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Solitude d’après La Mulâtresse Solitude d’A ndré Schwarz-Bart paru aux Éditions du Seuil et Points Adaptation et mise en scène Fani Carenco Production La Grande Horloge Coproduction Bonlieu - Scène Nationale d’Annecy Les Inachevés - Académie des savoirs et des pratiques artistiques partagées Sous l’égide de la Fondation Bullukian Solitude d’après La Mulâtresse Solitude d’A ndré Schwarz-Bart Adaptation et mise en scène Fani Carenco Avec Marie-Noëlle Eusèbe Solitude Laure Guire Bayangumay Laurent Manzoni L’homme Assistante à la mise en scène Lili Sagit Scénographie Fani Carenco, Nicolas Natarianni et Christophe Charamond Lumières Nicolas Natarianni Son Nicolas Natarianni et Thibault Lamy Création vidéo Thibault Lamy Production La Grande Horloge Coproduction Bonlieu - Scène Nationale d’Annecy Les Inachevés - Académie des savoirs et des pratiques artistiques partagées Sous l’égide de la Fondation Bullukian LE PROJET Une histoire de femmes en lutte Solitude Née vers 1772, Solitude est la fille d’une esclave africaine, violée par un marin sur le bateau du malheur qui la déportait vers les Antilles. Elle connaît l’abolition de l’esclavage en 1794 et rejoint une communauté marronne de Guadeloupe. Lorsqu’en 1802 Napoléon Bonaparte, par une décision inique, rétablit l’esclavage à la Guadeloupe, Solitude se rallie à l’appel de Louis Delgrès et combat à ses côtés pour la liberté (vivre libre ou mourir). Survivante de la bataille du 8 mai 1802, enceinte, condamnée à mort, elle n’est exécutée par pendaison que le 29 novembre de la même année, le lendemain de son accouchement. Figure emblématique et symbolique de la Guadeloupe et de la révolte des esclaves, Solitude nous interpelle encore aujourd’hui. Elle est une femme de légende. Une femme pour toutes les femmes, pour toutes les luttes. Figure de résistance, figure de révolte, figure de femme : emblème de la lutte contre l’esclavage, la mulâtresse Solitude se dressera contre l’oppression et le paiera de sa vie. Fani Carenco porte à la scène le roman d’André Schwarz-Bart, dans une atmosphère baignée des croyances antillaises. La pièce est un diptyque : l’Afrique de Bayangumay, la mère, puis la Guadeloupe de sa fille. Subir, puis réagir. Trois comédiens portent le récit de ce destin exceptionnel. Par son adaptation du roman, Fani Carenco révèle l’intemporalité... « Et toi pauvre zombi qui te délivrera de tes chaînes ? La jeune femme répondit en souriant : Quelles chaînes, Seigneur ? » A l’origine de ce projet, il y a bien sûr la découverte d’un auteur et de son roman, qui m’a interpellée par sa beauté et son propos. L’histoire des Antilles, celle de l’Afrique. Une femme en fait le lien. Ce n’est pas anodin. Les femmes, les mères. Mères dans la souffrance. Des peuples leur refusent jusqu’à leur droit sur leurs enfants. Rosalie-Solitude est arrachée à sa mère. L’enfant de Solitude est le fils d’une morte. J’ai été touchée par ce regard sur les femmes. Sujet de mes études, l’histoire des femmes reste encore aujourd’hui une part négligeable de la connaissance collective. Pourtant, de ces petites histoires naît la grande. Les féministes affirmaient : « le privé est politique ». Nous en avons là une douloureuse preuve. Solitude, ce sont toutes les femmes qui se révoltent et donc qui sont l’humanité en marche. Il y a derrière ce texte une volonté de parler des heures sombres de l’Histoire. De porter au théâtre une période inconnue, honteuse. Mettre en avant une souffrance universelle, interpeller les responsabilités de