Gazette n°23 de Février 2016.

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Gazette n°23 de Février 2016.
la GAZETTE de l’ASP TARN
Association POUR LE DEVELOPPEMENT DES SOINS PALLIATIFS Du Tarn
Février 2016
Numéro 23
L’A.S.P. Tarn
fête ses 25 ans !!
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SOMMAIRE
Page 2 : Éditorial
Page 3 : Programme des 25 ans de l’A.S.P. Tarn
Page 11 & 12 : Historique de la formation
Page 13 : Rayonnement de l’A.S.P. Tarn
Page 4 à 9 : Présentation de nos conférenciers
Page 14 : Rétrospective d’Automne
Page 10 : Mot du fondateur
Page 15 : Animations de Noël
EDITORIAL
Chers lecteurs,
L’ASP Tarn fête ses 25 ans !
La Gazette revêt son costume de gala pour l’occasion et il me revient l’honneur de rédiger ces
quelques mots pour vous ouvrir à la lecture.
L’ASP Tarn est née sous l’impulsion de ceux et celles qui ont imaginé ce que pourrait être l’accompagnement des personnes en fin de vie aujourd’hui.
L’évolution des Soins Palliatifs et la pérennisation de l’ASP Tarn confirment le bien-fondé de leur
démarche.
25 années qui témoignent de l’investissement des bénévoles et adhérents toujours plus nombreux au
fil des ans. Je salue leur formidable dynamisme, leur générosité et je suis fière de partager avec eux,
les valeurs qui font aujourd’hui, de l’ASP Tarn, un acteur local incontournable et reconnu.
25 années qui témoignent de la confiance jamais démentie du Conseil Général, des municipalités et
mécènes qui soutiennent les actions menées par l’Association.
Pour fêter son anniversaire, les membres de L’ASP Tarn vous ont concocté des événements d’exception
et rédigé des articles qui témoignent de son évolution. Je vous laisse le plaisir de les découvrir au fil
des pages.
C’est main dans la main et à l’écoute de l’autre que l’ASP Tarn avance pour toujours améliorer ce qui
est possible de l’être aujourd’hui et continuer à rêver à tous les possibles de demain.
Bonne lecture,
La Présidente Dharma Broche
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Printemps 2016 :
Vendredi 11 mars : Conférence de Régis Aubry : Accompagner la fin de vie aujourd’hui :
un enjeu de société pour demain
Vendredi 8 avril : Conférence de Jean-Marc La Piana : « La Maison » à Gardanne :
un modèle à suivre ?
Jeudi 23 juin : Conférence d’Eric Fiat : Le corps, l’âme, et le philosophe…
Automne 2016 :
Vendredi 18 novembre : Conférence de Sophie Paricard : Droits des malades et fin de vie :
le regard d’une juriste
TOUTES CES CONFÉRENCES AURONT LIEU :
A LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE CASTRES à 20 h 30
Entrée libre.
Journée de formation à l’IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) de Castres :
Soins Palliatifs—l’équipe pluridisciplinaire — décembre 2016
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Conférence de Régis AUBRY
Vendredi 11 Mars 2016
A Castres
Chambre de Commerce à 20 h 30
La Gazette tient à vous le présenter à travers différents articles de presse
Dans «La Croix » 4 octobre 2013
Son portrait
De prime abord, on le croit débonnaire. Jamais un mot plus haut que l’autre, une affabilité de toutes circonstances. Qu’il
soit en face d’un politique, d’un journaliste ou bien d’un fervent défenseur de la légalisation de l’euthanasie, Régis
Aubry prend toujours le même soin à expliquer, dédramatiser, donner à voir la complexité avec une chaleureuse
tranquillité.
