151006-EG-Aéro-Midi-Pyrénées-Table-ronde-n2-V4
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Les Etats Généraux de l’Aéronautique en MidiPyrénées – Table ronde N°2 SECAFI Diagnostic Stratégie Emploi Société d’expertise comptable inscrite au Tableau de l’Ordre de la région Toulouse Midi-Pyrénées Direction Régionale Midi-Pyrénées 55, boulevard de l’Embouchure – Central Parc Bât C BP 72081 - 31019 Toulouse cedex 2 Tél 05 62 72 36 00 SAS au capital de 2 245 092,50 € 312 938 483 RCS Paris Numéro d’identification intracommunautaire FR 88 312 938 483 BORDEAUX ► LILLE ► LYON ► MARSEILLE ► METZ ► MONTPELLIER ► NANTES ► PARIS ► TOULOUSE www.secafi.com Plan d’intervention Robert Amade La table ronde, car l’emploi est menacé Nous à la Coordination suivons la réduction de l’effectif dans les SSII États de mesure Cela a des conséquences lourdes Sur la région Sur l’emploi des salariés comme on vient de le voir, sans plan social, la baisse d’effectif est violente Et sur le développement de la souffrance au travail (Jean-Pierre Caparros) Avant le débat, nous allons aborder les sujets suivants : La spécificité régionale en matière d’effectif de R&D au sens large Les risques posés au secteur, les perspectives et les moyens d’action Et après, nous répondrons aux questions de la salle Avant la conclusion de Jean-Pierre Caparros 2 Conclusion (JP Caparros) La baisse de charge, et un début de réduction d’emploi, ne sont plus des hypothèses Face à celles-ci, les solutions sont diverses Du côté d’Aribus, dans de nouveaux secteurs du cycle de vie de l’avion (production, service aux compagnies) : mais quelle visibilité sur ce développement Du côté des sous-traitants industriels : ils doivent étoffer leur structure de production pour accompagner la hausse de cadences de production De la charge de travail sur d’autres secteurs d’activité ? Il ne faut pas rêver …cela signifie que le travail sera réalisé ailleurs qu’en Midi-Pyrénées, et que les compétences partiront À moins de viser des secteurs avec une implantation industrielle en Midi—Pyrénées (santé, transports intelligents, etc.), ou en forte innovation (big data, objets connectés, filière drones, Industrie du Futur, etc.) Le télétravail pour une société qui aurait des contrats dans d’autres régions, est une possibilité pour des sous-traitants, mais est difficile à mettre en place A notre avis, le salut passe par une évolution des donneurs d’ordres, qui pourrait prendre la forme D’une implantation de ceux-ci en Midi – Pyrénées Ou de leur adaptation à une procédure d’achats permettant le transfert de la charge de travail 3 4 Intervention de Robert Amade Coordination CGT SSII – Midi-Pyrénées 5 Intervention de MM. Grosseti et Zuliani Coordination CGT SSII – Midi-Pyrénées 6 R&D en Midi-Pyrénées La spécialisation de la région en R&D s’accompagne d’une maturité remarquable dans une relation de prestations au forfait, réalisées ex situ 7 En période de ‘grands programmes’, la stratégie des donneurs d’ordres a contraint et structuré la croissance des sociétés d’ingénierie, en particulier en Midi-Pyrénées CONTRAINTES des politiques de R/D CYCLES de développement non linéaires EVOLUTION RAPIDE des technologies TAILLE CROISSANTE des projets saut technologique temps de développement Coût REDUCTION des aides publiques OBJECTIFS du donneur d’ordres CHOIX du donneur d’ordres : FLEXIBILITE des moyens de R/D 2 axes CORE / NON CORE et MAITRISE du cœur de métier CORE => MAKE (conception amont, assemblage final, relation client) : travail sur l’organisation interne, les process, la capitalisation NON CORE : recours à la SOUS-TRAITANCE => BUY > Augmentation de la sous- MAKE / BUY Réduction de COUT LIMITATION / OPTIMISATION des coûts globaux des projets de R/D traitance > Travail sur la rentabilisation de ce choix Evolution du marche du Conseil en Technologie en France Md€ Croissance (source Syntec) 2009 2010 2011 2012 2013 2014 5,8 5,9 6,4 6,5 6,4 6,4 2,5% 7,00% 2,0% -1,5% -0,5% 8 En période de grands programmes, La