Les SGDT - Numilog

Transcription

Les SGDT - Numilog
Avant-propos
Un grand Ancien a dit : « Un jour où je n 'ai pas ri est un jour perdu »
Un autre grand Ancien a dit : « Un jour où je n 'ai pas appris est un jour perdu »
Un troisième grand Ancien a dit: « Un jour où je n'ai pas aimé est un jour perdu »
Exemple génial d'intégration, par un quatrième grand Ancien :
« Un jour où je n 'ai pas ri, appris et aimé est un jour perdu »
Le témoignage d'un utilisateur
Le présent ouvrage se veut le témoignage d'un responsable de production, dans sa
mission de structuration des données techniques d'une entreprise, à la fin des années
80. Le terme de SGDT (Système de Gestion des Données Techniques) n'était pas
encore inventé et c'est autour d'un des premiers progiciels de GPAO (Gestion de
Production Assistée par Ordinateur) que l'on a défini dès cette époque les
développements et les interfaçages permettant la consolidation/redistribution des
informations techniques, leur structuration ainsi qu'une sécurisation de leur évolution.
Il est certain que dans ces premières tentatives, si les objectifs ont été rapidement
stabilisés, les outils informatiques n'ont pu présenter le degré d'intégration des SGDT
actuels : il n'était alors pas question de cliquer sur le code d'un plan, dans une
nomenclature, pour le visualiser en temps réel.
C'est donc le témoignage d'un directeur de projet "Mise en œuvre d'un SGDT" que
je tente d'apporter, de son implication dans la stratégie d'entreprise jusqu'à son
utilisation journalière. Non pas avec l'expertise d'un éditeur de progiciel, mais avec
l'opiniâtreté et la diplomatie qu'un utilisateur a pu dépenser pour définir son projet, le
faire réaliser, le faire adopter, et le mettre en œuvre sans dégrader le potentiel des
services impliqués. Pendant ces dix dernières années, comme consultant chez un
grand constructeur informatique et responsable de la démonstration de son usine
modélisée, j'ai participé à de nombreux projets de structuration des données
X
Les SGDT
techniques. Essentiellement dans les grands groupes français, mais aussi dans
plusieurs PMI, auxquelles est consacré le chapitre 9. Sur cette période, les
fonctionnalités des SGDT se sont stabilisées et ma conviction se confirmait que si les
outils informatiques donnent satisfaction dans leurs principes, leur mise en œuvre
requiert un important effort de mutation organisationnelle et humaine. Aujourd'hui,
en tant que consultant indépendant, mes interventions portent toujours sur ce
liminaire organisationnel, et sur la nécessaire précision de l'emprise des projets avant
la structuration des données. Cette étude est une proposition dans ce sens ; dans la
suite normale d'un projet, elle doit être complétée par une étude comparative de l'offre
en progiciels, qui n'est pas abordée ici. Une méthode de comparaison est cependant
proposée en annexe 3.
L'avènement des SGDT
Dans la mise en œuvre d'un "Système de Gestion des Données Techniques"
(SGDT), il faut distinguer deux aspects : un logiciel du commerce et une culture
d'entreprise.
Pour préciser le sujet, une première approche de l'outil logiciel est présentée dès
le chapitre 1. Les techniques sont cependant si récentes et évolutives qu'on ne saurait
parler ici d'un Etat de l'art : cette étude expose l'enveloppe des fonctions présentées
par l'offre en logiciels à ce jour, et l'utilisation réalisée — sinon envisagée — par les
grandes entreprises et les PMI de haute technologie. Une présentation plus détaillée
est faite au chapitre 7, mais elle reste la vue d'un utilisateur ; les notices des éditeurs
étant évidemment plus complètes. Les prémices de la notion de SGDT se sont
manifestées par un besoin de gérer les évolutions techniques des plans : les modules
"Gestionnaires de plans" des éditeurs de CAO. Au début des années 90, cette
demande a littéralement explosé, et s'est élargie, avec la nécessité de consolider et
redistribuer l'ensemble du patrimoine informationnel d'un produit dans l'orientation
"Concurrent Engineering", et celle de structurer et contrôler les données ainsi que leur
évolution dans l'optique de la certification ISO 9000. Les fonctions des différents
progiciels ont convergé ; leur enveloppe correspond à la définition synthétique des
SGDT : " Outils intégrés permettant de consolider et redistribuer l'ensemble du
patrimoine informationnel d'un produit, à définir, concevoir, fabriquer et maintenir,
et d'en structurer et contrôler les données techniques, leur évolution et leur
distribution". Le marché s'est donc développé. A ce jour, une douzaine de logiciels
sont disponibles en France, proposés par les constructeurs ou des éditeurs
indépendants.
