou et Olivier
S POUR 2
10 INVITATION
di,
Solivères se mettent en quatre pour faire rire leur public. Aucun doute : ça fonctionne.
valables le mar
di
Théâtre Tristan Bernard - 64, rue du Rocher - VIIIe - 01 45 22 08 40
jeudi et vendre
45 05 19 43 ! Du mardi au samedi à 21 heures - matinée le samedi à 18 heures
01
AU
ER
GN
À GA
APITAINE TIC
DU C
Théâtre LES VIVACITÉS
L’amour du tac au tac
par Alexis Sainte Marie
C
’est une pièce de Labiche montée pour la première fois en 1862 et… plus jamais jouée depuis !
Première et compréhensible appréhension : cette pièce est-elle mauvaise ? Non, absolument
pas. On s’explique même difficilement ce maigre succès de l’époque – car pour qui aime Labiche et
ses vaudevilles rondement menés, Les Vivacités du Capitaine Tic sera une découverte très agréable.
Après de glorieuses campagnes en Afrique, le Capitaine Tic quitte l’armée et retrouve Lucile, sa ravissante cousine. Le coup de foudre est immédiat. Sauf que la belle est courtisée par le sinistre Monsieur
Magis, un scientifique austère, candidat de Monsieur Desambois, le tuteur de la jeune femme… Dans
cette pièce, deux mentalités s’affrontent : le positivisme du XIXe siècle, froid jusqu’à la caricature – et l’armée, impétueuse
et spontanée. D’un côté, Monsieur Magis qui parle d’amour à la façon des médecins du Malade Imaginaire – de l’autre,
le Capitaine Tic et ce que le titre nomme pudiquement ses « vivacités ». Avec cette pièce oubliée, Freddy Viau prouve une
nouvelle fois son talent de metteur en scène : ses Vivacités du Capitaine Tic sont d’une efficacité comique redoutable. Il
remet ainsi au goût du jour un propos qui pourrait sembler un peu daté… Mais après tout, pourquoi ne pas porter aux nues
l’armée face à la science – si c’est bien fait ! Car sous la direction de leur metteur en scène, les acteurs se prennent si
parfaitement au jeu que le public ne peut que se laisser emporter par ce tourIGALE
BON PLAN C S POUR 2
billon de rebondissements fantaisistes et de personnages tous plus attachants
10 INVITATION
onibles)
les uns que les autres – Régis Chaussard, en tuteur obséquieux et tyrannique, est
des places disp
(dans la limite
43 !
19
05
45
particulièrement réjouissant.
01
À GAGNER AU
Théâtre Essaïon - 6, rue Pierre au Lard - IVe - 01 42 78 46 42
Du mercredi au samedi à 21 h 30
14 CIGALE 29
ART & CULTURE
L’annuaire
de l’excellence
Les professionnels des métiers d’art
s’affichent désormais dans un Annuaire
officiel en version papier, véritable bible
de l’excellence française à destination
du public.
6
00 pages recensant plus de
2 000 professionnels des métiers d’art triés sur le volet,
voilà sommairement comment se
présente cet Annuaire voulu par la
16 CIGALE 29
par Christian Rol
SEMA et les divers Ministères et
Chambres de Commerce concernés.
D’Est en Ouest et du Nord au Sud,
tout ce que la France compte d’artisans d’art est concentré dans cette
« bible » dont un signe ne trompe pas :
ses sous-titrages en anglais. Ce n’est
pas là une concession à quelque mode
saugrenue mais la prise en compte de
cette mondialisation – par le haut, une
fois n’est pas coutume – qui permet
aux étrangers d’accéder directement
à l’élite mondiale de l’artisanat, l’un
de ces domaines d’activité et de créativité dont la France peut légitimement
s’enorgueillir. Et ce n’est pas un vain
© A. Détienne
AGEMENT
SOCIÉTÉ D’ENCOUR (SEMA)
AUX MÉTIERS D’ART
ART & CULTURE
© Seb
mot lorsqu’on sait que la vocation de
la SEMA est de valoriser les métiers
d’art français en France et à l’international, d’informer sur ces métiers et de
les promouvoir afin de maintenir vivante la tradition d’excellence, et souvent leur unicité, forgée au cours des
siècles. En parcourant cet annuaire, la
modernité et la patine se croisent dans
un grand brassage d’activités répondant à des intitulés désuets, et parfois
méconnus de nos services. Ciriers,
charrons, poêliers ou parcheminiers
préservent jalousement leur mystère
alors même que des esthètes du VIIe
arrondissement, des petits retraités du
Gard ou des collectionneurs de Rome
ou Singapour savent exactement de
quoi il retourne. Et qui saura dire ce
qu’est un glypticien, un dinandier ou
un veloutier ? Mais qu’on se rassure,
des artisans moins « confidentiels »
assurent l’accessibilité de cet ouvrage
à tout un chacun pourvu que le souci
de la perfection soit au cœur des préoccupations du client et du prestataire. Hervé Novelli, Secrétaire d’Etat
chargé du Commerce, de l’Artisanat,
des Petites et Moyennes Entreprises,
du Tourisme, des Services et de la
Consommation, signe une préface en
forme de profession de foi, complétée
par celle du président de la SEMA,
Pierre Chevalier, qui laisse peu de
place à la moindre équivoque : cet annuaire est la vitrine de la France et de
ses régions, le bottin nullement mondain mais résolument aristocratique
(dans son acception initiale, c’est-àdire le règne des meilleurs) du savoirfaire made in France. Ce n’est évidemment pas en ces termes fort peu à la
mode que se conjugue le concept mais
c’est ainsi que les amoureux de la belle
ouvrage l’interpréteront assurément.
© SEMA - DR
Commander l’annuaire à la SEMA :
Viaduc des Arts, 23 avenue Daumesnil,
XIIe - Tél : 01 55 78 85 85
www.annuaire-metiersdart.com
CIGALE 29 17
ART & CULTURE
LES ARTISANALES
DE CHARTRES
© DR
Un week-end
artisan
Du 9 au 12 octobre,
l’artisanat français
vous donne rendezvous à une petite
heure de Paris. À
ne pas manquer !
L
e Salon National de l’Artisanat se tient à Chartres une
fois par an. Sa version 2009
se déclinera en cinq univers – et
18 CIGALE 29
par Alexis Sainte Marie
avec plus de 500 exposants et 150
métiers présentés démonstration à
l’appui, le moins qu’on puisse dire,
c’est que tout le monde sera là…
Que l’on torde dès à présent le cou à
une idée reçue : Chartres est à trois
quarts d’heure de Paris – et à Chartres,
la France de l’Artisanat n’attend que
vous. Trois quarts d’heure plus tard,
vous voici donc aux Artisanales pour
la journée… Si certains salons peu-
vent parfois sembler un peu hermétiques au dilettante, les Artisanales ne
sont pas de ceux-là. Bien au contraire,
leur but affiché est non seulement de
fêter l’artisanat sous toutes ses formes,
mais aussi de ne laisser pour compte
aucun membre de la famille.
Les Artisanales se diviseront cette
année en cinq thèmes : bâtiment,
développement durable, saveurs,
déco-mode et imprimerie. Pour
chacun de ses thèmes, les artisans
présenteront leur métier en se livrant à des démonstrations pratiques. Les peintres réaliseront des
fresques, les paysagistes des jardins, les cuisiniers des plats… On
flânera donc avec intérêt dans les
allées du salon, s’arrêtant ici ou là
pour admirer le travail en cours.
L’artisanat, c’est bien entendu l’histoire d’un savoir-faire qui a traversé les générations. Rien d’étonnant
donc à ce que le salon fasse la part
belle à certains métiers particulièrement traditionnels. On songe ici
à l’espace livre, qui vous révélera
les dessous de la fabrication des
beaux livres – tout en vous permettant de rencontrer Moebius, le célèbre dessinateur de BD, en séance
de dédicace tout le week-end.
Car l’artisanat, c’est aussi une créativité en perpétuelle évolution. La
mode et ses tendances ne lui sont
pas étrangères : un espace entier des
Artisanales y sera consacré. La créativité de l’artisanat s’exprime aussi
dans le constant renouvellement des
techniques. Prenez la maçonnerie :
dans notre époque fascinée par le
développement durable et le gain
d’énergie, on comprendra aisément
que l’artisanat suive le mouvement.
Cette année, le Côté Bâtiment mettra
donc en avant tout ce qui a trait aux
matériaux écologiques sur le thème
« la rénovation dans une logique de
performance énergétique ». Maisons
à ossature bois, panneaux solaires : si
vous avez des travaux à faire, le Côté
Bâtiment est pour vous…
Côté Saveurs, il y en aura pour tous
les goûts. Le chef Meilleur Ouvrier
de France Fabrice Prochasson
animera – entre autres goûteuses
prouesses – un des nombreux ateliers des Artisanales proposés aux
enfants. Son thème, cette année :
le chocolat… Voilà qui attirera
sans aucun doute l’attention des
petits autant que la gourmandise
des grands ! Hélas, hélas : le programme cacaoté de Fabrice Porchasson à base de sucettes, bonbons
et autres friandises s’adresse exclusivement aux plus jeunes…
Que les parents se consolent néanmoins : ils ne seront pas en reste.
Côté Saveurs toujours, des boulangers, des pâtissiers, des bouchers
et charcutiers, bref des cuisiniers
mettront leur talent à votre service
pour vous faire découvrir leurs
meilleures recettes. Grande nouveauté cette année, des barmen se
joindront à la partie…
Et puisqu’on parle de gastronomie, comment faire l’impasse sur le
concours qui aura lieu les samedi et
dimanche, tout entier réservé au pâté
en croûte ? Avis aux amateurs…
Du 9 au 12 octobre à Chartrexpo
Les parents admirent les différents 28000 Chartres
stands. Les enfants, de leur côté, Vendredi 9 : 12 h à 22 h
sont occupés à droite à gauche. Sur Samedi 10 et dimanche 11 : 10 h à 20 h
le stand de la ville de Chartres par Lundi 12 : 10 h à 18 h
exemple, où des archéologues leur Renseignements : 02 37 91 57 09
[email protected]
feront découvrir Autricum, l’an- Entrée : 7 E - gratuit pour les moins de 16 ans
cêtre de la ville actuelle.
