131 Étude et réalisation d`un prototype de distillateur à trois
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131 Étude et réalisation d`un prototype de distillateur à trois
Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 131 ISSN 1813-548X, http://www.afriquescience.info Étude et réalisation d’un prototype de distillateur à trois compartiments horizontaux Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA 1*, Bertin RAMAMONJISOA 1 et Belkacem ZEGHMATI 2 1 2 Laboratoire de Physique Appliquée de l’Université de Fianarantsoa, Madagascar Laboratoire de Mathématiques et Physique des Systèmes-Groupes de Mécanique Énergétique, Université de Perpignan, Via Domitia, France ________________ * Correspondance, courriel : [email protected] Résumé Ce travail consiste à une étude expérimentale et théorique d’un distillateur composé de trois compartiments dont le fluide caloporteur utilisé est l’eau. Ce type de distillateur est conçu pour une séparation adéquate de constituants d’un mélange eau- éthanol dont la température d’ébullition est inférieure à celle du fluide caloporteur. L’étude théorique est basée sur un modèle de transferts de chaleur entre les compartiments et le fluide caloporteur et sur l’équilibre vapeur-liquide. Des conditions de fonctionnement du distillateur ont été déterminées par la simulation du modèle et validées par les expériences : Fluide caloporteur : débit : entre 20 ml.s-1 et 100 ml.s-1, température : 95°C au minimum. La concentration optimale en éthanol du mélange est de 25 % d’éthanol en volume, alors que la concentration moyenne du produit obtenu est de 70 % d’éthanol en volume. Par ailleurs, le préchauffage du fluide à distiller conduit à une réduction de la durée de distillation. Les résultats théoriques concordent avec ceux obtenus expérimentalement. Mots-clés : distillateur, fluide caloporteur, température d’ébullition, simulation numérique. Abstract Study and realization of a distiller prototype composed of three horizontal compartments This work consists to an experimental and theoretical survey of a distiller composed of three compartments of which the coolant fluid used is water. Distiller’s type is conceived for an adequate separation of constituent of a water-ethanol mixture of which the temperature of boiling point are lower than the hot water. The theoretical survey is based on a model of heat transfers between the compartments and coolants fluid, and based on liquid-vapor equilibrium at the distiller. Conditions of working of the distiller have been determined by simulations of model and have been validated by experiences: Fluid coolant: mass flow rate : 20 ml.s-1 to 100 ml.s-1 : temperature: 95°C to the minimum. The optimal concentration of the mixture is 25 % v/v of ethanol. Whereas, product average concentration is 70 % v/v in ethanol. Otherwise, the preheating of the fluid to distill reduces the distillation length. Theoretical results agree with those gotten experimentally. Keywords : distiller, fluid coolant, boiling point temperature, numeric simulation Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. 132 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 Nomenclature λ cf cp1 cp2 d D1 D2 DH e hc1 hc2 l L m Lf mv p Q Q1 Q2 Qacc S Tcalo Te1 Te2 Tebm Tfp1 Tfp2 Tinitial Tm Tmc1 Tmc1(l) Tmc2 Tmc2(l) Tp1 Tp10 Tp2 Tp20 Ts1 Ts2 V x y ν Conductivité thermique de la plaque du distillateur (W m-1 K-1) Chaleur spécifique du fluide à distiller (J.kg-1.K-1) Chaleur spécifique du fluide caloporteur F1 (J.kg-1.K-1) Chaleur spécifique du fluide caloporteur F2 (J.kg-1.K-1) Distance entre deux parois successives (m) Débit massique du fluide caloporteur F1 (kg.s-1) Débit massique du fluide caloporteur F2 (kg.s-1) Diamètre du conduit (m) Épaisseur de la plaque (m) Coefficient d’échange thermique entre la paroi du C2 et le fluide caloporteur F1 (W.m-2.K-1) Coefficient d’échange thermique entre la paroi du C2 et le fluide caloporteur F2 (W.m-2.K-1) Longueur du distillateur (m) Largeur du distillateur (m) Masse fluidede à distiller (kg) du fluide à distiller, mélange eau-éthanol. chaleurdulatente vaporisation Débit du distillat (kg/s) Périmètre mouillé (m) Chaleur reçue par le fluide à distiller donnés par les fluides caloporteurs F1 et F2 (J) Chaleur reçue par le fluide à distiller donnée par le fluide caloporteur F1 du C1 (J) Chaleur reçue par le fluide à distiller donnée par le fluide caloporteur 2 du C3 (J) Chaleur accumulée par le fluide (kcal) Surface d’échange (m2) Température du fluide caloporteur F1 et F2 à l’entrée du système (°C) Température d’entrée du fluide caloporteur F1 du C1 (°C) Température d’entrée du fluide caloporteur F1 du C3 (°C) Température d’ébullition du mélange eau-éthanol (°C) Température de la plaque inférieure du C2, côté fluide à distiller (°C) Température de