Pour le second aspect, mes interventions en tant que consultant ont corroboré mon
expérience d'utilisateur : la mise en œuvre de l'outil SGDT implique certes des
problèmes techniques et financiers, mais elle nécessite au préalable un énorme effort
de mutation culturelle de l'entreprise : chez les acteurs par l'acceptation de la mise en
commun de l'information, et au niveau de la Direction générale avec la mise en place
d'une stratégie multi-projets, multi-Directions et la motivation de tous les acteurs.
Avant-propos
XI
Cette mutation culturelle est abordée au chapitre 2, et demeure sous-jacente dans les
chapitres techniques. Elle est reprise plus concrètement au chapitre 10 "Pilotage du
projet", sous ses aspects stratégique, tactique, et opérationnel, dans un contexte de
remplacement d'anciens développements surannés et décoordonnés par une mosaïque
de progiciels interfaces à un SGDT. L'annexe 2 présente un exemple d'étude
stratégique chez un constructeur automobile.
Aujourd'hui, il n'existe que très peu de parutions sur les logiciels de SGDT et leur
utilisation, en dehors des notices des éditeurs. Dans cet ouvrage, c'est l'enveloppe des
fonctionnalités des différents produits du marché qui est exposée en tentant de suivre
la course au progrès, tant celle des fonctionnalités que celle des outils informatiques.
La principale nouveauté de ce livre réside dans le chapitre 6, qui présente un exemple
de structuration des informations dans les dossiers techniques d'un produit complexe.
Il est complété par le chapitre 8 pour l'interfaçage avec les "clients" de la bibliothèque
du SGDT : Ingénierie, GPAO, Qualité, Documentation et Soutien Logistique.
L'exemple demeure fictif, car les applications véritables comportent
systématiquement des particularités et réclament discrétion. Il représente une
synthèse des applications et des difficultés que j'ai rencontrées dans différents projets.
Limites
La structuration des données et des produits proposée par les SGDT est statique.
Dans la triple perspective Produit/Projet/Process,
on n'aborde pas les aspects
dynamiques du Projet ni du Process. Le module "Gestion des Flux de Travaux", ou
"Workflow" inclus dans les SGDT et certaines GPAO, s'apparente plus à une gestion
des procédures qu'à une véritable Gestion de Projet, de type PERT avec calcul des
chemins critique et sub-critiques, ou de type GPAO de Process ou modélisation. Des
interfaçages existent, et quelques ténors proposent les "trois P".
Toutefois, une partie importante des données stockées en SGDT est exploitée dans
une GPAO très riche en transactions : l'interfaçage entre les deux progiciels est très
poussé. En annexe 1, on présente donc les principaux modules de la GPAO, leurs flux
d'informations et leurs fonctionnalités, ainsi que les aspects organisationnels de leur
exploitation.
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Je me suis efforcé de rendre ce sujet ardu ... un peu moins ardu, par l'utilisation
d'un grand nombre de schémas, avec le dessein de limiter les longs discours. Du
lecteur qui trouverait telle affirmation quelque peu gratuite, telle information trop
concise, telle conclusion hasardée, tel progrès récent négligé, j'attends les remarques
avec une humilité toute japonaise.
XII
Les SGDT
Remerciements
Je tiens à remercier messieurs Didier HUET, Patrick JAGOU, Jean-Pierre
LONGUEVILLE, consultants, ainsi que les éditeurs de logiciels de SGDT et GPAO,
pour les précieux conseils qu'ils ont bien voulu me prodiguer, et le temps qu'ils m'ont
consacré.
Je remercie également les auditeurs de Paris-Dauphine et de diverses écoles
d'ingénieurs pour leur écoute attentive.