Gazette n°23 de Février 2016.
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Gazette n°23 de Février 2016.
la GAZETTE de l’ASP TARN Association POUR LE DEVELOPPEMENT DES SOINS PALLIATIFS Du Tarn Février 2016 Numéro 23 L’A.S.P. Tarn fête ses 25 ans !! Déc ouvr ez le pr ogra mme à l’in térie ur... Page 2 SOMMAIRE Page 2 : Éditorial Page 3 : Programme des 25 ans de l’A.S.P. Tarn Page 11 & 12 : Historique de la formation Page 13 : Rayonnement de l’A.S.P. Tarn Page 4 à 9 : Présentation de nos conférenciers Page 14 : Rétrospective d’Automne Page 10 : Mot du fondateur Page 15 : Animations de Noël EDITORIAL Chers lecteurs, L’ASP Tarn fête ses 25 ans ! La Gazette revêt son costume de gala pour l’occasion et il me revient l’honneur de rédiger ces quelques mots pour vous ouvrir à la lecture. L’ASP Tarn est née sous l’impulsion de ceux et celles qui ont imaginé ce que pourrait être l’accompagnement des personnes en fin de vie aujourd’hui. L’évolution des Soins Palliatifs et la pérennisation de l’ASP Tarn confirment le bien-fondé de leur démarche. 25 années qui témoignent de l’investissement des bénévoles et adhérents toujours plus nombreux au fil des ans. Je salue leur formidable dynamisme, leur générosité et je suis fière de partager avec eux, les valeurs qui font aujourd’hui, de l’ASP Tarn, un acteur local incontournable et reconnu. 25 années qui témoignent de la confiance jamais démentie du Conseil Général, des municipalités et mécènes qui soutiennent les actions menées par l’Association. Pour fêter son anniversaire, les membres de L’ASP Tarn vous ont concocté des événements d’exception et rédigé des articles qui témoignent de son évolution. Je vous laisse le plaisir de les découvrir au fil des pages. C’est main dans la main et à l’écoute de l’autre que l’ASP Tarn avance pour toujours améliorer ce qui est possible de l’être aujourd’hui et continuer à rêver à tous les possibles de demain. Bonne lecture, La Présidente Dharma Broche Page 3 Printemps 2016 : Vendredi 11 mars : Conférence de Régis Aubry : Accompagner la fin de vie aujourd’hui : un enjeu de société pour demain Vendredi 8 avril : Conférence de Jean-Marc La Piana : « La Maison » à Gardanne : un modèle à suivre ? Jeudi 23 juin : Conférence d’Eric Fiat : Le corps, l’âme, et le philosophe… Automne 2016 : Vendredi 18 novembre : Conférence de Sophie Paricard : Droits des malades et fin de vie : le regard d’une juriste TOUTES CES CONFÉRENCES AURONT LIEU : A LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE CASTRES à 20 h 30 Entrée libre. Journée de formation à l’IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) de Castres : Soins Palliatifs—l’équipe pluridisciplinaire — décembre 2016 Page 4 Conférence de Régis AUBRY Vendredi 11 Mars 2016 A Castres Chambre de Commerce à 20 h 30 La Gazette tient à vous le présenter à travers différents articles de presse Dans «La Croix » 4 octobre 2013 Son portrait De prime abord, on le croit débonnaire. Jamais un mot plus haut que l’autre, une affabilité de toutes circonstances. Qu’il soit en face d’un politique, d’un journaliste ou bien d’un fervent défenseur de la légalisation de l’euthanasie, Régis Aubry prend toujours le même soin à expliquer, dédramatiser, donner à voir la complexité avec une chaleureuse tranquillité. Chef de service du département douleur et soins palliatifs du CHU de Besançon (Doubs), cet homme de 55 ans est depuis quelques années l’un des médecins les plus influents concernant le dossier sensible de la fin de vie. Il est ainsi pour beaucoup dans la prudence de la France concernant l’euthanasie et l’énergie mise, ces dernières années, au service d’une voie d’équilibre permettant de lutter contre l’acharnement thérapeutique sans pour autant opter pour l’aide active à mourir. Le grand public le connaît peu. Le médecin ne court pas les plateaux de télévision mais veille, en revanche, à garder la main sur les centres névralgiques de décision. Ses titres donnent même un peu le vertige : outre son poste de chef de service, Régis Aubry est président de l’Observatoire National de la Fin de Vie (ONFV), coordonnateur du programme national de développement des soins palliatifs, membre du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) qui vient de rendre