À l’époque gallo-romaine, Autricum était la
capitale du territoire des
Carnutes, dont les forêts
accueillaient les réunions
druidiques.
Reste les jeunes : la dernière casquette des Artisanales les concerne : il
s’agit de leur présenter
les innombrables possibilités d’avenir qu’offre
l’artisanat, soit près de
750 formations pour des
secteurs qui recrutent
à tours de bras. En ces
IGALE
périodes de rentrée scoBON PLAN C DE CE MAGAZINE,
ON
TI
!
laire, il y a là de quoi faire des
SUR PRÉSENTA
ÉE GRATUITE
NTE = 1 ENTR
vocations…
1 ENTRÉE PAYA
CIGALE 29 19
© DR
© DR
ART & CULTURE
SPORT
L’Île
NAUTISME
Monsieur
entre en Seine
Inutile d’aller bien loin pour mettre les voiles. À Sèvres,
l’Île Monsieur attend les amateurs de canoë-kayak,
d’aviron et de navigation de plaisance. Attend est un
bien grand mot, car les clubs de Boulogne, Sèvres, Issyles-Moulineaux, Ville d’Avray et Chaville qui proposent
ces activités, refusent du monde.
par Françoise Lemoine
Photos : Nicolas Schiffmacher
D
epuis leur installation fin
2007 dans ces structures en
bois montées sur pilotis autour d’un parc de verdure et conçues
sur le principe du développement
durable et du patrimoine végétal,
l’ACBB, l’Arc de Seine, le Billancourt
Athlétic Club et le Val de Seine Nau20 CIGALE 29
SPORT
tique ont augmenté leur fréquentation de près de 40 %, selon Eric Bachoffer, directeur d’exploitation. Pas
surprenant, ce cadre de 7,5 hectares
qui fait face au parc de Saint Cloud et
descend en pente douce vers la Seine,
est particulièrement agréable. Même
si on n’a pas le pied marin, on peut y
faire du vélo sur le chemin de halage,
du beach volley sur une « plaine sableuse », apprendre à se retourner en
kayak dans le bassin d’esquimautage
ou faire des huit pour apprendre les
mouvements de base.
DE LA NAVIGATION
À LA CONSTRUCTION
On peut même visiter les hangars
où jonques, bateaux à vapeur, sandalos (gondole vénitienne) sont en
construction ou en restauration.
Ne pas hésiter à discuter avec tous
ces passionnés, comme Richard
Winckler, responsable de l’aviron de
tradition et de la section construction
aviron vénitien, composée de vingtcinq membres. Photographe publicitaire, il se consacre aujourd’hui
entièrement à son hobby : « Avec six
élèves de Strat Collège à Sèvres, une
école de design industriel, nous montons un voilier arrivé en kit. Nous
formerons ensuite un équipage avec
deux d’entre eux ». De même pour
le bateau à vapeur qui a appartenu
à la brigade fluviale à la fin du XIXe,
aujourd’hui en restauration. Richard
Winckler compte naviguer avec sur
les rivières et les canaux, voire en mer.
Ce ne sont pas des paroles en l’air, le
dernier week-end d’août, il a participé à un rassemblement de voiliers et
de bateaux à vapeur sur l’Erdre.
EMBARCATIONS
EXOTIQUES
Au bout du hangar, Henri-Pierre
Lequément, un autre passionné nous
montre sa Tonck, un bateau khmer
en bambou : « On rame debout, ce
n’est pas du tout stable et très dangereux. Le bateau ne coule pas, il flotte.
Je fais surtout cela pour rigoler »,
lance goguenard cet architecte de
Ville d’Avray, qui a monté l’association « Eau Cambodge » pour réaliser
des puits dans les villages khmers.
En fait chacun peut venir ici avec
son bateau sous le bras et le restaurer,
selon, bien sûr, les places disponibles.
C’est dans cette ambiance sympathique que se retrouvent à la base
nautique de doux rêveurs aux parcours atypiques, mais aussi la Société nationale de sauvetage en mer
(SNSM) et les scouts marins.
La preuve qu’à l’Île Monsieur, chacun peut trouver son compte. On
peut même y louer des salles pour
des réceptions.
BAIGNADE INTERDITE
Bref, tout semble possible. Sauf une
chose, se baigner dans la Seine, strictement interdit, à moins d’y tomber
inopinément…
Vous pourrez vous rendre compte
par vous-même, en assistant le 20 septembre à une journée aviron en famille.
Dès 7 heures, deux cents équipages de
rameurs licenciés parcourront 30 km
de l’Île Saint-Louis à Sèvres en passant
par la cathédrale Notre-Dame.
Pour tout renseignement : 01 48 75 79 10
ou sur le site www.aviron-iledefrance.fr
Métro Pont de Sèvres - Tramway T2
www.Ilemonsieur.fr
CIGALE 29 21
SECRETS DE NATURE
La
recette de
La côte de bœuf au barbecue
>>> 1 côte de bœuf de 1,2 kg • 1 botte de thym frais • 1 botte
de romarin • 8 gousses d’ail • fleur de sel • poivre mignonette
Pour la marinade : 4 gousses d’ail • 1 c. à thé de grains de
poivre • 1 c. à thé de graines de cumin • 1 feuille de laurier •
1/2 c. à thé de sel • 2 c.s de paprika • 2 c. à thé de poivre de
Cayenne • 1/4 de tasse d’huile d’olive extra • 1/4 de tasse de
vin rouge • 1/4 de tasse de vinaigre de vin rouge
> À l’aide d’un couteau, ciselez la viande à différents endroits.
> Lavez bien le thym frais ainsi que le romarin, puis hachez le
tout au couteau grossièrement. Ajoutez l’huile, le sel et le poivre
mignonette.
POUR 4 PERSONNES
PRÉPARATION : 1H + 30 MIN
CUISSON : 30 MIN
de bien retirer l’huile dans un premier temps car on l’utilisera pour
arroser la viande en cours de cuisson.
> Ajoutez l’ail autour et les retourner régulièrement.
> Laissez cuire la viande 20 à 30 minutes en la retournant
régulièrement.
> Astuce du chef : il faut mettre une grande quantité de gros sel
sur la viande pendant la cuisson car la viande grillée ne prend que
le sel dont elle a besoin !
> Laissez reposer la viande au terme de la cuisson au moins 30
minuntes dans un aluminium.
> Découpez et servez avec une sauce de votre choix.
> La marinade de la côte de bœuf : dans un mortier, réunissez
les gousses d’ail, grains de poivre, graines de cumin, feuille de
laurier, sel, paprika et le poivre de Cayenne.
> Ecrasez-les bien.
> Incorporez l’huile d’olive en un mince filet.
> Versez dans un bol et incorporez le vin rouge et le vinaigre de
> Mélangez bien.
> Laissez la viande à l’extérieur mariner 1 heure.
> Préparez le barbecue et faites cuire la viande en prenant soin
présenté par
Éric Léautey
© Cuisine.TV
« Tout pour réussir
votre Barbecue Party »
22 CIGALE 29
Il aura suffi d’un brin de soleil
pour que les chefs de Cuisine.tv
partagent leur plaisir du grill… Et
tout est bon : viandes, poissons,
entrées, desserts, fruits et légumes,
© Cuisine.TV
vin rouge.
marinades exotiques et astuces de
cuisson traditionnelles, sauces aux
épices venues du monde entier pour
épater la galerie, salades, tartines et
boissons…
Comment choisir son combustible ?
Ses ustensiles ? Des recettes
créatives et des idées déco ? Quel
vin pour quel mets ?
La Brigade des chefs de Cuisine.tv
partage tous ses secrets pour un
barbecue réussi !
SECRETS DE NATURE
© DR
29, rue Vineuse - 75116 Paris
01 45 05 14 60
www.fondationbrigittebardot.fr
UNE BELLE HISTOIRE
Snoopy,
le petit cheval aveugle
En juin 2009, la Fondation reçoit un
appel du centre équestre UCPA de
Saint-Léger en Yvelines. Le centre doit
fermer ses portes et une solution doit
être trouvée pour tous les chevaux qui
doivent être placés. Tous les animaux
avaient trouvé de nouveaux centres
d’accueil, tous sauf un : Snoopy…
S
noopy est un joli cheval
blanc, d’une vingtaine d’années, d’une grande gentillesse, malheureusement atteint de
cécité depuis plusieurs mois.
En raison de son handicap, il a besoin
de beaucoup d’attentions et de conditions de vie adaptées, or les propositions d’accueil reçues pour Snoopy
sont inexistantes et le directeur du
centre équestre ne sait plus que faire.
En apprenant les difficultés que
rencontrait ce centre équestre, qui,
faute de placement commençait, à
contrecœur, à envisager d’envoyer
Snoopy à la boucherie, la Fondation
Brigitte Bardot s’est vite proposée
de le reprendre et de lui offrir un
environnement et une retraite paisibles dans son refuge de la Mare
Auzou, situé dans l’Eure. Le sort
de ce petit cheval était donc scellé
et une nouvelle et agréable vie l’attendait. Restait à organiser le trans-
port jusqu’au refuge. Le directeur
du centre équestre a décidé de s’en
charger, et le jour dit, tout s’est très
bien déroulé, Snoopy montant sans
problème dans le camion, avec un
peu d’aide car il ne voyait plus rien.
Le départ de Snoopy et son accueil
par la Fondation Brigitte Bardot ont
touché un bon nombre de petits cavaliers qui avaient l’habitude de s’occuper de lui au centre équestre. Les
enfants se sont alors cotisés et ont
réussi à récolter 110 euros. Le directeur du centre a lui aussi fait un don
de 300 euros fait au nom de l’UCPA
ce qui permettra à la Fondation
d’acheter des dizaines de kilos de
carottes pour Snoopy ! Aujourd’hui
Snoopy a la vie sauve et il est l’objet
de toute l’attention de la part du personnel de la Mare Auzou et ce sont
les autres chevaux qui le guident
dans son nouvel environnement.