chacun, non pas en tant que pays ou institution mais bien en tant qu’être humain. Derrière la question évidente que pose cette oeuvre « qu’aurions nous fait? » se pose celle du « qui sommes nous ? ». Ce projet ne pourrait voir le jour sans le soutien et l’écoute de Simone Schwarz-Bart, femme admirable de fidélité et de lutte, femme de lettres et d’humanisme. - Fani Carenco - LE ROMAN La Mulâtresse Solitude Ce roman en deux parties « Bayangumay » et « Solitude » raconte l’histoire de ces deux femmes, la mère et la fille, une première partie en Afrique, une seconde en Guadeloupe. La première partie narre la naissance, la jeunesse, le mariage de la Diola Bayangumay, jusqu’à ce qu’elle soit victime de la traite. Emmenée à Gorée, elle est contrainte de quitter l’Afrique pour la Guadeloupe dans la cale d’un bateau négrier. Dans la deuxième partie, Bayangumay a donné naissance à une fille, Rosalie, qui se fera ensuite appelée Solitude. Une mulâtresse née d’un viol. Sa mère l’abandonne pour rejoindre des nègres marrons. Solitude, est une zombi corne : « Les zombi cornes étaient des personnes que leur âme avait abandonnées ». Elle rejoindra plus tard les troupes noires cachées dans les forêts de la Soufrière et luttera pour la liberté : c’est l’histoire admirable des révoltés de 1802. Un vibrant hommage à une femme de légende de l’histoire des Antilles, à une femme symbole de la liberté absolue. Le roman La Mulâtresse Solitude est édité au Seuil et Points. « Au commencement des temps, aimait-elle à dire, il n’y avait pas de voies tracées sur la terre des hommes, on ne pouvait se diriger nulle part ; mais là où passèrent les Ancêtres s’ouvrirent peu à peu des sentiers : et nous y posons le pied avec gratitude, achevait-elle d’un air menaçant. » L’AUTEUR André Schwarz-Bart L’écrivain André Schwarz-Bart, dont toute la famille à été déportée pendant la Seconde Guerre Mondiale, est entré dans la résistance en 1943. Il est l’auteur du Dernier des justes (Prix Goncourt 1959) et d’Un plat de porc aux bananes vertes, co-écrit avec son épouse, Simone Schwarz-Bart, écrivaine guadeloupéenne, qui constitue le prélude de La Mulâtresse Solitude. André Schwarz-Bart, c’est l’écrivain de la résistance, contre l’esclavagisme, contre l’antisémitisme. Pour lui la lutte et la résistance ne se segmentent pas : elles sont l’essence de l’humanité et l’oppression sur le peuple juif est de la même engeance que l’esclavagisme. Il est l’auteur de : Le Dernier des Justes, 1959 Un plat de porc aux bananes vertes, avec Simone Schwarz-Bart , Seuil, 1967 La Mulâtresse Solitude, Le Seuil, 1972 Hommage à la femme noire en collaboration avec Simone Schwarz-Bart , Éditions Consulaires, 1989 Étoile du matin, Le Seuil, 2009 L’Ancêtre en Solitude avec Simone Schwarz-Bart, Seuil, 2015 Malgré la qualité de l’oeuvre, La Mulâtresse Solitude ne rencontre pas le succès mérité. C’est suite à cette déception qu’André Schwarz-Bart décide de s’installer définitivement en Guadeloupe en 1972 où il continuera d’écrire avec sa femme. Même si certains n’ont pas vu en lui un auteur antillais, André Schwarz-Bart, fort d’une expérience personnelle marquante, parla avec génie de la persécution de ces peuples. L’auteur, dont la famille a été exterminée pendant la guerre, n’a en effet cessé de mettre en regard esclavage et déportation. L’ADAPTATION La pièce s’attache à respecter l’oeuvre d’André Schwarz-Bart en préservant la poésie du texte et son propos sur la violence de l’esclavage. Une histoire sombre de l’humanité qui prend chair à travers le récit d’une femme double. Solitude