Moi, j`ai adoré ma vie

Transcription

Moi, j`ai adoré ma vie
Matière première Platine Arctic Monkeys/Dirty Pretty Things/We Are Scientists
« Moi, j’ai adoré ma vie »
Jamie Cook, Arctic Monkeys
Les ados superstars de la génération
MySpace se percent les boutons rien
que vous.
Interrogés façon groupie fraîcheur,
trois favoris de la déferlante rock
insouciante à suivre sur les festivals.
Bon, je passe vite fait sur votre histoire :
tellement fans de Pete Doherty, vous décidez de
l’imiter ; on vous envoie en désintox où - coïncidence - vous le rencontrez. Ensuite, vous volez
les instruments d’un groupe dont vous taisez le
nom…
Alex Turner [chant] : Mouais, tu connais la véritable
histoire. T’as vraiment lu ça quelque part ?
J’ai même gardé le magazine. La drogue, c’est
encore un souci ?
Alex : Oui, c’est triste à dire… sombre histoire.
Jamie Cook [guitare] : C’était où ta désintox ?
En Thaïlande ?
A : A Londres.
J : Moi, je suis encore très dépendant des médocs pour
la toux.
A : Du Calpol ! Le Calpol violet ! [Du sirop à base de
paracétamol prescrit à tous les petits Anglais]. De la folie,
un parfum de malade !
Ok… Comment avez-vous réussi à vendre en une
semaine 360 000 copies d’un disque que tout le
monde avait téléchargé ?
J : En fait, c’est comme dans He-Man And The Masters, un
dessin animé où ils hypnotisent les gosses. On a envoûté
tout le monde avec la pochette. On a trouvé l’idée dans
un bouquin d’art, avec des photos d’identité des années
60. Juste un mec, avec une cigarette et un truc dans ses
yeux qui te dit de l’acheter.
platine
Alex, pourquoi chantes-tu ?
J : [qui coupe] Alex était discret, réservé, avant. Il
chantait très aigu, il y a eu la puberté et sa voix a mué.
A : Je pensais que je ne serais plus capable de chanter
et puis…
J : … tu as sombré dans la dope [il se marre].
Je vous trouve un peu jeunes pour clamer des
trucs pareils, y compris dans vos textes. Vous les
avez écrits quand ?
A : Quand on avait 17-18 ans, mais tout est mal interprété. Nos chansons parlent, je ne sais pas, du fait de
vivre sa vie et de se foutre de tout. C’est pour ça que
les bons groupes seront toujours des petits jeunes. A ce
moment-là, tu fonces. Plus vieux, tu commences à faire
des compromis, et tu rentres dans un moule.
J : Moi, j’ai adoré ma vie.
Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not
Domino/Pias
« On s’enregistrait seulement quand on
picolait »
Carl Barât, Dirty Pretty Things
Le nouvel orchestre du libertin Carl Barât s’excuse enfin d’être un charmant
fainéant.
Super concert hier soir [le 3 avril au Trabendo].
Le retour de la furie Libertines ?
Carl Barât [chant, guitare] : Euh, je ne sais pas.
Quelqu’un m’a attrapé la jambe.
Didz Hammond [basse] : Ouais, c’était bizarre,
hein ? Il se traînait à tes pieds ou quoi ?
C : Non, je crois qu’il essayait de me soulever. Plutôt
singulier. D’habitude, les gens montent et font un bisou.
Super concert… d’à peine quarante-cinq minutes.
Désolé. Tu t’es sentie arnaquée ?
Après deux heures de queue dans le froid,
carrément.
D : Ben, on n’a pas que douze chansons, faut dire. Le
groupe ne s’est formé qu’en septembre. On essaie de
sortir des titres aussi vite que possible, mais on n’est pas
assez rapides par rapport au planning.
C : On n’y a mis du nôtre pourtant… Les gens n’étaient
pas contents ?
Moyen. Carl, tu as choisi Paris pour le dernier
concert des Libertines et le premier des Dirty
Pretty Things. Pourquoi ?
C : C’est loin de Londres, j’aime bien parler français, zut
alors ! C’est comme des vacances, mais en travaillant.
Et Paris est une ville très fière d’être française. Tu lèves
les yeux, le drapeau tricolore est partout.
Qu’est-ce qui a changé depuis l’époque Libertines ?
C : Je suis moins malheureux. C’était comme tout
recommencer ! Tout s’est passé très vite. On matait des films
en picolant et on jouait de la gratte, on se baladait vers
Waterloo, et on prenait des verres au bord de la Tamise.
On a eu du pot, car on s’enregistrait seulement quand on
picolait.
Vous êtes meilleurs que les Arctic Monkeys ?
D : Meilleurs au cricket ?
C : On est déjà meilleurs en fringues.
D : Ils sont jeunes et ont autant de potentiel…
que n’importe qui.
La célébrité rend-elle heureux ?
C : Non, pas vraiment. Les stars m’ont toujours obsédé.
Même quand je n’étais pas connu, je faisais croire que
j’en étais une, je faisais comme si tout le monde me
regardait… qu’est-ce que je raconte ? Je suis tellement
crevé… C’était quoi ta question ?
Waterloo To Anywhere
Mercury
Standard
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