Les animaux fantastiques de Véronique Vella
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Les animaux fantastiques de Véronique Vella
Un 31 décembre en chansons Il y a 10 ans, pour une raison qu’on ne connaît pas encore, Stéphane, Victoire, Anthony et Ruben avaient décidé de passer ensemble les 31 décembre à venir, et pas forcément pour fêter le nouvel an ! On les découvre le 31 décembre 1999. C’est une de leurs réunions rituelles, une photo supplémentaire de leur amitié… jusqu’à ce qu’éclatent leurs non-dits en une dispute épique… Lieu : Studio des Champs Elysées Dates : jusqu’au 30 juillet 2017 Mise en scène : Virginie Lemoine Avec : Carole Deffit, Valérie Zaccomer, Alexandre Faitrouni et Fabian Richard Une histoire simple et émouvante Crédit : Anthony Klein C’est l’histoire d’une bande de copains qui s’apprêtent à passer en l’an 2000. Stéphane (Carole Deffit), Victoire (Valérie Zaccomer), Anthony (Alenxandre Faitrouni) et Ruben (Fabian Richard) ont l’habitude de célébrer le 31 décembre ensemble depuis des années, mais ce soir-là, l’ambiance semble un peu tendue. L’action commence le soir du 31 décembre 1999, mais pour comprendre l’origine de leur dispute, nous allons remonter le temps avec les quatre amis. « Nous avions très envie d’écrire une histoire d’amitié dans laquelle le public tombe réellement amoureux des personnages, au point que, comme nous avec nos propres amis, ils finissent par s’attacher même à leurs défauts » Gaétan Borg et Stéphane Laporte. En l’espace d’une heure et demie, Gaétan Borg et Stéphane Laporte nous raconte 20 ans d’une puissante amitié. Entre Stéphane la médecin hyperactive, Victoire la maman du groupe légèrement illuminée, Anthony alias Titoune le romantique et Ruben le businessman, une belle histoire est née. Ils ont traversé ensemble les périodes de la vie, depuis leur enfance dans les années 80, à leurs années étudiantes puis à leur début de vie d’adulte. Au fur et à mesure que les années passent, le public s’attache à ces personnages dont la vie n’a finalement pas grand chose d’extraordinaire. C’est une histoire simple et émouvante, mise en musique par le talentueux Stéphane Corbin, également au piano pendant tout le spectacle. Plongés dans les années 80 La mise en scène signée Virginie Lemoine donne au spectacle dynamisme et légèreté. A chaque intermède musical, on remonte le temps. Le public est plongé dans les années 90, puis 80, puis 70… Du bugg de l’an 2000 aux amours sur minitel, les flash-backs provoquent quelques réminiscences chez les spectateurs. « Une histoire à l’envers ? Un vrai bonheur pour un metteur en scène ! » précise-t-elle. 31 est aussi un vrai bonheur pour ses spectateurs. Tout y est : une belle histoire, une mise en scène ingénieuse, des comédiens talentueux et des compositions musicales aussi entraînantes qu’émouvantes. Gutenberg : le musical barré et endiablé ! Sam et Max, deux jeunes rêveurs idéalistes, cherchent un producteur pour le spectacle épique qu’ils viennent d’écrire : GUTENBERG ! Le musical. Maladroits et géniaux, ils vous offrent, presque malgré eux, une véritable performance jouant une vingtaine de personnages, accompagnés d’un pianiste et de plein de casquettes, chacune symbolisant un personnage. Il suffisait d’y penser. Lieu : Sentier des Halles Dates : jusqu’au 27 novembre 2016 Avec : Philippe d’Avilla, Sébastien Valter, Sébastien Ménard Mise en scène : Nicolas Guilleminot La comédie musicale pour les Nuls C’est une comédie musicale pas comme les autres. Dans la salle confinée du sentier des halles, on ne sait d’abord pas à quoi s’attendre. Devant nous, des comédiens et surtout… des casquettes. Et à côté, un pianiste à l’air blasé. « Bonjour, je suis Sam, j’ai