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Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Participants et représentation des adhérents 94 personnes ont participé à cette restitution. 32 collectivités, E.P.C.I. (Établissement Public de Coopération Intercommunale) ou entités juridiques de droit public ayant une personnalité morale autonome (sur 100 adhérents) étaient représentés par un Elu(e) ou un Technicien (dont 2 non adhérents). Un seul fournisseur était présent, en effet, la rencontre fournisseurs s’était tenue à Nantes et le lieu de restitution ne leur convenait pas. Aucune des Directions de l’ADEME du territoire du R.G.O. (Réseau Grand Ouest) n’était représentée. Le R.G.O. tient à votre disposition la liste des participants présents. Ordre du jour Accueil des participants Introduction des Elus : Elu référent de la Communauté d'agglomération/Ville d’Angers (pilote du groupe de travail) et Président du R.G.O. Table ronde autour de l'intégration du développement durable dans les marchés de prestations intellectuelles, une difficile équation Adapter le développement durable aux différents marchés de prestations intellectuelles : la maîtrise d’œuvre Adapter le développement durable aux différents marchés de prestations intellectuelles : l’informatique Adapter le développement durable aux différents marchés de prestations intellectuelles : la communication Adapter le développement durable aux différents marchés de prestations intellectuelles : la formation Retour d’expériences Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 1 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Compte-rendu Cette restitution portait sur les travaux du Groupe de Travail (G.T.) dit « Prestations intellectuelles et développement durable ». La Ville d’Angers et la Communauté d’Agglomération d’Angers Loire Métropole qui ont piloté ces travaux n’accueillaient pas cet évènement contrairement à l’usage. En effet, le R.G.O. organisait le matin ses Assemblées générales (tournantes dans les territoires du R.G.O.) et pour des facilités d’organisation, les pilotes ont accepté de délocaliser cette restitution. Restitution Accueil des participants Laurent MARTINEZ, Conseiller régional du Conseil régional Pays de la Loire et Président du R.G.O., remercie les participants présents lors de cette journée et précise que la participation aux travaux du Groupe de travail a permis de construire des outils précieux pour l’intégration des critères environnementaux et sociaux dans les achats. Les groupes de travail constituent une activité « phare » de notre réseau : ils permettent chaque année de construire et de proposer des solutions pour mieux intégrer le développement durable dans la commande publique. Unanimement reconnus pour leur qualité, ces travaux ont permis depuis plusieurs années de formuler des recommandations pratiques pour plusieurs types d’achats (exemple : « construction et bâti », « le bio dans la restauration collective », etc.) Ces travaux sont essentiels : ils permettent à tous nos membres d’exploiter le formidable effet de levier que représente la commande publique (qui, pour rappel, représente 19 % P.I.B. de l’Europe et 10 % du P.I.B. de la France). La rencontre avait pour objectif de dresser un bilan des travaux menés sur les prestations intellectuelles. Quelques chiffres pour rappeler l’importance de ce secteur : - La commande publique représente actuellement 31% des marchés de travaux, 38 % des marchés de fournitures et 31 % des marchés de services qui sont émis par les pouvoirs publics - Les marchés de prestations intellectuelles pèsent pourtant la démarche responsable est peu mise en œuvre : faute d’outils ? de volonté ? Le groupe nous fera part de ces éléments - Une directive / marchés publics s’appliquera prochainement. Parmi les principes qui la guideront : le rejet des offres anormalement basses, mais également la nécessité de faciliter l’accès des PME aux marchés, instauration du principe d’auto-déclaration au stade de la candidature, etc. L’objectif de la rencontre est donc de rendre compte des travaux du réseau sur les prestations intellectuelles. Conformément à sa « marque de fabrique » : - Un pilote : le service mutualisé de la Communauté d'agglomération et de la Ville d’Angers. Je remercie à cet effet Angélique COIRIER ainsi que les entités publiques, la Ville et l’agglomération, - 7 collectivités/E.P.C.I. Ces collectivités / E.P.C.I. ont permis d’apporter toute sa richesse au document de synthèse. Tous ont tenu à participer à la rédaction d’un document complet et accessible prochainement. En les remerciant, il s’agit de : Communautés d’agglomération de Lorient agglomération et du Grand Poitiers, Conseils généraux de la Loire-Atlantique et du Finistère, Conseils régionaux de la Bretagne et des Pays de la Loire et Ville de Niort. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 2 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Enfin, le R.G.O. tient à remercier toutes les entités publiques du groupe de travail qui ont été très actives et ont contribué à la rédaction de ce document au même titre que le pilote, ainsi que les différents acteurs de la filière « prestations intellectuelles » rencontrés par ce groupe au cours de ses travaux. Ainsi que le travail rigoureux et investi de Christine LEPAGE et de Laurence CESBRON (rédaction des comptes-rendus) permettant de « mettre en musique » les groupes de travail. Jean-Marc VERCHERE, Adjoint à la Ville d’Angers, Vice-président du R.G.O. et pilote du G.T., remercie les Elu(e)s, les Techniciens nombreux présents pour cette restitution. Jean-Marc VERCHERE précise que son arrivée récente en tant qu’Elu(e)s angevins et donc dans le réseau lui donne peu de légitimité pour introduire ce travail de restitution. Il tient à rendre hommage à Gilles MAHE en tant que membre fondateur du réseau en saluant son attachement à la commande publique responsable. Il tentera de suivre La voie tracée par l’ancien Président. Le groupe de travail « Prestations intellectuelles », piloté par la Ville d’Angers et la Communauté d'Agglomération d’Angers Loire Métropole, en la personne d’Angélique COIRIER s’est attelé à la tâche avec quelques appréhensions, les prestations intellectuelles sont des marchés plus difficiles que certains comme les fournitures, les services courants. Pourtant, certains outils seront donnés à travers la définition du besoin, meilleures modalités de consultations, … Il remercie également le groupe de travail et pense que le document de synthèse prochain sera un outil pour les adhérents du réseau. Pour commencer, l’Animatrice (pilote), Angélique COIRIER énumère l’équipe qui a travaillé de mai 2012 à mai 2014 pour le Groupe de travail « Prestations intellectuelles et développement durable » : Béatrice ANGOT, Acheteur, Département du Finistère, Anne-Sophie BOURGEOIS, Conseillère à la commande publique, contentieux et commande publique responsable, Région Bretagne, Angélique COIRIER, Direction de la commande publique, Ville d'Angers/Communauté d'Agglomération (C.A.) Angers Loire Métropole et pilote du groupe de travail, Jean-Christophe DUVAL, Service des marchés, Département de la Loire Atlantique, Agnès LESCA, Responsable de la commande publique, Lorient agglomération, Nicolas RAISKY, Responsable du service des marchés publics, Région Pays de la Loire, Benoit TARIS, Chef de service Achats, Ville de Niort, Eléna TRAN QUANG TY, Responsable des marchés publics au sein du service de la Commande Publique, C.A. du Grand Poitiers. Christine LEPAGE et Laurence CESBRON du Réseau Grand Ouest sont remerciées pour leur investissement et leurs apports qui a largement contribué à la réussite du groupe. TABLE RONDE AUTOUR DE L'INTEGRATION DU DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LES MARCHES DE PRESTATIONS INTELLECTUELLES, UNE DIFFICILE EQUATION La première difficulté rencontrée par le groupe fut la détermination du périmètre de réflexion. Avant d'aborder la thématique du développement durable, le groupe s’est d'abord interrogé sur la terminologie en répondant à la question suivante : qu'entend-on par « prestations intellectuelles » ? Jean-Christophe DUVAL du Conseil général Loire-Atlantique va apporter des éléments de réponses. Qu'entend-t-on par prestations intellectuelles ? La première question a été de définir le périmètre. Le groupe de travail avait le choix entre une définition restrictive ou large de la définition du périmètre de la prestation intellectuelle. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 3 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 L’option restrictive, celle du Cahier des Clauses Administratives Générales des Prestations intellectuelles (C.C.A.G.-P.I.), est de dire que la prestation intellectuelle est une œuvre de l’esprit devant être protégé par la propriété intellectuelle. La protection devant se faire car l’œuvre est originale. Seulement dans certains pans de la prestation intellectuelle, l’œuvre n’est pas forcément singulière comme pour la formation ou les études d’impact, … L’option large, celle que le groupe a retenue, les marchés de prestations intellectuelles peuvent renvoyer à une catégorie relevant du sens commun et intégrant en son sein tous les marchés publics pour lesquels peu ou prou, on constate la présence d'une activité de l'esprit, de réflexion, de création, ... Une fois la définition du périmètre des prestations intellectuelles étudié, la question du développement durable a été abordée et rapidement une conclusion a semblé s'imposer : dans les prestations intellectuelles, la prise en compte du développement durable ne serait-elle possible que par l'intégration de clause sociale dans les marchés ? Anne Sophie BOURGEOIS, va brièvement expliquer comment traduire le développement durable dans les marchés de prestations intellectuelles. Comment traduire le développement durable dans les marchés de prestations intellectuelles ? Le groupe a été initié en 2012 par le souhait de plusieurs adhérents de réfléchir ensemble aux possibilités d'inclure du développement durable dans des marchés de prestations intellectuelles. Le postulat de départ était simple, la thématique serait ardue, en effet, peu de doctrine, de Guide, … Le constat a été rapide, les difficultés pour intégrer les dimensions environnementales et sociales dans les marchés de prestations intellectuelles étaient partagées par l'ensemble des membres du groupe de travail.. La première raison résidait dans le cœur même de l’achat de la prestation intellectuelle, l’achat de production intellectuelle, de matière grise, … immatérielle et non palpable. La seconde raison appartient au type d'opérateurs sur ces marchés, le plus souvent ces commandes s'adressent à des petites et moyennes structures ; secteur d'activité dont les opérateurs ont été « historiquement » moins sensibilisés au développement durable que d'autres (notamment dans le bâtiment et les travaux publics ou pour l’achat de fournitures courantes). Après de multiples réflexions, la méthode retenue par le groupe été de passer les marchés de prestations intellectuelles au scanner des trois piliers du développement durable. Sur l'aspect environnemental, les quelques possibilités qui s’offraient et qui peuvent se résumer à un effort sur les flux ont été passées en revue : d’abord, sur les flux de communication et ensuite sur les flux de déplacement comme le transport (mode doux, visioconférence). Les options ont déjà été maintes fois développées et n’apportent rien de nouveau à la thématique. En revanche, la réflexion sur le pilier social offrait plus de possibilités. Qui dit pilier social, dit en premier lieu clause sociale, aussi dans un premier temps cette partie a été investiguée. Les questions suivantes ont été travaillées : Est-ce que la clause sociale ne peut profiter qu’à une population éloignée de l’emploi et peu diplômée ? A l'inverse, est-ce qu’il n’est pas du devoir des personnes publiques dans un contexte économique tendu, d’influer sur des premières expériences professionnelles pour des jeunes diplômés sans emploi ? de favoriser le retour à l’emploi de seniors surqualifiés mais au chômage ? Des facilitateurs (notamment de Rennes) ont donc été rencontrés et ont invité le groupe à poursuivre dans cette voie, en donnant quelques illustrations concrètes. La clause sociale ne se résume pas au lot peinture d’un marché de travaux ou au marché d’entretien des espaces verts. L’Acheteur doit néanmoins faire preuve de créativité et d’audace pour inventer les clauses sociales des marchés de prestations intellectuelles. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 4 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Pourtant dans les faits, certaines interrogations demeurent : quel public cibler ? comment ? en s'adressant à qui ? comment concevoir et rédiger la clause à destination de ce type d'opérateur ? quel volume d'insertion ? les modalités de contrôle et suivi ? les freins et les difficultés à anticiper ? Enfin, le pilier économique, qui est souvent délaissé dans la réflexion d’une commande publique responsable, a pris tout son sens eu égard la typologie des opérateurs économiques des secteurs visés par le groupe (P.M.E., T.P.E. et petites structures). Une série de préconisations simples et de bon sens ont pu être développée. La réflexion du groupe s'est, ensuite, portée sur la notion de R.S.E. (Responsabilité Sociétale des Entreprises), Benoit TARIS a donné quelques précisions sur ce concept et sur la manière de l'utiliser dans la commande publique. La R.S.E. Définition La R.S.E est une démarche d’évaluation et d’amélioration continue dans lequel les entreprises intègrent volontairement les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes. Elle constitue la déclinaison de la prise en compte du développement durable dans les entreprises. Elle répond aux trois grands enjeux du développement durable (sociaux, économiques et environnementaux). Volet social Une entreprise socialement responsable s'engage sur : le respect les droits humains des salariés et des consommateurs, les conditions de travail, la non-discrimination, l'emploi de personnes handicapées et la réinsertion sociale. Volet éthique des affaires Une entreprise socialement responsable s'engage à avoir un comportement éthique des affaires : le respect des Lois, la lutte contre la fraude et la corruption, l’intégrité du management, … Volet environnemental Une entreprise socialement responsable s'engage à avoir un développement du management environnemental. Volet économique Une entreprise socialement responsable s'engage à avoir : une relation saine et équilibrée entre l'entreprise et ses fournisseurs et sous-traitants, une meilleure programmation des commandes, des délais de paiement raisonnables, la promotion des approvisionnements locaux. Enfin, la démarché R.S.E. sous l'angle économique peut s'appuyer sur un Investissement Socialement Responsable (I.S.R.). L'I.S.R. est un investissement qui tient compte, outre les critères financiers habituels, des critères E.S.G. (Environnement, Sociétal et Gouvernance), de la structure concernée par l’investissement. Evaluation Catalogue d’indicateurs (environ 80) du G.R.I. (Global Reporting Initiative) utilisée par les entreprises pour établir leur rapport annuel de développement durable. Ensemble d’indicateurs classés par thématique (économie, environnement, social, emploi, droit de l’homme, société, responsabilité du fait des produits) sur lesquels les entreprises peuvent s’évaluer. Difficulté d’utilisation dans le cadre de la commande publique Au stade de la candidature, la liste des renseignements exigibles est limitée, ainsi, il est impossible de filtrer au niveau de la candidature. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 5 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Au stade de l’offre, la difficulté est dans le lien avec l’objet du marché. Quelques soient les exigences relatives au développement durable (R.S.E., clause d'insertion professionnelle, ...) intégrées dans le marché, l'Acheteur doit être attentif à ce que ces exigences soient justifiées par l'objet du marché et/ou ses conditions d'exécution. Anne-Sophie BOURGEOIS a apporté quelques éléments sur ce sujet. La commande publique, le développement durable et la R.S.E. La Responsabilité sociale et environnementale des entreprises s’illustre par « la mise en œuvre des principes du développement durable au sein des entreprises ou des organisations ». La R.S.E. permet d’avoir un regard sur la politique sociale, managériale, environnementale menée par l’entreprise au sein de son organisation. Première élément, a priori la R.S.E. relèverait donc du stade de jugement des candidatures. Le Code des marchés publics encadre strictement les éléments pouvant être demandés au stade de la candidature pour analyser les capacités techniques, financières et professionnelles des entreprises. Il convient d’être vigilant sur ce qui pourrait être demandé : certificat de qualité (conformément à l’article 