« Le dictateur » de Charlie Chaplin 1

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« Le dictateur » de Charlie Chaplin 1
« Le dictateur » de Charlie Chaplin
1- Biographie de Charlie
Charlie Chaplin de son vrai nom Charles Spencer Chaplin est un cinéaste et
acteur britannique né le 16 avril 1889 à Londres et mort en 1977 en
Suisse. Il est mondialement connu pour son personnage de Charlot qu’il a
créé dans les années 1910.
Ses parents, Charles et Hannah, sont tous les deux des artistes de musichall. Son père se sépare de sa mère alors qu’il n’a que trois ans, il meurt
quelques temps après. Durant son enfance, Chaplin vit donc avec sa mère
et son demi-frère, Sidney, de quatre ans son aîné (il avait également un
deuxième demi-frère plus jeune avec lequel il n’a jamais vécu). La famille
vit dans une grande pauvreté et sa mère est internée en juin 1894,
Chaplin avait beaucoup d’affection pour elle. Il rentre très jeune dans une troupe de danseurs à
claquettes qui s’appelait « Les Huit Gars du Lancashire ». En 1908, il est engagé dans la troupe de
théâtre de Fred Karno qui lui permet de devenir très
célèbre. Il apparaît pour la première fois à l’écran en 1913
dans un film de Mack Sennet et il crée son personnage de
Charlot l’année suivante. Il passe rapidement derrière la
caméra et met en scène son personnage fétiche dans plus
de 70 films. Ses films les plus connus sont : « La ruée vers
l’or » (1925), « Les lumières de la ville » (1931), « Les
temps modernes » (1936), « Le dictateur » (1940). L’apparition du cinéma
parlant va à l’encontre de son personnage de Charlot qui est normalement
facilement compréhensible par tout le monde mais il prouve avec « Le
dictateur » qu’il maîtrise totalement les dialogues de ses personnages.
Peu à peu, ses films prennent une dimension politique car comme par
exemple « Les temps modernes » qui dénonce le travail à la chaîne ou « Le
dictateur » qui dénonce le régime hitlérien.
En 1952, Chaplin quitte les Etats-Unis pour aller s’installer en Europe. Il est
anobli par la reine d’Angleterre en 1975. Il meurt deux ans plus tard à
Corsey-sur-Vevey en Suisse.
2- La nature de l’œuvre
Dans quelle mesure le film « Le Dictateur » fait-il une critique de son époque ?
Le Dictateur
Titre original : The Great Dictator
Type de film : Comédie satirique
Nationalité : Américain
Réalisateur : Charlie Chaplin
Date de sortie : 15 Octobre 1940 (Etats-Unis) / 4 Avril 1945 (France)
Durée : 130 minutes
En Europe, Hitler prend le pouvoir en Allemagne en 1933. Il annexe l’Autriche en mars 1938 et
envahit la Pologne en septembre 1939 ce qui marque le début de la seconde guerre mondiale.
Charlie Chaplin écrit le scénario de son film en 1938. Il commence le tournage en septembre 1939
qu’il termine en mars 1940. Avant le tournage, il avait visionné des archives nazies et des discours
d’Hitler. Le film sort ensuite aux Etats-Unis en octobre. Il est nommé pour plusieurs Oscars mais il
n’en reçoit aucun cependant Chaplin est quand même élu acteur de l’année par le « New York Film
Critics ».
Ce film s’adresse à tous les publics mais principalement au public américain. A l’époque, ce film
s’adresse à toutes les personnes ayant des idées contraires aux régimes totalitaires.
Pour son film, Chaplin a choisi d’accorder les rôles principaux à des acteurs qui avaient déjà une
importante filmographie. Cependant de nombreux acteurs de la distribution sont devenus célèbres
grâce à ce film.
Cette affiche est l’affiche française du film. Elle
représente les deux personnages principaux : le
dictateur Hynkel et le barbier juif qui sont tous les
deux interprétés par Charlie Chaplin. Le dictateur, à
gauche, est en habit militaire. On peut voir sur sa
coiffe la double croix, symbole de son régime
totalitaire. Il se tient debout à côté d’un globe qu’il
observe. Cela rappelle une scène du film où il joue
avec. On peut voir à droite le barbier juif de dos qui
marche avec sa canne.
Synopsis : Le film s’ouvre sur une scène de guerre. On y découvre un soldat dans l’armée. Celui-ci, se
retrouvant seul face à des ennemis, s’enfuit en avion avec un commandant mais ils s’écrasent au sol.