comme un être désincarné. Une femme éternelle. Deux femmes. Elles sont Bayangumay et Rosalie, elles sont l’Afrique et la Guadeloupe. Leurs récits s’entrecroisent. Nous suivons celui de Solitude-Rosalie, de sa naissance à sa mort. Celui de Bayangumay est à l’envers. Nous la découvrons dans la cale d’un navire négrier, jusqu’à sa naissance dans une Afrique fantasmagorique. En allant vers sa mort Solitude se rapproche de l’Afrique. Toute sa vie est une quête, celle de sa mère, celle de ses ancêtres, de ses racines. Un homme. Il est l’Histoire, la mémoire de l’humanité face à ses oublis. Dans un décor industriel, froid, des tôles ondulées, des sacs plastiques, des vidéos projetées nous rappellent l’actualité de cette histoire. La violence de la guerre, des camps , mais aussi de l’industrialisation, du capitalisme, sauvage, qui détruit des populations entières. Dans l’enceinte du Théâtre, la Marseillaise devient complainte angoissante et les chants traditionnels d’Afrique des berceuses lancinantes. Par son adaptation du roman, Fani Carenco révèle l’intemporalité de la révolte, met en question la mémoire des hommes et la facilité de l’oubli. Elle dévoile la formidable luminosité des êtres en résistance. REPÈRES BIOGRAPHIQUES L’équipe artistique Fani Carenco - Adaptation et mise en scène Auteure, comédienne et metteuse en scène. Après un DEA d’Histoire des femmes, c’est sous la direction de Daniel Ivernel que Fani Carenco fait ses premiers pas sur les planches pour La Ménagerie de verre de Tennessee Williams. Elle joue pour Moïse Touré dans Le quand dira-t-on des troyennes, Transit 04-retour du Mali ou encore Le fils du chaos, et l’assiste sur la création de Paysages après la pluie. Après plusieurs mises en scène (Le Baiser de la Veuve d’I. Horowitz, Les mains sales de J-P Sartre...) Fani Carenco entame sa collaboration avec Georges Lavaudant en 2010. Elle l’assistera à la mise en scène sur 20ème Première, La Tempête, Toutaristophane, La Mort de Danton et dernièrement Cyrano de Bergerac. Fani Carenco se lance dans l’écriture à partir de 2005 avec Du rhum, des hommes, en tournée pendant trois ans. En 2010, elle écrit et joue Ce soir j’ai commencé à midi. Elle crée en 2011 inCURablE à Avignon. En 2013, elle adapte et met en scène le journal de Kurt Cobain dans Pensez-vous pouvoir (s’il vous plaît) nous répondre d’aller nous faire foutre! Elle crée la même année à Bonlieu Scène Nationale d’Annecy le spectacle Il suffit d’un train pour pleurer mise en scène par Marion Guerrero avant d’entreprendre la création de son premier spectacle jeune public : Hansel et Gretel, ou pourquoi j’ai arrêté de manger des enfants (2014). En 2012, Fani Carenco réalise deux courts métrages autour de Marguerite Duras avec la compagnie Les Inachevés. Devant la caméra, elle tourne dans 1802 et les téléfilms Le mystère Joséphine, Comprendre et pardonner. Son travail de mise en scène porte souvent sur l’adolescence, les états transitoires, la révolte et la culture rock n’roll... Laure Guire - Interprète Comédienne conteuse et metteuse en scène burkinabè, Laure a suivi de nombreux stages en Afrique et en Europe et est issue de la deuxième promotion de l’École Internationale de Théâtre du Benin. Comme comédienne, elle travaille avec JP Guingane (Malo Pilote, Les lignes de la main), Etienne Minoungou (Antoine m’a vendu son destin), Dani Kouyaté (On ne paie pas), Alougbine Dine (Le médecin malgré lui, Le complexe de Thénardier) Mathieu Roy (Qui a peur du loup) ou encore Alain Thema (Masque et masque). Elle met en scène Le charlatan, adaptation