Chef de service du département douleur et soins palliatifs du CHU de Besançon (Doubs), cet homme de 55 ans est
depuis quelques années l’un des médecins les plus influents concernant le dossier sensible de la fin de vie. Il est ainsi
pour beaucoup dans la prudence de la France concernant l’euthanasie et l’énergie mise, ces dernières années, au service
d’une voie d’équilibre permettant de lutter contre l’acharnement thérapeutique sans pour autant opter pour l’aide active à
mourir.
Le grand public le connaît peu. Le médecin ne court pas les plateaux de télévision mais veille, en revanche, à garder la
main sur les centres névralgiques de décision. Ses titres donnent même un peu le vertige : outre son poste de chef de
service, Régis Aubry est président de l’Observatoire National de la Fin de Vie (ONFV), coordonnateur du programme
national de développement des soins palliatifs, membre du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) qui vient de
rendre un avis sur la fin de vie…
Une réflexion éthique indissociable des soins palliatifs
De fait, ce diplômé de Sciences-Po, titulaire d’une maîtrise de philosophie, ne conçoit pas la pratique médicale sans cet
ancrage intellectuel, venant nourrir une réflexion éthique indissociable des soins palliatifs. « Dans ce domaine, les
dilemmes sont permanents », rappelle régis Aubry, qui a la charge, à Besançon, d’un service de quinze lits où
parviennent les cas cliniques les plus complexes de la région.
Inutile de chercher chez lui une position dogmatique, la défense de pré-requis. Les convictions de cet agnostique lui
viennent d’une expérience de trente ans au chevet des malades, au plus près de leurs parcours singuliers qui font souvent
vaciller les discours des bien-portants. Il n’en garde que quelques certitudes.
La première : qu’il ne faut pas légiférer à la hâte et à la légère dans le domaine de la fin de vie
La deuxième : que le débat virulent autour de l’euthanasie occulte un défi bien plus grand, celui des conditions
générales dans lesquelles on meurt en France aujourd’hui, qui sont encore mauvaises
La troisième, enfin : « qu’une société incapable de s’intéresser aux plus vulnérables court à sa perte »
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Un retard culturel
(Dans « le Bien public » du 10 mars 2015)
« En matière de soins palliatifs, dit Régis Aubry, notre retard est moins structurel que culturel. La France dispose d’un
nombre suffisant de structures dans les hôpitaux. Ce qui manque c’est
la compétence palliative. Renforcer l’offre à l’hôpital serait très
coûteuse et assez peu utile, si elle ne s’accompagne pas d’une meilleure
sensibilisation des médecins aux soins palliatifs. »
Deux points sont essentiels : le renforcement des soins palliatifs à
domicile et dans les EHPAD. La France a un réel retard en la matière.
Réintroduire la question du sens de la vie
(Dans «Cahier du Monde » du 7 mars 2015)
« La démarche de la culture palliative (qui va au-delà du soin palliatif)
permettrait, en sortant de la dimension purement médicale, de
réintroduire la question du sens de la vie, de nous interroger sur notre
propre finitude et sur les implications économiques de nos choix.
Plus notre médecine progresse et nous permet de devenir vieux, plus on
fabrique de la dépendance. Mais dans une société où l’on valorise
l’action, l’efficacité, la rentabilité, quelle place donne t-on à des gens qui ne peuvent plus « faire »? Nous n’avons pas
prévu l’accompagnement que cela supposait ».
Des médecins formés à la réflexion éthique
(Dans «Cahier du Monde » du 7 mars 2015)
« L’euthanasie, c’est l’arbre qui cache la forêt. En France, on va encore très loin avec des traitements qui auraient dû
depuis longtemps être interrogés. Nous sommes dans des logiques de persévérance inadaptées à la fin de vie. Il faut que le
médecin de demain soit formé à la communication, à l’apprentissage de la réflexion éthique, qu’il puisse dire : « là, on ne
va pas faire ce que la médecine pourrait faire. On va s’arrêter »
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Conférence de Jean-Marc LA PIANA
Vendredi 8 Avril 2016
A Castres
Chambre de Commerce à 20 h 30
Antoine Audouard nous le fait connaître dans Une maison au bord du monde,
publié aux Éditions Gallimard en 2001.
En voici quelques extraits :
La Maison
J’ai passé, dit Antoine Audouard, le portail bleu de la Maison pour la
première fois en novembre 2000. L’établissement accueille des
malades en fin de vie. Sept mois de rencontres avec l’équipe soignante,
les bénévoles, les familles, les malades m’ont amené littéralement « au
bord du monde ».
J’ai simplement tenté de rendre témoignage de ce j’avais vu : la
délicatesse des gestes et la qualité de l’attention, la solitude de la nuit,
l’éclat de rire d’un moment, les mots hachés, les cris parfois, un regard
qui se pose et où tout se suspend. Une Maison au bord du monde
raconte donc des histoires. Elles parlent de la mort et elles évoquent le
fracas de ce qui fut douloureux et dont l’amertume ne cesse pas, jamais;
j’espère qu’elles parlent aussi de ce qu’il y a de digne et de présent,
d’irremplaçable, dans la vie de tout être jusqu’à son dernier souffle.
Jean-Marc
Quand on voit Jean-Marc, on a une curieuse envie de se trouver enveloppé par lui dans une sorte d’enlacement où
l’on n’est pas bien sûr de qui protégerait qui… La chaleur est dans ce regard noir, dans ce visage où le long nez droit
est à l’alignement du front, dans ce corps de nounours que l’on sent
animé d’une énergie inépuisable.
Jean-Marc est le médecin-chef de la Maison. Le mot de «chef» semble
presque comique appliqué à lui, c’est un chef qui n’aime pas donner
des ordres. Quoiqu’il s’en défende, il est pourtant le point de référence
non unique mais central de la Maison, celui autour de qui, à partir de
qui tout s’organise et tout vit.
Jean-Marc entre dans les chambres. Parfois il embrasse, parfois il serre
la main, parfois il pose brièvement sa main sur la main du patient.
Parfois c’est simplement un signe de tête. Il n’y a pas de règle
extérieure qui dicte le bon geste : il vient de l’intérieur, il est l’expression d’une sensation, d’une relation. Ce qui est constant, c’est le
regard : chaleureux, attentif, posé dans le regard de l’autre.
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Jean-Marc et la Maison
D’une certaine façon, la relation entre Jean-Marc et la Maison est comme la
relation entre Jean-Marc et la vie elle-même : intégralement dans l’instant. Assis
derrière son bureau, son téléphone portable à la main, il fait signe à un malade
qu’il arrive tandis que d’un œil désolé mais charmeur il glisse à Jean-Louis que
oui, ils se verront à dix heures avec Chantal pour préparer la réunion
formation. Il a dans sa tête en même temps la visite d’une famille qu’il faut littéralement porter dans son désarroi, un coup de téléphone au service hématologie
de l’hôpital d’Aix, la réunion avec la DDASS et le patient qui ne réside pas du
tout à la Maison mais à qui une amie lui a demandé de rendre visite.
Mais dans chacun de ces moments, il ne vit pas comme un homme pressé : il est
absolument présent et donne à chacun (sauf à Karine, la secrétaire de la Maison,
qui le considère avec une tendresse frisant l’exaspération) ce qu’il attend, avec
le temps, la qualité d’attention nécessaire.
Une prise en charge globale
Sa perception de l’humanité de l’autre est tellement globale,
tellement intuitive, qu’aucune structure (pourtant nécessaire),
aucun discours (pourtant utile), aucun schéma fonctionnel
(inévitable), etc…, ne résiste devant son mouvement naturel :
écouter, parler, toucher, aider…
Jean-Marc n’a rien inventé : ni le soin palliatif, ni la lutte
contre le sida, ni même la « formule » de la Maison (celle de
Toronto par exemple existe depuis longtemps). Sa réussite,
celle de la Maison, est dans une qualité de prise en charge :
« Quand on prend en charge globalement le malade, on prend
en charge globalement le travail, c'est-à-dire non seulement
les patients mais toute l’équipe qui travaille ici ».
