Folio 662 - Investissement Conseils
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Folio 662 - Investissement Conseils
Immobilier INTERVIEW Construire et gérer cinq à six résidences seniors par an Acteur historique de l’immobilier ancien, le Groupe Alain Crenn s’est progressivement diversifié. Cette année, il lance sa propre société de gestion de résidences avec services pour seniors. Entretien avec son président, Alain Crenn. Investissement Conseils : Quel regard portez-vous sur votre activité de l’année dernière ? Alain Crenn : L’année 2010 a été correcte pour nous. Nous avons développé des programmes correspondant aux différents dispositifs de défiscalisation disponibles en France. Nous avons également poursuivi notre déploiement au Maroc, avec le complexe de Samanah. Notre collecte a atteint 150 millions d’euros. Nos opérations sont commercialisées via les CGPI et, de plus en plus, par des sociétés d’assurance et des établissements bancaires. En fin d’année dernière, le groupe comptait 150 salariés. Son capital est détenu par un groupe familial à 50 %, par moi-même à 37,5 % et par six cadres de l’entreprise. IC : Quelles sont vos perspectives pour 2011 ? AC : Cette année, nous espérons réaliser une collecte plus élevée, aux alentours de 200 millions d’euros. En effet, l’année dernière, nous mettions en place une nouvelle gamme de produits dans la fiscalité LMNP Bouvard. Cette offre est désormais au point. Par ailleurs, nous allons poursuivre notre développement sur les autres dispositifs de défiscalisation: Scellier, déficit foncier, DOM-TOM, Malraux et monuments historiques. IC : Quel type de produits gérés allezvous proposer ? AC : Il s’agit de résidences pour seniors. 42 Investissement Conseils ◆ n° 733 ◆ Février 2011 Ce sont des résidences avec services que nous gérerons nous-même, via notre propre société de gestion que nous venons de créer, Ocarina Gestion. IC : Pourquoi avez-vous décidé de lancer votre propre société de gestion ? AC : Ces dernières années nous avons eu quelques déconvenues dans ce domaine. C’est pourquoi nous souhaitons maîtriser notre sujet. Il s’agit d’un produit très recherché. Il doit donc être totalement sécurisé. IC : Où allez-vous créer vos résidences ? AC : Nous allons développer ces produits à Pont Aven, en Bretagne (40 lots), à Rouen (66 logements), à Strasbourg (60 appartements), ainsi que sur deux ou trois autres sites durant l’année. A terme, nous comptons lancer cinq à six résidences chaque année. La rentabilité de ces produits se situe aux alentours de 4,50 %. IC : Quels sont les autres programmes que vous commercialisez cette année ? AC : Dans le cadre du dispositif Scellier, nous lançons notamment des résidences à Rouen (200 appartements), Saint-Ouen (70 lots) et Montpellier. Leur rendement se situe généralement entre 3 et 3,50 %. Dans l’ancien, nous avons différentes opérations en cours à Versailles, SaintGervais, Paris dans le quartier du Marais, La Rochelle, Avignon, Dieppe ou encore Saint-Ouen, Bayonne et Nîmes. Outre-mer, nous proposons quatre-vingts lots en Guadeloupe et quarante villas à Saint-Martin. Ces programmes offrent une rentabilité d’environ 3,50 % avant avantage fiscal. IC : Qu’en est-il de vos opérations au Maroc ? AC : Nous allons démarrer la deuxième tranche de notre projet dans le domaine de Samanah, à Marrakech, où nous commercialisons des villas au prix Alain Crenn moyen de 600 000 €. Par ailleurs, nous nous sommes récemment rapprochés du Groupe BPCE (Banque populaire et Caisses d’épargne), avec lequel nous allons construire quatre-vingts maisons au sud de Tanger, en bord de mer (entre 280 000 et 450 000 €) et cent cinquante villas en bordure de golf à Bouznika, la station balnéaire chic entre Rabat et Casablanca. Leur prix se situera entre 150 000 et 200 000 €. Nous commercialisons ces produits auprès d’une clientèle locale, française et étrangère. IC : Quel regard portez-vous sur les récentes évolutions fiscales ? AC : Nous devons nous adapter à ces changements. L’investisseur ne doit pas oublier que l’immobilier, porteur d’une plus-value à terme, doit être au cœur de sa prise de décision. La défiscalisation n’est que la cerise sur le gâteau. IC : Pour asseoir votre développement, comptez-vous vous adresser à des investisseurs institutionnels ? AC : Ce n’est pas à l’ordre du jour, mais pourquoi pas. En effet, nous avons un certain nombre de projets à développer, notamment dans le nord de Paris, et ces opérations nécessitent des capitaux importants. ■ Propos recueillis par Benoît Descamps