L’armistice est signé et un dictateur du nom de Hynkel, qui a une forte ressemblance avec le soldat,
prend le pouvoir en Tomainie. Il prône un discours antisémite et il prive le peuple de nombreuses
libertés cependant il semble être aimé par celui-ci. Le soldat que nous avions rencontré durant la
scène d’ouverture sort de l’hôpital, amnésique et reprend son métier de barbier qu’il exerce dans le
ghetto juif. Le ghetto juif est désormais malmené par les soldats du dictateur et le barbier est sauvé
de justesse par le commandant qu’il avait aidé lors de la guerre. Pendant ce temps, Hynkel rêve de
conquêtes. Le barbier tombe sous le charme d’une femme du nom de Hannah qui habite également
dans le même quartier que lui. Les soldats tentent d’arrêter de nouveau le barbier. Ils y parviennent
enfin et l’emmènent avec le commandant dans un camp de travail. Ils arrivent à s’échapper et se
déguisent en militaires tandis que Hynkel envahit un pays voisin. La milice confond le barbier et le
dictateur qui se retrouve emprisonné. Le film se clôt sur un discours prononcé par le barbier dans
lequel il prône la liberté.
3- Le discours de Hynkel
Dans son discours, Hynkel prive le peuple de libertés,
il met fin à la démocratie. Il prononce un discours
agressif envers les personnes juives. Son discours est
en totale contradiction avec la paix. Il déclare
posséder la plus grande armée du monde et il parle
de son désir de paix envers les autres pays mais son
discours ressemble plus à une déclaration de guerre
(plus tard dans le film, nous verrons que cela était le
cas). Le dictateur souhaite que tous les hommes
soient des soldats pour leur nation.
Charlie Chaplin rend ce discours ridicule car il rend Hynkel très théâtral, il a de nombreuses
« mimiques ». De plus, il vocifère puis tousse ce qui lui donne un aspect ridicule mais également
colérique. Quand Hynkel parle devant un micro, celui-ci se tord sous ses paroles.
Lors du discours, le public et les officiers sont calmes et silencieux. Lorsque qu’il a fini de prononcer
celui-ci, le public et les officiers d’Hynkel sont en liesse et applaudissent mais ils s’arrêtent tous
instantanément dès que le dictateur leur demande.
Les voix off permettent aux spectateurs de comprendre les paroles prononcées par le dictateur qui
sont un mélange d’anglais, d’allemand et d’un langage inexistant. Cela permet d’apporter une
nouvelle touche humoristique à cette scène. Lorsque que Hynkel semble dire une phrase longue et
agressive, les voix off traduisent de manière courte cette phrase qui semble être sympathique à
l’égard du destinataire (par exemple concernant les juifs).
Hynkel et le globe terrestre
Dans cette scène, Hynkel prend dans ses bras un globe qui
rebondit comme un ballon. Il le lance dans les airs, joue et
danse avec tout d’abord debout puis il continue étendu sur
son bureau. A la fin de cette scène, le ballon finit par éclater
dans les mains du dictateur. Chaplin veut ainsi faire passer
comme message que souvent les dictateurs souhaitent
contrôler et conquérir le monde et qu’ils considèrent celui-ci
comme un jouet. Ils prennent souvent beaucoup d’assurance
mais au final ils échouent. Dans cette scène, Chaplin nous
montre une nouvelle facette de la personnalité de Hynkel, celui-ci semble beaucoup plus doux et
sensible que dans ses discours. En fond sonore, nous pouvons écouter une musique très douce qui
est remplacé par une musique grave lorsque le ballon éclate.
4- Le discours final du barbier
Dans le discours final, le barbier reproche à l’homme moderne
d’encourager la haine envers les autres. Il explique que les
hommes aujourd’hui manquent d’humanité et réfléchissent
comme des machines. Il pense qu‘ils sont désormais cyniques et
qu’ils manquent de gentillesse. Selon lui, les cœurs des hommes
sont remplis de violence.
La principale valeur qu’il met en avant est la liberté : la liberté des hommes et des femmes. Il
souhaite combattre l’intolérance et espère l’union entre tous les hommes. Le barbier veut un monde
où tout le monde peut vivre heureux sans que personne ne soit supérieur aux autres.
Au début du discours, le barbier adopte un comportement renfermé et ne parle pas très fort. Puis,
peu à peu, il se redresse (la caméra se redresse également) et adopte un ton de plus en plus militant.
Il interpelle Hannah, la femme qu’il aime et lui annonce la fin du régime totalitaire et qu’ils sont
désormais libres.
5- L’enjeu du film
On peut dire que Charlie Chaplin est un artiste engagé car il critique les régimes totalitaires mais
principalement celui d’Hitler. D’une part, il se moque de l’attitude du dictateur mais il met également
en évidence le comportement brutal des milices et l’antisémitisme que subissent les personnes de
confession juive. A travers son film, Chaplin fait passer un message de paix où il encourage les
hommes à vivre ensemble. Il souhaiterait voir un monde où chaque homme aurait accès à toutes les
libertés.