de Jules Romains et Art de Yasmina Reza. Elle a participé à de nombreux festivals comme le Festival International de Théâtre et de Marionnettes de Ouagadougou, le Festival International de Théâtre pour le Développement, le FESPACO, le Festival Panafricain d’Alger, le Festival de Théâtre de la Fraternité d’Assahoun au Togo, le Festival International de Théâtre du Bénin, le Festival des réalités du Mali, ainsi que le Festival jeunes Publics en Belgique. Marie-Noëlle Eusèbe - Interprète Marie-Noëlle a joué sous la direction de nombreux metteurs en scène, en France métropolitaine et aux Antilles. Elle débute sous la direction de Jean-Louis Barrault avec Le Soulier de Satin, L’Amour de l’amour ou Antigone, toujours au Théâtre du Rond-Point. Elle travaille ensuite avec Jean-Pierre Bouvier pour Ruy Blas et Don Juan. Elle collabore régulièrement avec Greg Germain : Hommage à Sony, Le Balcon, Voyage au coeur d’un rebelle, Monsieur Toussaint. Elle joue Les femmes avec leur amour sous la direction de Eric-Gaston Lorvoire et Haïti Chérie de Maryse Condé. Elle participe à la Semaine de la Caraïbe au Studio de la Comédie Française notamment sous la direction de William Mesguish pour Cyclone , ainsi qu’au Festival Karavan Caraïbe à la Scène Nationale de Toulouse. Antoine Bourseiller la met en scène dans Pas de prison pour le vent, création au Lucernaire puis en tournée aux Antilles. Elle joue La voyageuse de Maryse Condé sous la direction de Jean-Michel Martial pour le Congrès des écrivains de la Caraïbe. En 2011 elle joue Cannibales de José Plya, mise en scène de Jacques Martial au Théâtre National de Chaillot et en tournée. Depuis 2011, Marie-Noëlle Eusèbe travaille régulièrement avec Moïse Touré : Veillée des outres mers, Un Barrage contre le Pacifique... Dernièrement elle a crée La Mangue de Suzanne Lebeau mise en scène de Fanny Fait, en Guyane. Laurent Manzoni - Interprète Laurent Manzoni a suivi la formation de théâtre au Conservatoire National Supérieur de Région de Toulouse (1984/86) et à l’École Nationale du Théâtre National de Strasbourg (1986/89). Au théâtre, il a joué dans les mises en scène de Daniel Mesguich (Titus Andronicus), Philippe Sireuil (L’Echange), Jean Lacornerie (Eugène Onéguine, L’Histoire du soldat...), Jean-François Peyret (Duo Kafka), Sophie Loucachevsky (Pouchkine), Chantal Bronner (Bonjour Maîtresse), Alain Milianti (Le Legs et L’épreuve, Bingo), Georges Lavaudant (Le Roi Lear, La Mort de Danton, Le fil à la patte), Sophie Rappeneau (Les Voisins, Les âmes mortes), Jean-Louis Martinelli (Andromaque, Germania III), Lukas Hemleb (Pessah-Passage, Voyages dans le chaos...), Jacques Lassalle (Léonce et Léna, Sganarelle ou le cocu imaginaire, Le Mariage forcé, Le Misanthrope), Marc Betton (La Mouette), Patrick Sommier (Dom Knigui, La Maison des livres, Pasta et Fagioli, La terrasse du soussol, Jesus Camacho 404 284, Victor Segalen et Victor Hugo), Agnès Bourgeois (Seven Lears), Gilberte Tsaï (Ce soir on improvise), Stéphane Braunschweig (Les Trois soeurs), Patrick Pineau (Les Barbares, Peer Gynt, La noce, Sale août, Le suicidé) et bien d’autres. Récemment, Laurent Manzoni a joué sous la direction de Georges Lavaudant dans Cyrano de Bergerac et Lukas Hemleb dans Je suis le vent de Jon Fosse. Comme metteur en scène, il a monté Créanciers d’August Strindberg en 1987 à l’École Nationale du Théâtre National de Strasbourg. LA GRANDE HORLOGE FANI CARENCO 795 rue Antoine Laurent Jussieu 34000 Montpellier [email protected] Contact production / diffusion Céline Chagnas Tél : 06 69 39 01 67 [email protected]