D’ici peu, Snoopy rejoindra deux
autres chevaux aveugles du refuge,
et il terminera sa vie paisiblement,
entouré de soins et d’affection.
Malheureusement, des centaines de
chevaux de centres équestres n’ont
pas cette chance et finissent trop
souvent à l’abattoir après des années
de bons et loyaux services. Des chevaux de courses ou de trot pas assez
performants ou vieillissants suivent
le même chemin. Pourquoi ? Parce
qu’en France, on mange encore les
chevaux comme les Asiatiques mangent les chiens ! Ensemble, mettons
un terme à l’hippophagie.
CIGALE 29 23
SECRETS DE VIGNE
UN PEU D’HISTOIRE
Quand Paris
était un vignoble
Dans le magma bétonophile dont se pare
souvent notre horizon francilien, il est
parfois anachronique de se retrouver dans
une « allée des vignes », une « impasse du
vieux pressoir » ou une « rue vineuse ».
Ces appellations viticoles, qui troublent
notre ordonnancement urbain, rappellent
que Paris et sa région furent, dans les
siècles passés, une terre de vin au même
titre que le Bordelais ou la Bourgogne.
T
out commença à l’époque
lutécienne. Touche sensuelle et élégante des orgies
gallo-romaines, le vin était déjà un
phénomène culturel. De Pierrefitte à Montmorency, de Suresnes
à Montmartre, chaque butte ensoleillée s’illuminait d’un vignoble,
véritable autel au dieu Bacchus.
Au Moyen Âge, la viticulture devint l’apanage plus austère des
monastères. Ils instruisirent un
commerce lucratif et donnèrent
au vin parisien une réputation qui
dépassa les frontières du royaume
24 CIGALE 29
de France. Il s’exportait dans tout
le nord de l’Europe, chez des peuplades pas encore converties à la
petite bière.
Ce succès œnologique ne se démentira pas tout au long des cépages de
l’Histoire de France.
En 1577, les bourgeois – gros propriétaires de vigne – imposèrent,
dans Paris, leur vin chichiteux aux
amateurs de la dive bouteille. À
l’extérieur des murs se développèrent alors des cabarets populaires,
ancêtres de nos bars à vin, où l’on
s’encanaillait autour du guinguet,
un petit vin frais et paillard. Tout
naturellement, ces établissements
deviendront des Guinguettes.
Au XIXe siècle, le chemin de fer entraîna une arrivée massive de vins
de Touraine et de Bourgogne. La
production francilienne commença
à tanguer. L’épidémie de phylloxéra
de 1879 sonna le glas fatal aux aspirations viticoles de l’Île-de-France.
Mais, loin de l’allégorie du béton
triomphant du cep, Montmartre
garda son âme vineuse. Des Trois
Baudets à la Pomponnette, du
Lapin Agile à la Mère Catherine,
la résistance à la tentation aquaphile s’organisa. Et, en 1933, 2000
pieds de vigne refleurirent sur les
flancs de la butte. Le vin francilien
irrigua à nouveau les veines hédonistes du peuple montmartrois.
Depuis, la confrérie du Clos Montmartre veille au salut de ces grappes.
Elle organise chaque année, à l’occasion des vendanges, des agapes
bachiques d’un bon tonneau.
Cette année la fête des vendanges
se déroulera du 7 au 11 octobre.
© N. Schiffmacher
par Jean Lapoujade
SECRETS DE VIGNE
ES
FÊTE DES VENDANG
par Jildas Mahé
Montmartre fête le vin
18e Arr t
DU 7 AU 11
OCTOBRE
Paris fêtera du 7 au 11 octobre 2009, la
76e édition de la Fête des Vendanges de
Montmartre. Cette fête unique à Paris, est un
grand rendez-vous culturel populaire, qui a attiré
fete des
vendanges
de montmartr
e
2009
ici on chante !
MONTMARTRE
LES TROIS
en 2008 près de 350 000 personnes.
Concerts, bals, défilé...
en hommage à
jacques canet
ti
le fondateur de cette salle
www.fetedesvendangesdemontmartre.com
C
ette année, les vendanges
seront placées sous les patronages du parrain Charles
Aznavour, amoureux de Montmartre
qui n’est pas étranger au retour sous
les spotlights de la mythique salle
des Trois Baudets, et de la marraine
Anaïs, fascinée par ses aînées locales
telles Marie Dubas, ou Mistinguett.
Parmi une série d’animations qui
tiendront en haleine les amoureux
du goût, du vin et de la fête sans prise
de tête (9 expositions, 2 concerts-événements, 3 bals, un feu d’artifice en
musique, des apéros découverte, le
Grand Défilé, le Parcours du Goût
sur la Butte Montmartre, le Parcours
Mercredi 7 octobre :
14 h 30 : Bal des P’tits Poulbots,
Mairie du XVIIIe
Vendredi 9 octobre :
09 h 00 : Visites des vignes
18 h 30 : Apéros découverte
Bars et lieux du XVIIIe
mythique
www.fetedes
vendangesdem
du Vin Blanc à la Goutte d’Or, la
fête des enfants) nous avons retenu
quelques événements que vous pourrez compléter en vous rendant sur le
site des vendanges de Montmartre :
Jeudi 8 octobre :
20 h 30 : Soirée découverte
aux Trois Baudets
FÊTE
BA
chanson,UD
slam, ET
rap, rock
S
ontmartre.co
m
Samedi 10 octobre :
09 h 30 : Défilé du Ban
des Vendanges, Place du Calvaire
Dimanche 11 octobre :
10 h 00 : Visites des vignes
16 h 30 : Concert
Merci Monsieur Canetti
Seul – vrai – bémol à cette fête du
goût, l’École du goût (justement).
Proposée dans le jardin Saint Pierre,
l’organisation n’a pas résisté aux sirènes des « généreux sponsors » et
cette animation interactive est parrainée par des partenaires officiels qu’on
ne pensait pas voir dans Paris un jour :
METRO Cash & Carry France.
LA COMMANDERIE TRE
DU CLOS MONTMAR
© N. Schiffmacher
Défilé
en grande tenue
Les samedi 10 et dimanche 11 octobre, pour la partie ban des vendanges, les Chevaliers et les Gentes Dames entoureront le Grand
Conseil de la Commanderie présent en grande tenue dans les vignes.
Ensuite, la confrèrie se déplacera pour assurer les chapîtres d’intronisation à 11h au Château d’eau, 9 bis, rue Norvins avant de participer
au défilé des vendanges rue Lepic. Le public est bienvenu... Et les plus
chanceux pourront peut-être touver une place au déjeuner-buffet.
www.commanderie-montmartre.com
CIGALE 29 25
RESTOS
AU DERNIER MÉTRO
Descendez
à la
bonne station
par Jildas Mahé
Photos : Nicolas Schiffmacher
Voilà maintenant 20 ans que les
épicuriens se retrouvent au restaurant
Le Dernier Métro. Situé entre les
stations Dupleix et Motte-Picquet, ce
lieu convivial est ouvert tous les jours
de 6 heures à 2 heures du matin.
A
nciennement tenu par des
Bretons de Saint Brieuc, le
restaurant a pris des cou-
26 CIGALE 29
leurs de pena avec l’arrivée de la famille Laffargue au début des années
60. Sans tomber dans un excessif
basco-centrisme, Jean, le fils de la famille né à Mauléon, maître des lieux
depuis plus de 15 ans, nous propose
chaque jour des trouvailles inspirées
de Rungis où il a ses habitudes matinales et ses vrais copains. Jean ne
manque jamais un service pour placer
une pointe pyrénéenne dans les produits frais et de saison qui viennent
composer des plats du jour abondants. C’est donc un Paris généreux et
authentique avec ses grandes gueules
et sa bonne chère que les clients et les
amis (on ne reconnaît plus les uns des
autres en quelques instants) viennent
rencontrer le temps d’un repas pour
les plus actifs et le temps d’une aprèsmidi pour les plus chanceux.
On ne s’étonnera donc pas que ce
restaurant à forte personnalité se soit
imposé comme un incontournable
pour ceux qui aiment voir remuer
Paris, toutes tribus confondues : amateurs de Before, une pinte d’Oldarki
en main (bière basque servie en pression), ovaliens addicts aux planches
au jambon de coche (jambon de truie
de montagne ayant 2 ans de séchage)
venus soutenir le Biarritz Olympique
les après-midi de matchs, célibataires
hypes en goguette une bouteille de
Pur Rosé posée négligemment sur la
table en signe de carte de visite, étudiants heureux de profiter des happy
hours jusqu’à 19h30, amoureux
tranquilles venus partager une côte
de bœuf à la plancha ou encore poissonniers, bouchers et autres piliers du
marché hebdomadaire consolés vers
15 heures de leurs réveils matinaux
par une tartine bistro au pain Moisan,
un confit de canard des landes ou un
parmentier de Boudin de Mauléon.
Parmi les secrets de Jean Laffargue
pour réunir autant de publics dans
une même journée, non seulement
l’ambiance à la Audiard, pas que
l’authenticité d’un patron ancien rugbyman dont la tolérance va jusqu’à
accueillir les supporters de l’Aviron
RESTOS
Bayonnais ou du racing Metro mais
aussi la décoration « bistrot » occupée
« façon star » par un colossal bar en
étain et qui se poursuit sur les murs
via une centaine de plaques publicitaires émaillées originales aux noms
qui fleurent bon un monde haut en
couleurs pourtant en voie de disparition : Chocolat Menier, Dubonnet,
sans oublier l’éternel Cinzano.
En gros, vous aurez compris que le
lieu nous a conquis. Pourquoi se priver de le dire ?
Au dernier métro
70, boulevard de Grenelle - XVe
M° Dupleix 01 45 75 01 23
CIGALE 29 27
LA CHRONIQUE D’ANNABELLE MILOT
RENCONTRE AVEC
J’ai une envie folle
et compulsive de
vous dire d’aller voir
le dernier film de
Gérard
Gérard Jugnot, Rose
& Noir. Une comédie
d’aventure burlesque
à aller voir en famille.
Rencontre.
Rose & Noir, quelle est la signification de ce titre ?