écrit cette comédie musicale, et voici Max mon meilleur ami, qui a composé les musiques ». Les deux personnages sont hésitants, gaffeurs, semblent inspirés par un tome de « la comédie musicale pour les Nuls ». Les deux compères ont suivi à la lettre la recette de la comédie musicale : trouver un héros historique, le mettre en musique et en faire une belle histoire. Et pour cette histoire, ils ont choisi Gutenberg. Leur rêve ? Impressionner un jour un producteur et jouer sur la scène du célèbre Mogador. Hilarants et déjantés. Très vite, Sam et Max nous embarquent dans leur univers complètement barré. De casquette en casquette, ils incarnent tous les personnages d’une comédie musicale digne de Broadway. Déjantés, les deux comédiens sont impressionnants. C’est une mise en abyme intelligente et surtout délirante : cette comédie musicale burlesque reprend tous les codes (bons ou mauvais) du musical à succès. Des personnages larmoyants, des chansons entraînantes aux paroles insignifiantes (une chanson sur les biscuits, par exemple !) ou encore une histoire d’amour impossible. Gad Elmaleh n’aurait pas mieux imité les méchants et les gentils dans cette loufoquerie. « Un mélange insolite des Monty Python, de South Park et de Mel Brooks » Nicolas Guilleminot Au-delà d’une caricature de la comédie musicale mainstream, Gutenberg est aussi le récit d’une passion et du rêve de deux jeunes auteurs-compositeurs. Sans décor ni costumes, Sam, Max et leur pianiste sèment le bonheur auprès de leur public. Ils réalisent une performance incroyable, mêlant l’humour à des tours de passe-passe (de casquette en casquette) vertigineux. Bref, c’est une comédie musicale qui fait du bien, et qui même si elle ne joue pas (encore) à Mogador, est à ne pas louper ! Sur la pièce… GUTENBERG! The musical voit le jour en 2006. Il est présenté à Londres puis au prestigieux New-York Musical Theatre Festival, où il reçoit trois prix dont celui du meilleur livret de comédie musicale. Après plusieurs saisons dans le Off-Broadway, une quarantaine de villes des États-Unis accueillent les casquettes de Sam et Max. Après le Canada, la Finlande, l’Australie et la Corée du Sud, c’est au tour de l’hexagone de découvrir pour la première fois l’histoire véritablement fausse de l’inventeur de l’imprimerie. Adaptée par Baptiste Delval, produite par Laurent Giordanengo et mise en scène par Nicolas Guilleminot, la version française a été créée en mai 2015 à l’Aktéon Théâtre avant d’afficher complet au Théâtre des Brunes durant le Off d’Avignon la même année. Après quelques dates de tournée, nos héros chercheront le producteur fictif de leurs rêves de septembre à décembre 2016 au Sentier des Halles. En fin d’année, le musical comptabilisera plus de soixante dix représentations en France. Naturellement belle : une mise en beauté fraîche et musicale Dans un monde superficiel et standardisé, deux employés travaillent pour une agence dont l’objectif est d’embellir à tout prix » La Star », la rendre naturellement belle. Alors que tout les oppose, ils se voient confier une mission spéciale dont dépend leur avenir… Lieu : Studio Hébertot Dates : à partir du 10 septembre De et avec : Rachel Pignot et Raphaël Callandreau Big Brother est sur la scène La comédie était déjà un succès au festival Off d’Avignon depuis 2014. Au Studio Hébertot à Paris, l’ambiance et les rires sont également au rendez-vous. Naturellement Belle est une comédie semi-musicale (qui alterne saynètes parlées et chantées) sur la dictature de l’entreprise et de la beauté. Deux personnages vont devoir faire équipe dans un challenge lancé par leur entreprise : faire augmenter considérablement la courbe de beauté de la Star dont leur agence