Un médecin dépouillé de l’autorité hiérarchique
A la Maison, les médecins sont dépouillés volontairement de toute forme d’autorité hiérarchique liée à leur « position », à
leurs années d’étude, à leur statut social… Ils sont détenteurs d’informations qui ne sont pas « supérieures « à celles d’un
agent de service, comme Amar, ou d’une infirmière stagiaire. S’ils ont une compétence technique qui les rend capables de
faire évoluer un traitement dont les résultats ne sont pas satisfaisants, de porter un diagnostic, de donner une réponse à
l’interrogation d’un soignant, c’est dans un dialogue où l’argument d’autorité (je suis médecin, donc…) n’a pas cours,
mais l’argument de compétence. Encore cette compétence sera-t-elle toujours reliée à la connaissance de l’ensemble de la
personne malade — cette compétence est elle aussi une relation.
Cette position est la position « naturelle » de Jean-Marc, celle dans laquelle il se trouve sans effort.
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Conférence d’ Eric FIAT
Jeudi 23 Juin 2016
A Castres
Chambre de Commerce à 20 h 30
Un philosophe spécialisé dans l’éthique
Eric Fiat est professeur des universités responsable du master d’éthique à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée. Il est
membre de l’Observatoire National de la Fin de Vie. Une de ses spécialités est l’éthique médicale et hospitalière.
Un conférencier brillant et accessible
Le 7 novembre 2011 Eric Fiat était venu présenter à Castres une conférence très vivante illustrée de nombreux exemples
littéraires sur la notion de dignité. Le public avait fort apprécié les qualités de l’orateur et avait pris plaisir à réagir aux
traits humoristiques du philosophe.
De nombreux articles et des contributions à des ouvrages
Il a écrit en 2013 : l’avancée en âge, un art de vivre, un grain de sel dans tes cheveux : éloge de la fatigue.
En 2012 dans fins de vie, éthique et société, il a rédigé l’article intitulé l’accompagnement, comme devoir de civilisation
.Un article sur la mort
En 2009 Eric Fiat rédigea dans l’ouvrage Etudes sur la mort un article qui pourrait plus spécialement intéresser les
lecteurs de la Gazette.
En voici deux extraits essentiels :
La tragique et l’angoisse dans toute mort humaine
« Il faut dire que le plus fin, le plus serein des accompagnements ne saurait éliminer ce qu’il y a de tragique et
d’angoissant dans toute mort humaine…
Il nous faut plaider pour une pratique palliative respectueuse du tragique et de l’angoisse, parce que non seulement il ne
nous paraît pas possible de faire disparaître toute souffrance morale, toute angoisse comme on sait parfois faire
disparaître toute souffrance physique, mais encore que ce ne serait pas souhaitable… Il y a quelque chose
d’irrespectueux dans la volonté que toute fin de vie soit paisible ».
Quand l’homme moderne veut maîtriser la mort….
« Maître par sa technique de tant de phénomènes que l’homme ancien subissait sans remède, l’homme moderne se veut
coutumièrement maître de lui comme de l’univers… Mais la maladie et surtout l’approche de la mort apparaissent
comme des rappels à l’ordre de la nature… Parce qu’il ne veut pas laisser le dernier mot à la nature, l’homme moderne
d’abord lutte contre la maladie, parfois au-delà de toute raison, s’acharnant, s’obstinant à user inutilement voire
dangereusement de son arsenal thérapeutique. Et lorsqu’il sent la lutte perdue ? Loin de renoncer à laisser le dernier mot
à la nature, il veut encore la maîtriser, en donnant médicalement la mort. L’a-t-on assez remarqué ? Aussi opposés soient
-ils l’un à l’autre, l’homme de l’acharnement thérapeutique et celui de l’euthanasie sont frères, en ceci que l’un et l’autre
veulent jusqu’au bout maîtriser la mort et la nature ».