la plaque supérieure du C2, côté fluide à distiller (°C) Température initiale du mélange eau-éthanol (°C) Température moyenne du fluide caloporteur F1 et F2 à l’entrée du système (°C) Température moyenne du fluide caloporteur F1 (°C) Température de sortie du fluide caloporteur 1(°C) Température moyenne du fluide caloporteur F2 (°C) Température de sortie du fluide caloporteur 2(°C) Température de la plaque inférieure du C2, côté F1 (°C) Température initiale de la plaque inférieure du C2 à l’entrée, côté F1 (°C) Température de la plaque supérieure du C2, côté F2 (°C) Température initiale de la plaque supérieure du C2 à l’entrée, côté F2 (°C) Température de sortie du fluide caloporteur F1 du C1 (°C) Température de sortie du fluide caloporteur 2 du C3 (°C) Vitesse d’écoulement du fluide caloporteur (m.s-1) Concentration en éthanol à la phase liquide (ml. ml-1). Concentration en éthanol à la phase vapeur (si condensée) (ml. ml-1), Viscosité cinématique de l’eau (m2.s-1) Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 133 Nombre adimensionnel Nu Re Nombre adimensionnel de Nusselt Nombre adimensionnel de Reynold. Pr Gz Nombre adimensionnel de Prandtl Nombre adimensionnel de Graetz : Re = V .D H ν Gz = Re . Pr . DH L 1. Introduction La distillation est très utilisée dans les industries chimiques. Les petits exploitants aussi pratiquent la distillation de manière artisanale avec beaucoup de pertes d’énergie et surtout de rendement. C’est ainsi que le développement de nouvelles configurations pour l’optimisation de l’énergie utilisée a fait l’objet de nombreux travaux, Hilde [1] développe la distillation multi-effet appliquée au cas industriel, Sami Pelkonen et al. [2] ont effectué une étude expérimentale sur la distillation de plusieurs composants dans une colonne pleine. On a été démontré que plusieurs séquences de distillation couplées thermiquement contribuent à l’amélioration de l’efficacité thermique des séquences de distillation conventionnelles [3]. Dans le procédé de distillation simple, un mélange binaire azéotropique eau-éthanol, la température de distillation est souvent voisine de la température d’ébullition normale de l’eau. De ce fait, il est nécessaire de procéder à une rectification en continue ou en discontinue du distillat pour obtenir un produit pur [4,5]. Dans cette étude, nous allons essayer d’améliorer la distillation simple en concevant un distillateur à compartiments basé sur le transfert de chaleur entre ces compartiments et le fluide caloporteur en écoulement. L’objectif est d’obtenir la température du mélange eau-éthanol, calculée par Perry [6], supérieure à la température d’ébullition normale du mélange. Un modèle est proposé pour suivre l’évolution du système en fonction des paramètres mises en jeu tels que les débits, les températures du fluide caloporteurs, la concentration en éthanol du mélange pour qu’on puisse déterminer la concentration du produit. Dans ce travail nous présentons une étude théorique adoptant la méthode semi-analytique associée à une étude expérimentale de la distillation d’un mélange d’eau et d’éthanol permettant de réguler la température du fluide à distiller. Tout d’abord, on établie un programme permettant de calculer la propriété physico-chimique de l’eau en utilisant les données proposées par Bailly [7] et Chassériaux [8], et, pour la propriété physico-chimique de l’éthanol on a servi des données [9-11], et un logiciel appelé « Alco Dens Version 2.0. Properties of Ethanol Alcohol produit par Katmar Software (2007).» a été utilisé. Ces propriétés permettent de calculer tous les paramètres du mélange, et surtout les différents coefficients d’échanges thermique selon Leontiev [12]; Sieder-Tate et Hausen, Tan et Charters [13,14]. Par la suite, nous calculons la température de sortie du fluide caloporteur et celle du fluide à distiller pour pouvoir en déduire la chaleur reçue par ce dernier. L’efficacité du distillateur sera calculée à partir du calcul des enthalpies du fluide caloporteur à l’entrée et à la sortie du système. Une méthode de résolution numérique [15] est utilisée pour la résolution de l’équation différentielle obtenue après discrétisation numérique. Les équations sur l’équilibre vapeur-liquide sont nécessaires pour déterminer la concentration de la vapeur à la sortie du condenseur (distillat obtenu). Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. 