un avis sur la fin de vie… Une réflexion éthique indissociable des soins palliatifs De fait, ce diplômé de Sciences-Po, titulaire d’une maîtrise de philosophie, ne conçoit pas la pratique médicale sans cet ancrage intellectuel, venant nourrir une réflexion éthique indissociable des soins palliatifs. « Dans ce domaine, les dilemmes sont permanents », rappelle régis Aubry, qui a la charge, à Besançon, d’un service de quinze lits où parviennent les cas cliniques les plus complexes de la région. Inutile de chercher chez lui une position dogmatique, la défense de pré-requis. Les convictions de cet agnostique lui viennent d’une expérience de trente ans au chevet des malades, au plus près de leurs parcours singuliers qui font souvent vaciller les discours des bien-portants. Il n’en garde que quelques certitudes. La première : qu’il ne faut pas légiférer à la hâte et à la légère dans le domaine de la fin de vie La deuxième : que le débat virulent autour de l’euthanasie occulte un défi bien plus grand, celui des conditions générales dans lesquelles on meurt en France aujourd’hui, qui sont encore mauvaises La troisième, enfin : « qu’une société incapable de s’intéresser aux plus vulnérables court à sa perte » A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr Page 5 Un retard culturel (Dans « le Bien public » du 10 mars 2015) « En matière de soins palliatifs, dit Régis Aubry, notre retard est moins structurel que culturel. La France dispose d’un nombre suffisant de structures dans les hôpitaux. Ce qui manque c’est la compétence palliative. Renforcer l’offre à l’hôpital serait très coûteuse et assez peu utile, si elle ne s’accompagne pas d’une meilleure sensibilisation des médecins aux soins palliatifs. » Deux points sont essentiels : le renforcement des soins palliatifs à domicile et dans les EHPAD. La France a un réel retard en la matière. Réintroduire la question du sens de la vie (Dans «Cahier du Monde » du 7 mars 2015) « La démarche de la culture palliative (qui va au-delà du soin palliatif) permettrait, en sortant de la dimension purement médicale, de réintroduire la question du sens de la vie, de nous interroger sur notre propre finitude et sur les implications économiques de nos choix. Plus notre médecine progresse et nous permet de devenir vieux, plus on fabrique de la dépendance. Mais dans une société où l’on valorise l’action, l’efficacité, la rentabilité, quelle place donne t-on à des gens qui ne peuvent plus « faire »? Nous n’avons pas prévu l’accompagnement que cela supposait ». Des médecins formés à la réflexion éthique (Dans «Cahier du Monde » du 7 mars 2015) « L’euthanasie, c’est l’arbre qui cache la forêt. En France, on va encore très loin avec des traitements qui auraient dû depuis longtemps être interrogés. Nous sommes dans des logiques de persévérance inadaptées à la fin de vie. Il faut que le médecin de demain soit formé à la communication, à l’apprentissage de la réflexion éthique, qu’il puisse dire : « là, on ne va pas faire ce que la médecine pourrait faire. On va s’arrêter » e bre d e m a h d C erce m m o C res Cast A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr Page 6 Conférence de Jean-Marc LA PIANA Vendredi 8 Avril 2016 A Castres Chambre de Commerce à 20 h 30 Antoine Audouard nous le fait connaître dans Une maison au bord du monde, publié aux Éditions Gallimard en 2001. En voici quelques extraits : La Maison J’ai passé, dit Antoine Audouard, le portail bleu de la Maison pour la première fois en novembre 2000. L’établissement accueille des malades en fin de vie. Sept mois de rencontres avec l’équipe soignante, les bénévoles, les familles, les malades m’ont amené littéralement « au bord du monde ». J’ai simplement tenté de rendre témoignage de ce j’avais vu : la délicatesse des gestes et la qualité de l’attention, la solitude de la nuit, l’éclat de rire d’un moment, les mots hachés, les cris parfois, un regard qui se pose et où tout se suspend. Une Maison au bord du monde raconte donc des histoires. Elles parlent de la mort et elles évoquent le fracas de ce qui fut douloureux et dont l’amertume ne cesse pas, jamais; j’espère qu’elles parlent aussi de ce qu’il y a de digne et de présent, d’irremplaçable, dans la vie de tout être jusqu’à son dernier souffle. Jean-Marc Quand on voit Jean-Marc, on a une curieuse envie de se trouver enveloppé par lui dans une sorte d’enlacement où l’on n’est pas bien sûr de qui protégerait qui… La chaleur est dans ce regard noir, dans ce visage où le long nez droit est à l’alignement du front, dans ce corps de nounours que l’on sent animé d’une énergie inépuisable. Jean-Marc est le médecin-chef de la Maison. Le mot de «chef» semble presque comique appliqué à lui, c’est un chef qui n’aime pas donner des ordres. Quoiqu’il s’en défende, il est pourtant le point de référence non unique mais central de la Maison, celui autour de qui, à partir de qui tout s’organise et tout vit. Jean-Marc entre dans les chambres. Parfois il embrasse, parfois il serre la main, parfois il pose brièvement sa main sur la main du patient. Parfois c’est simplement un signe de tête. Il n’y a pas de règle extérieure qui dicte le bon geste : il vient de l’intérieur, il est l’expression d’une sensation, d’une relation. Ce qui est constant, c’est le regard : chaleureux, attentif, posé dans le regard de l’autre. A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr Page 7 Jean-Marc et la Maison D’une certaine façon, la relation entre Jean-Marc et la Maison est comme la relation entre Jean-Marc et la vie elle-même : intégralement dans l’instant. Assis derrière son bureau, son téléphone portable à la main, il fait signe à un malade qu’il arrive tandis que d’un œil désolé mais charmeur il glisse à Jean-Louis que oui, ils se verront à dix heures avec Chantal pour préparer la réunion formation. Il a dans sa tête en même temps la visite d’une famille qu’il faut littéralement porter dans son désarroi, un coup de téléphone au service hématologie de l’hôpital d’Aix, la réunion avec la DDASS et le patient qui ne réside pas du tout à la Maison mais à qui une amie lui a demandé de rendre visite. Mais dans chacun de ces moments, il ne vit pas comme un homme pressé : il est absolument présent et donne à chacun (sauf à Karine, la secrétaire de la Maison, qui le considère avec une tendresse frisant l’exaspération) ce qu’il attend, avec le temps, la qualité d’attention nécessaire. Une prise en charge globale Sa perception de l’humanité de l’autre est tellement globale, tellement intuitive, qu’aucune structure (pourtant nécessaire), aucun discours (pourtant utile), aucun schéma fonctionnel (inévitable), etc…, ne résiste devant son mouvement naturel : écouter, parler, toucher, aider… Jean-Marc n’a rien inventé : ni le soin palliatif, ni la lutte contre le sida, ni même la « formule » de la Maison (celle de Toronto par exemple existe depuis longtemps). Sa réussite, celle de la Maison, est dans une qualité de prise en charge : « Quand on prend en charge globalement le malade, on prend en charge globalement le travail, c'est-à-dire non seulement les patients mais toute l’équipe qui travaille ici ». Un médecin dépouillé de l’autorité hiérarchique A la Maison, les médecins sont dépouillés volontairement de toute forme d’autorité hiérarchique liée à leur « position », à leurs années d’étude, à leur statut social… Ils sont détenteurs d’informations qui ne sont pas « supérieures « à celles d’un agent de service, comme Amar, ou d’une infirmière stagiaire. S’ils ont une compétence technique qui les rend capables de faire évoluer un traitement dont les résultats ne sont pas satisfaisants, de porter un diagnostic, de donner une réponse à l’interrogation d’un soignant, c’est dans un dialogue où l’argument d’autorité (je suis médecin, donc…) n’a pas cours, mais l’argument de compétence. Encore cette compétence sera-t-elle toujours reliée à la connaissance de l’ensemble de la personne malade — cette compétence est elle aussi une relation. Cette position est la position « naturelle » de Jean-Marc, celle dans laquelle il se trouve sans effort. A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr Page 8 Conférence d’ Eric FIAT Jeudi 23 Juin 2016 A Castres Chambre de Commerce à 20 h 30 Un philosophe spécialisé dans l’éthique Eric Fiat est professeur des universités responsable du master d’éthique à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée. Il est membre de l’Observatoire National de la Fin de Vie. Une de ses spécialités est l’éthique médicale et hospitalière. Un conférencier brillant et accessible Le 7 novembre 2011 Eric Fiat était venu présenter à Castres une conférence très vivante illustrée de nombreux exemples littéraires sur la notion de dignité. Le public avait fort apprécié les qualités de l’orateur et avait pris plaisir à réagir aux traits humoristiques du philosophe. De nombreux articles et des contributions à des ouvrages Il a écrit en 2013 : l’avancée en âge, un art de vivre, un grain de sel dans tes cheveux : éloge de la fatigue. En 2012 dans fins de vie, éthique et société, il a rédigé l’article intitulé l’accompagnement, comme devoir de civilisation .Un article sur la mort En 2009 Eric Fiat rédigea dans l’ouvrage Etudes sur la mort un article qui pourrait plus spécialement intéresser les lecteurs de la Gazette. En voici deux extraits essentiels : La tragique et l’angoisse dans toute mort humaine « Il faut dire que le plus fin, le plus serein des accompagnements ne saurait éliminer ce qu’il y a de tragique et d’angoissant dans toute mort humaine… Il nous faut plaider pour une pratique palliative respectueuse du tragique et de l’angoisse, parce que non seulement il ne nous paraît pas possible de faire disparaître toute souffrance morale, toute angoisse comme on sait parfois faire disparaître toute souffrance physique, mais encore que ce ne serait pas souhaitable… Il y a quelque chose d’irrespectueux dans la volonté que toute fin de vie soit paisible ». Quand l’homme moderne veut maîtriser la mort…. « Maître par sa technique de tant de phénomènes que l’homme ancien subissait sans remède, l’homme moderne se veut coutumièrement maître de lui comme de l’univers… Mais la maladie et surtout l’approche de la mort apparaissent comme des rappels à l’ordre de la nature… Parce qu’il ne veut pas laisser le dernier mot à la nature, l’homme moderne d’abord lutte contre la maladie, parfois au-delà de toute raison, s’acharnant, s’obstinant à user inutilement voire dangereusement de son arsenal thérapeutique. Et lorsqu’il sent la lutte perdue ? Loin de renoncer à laisser le dernier mot à la nature, il veut encore la maîtriser, en donnant médicalement la mort. L’a-t-on assez remarqué ? Aussi opposés soient -ils l’un à l’autre, l’homme de l’acharnement thérapeutique et celui de l’euthanasie sont frères, en ceci que l’un et l’autre veulent jusqu’au bout maîtriser la mort et la nature ». A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr Page 9 TOUS LES HOMMES SONT-ILS DIGNES ? Dans « Grandeurs et misères des hommes » (publié en 2010), Eric FIAT met en garde contre la confusion et les ambiguïtés que l’on trouve dans l’emploi de mots à la mode tels que «respect, personne et dignité. ». A travers la description de différents portraits, il nie la distinction simpliste entre le « hommes dignes » et les « hommes indignes ». Différentes conceptions de la dignité : L’auteur rejette la « conception bourgeoise » de la dignité d’un homme, relative à sa conduite maîtrisée ; il retient la « conception monothéiste » (qui met en valeur la notion de fraternité humaine) et surtout la pensée de Kant ; selon ce dernier, tous les hommes sont dignes : Le polyhandicapé, mais aussi le criminel et « le fou » sont à traiter avec respect. D’autre part, la reconnaissance de la dignité d’homme par autrui est essentielle. Mais Eric FIAT refuse la « conception moderne » selon laquelle ce r ta i n e s mal ad i e s ou ce r ta i n s handicaps porteraient atteinte à la dignité de l’homme et il critique la façon de vouloir maîtriser, « au-delà de toute raison », la maladie et la mort. . Pour permettre une réflexion plus approfondie sur la question, vous pourrez emprunter son livre à la bibliothèque de l’ASP Méditation sur l’incarnation Publié en avril 2015, le dernier ouvrage d’Eric Fiat, « Corps et âme » se présente comme une méditation sur ce qui est au cœur de la condition humaine, cette dualité corps-âme aux frontières mouvantes, au caractère hybride et ondoyant . Cet essai dont le cœur est un hommage au mystère de la pudeur , explore également ce que la douleur, la maladie, la vieillesse, nous apprennent de notre incarnation. Car le corps en bonne santé, oubliable et silencieux, n’est pas le corps souffrant, inoubliable et auquel on est comme assigné . Car le corps regardé n’est pas le même que celui qui ne l’est pas. Pour illustrer son propos, l’auteur n’hésite pas à convoquer les poètes, La Fontaine, Mallarmé ... mais aussi Cocteau et Brassens. Selon Eric Fiat en effet, pour aborder ce thème du corps et de l’âme, le feu poétique est de nature à l’éclairer de manière plus attentive que la lumière philosophique, parce que plus attentif aux ombres . C’est autour du thème développé dans cet ouvrage qu’Eric Fiat prononcera une conférence le jeudi 23 juin à 20h30, à la Chambre de commerce de Castres. Avec le talent reconnu qui est le sien, celui d’un orateur sachant allier la profondeur du fond ... à l’élégance de la forme. A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr Page 10 Le fondateur de l’ASP-Tarn a la parole Se lancer dans la promotion des soins palliatifs n’était pas une évidence en 1991…. Fonder une association demande une conjonction de facteurs favorables. Nous avons eu la chance que Mme Bernadette Py, au retour d’un séjour dans le service du professeur Abiven (Chef de service des soins palliatifs de l’hôpital de la Cité Universitaire) rassemble autour d’elle des amis et relations, puis une demande de créer l’Association. Le centre hospitalier où j’étais chirurgien, avait mis en place une formation pour les soignants d’accompagnement aux soins palliatifs. Citons en particulier Mme Dancoine, Mme Anne-Marie Maynadier (les deux surveillantes) et Mr Robert (infirmier général) sans oublier le directeur de l’hôpital : Mr Romanens. Ces formateurs étaient les Drs Fernand Sanchez et Bernard Dubois ainsi que Mme Régine Marsden. Ils ont accepté, par la suite, de former nos premiers bénévoles. C’est ainsi que le 11 avril 1991 nous avions une existence légale d’une association de bénévoles dite ASP-Tarn, parrainée par les ASP de Paris et Toulouse. Nous étions la 5ème et avons été membre fondateur de l’union nationale des ASP: UNASP. Nous pouvons regretter de limiter notre action au sud du département. Peu à peu nous avons réalisé des accompagnements au Centre Hospitalier et à domicile avec la complicité du Dr Lamassoure, médecin généraliste. Avec ce dernier et le Dr Annick Bothorel, nous avons suivi la formation universitaire à Toulouse. Il convient d’ajouter les conférenciers qui ont permis d’impliquer le maximum de personnes dans notre démarche. Nous n’avons pas échappé aux habituelles difficultés de la vie associative, mais rien de très grave… Alors peu à peu, nous avons assuré la formation de nos bénévoles, mais il était nécessaire que les praticiens hospitaliers s’engagent. Soulignons le rôle déterminant du Dr Véronique Gandon, du Dr Louis- Paul Espel et du Dr Mireille Birague-Cavaillé en particulier à l’hôpital de Mazamet. Nous avons atteint l’an 2000 et alors je me suis retiré, remplacé par le Dr Mireille BiragueCavaillé, pour devenir Président Fondateur du Réseau Ville-Hôpital AC-COORD.81 Docteur Jacques DESPRUNIEE Président de l’ASP-TARN de 1991 à 2000 A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr Page 11 Historique de la formation De la naissance de L’ASP-TARN en 1991 à 2016. Quel chemin parcouru et quelle belle aventure ! A travers l’historique de la formation, retour vers le passé sur la route tracée par nos prédécesseurs où chaque personne rencontrée a laissé son empreinte, ses convictions, sa ténacité, ses compétences afin de contribuer à démystifier les soins palliatifs, à faire vivre et à pérenniser les valeurs fondamentales de l’ASP Tarn. Accompagner, former, faire connaître les soins palliatifs. Les débuts de la formation initiale 1991-1993 : 1ère formation en soins palliatifs et à l’accompagnement du Conseil d’Administration composé des membres fondateurs, médecins, paramédicaux, personnes de la société civile 1ère convention signée avec Mr Romanens, directeur du Centre Hospitalier Général, légalisant l’intervention de bénévoles d’accompagnement dans l’institution 1995 : Début de la formation initiale à Castres 1ère intervention des bénévoles d’accompagnement dans les services de chirurgie et du long séjour des Monges 1996 : 1ère formation extérieure à Peyregoux La formation se structure 1998 : 1er groupe de parole mis en place au long séjour des Monges 1998 à 2003 : Groupe de parole prévu toutes les 6 semaines avec une psychologue 2004 : Elaboration du dossier d’agrément pour devenir organisme de formation - Définition des missions de la formation - Procédure concernant le recrutement des stagiaires : 2 entretiens : l’un avec la présidente ou la coordinatrice, le 2ème avec la psychologue externe à l’association - Elaboration des programmes de formation - Evaluation de chaque module de formation par les stagiaires et « le fil rouge » 1999 à 2016 : 15 à 22 stagiaires seront formés chaque année La charte des bénévoles d’accompagnement Les fondamentaux de la formation reposent sur la Charte des soins palliatifs, la charte des bénévoles d’accompagnement et le cahier des charges (CNAMTS et SFAP) Devenir bénévole d’accompagnement nécessite une formation de qualité obligatoire (loi 9 juin 1999). L’ASP-Tarn est garante d’un accompagnement qui respecte les valeurs éthiques des soins palliatifs et permet aux stagiaires d’acquérir le savoir, le savoir-faire, le savoir être « présence – écoute – soutien ». A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr Page 12 Les points forts de la formation continue Diplôme universitaire des soins palliatifs 1991 à 1993 : Dr Bothorel, Dr Despruniée, Dr Lamassoure 1993 à1995 : Mme Maynadier D.U. dans le cadre de la formation professionnelle de l’hôpital général 1997 : Le deuil 2000 : Intérêts des groupes de parole 2005 : Soins palliatifs et droits du malade 2006 : Les pièges du bénévolat et groupe de parole 2007 : Douleurs souffrances (l’homme au cœur des soins) 2008 : La loi Léonetti 2009 : Importance de la communication verbale et non verbale Souffrance – spiritualité – quel accompagnement ? 2014 : Création d’ateliers d’approfondissement des connaissances conciliant apports théoriques et expé riences (ex : prise en charge de la personne âgée en institution) 1993 à 2015 : Participation de bénévoles de structure et d’accompagnement aux congrès SFAP et UNASP et participation à la journée CNAMTS des présidents, des trésoriers et formateurs 2003 à 2015 : Groupe de parole des bénévoles d’accompagnement une fois par mois Cette belle aventure n’aurait pu exister sans les formateurs bénévoles rencontrés tout au long de cet itinéraire qui ont mis leurs savoirs, leurs dynamismes, leurs compétences au service de l’ASP-Tarn et de la formation avec humanité et humilité. Qu’ils en soient remerciés. « Il n’y a point de chemin trop long à qui marche lentement et sans se presser » (Jean de la Bruyère) PR OM O TI O N 20 15 Anne-Marie Maynadier, membre fondateur de l’ASP Tarn, présidente de 2004 à 2012 et actuelle responsable de la formation A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr Page 13 Le rayonnement de l’ASP-Tarn Quinze années de coordination d’équipe .... tout un chemin ! Quinze années au cours desquelles l’activité des bénévoles de notre association a notablement évolué, et s’est progressivement diversifiée. Je ne peux apporter de témoignage direct des années 90. A mon arrivée à l’ASP-Tarn à l’aube du XXI ème siècle, coexistaient deux équipes distinctes et indépendantes, l’une basée à Castres, l’autre à Mazamet, respectivement pilotées par Véronique Rebullido et Josseline Harroué. C’est au début des années 2000 que ces deux équipes ont fusionné, choisissant de fonctionner avec une formation et une coordination uniques. Quelques années plus tard (2005) c’est la petite équipe de l’ASP Revel qui est venue se fondre au sein de l’ASP-Tarn. Assez rapidement alors se sont multipliés les sites d’intervention des bénévoles. Après avoir longtemps été concentrée sur quelques établissements de Castres et Mazamet (ainsi, en l’an 2000, seul l’hôpital des Monges accueillait les bénévoles de l’équipe castraise), l’activité s’est étendue à un nombre croissant de maisons de retraite et de services hospitaliers de tout le sud du département voire des départements limitrophes. A ce jour, des conventions existent avec 15 Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes, et avec les centres hospitaliers de Castres-Mazamet, (sur 4 sites distincts), Revel (31) et St Pons de Thomières (34). Parallèlement, à la même époque, un événement déterminant a été la création en 2001, par le Dr Despruniée