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TOUS LES HOMMES
SONT-ILS DIGNES ?
Dans « Grandeurs et misères des
hommes » (publié en 2010), Eric FIAT met
en garde contre la confusion et les
ambiguïtés que l’on trouve dans l’emploi
de mots à la mode tels que «respect,
personne et dignité. ».
A travers la description de différents
portraits, il nie la distinction simpliste
entre le « hommes dignes » et les
« hommes indignes ».
Différentes conceptions de la dignité :
L’auteur rejette la « conception bourgeoise » de la dignité d’un homme, relative à
sa conduite maîtrisée ; il retient la
« conception monothéiste » (qui met en
valeur la notion de fraternité humaine) et
surtout la pensée de Kant ; selon ce
dernier, tous les hommes sont dignes :
Le
polyhandicapé, mais aussi le
criminel et « le fou » sont à traiter avec
respect.
D’autre part, la reconnaissance de la
dignité d’homme par autrui est
essentielle. Mais Eric FIAT refuse la
« conception moderne » selon laquelle
ce r ta i n e s mal ad i e s ou ce r ta i n s
handicaps porteraient atteinte à la
dignité de l’homme et il critique la
façon de vouloir maîtriser, « au-delà de
toute
raison », la maladie et la mort.
.
Pour permettre une réflexion plus
approfondie sur la question, vous
pourrez emprunter son livre à la
bibliothèque de l’ASP
Méditation sur l’incarnation
Publié en avril 2015, le dernier ouvrage d’Eric Fiat, « Corps et âme » se présente comme une méditation sur ce
qui est au cœur de la condition humaine, cette dualité corps-âme aux frontières mouvantes, au caractère hybride
et ondoyant .
Cet essai dont le cœur est un hommage au mystère de la pudeur , explore également ce que la douleur, la
maladie, la vieillesse, nous apprennent de notre incarnation.
Car le corps en bonne santé, oubliable et silencieux, n’est pas le corps souffrant, inoubliable et auquel on est
comme assigné . Car le corps regardé n’est pas le même que celui qui ne l’est pas.
Pour illustrer son propos, l’auteur n’hésite pas à convoquer les poètes, La Fontaine, Mallarmé ... mais aussi
Cocteau et Brassens.
Selon Eric Fiat en effet, pour aborder ce thème du corps et de l’âme, le feu poétique est de nature à l’éclairer de
manière plus attentive que la lumière philosophique, parce que plus attentif aux ombres .
C’est autour du thème développé dans cet ouvrage qu’Eric Fiat prononcera une conférence le jeudi 23 juin à
20h30, à la Chambre de commerce de Castres.
Avec le talent reconnu qui est le sien, celui d’un orateur sachant allier la profondeur du fond ... à l’élégance de la
forme.
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Le fondateur de l’ASP-Tarn a la parole
Se lancer dans la promotion des soins palliatifs n’était pas une évidence en 1991….
Fonder une association demande une conjonction de facteurs favorables. Nous avons eu la chance
que Mme Bernadette Py, au retour d’un séjour dans le service du professeur Abiven (Chef de service des soins palliatifs de l’hôpital de la Cité Universitaire) rassemble autour d’elle des amis et relations, puis une demande de créer l’Association.
Le centre hospitalier où j’étais chirurgien, avait mis en place une formation pour les soignants
d’accompagnement aux soins palliatifs. Citons en particulier Mme Dancoine, Mme Anne-Marie
Maynadier (les deux surveillantes) et Mr Robert (infirmier général) sans oublier le directeur de
l’hôpital : Mr Romanens.