stratégie d’achats d’Airbus a privilégié (d’autant plus après l’A380) l’acquisition de prestations au forfait OBJECTIFS du donneur d’ordres CHOIX du donneur d’ordres : 2 axes CORE / NON CORE et MAKE / BUY NON CORE : recours à la SOUS-TRAITANCE => BUY Sur périmètres non core Augmentation de la sous traitance SOLUTIONS des DO, CONTRAINTES des acteurs FLEXIBILITE / REDUCTION DE COÛT DIRECT ASSISTANCE TECHNIQUE LIMITATION / OPTIMISATION des coûts globaux des projets de R/D Capacités de recrutement Capacités de ‘séparation’ en cas de baisse d’activité Projets massifiés facturés au FORFAIT Capacité de gestion de projet, de Limitations des coûts indirects Taille critique et solidité financière des gestion de la s-t avec les sous-traitants Maîtrise de la masse salariale : encouragement d’un turnover => recrutement de ‘jeunes’ de Limitation Rentabilisation de la relation (licences, m2…) coûts gestion de livrables… (car + de risque) Partage des risques Forte croissance des principaux acteurs Recherche de meilleures marges par le développement à l’international Développement de l’activité au forfait 9 Le déroulement de 3 grands programmes sur la période 2000-2013 a donc porté la croissance des sociétés, effectifs R&D en région… et leurs compétences Les grands programmes ont structuré la croissance de la sous-traitance d’ingénierie (Conseil en Technologie), avec un effectif de sous-traitants, pour Airbus uniquement, de l’ordre de 12 000 personnes Les pratiques d’achats ont tendu à commander des lots de prestations massifiés facturés au forfait, réalisés ex situ, avec engagement de résultat du sous-traitant, à des acteurs de plus en plus importants (réduction du panel de fournisseurs directs de « rang 1 »), aux appellations variées : workpackages (lots), bundles (ensemble de lots), clusters, etc. Un seul contrat de ce type peut mobiliser une force de travail de plusieurs dizaines d’ETP chaque année. Il se caractérise par des prix tirés vers le bas. Ces pratiques visaient à faire baisser le prix des prestations d’études, le cas échéant par le développement de la sous-traitance offshore Il est vrai qu’elles ont ôté aux sociétés sous-traitantes des marges qui auraient été utiles pour financer la reconversion des salariés …elles pourraient permettre aux sous-traitants de proposer leurs compétences à des acteurs aéronautiques hors Midi-Pyrénées (en France, Europe, ou dans le monde). Mais cela implique 3 conditions, non vérifiées aujourd’hui La maturité d’autres acteurs qu’Airbus pour une sous-traitance à distance de leurs lots d’études est la première d’entre elles Des lots d’études d’une taille suffisante pour qu’une sous-traitance à distance puisse être profitable, compte tenu des coûts d’organisation associés Le développement et l’affichage d’une offre crédible par les sociétés du secteur 10 R&D en Midi-Pyrénées L’impact de la réduction des grands programmes sur l’emploi est confirmé 11 La décroissance de l’effectif global d’ingénierie Airbus est nettement amplifiée pour l’effectif sous-traitant Evolution effectif ingénierie sous-traitants MP (milliers d'ETP) 2014 a été une année de moindre réduction de la charge de travail par rapport à certaines annonces de mi 2013. Les annonces rassurantes du début 2014 ont été vérifiées (réductions mesurées de -4% sur le terrain) 30 25 Le risque de réduction porte sur 4 000 emplois en région Midi-Pyrénées 20 -33% -42% 15 Evolution effectif ingénierie sous-traitants MP (milliers d'ETP) 10 5 -48% 7,0 -64% 6,0 0 5,0 -48% 4,0 ETP Ingénierie 3,0 ETP Ingénierie avec nouveau programme 2,0 BE sous-traitants France Midi-Py 1,0 avec nouveaux prog 0,0 -64% 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 BE sous-traitants France Midi-Py 12 R&D en Midi-Pyrénées La réduction de l’effort de R&D induit une réduction de la charge de travail, donc un risque sur le maintien des compétences en région 13 Le risque sur les compétences La complexité technique des engagements de l’avionneur vis-à-vis de ses clients a