Rose & Noir, c’est le thème du film : la confrontation d’un
personnage très superficiel qui a voué sa vie à mettre un
peu de rose dans ses fanfreluches et qui va être confronté
à la noirceur la plus profonde de l’Inquisition espagnole.
Intégrisme, racisme, antisémitisme, homophobie : dans
Rose & Noir, vous abordez la question de l’intolérance…
Vous devez en avoir sacrement gros sur la patate ?
Face à l’intolérance, il n’y a pas d’autre solution que d’être
tous solidaires parce que nous sommes tous menacés. On est
toujours le Juif ou l’Arabe ou l’homo de quelqu’un… La
tolérance, ce n’est pas être d’accord : c’est accepter que l’autre
soit en désaccord avec vous. Rose & Noir est avant tout une
comédie. C’est vrai que lorsqu’on crée la situation d’un
homme qui va se mettre dans la gueule du loup on le charge
à mort. Le message n’est pas plus appuyé que l’était Rabbi
Jacob à son époque. Il faut se méfier de la comédie. Elle n’est
pas un fond, mais une forme. Moi, j’ai choisi de prendre le
tout et d’éclaircir la noirceur. Rose & Noir est un film qui
pose des questions et qui met en lumière des contradictions.
28 CIGALE 29
Vous êtes vous inspiré d’un couturier existant pour interpréter Saint Loup, votre personnage ?
La question a été : qu’est ce qui se passerait si Lagerfeld était
envoyé par Sarkozy pour aller faire une robe de mariée chez les
Talibans ? La réponse, c’est que ça exploserait de toutes parts,
et cela ne ferait rire personne parce que c’est un sujet brûlant.
D’où l’idée de transposer notre histoire à la Renaissance.
Pensez-vous que le cinéma peut rendre le monde meilleur ?
Au moment où l’on regarde le film oui… Après ?… Le
cinéma fait partie des choses qui font évoluer le monde.
Au début du film, on peut lire cette phrase de Guitry :
« Quand on interroge le passé, il répond présent »… Pour
vous, l’histoire est-elle un perpétuel recommencement ?
Oui, elle bégaye un peu. Il est désolant de se dire qu’il n’y
a pas eu dans l’histoire de l’humanité un seul jour sans
© D. Desrue
LA CHRONIQUE D’ANNABELLE MILOT
Jugnot
guerre. Effectivement, si on y regarde de plus près, depuis
la nuit des temps dans l’histoire comme dans la politique,
ça se résume souvent à « les ennemis de mes ennemis sont
mes amis ».
C’est votre douzième film. Un réalisateur préfère-t-il toujours son nouveau film ?
Bien sûr ! Entre autres
parce qu’on ne sait pas
comment il va être apprécié par le public, par
les personnes qui nous
ont aidés à le monter
et par la presse. Je ne
voudrais pas que les
journalistes boudent
leur plaisir en renonçant à voir Rose & Noir.
Un nouveau film, c’est un bateau tout neuf – et moi j’ai hâte
de le montrer et qu’il prenne la mer…
Vous dites que vous êtes très nostalgique de la période de
la troupe du Splendid, pourtant aucun d’entre eux ne figure dans le film. Pourquoi ?
Cela risquait de faire dériver le propos. À part Bernard Le
Coq, il y a très peu d’acteurs connus dans mon film. Ce sont
plus des acteurs en devenir. Avec la troupe du Splendid, on
se connaît tellement… Je sais que si j’appelais Josiane Balasko pour lui proposer un second rôle, elle me demanderait
immédiatement pourquoi je ne lui propose pas le premier !
Votre fils et votre compagne jouent dans le film. Vous êtes
en train d’écrire un long métrage pour Saïda Jawa et un
vrai rôle pour Arthur Jugnot. Pourquoi ce besoin d’aider
son prochain ? Que comptez-vous faire pour moi qui vais
rédiger un article de deux pages ?
(Rires) Je ne peux pas vous
répondre, on ne se connaît
pas assez ! (rires) Il se
trouve qu’Arthur est avant
tout un acteur formidable.
Quand il m’a dit qu’il voulait faire ce métier, j’ai eu
peur. Mais il a une telle en-
B Son coup de cœur parisien :
La baguette tradition de la boulangère Alexine
au 40 rue Lepic, XVIIIe.
actu
Ciné
Rose & Noir
de Gérard
vie, une telle frénésie
Jugnot avec
qu’il m’a très vite
Gérard Jugnot,
convaincu.
Saïda
Bernard Le
Jawa, elle, rayonne
Coq, Stéphane
d’intensité dans ses
Debac, Raphaël
personnages. J’ai eu
Boshart... Sortie le 14 octobre.
envie de mettre en
lumière leurs petits
plus que je connais bien car ils font partie de mes proches.
Attention, je ne suis pas Saint Gérard !... Je ne vais pas aller
faire tourner ma mère – même si elle le pourrait car c’est une
bonne actrice ! J’y trouve aussi mon intérêt. Évidemment je
leur fais un cadeau en leur offrant un rôle, mais ils m’ont
également fait cadeau de leur présence dans le film tout
comme Bernard Le Coq, Juan Diego, Patrick Haudecoeur,
Stéphane Debac, Assaad Bouad et tous les autres d’ailleurs…
Si vous deviez émettre une critique des plus objectives sur
votre film, qu’est-ce que ça serait ?
Il est peut-être un peu trop copieux parfois de par le mélange des genres et mon envie de dire plein de choses…
Mais je tiens à vous rassurer : tout cela ne vous empêchera
pas de passer un agréable moment…
COUP DE PROJECTEUR
Stéphane Debac
Dans Rose & Noir, le comédien Stéphane Debac (Modern Love, l’Affaire Villemin...) incarne Myosothis,
le “nez” de Pic Saint Loup.
Il est définitivement un acteur rare.
Discret, il impose avec force et originalité chaque rôle qu’il traverse.
On aura le plaisir de le retrouver
au printemps prochain dans un
premier long-métrage, réalisé par
Hugues et Sandra Martin, intitulé
Djinns, film fantastique se déroulant
pendant la guerre d’Algérie.
Gérard Jugnot : «C’est un acteur qui a un univers de comédie
qui lui appartient. Il a une vraie personnalité.».
CIGALE 29 29
LA CHRONIQUE D’ANNABELLE MILOT
CH
ENFANT STAR & MAT
Don d’humour
Cet été, à Juan-les-Pins,
s’est déroulée la 6e édition de
Photos : Yannick Seuret/
Alexandre Bol
l’événement caritatif d’Enfant
Star & Match, une association
mêlant spectacle et sport pour
recueillir des dons au profit des
enfants hospitalisés.
Tu es l’un des parrains d’Enfant Star et Match.
Quel est ton rôle au sein de l’association ?
PASCAL SELLEM : Mon rôle est un peu celui de chef d’orchestre. Je m’occupe notamment
d’organiser le gala des humoristes. Je suggère
des artistes pour la programmation, j’anime…
Les exhibitions publiques se font dans une
ambiance bon enfant, que ce soit le tournoi de
tennis, le tournoi de pétanque sous la pinède de
Juan-les-pins ou la soirée spectacle… Tout se
déroule dans la joie et la bonne humeur. Cette association offre du concret. Les artistes vont dans les hôpitaux, ils
offrent des cadeaux, on voit les enfants, on leur apporte un petit peu de chaleur et de bonheur… On sait pourquoi on vient.
Comment as-tu connu l’association ?
PIERRE MENES : Le président Fabrice Ravaux m’a
contacté via Facebook. J’ai accepté pour une question de
feeling. J’ai assez aimé sa manière discrète de m’aborder.
Parfois, les gens qui ont des associations, tu leur donnes la
main et il te bouffe le bras. Fabrice lui, il est très pudique.
Lorsque j’ai dit oui, il ne m’a
pas relancé tous les quinze jours
pour me harceler. Il a fait ça simplement. Et je ne suis pas déçu :
sa manifestation n’est ni cucul la
praloche, ni larmoyante. On fait
ce qu’on a à faire, le tout dans
un climat de détente.
30 CIGALE 29
As-tu également été contacté via
Facebook pour venir participer à
l’événement ?
EMMANUEL DE BRANTES :
Oui, Fabrice Ravaux m’a effectivement envoyé une invitation via
Facebook. Je me suis renseigné sur son profil, j’ai
vu qu’il s’occupait d’une association pour les enfants malades
dans le midi et que plusieurs personnes que je connaissais y
avaient déjà participé. Je l’ai accepté comme ami sur le virtuel. Il est venu à Paris pour me rencontrer et m’expliquer son
projet. J’ai trouvé que cette démarche était tellement normale
en valeur absolue, mais tellement rare en réalité que naturellement j’ai dit oui. Cela ne m’empêche pas d’être aussi membre
du conseil d’administration d’une autre association, Action
Innocence, qui lutte pour la préservation de l’innocence de
l’enfance sur Internet. Il y a un parallèle entre les deux associations : c’est bien sûr l’enfance. Si on est capable de s’impliquer
une fois, pourquoi pas deux…
Grâce à ton programme court
« Ouf le prof », tu es très populaire auprès des enfants,
est-ce pour cela que tu as décidé de soutenir Enfant Star
et Match ?
CARTOUCHE : Les enfants
aiment voir des gens de la
télé. Ils sont intimidés comme
nous mais ils sont contents de
nous voir. C’est Pascal Sellem qui m’a parlé en premier
d’Enfant Star et Match. Il m’a très vite convaincu de soutenir l’association. Depuis, comme lui, j’essaie de faire venir
un maximum de personnalités, de gens qui peuvent donner
un coup de main réel. Et j’ai également publié un calendrier
dont une partie des bénéfices va à l’association.
LA CHRONIQUE D’ANNABELLE MILOT
pour trouver une place dans les médias. Que mon visage soit
associé à Enfant star et match peut pousser les mécènes à se
dire : « Ok, il y a des retombées médiatiques, donc on donne
plus d’argent. »
Comment se passe la visite dans
les hôpitaux ?
PATRICK PRÉJEAN : Nous
sommes chargés de petits et
gros cadeaux que nous offrons
aux enfants. On leur dépose avec le plus beau
de nos sourires et les meilleures intentions du monde. Il est
question de leur faire passer un moment de gaieté, d’espoir, de drôlerie. On leur parle aussi beaucoup, notamment
de notre métier. Pour les petits, on se permet entre autres
de leur faire quelques imitations pour les faire rigoler…
Lorsqu’on y arrive, les yeux s’agrandissent et s’illuminent
et là on se dit « c’est gagné ».
Comment est née l’idée de
créer cette association ?
BARBARA ET FABRICE
RAVAUX (Président de l’association Enfant Star et Match) :
Nous possédons un club de
tennis et il y a six ans, nous
avons voulu organiser un
tournoi au profit des enfants
hospitalisés. Par un concours
de circonstances, nous nous sommes aperçus que nous avions
un ami proche dont la fille est atteinte de la mucoviscidose.
Elle est devenue par la suite l’ambassadrice de l’association et
on a continué en partie pour elle. On s’est aussi rendu compte
qu’il y avait une réelle nécessité à intervenir dans les hôpitaux,
car il faut savoir que tout ce qui est décoration et jeux pour
les enfants ne sont pas pris en charge par l’État. Le besoin est
permanent, les jeux sont utilisés puis abîmés, il faut les renouveler sans cesse. Pour l’instant on arrive à intervenir dans une
dizaine d’hôpitaux. Notre prochaine étape serait d’intervenir
dans deux hôpitaux de plus… Et donc aider le quotidien de
beaucoup plus d’enfants hospitalisés.
Quel est le but de ta présence ?
TOMER SISLEY : L’année
dernière, je me suis retrouvé à
faire un baby-foot avec un enfant qui avait huit ou neuf ans
et qui n’avait plus longtemps
à vivre. Je ne sais pas si ça lui
a servi à quelque chose de me
voir. En tout cas moi ça m’a
marqué. Les gamins ne me reconnaissent pas forcément, mais j’ai l’impression que par ma
notoriété, ma présence au sein de l’association est importante
• Rendez-vous à ne pas manquer : le gala des humoristes Enfant Star et Match au théâtre de Paris le 1er février 2010.
• Retrouvez toutes les informations sur l’association sur www.enfantstaretmatch.com et le disque Enfant Star et Match
interprété par Anthony Courtois sur www.anthonycourtois.com
Week-end en images
Tournoi
de pétanque
sous la pinède
de Juan-les-Pins.
SAMEDI - 12H
Visite auprès des enfants malades.
SAMEDI - 13H
Déjeuner.
SAMEDI - 15H-18H
VENDREDI SOIR - 20H30
nson au
Spectacle humour etdecha
n-les-Pins.
Jua
s
grè
Con
des
ais
Pal
Apéritif…
SAMEDI - 10H-12H
Tournoi de tennis
décideur/célébrités au tennis
la Roseraie Juan-les-Pins.
SAMEDI - 20H00
Dîner de Gala et vente
aux enchères
à l’hôtel Thalazur d’Antibes.
SAMEDI - 20H30
SECRETS DE TENDANCE
AUJOURD'HUI
SUR LE WEB
par Alexis Sainte Marie
LES BLOGS BD
Des bulles
sur la toile
par Alexis Sainte Marie
Asterix.com, tintin.com, achilletalon.fr,
lucky-luke.com – aucun doute : les héros
de nos vertes années aiment Internet – et
ils sont nombreux, les dessinateurs qui se
sont engouffrés dans la brèche…
LA PAROLE AUX
GRIBOUILLEURS…
L
es plus en vue, bien sûr, ce
sont les professionnels : Zep
par exemple, le créateur de
Titeuf, que l’on retrouve sur www.
zeporama.com – ou encore Boulet,
l’auteur de la série Raghnarok dont
le blog est célèbre dans le milieu (pas
si) fermé des internautes bédéphiles.
À qui ne connaîtrait pas son travail,
nous conseillons vivement d’y faire
un tour : www.bouletcorp.com.
Sur ces blogs, les auteurs déposent
des histoires non publiées qui trouvent là un public fidèle. Mais ils sont
surtout un prétexte aux fantaisies
en tout genre : sur celui de Zep par
exemple, on retrouvera le petit Titeuf croqué par tous les copains de
l’auteur. Geluck, Moebius, Bilal, le
grand Gotlib ou Larcenet se sont
32 CIGALE 29
prêtés au jeu. Larcenet, pour ceux
qui ne connaîtraient pas encore :
www.manularcenet.com.
ET AUX
GRIBOUILLEUSES !
Elle est belle, l’histoire de Pénélope
Jolicoeur (www.penelope-jolicoeur.
com)… Ce blog fit un tel carton que
sa jeune conceptrice est aujourd’hui
éditée chez Minerva. Dans une veine
similaire, on souhaite le même succès
aux « Madeleines de Maddy » (www.
lesmadeleinesdemady.com)…
Car c’est bien le grand plus d’Internet dès lors qu’il est question de
bédés : professionnels et amateurs
s’y croisent et s’y retrouvent. On
notera à ce sujet le Festiblog 2009,
« 5e festival des blogs bd & du webcomics » qui rassemblera les uns
et les autres les 26 et 27 septembre
prochains mais qu’on peut d’ores et
déjà retrouver sur le www.festivalblogs-bd.com.
DANS LES PAS
DES GRANDS…
Derrière cette cohorte de professionnels, reste le gros de la troupe : les
blogs amateurs. La liste serait trop longue, il vous faudra consulter le http://
blogsbd.fr pour faire votre choix…
Ajoutons pour finir que la mode des
blogs de bédés a récemment envahi les
bureaux de Cigale : depuis quelques
semaines, notre jeune directrice artistique s’est lancée dans l’aventure. Son
blog (http://sig-vs-miggins.over-blog.
com) tout beau tout neuf fait notre
fierté. Et nous espérons qu’il vous
plaira, parce qu’elle y travaille sur ses
heures de bureau…
À CONTRE-TENDANCE
APLUIE
Paris en moins
de deuche!
© DR
4 ROUES SOUS 1 PAR
par Armance Molès
et Alexis Sainte Marie
Ils conduisent
des 2 CV, ils sont
jeunes et ils sont
beaux : ce sont
les Parisiens. Du
genre de ceux qui
auraient pu plaire à
nos grand-mères…
L
e but de Florent Dargnies
lorsqu’il créa 4 roues sous
1 parapluie, c’était de faire
monter tout le monde dans ses 2 CV.
Image pétaradante de l’art de vivre
à la française, la célèbre voiture reprend du service…
SO FRENCH
Sur ses banquettes arrières, vous
trouverez donc aussi bien des Parisiens curieux de promenades originales que des touristes ravis de leur
balade (so french), avec chauffeur
(so french ), dans une voiture, reconnaissons-le… so strange !
4 roues sous 1 parapluie est l’opposé
des limousines qu’on voit défiler le
samedi soir avenue des ChampsÉlysées, carrosses XXL tout blancs
hérissés de néons et de vitres fumées.
Avec ses grandes fenêtres et son toit
décapotable, la deuche au contraire
est fière de ses courants d’air ! Voilà
qui pourrait poser un problème en
hiver : le chauffage n’est pas son
point fort – mais ce n’est pas parce
que le thermomètre descend qu’on
ne doit plus monter en 2 CV. Emmitouflé jusqu’aux oreilles sous une
grosse couverture, on profitera au
contraire d’une balade à la mode de
Russie… Ça n’était sans doute ni le
cas, ni le but en 1948, lorsqu’elle fut
pour la première fois mise en circulation – mais aujourd’hui, la deuche
pétille de romantisme : nombreux
sont ceux qui la choisissent pour
faire leur demande en mariage.
ABEILLES ET TAILLES
DE GUÊPE
À la trappe également le chauffeur
impassible en chemise blanche et
cravate sombre que les limousines
citées plus haut exile dix mètres devant ses passagers : être le conducteur d’une 2 CV, cela demande la
prestance d’un Titi parisien et la
gouaille d’un Gavroche en casquette. Il ne s’agit pas seulement de
connaître la ville comme sa poche
– ses dédales et ses rues éternellement encombrées… Encore faut-il
pouvoir en parler et faire découvrir
à son passager un peu de l’atmosphère qui fait de Paris… Paris !
Votre chauffeur a donc des histoires
plein la gâpette. Arrivé Place Vendôme, au numéro 13, il vous montrera un mètre étalon réalisé en
1796, à la demande de la Convention. Place de l’Opéra, il se retournera avec un air complice pour vous
parler des ruches installées sur le
toit du Palais Garnier, et de leurs
abeilles qui virevoltent au-dessus
des danseuses à taille de guêpe…
4 roues sous 1 parapluie
22, rue Bernard Dimey - XVIIIe
Tél : 0800 800 631
www.4roues-sous-1parapluie.com
CIGALE 29 33
ESCAPADE
nuit
ventre
France
HALLES DE RUNGIS
Une
dans le
de la
Quarante années après leur transfert
à Rungis, les anciennes Halles
de Paris n’ont rien perdu de leur
pouvoir d’attraction. Qualité, plaisir,
gastronomie et esprit de confrérie
règnent toujours et encore dans cette
enclave française ouverte sur le monde.
par Christian Rol
34 CIGALE 29
Photos : Nicolas Schiffmacher
ESCAPADE
RUNGIS - 03H00
Dans la nuit froide et blême d’une vaste zone industrielle éclairée au néon, à dix minutes de la Place d’Italie, le ballet
des semi-remorques a déjà commencé. Entre les hangars géants, une fourmilière d’hommes en blanc s’affaire déjà à
décharger les monstres de leur contenu devant l’œil éteint et cerné d’un commando spécial de Cigale qui doit à son
tour s’affubler de ces blouses imposées par les services d’hygiène… Est-ce donc là le pittoresque promis, le terreau
indestructible du goût, le prolongement naturel de l’esprit qui régnat huit siècles durant au cœur de Paris avant le
déménagement en 1969 du MIN (Marché d’Intérêt National) sur Rungis ? Eh bien oui. Le charme – bien que telle ne
soit pas la vocation de ce marché enseveli sous les chiffres, les statistiques, les palettes et les exigences de la mondialisation – opère dès les premiers instants passés au comptoir du restaurant La Marée qui jouxte une agence de voyage (!) et
une sorte de General Store à l’américaine où les professionnels trouveront tout ce que les amateurs jugeront ennuyeux.