Ces formateurs étaient les Drs Fernand Sanchez et Bernard Dubois ainsi que Mme Régine Marsden. Ils ont accepté, par la suite, de former nos premiers bénévoles. C’est ainsi que le 11 avril 1991
nous avions une existence légale d’une association de bénévoles dite ASP-Tarn, parrainée par les
ASP de Paris et Toulouse. Nous étions la 5ème et avons été membre fondateur de l’union nationale des ASP: UNASP.
Nous pouvons regretter de limiter notre action au sud du département. Peu à peu nous avons réalisé des accompagnements au Centre Hospitalier et à domicile avec la complicité du Dr Lamassoure, médecin généraliste. Avec ce dernier et le Dr Annick Bothorel, nous avons suivi la formation
universitaire à Toulouse. Il convient d’ajouter les conférenciers qui ont permis d’impliquer le
maximum de personnes dans notre démarche. Nous n’avons pas échappé aux habituelles difficultés de la vie associative, mais rien de très grave…
Alors peu à peu, nous avons assuré la formation de nos bénévoles, mais il était nécessaire que les
praticiens hospitaliers s’engagent. Soulignons le rôle déterminant du Dr Véronique Gandon, du Dr
Louis- Paul Espel et du Dr Mireille Birague-Cavaillé en particulier à l’hôpital de Mazamet.
Nous avons atteint l’an 2000 et alors je me suis retiré, remplacé par le Dr Mireille BiragueCavaillé, pour devenir Président Fondateur du Réseau Ville-Hôpital AC-COORD.81
Docteur Jacques DESPRUNIEE Président de l’ASP-TARN de 1991 à 2000
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Historique de la formation
De la naissance de L’ASP-TARN en 1991 à 2016. Quel chemin parcouru et
quelle belle aventure !
A travers l’historique de la formation, retour vers le passé sur la route tracée
par nos prédécesseurs où chaque personne rencontrée a laissé son empreinte,
ses convictions, sa ténacité, ses compétences afin de contribuer à démystifier
les soins palliatifs, à faire vivre et à pérenniser les valeurs fondamentales de
l’ASP Tarn. Accompagner, former, faire connaître les soins palliatifs.
Les débuts de la formation initiale
1991-1993 : 1ère formation en soins palliatifs et à l’accompagnement du Conseil d’Administration
composé des membres fondateurs, médecins, paramédicaux, personnes de la société civile
1ère convention signée avec Mr Romanens, directeur du Centre Hospitalier Général, légalisant
l’intervention de bénévoles d’accompagnement dans l’institution
1995 : Début de la formation initiale à Castres
1ère intervention des bénévoles d’accompagnement dans les services de chirurgie et du long séjour
des Monges
1996 : 1ère formation extérieure à Peyregoux
La formation se structure
1998 : 1er groupe de parole mis en place au long séjour des Monges
1998 à 2003 : Groupe de parole prévu toutes les 6 semaines avec une psychologue
2004 : Elaboration du dossier d’agrément pour devenir organisme de formation
- Définition des missions de la formation
- Procédure concernant le recrutement des stagiaires : 2 entretiens : l’un avec la présidente
ou la coordinatrice, le 2ème avec la psychologue externe à l’association
- Elaboration des programmes de formation
- Evaluation de chaque module de formation par les stagiaires et « le fil rouge »
1999 à 2016 : 15 à 22 stagiaires seront formés chaque année
La charte des bénévoles d’accompagnement
Les fondamentaux de la formation reposent sur la Charte des soins palliatifs, la charte des
bénévoles d’accompagnement et le cahier des charges (CNAMTS et SFAP)
Devenir bénévole d’accompagnement nécessite une formation de qualité obligatoire (loi 9 juin
1999). L’ASP-Tarn est garante d’un accompagnement qui respecte les valeurs éthiques des soins
palliatifs et permet aux stagiaires d’acquérir le savoir, le savoir-faire, le savoir être « présence –
écoute – soutien ».