134 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 2. Matériel et méthodes 2-1. Analyse expérimentale 2-1-1. Dispositif expérimental Le système de distillation est composé (Figure 1) : - d’un réservoir cylindrique (1 m3) contenant le fluide caloporteur, - d’un distillateur comportant une enceinte parallélépipédique C2 (0,75 x 0,40 x 0,04 m3) disposée entre deux canaux C1 et C3. Les parois de cette enceinte et les canaux sont en tôle TPN d’une épaisseur de 2 mm. Figure 1 : Dispositif expérimental du système de distillation 1: 2: 3: 4: 5: 6: 7: 8: 9: 10 : 11 : 12 : 13 : 14 : 15 : Réservoir du fluide caloporteur. Conduit galvanisé de 15/21 mm de diamètre reliant le réservoir et l’entrée du distillateur Point de raccordement, robinet de séparation de l’entrée du compartiment C1 et du compartiment C3. Conduits galvanisés de 15/21 mm de diamètre à l’entrée des compartiments C1 et C3. Thermocouple en Copper-constantan qui permet de mesurer la température d’entrée du fluide caloporteur F2 du compartiment C3 Thermocouple en Copper-constantan qui permet de mesurer la température d’entrée du fluide caloporteur F1 du compartiment C1 Entrées analogiques de la centrale de mesure Prototype du distillateur à trois compartiments C1, C2 et C3 Centrale de mesure, 21X Microlloger, CAMPBELL SCIENTIFIC, INC. Câble SC32A qui relie la 21X au port série RS232 de l’ordinateur. Conduits de sortie du fluide caloporteur du compartiment C1 et du compartiment C3. Robinets permettant de contrôler le débit massique du fluide caloporteur F1 et F2 Ordinateur pour stocker et traiter les données de la centrale 21X Condenseur cylindrique à faisceaux de 6 tubes, 15 mm de diamètre, horizontaux de 10 rangées [16] Conduit transportant la vapeur du distillateur vers le condenseur Pour mesurer de la concentration de l’éthanol, on a utilisé un alcoomètre Gay Lussac. Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 135 2-1-2. Principe de fonctionnement Le fluide caloporteur préalablement bouilli dans le réservoir, maintenu à une température constante, s’écoule par gravité vers les canaux C1 et C3. Il s’ensuit un transfert de chaleur par convection et conduction entre le fluide caloporteur et le fluide à distiller. Il en résulte une augmentation de la température du fluide à distiller et d’une évaporation d’une certaine quantité d’alcool éthylique si l’apport de chaleur est suffisant. La vapeur d’alcool éthylique se condense par la suite dans le condenseur. L’intensité du transfert de chaleur entre les fluides caloporteur et à distiller est fonction d’une part de la température du fluide à distiller et d’autre part de son débit. Notons que le débit du distillat dépend de la température du fluide à distiller et de la différence entre la pression atmosphérique et celle de la vapeur dans le distillateur. Nous constatons qu’un espace libre est requis pour une évaporation efficace de l’éthanol. Nous avons à étudier l’influence de la température d’entrée du fluide caloporteur et de son débit sur l’évolution temporelle de la température du fluide à distiller. Les températures du fluide caloporteur à l’entrée et à la sortie des canaux C1 et C2, celle du fluide à distiller et du milieu ambiant sont mesurées par 4 thermocouples de type T. Ces thermocouples sont connectés à une centrale de mesures 21X Microlloger [17] et à un micro-ordinateur Pentium IV équipé du logiciel MATLAB 6.5. Les débits des fluides caloporteurs sont déterminés à l’aide de la mesure pendant une durée donnée du volume de fluide récupéré dans une éprouvette graduée. 2-1-3. Protocole expérimental Pour un débit fixé du fluide caloporteur qui s’écoule dans les canaux C1 et C2, nous relevons toutes les 5 mn à l’aide de la centrale de mesure les valeurs instantanées de la température du fluide à distiller. Ces mêmes mesures sont effectuées pour une température du fluide caloporteur donnée et pour différents débits de ce fluide. Nous avons effectué ces mesures en considérant des débits différents. Notons que la durée d’une série de mesures est comprise entre 30 et 100 mn. 2-2. Fondements Théoriques 2-2-1. Modèle de la température du mélange Soit à l’instant t une tranche dx du distillateur dans lequel s’écoule dans la direction (Ox) le fluide caloporteur dans les enceintes C1 et C2. Figure 2 : Schéma d’une tranche du distillateur Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. 136 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 Nous adoptons les hypothèses suivantes : • Les parois du système en contact avec l’extérieur sont adiabatiques, • La température des milieux solides est uniforme dans un plan normal à l’écoulement. • L’écoulement est unidimensionnel reste identique à lui-même tout au long des conduits, c'est-à-dire qu’il est laminaire, transitoire ou turbulent. • Les pertes thermiques dans les conduites de liaisons sont négligées. • Les pertes de charges pendant l’écoulement sont négligées. • La réaction chimique est absente pendant la distillation. Figure 3 : Schéma descriptif des échanges thermiques au sein du distillateur Le flux total de chaleur (dq) reçue par le fluide à distiller pendant l’instant t dans une tranche dx vérifie l’équation suivante : dq = dq1 + dq 2 (1) dq1, dq2 : flux de chaleur fournie au fluide à distiller dans la tranche de longueur dx respectivement par les fluides caloporteurs 1 et 2 [8]. - dq1 = L.dx.hc1.