Voyage - Epoch Times | Print Archive

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Voyage
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www.EpoqueTimes.com
Acapulco, une destination toujours incontournable
1re partie
Dans la zona Diamante, la baie de
Puerto Marqués abrite des eaux
tranquilles idéales pour les familles.
CHARLES MAHAUX
Christiane Goor
Époque Times
Il est des destinations dont la simple
évocation est une invitation au rêve.
Acapulco en fait certainement partie au
même titre que Malibu, Copacabana,
Saint-Tropez… Pourtant, ces dernières
années, tout et son contraire a été dit et
écrit sur Acapulco : la plus belle baie du
monde, des plages glamour, la deuxième
ville la plus dangereuse du monde, un
paradis perdu. Qu’en est-il aujourd’hui,
en 2015? Voici le récit d’une escapade
de trois jours.
Pour mieux cerner le mythe d’Acapulco, il faut commencer par grimper
jusqu’à la Capilla de la Paz, une chapelle œcuménique érigée au sommet de la
colline verdoyante du complexe résidentiel de Las Brisas. De là-haut, la vue sur
la baie avec ses flots argentés n’a rien
perdu de sa superbe splendeur. Le croissant de plages de sable fin, léchées par
des vagues qui s’assoupissent au pied
des paillotes, étincelle de mille feux dès
le crépuscule. C’est l’heure douce qui
amène les familles mexicaines et les vacanciers à se promener sur la croisette.
Sans doute n’y croise-t-on plus les starlettes d’Hollywood, mais les nuits y sont
toujours aussi festives.
Défier la falaise et les flots
Acapulco est d’abord connue pour ses
plongeurs, les clavadistas. Perchés à
plus de 30 mètres de hauteur, ils conjuguent leur quotidien à la verticale pour
le plaisir des yeux des touristes, jouant
avec les lois de l’attraction terrestre et
leur vie. Impressionnant!
Il est à peine midi et demi, mais le
bras de mer de tous les dangers qui
mène à la Quebrada est déjà envahi par
les embarcations de spectateurs venus
admirer le spectacle. Aux abords de la
falaise, une foule compacte se presse, le
spectacle se prépare. Pour que les plongeurs ne se blessent pas sur un déchet
flottant à la surface des vagues, il faut
d’abord nettoyer la crique. De jeunes
enfants se chargent de cette importante
mission. Armés d’une épuisette, certains
sautent dans l’eau et nettoient les débris,
pendant que d’autres nagent jusqu’aux
embarcations pour ramasser l’argent des
spectateurs. Finalement, le signal est
donné, pas moins de cinq plongeurs à
des hauteurs différentes honoreront leur
art. Pieds nus, ils escaladent d’abord
la falaise jusqu’à la plate-forme supérieure où ils se recueillent devant une
petite chapelle. Le moment est venu, le
premier membre de l’équipe redescend
jusqu’à un second perchoir à 30 mètres
de haut; un rapide signe de croix et c’est
le départ. Tous retiennent leur souffle,
c’est le grand voyage vers la mer, un
saut exécuté de manière parfaite avant
de percuter une eau dure comme du
béton.
Le premier plongeur n’est pas encore
remonté, mais les applaudissements des
badauds saluent déjà son exploit. Les
autres cascadeurs enchaînent les prestations. Le dernier réserve aux spectateurs
un numéro d’une audace inouïe. Perché
sur la plate-forme supérieure à 35 mètres
de haut, toujours sous les applaudissements nourris des spectateurs, il s’élance
dans le gouffre en exécutant un double
salto avant de pénétrer dans les flots à
près de 100 kilomètres à l’heure. Dans
les années 1930, cette dangereuse activité était entreprise par des pêcheurs qui
n’avaient trouvé que ce moyen pour récupérer leurs filets ou leurs embarcations
qui dérivaient sur les flots. Un esprit de
compétition les a poussés à sauter de
plus en plus haut. Lorsqu’un hôtel a été
construit sur la falaise, les vacanciers de
passage impressionnés par ce spectacle
payaient les plongeurs pour répéter leur
saut. Il est vrai que celui-ci demande de
la part de ces fous de la falaise un grand
sang-froid et la connaissance des mouvements de l’eau dans la crique, car le
plus difficile est de calculer le bon moment pour plonger. Il faut s’élancer de
manière à pénétrer la surface au moment
où la vague arrive, à la fois pour avoir
une hauteur d’eau suffisante afin de ne
pas heurter les fonds, mais aussi pour
pouvoir profiter du ressac et être emporté loin des rochers. Très vite, ce sport est
devenu un métier plus rémunérateur que
beaucoup d’autres. Aujourd’hui, la petite corporation compte près de 70 membres qui se relaient chaque jour pour offrir des frissons aux spectateurs qui, en
plus, jouissent de la beauté du coucher
de soleil sur la falaise.
Fabuleux spectacle des plongeurs d’Acapulco
qui sautent les uns derrière les autres dans la
crique de tous les dangers.
CHARLES MAHAUX
L’Acapulco traditionnel
C’est ici que bat le cœur mexicain
de la ville et qu’est née la légende de
la station balnéaire. Pourtant, déjà au
XVIe siècle, Acapulco s’animait chaque
année, en janvier et février, à l’occasion
de sa célèbre Feria. À l’époque, le galion
de la Nao de China effectuait la traversée
entre Manille et Acapulco une fois l’an,
l’occasion pour le port d’accueillir des
négociants et de riches entrepreneurs de
la Nouvelle-Espagne qui échangeaient
ici des cassettes d’or contre des mannes
de soieries, de porcelaine, d’ivoire, de
pièces laquées du galion, d’épices et de
perles fines. Les précieuses marchandises partaient ensuite à dos de mulets vers
le port de Veracruz sur l’océan Atlantique, pour être acheminées par la mer
jusqu’en Espagne.
La liaison commerciale prit fin en
1815 avec la guerre d’indépendance, car
il n’était plus envisageable de commercer avec l’Espagne. Cependant, deux
siècles plus tard, Acapulco commence
à accueillir la jet set américaine. Durant
les années 1940-1970, les stars d’Hollywood y tourneront plusieurs films;
John Wayne et Johnny Weissmuller s’y
feront construire un hôtel rose et blanc
sur le sommet d’une falaise. Los Flamingos devient le lieu de rendez-vous
des amours secrètes de toute la bande
d’Hollywood : Elisabeth Taylor, Elvis
Presley, Frank Sinatra, Ursula Andress,
Gary Cooper, Orson Wells et d’autres
encore. Cette notoriété va drainer une
foule de curieux et c’est ainsi que naîtra
le tourisme au Mexique, sur les plages
dorées d’Acapulco.
À suivre dans la prochaine édition
La paillotte, l’abri idéal pour se
protéger des ardeurs du soleil.
CHARLES MAHAUX
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