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Les points forts de la formation continue
Diplôme universitaire des soins palliatifs
1991 à 1993 : Dr Bothorel, Dr Despruniée, Dr Lamassoure
1993 à1995 : Mme Maynadier D.U. dans le cadre de la formation professionnelle de l’hôpital général
1997 : Le deuil
2000 : Intérêts des groupes de parole
2005 : Soins palliatifs et droits du malade
2006 : Les pièges du bénévolat et groupe de parole
2007 : Douleurs souffrances (l’homme au cœur des soins)
2008 : La loi Léonetti
2009 : Importance de la communication verbale et non verbale
Souffrance – spiritualité – quel accompagnement ?
2014 : Création d’ateliers d’approfondissement des connaissances conciliant apports théoriques et
expé riences (ex : prise en charge de la personne âgée en institution)
1993 à 2015 : Participation de bénévoles de structure et d’accompagnement aux congrès SFAP et UNASP
et participation à la journée CNAMTS des présidents, des trésoriers et formateurs
2003 à 2015 : Groupe de parole des bénévoles d’accompagnement une fois par mois
Cette belle aventure n’aurait pu exister sans les formateurs bénévoles rencontrés tout au long de cet
itinéraire qui ont mis leurs savoirs, leurs dynamismes, leurs compétences au service de l’ASP-Tarn et de la
formation avec humanité et humilité. Qu’ils en soient remerciés.
« Il n’y a point de chemin trop long à qui marche lentement et sans se presser » (Jean de la Bruyère)
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Anne-Marie Maynadier, membre fondateur de l’ASP Tarn, présidente de 2004 à 2012 et actuelle
responsable de la formation
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Page 13
Le rayonnement de l’ASP-Tarn
Quinze années de coordination d’équipe .... tout un chemin !
Quinze années au cours desquelles l’activité des bénévoles de notre
association a notablement évolué, et s’est progressivement diversifiée.
Je ne peux apporter de témoignage direct des années 90.
A mon arrivée à l’ASP-Tarn à l’aube du XXI ème siècle, coexistaient deux
équipes distinctes et indépendantes, l’une basée à Castres, l’autre à Mazamet,
respectivement pilotées par Véronique Rebullido et Josseline Harroué.
C’est au début des années 2000 que ces deux équipes ont fusionné, choisissant de fonctionner
avec une formation et une coordination uniques.
Quelques années plus tard (2005) c’est la petite équipe de l’ASP Revel qui est venue se fondre au
sein de l’ASP-Tarn.
Assez rapidement alors se sont multipliés les sites d’intervention des bénévoles.
Après avoir longtemps été concentrée sur quelques établissements de Castres et Mazamet (ainsi,
en l’an 2000, seul l’hôpital des Monges accueillait les bénévoles de l’équipe castraise), l’activité s’est
étendue à un nombre croissant de maisons de retraite et de services hospitaliers de tout le sud du
département voire des départements limitrophes.
A ce jour, des conventions existent avec 15 Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées
Dépendantes, et avec les centres hospitaliers de Castres-Mazamet, (sur 4 sites distincts), Revel (31)
et St Pons de Thomières (34).
Parallèlement, à la même époque, un événement déterminant a été la création en 2001, par le Dr
Despruniée et le Dr Espel, du réseau de soins palliatifs AC-COORD 81.
Dès sa mise en route, les professionnels de ce réseau ont fait appel aux bénévoles de l’ASP-Tarn
pour intervenir au domicile des patients pris en charge.
Ce travail d’équipe se poursuit activement avec le réseau, devenu depuis départemental sous le
nom de RESOPALID 81. Nos bénévoles sont amenés à intervenir auprès de malades et de leurs
familles dans tout le sud du département, jusque dans des villages et hameaux très isolés de notre
territoire.