( Tp1(x) - Tmc1(x)) = ( ) λdS Tfpl (x) - Tpl (x) e - dq 2 = L.dx.h c2 .( Tp2 (x) - Tmc2 (x)) = ( λdS Tf2 (x) - Tp2 (x) e (2) ) (3) dS=dx.l (l : largeur du distillateur) D’autre part : - dq 1 = D 1 .c p1 .dT mc 1 (x) (4ab) - dq 2 = D 2 .c p2 .dT mc 2 (x) avec dTmc1(x) : différentielle de la température moyenne du fluide caloporteur 1 à la traversée de la tranche. dTp2(x) : différentielle de la température de la face externe de la paroi inférieure du compartiment 2 dans la tranche. dTmc2(x) : différentielle de la température moyenne du fluide caloporteur 2 dans la tranche Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. 137 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 dTp1(x) : différentielle de la température de la plaque inférieure du compartiment C1 dans la tranche. En combinant les équations (2) et (4a), il vient : (5) D1 .c p1 .dTmc1 ( x) = L.dx.hc1 .(T p1 ( x) − Tmc1 ( x)) soit dT mc1 ( x ) − L.dx.hc1 = Tmc1 ( x ) − T p1 ( x ) D1 .c p1 L.dx.hc1 .(T p1 ( x) − Tmc1 ( x)) = λ .S e (6) (7) ( T fp1 (x) - T p1 (x)) L’intégration entre 0 et x de la relation (6) conduit à l’expression de la température locale du fluide caloporteur 1 : Tmc1 ( x ) = T p1 ( x) − (Tmc1 (0) − T p1 (0)). exp( − L.x.hc 1 D1 .c p1 (8) ) avec Tmc1(0) =Te1 et Tp1(0) =Tp10 Tmc1(0) : température d’entrée du fluide caloporteur 1 du compartiment C3 (x=0). Tp1(0) : température de la plaque inférieure du compartiment C2 à l’entrée (x=0). La substitution de l’expression de Tmcl(x) dans l’équation (8) conduit à l’expression de la température de la plaque inférieure du compartiment C2. T fp1 ( x) = T p1 ( x) − hc1 .e λ (Tmc1 (0) − T p1 (0)). exp( − L.x.hc1 D1 .c p1 ) (9) En procédant comme précédemment, il vient : T fp 2 ( x) = T p 2 ( x) − hc 2 .e λ (Tmc 2 (0) − T p 2 (0)). exp( − L.x.hc 2 ) D2 .c p 2 (10) avec Tmc2(0) =Te2 et Tp2(0) =Tp20 Tmc2(0) : température d’entrée du fluide caloporteur 2 du compartiment C3 (x=0). Tp2(0) : température de la plaque supérieure du compartiment C2 à l’entrée (x=0). Les flux de chaleur transférés sur la longueur (l) du distillateur par les fluides caloporteurs 1 et 2 au fluide à distiller vérifient les expressions suivantes : ∫ l q1 = − D1 .c p1 .dTmc1 (x) 0 l ∫ q2 = − D2 .cp2 .dTmc2 (x) 0 soit q1 = D1 .c p1 .(Tmc1 (0) − Tmc1 (l )) q 2 = D2 .c p 2 .(Tmc 2 (0) − Tmc 2 (l )) (11ab) (12ab) D’autre part, l ∫ l ∫ − dq1 = L.hc1.( Tp1(x)- Tmc1(x))dx 0 0 l ∫ l ∫ − dq2 = L.hc2.( Tp2(x)- Tmc2(x))dx 0 0 Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. (13ab) 138 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 La substitution dans l’expression (13a) de ( Tp1 (x) - Tmc1 (x)) par son expression (10) et dans l’expression (13b) (Tp2 (x) - Tmc2 (x)) par (11) conduit aux relations suivantes : ∫ l ∫ l l − L.x.hc1 0 D1 .c p1 ∫ − dq1 = − L.hc1 .(Tmc1 (0) − T p1 (0)). exp( 0 ) dx (14ab) l − L.x.hc 2 0 D2 .c p 2 ∫ − dq 2 = − L.hc2 .(Tmc 2 (0) − T p 2 (0)). exp( 0 q1 = D1 .c p1 .(Tmc1 (0) − T p1 (0)).(1 − exp( − L.l.hc1 D1 .c p1 ) dx )) (15ab) soit : q 2 = D2 .c p 2 .(Tmc 2 (0) − T p 2 (0)).(1 − exp( − L.l.hc 2 D2 .c p 2 )) En combinant les expressions 12ab et 15 ab, il vient : Tmc1 (l) = Tmc1 (0) − (Tmc1 (0) − Tp1 (0)).(1 − exp( −L.l.h c1 D1 .c p1 )) (16ab) Tmc2 (l) = Tmc2 (0) − (Tmc2 (0) − Tp2 (0)).(1 − exp( −L.l.h c 2 D 2 .c p2 )) avec Tmc1(l) =Ts1 et Tmc2(l) =Ts2 Le flux de chaleur q transmis par les fluides caloporteurs 1 et 2 au fluide à distiller engendre une augmentation de sa température moyenne qui vérifie l’équation suivante [18]: m f .C pf . dT f = q1 + q 2 dt (17) mf : masse du fluide dans une tranche fictive dx. Cpf : capacité calorifique du fluide à distiller. Tf : température moyenne du fluide à distiller. (D1.cp1.(Tmc1(0) − Tp1(0)).(1− exp( Tf (t) = Tf (t − ∆t) + ∆t. −L.l.hc1 −L.l.hc 2 )) + D2.cp2.(Tmc2 (0) − Tp2 (0)).(1− exp( ))) D1.cp1 D2.cp2 (18) mf .Cpf La quantité de vapeur produite dans le distillateur se calcule par : . mv = Qacc Lvm (19) t = t1 où Qacc = ∑ (q1 + q2 ) (20) t =t 0 Nous définissons l’efficacité thermique du distillateur comme étant le rapport de la chaleur réellement transférée à la chaleur maximale pouvant être transférée [8]: Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. 139 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 σ= q1m + q 2 m Qmax (21) Nous adoptons la relation (12ab) pour le calcul de la chaleur maximale Qmax : En prenant, [14]: Tmc1(l) = 0 et Tmc2(l) = 0 ; q1m = D1 .c p1 .Tmc1 (0) q 2 m = D2 .c p 2 .Tmc 2 (0) Qmax=q1m+q2m (22) (23) 2-2-2. Modèles des différents coefficients d’échange thermique Échange thermique par convection : hc1 et hc2 Un échange thermique par convection forcée intervient entre la face du compartiment C1, C2 et le fluide caloporteur 1,2, on calcule le nombre adimensionnel de Nusselt : Régime laminaire : Re<2100, corrélation de Sieder-Tate et Hausen Pour Gz <100 Nu = 3,66 + 0,085.Gz 1 + 0,047.Gz 2 / 3 (24) Pour Gz>100 Nu = 1,86Gz 1 / 3 + 0,87.(1 + 0,015.Gz 1 / 3 ) (25) Régime transitoire : 2100 <Re<10000, corrélation de Sieder-Tate et Hausen D 2/3 Nu = 0,116.(Re 2 / 3 − 125). Pr 1 / 3 .1 + H L (26) Régime turbulent : Re>10000, corrélation de Tan et Charters si si L DH L DH D D < 60 Nu = 0,018. Re 0,8 . Pr 0,4 .1 + H .14,3. log H − 7,9 L L > 60 D Nu = 0,018. Re 0,8 . Pr 0, 4 .1 + 17,5. H L (27) (28) 2-2-3. Équilibre vapeur-liquide : mélange eau-éthanol Perry et al. [6], 1987 ont établi les corrélations suivantes : y = −94,7613x8 + 450,932x 7 − 901,175x 6 + 985,803x5 − 644,997x 4 + 259,985x 3 − 64,5050x 2 + 9,71706x Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. (29) 140 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 où y = concentration en éthanol à la phase vapeur (si condensée )(ml. ml-1), et x = concentration en éthanol à la phase liquide (ml. ml-1). Température d’ébullition du mélange : Tebm = 60,526 x 4 − 163,16 x 3 + 163,96 x 2 − 83,438 x + 100 (R2=0,99995) (30) 3. Résultats et discussion Dans un premier temps, nous allons exposer les résultats théoriques correspondant à l’influence des divers paramètres considérés. Par la suite, nous allons comparons les résultats des mesures effectuées avec ceux obtenus à partir de la simulation en guise de validation. 3-1. Résultats de la simulation numérique Pour étudier le fonctionnement du système, nous allons voir l’influence de la température du fluide caloporteur, du débit, de la quantité initiale de l’éthanol dans le distillateur et l’influence de la température initiale du fluide à distiller. La durée de la distillation signifie l’intervalle du temps de début et fin de la distillation marquée par la faible concentration en éthanol du résidu. 3-1-1. Influence de la température du fluide caloporteur Les données utilisées pendant l’expérience sont servies pour alimenter la simulation. Nous avons limité notre étude à des températures du fluide caloporteur comprises entre 80 et 96°C, et pour des débits compris entre 2,9 et 100 ml.s-1. La concentration initiale en éthanol du mélange est de 25 % v/v du mélange. La température initiale du fluide à distiller est de 25°C. Nous rappelons que les températures du fluide caloporteur se trouvant dans les compartiments C1 et C3 sont égales. 3-1-1-1. Évolution de la température de fluide à distiller La température de fluide à distiller est une fonction croissante de la température du fluide caloporteur. Les Figures 4a, dont les débits D1 et D2 sont égaux à 24 ml.s-1, et 4b, dont les débits sont différents, représentent l’évolution de la température du fluide à distiller à différentes valeurs de la température du fluide caloporteur (Tcalo) respectivement de 80°C, 90°C et 95°C. La durée de l’opération diminue si l’on augmente la température du fluide caloporteur. Dans le cas où D1 et D2 sont égaux à 24 ml.s-1, figure 4a, pour une température de 95°C du fluide caloporteur, à la 70ème minute de l’opération, la température du mélange est de 78°C. Quand on continue l’opération à une durée plus longue, la température d’ébullition du mélange sera atteinte, 87°C (Perry, 1987). Par contre, pour une température inférieure à 95°C, la durée de l’opération est largement plus grande, et la température d’ébullition du mélange n’est pas obtenue, l’évaporation n’existe pas. Ce fait est la conséquence de l’insuffisance de l’échange thermique entre le fluide à distiller et le fluide caloporteur. Pour des débits différents, à même température de fluide caloporteur, Tcalo=95°C, plus la moyenne de débit D1 et D2 est grande, la température de fluide à distiller augmente plus vite (Figure 4b). Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 141 Figure 4a : Influence de la température du fluide caloporteur sur la température de fluide à distiller, D1=D2=24 ml.s-1 Figure 4b : Influence de la température du fluide caloporteur sur la température du fluide à distiller, D1 différents de D2 3-1-1-2. Évolution de la quantité du mélange pendant l’opération Examinons le cas des fluides caloporteurs de mêmes débits (Figure 5a), et de débits différents (Figure 5b). La diminution de la quantité du fluide à distiller est proportionnelle à la quantité de la vapeur produite (distillat). Figure 5a : Influence de la température du fluide caloporteur sur l’évolution de la quantité de fluide à distiller, D1=D2=24ml.s-1 Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. 142 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 Figure 5b : Influence de la température du fluide caloporteur sur l’évolution de la quantité de fluide à distiller, D1= 24ml.s-1 ; D2=6,67ml.s-1. Les Figures 5a et 5b montrent que si la température du fluide caloporteur ou la quantité de chaleur accumulée est suffisante, la température d’ébullition du mélange est atteinte plus rapidement. Le distillat commence à se dégager, suivi d’une diminution de la quantité de fluide à distiller comme la montre les Figures 5a et 5b. Par contre pour de débit moyen très faible (Figure 5b), Tcalo=80°C, cette température n’a pas d’influence sur le fonctionnement de notre bouilleur (distillateur). 3-1-1-3. Évolution de la quantité d’éthanol dans le distillateur pendant l’opération Figure 6a : Influence de la température du fluide caloporteur sur l’évolution de la quantité d’éthanol dans le distillateur. D1= 24ml.s-1 ; D2=6,67ml.s-1. Figure 6b : Influence de la température du fluide caloporteur sur l’évolution de la quantité d’éthanol dans le distillateur. D1=D2=24ml.s-1. Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 143 Les Figures 6a et 6b montrent l’évolution de la quantité d’éthanol contenu dans le distillateur. Quand la température du fluide caloporteur augmente, la durée de la distillation diminue, et que la quantité d’éthanol produite augmente. La diminution de la quantité d’éthanol s’explique par le fait que, la température du fluide à distiller est presque constante pendant une durée déterminée, ici, la pente de la courbe n’est pas verticale, mais oblique. Cela montre que la stabilisation de la température du fluide à distiller autour de la température d’ébullition du mélange est possible. 3-1-1-4. Efficacité thermique du distillateur Le distillateur est plus efficace lorsque l’on augmente la température du fluide caloporteur jusqu’à la température d’ébullition de l’eau. A débit de fluide caloporteur très faible, l’efficacité reste faible même si sa température est maximale. Les Figures 7a et 7b attestent ce résultat. De plus, d’après l’analyse des Tableau 1a et 1b, plus le distillateur est efficace, à débit moyen du fluide caloporteur raisonnable, plus la quantité d’éthanol produit est importante. Figure 7a : Efficacité thermique du distillateur en fonction de la température du fluide caloporteur Figure 7b : Efficacité thermique du distillateur en fonction de la température du fluide caloporteur. D1 différent de D2. D’après Perry et al. [6] en 1987, pour une concentration d’éthanol aqueuse de 25 % en volume, la température d’ébullition équivalente est de 87°C. Cette référence nous permet de résumer les résultats de notre simulation dans les Tableaux 1a et 1b. Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. 144 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 Tableau 1a : Récapitulation des résultats de la simulation, D1 = D2 = 24 ml.s-1. Température du fluide caloporteur, Tcalo (°C) Débit d’éthanol produit (g.s-1) Débit du distillat produit (g.s-1) Durée de la distillation (mn) Efficacité thermique du distillateur, σ (%) 80 0 0 226 - 90 0,09492 0,1356 180 40,93 95 0,1414 0,2022 120 46,67 Dans le cas du Tableau 1a, quand la température du fluide caloporteur est plus petite que la température d’ébullition du mélange, la durée de l’opération est relativement importante et la quantité du distillat produit est plus faible, ou n’existe pas. Plus la température du mélange s’approche de la température d’ébullition normale de l’eau, 100°C, notre distillateur (bouilleur) est plus efficace. La durée de l’opération diminue selon la température choisie, et, la masse de l’éthanol produit augmente. Tableau 1b : Récapitulation des résultats de la simulation, D1 = 24ml.s-1 ; D2 = 6,67 ml.s-1. Température du fluide caloporteur, Tcalo (°C) Débit d’éthanol produit (g.s-1) Débit du distillat produit (g.s-1) Durée de la distillation (mn) Efficacité thermique du distillateur, σ (%) 80 0 0 240 - 90 0,0215 0,0713 180 37,64 95 0,0857 0,1224 130 43,38 Pour le Tableau 1b, on remarque que le distillateur devient moins efficace. En outre, nous constatons que l’énergie consommée par le fluide à distiller correspondant aux conditions spécifiées dans le Tableau 1a est supérieure à celle du Tableau 1b. Nous pouvons ainsi conclure que l’opération est beaucoup plus efficace dans les conditions du Tableau 1a. On aboutit donc à un meilleur résultat dans le cas où les compartiments C1 et C2 sont caractérisés par les mêmes débits qui ne sont pas très faible. 3-1-2. Influence du débit du fluide caloporteur sur l’évolution de la température du mélange et sur l’efficacité thermique du distillateur 3-1-2-1. Évolution de la température du mélange L’influence du débit sur la température du mélange n’est pas très significative sauf pour des débits très faibles (Figures 8a et 8b) : 6,67 ml.s-1 en moyenne pour D1 et D2. Nous relevons également que le temps de distillation est influencé directement par le débit, c'est-à-dire que le débit du fluide caloporteur est inversement proportionnel à la durée de distillation. Pour un débit de fluide caloporteur supérieur à 10,67 ml.s-1, et pour un écart entre le débit du fluide caloporteur F1 et celui du fluide caloporteur F2 relativement petit ou nul, l’augmentation de la température du fluide à distiller est relativement important, au même titre que la durée de l’opération. Cette condition est équivalente à prendre la valeur moyenne du débit de deux fluides caloporteurs et elle doit être supérieure à 10,67 ml.s-1. Le résultat obtenu pour D1 = D2 est meilleur que celui opéré à débits différents. Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 145 Figure 8a : Influence du débit du fluide caloporteur sur l’évolution de la température du fluide à distiller. Tcalo=95°C. Figure 8b : Influence du débit du fluide caloporteur, D1 différent de D2, très faible sur l’évolution de la température du fluide à distiller. Tcalo=95°C 3-1-2-2. Efficacité thermique du distillateur en fonction du débit du fluide caloporteur La Figure 9 nous montre l’évolution de l’efficacité thermique du distillateur en fonction du débit, à différentes valeurs de la température du fluide caloporteur. On constate que l’allure de la courbe est presque constante à partir d’une certaine valeur du débit. Ce résultat montre que les valeurs des débits comprises entre 20 ml.s-1 et 55 ml.s-1 suffisent pour faire fonctionner le système. Figure 9 : Efficacité du distillateur en fonction du débit du fluide caloporteur, D1=D2. Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. 146 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 3-1-3. Influence de la concentration de l’éthanol dans le distillateur 3-1-3-1. Influence de la concentration initiale de l’éthanol sur l’évolution de la température du mélange Considérons la Figure 10a ; prenons une valeur du débit égale à 33,34 ml.s-1 et une température du fluide caloporteur Tcalo = 95°C pour la simulation numérique. La Figure 10a nous montre l’évolution de la température du fluide à distiller à différentes valeurs de la concentration d’éthanol du mélange. Plus le fluide à distiller contient plus d’éthanol, la température d’ébullition normale du mélange est atteinte plus rapidement du fait de sa chaleur latente de vaporisation par rapport à l’eau. Cela entraîne à une diminution de la durée de distillation. Nous pouvons ainsi dire que l’échange de chaleur au sein du système est beaucoup plus efficace que la quantité d’éthanol dans le mélange augmente, car la chaleur lentente de vaporisation du mélange est proche de celle de l’éthanol qui est le constituant le plus volatile, la distillation s’effectue rapidement. Figure 10a : Influence de la quantité initiale d’éthanol dans le distillateur sur l’évolution de la température du fluide à distiller, D1=D2=33,34ml.s-1, Tcalo=95°C. Figure 10b : Efficacité thermique du distillateur en fonction de la quantité initiale d’éthanol dans le distillateur, D1=D2=33,34ml.s-1, Tcalo=95°C. 3-1-3-2. Influence de la concentration initiale de l’éthanol sur l’efficacité thermique du distillateur Plus la quantité d’éthanol contenue dans le distillateur est faible, le besoin énergétique du distillateur augmente. C’est pour cette raison que nous pouvons affirmer que l’efficacité thermique du distillateur diminue si la quantité d’éthanol augmente, Figure 10b. Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 147 3-1-4. Influence de la température initiale du mélange La Figure 11 nous montre l’évolution de la température du fluide à distiller à différentes valeurs de la température initiale du fluide à distiller. Il est évident que si la température initiale du mélange augmente, la distillation s’effectue rapidement. La concentration en éthanol diminue plus vite. En conséquence, le préchauffage du fluide à distiller est nécessaire pour accélérer le processus de distillation. Figure 11 : Influence de la température initiale du fluide à distiller, D1=D2=33,34ml.s-1. 4. Validation des résultats Nous résumons dans le Tableau 2 les valeurs adoptées lors des expériences et de la simulation numérique. En guise de validation, nous avons comparé les résultats théoriques avec ceux obtenus expérimentalement. Les vapeurs sont considérées entièrement condensées dans le condenseur. Tableau 2 : Récapitulation des valeurs expérimentales utilisées Fluides caloporteurs F1, F2 Expériences D1 (ml.s-1) D2 (ml.s-1) Échantillon A1 Échantillon A2 Échantillon A3 Échantillon A4 30 4,583 18,34 12,17 55 2,916 31,67 31,84 Tcalo (°C) 80,67 92,30 94,91 94,47 Fluide à distiller Tinitiale 56 25 57,64 20 mélange Concentration en éthanol 28,57% v/v Concentration en éthanol 24,29% v/v Concentration en éthanol 24,29% v/v Concentration en éthanol 16,70% v/v Les résultats obtenus dépendent de la concentration de l’éthanol dans le mélange. On vérifie que si la température du fluide caloporteur est plus petite que la température du mélange, l’évaporation n’existe pas (Tableau 3, échantillon A1). Par contre, pour une température du mélange suffisante, le débit du fluide caloporteur influence les résultats obtenus. On compare les résultats issus de la simulation du modèle(x1) avec ceux obtenus par les expériences(x2), une corrélation mathématique entre les résultats de la simulation et de l’expérience s’écrit : Échantillon A2 : débit du distillat : x2=0,862. x1 Échantillon A3 : débit du distillat : x2=0,862. x1 Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. 