LES GENS DE LA NUIT
À La Marée – ouvert 24/24 heures -, devant un demi à moitié
plein, un clone de John Wayne lit paisiblement Le Parisien. Alain
Marc, 70 ans et 90 kilos de muscles, s’est retiré depuis longtemps
de son activité de maraîcher en Région parisienne. « J’ai connu
les anciennes Halles de Paris, nous explique-t-il, les « forts » des
Halles, le folklore autour de Châtelet où tout le monde trinquait à
n’importe quelle heure de la nuit. Le déménagement à Rungis en
69 où j’ai continué de venir acheter ma marchandise a été plutôt
une bonne chose car il n’était plus possible de circuler dans Paris.
Et, pendant longtemps, et encore aujourd’hui, l’atmosphère chaleureuse est une marque de fabrique ; même si c’est plus « pro » et
moins « bohème » ». Mais que fait donc là ce colosse à peine entamé par la nuit ? « Je m’ennuie chez moi, alors je continue de venir
ici chaque nuit pour retrouver cette chaleur qu’on ne trouve pas
ailleurs ». Le personnage à la Blondin prouve, comme toute cette
foule laborieuse quoique bienveillante, que, à côté de la France
qui se lève tôt, il en est une autre qui ne se couche pas. Et, notamment, ces groupes de visiteurs qui, moyennant plusieurs dizaines
d’Euros, poussent la notion de tourisme jusqu’à Rungis pour découvrir cet univers totalement à part, pourvu d’un commissariat
– des millions d’Euros transitent chaque semaine –, d’un concessionnaire automobile, de banques et encore d’autres restaurants.
CIGALE 29 35
ESCAPADE
COQUILLAGES
ET CRUSTACÉS
En face de notre estaminet, le bâtiment de la marée, une sorte
de criée géante, accueille coquillages et crustacés, et tous les poissons imaginables. De beaux thons frais comme des gardons, des
espadons au bec effilé, des homards cossus, des langoustes, des
coquilles à peine débarquées du chalutier et des montagnes de
caisses isothermes mettent l’eau à la bouche. Mais pas autant que
cette belle et grande blonde qui promène d’immenses yeux verts
sur cet univers majoritairement masculin. Une sirène ? Presque.
Marie-Pierre Poubault est « poissonnier non sédentaire », c’està-dire qu’elle balade ses étals et son charme sur les marchés ; du
Berry au Limousin en passant par le Loir-et-Cher. « Je viens à
Rungis quand je ne trouve pas dans les ports de Bretagne ce que
je recherche. Et vice versa. Et puis, si je décide d’aller sur les ports
de ma région d’origine, en Charente-Maritime, la marchandise
ne sera pas plus fraîche qu’à Rungis mais, en revanche, elle sera
plus chère. Ce n’est pas paradoxal car ici, les grossistes se comptent par centaines, et la concurrence profite à tout le monde. Et,
vous l’aurez remarqué, je suis une femme, et sans doute cette
condition me favorise-t-elle un peu quant aux tarifs pratiqués
par les mandataires. » Surtout quand on sait qu’ici, aucun prix
n’est affiché, et se pratique à la tête du client. « Le prix qu’il me
fait éventuellement, il le fera payer à un autre dont la tête ne lui
revient pas ou avec qui le contact ne passe pas très bien. C’est
inégalitaire, c’est injuste mais c’est l’usage et cela n’empêche pas
que règne ici une belle ambiance ». Son de cloche plus nuancé
de l’autre côté du pupitre où officie Alain Mouradian, Directeur
Commercial d’Exploitation pour le groupe Atlantys, spécialistes
des coquilles Saint-Jacques de Basse-Normandie. « La loi interdit d’afficher les prix. Nous favorisons les gros clients fidèles, ce
qui est normal ; les beaux yeux de Marie-Pierre sont peut-être
36 CIGALE 29
ESCAPADE
un argument mais sûrement pas un critère
commercial. » Et le personnage s’y connaît.
« Je suis là depuis 36 ans et je dois dire que
l’ambiance est plus à l’individualisme. C’est
une question de génération. La crise n’arrange
rien. Et puis, dans les restaurants ici, les portions ne sont pas plus importantes qu’ailleurs
et c’est aussi cher. » Heureusement, notre
sympathique Cassandre continue d’aimer ses
produits. « Avec le temps, j’aime encore plus
les fruits de mer, et mon goût s’est affiné. Il
faut dire que nous avons ici la meilleure marchandise puisqu’elle est destinée aux bonnes
tables de la restauration. ». Malgré l’heure, davantage portée au café au lait/croissants, Alain
et ses coquilles ruisselantes n’ont guère de mal
à nous convaincre.
CIGALE 29 37
ESCAPADE
VOLAILLES AU BOUT DE LA NUIT
Rungis, c’est la France ; la réunion en un seul lieu de tous les produits du terroir (1 300
entreprises s’emploient à cette concentration de qualité) et de ceux qui aiment à penser
que la grande distribution et ses ersatz sont un accident. Nul, ici, ne nie l’intérêt financier
mais chacun s’accorde à partager les valeurs intemporelles liées au plus grand marché
du monde. Au pavillon de la volaille, la même bonne humeur et l’accueil chaleureux
des acheteurs et des grossistes évoquent quelque marché de province. À la soixantaine
passée, Serge Nicolas est volailler de père en fils depuis trois générations. « À l’époque
des Halles de Paris, on travaillait entre le Pont Neuf et la Samaritaine. On a un peu de
nostalgie, mais d’un point de vue pratique, le transfert à Rungis a été une bonne chose.
Moi, je fais les marchés en banlieue parisienne. Je viens tous les matins à 4H30 mais
aujourd’hui, je suis venu pour rien parce que le mandataire n’a pas ce que je cherche. »
Il faudra autre chose pour démoraliser notre volailler qui ne changerait sa place pour
rien au monde. « On vit à l’envers des autres – je me lève tôt mais ma journée s’achève
à 14H00 – mais c’est une existence que j’aime. Dure, vue de l’extérieur, mais très sympa.
Le pire, c’est qu’il y a du travail dans ce secteur mais la nouvelle génération ne veut pas
se lever et préfère des jobs en face d’un ordinateur plutôt que devant des poulets. »
38 CIGALE 29
Serge Nicolas,
volailler de père en fils.
ESCAPADE
POULETS AUX NORMES
PLUTÔT QU’AUX HORMONES
Suit une démonstration très technique pour repérer la volaille de qualité
face à l’élevage en batterie. Devant les canards à l’œil vitreux, les oies déplumées, les amis des animaux ont le cœur qui saigne mais les gourmets
ont les papilles salivantes ; malgré les réserves de Serge : « Les nouveaux
mandataires n’y connaissent plus rien (NDLA : les intéressés apprécieront) : ils vendent de la volaille qui a 4 jours mais moi je repère tout ça
au grain de peau ou à l’œil de la marchandise. D’ailleurs, même les vétérinaires, présents chaque jour, s’intéressent d’abord à la date limite de
consommation plutôt qu’à la fraîcheur de la volaille. Du coup, on peut se
prendre le bec parce qu’on veut faire baisser les prix. » Mais que chacun se
rassure, la chaîne du froid (glacial) et les critères drastiques sont observés
au doigt et à l’œil. « Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas, ajoute Serge.
À Rungis, on n’improvise pas et tout est contrôlé. Encore plus, depuis
les histoires de grippe aviaire et de vache folle. C’est une question économique mais pas seulement. Il y a la réputation et l’amour du produit. Moi,
si je vends un poulet limite à un client sur le marché, il ne reviendra pas.
C’est l’état d’esprit de tout le monde ici. » D’autant que du particulier à
l’Élysée, en passant par les restaurants, les collectivités locales, etc., aucune
assiette exigeante n’échappe à Rungis, vitrine des terroirs, rampe de lancement de nouveaux produits, régulateur de la concurrence, et meilleur
garant de la préservation des milliers de petits marchés et de petits commerces que les grandes surfaces n’ont pas encore fait disparaître.
CIGALE 29 39
ESCAPADE
VEAUX, VACHES, COCHONS
De la volaille aux « carnés », il n’y a qu’un pas. Certains, comme tel reporter du journal québécois Le Devoir, feront les fines bouches et les coquettes devant cet amoncellement de barbaque, ces quartiers pendus aux
crochets comme des sacs de boxe et ces décapitations bovines. Une réaction contraire peut se produire et mettre en appétit – ce fut notre cas – surtout à la vue de ces côtes de bœuf épaisses et tendres comme des oreillers,
à déguster – même à 5h30 heures du matin – au restaurant Saint-Hubert,
en compagnie de nombreux mandataires et d’acheteurs réunis sous l’uniforme blanc. L’ambiance évoque peut-être celle du « meat market » de
Chicago ou d’un film en noir et blanc scénarisé par un Titi génial. En tout
cas, elle semble unique, sans manière aucune mais sans folklore artificiel
où l’on se fond avec aisance pourvu qu’on se sente issu de l’un des terroirs
représentés ici. Quelque bon vin coule déjà, ainsi que les milliers d’Euros
(3 000 par mois pour les plus jeunes qui commencent à Rungis). Avis aux
40 CIGALE 29
ESCAPADE
amateurs : l’entrecôte Charolaise annoncée, servie avec l’aligot auvergnat n’a pas d’égal. Et tant pis si, au final,
c’était une viande autrichienne. Rien d’extravagant dans cette provenance ainsi que nous l’explique Yannick
Leaute, directeur commercial chez Eurodis, après avoir été acheteur pour les collectivités locales et la restauration. « L’effet vache folle en 1996 et 2000 n’a pas eu de répercussions heureuses comme vous vous en doutez.
Mais nous sommes en train de reprendre des parts de marché aux grandes surfaces. Nous vendons 850 tonnes
de viande par mois à la boucherie traditionnelle et aux grossistes qui, tous, ont compris que le rapport/qualité
prix ne se situait pas là où ils le pensaient. Quant aux viandes étrangères, elles composent une large partie de nos
produits : les viandes irlandaises, hollandaises, italiennes ou anglaises alimentent les grossistes en restauration.