Plus récemment, c’est l’activité en milieu hospitalier qui a pris une nouvelle ampleur, avec la mise
en place il y a 5 ans, à la demande du Dr Gandon, chef du service de soins palliatifs au CHIC Castres-Mazamet, d’une “ équipe du soir “: des bénévoles intervenant en binômes à la nuit tombante,
un soir sur deux, auprès des patients hospitalisés dans ce service.
Un dispositif analogue a été instauré en 2013 au centre hospitalier de Revel.
Enfin, c’est en septembre 2012 qu’a été imaginé et créé un “ Atelier mobile d’arts créatifs
“ baptisé “ Autan’Couleurs “, proposant une fois par semaine, dans les services d’oncologie et de
soins palliatifs de l’Hôpital du Pays d’Autan, un accompagnement individuel favorisant
l’expression artistique des patients.
Nous voici en 2016, avec une trentaine de bénévoles sur le terrain, et de nouvelles perspectives à
l’horizon.
L’aventure continue ..... bon vent à toute l’équipe !
Elisabeth Lambrechts
Coordinatrice
A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr
RETROSPECTIVE D’AUTOMNE 2015
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SOIREE D’ECHANGES
En partenariat avec le Centre Hospitalier Inter Communal Castres-Mazamet et avec
le réseau de santé RESOPALID 81, nous avons organisé le 19 novembre 2015 une
soirée d'échanges ouverte à tous. Elle a eu lieu à Mazamet à l'Auditorium du
Palais des Congrès à partir de 20h30.
Pour célébrer la Journée Mondiale des Soins Palliatifs, cette soirée d’information
spéciale a été précédée de la projection d'un documentaire d'une quarantaine de
minutes intitulé "Vivre le temps qu'il nous reste à vivre".
A l'issue de cette projection, un débat a été proposé par des professionnels
hospitaliers, d'établissement pour personnes âgées ainsi que des accompagnants
bénévoles.
Le
public
est
venu
nombreux
pour
échanger sur les peurs, les doutes, les
questionnements sur la fin de vie.
Les questions et les commentaires variés de
l’assistance ont animé le débat auquel les
professionnels ont apporté leur expertise et
leur éclairage.
Cette expérience très positive demande à
être renouvelée.
Philippe Broche
A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr
Animations de Noël
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Des oiseaux, des fleurs, des messages d’espoir et de fraternité, c’est dans le
foisonnement de la création artistique que l’opération « Couleurs en Fête »
proposée par l’A.S.P-Tarn a célébré les fêtes de fin d’année à l’Hôpital du
Pays d’Autan.
Trois jours pendant lesquels toute personne passant dans le hall de l’hôpital était invitée à apporter, en couleurs , sa touche personnelle à une oeuvre
collective exposée sur place jusqu’à la mi-janvier 2016.
De la musique pour
célébrer Noël .....
Pianistes en herbe et chanteurs plus chevronnés se
sont retrouvés le 12 décembre dernier pour un
concert de Noël donné dans le hall de l’Hôpital
du Pays d’Autan .... un moment bienvenu
d’évasion en musique pour tous les auditeurs,
visiteurs ou malades, qui s’étaient rassemblés
pour la circonstance.
Gazette n° 23
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Directeur de la publication :
Dharma BROCHE
Secrétaire :
Edité par l’ASP Tarn
Jeanine BRESCIANI
Semestriel
Comité rédactionnel :
SIRET : 4040911260015
Jeanine BRESCIANI,
ISSN N° 1967-564X
Philippe BROCHE,
Jean-Paul CALVET,
Impression par
Preicillia DROULIN,
nous-mêmes
Claudine DUPREZ,
Christine ESCANDE,
Dépôt légal annuel.
Jean-Louis HINCKER,
Elisabeth LAMBRECHTS,
Jeannine PERONNET.
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2, rue de la Platé - 81100 CASTRES
05.63.72.23.52
Fax : 05.63.71.04.34
Port : 06.21.81.01.88
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Membre fondateur de l’Union Nationale des Associations de Soins Palliatifs (UNASP)
Membre de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP)