Le petit matin - Courant d`Airs

Transcription

Le petit matin - Courant d`Airs
Le petit matin
(Rémo Gary / François Forestier)
A l’heure où juste avant l’aurore
L’araignée de nuit tisse encore
La toile noire de son drapeau
Voilà que passe l’inventaire
De la galerie de la terre
La rue s’est réveillée très tôt
Les souvenirs de vieux stratèges
Viennent hanter notre cortège
Y’a Proudhon, Jaurès, et Babeuf
Et c’est avec ces références
Que l’on fera de préférence
Mille sept cent quatre-vingt tout neuf
On a espéré le grand soir
Bonsoir
À nous
D’inventer le petit matin
Mutin
Pas chagrin du tout
Nous sommes humains de toutes sortes
On casse des murs et des portes
Y’a pas de mot d’ordre, les cris
Les slogans, c’est des pièces uniques
ça n’empêche qu’on revendique
Tout ce que l’autre aura aussi
Notre révolution boutonne
Et ceux qui viennent de Lisbonne
Ont des œillets aux boutonnières
Y’a les primevères de Prague
Notre terrain d’entente est vague
Des poings serrent des roses trémières
On a espéré le grand soir
Bonsoir
À nous
D’inventer le petit matin
Mutin
Pas chagrin du tout
On a espéré le grand soir
Bonsoir
À nous
D’inventer le petit matin
Mutin
Pas chagrin du tout
Sous les pavés, c’est formidable
Il y a de nouveau du sable
Dont on ne fait pas les châteaux
Comme tout se démocratise
On chante le temps des merises
Qui suffiraient sur nos gâteaux
Y’a pas de soldat, pas de troupe
Y’a des têtes de roi qu’on coupe
Sans aucune méchanceté
Y’a plein d’intifadas faciles
Des cailloux contre des fossiles
Des lois par-dessus le marché
On a espéré le grand soir
Bonsoir
À nous
D’inventer le petit matin
Mutin
Pas chagrin du tout
On a espéré le grand soir
Bonsoir
À nous
D’inventer le petit matin
Mutin
Pas chagrin du tout
On a espéré le grand soir
Bonsoir
À nous
D’inventer le petit matin
Mutin
Pas chagrin du tout
Dans la rue, ça y est c’est grand jour
Bonjour...