Mais la boucherie traditionnelle, elle, demeure franco-française. » Ouf ! Et quid de la vie personnelle de ces noctambules professionnels ? « La boucherie est traditionnellement un métier de lève-tôt. C’est même de plus en
plus tôt grâce – ou à cause – des patrons de restaurants parisiens qui n’ont plus de personnel et qui doivent tout
faire : le ravitaillement, la cuisine, la comptabilité, le service, etc. ». Et notre accueillant interlocuteur de se féliciter d’un retour de la viande dans le cœur et l’estomac des Français qui, ajoutons-le, feraient bien de renvoyer les
nutritionnistes à leurs chères études. Non, le vin et la viande ne sont pas mauvais pour la santé !
CIGALE 29 41
ESCAPADE
FRUITS ET LÉGUMES
Les aiguilles du temps vident peu à peu Rungis en même
temps que l’aube pointe. Les chiffres annuels encore assomment ceux qui n’y entendent rien. Chiffre d’affaires
de Rungis 2008 : 7,6 milliards d’Euros ; nombre de salariés : 12 029 ; fréquentation du Marché : plus de 6 millions
d’entrées ; population desservie : 18 millions de consommateurs. Mais les grosses légumes n’occultent pas les autres,
plus modestes. Et, notamment, Raymond Ferrand, enfant
du Sud qui lui aussi a bien connu les anciennes Halles.
« Nous avons les meilleurs produits, mais ce qui a perturbé
Rungis, c’est la création par les grandes surfaces de leur
propre réseau de distribution. Heureusement, il y a un pe-
42 CIGALE 29
ESCAPADE
www.rungisinternational.com
Le marché ouvre ses portes aux particuliers, groupes
et entreprises et propose des visites à la carte dès 5 h du matin
suivies d’un petit-déjeuner « Rungissois ».
Atoutcomm : tél. 01 74 02 75 13 - www.atoutcomm.com [email protected]
Visite Rungis : tél. 08 92 700 119 - [email protected]
tit retour des artisans que nous sommes face à ces
grosses structures. Moi, je me fournis dans le Sud
de la France et beaucoup en Espagne. Le paradoxe
avec les grandes surfaces, c’est qu’elles ne proposent
pas de bons produits et qu’elles ne sont pas moins
chères que Rungis. » Ce qui surprend le plus chez
nos interlocuteurs, c’est leur fraîcheur, rasés de près,
et leur forme quasi athlétique qui sont la meilleure
vitrine pour les produits exposés. Ainsi, la fraîcheur de la fleuriste Caroline Crayssac, gérante de
la société éponyme, qui s’inscrit dans « l’Eden de
Rungis » selon sa propre expression. Pour ne pas
conclure, un petit tour au pavillon des fromages
titillera une fois encore l’appétit qu’on croyait
avoir comblé avec l’entrecôte de 1 kg. Des meules
de gruyère hautes comme des
Raymond Ferrand
pneus de camion, des crottins
de chèvre par milliers endormis
dans leur écrin de paille, des
Saint-Nectaire à couper au Laguiole, des Pont-L’évêque et des
Livarot qui appellent au ballon
de rouge, bref, tout ce que la
France compte de trésors repose
là sous nos yeux et nos glandes
salivaires. Il est 7 heures. Le plus
gros marché du monde va bientôt refermer ses portes jusqu’à la
nuit prochaine…
CIGALE 29 43
S’ÉCHAPPER
GARRIGAE RESORTS
La
garrigue
côté luxe
par Françoise Lemoine
LES JARDINS
DE SAINT-BENOIT****
E
© Garrigae Resorts
n découvrant au cœur de la
Garrigue les cent soixante
et onze modestes maisons
de pierre qui composent les Jardins
de Saint-Benoit, situées à l’écart de
Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, on
est persuadé qu’elles ont toujours
existé. Et pourtant, elles sont récemment sorties de terre. Le résultat est
saisissant. On croirait que Les Jardins de Saint-Benoit, complexe d’un
nouveau genre, situé au cœur du
Pays Cathare, défie le temps depuis
des années… Or, ce village joliment
reconstitué au milieu de la garrigue a
ouvert ses portes seulement fin mai.
Soucieux de concilier l’environnement
et l’histoire du pays avec le confort
le plus sophistiqué, Cécile et Miguel
Espada ont lancé le concept GarrigaeResort. Fin mai, deux sites ont ouvert
leurs portes dans le LanguedocRoussillon. Aux Jardins Saint-Benoit
comme au Couvent d’Hérépian,
le jeune couple a su intégrer les
dernières technologies dans un écrin
de vieilles pierres.
44 CIGALE 29
UN VILLAGE
À LOUER
Sur un site de huit hectares, une
superbe bastide languedocienne
abrite la réception, le restaurant,
le bar mais aussi des salles de séminaire. Elle fait face aux cent
soixante et onze maisons en pierre
réservées à la location. Le succès
n’a pas attendu le nombre des années. « Nous sommes agréablement surpris, explique le jeune
directeur Alexandre Agop. Avec
la crise, nous craignions le pire. Or,
nous avons frôlé les 100 % de réservations, dont 50 % de clients anglosaxons. » Il faut dire que les enfants
étaient invités gratuitement.
S’ÉCHAPPER
envie de cuisiner, rien n’empêche de
profiter des services du restaurant
attenant à une superbe piscine.
GRATUIT POUR
LES ENFANTS !
Cette faveur est prolongée jusqu’à
la fin de l’année. Alors ne pas hésiter à réserver pour les vacances de
la Toussaint. Le temps est encore
très agréable dans le LanguedocRoussillon. C’est l’occasion aussi
de découvrir une région qui, entre
Carcassonne et Narbonne, regorge
d’abbayes cisterciennes et de châteaux se découpant sur le ciel.
Seul ou en famille, chacun trouve son
compte aux Jardins Saint-Benoit. Les
nombreuses activités proposées peuvent séduire petits et grands. : un Spa,
« spacieux » pour une fois, permet de
se ressourcer en profondeur grâce au
bassin en pierre situé sous les voûtes
d’une bastide. Fitness, aquagym,
tennis, tir à l’arc sont également au
rendez-vous. Côté enfants, le « Kid
Club », propose des activités qui sortent vraiment de l’ordinaire, comme
l’initiation au jardinage dans le jardin potager biologique, les cours de
boulangerie et de pâtisserie, la découverte de la ruche et des abeilles…
Le village est totalement intégré à
son environnement. Ici des cyprès,
là des oliviers et des massifs de lavande. Face aux vignobles des Corbières, chaque maison dispose d’une
terrasse et d’un jardin privatif, mobilier en bois sobre et chic, poutres
apparentes dans les chambres. Une
pergola sur la terrasse dispense
l’ombre nécessaire. Une vingtaine
de maisons bénéficie d’une piscine
privée avec vue panoramique sur un
cours d’eau et le charmant village
de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse.
Les maisons possèdent toutes climatisation et wi-fi. Et si on n’a pas
Des ruelles pavées agrémentées de
fontaines ombragées permettent
d’accéder à votre logement. Les véhicules sont ici proscrits. On les gare
sur un parking à l’entrée. Si vous êtes
chargés, des petites voitures électriques les suppléent jusqu’à votre
porte. Tout le complexe est décoré
avec goût : les tons gris et rubis du
restaurant et du bar se marient à
merveille avec le mobilier en bois cérusé. Une déco inspirée de Flamant,
célèbre magasin de décoration.
Les distractions et excursions ne
manquent pas. Et on peut s’informer
directement à la maison du tourisme
installée sur place. On y propose
aussi bien des cours de cuisine du terroir que la visite des vignes en compagnie d’un viticulteur chevronné.
On vous suggère aussi des escapades
d’une journée pour visiter des lieux
incontournables comme les châteaux
cathares, l’Abbaye de Fontfroide ou
des villages typiques, dont Lagrasse,
l’un des plus beaux de France.
INTÉGRÉS
À LA NATURE
Pendant que les bambins tentent
d’épater leurs parents, ceux-ci peuvent taquiner le gougeon ou cueillir
eux-mêmes leurs légumes, mais aussi s’initier aux bienfaits des plantes
médicinales, cultivées sur place.
© Garrigae Resorts
© Garrigae Resorts
VOITURES INTERDITES
CIGALE 29 45
© Garrigae Resorts
S’ÉCHAPPER
Jours et horaires d’ouverture
L’espace détente est ouvert tous les jours de 9h00 à 20h00.
L’espace soins est ouvert tous les jours de 10h00 à 13h00 et de
15h00 à 20h00.
46 CIGALE 29
© Garrigae Resorts
Doté d’une vue imprenable sur le massif des Corbières,
l’espace dédié au bien-être a été conçu au sein d’une
bastide languedocienne. Le Spa des Jardins est un lieu
consacré au ressourcement intérieur, à la régénération
du corps et de l’esprit, en harmonie avec la nature méditerranéenne préservée des Corbières. Constitué à l’intérieur d’un bassin en pierre sous les voûtes de la bastide,
d’un jacuzzi, d’un hammam, d’un sauna, d’une tisanerie
(Le Carré des Simples), de salles de repos et de salles de
soins autour d’un patio où coule la source des jardins. À
l’extérieur une grande piscine chauffée, à débordement,
est bordée de murets en pierres qui soutiennent des restanques plantées de magnifiques oliviers. Fruit d’une longue réflexion qui place le bien-être dans une démarche
globale d’art de vivre, en préparant notre corps face notamment aux différentes formes de stress contemporains,
le Spa des Jardins de Saint Benoît propose une large palette de soins. Dans une vraie logique de prévention, Garrigae sélectionne des produits naturels tels l’olive AOC
Lucques, les raisins des Corbières, l’amande, la figue, la
verveine, la menthe, le thym, la rose, le cade, le fenouil, le
tilleul, le basilic, le cyprès, le pin parasol, le thé vert, la cire
d’abeille des Corbières, de sel de Gruissan…
© Garrigae Resorts
UN SPA AU MILIEU DES VIGNE
© Johnathan Glynn Smith
LE COUVENT D’HÉRÉPIAN
A
une heure et demie de là,
le Couvent d’Hérépian,
ancienne demeure des religieuses de St Joseph, fait partie de ces
hôtels de charme que Cécile et Miguel ont remarquablement restauré.
Au cœur du Haut Languedoc, berceau du Faugère, les contemplatifs
apprécieront de séjourner dans l’une
des treize suites, plus ravissantes les
unes que les autres. Originalité des
lieux : un coin cuisine est prévu dans
la chambre, mais on peut aussi profiter de la table d’hôte et s’asseoir, dans
la cuisine, autour d’ une grande table
en bois. La sympathique Françoise
accueille les clients à bras ouverts,
sans jamais se départir de son large
sourire. Quelques tables sont aussi
disposées dans un joli jardin ombragé. Petit mais exquis. Bref, une ambiance très conviviale se dégage de
ces lieux badigeonnés de chaux blanc
crème et au sol recouvert de dalles en
grès patiné des Causses.
Si le cœur vous en dit l’église du
XIIe siècle qui fait face au couvent
est à vendre : 200 000 €…
UNE RELAXATION
AU NATUREL
Au Couvent d’Hérépian, la notion
de bien-être tient à un cocktail savamment dosé de multiples ingrédients dont le Spa. Ici, on joue
la carte de la simplicité, du vrai.
L’épure de la cabine de soins respire
le naturel. « L’écoute » permet de
choisir les soins appropriés à chacun et le mixage de diverses expériences permet de personnaliser le
protocole des massages relaxants
anti-stress ou anti-toxines. Les massages ayurvédiques au bol Kansu –
une expérience à vivre intensément
– complètent la carte des soins du
Couvent. Les produits « maison »
utilisés, fabriqués artisanalement,
avec des ingrédients locaux très ciblés, servent les mains expertes pour
avoir raison de toutes les tensions
et aboutir au « lâcher prise », à la
vraie détente. Après le massage, une
tisanerie proche du bassin intérieur,
l’orangeraie et le jardin en prolongent les bienfaits et restent des lieux
de détente privilégiés.
Renseignements
© Bruce Paoli
© Garrigae Resorts
© Garrigae Resorts
S’ÉCHAPPER
• JARDINS DE SAINT-BENOIT****
11220 Saint-Laurent de la Cabrerisse
Tarifs : à partir de 120 € la nuit en
basse saison, 335 € en haute saison.
Location une semaine : à partir de
840 € en basse saison, 1 435 € en
haute saison.
• COUVENT D’HÉRÉPIAN
2, rue du Couvent - 34600 Hérépian
Tél : 04 67 23 36 30 - Prix de la suite : à
partir de 120 € la nuit en basse saison
et 50 % de réduction la 2nde nuit du dimanche au jeudi jusqu’au 30 novembre
2009, 170 € en haute saison.
Réservation : N°VERT 0 800 00 91 18
04 67 11 87 15
[email protected]
www.garrigaeresorts.com
CIGALE 29 47
HISTOIRE DE BOULANGER
L’Île-de-France, CERVIA
région agricole
par Arsène Corvec
Les 19 et 20 septembre 2009 Bercy
Village accueille la 7e Fête du Patrimoine
Gourmand. Un rendez-vous festif et
chaleureux pour découvrir les saveurs
d’Île-de-France, ses producteurs
et son patrimoine.
Q
uoi de mieux que les anciens chais de Bercy et ses
ruelles pavées pour une
manifestation dédiée à la gourmandise ? 60 producteurs et artisans du
goût franciliens viendront rencontrer
les Parisiens souvent ignorants de ce
patrimoine qu’on aurait tendance à
ne prêter qu’aux terroirs lointains.
Et pourtant, la France des fromages,
celle des maraîchers, des éleveurs,
agriculteurs, etc., bref la France charnelle et gourmande commence dès
48 CIGALE 29
la sortie du Périphérique, dans ces
villages enfouis au milieu d’hectares
de champs qu’on traverse d’un œil
vague sur l’autoroute des vacances et
des embouteillages. Grâce à ce rendez-vous organisé par le CERVIA
(Centre Régional de Valorisation
Agricole et Alimentaire de Paris
Ile-de-France), la menthe poivrée de
Milly, les coquelicots de Nemours,
le sucre d’orge de Moret-sur-Loing,
les sablés briards, la moutarde de
Provins, les bières artisanales, les
foies gras, le miel, truites et saumons
fumés, etc., tous les produits possibles et inimaginables illustreront
l’insoupçonnable richesse des ressources alimentaires et agricoles des
« environs » de Paris. Comme nous
le confie la Présidente du CERVIA,
Madame Penez, assistée de Bénédicte
HISTOIRE DE BOULANGER
JACQUES MABILLE
Dupont, cette fête gourmande
est aussi une initiation sensorielle (autour des 100 fromages
d’Île-de-France), ainsi qu’un
« marché responsable » et un
éveil à l’imagination des petits
qui se rendront à un atelier
« ludique ». Sans oublier un
jeu-concours, avec à la clé la
possibilité de remporter des
spécialités régionales. Des
saynètes pédagogiques sur le
thème de l’alimentation et du
patrimoine prendront place
avec une troupe de comédiens.
« Cette fête s’inscrit bien sûr
dans notre stratégie, note-t-on
au CERVIA. Il s’agit de promouvoir les produits régionaux
auprès de 11 millions de Franciliens puisque l’Île-de-France,
loin de se résumer à Paris, est
une grande région rurale couverte aux trois quarts de terres
agricoles et de forêts. Nous
comptons 6 500 exploitations
agricoles et 21 000 personnes
composent le tissu familial
agricole ainsi que 11 500 entreprises artisanales des métiers de
bouche. » En fait, nous vivons
sans le savoir dans la 4e région
agroalimentaire de France. Ce
qui justifie allègrement la démarche du CERVIA, et la participation à ses « happenings »
bon enfant qui entretiendront,
le temps d’un week-end, l’illusion que les vacances et leurs
senteurs ne sont pas totalement
révolues.
Un artisan
fait campagne
propos recueillis par Arsène Corvec
La participation des boulangers à la
Fête du Patrimoine Gourmand est une
excellente occasion de revenir sur la
campagne de fond menée par le Président
Jacques Mabille en ce domaine.
Cigale : Concrètement comment
va se dérouler votre participation ?
Jacques Mabille : Nous allons disposer pour l’occasion des locaux de
l’Ecole de la Boulangerie-Pâtisserie
de Paris au 64, rue des Pirogues de
Bercy où nous ferons des démonstrations et des réalisations. De plus,
nous aurons 9 mètres d’exposition
sur la place des Vins de France, pour
la dégustation et la démonstration.
Depuis toutes ces années où vous
effectuez un travail de fond pour
encourager les vocations dans les
métiers de la boulangerie, avezvous l’impression d’un intérêt nouveau de la nouvelle génération ?
C’est indéniable. Il y a au moins un
élément déterminant : au mois de
Juin, toutes les écoles de la région
Parisienne étaient pleines pour
cette rentrée de septembre. Cela,
c’est le fruit de notre participation
systématique à ces manifestations
gastronomiques depuis des années
; c’est aussi lié à une communication qui assure les jeunes qu’avec
un niveau 5, la boulangerie permet
de belles réussites et offre l’opportunité d’être chef d’entreprise
pourvu qu’on en ait l’envie. C’est
un des rares domaines.
On revient de loin ?
C’est le moins qu’on puisse dire.
Il n’y a pas si longtemps, nos métiers étaient considérés comme des
voies de garage. Mais, crise oblige,
on s’aperçoit qu’il n’y a pas de sot
métier. D’autant moins sot quand
on sait que nous contribuons à la
relance économique. C’est ce que
nous essayons de faire comprendre
aux divers gouvernements : les
PME et les TPE sont des bassins
d’emplois sécurisés, des viviers
particulièrement dynamiques qui
ne connaissent pas la crise. Au
contraire !
Comment convaincre un jeune
homme ou une jeune fille qu’on peut
faire autre chose dans la vie qu’un
troisième cycle en sociologie ?
… En se rendant à notre stand lors de
la Fête du Patrimoine Gourmand.
CIGALE 29 49
SECRETS DE CHEF
La recette
de David Bonon
Tartes aux fruits
POUR 4 À 6 PERSONNES
PRÉPARATION : 1 H
>>> Pâte sucrée : 100 g de beurre • 100 g
de sucre • 1 œuf • 200 g de farine • 3 g de
levure chimique
>>> Crème d’amandes : 50 g de beurre •
50 g de sucre • 1 œuf • 10 g de farine • 50 g
de pâte d’amandes • 1 c. à s. de rhum
>>> Crème pâtissière : 1/2 l de lait • 1 œuf
• 120 g de sucre • 50 g de poudre à flan
>>> Garniture : n’importe quels fruits
de votre choix
>>> Pâte sucrée :
> Mélanger le beurre et le sucre.
> Ajouter la farine et la levure en continuant à
mélanger.
> Ajouter l’œuf et continuer à mélanger jusqu’à ce que
la pâte devienne assez cassante.
> Mettre la pâte au frigidaire pendant 3 heures.
>>> Crème d’amandes :
> Mélanger tous les ingrédients.
> Battre au fouet jusqu’à obtenir une crème légère et
aérée.
>>> Crème pâtissière :
> Mélanger la moitié du sucre (60 g) et le lait, puis
mettre l’ensemble à bouillir.
50 CIGALE 29
> Mélanger les 60 g de sucre restants, la poudre à flan
et l’œuf en versant un peu du lait pour délayer.
> Ajouter la préparation au lait dès que celui-ci bout
puis remuer 5 minutes jusqu’à obtenir une préparation
crémeuse.
>>> Finalisation :
> Foncer le moule avec la pâte sucrée.
> Passer au four 10 à 15 minutes à 200°.
> Laisser refroidir puis ajouter d’abord la crème
d’amandes puis la crème pâtissière.
>>> Astuce de présentation :
> Poser sur le dessus de la tarte des morceaux de fruits
frais. Kiwi, fraises, figues, framboises, raisins, orange :
tout est permis !