consisté un défi, qui continue à engendrer des difficultés sur les programmes A350 et A400M Les reconceptions décidées nous paraissent correspondre principalement à 2 enjeux : l’un serait technique avec une masse de l’appareil jugée trop importante, l’autre d’ordre économique : un coût de production inadapté au prix auquel l’appareil a été vendu aux compagnies aériennes Il semble pourtant acquis que, du point de vue technique, la phase de conception du programme A350 a été plus efficace que celle du programme A380, avec économies chiffrées en milliards de dollars Ces défis ont requis la mise à disposition de compétences techniques, mais aussi de gestion de projet Etudes techniques en Études et conception mécaniques, thermiques, etc. Simulation / calcul Avec le PLM comme levier d’efficacité Gestion de projet au niveau du Programme mais aussi de chacun des sous-traitants responsabilisés sur leurs workpackages Ce qui a été développé en région toulousaine, c’est une capacité de mobilisation de compétences techniques pour atteindre des objectifs ambitieux de coût de développement, qualité, délai La compétence développée est partagée sur toute la filière. L’avionneur en détient normalement la partie ‘stratégique’ (sa politique de recrutement, notamment début 2011, y a veillé), mais doit s’appuyer sur la compétence partagée avec la filière C’est la pérennité de cette compétence globale couvrant plusieurs milliers d’emplois, qui est en jeu en 2015 14 Le risque d’une réduction d’effectif désordonnée est potentiellement grave pour le maintien des compétences Les acteurs ne sont pas inactifs, Airbus annonce à ses sous-traitants ses anticipations de baisse de charge, réduit la taille de son bureau d’études suivant, en particulier, sa propre politique de gestion des compétences Les organismes de formation, de même que le FAFIEC et l’OPIIEC, tentent de conduire un diagnostic de la situation et des besoins, La Direccte d’une part, les collectivités territoriales d’autre part, suivent le dossier et ont parlé d’une table ronde, qui ne s’est pas tenue Quant aux sous-traitants, comme nous l’avons vu, ils adaptent l’effectif, semble-t-il suivant les normes propres à ce secteur qui ne sont pas axées sur la préservation des compétences Les salariés sont dans l’attente, pris entre des chiffres de réduction inquiétants mais encore virtuels, et une histoire de 15 années de forte activité Il n’y a pas à notre connaissance de politique d’intérêt général, de diagnostic et d’action pour la filière et la région, visant à limiter les conséquences négatives de la situation actuelle Les conséquences pour la filière, ses compétences et ses salariés sont lourdes 15 Le risque d’une réduction « aveugle » et peut-être brutale des effectifs soustraitants rend nécessaire une gestion collective de la réduction de la charge …car la conséquence est la suivante : le risque sur les compétences réside dans une réduction « aveugle » et peut-être brutale (éléments remontés lors des réunions d’information SECAFI) d’effectifs par les employeurs sous-traitants, propre à dissoudre la compétence collective de gestion de grand programme construite par la filière… et de devoir la reconstruire de zéro dans 10 ans Il existe donc un besoin d’une politique globale d’organisation de la réduction de charge du BE Airbus, autour des principes suivants : Promouvoir la compétence de la région à d’autres secteurs et à d’autres zones géographiques, et adapter l’organisation avec les donneurs d’ordres intéressés Orienter plus précisément les besoins de formation et de reconversion Encadrer plus rigoureusement, du point de vue de la gestion des compétences entre autres, les procédures de départs de salariés Avec, outre les donneur d’ordres et les employeurs (grands et petits), concernés au premier chef : Etat, Région, organismes de formation (qui agissent déjà)… Et bien sûr les organisations syndicales de salariés 16 Conclusion de Jean-Pierre Caparros Coordination CGT SSII – Midi-Pyrénées 17