45-II°), plus précisément pour la norme ISO 26 000 ou ses équivalents : • une norme ISO relative à la responsabilité sociétale des organisations, elle définit comment les organisations peuvent et doivent contribuer au développement durable. Elle est publiée depuis le 01/11/2010. certificat de management environnemental et d’audit (EMAS) à condition que le marché de services implique pour son exécution la mise en œuvre de mesures de gestion environnementale. Reste que cela représente une contrainte forte sur la procédure de mise en concurrence dans la mesure où ces certificats de qualité restent marginaux pour des questions de coût et de complexité du processus d’obtention. La concurrence est, de fait, mise en péril, à ce stade en effet on est dans la conformité et non pas dans le jugement d’une performance. Ainsi, il y a davantage de sens à fixer l’évaluation de la démarche R.S.E. de l’entreprise au stade des offres. Pourtant juridiquement, cette réflexion reste complexe. Certes, les critères d’essence durable sont possibles car inscrit dans le Code des Marchés Publics (C.M.P.). Pourtant, l’article 53 du C.M.P., même s’il n’est pas exhaustif, n’envisage aucunement le critère R.S.E. en tant que tel dans la liste des critères relatifs au développement durable mis à la disposition du pouvoir adjudicateur (« les performances en matière de protection de l'environnement, les performances en matière d'insertion professionnelle des publics en difficulté »). Ensuite, la jurisprudence est claire sur les conditions de régularité des critères : Le critère ne doit pas être discriminatoire. Le critère doit être précis. Le critère doit être transparent. Le critère doit être en lien avec l’objet du marché. L’importance de la pertinence du critère au regard de l’objet du marché est un point de contrôle majeur du Juge administratif. Il faut qu’il y ait un sens à ce critère « développement durable ». Or, dans une jurisprudence dite « Derichebourg » du 15/02/2013, le Conseil d’Etat après avoir procédé au contrôle de l’adéquation du critère avec l’objet du marché, a estimé que le critère « volet social » s’apparentant à un critère R.S.E., n’était pas en rapport avec l’objet du marché. Le groupe appelle donc à la fois à une certaine prudence dans le maniement du critère R.S.E. mais aussi à faire preuve d’un peu d’audace. Les vieux praticiens se rappelleront que le critère de performance d’insertion sociale avait, lui aussi, suscité de la frilosité, voire de l’incompréhension avant d’être validé puis inscrit dans le C.M.P. et même récemment assoupli dans ses modalités de recours. Le groupe de travail a choisi de traiter cette question de la R.S.E. notamment sous l’angle du critère afin d'investiguer au mieux le champ de réflexion, conscients aussi que la commande publique responsable doit participer à l'anticipation des évolutions de la société. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 6 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Jean Christophe DUVAL, dans le cadre des prestations intellectuelles, le droit de la commande publique est-il un frein à la prise en compte du développement durable ou au contraire offre-t-il des outils favorisant les réponses et stimulant la concurrence ? Le développement durable et les freins de la commande publique Le droit est une matière en constante évolution tout comme ces outils. Certains outils ont été identifiés et vont être étudiés, la liste n’est pas exhaustive. Le premier objectif est de favoriser les réponses et de stimuler la concurrence. Cependant ces marchés demandent de sortir des habitudes d’achats alors que les collectivités utilisent, classiquement, des appels d’offre, ouvert, contraignants ; ces deux points sont contradictoires pour les marchés de création. Le premier outil, que le groupe préconise, est la mise en œuvre de la procédure restreinte soit en appels d’offre soit en M.A.P.A. (Marché A Procédure Adaptée). En effet, l’investissement des candidats y est différent, ainsi que leurs motivations et leurs intérêts. Ensuite, la seconde recommandation est de permettre la présentation du projet par la collectivité aux opérateurs économiques avant le lancement de la consultation ou après la réception du cahier des charges. Il permet aux entreprises de mieux appréhender le contexte, le besoin de la personne publique et de proposer une offre en adéquation avec le besoin. Une des limites est la ressemblance de cette présentation/audition avec la négociation. Il ne faut cependant pas l’écarter, il suffit de respecter le Code, l’audition ne doit pas se transformer en négociation. Le dernier objectif est d’utiliser les outils du C.M.P. à savoir : L’article 14 : critère social comme condition d’exécution du marché L’article 15 : marché réservés à des travailleurs handicapés L’article 49 : versement d’une prime pour dédommager le travail de création préalable L’article 53 : critère de jugement des offres L’article 55 : obligation de rejeter les offres anormalement basses. Très difficiles à détecter en matière de prestation immatérielle. Echanges avec la salle Une remarque est lancée au débat sur les obligations de R.S.E. mises aux entreprises alors que parfois la collectivité n’est elle-même pas si contrainte, ne faudrait-il pas que la collectivité soit exemplaire ou du moins se donne une démarche de progrès (respect des délais de paiement, versement des primes, …) en même temps qu’elle le demande aux entreprises ? Cette remarque est effectivement très pertinente. En obligeant les entreprises à respecter un certains nombres d’obligations en matière de développement durable, le donneur d’ordre devrait également s’astreindre à respecter ses obligations. A titre d’exemple, on peut citer que le versement d’avance est possible dans tous les cas où elle n’est pas obligatoire avec une possibilité d’avance jusqu’à 60 % de la prestation. De même, les entités publiques ne sont pas obligées de demander systématiquement une garantie de cette avance ou de la retenue de garantie. En effet, dans certains cas, le donneur d’ordre pourrait être son propre assureur au regard des sommes en jeu. Est-il utile de rappeler que le délai global de paiement est fixé à 30 jours, et que la majorité des entreprises en redressement le sont en raison de retard de paiement ? Quid de la difficulté entre l’audition et la négociation. Il convient de prêter une attention particulière à l’audition qui n’est en aucun cas une négociation. De même la négociation ne doit pas aboutir à faire un mix des offres faites. Une piste pourrait être la présentation par l’entité publique de tous ses marchés de l’année aux fournisseurs. L’audition doit obligatoirement être spécifiée dans le règlement de consultation. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 7 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Sur la variante, la question est posée de savoir comment la juger ou l’analyser dans la mesure où l’on ne connaît par avance les réponses des candidats ? La variante doit être encadrée par le marché édité et le jugement doit être cohérent avec le marché initial. C’est une piste intéressante pour une version 2 du document de synthèse du groupe de travail. La R.S.E. est effectivement un pan intéressant cependant beaucoup d’entreprises ne sont pas en règle avec la réglementation existante (égalité professionnelle entre les hommes et les femmes) alors, avant de leur demander leur politique R.S.E., il faudrait s’assurer qu’elles respectent les réglementations en vigueur. La remarque est juste et intéressante. C’est une piste intéressante pour une version 2 du document de synthèse du groupe de travail. Quid des licences ouvertes, où les collectivités financent une licence avec l’argent public pour après en restreindre l’accès ? La remarque est pertinente et pourra être une piste de travail pour une version 2 du document. TABLE RONDE AUTOUR DE L'INTEGRATION DU DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LES DIFFERENTS MARCHES DE PRESTATIONS INTELLECTUELLES Dans le cadre des travaux du groupe, deux types de rencontres ont été organisées : celle avec les collègues d'autres collectivités qui ont fait part de leur expérience au groupe de travail faisant l’objet de la partie retours d’expérience mais également des rencontres avec des opérateurs économiques de 4 secteurs d'activités. La première profession qui va vous être résumée par Nicolas RAISKY du Conseil régional Pays de la Loire, est les Architectes représentés par un membre de l'Ordre, Xavier MENARD. La maîtrise d’œuvre En 2013, le nombre moyen d’inscriptions à l’Ordre par an est de 800, dont 500 nouvellement diplômés. Toutefois, le nombre d'Architectes n'est que de 46 pour 100 000 habitants en France, et de 82 pour l'ensemble de l'Europe. Peu de jeunes diplômés sont inscrits à l'Ordre des Architectes, puisqu'ils ne représentent en effet que 20 % des inscrits de moins de 40 ans. Soit 80 % des inscrits qui ont plus de 40 ans. Si les Architectes sortent trop de diplômés par an, qu’en est-il de l’insertion de ces jeunes Architectes ? Globalement les schémas persistent, par exemple l’idée d’associer un jeune cabinet avec un ancien n’a pas suscité un grand intérêt même si les collectivités y sont encouragées. 56 % des Architectes travaillent encore seul, et la majorité des agences d'architecture emploie en moyenne 2 salariés (sauf dans le cadre des équipes de Maîtres d’œuvre qui travaillent à 7-8 personnes). Rares sont les cabinets s’étant appropriés le sujet de la R.S.E. et dans le cas contraire, la communication sur ce sujet est inexistante. Le développement durable par rapport aux travaux est intégré dans le respect de la réglementation voir plus loin parfois. Seulement pour son intégration dans les études ou le suivi des travaux, l’exercice est plus difficile et moins maîtrisé. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces difficultés : Le contexte culturel d’un métier où l’on demande un changement profond d’habitude (absence de Pigiste précaire, diminution des Stagiaires, …) tenant parfois au sein même du cursus de formation (un Architecte doit faire des stages pour valider son diplôme). L’ajout de la R.S.E. est vécu comme une contrainte supplémentaire alors que cette profession décroche peu de marchés par rapport aux dossiers déposés. La question est : comment valoriser la R.S.E. intégrée de manière à susciter l’envie de la mettre en place ? Les modalités d’exécution de la prestation rendent difficile cette intégration : les études de projet sont longues et ne sont pas forcément adaptés à la prise en compte dans leurs équipes des personnes en insertion. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 8 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Plusieurs leviers peuvent encourager cette démarche, seulement le changement d’habitude est long, il faudra laisser le temps aux nouvelles idées de s’installer et de prendre sa place : Les critères de jugement des offres : présence de jeunes diplômés, % de formation, politique salariale, nombre d’heures ou de jour d’insertion faite, … La démarche de progrès avec la mise en place d’une prime. La technique de l’avenant : valorisant l’insertion sociale en la contractualisant. Nicolas RAISKY est remercié pour ces éclairages sur la maîtrise d’œuvre et le développement durable. Dans le domaine informatique qui a été présenté par Benoit TARIS, 2 opérateurs économiques du secteur du numérique ont été rencontrés : Yann TRICHARD, Directeur de Syd Conseil Ouest et administrateur du CINOV-IT (syndicat professionnel des métiers du numérique) et Thierry LEBOUCQ, Dirigeant et fondateur de la Société Kaliterre. L’informatique Une étude de KPMG de 2012 sur les plus grosses SSII européennes cotées en bourse donne les informations suivantes : 50 % des sociétés du panel publient un rapport dédié au développement durable. 55 % de ces sociétés suivent les lignes directrices du G.R.I. 77 % des sociétés communiquent sur la réduction de l’impact environnemental de l’activité et 45 % prennent des engagements chiffrés sur cette thématique. 48 % des indicateurs publiés sont des indicateurs sociaux. à peine ¼ des sociétés du panel a fait appel à un tiers externe pour la réalisation du rapport. Le champ des prestations informatiques étudiées ci-dessous couvre notamment l’édition de logiciels, le conseil et l’ingénierie en informatique. Les préconisations environnementales La prestation elle-même a un faible impact environnemental. Le produit issu de cette prestation intellectuelle (logiciel, architecture, solution de stockage, …) peut, en revanche, avoir un impact fort. Les clauses d’exécution du marché Liste des indicateurs pertinents pour les prestations informatiques : • • Imposé une quantité maximale d’émissions indirectes liées à la consommation d’électricité dans le cas où la solution proposée est hébergée : Ecoconception de développement et architecture logicielle : Exiger un % de réutilisation des codes et procédures, accessibilité des développements, … Le jugement des offres Les critères liés à la prestation elle-même (modalités d’exécution du marché) : • Critère R.S.E. global sur la prise en compte de l’environnement par le candidat L’évaluation du volet environnemental de la R.S.E. de l’entreprise semble adaptée (le déplacement des collaborateurs, les matériels utilisés, l’énergie consommée). • Limitation de l’impact transports lié à la mission, dans les rencontres commerciales et techniques (systématisation de la vidéo conférence, mise en œuvre d’outil de net conferencing, solution de cloud pour le partage documentaire, gestion des modes de déplacement, gestion de flotte de véhicule pour les grosses structures, …). Les critères liés au produit issu de la prestation • • • Emissions de CO2 liées aux ressources machine exigées par l’outil par référence au CUE du datacenter sollicité (interne à la collectivité ou hébergé). Une vigilance est à apporter sur l’utilisation du bilan carbone (mode de calcul à fournir). Performance environnementale du datacenter sollicité dans le cas d’un hébergement externe) Impact environnemental de l’architecture et de la solution logicielle proposée en matière de matériels pour la collectivité (terminaux, accessoires, moyens d’impression, et consommables liés) Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 9 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 • Durée de vie de la version proposée permettant d’éviter un saut de version souvent accompagnée d’un changement coûteux de matériel et/ou de système d’exploitation. Durabilité du logiciel Un référentiel Code vert (en gestation à la date de rédaction du présent guide) peut être utilisé pour qualifier la qualité « durable » d’un développement informatique. Cet outil utilisera un référentiel de bonnes pratiques de conception logicielle plus respectueuse de l’équilibre environnemental depuis sa phase de création jusque sa phase déchet. Au-delà de la notation accordée au programme (outil de scoring), l’objectif est d’apporter des corrections et/ou des exemples pour mettre en valeur un code « propre » et faire progresser les intégrateurs et éditeurs. Les préconisations sociales Les clauses d’exécution du marché • • • Utilisation de l’article 14 le public visé sera essentiellement un public assez qualifié. La cible concerne les jeunes en recherche d’emploi ou les seniors qui peinent à retrouver un emploi. Utilisation de l’article 15 du même Code pour réserver un marché ou un lot à un E.A./ESAT : il existe à ce jour des structures employant des personnes en situation de handicap capable de proposer des prestations de développement de logiciels et/ou maintenance informatique. « Localisation » de la production : cette exigence peut se traduire par la contrainte d’un suivi sur site du client à fréquence régulière pour limiter le recours à des sous-traitances « low cost » délocalisées dans des pays aux conditions de travail non contrôlées. L’Acheteur peut rendre impossible dans le marché la présence d’une même personne pendant une durée supérieure à 2-3 ans. Il assure, ainsi, la continuité du marché mais, il ne « sanctuarise » pas la personne et permet sa formation aux nouvelles technologies. Le jugement des offres • Le critère lié aux modalités d’exécution du marché Comme pour les autres prestations intellectuelles l’évaluation du volet social de la R.S.E. de l’entreprise semble également adaptée. Afin de ne pas se répéter, le groupe de travail s’est attaché ci-dessous à lister les indicateurs particulièrement pertinents pour les prestations informatiques : Développement des compétences et des potentiels ; Management humaniste ; Gouvernance ; Respect des droits fondamentaux ; Conditions de travail. Il existe à ce jour divers documents déclaratifs de démarche R.S.E. dans le domaine des TIC. Le CINOV-IT propose à ses adhérents la signature d’une charte. Cependant cette charte de bonnes pratiques n’est pas contraignante et ne fait pas l’objet de contrôles. • Le critère lié au produit de la prestation : « Accessibilité » des produits livrés par une ergonomie « handiaccueillante » : ce type d’option permettra de ne pas exclure d’office des personnes en situation de handicap de poste de travail requérant l’outil informatique développé (exemple : version malvoyant et non voyant, malentendant, …). Dans le cadre de la réflexion, les travaux de la mission AnCRE (lancés en 2008 suite à la rédaction, par les créatifs, d'un manifeste dénonçant entre autres les pratiques en matière de commande publique et sollicitant une discussion avec les donneurs d'ordre publics) ont été abordés. De ce travail entre des collectivités de la Région Pays de la Loire (Conseil régional Pays de la Loire, Villes de Cholet et de Saumur, Communauté d'agglomération et Ville d’Angers) et les créatifs ont abouti sur la rédaction d'une charte. En partant du même constat, les représentants de l'U.C.C. Ouest (rencontrés en début d'année), demande également que le débat soit ouvert pour les agences de conseil en communication). Ces constats partagés et les préconisations développées Béatrice ANGOT du Conseil général du Finistère seront peut-être l'occasion d'un acte 3 du groupe de travail pour envisager le partage d'une charte unique pour tous les métiers de la communication. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 10 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 La communication Le secteur de la communication dans l’ouest • • • De nombreuses entreprises de petites tailles, en moyenne 15 salariés. Depuis 2000, les agences de communication sont passées d’un profit de 10 % à 3-4 %. Précarisation du secteur en 2013. Le secteur de la communication et la commande publique Les marchés publics ne représentent qu’une faible part de l’activité des agences de communication, entre 20 et 30 %. Les agences de communications indiquent rencontrer des difficultés pour répondre à la commande publique, plusieurs points sont évoqués : Les marchés sont souvent lancés en consultations ouvertes : ce mode de consultation semble peu adapté, il nécessite un temps de travail important et contribue à fragiliser les entreprises. En effet, le prestataire doit répondre non seulement à la candidature mais aussi présenter une offre aboutie dans le même temps. Il y a ainsi un nombre élevé de candidats qui doit faire un pré travail de création alors qu’un seul sera retenu. Pas ou peu d’indemnisation entraînant une fragilisation par la non rémunération du travail fourni pour répondre aux consultations. La non indemnisation en cas de remise de travail de création conséquent à l’appui de l’offre contrevient aux dispositions de l’article 49 du Code. S’agissant de l’utilisation de deniers publics, qui impose le respect des règles de la commande publique, la fidélisation n’est pas possible à long terme contrairement au secteur privé. Marchés sans minimum/maximum, absence de budget, délais courts, absence de présentation orale, consultation se limitant souvent à l’expédition d’un pli par la poste, pas ou peu de communication avec le donneur d’ordre, … Afin de concilier les intérêts des commanditaires et des prestataires, l’U.C.C. Ouest s’organise pour répondre aux marchés publics et apporter un meilleur service, elle a développé plusieurs outils : Un guide de bonnes pratiques, Une charte de consultation à destination des donneurs d’ordre, Une grille de rémunération, de laquelle pourraient être extraites les références chiffrées pour les primes. Des rencontres avec les collectivités. Les préconisations en matière de commande publique Tout en tenant compte des contraintes de chacun, des orientations peuvent être prises en matière de commande publique afin de : Systématiser les consultations restreintes, appel à candidature, sélection sur dossier de candidature et mise en concurrence des quelques candidats admis à présenter une offre. On limite ainsi la compétition à 3 ou 4 agences (une agence, pour être viable économiquement, doit remporter une mise en concurrence sur 3), Bien définir le besoin, rencontrer les prestataires en amont, indiquer le montant estimé, … Demander des références, même dans d’autres domaines sachant que les créatifs travaillent dans des domaines extrêmement variés, Préférer l’utilisation de l’accord-cadre mono-attributaire comme une alternative. Les préconisations environnementales A l’instar des autres, cette profession a un faible impact sur l’environnement. Le matériel utilisé se limite aux ordinateurs et imprimantes de bureau. Il convient d’inciter au respect de l’environnement dans les actions de communication réalisées. Peu de préconisation hormis les classiques : Papier recyclé, encre végétale, format standard, …, Visioconférence tout en sachant que le contact avec le client reste nécessaire pour les métiers de communication, Gestion des déchets, Ecoconception, … Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 11 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Les préconisations sociales Les prestataires sont peu enclins à l’intégration des clauses sociales dans les marchés du fait de la particularité de leur profession (petite structure, accueil fréquent et spontané de stagiaires, absence de difficultés de recrutement, …). Les charges des agences de communication sont principalement salariales. Pour ces raisons, la forme classique de l’article 14 du Code avec un nombre imposé d’heures d’insertion ne semble pas adaptée. Cependant certaines actions pourraient être valorisées : L’accueil des jeunes, L’accueil de quelques stagiaires (nombre limité en raison de l’accompagnement nécessaire, contrainte pour les entreprises à faible effectif), Le recours à l’apprentissage, L’emploi de jeunes diplômés, L’emploi de seniors. Cependant les principes de la R.S.E. peuvent s’appliquer dans les domaines suivants : Dialogue social, Formation, Partage des bénéfices, Bien-être au travail. Pour le domaine de la formation, la Fédération de la Formation Professionnelle (F.F.P.) à travers Jean-Michel ROGEON, Président du groupe régional Pays de la Loire et Geoffroy VIGNOLES, Juriste avait été rencontrée. Anne-Sophie BOURGEOIS a tenté d’apporter un éclairage sur ces apports. La formation En préambule, sous l’appellation « marché de formation », le groupe a visé aussi bien les marchés de formation des collectivités à destination de ses Agents que les marchés de formation professionnelle relevant de la compétence des Régions. Quelques données sur le secteur : le secteur de la formation professionnelle représente en France 32 milliards d'Euros, dont 53 % relève d'un financement public, en 2011, l'Etat y a consacré 4,7 milliards d'euros et les Régions 4,46 milliards d'euros, en 2011 l’administration a dépensé 6 milliards d'euros pour former ses Agents, en 2011 on a recensé 24 millions de stagiaires, soit 1 152 milliards d'heures de formations. Ces chiffres sont impressionnants et ce secteur a un vrai poids économique, il pourrait supporter les contraintes d’une commande publique responsable. Cependant, la majorité des organismes de formation (80 %) ont un chiffre d'affaires inférieur à 150 000 euros. Donc sur le terrain, on retrouve des petites structures (TPE et PME). La première question à se poser est de savoir si les professionnels du secteur de la formation s’intéressent ou non aux questions de développement durable. Il apparaît assez évident de considérer que la préoccupation première est leur activité de formation. On peut d’ailleurs dire qu’en plaçant en son centre l'apprenant (ou le stagiaire), cette activité a intrinsèquement une dimension durable. La F.F.P. nous a indiqué que la profession s’intéressait au développement durable sous l’angle de la R.S.E. et ce, depuis plusieurs années. Pour autant, le secteur paraît « mûr » à tel point que sous l’impulsion des pratiques de ses adhérents, la F.F.P. a mis en place dans son organisation une Commission développement durable et R.S.E. qui traite des actions liées à la Responsabilité Sociétale et Environnementale des organismes de formation : avec pour premier objectif, la diffusion et la mise en commun des bonnes pratiques R.S.E. entre adhérents et ensuite la volonté de se professionnaliser en faisant évoluer les pratiques. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 12 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Concrètement quels sont les outils ? Un projet européen en cours QUALECO (Qualité et Développement Durable pour les organismes de formation) sert de référence à la FFP. L’objectif du projet est d’outiller les structures d’Education et de Formation Professionnelle pour faciliter la prise en compte du développement durable dans leur management qualité. • il existe un Guide qui décline un cadre de travail sur les 5 piliers présents dans l’environnement d’un opérateur de formation : gouvernance et management, performance économique, responsabilité sociale, responsabilité environnementale, formation (prestation). • et QUALECO propose aussi un outil d’auto-évaluation (www.qualeco.eu), destiné à tout organisme E.F.P. désireux de mettre en place le cadre de travail QUALECO; cet outil contient des indicateurs pour chacun des cinq piliers. En 2009, la F.F.P. a pu élaborer sa propre Charte R.S.E. à destination de ses adhérents. Elle vise à engager les adhérents dans une démarche R.S.E. appliquée à leur activité de formation professionnelle. Le souci de réalisme a été présent dans les engagements demandés et que cette charte puisse être adoptée par tous types d’organismes quel que soit sa taille. Aujourd’hui environ 2/3 des adhérents l’ont signé. De manière a priori secondaire, les échanges que nous avons pu avoir ont permis à la FFP de délivrer quelques messages forts : D’abord, le constat a été surprenant sur leur perception très formelle et juridique des pratiques d’achat public : ils regrettent l’absence de discussion et s’il y a négociation un manque de transparence parfois. Ensuite, un rappel a été fait sur leur cœur de métier, la formation et non pas la restauration, les déplacements, l’hébergement, qui doivent rester des prestations connexes ce qui est loin d’être anodin quand on définit le montage et les contours d’une prestation, ainsi que les critères de jugement des offres. Et ils ont lancé quelques alertes sur : • • • • • l’allotissement, attention aux lots démesurés qui défavorisent l’accès des P.M.E./T.P.E., la survalorisation du critère prix et de facto la neutralisation du critère de la valeur technique, les cahiers des charges trop précis qui ne laissent pas assez de marge pour le développement d’une proposition méthodologique originale, la durée du marché et leur forte attente quant à des marchés pérennes, la problématique du prix et plus précisément la notion d’unité d’œuvre. Préconisations du Groupe de travail Après avoir écouté attentivement la F.F.P. et étudié par ailleurs la question, le groupe de travail estime à ce stade de la réflexion que la prise en compte du développement durable dans les marchés de formation ne sera pas aisée, néanmoins la R.S.E. et la responsabilité économique constituent deux portes d'entrée vers l'intégration du développement durable au cœur des marchés de formation. LE VOLET ENVIRONNEMENTAL L’impact environnemental reste modéré, sans surprise les préconisations du groupe vont dans le sens de la visioconférence, des modes de transport doux, d’impression sur support recyclé. Au-delà, le groupe a identifié en amont, un levier d’action au moment de la définition du besoin. Le e-learning ou Formation Ouverte et/ou A Distance (F.O.A.D.) s’est bien développé ces vingt dernières années. Ce type de formation présente bien des avantages et notamment celui de « gommer » les problèmes d'éloignement du lieu de formation, et donc de déplacement. Bien entendu, il faudra tenir compte du public cible pour estimer la pertinence de cette solution. L’e-learning a été évoqué et l’isolement des personnes qui peuvent nuire à l’aspect social de la formation à savoir le fait d’échanger. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 13 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 LE VOLET SOCIAL Au niveau des spécifications techniques L'Acheteur peut utiliser un marché de formation comme vecteur pour sensibiliser ses Agents ou les stagiaires à certaines thématiques à forte dimension sociale. Concrètement le cahier des charges comprend alors un module spécifique, ou la formule comme un objectif à atteindre. Exemple : Depuis 2004 la Région Bretagne mène une politique transversale en faveur de l'égalité femmes-hommes1. La commande publique régionale d’achat de formation professionnelle est un levier pour toucher un public souvent jeune à cette thématique à forte dimension sociale. Au-delà de la volonté de l'institution, il a fallu trouver l'outil juridique le plus adéquat pour l'aborder dans un marché public. Initialement, la Région avait déterminé un critère « égalité professionnelle et qualité de l'emploi » œuvrant en ce sens, néanmoins l'outil « critère » introduisait une fragilité juridique dans la mesure où le lien avec l'objet du marché (par exemple : formation aux métiers de la conduite) peinait à être identifié. Aujourd'hui, la Région impose aux organismes de formation de dispenser un module de sensibilisation à l’égalité à chaque stagiaire bénéficiant d’une action collective de formation et procède donc sous couvert de spécifications techniques ce qui ne souffre pas de fragilité juridique. De 2007 à 2013, tous dispositifs confondus, près de 20 000 stagiaires ont été sensibilisés. Au niveau des critères de jugement des offres Critère R.S.E. Comme pour les autres prestations intellectuelles, l’évaluation du volet social de la R.S.E. de l’entreprise est envisageable. En pratique, l'analyse d'un tel critère sera grandement facilité et mettra les entreprises sur un pied d'égalité, si l'acheteur a au préalable prévu un cadre de réponse commun dans lequel il liste quelques données clés en matière sociale, environnementale, sociétale et de gouvernance de la démarche R.S.E. de l'entreprise. Ce critère pourrait tenir compte des indicateurs suivants : • • • • Politique de l’entreprise en matière de formation : nombre moyen d'heures de formation par an et par salarié et par catégorie, programmes de développement des compétences et de formation tout au long de la vie destinés à assurer l'employabilité des salariés et à les aider à gérer leur fin de carrière, … Conditions de travail : type de contrat (part C.D.D. / C.D.I.), organisation du travail, politique de recrutement et de mobilité, accueil des nouveaux salariés (tutorat, parrainage) Management humaniste : mesures prises en faveur de l'égalité femmes-hommes, mesures prises en faveur de l'emploi et l'insertion des personnes handicapées et politique de lutte contre les discriminations à l'emploi Gouvernance : améliorer le dialogue social et les conditions de santé et de sécurité Critère social L’insertion d’un critère social peut venir en subsidiarité d’une clause sociale qui paraîtrait trop complexe à mettre en œuvre. Le critère doit être en lien avec l’objet du marché, suffisamment précis et clair pour ne pas être discriminatoire. Au niveau de l’exécution du marché : une clause sociale d’insertion Les marchés de formation mobilisent de gros moyens humains. Aussi est-il tentant d'imaginer la possibilité d'introduire une clause sociale, c'est à dire d'imposer au prestataire de réserver un volume d'heure à une personne éloignée de l'emploi. La clause sociale a historiquement bénéficié à un public peu qualifié, toutefois rien n'empêche un Acheteur public de cibler un public qualifié en insertion professionnelle. Pourront ainsi bénéficier du dispositif d'emploi réservé des jeunes à la recherche d'un premier emploi ou encore des seniors en chômage longue durée. La conclusion de marchés de formation sur une période pluriannuelle pourrait être un argument de plus pour expérimenter, sur certains marchés s’y prêtant, une clause sociale. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 14 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 LE VOLET ECONOMIQUE En considérant que : les organismes de formation sont majoritairement des T.P.E./P.M.E que la mise en concurrence des prestataires peut être fragilisante pour la pérennité de certaines structures. Il apparait que pour réaliser un achat de formation responsable, l’acheteur doit être vigilant en termes de responsabilité économique tant du point de vue du libre accès à la commande publique notamment des T.P.E./P.M.E., que du point de vue de la sécurisation de la relation économique qu'il noue avec le titulaire du marché. A niveau du montage du marché l'Acheteur va se trouver confronté aux problématiques de : • • • Allotissement : puisqu’un allotissement pertinent est un outil efficace pour favoriser l'accès des T.P.E./P.M.E. à la commande publique. Aussi, et en fonction de son besoin, l'Acheteur devra raisonner sur le découpage le plus adapté : allotissement par secteur de formation, allotissement par métier, allotissement géographique (plusieurs allotissements peuvent se conjuguer). durée du marché : les marchés pluriannuels présentent le double avantage, à la fois, d'inscrire l'action des prestataires dans la durée, et de leur permettre de réaliser des investissements un peu plus pérennes en termes de moyens pédagogiques, matériels et humains tout en stimulant la concurrence en limitant les effets de monopole à long terme. description du besoin : cahier des charges fonctionnel ou descriptif ? S’agissant du cahier des charges, s'il semble nécessaire d'être assez précis dans la description du besoin et des attentes de l'Acheteur, pour autant, il convient de ne pas être trop prescriptif et de laisser ainsi une marge de manœuvre aux candidats dans la construction de leur offre. A ce titre la F.F.P. insiste sur la nécessité de « laisser un espace de liberté et d'innovation aux organismes de formation ». Au niveau des clauses d’exécution du marché (clauses financières) • Une des difficultés majeures des marchés de formations professionnelles consiste en la problématique du chiffrage du coût et son pendant, la problématique du paiement. Les stagiaires intègrent les formations qui leur sont prescrites par divers organismes (Pôle emploi, Maison de l'emploi de l'insertion et de la formation, mission locale, …). Une fois les stagiaires inscrits, l'organisme de formation titulaire doit déployer l’ensemble des moyens humains et logistiques nécessaires pour assurer la bonne tenue du stage. Il peut arriver pour des raisons diverses qui ne soient pas imputables au titulaire, que le stagiaire n'aille pas au bout du stage. Dès lors la question des modalités de facturation des prestations par le titulaire du marché se pose. Plus précisément, il s'agit de déterminer une unité d’œuvre la plus juste possible. Forte de ce constat et de l'expérience de ses adhérents, la F.F.P. propose que l'unité d’œuvre retenue ne soit plus l'heure stagiaire mais l'heure de groupe, autrement dit la rémunération à l'heure effective de prestation et non selon le nombre de participants effectivement présents. En d'autres termes l'unité d'œuvre retenue doit tenir compte de l'ensemble des coûts du dispositif retenu qui a été calibré en fonction des flux annoncés dans le cahier des charges et non pas du flux réel, le paiement à l'heure stagiaire n'est, en effet, pas adapté lorsque le flux est suffisant. Enfin un comportement d'Acheteur responsable consiste aussi à respecter le cadre réglementaire et contractuel et ainsi : à respecter le code des marchés publics (les avances et les acomptes et notamment le droit des T.P.E./P.M.E. à bénéficier d'acomptes mensuels si elles le demandent) ; à respecter le minimum contractuel de commandes fixé au marché (dans le cadre d'un marché à bons de commandes avec minimum) et à respecter le délai global de paiement fixé à 30 jours, ceci afin notamment de ne pas exposer l'entreprise à des problèmes de trésorerie et donc à une insécurité financière. En conclusion, on peut préciser que les préconisations qui viennent d'être évoquées, qu’elles soient issues du code des marchés publics ou des rencontres avec les opérateurs économiques, peuvent être transposées à tous types d'achats. Toutefois, comme pour toutes prescriptions techniques et/ou obligations contractuelles, l'Acheteur doit être attentif à ce que ces exigences n'entravent pas le respect des grands principes de la commande publique (liberté d'accès, égalité de traitement et transparence). Ainsi, la mise en œuvre de toute clause dans ce domaine suppose de bien connaître le tissu économique notamment local et comment il peut répondre à nos exigences. Il s'agit de trouver le juste équilibre entre le Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 15 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 caractère incitatif et le libre accès à la commande publique. Yann TRICHARD (représentant du CINOV-IT) a quant à lui vivement encouragé le groupe (et les collectivités) à imposer ces préconisations afin de faire bouger les pratiques. Même si la démarche est tentante, il faut faire attention au territoire sur lequel on se situe; en effet, la densité du tissu économique (sur le département 29 par exemple) ne permet pas toujours d'expérimenter de la même façon que sur une grosse agglomération. Enfin, chaque opérateur rencontré a salué la démarche et a vraiment encouragé les donneurs d'ordre à aller à la rencontre des prestataires. RETOURS D’EXPERIENCES Responsabilité Sociétale des Entreprises : Démarche partagée et Commande Publique, Conseil régional Pays de la Loire, Nicolas RAISKY Contexte La Responsabilité Sociétale des Entreprises se définit comme l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales dans leurs activités économiques et leurs relations avec leur environnement. Une démarche complète suppose que l’entreprise intègre la R.S.E. à sa stratégie, à ses modes de management et de fonctionnement, de la conception jusqu’à la fin de vie de ses produits et services. Dans le cadre de son Schéma régional de l’économie et de l’emploi durable, la Région Pays de la Loire s’est engagée à amplifier les démarches de R.S.E. en fédérant une équipe Pays de la Loire R.S.E. et en accompagnant les entreprises dans cette démarche. Répondant à une véritable attente, la démarche régionale partagée lancée en juin 2012 a mobilisé un grand nombre de participants représentatifs de l’ensemble des acteurs économiques régionaux. Leur implication et la richesse des échanges a permis de faire aboutir la démarche sur un référentiel régional effectivement partagé. Objectifs de la démarche Le référentiel régional partagé pour la R.S.E. est librement mis à la disposition de toutes les parties prenantes du territoire et au-delà, et diffusé notamment via le blog de la démarche régionale partagée pour la R.S.E. (www.paysdelaloire-rse.fr). Il peut ainsi être utilisé par des entreprises situées en Pays de la Loire pour structurer leur démarche R.S.E. et leur rapport annuel, ou par toute organisation souhaitant évaluer les démarches R.S.E. des entreprises situées en Pays de la Loire. Le lancement du référentiel partagé s’est fait le 02/10/2013 lors d’une matinée d’échanges à l’Hôtel de Région des Pays de la Loire. Cette démarche se poursuit notamment par la prise en compte de la R.S.E. dans la Commande publique régionale. Depuis 2006, la Région Pays de la Loire développe une politique de commande publique responsable. Suite à l’adoption en juin 2012 de la Charte régionale de la commande publique responsable, de nombreuses actions ont été lancées pour mettre en œuvre progressivement et de manière pérenne le développement durable à l’échelle de la Région (éléments sociaux, économiques et environnementaux dans la commande publique). Cette démarche est poursuivie en intégrant dans la commande publique des éléments couvrant plus largement la R.S.E. Pour cela le Service des marchés publics de la Direction des Finances, du Contrôle et des Marchés va pouvoir s’appuyer sur les indicateurs contenus dans le référentiel régional partagé et en retenir tout ou partie en fonction de l’objet du marché ou de ses conditions d’exécution. Critères développement durable Le référentiel se caractérise d’abord par sa dimension transversale. Il est structuré en cinq parties équilibrées couvrant des actions dans le domaine social, environnemental, économique, territorial et de la gouvernance. Il est en effet apparu important aux acteurs de la démarche que l’entreprise responsable ne limite pas ses actions à quelques domaines, mais engage une démarche qui prend en compte les cinq domaines de la R.S.E. Le référentiel régional partagé pour la R.S.E. en Pays de la Loire est structuré en cinq parties dont chacune comporte trois principes d’actions prioritaires et deux principes d’actions avancées (cf. annexe n°3). Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 16 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Le référentiel se caractérise également par sa dimension progressive, dans la mesure où il distingue les actions prioritaires devant constituer le socle de l’engagement de l’entreprise, des actions avancées pouvant enrichir sa démarche (cf. annexe). A chaque action seront associés des indicateurs de mesure et des modes de preuve. Difficultés rencontrées Néanmoins, le droit actuel français et européen en matière de commande publique pose un certain nombre d’exigences, d’incertitudes ou de limites dont la principale correspond à l’exigence de « lien à l’objet du marché ». Cette exigence implique une sélection des critères R.S.E. à retenir en fonction de chaque objet de marché et non la mise en œuvre d’une clause R.S.E. type qui pourrait s’appliquer de façon indifférenciée à l’ensemble des marchés. De plus, la prise en compte de critères R.S.E. au stade de l’attribution ne peut se faire que si ces éléments sont intégrés dans les spécifications techniques ou dans les conditions d’exécution. Par ailleurs, pour chaque indicateur présent dans le référentiel et susceptible d’être repris dans une procédure de commande publique, se pose la question du mode de preuve ou de l’unité de mesure à définir. Ainsi, ce croisement entre la R.S.E. et la commande publique pose de nombreuses questions et est encore en cours d’élaboration au regard des expériences empiriques déjà menées. La réflexion autour de la méthode et de la traduction dans la pratique d’éléments conceptuels est prévue pour le début de l’été 2014. Chiffres clefs 200 participants représentatifs de l’ensemble des acteurs économiques régionaux Documents ressources Charte régionale de la commande publique responsable Référentiel Personnes ressources externes Pour la mise en œuvre de la démarche, la Région Pays de la Loire s’est appuyé sur l’Ecole de management AUDENCIA de Nantes, en partenariat avec le Comité 21. Expérimentation d’une approche R.S.E. dans la commande publique, Communauté urbaine Nantes métropole, Florent SOLIER Contexte Opportunité de réfléchir à l’intégration des enjeux de développement durable par une approche globale, c'est-à-dire la Responsabilité Sociétale des Entreprises Foisonnement des réflexions en matière de R.S.E. sur le territoire nantais : clubs d’entreprises, institutions publiques (Nantes Métropole et quelques communes membres telles que Saint Herblain et Rezé, la Région Pays de la Loire, le Conseil Général de Loire-Atlantique) et académiques (Audencia, Universités, Ecole des Mines, …) Objectif d’un développement économique du territoire fondé sur la R.S.E. et en cohérence avec la politique achat des pouvoirs adjudicateurs du territoire Objectifs de la démarche Concevoir un outil accessible aux T.P.E./P.M.E. Constituer une grille d’analyse de la R.S.E. autour d’indicateurs objectifs et mesurables pouvant être utilisés en matière de marchés publics : tester la mise en œuvre Assurer une démarche partagée entre les pouvoirs adjudicateurs du territoire Mener une large concertation et une co-élaboration des éléments avec les différentes parties prenantes Le projet a mobilisé Nantes Métropole, Audencia, le Centre des Jeunes Dirigeants (C.J.D.) et a permis de mener différentes concertations avec les clubs et associations d’entreprises du territoire. Il a été partagé avec la Région Pays de Loire notamment dans le cadre de la définition de son référentiel R.S.E. au niveau régional. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 17 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Critères développement durable Dans sa version 2, une grille de 48 indicateurs a été élaborée traitant de la R.S.E. dans ses dimensions sociale, environnementale et économique. Chaque indicateur est accompagné d’une échelle de notation objective. Sur cette base, 2 accords-cadres multi-attributaires ont été lancés à titre expérimental : l’un en 2011 concernant des prestations de nettoyage de locaux, l’autre en 2013 concernant des prestations d’impression. Ces accords-cadres permettent à la fois d’identifier une condition d’exécution à la charge du titulaire des marchés subséquents et de réaliser, à l’occasion du marché, un plan d’actions permettant d’améliorer sa R.S.E. L’entité peut également faire intervenir un critère d’attribution sur la qualité de ce plan d’action et sa cohérence avec la performance de l’entreprise en matière de R.S.E. appréciée au regard de la grille d’indicateurs. La réalisation du plan d’actions donne lieu à la production des preuves adéquates : attestation de formation, … Ces actions doivent impliquer les personnels mobilisés à l’occasion de l’exécution du marché mais pas uniquement. Difficultés rencontrées L’identification des indicateurs doit se poursuivre pour être en phase avec la réalité opérationnelle de la gestion des entreprises. Les axes « gouvernance » et « relation avec le territoire » seront identifiés de manière autonome. De plus, lors des marchés tests, les entreprises mobilisent du temps à collationner les données pour calculer les indicateurs. Cependant, une diffusion plus large de ces outils une fois validés permettra de doter les entreprises d’un outil de suivi d’indicateurs de manière pérenne. L’utilisation du critère d’attribution faisant référence à la performance de l’entreprise en matière de R.S.E. reste incertaine dans le contexte juridique actuel. Toutefois, l’objectif de mesurer une maturité dans la R.S.E. pour l’entreprise, et surtout le gain en maturité, demeure un objectif majeur du dispositif. Il est nécessaire de pouvoir noter de manière commune une même entreprise quel que soit le marché auquel elle répond. A défaut, le dispositif ne serait pas crédible sur un territoire donné. Perspectives et reproductibilité de la démarche La démarche doit se poursuivre. Elle se construit en associant plusieurs pouvoirs adjudicateurs locaux. Elle permet également d’élargir les discussions avec différentes parties prenantes intégrées dans la gouvernance du dispositif : entreprises, financeurs, syndicats, … Le montage juridique doit être affiné. Une plateforme nationale a été créée en matière de R.S.E. et pourrait conduire à identifier également des pratiques pertinentes et à développer la prise en compte de la R.S.E. Planète R.S.E. a été créée afin de juger les entreprises entre elles pour éviter que les notes puissent varier. Documents ressources : Grille de critères R.S.E. (en cours d’évolution) Marché de travaux conception-réalisation, Communauté d'agglomération Rennes métropole, Hervé BALAND Contexte Expérimentation d’insertion dans le cadre d’un marché de travaux conception-réalisation (usine de traitement de l’eau) Elargir le champ de recherche : absence de recrutement sur une Zone Urbaine Sensible (ZUS) Un jeune repéré dans une école rennaise de métiers de l’environnement a été choisi. L’école ne proposait pas de formation en alternance mais elle s’est adaptée et a accepté de jouer le jeu (contrat d’alternance de 8 000 heures). Objectifs de la démarche Formation qualifiante Volonté d’ouvrir à des zones d’exclusion mais sur un niveau bac + 2 Ingénieur en alternance avec défraiement et sous tutorat Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 18 Compte-rendu de la restitution « Intégrer le développement durable dans les achats de Prestations intellectuelles » Rennes – 17/06/2014 Critères développement durable Mise en œuvre des articles 14 et 53 du Code des marchés publics Performance environnementale du projet : dialogue avec les riverains, organisation du chantier, volet sécurité du personnel, volet énergie, volet choix des matériaux, gestion des eaux pluviales, minimisation des pertes sur la filière (impact des volumes prélevés sur la ressource et volume d'eau rejeté) Difficultés rencontrées Volonté de recruter un jeune issu d’une ZUS mais il n’y a pas eu de candidat : entreprise titulaire du marché recherchait un profil mobile, cette mobilité n’est pas dans la culture des personnes habitant les ZUS. Perspectives et reproductibilité de la démarche Expérimentation d’insertion réussie Classiquement l’insertion porte sur un contrat de travail or dans ce cas, c’était un contrat de formation. Il est donc possible d’ouvrir la clause sociale à un public qualifié (jeunes diplômés, seniors, …). Ce jeune a terminé ses études major de promotion, il a finalement été recruté par le Maître d’ouvrage. Chiffres clés La formation et les frais pédagogiques du jeune ont été pris en charge par l’entreprise. Documents ressources : Cadre de réponse adapté au cas d'espèce (disponible sur demande auprès du R.G.O.) CONCLUSION Le scenario idéal d’introduction du développement durable, notamment de la R.S.E., n’existe pas dans les marchés de prestations intellectuelles. Le parallèle avec les clauses d’insertion est un vrai comparatif en espérant que l’introduction de la R.S.E. prenne le même chemin que celui de l’insertion. L’audace est préconisée à travers l’expérimentation et le document de synthèse, permettra de trouver d’autres clefs, d’autres voies. Réseau Grand Ouest Commande publique et développement durable 22 rue BÉCLARD CS 30003 49055 Angers cedex 02 [email protected] - 02.41.68.70.72 19