SOIREE ROMANTIQUE ABBAYE DE TALLOIRES 22 FEVRIER

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SOIREE ROMANTIQUE ABBAYE DE TALLOIRES 22 FEVRIER
SOIREE ROMANTIQUE ABBAYE DE TALLOIRES 22 FEVRIER 2014
Diane de Montlivault
François René Duchâble
A Talloires, le 22 février au soir, en ce jour de Sainte Isabelle la soirée fut belle, les ailes des âmes des
moines de l’Abbaye en ont frémi d’émoi, il y a avait de quoi !...
Se déroulait un rendez-vous exceptionnel d’une page de romantisme que François René Duchâble,
virtuose du clavier comme nous le savons, et Diane de Montlivault une lectrice tisseuse de rêve, nous
ont invité à tourner, entre parquet ciré et poutres apparentes de la galerie de l’Abbaye.
Chut ! Un voile de l’histoire se lève sur les amours romantiques des plus célèbres nonobstant
mélancoliques, contées en notes et en mots, dans une interprétation que sait faire résonner l’écho
de ce lieu, en une harmonie parfaite des interprètes. L’intelligence des textes choisis par Diane de
Montlivault et la puissance du clavier modulée en accords remarquables comme sait le traduire des
partitions inscrites dans sa mémoire François René Duchâble, ont conduit le public aux confins d’une
émotion à peine retenue.
Alfred Cortot parlait de la Musique de Chopin comme « un chant pathétique d’un rossignol chantant
dans la nuit…. »
Cette nuit là, nous avons en effet capté ce chant. Chopin, aux notes vibrantes de leurs maux
échangés avec George Sand dont l’abandon le ferait espérer un retour jusqu’au dernier battement de
ses paupières, avec l’énergie du désespoir le caractérisant, ne vécut pas la réconciliation, consolé par
la seule présence des trois dames fidèles de son entourage, dont Solange Sand, la fille, source de leur
désunion… (pardon pour l’allusion à mon roman « sur la route des âmes »). Ce soir, grâce au talent
de nos amis, le trait se dessinait très habilement, axant essentiellement, les liens entre Chopin, Liszt
et Schumann.
A tel point qu’un moment, on eut cru, presque voir s’éteindre les lumières de la salle, créant la confusion
entre l’interprétation de François René Duchâble, Liszt et Chopin trois âmes unies au même destin
musical… Il suffisait en effet, de fermer les yeux, écouter s’opérer la magie …
Schumann et Clara merveilleux amants et couple, merveilleux compositeurs et interprètes, merveilleuses
correspondances dont l’amour ne sauvera pas de la folie le musicien mais l’y précipita peut-être un peu
plus… tandis que Clara mère des huit enfants de son cher Robert, continuera de composer, de jouer à
travers le monde entier, les œuvres de l’amour fou de sa vie…
Liszt et Marie D’agoult se séparant malgré l’intensité de leur amour, jeu cruel de séduction les rapprochant
et les éloignant définitivement, leurs trois enfants en souffrance de l’absence de Franz, dont le jeune Daniel
en mourra de chagrin et Cosima se mariant au final avec Wagner si proche de son père, que des deux,
duquel voulait-elle se rapprocher le plus ?...
Grâce à François René Duchâble et Diane de Montlivault, la symphonie de ces destins nous fut distillée en
morceaux favoris, résonnant encore dans nos mémoires de Fantaisie, de Caprice Poétique, Prélude, Etudes,
Nocturnes, de la célèbre et virtuose Campenella, Consolation qui malgré les bis ne nous consola pas de
devoir mettre fin à la part d’anthologie qui ravit notre soirée….
Merci à Dunja Kirchner, directrice de l’Abbaye qui sait allier le charme de son établissement à des actions
culturelles ouvrant à un plus large public son chaleureux accueil, sous les lambris tamisés de ce très beau
lieu.
Dunja Kirchner
Annie darson
Auteur poète

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