s’occupe. Au centre de l’histoire, un homme, une femme et une voix. On ne connaîtra pas les noms des deux employés, histoire d’accentuer la rigueur de cette entreprise désincarnée. La voix personnifie la dictature du management : une voix qui rappelle les bonnes et mauvaises pratiques de ses salariés, enlève des points sur leur carte de « légitimité professionnelle ». Big Brother est sur scène : la jeune femme elle, est menacée d’être licenciée si sa prochaine mission n’est pas une réussite. Quant à l’homme sans nom, caricature de l’élève modèle coincé mais non sans humour, il va devoir se confronter au travail en équipe pour ne pas risquer de perdre ses points. Le moindre retard, le moindre mot de travers peut coûter cher. « Cette pièce s’inscrit dans une dynamique de théâtre musical où l’on retrouve les influences de la chanson et du jazz, le tout saupoudré de duos drôles et tendres, aux couleurs des films de Jacques Demy » Naturellement Belle dénonce aussi les diktats de la beauté. Dans cette agence caricaturale, il convient d’embellir la Star par tous les moyens. Mais qu’estce que la beauté ? Est-elle liée au bonheur personnel ? N’est-elle qu’une question de physique ? Être beau, est-ce forcément être heureux ? (des questions dignes du bac de philo…) Madame et Monsieur vont s’embarquer dans une quête de la beauté ultime, confronter leurs idées et brainstormer avec beaucoup, beaucoup d’humour. Lui avouera même avoir été victime de sa beauté, jusqu’à faire une « chirurgie inesthétique » pour qu’on l’aime pour autre chose que pour ses courbes parfaites. Tic-Tac, l’horloge tourne, et la voix les presse pour trouver la recette du charme éternel. Une pièce tout en légèreté Rachel Pignot et Raphaël Callandreau sont survoltés. Dans ce décor aux couleurs pastels et à l’ambiance sixties, leurs chansons entraînantes et acidulées nous transportent. C’est une pièce qui fait du bien, et qui parvient tout en légèreté à aborder avec autant d’humour que d’intelligence des sujets complètement d’actualité. C’est une pièce émouvante, aussi, on s’attache rapidement à ces personnages un peu marginaux : à la naïveté et la candeur de Madame maladresses, et au caractère bougon de Monsieur ex-canon de beauté au coeur tendre. En bref, un spectacle séduisant et pétillant, à voir en famille ! Duo sur Nougaro : le jazz est là au Lucernaire Nougaro remasterisé. Toulouse, Cécile, Dansez sur moi, Armstrong… autant de titres mythiques qui ont durablement marqué la variété française. Imprégnés de l’oeuvre immense et inclassable du grand Claude Nougaro, Laurent Conoir et Mehdi Bourayou enchaînent tableaux cocasses et personnages aussi déjantés qu’émouvants. Du Nougaro remasterisé. Lieu : Théâtre du Lucernaire Dates : jusqu’au 2 juillet Mise en scène : Renaud Maurin Avec : Laurent Conoir, Mehdi Bourayou Les demi-frères « duo sur Nougaro » seront également présents sur le festival Off d’Avignon du 7 au 30 juillet au Théâtre du Rempart L’amour de l’humour. On le connaît pour Armstrong ou Le jazz et la java, moins pour Le coq et la pendule ou La chanson.. Claude Nougaro le jazzman toulousain a bercé une génération avec ses chansons à textes. Si c’était un sacré pari de faire revivre ce monument de la chanson française, les demi-frères l’ont relevé. Dans un spectacle aussi drôle qu’entraînant, ils enchaînent les morceaux à un rythme effréné, allant d’imitations en numéros de cabaret. Les deux comédiens se sont imprégnés de l’univers du chanteur. Le metteur en scène Renaud Maurin précise que « c’est avec respect mais non sans un certain orgueil que nous nous invitons à sa table pour trinquer ». Comme Nougaro, ils ont « l’amour de l’humour » et comptent bien en jouer sur scène. « Un