On ne roule pas n`importe comment sur les autoroutes de l`information
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On ne roule pas n`importe comment sur les autoroutes de l`information
On ne roule pas n’importe comment sur les autoroutes de l’information ! Petit code de conduite Mon blog c’est comme ma voiture Ma liberté c’est mon blog ? Pas tout à fait. Comme sur les routes et autoroutes, on ne roule pas n’importe comment. La liberté de l’un s’arrête à la sécurité de l’autre. La vie privée de l’un ne peut être attaquée par la liberté de l’autre. Comme sur les routes, il y a des lois et des règlements. Comme au volant d’une voiture, il y a un code de bonne conduite. Lire les panneaux de signalisation… Sens interdit On peut tout penser mais on ne peut pas tout dire. Car on ne peut faire du tort aux autres. On ne peut les attaquer méchamment. On peut les critiquer mais pas les insulter ou les salir par des mots ou des images. On peut dialoguer, discuter mais pas révéler des secrets qui vous ont été confiés. Il y a des lois pour cela et elles concernent tout le monde. Elles s’appliquent dès qu’il y a une communication accessible au public. Même si elle est destinée à un groupe d’amis. Cela s’appelle l’atteinte à la vie privée si on publie une photo, un texte, des propos qui sont confidentiels, qui concernent la vie privée des gens. Par exemple une photo de quelqu’un qui est dénudé et que l’on a « volée » c’est-à-dire que l’on a prise sans son consentement et que l’on diffuse sans son accord. Cela s’appelle de la calomnie si on écrit sur son blog que quelqu’un a volé quelque chose, par exemple, et qu’on n’en a pas la moindre preuve. Cela s’appelle de la diffamation si on répand des méchancetés sur quelqu’un pour lui nuire. Rien que pour dire du mal de lui. Et tout est faux. Cela s’appelle de la divulgation méchante si les faits sont vrais et qu’on les dévoile uniquement pour nuire à quelqu’un. Cela s’appelle l’insulte si on dit des grossièretés qui portent atteinte à l’honneur de quelqu’un et c’est encore plus grave si l’on insulte un policier (on appelle cela un outrage aux forces de l’ordre)… Comme cela peut se produire sur la route ; ou un outrage à un professeur comme cela ne devrait jamais se faire en classe ! Cela s’appelle de l’outrage aux bonnes mœurs si l’on diffuse des images ou des textes pornographiques, spécialement lorsqu’ils mettent en scène des enfants. Cela s’appelle du racisme si l’on attaque quelqu’un parce qu’il est noir ou d’origine maghrébine, ou asiatique, ou juif, ou musulman… Cela s’appelle du négationnisme si l’on essaie de nier le génocide qui a frappé les Juifs durant la dernière guerre mondiale. Tout cela, ce sont des lois qui s’appliquent non seulement à la presse, aux journalistes, aux publicitaires, mais à tout le monde qui s’exprime publiquement. Tout cela, ce sont des sens interdits sur les routes de la communication. Et passer par un sens interdit vaut une forte condamnation et de fortes amendes. La « bonne » conduite c’est respecter les limitations de vitesse Le bon conducteur s’arrête là où il faut. Il laisse courtoisement passer les gens aux passages pour piétons. Il veille à ne pas dépasser dangereusement les autres voitures. Il ne gare pas sa voiture sur les trottoirs et sur les passages pour piétons ou pour les transports en commun. Il ne met pas en danger les autres usagers de la route. Sur les autoroutes de l’information, c’est la même chose. Outre les sens interdits, il y a les limitations de vitesse que sont les bonnes conduites déontologiques. Car communiquer c’est s’enrichir les uns les autres par des informations véridiques, par des discussions constructives, des critiques argumentées, des images qui ont du sens ou qui sont simplement belles ou amusantes mais qui ne font pas du mal aux autres. - Il faut veiller à ne pas nuire aux autres, à ne pas leur faire du mal ou à ne pas augmenter leur souffrance quand, par exemple, ils sont victimes d’un accident, d’un drame dont on veut parler dans un blog. Divulguer des problèmes personnels crée parfois une souffrance pire encore ; cela peut provoquer une réaction de tristesse ou d’angoisse des proches (parents, famille, amis). Parler, oui, c’est très important. Mais tout ne doit pas être crié à tous vents. - Encourager les autres à la violence est dangereux. Attention au dérapage sur une voie glissante. Les accidents sont alors souvent mortels ! - Si vous diffusez une information erronée, il faut la corriger au plus vite : question de crédibilité. Mais mieux vaut bien s’informer avant de diffuser quoi que ce soit, vérifier les faits, s’assurer que la source est sûre, préciser d’où vous tirez une information. Ainsi, on évite de diffuser des rumeurs, des mensonges, des erreurs . La ceinture de sécurité Une bonne manière d’éviter des conséquences graves à des accidents est de mettre la ceinture de sécurité. Sur l’autoroute de l’information, cela veut dire qu’il faut bien identifier les autres conducteurs. Qui vous parle et pourquoi ? Si c’est le copain, pas de problème. On peut rectifier une erreur, on peut s’échanger des conseils. Si c’est un inconnu, méfiance. Qui vous dit qu’il s’agit d’un jeune ? Qui vous assure qu’il ne s’agit pas d’un escroc, d’un pédophile, d’un mauvais plaisant ? La ceinture de sécurité est préventive : sur internet, elle se porte dans votre tête. Ce sont les consignes de prudence élémentaires : ne dites pas tout à votre interlocuteur, ne lui donnez pas votre adresse privée, les heures ou personne n’est à la maison, ne lui donnez pas des informations privées sur d’autres personnes de votre entourage, ne faites pas de confidences qui pourraient être utilisées contre vous. Vous ne savez pas à qui vous avez affaire. Vous ne savez jamais si le conducteur qui arrive près de vous est bon ou mauvais conducteur. Ne vous laissez pas piéger. N’obéissez pas à des consignes qui sont données par des inconnus, ou des groupes qui ne signent pas leurs messages avec des noms et des adresses qui peuvent être vérifiées. Même si un groupe appelle à une manif qui a l’air très bien, vérifiez si cette manif n’est pas manipulée par des gens qui veulent seulement se battre ou répandre de fausses informations. Ne laissez pas passer sur votre blog des rendez-vous dont vous n’êtes pas sûrs. Qui sait qui sera au rendez-vous ? Bouclez votre ceinture de sécurité, limitez la vitesse, vérifiez votre route, faites attention aux voisins de route. Ainsi, votre blog sera un modèle de conduite sur l’autoroute de l’information. « Auto-école de l’information » : Gabrielle Lefèvre, journaliste A méditer : « La liberté de manifester ses opinions en toute matière est garantie, sauf la répression des délits commis à l’occasion de l’usage de cette liberté. ». Article 19 de la Constitution belge. « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontière. » « L’exercice de ces libertés, comportant des devoirs et des responsabilités, peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions, prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l’intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l’ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d’autrui, pour empêcher la divulgation d’informations confidentielles ou pour garantir l’autorité et l’impartialité du pouvoir judiciaire. » Article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme.