En France, le crédit conso coûte aussi de moins en moins cher

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En France, le crédit conso coûte aussi de moins en moins cher
En France, le crédit conso coûte
aussi de moins en moins cher
Depuis 2011, le taux des prêts à la consommation a chuté
de 28%. Explications de cette nouvelle tendance.
Il n’y a pas que les taux des prêts immobiliers qui soient actuellement au plancher : de
leur côté, ceux rattachés au crédit à la consommation ne cessent de s’éroder. Selon le
pôle dédié de BNP Paribas, connu pour sa marque Cetelem, ils s’élevaient à seulement
4,3%, en moyenne, courant 2015, un chiffre en repli de 1,65 point en quatre ans. Soit un
taux bien inférieur à la moyenne européenne de 5,9%, comme à celle en vigueur chez
nos voisins immédiats, qu’il s’agisse de l’Allemagne (6,2%), de l’Italie (6,9%) ou de
l’Espagne (8,1%).
Les prêts automobiles, notamment, affichent des conditions de financement très attractives. Principale cause de cette dégringolade : la concurrence acharnée que se livrent sur
ce segment les banques de réseau traditionnelles. « Il faut dire que les établissements
français font partie de ceux ayant le mieux traversé les années de crise financière, et
qu’ils disposent donc de grosses réserves de liquidités disponibles pour octroyer des
prêts. Alors qu’ailleurs en Europe, les banques cherchent encore à reconstituer leurs
marges », explique Laurent David, directeur général de BNP Paribas Personal Finance.
Une telle concurrence ne fait évidemment pas l’affaire des établissements de crédit
spécialisés. Cetelem a ainsi vu sa part de marché reculer, de 16,4% en 2014 à 15,9% au
troisième trimestre 2015, alors même qu’il vient d’acter juridiquement sa fusion avec un
poids lourd du secteur, Laser Cofinoga.
Autre conséquence : même si le refinancement de ces prêts sur les marchés financiers
ne coûte pas cher à Cetelem, la marge réalisée en France est devenue des plus étroites.
Voilà qui explique sans doute pourquoi la filiale de BNP Paribas se démène pour que le
très rentable crédit renouvelable, sévèrement encadré par les lois Lagarde en 2010 puis
Hamon en 2014, reparte de l’avant. Ce n’est pas loin d’être le cas : alors que sur l’ensemble
du marché, cette activité s’affichait selon l’Association des sociétés financières (ASF) en
recul de 3,8% sur les neuf premiers mois de 2015, elle se serait désormais stabilisée au
sein du réseau de BNP Paribas PF. A l’inverse des autres prêts conso, ces réserves
d’argent sont encore facturées à des taux grimpant jusqu’à 20%. « Nous pensons que
ce type de crédit peut devenir le couteau suisse de la gestion du budget, à la place du
découvert bancaire, assure Laurent David. Il n’est pas forcément plus cher, si l’on choisit
de rembourser vite. » Désormais dissocié des cartes de fidélité, sur lesquelles la fonction paiement comptant est activée par défaut, le revolving sert désormais aux Français
à financer de petites dépenses récurrentes, de 223 euros en moyenne selon l’ASF.
Source : Capital