148 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 Échantillon A4 : débit du distillat : x2=0,867. x1 On trouve une différence acceptable entre la simulation et l’expérience de l’ordre de 15 %. Concernant la concentration en éthanol du distillat, une autre corrélation mathématique est déduite : Échantillon A2 : concentration % v/v : x2=0,720. x1 Échantillon A3 : concentration % v/v : x2=0,900. x1 Échantillon A4 : concentration % v/v : x2=0,860. x1 Tableau 3 : Comparaison des résultats obtenus pendant les expériences et modèle Opération effectuée Durée de la distillation (mn) Masse du distillat obtenu (g) Modèle Débit du distillat (g.s-1) Théorique Température d’ébullition du (simulation) mélange (°C) Concentration en éthanol du distillat (% v/v), moyenne Masse du distillat obtenu (g) Débit du distillat (g.s-1) Expérimental Température d’ébullition du mélange (°C) Concentration en éthanol du distillat (% v/v), moyenne Échantillon A1 127 86,14 Échantillon A2 240 1252 0,087 87,28 Échantillon A3 43 880 0,341 87,28 Échantillon A4 83 976 0,196 89,92 - 70,49 70,49 64,30 0 0 86,14 1020 0,075 87,28 760 0,294 87,28 850 0,170 89,92 - 50,8 63,5 55,3 La comparaison des résultats montre que l’échantillon A3 (Tableau 2) constitue la meilleure validation. Cela permet de vérifier le comportement du modèle sur les résultats de la simulation numérique précédent, à savoir : l’influence de la température (Figure 12a) et du débit (Figure 12c) du fluide caloporteur, l’importance du préchauffage du mélange (Figure 12b), l’impact de la concentration en éthanol du mélange sur la concentration du distillat (Tableau 2). En résumé, le bon fonctionnement du distillateur dépend de l’échange thermique entre le fluide à distiller et le fluide caloporteur à partir de sa température et son débit qui sont les premiers paramètres influant au comportement du système. Figure 12a : Influence de la température du fluide caloporteur. Comparaison des courbes théoriques et expérimentales, sur l’évolution en fonction du temps, de la température du fluide à distiller . Échantillon A1 et A3. Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 149 Figure 12b : Influence de la température du fluide caloporteur. Comparaison des courbes théoriques et expérimentales, sur l’évolution en fonction du temps, de la température du fluide à distiller . Échantillon A4 : Tcalo=95,275°C, D1=12,17ml.s-1 ;D2=31,84ml.s-1. Figure 12c : Influence de la température du fluide caloporteur. Comparaison des courbes théoriques et expérimentales, sur l’évolution en fonction du temps, de la température du fluide à distiller . Échantillon A4 : Tcalo=92,30°C, D1=4,583ml.s-1 ;D2=2,916ml.s-1. 5. Conclusion Un distillateur à trois compartiments pour un mélange eau-éthanol a été conçu. Le modèle développé est basé sur le transfert de chaleur et sur l’équilibre vapeur-liquide. Les résultats montrent notamment qu’on peut ramener la température du fluide à distiller autour de la température d’ébullition du mélange. On a pu étudier l’importance de la température de l’eau chaude qui est un paramètre fondamental du système et celle du débit du fluide caloporteur acceptable pour un bon fonctionnement du distillateur. L’amélioration du fonctionnement du système est possible en prenant une température plus élevée du fluide caloporteur. Une comparaison entre les résultats expérimentaux avec ceux obtenus par la simulation du modèle conduit à un accord satisfaisant. L’écart moyen observé n’excède pas de 15 %. Hajamalala Marcelin ANDRIANANTENAINA et al. 150 Afrique SCIENCE 07(2) (2011) 131 - 150 Références [1] - K. Hilde ENGELIEN, Sigurd SKOGESTAD, Multi-effect distillation applied to an industrial case study. Chemical Engineering and Processing 44: (2005), 819-826. [2] - Sami PELKONEN and al. Experimental study on multicomponent distillation in packed columns. Chemical Engineering and Processing 40: (2001), 235-243. [3] - N. VORAYOS and al. Performance analysis of solar ethanol distillation, Renewable Energy 31 (2006). 2543-2554. [4] - N. A LANGE, Lange’s handbook of Chemistry, 10th edition. Mac Graw Hill Book Company Inc. (1967). [5] - W. L McCABE et E. W. 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