Se pedruscada Je m`avance sous les grands pins
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Se pedruscada Je m`avance sous les grands pins
Se pedruscada Je m’avance sous les grands pins Dans les allées de ce jardin, Les flaques d’ombre et de lumière, Qui semblent l’eau d’une rivière Ont laissé le temps s’endormir. Tous les fragments de nos histoires Se confondent dans nos mémoires, Un enfant a lâché la main Qui le guidait sur le chemin, Dans le silence reste son rire Et son regard est étonné Quand seul il se met à marcher. La maison blanche est assoupie Sous le plein soleil de l’été, Sa porte s’ouvre sans un bruit J’entre sur la pointe des pieds. De la pénombre du couloir À la grande salle à manger La glace des anciens miroirs Renvoie les images estompées De jeunes gens, d’enfants dorés Les pieds mouillés couverts de sable, Assemblés autour de la table, Silencieux à l’heure du diner La lumière comme de l’ambre Se glisse en douce dans les chambres. Protégés par les volets clos Les lits fermés semblent attendre Que quelqu’un vienne s’y étendre À l’heure où dehors il fait chaud Au milieu des grandes vacances. Des adolescents éblouis Se sont rejoints au creux des lits, Ce sont toujours plaisirs d’enfance Et ils rient entre deux baisers, Ils se jurent de toujours s’aimer. La grande maison reste vide Face à la mer sans une ride Tout le monde s’en est allé ; C’est une maison de vacances C’est la maison de notre enfance, En rêve j’y suis retournée, Sur la terrasse face au levant Où tourne la rose des vents Qui en soufflant gonflent les voiles Nous sommes là pour toujours, Dans la nuit filent les étoiles Gardiennes de nos vœux d’amour. Anne-Marie Schoen