spectacle aussi drôle qu’entraînant » On assiste à un véritable show : Laurent Conoir s’essaie au transformisme et à la magie (en plus d’avoir une voix exceptionnelle), Mehdi Bourayou excelle au piano. Les comédiens sont étonnants d’imagination, reprennent Armstrong à la manière d’une messe qu’ils donnent à leurs spectateurs, sont débordants de dynamisme. Si dans la salle, le public est majoritairement amateur de Nougaro, le spectacle plaira également à ceux qui ne connaissent que peu le chanteur. Un spectacle original et plein de bonnes surprises. Wonder.land : du Lewis Carroll 3.0 au Théâtre du Châtelet Neuf ans après l’opéra pop Monkey, Journey to the West (2007), le compositeur pop-rock britannique Damon Albarn retrouve la scène du Châtelet pour la création française de wonder.land, un nouveau musical 2.0 inspiré des Aventures d’Alice au pays des merveilles. Le Châtelet poursuit sa mission de création d’œuvres musicales hybrides avec un nouveau musical rock qui, comme le livre dont il s’inspire, s’adresse autant aux adultes qu’aux enfants (à partir de 10 ans). Wonder.land jouait jusqu’au jeudi 16 juin au Théâtre du Châtelet à Paris. http://chatelet-theatre.com/ Who’s ruining my life ? Aly (Lois Chimimba) est une ado comme les autres. Cloîtrée dans sa chambre à pianoter sur ses écrans, elle répond insolemment à sa mère qui lui « gâche la vie », encaisse les problèmes d’argent et d’addiction de son père et jalouse son petit frère Charlie. « Who’s ruining my life ? » s’écrit-elle en chanson. Comme de nombreux jeunes de son âge, Aly n’aime pas sa vie et ne s’aime pas elle-même. Elle se pose des questions existentielles, subit les critiques de ses camarades de classe, se réfugie sur les réseaux sociaux. C’est en tapant sur son précieux smartphone « être quelqu’un d’autre » qu’elle tombe sur le site www.wonder.land, un jeu en ligne mystérieux dans lequel elle incarnera son personnage rêvé : Alice. « Quand Alice rentre dans cette maison, dans ce rêve, toute rationalité est abolie ». Damon Albarn. Avatar. Aly veut être Alice, dans son monde virtuel. Elle se crée alors un personnage made in Lewis Carroll, petite blonde à la robe bleu et blanche. Cette Alice sera son avatar, une représentation d’elle-même dans son jeu en ligne. Dans cette aventure aux allures de jeu vidéo, Aly/Alice devra répondre à une question essentielle « Qui je suis ? » (faisant écho au « Who are you ? » posé par la chenille Absolem à Alice dans le livre). Une quête d’identité qui s’annonce d’autant plus difficile que la tyrannique directrice de son école, Mrs Manxome, va vite s’emparer du jeu et s’approprier wonder.land. Crédit : Brinkhoff Mögenburg Pays des Merveilles 3.0. Le wonderland de Lewis Carroll est totalement revisité dans cette mise en scène ultra-moderne. Ici, wonder.land est un lieu virtuel où se cachent créatures pixellisées et personnages imaginaires. Mais loin d’être dénaturé, l’univers de Carroll est bien présent : la marre de larmes d’Alice, la chenille Absolem, le célébrissime Lapin Blanc et le Chat de Chester ont leur place dans ce Pays des Merveilles 3.0. Toute l’intelligence de ce Alice revisité réside dans la modernité du sujet traité. Sentiment d’isolement, mal-être et complexes, recherche d’identité… Là où Lewis Carroll, dans Alice through the looking glass, utilisait un miroir comme échappatoire, Moira Buffini, Ruffus Norris et Damon Albarn choisissent un medium actuel, internet. Dans cette version contemporaine du Alice in Wonderland du XIXe siècle, les auteurs soulèvent une question essentielle sur la jeunesse actuelle et sur le rôle important du numérique dans la quête d’identité. Un Alice Rock’n’roll et moderne, tout en beauté. Teaser de Wonder.land