Riccardo Petrella parrainera la rivière Batiscan

COMMUNIQUÉ
Pour diffusion immédiate
Sauvons nos rivières!
Riccardo Petrella parrainera la rivière Batiscan
Montréal, le 4 octobre 2002 – Le politologue économiste de renommée internationale Riccardo
Petrella apporte son appui à l’opération Adoptez une rivière et choisit de parrainer la rivière
Batiscan qu’il a visité en mars 2001. « Les deux comités de citoyens qui luttent pour la
préservation de la rivière méritent tout notre support », estime-t-il, car « au-delà des aspects
environnementaux, ils défendent les principes de solidarité et de démocratie malmenés par ces
projets de centrales hydroélectriques privées ». Riccardo Petrella mentionne que le programme
de centrales hydroélectriques privées s’oppose à plusieurs des principes qu’il défend :
1. L’eau, source de vie, appartient aux habitants de la Terre en commun. Ainsi, plaide Riccardo
Petrella, « aucun d’entre eux, individuellement ou en groupe, ne devrait avoir le droit d’en
faire son appropriation privée ». Or, indique-t-il, « le programme gouvernemental de
construction de centrales privées laisse la porte ouverte à la soif de profits de quelques
individus au détriment des intérêts des communautés. C’est inacceptable ».
2. Le droit à l’eau est un droit inaliénable individuel et collectif. Riccardo Petrella mentionne
que « l’eau appartient davantage à l’économie des biens communs et du partage de la
richesse qu’à l’économie de l’accumulation privée et individuelle et de la prédation de la
richesse d’autrui ». Il précise à titre d’exemple que « les rivières appartiennent à tous, pas
seulement aux citoyens du village le plus près de la chute menacée. Chaque Québécois
devrait avoir le droit et même le devoir de s’exprimer sur les menaces qui pèsent sur les
rivières, où qu’elles soient.. »
3. L’ensemble des coûts sociaux collectifs au niveau des communautés humaines de base doit
être considéré. Ici, Riccardo Petrella souligne que « tous les conflits qui sont générés dans les
communautés à cause des intérêts divergents entre les partisans et les opposants laisseront
des cicatrices profondes. Quel sera le prix à payer pour toute cette bêtise ? Et sans compter
tout le désarroi chez les citoyens qui se verront imposer la destruction de leur milieu de vie,
comme cela pourrait être le cas sur la Batiscan à Notre-Dame-de-Montauban où la rivière
menacée coule au cœur du village. »
4. L’eau est une affaire de citoyenneté et de démocratie. C’est une affaire aussi entre
générations. Il appartient en effet aux générations actuelles d’utiliser, valoriser, protéger,
conserver les ressources de manière à ce que les générations futures puissent jouir de la même
liberté d’action et capacité de choix que nous souhaitons pour nous actuellement. Le citoyen
doit être au centre des décisions. « Il faut que la gestion intégrée durable et solidaire de l’eau
et donc des rivières, devienne le terrain concret de la démocratie participative, représentative
et directe » propose Riccardo Petrella.
La rivière Batiscan est un paradis pour les amants de la nature. Le site de la Chute du Neuf, à
Notre-Dame-de-Montauban, est actuellement aménagé avec des passerelles et des sentiers pour
randonneurs. La forêt y est particulièrement arborescente. Le terrain est public et accessible. Il
est le point de débarquement d’un parcours pour les canoteurs.
Le site de la Chute des Ailes, situé dans le Parc de la rivière Batiscan, est aussi au cœur de
sentiers de randonnée et de villégiature. Le projet qui la menace est actuellement devant les
tribunaux.
Contre le béton : l’adoption
L’opération “ Adoptez une rivière ” réunit les groupes, les citoyens et soixante personnalités
publiques qui se portent à la défense des 29 rivières menacées. En adoptant une rivière, les
citoyens posent un geste concret en vue de leur préservation et reçoivent un certificat d’adoption.
Les fonds recueillis gérés par les cinq groupes nationaux, sont entièrement consacrés aux activités
et à la production du matériel requis : dépliants, communiqués, soutien aux groupes de citoyens,
frais juridiques, etc. Les citoyens en région bénéficient de 50 % des fonds recueillis. La
campagne est chapeautée par Aventure Écotourisme Québec, Eau Secours ! la Fédération
québécoise du canot et du kayak (FQCK), la Société pour la nature et les parcs du Canada
(SNAP) et l’Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN).
Pour adopter une rivière ou obtenir plus d’information, visitez : www.eausecours.org ou
composez le (514) 252-3001 à Montréal ou le (418) 648-2104 à Québec.
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Renseignements : Marc-André Marleau, agent de presse : (613) 282-1334
Alain Saladzius, coordonnateur :
(514) 527-4803 ou (514) 924-2013
Photo : A.-M Guérineau
Riccardo PETRELLA, conseiller auprès de la
Commission Européenne, enseigne l'économie
mondiale à l'Université Catholique de Louvain.
En 1991, en tant que Directeur du programme de
recherche
FAST
(Forecasting Assessment
Science and Technology) il s'interroge sur l'avenir
des petits pays et sur la compétitivité mondiale en
général. A la Commission Européenne entre 1978
et 1994, il s'est battu pour une politique au service
des droits humains et sociaux plutôt que de la
compétivité des entreprises. Il est le fondateur et
président du Groupe de Lisbonne connu pour
l'ouvrage Limites à la compétitivité. Il a été
pendant dix ans Président de l'Université
Européenne de l'Environnement, dont l'objectif est
de contribuer à la mise en oeuvre d'un
développement durable en Europe. Il est l’auteur
du livre Le manifeste de l’eau – pour un contrat
mondial publié en 1998.