et le Dr Espel, du réseau de soins palliatifs AC-COORD 81. Dès sa mise en route, les professionnels de ce réseau ont fait appel aux bénévoles de l’ASP-Tarn pour intervenir au domicile des patients pris en charge. Ce travail d’équipe se poursuit activement avec le réseau, devenu depuis départemental sous le nom de RESOPALID 81. Nos bénévoles sont amenés à intervenir auprès de malades et de leurs familles dans tout le sud du département, jusque dans des villages et hameaux très isolés de notre territoire. Plus récemment, c’est l’activité en milieu hospitalier qui a pris une nouvelle ampleur, avec la mise en place il y a 5 ans, à la demande du Dr Gandon, chef du service de soins palliatifs au CHIC Castres-Mazamet, d’une “ équipe du soir “: des bénévoles intervenant en binômes à la nuit tombante, un soir sur deux, auprès des patients hospitalisés dans ce service. Un dispositif analogue a été instauré en 2013 au centre hospitalier de Revel. Enfin, c’est en septembre 2012 qu’a été imaginé et créé un “ Atelier mobile d’arts créatifs “ baptisé “ Autan’Couleurs “, proposant une fois par semaine, dans les services d’oncologie et de soins palliatifs de l’Hôpital du Pays d’Autan, un accompagnement individuel favorisant l’expression artistique des patients. Nous voici en 2016, avec une trentaine de bénévoles sur le terrain, et de nouvelles perspectives à l’horizon. L’aventure continue ..... bon vent à toute l’équipe ! Elisabeth Lambrechts Coordinatrice A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr RETROSPECTIVE D’AUTOMNE 2015 Page 14 SOIREE D’ECHANGES En partenariat avec le Centre Hospitalier Inter Communal Castres-Mazamet et avec le réseau de santé RESOPALID 81, nous avons organisé le 19 novembre 2015 une soirée d'échanges ouverte à tous. Elle a eu lieu à Mazamet à l'Auditorium du Palais des Congrès à partir de 20h30. Pour célébrer la Journée Mondiale des Soins Palliatifs, cette soirée d’information spéciale a été précédée de la projection d'un documentaire d'une quarantaine de minutes intitulé "Vivre le temps qu'il nous reste à vivre". A l'issue de cette projection, un débat a été proposé par des professionnels hospitaliers, d'établissement pour personnes âgées ainsi que des accompagnants bénévoles. Le public est venu nombreux pour échanger sur les peurs, les doutes, les questionnements sur la fin de vie. Les questions et les commentaires variés de l’assistance ont animé le débat auquel les professionnels ont apporté leur expertise et leur éclairage. Cette expérience très positive demande à être renouvelée. Philippe Broche A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé 81100 CASTRES - Tél : 05.63.72.23.52 - mail : [email protected] - Site : www.asp-tarn.fr Animations de Noël Page 15 Des oiseaux, des fleurs, des messages d’espoir et de fraternité, c’est dans le foisonnement de la création artistique que l’opération « Couleurs en Fête » proposée par l’A.S.P-Tarn a célébré les fêtes de fin d’année à l’Hôpital du Pays d’Autan. Trois jours pendant lesquels toute personne passant dans le hall de l’hôpital était invitée à apporter, en couleurs , sa touche personnelle à une oeuvre collective exposée sur place jusqu’à la mi-janvier 2016. De la musique pour célébrer Noël ..... Pianistes en herbe et chanteurs plus chevronnés se sont retrouvés le 12 décembre dernier pour un concert de Noël donné dans le hall de l’Hôpital du Pays d’Autan .... un moment bienvenu d’évasion en musique pour tous les auditeurs, visiteurs ou malades, qui s’étaient rassemblés pour la circonstance. Gazette n° 23 Page 16 Directeur de la publication : Dharma BROCHE Secrétaire : Edité par l’ASP Tarn Jeanine BRESCIANI Semestriel Comité rédactionnel : SIRET : 4040911260015 Jeanine BRESCIANI, ISSN N° 1967-564X Philippe BROCHE, Jean-Paul CALVET, Impression par Preicillia DROULIN, nous-mêmes Claudine DUPREZ, Christine ESCANDE, Dépôt légal annuel. Jean-Louis HINCKER, Elisabeth LAMBRECHTS, Jeannine PERONNET. A.S.P. Tarn 2, rue de la Platé - 81100 CASTRES 05.63.72.23.52 Fax : 05.63.71.04.34 Port : 06.21.81.01.88 Site : www.asp-tarn.fr Courriel : [email protected] Membre fondateur de l’Union Nationale des Associations de Soins Palliatifs (UNASP) Membre de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP)