I. Introduction : L`école de Palo Alto. 1) Principes généraux. 2

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I. Introduction : L`école de Palo Alto. 1) Principes généraux. 2
Les grands courants de la psychologie clinique.
Introduction à l’analyse systémique. Cours 1.
www.interpsychonet.fr.st
I. Introduction : L’école de Palo Alto.
1) Principes généraux.
L'école de Palo Alto, encore appelée le «collège invisible», dont les représentants majeurs sont Gregory Bateson,
Ray Birdwhistell, Edward Hall, Erving Goffman, Paul Watzlawick. De la théorie de Shannon, ils pensent qu'elle
doit être laissée aux ingénieurs des télécommunications, par qui et pour qui elle a été conçue. En revanche, ils
préconisent que la communication soit appréhendée du point de vue des sciences humaines, d'après un modèle
qui leur soit propre. Pour eux, la complexité de la moindre situation d'interaction est si grande qu'il est vain de
vouloir la réduire à deux ou plusieurs «variables» travaillant de façon linéaire. Ils abordent la communication
comme processus circulaire, en termes de niveaux de complexité et de contextes multiples. Toutefois, cette école
ne sera connue et ne produira d'effets en France que dans les années 1980, période où commencent à être
déstabilisés les axiomes du mathématicien Shannon.
La pensée systémique est née en Amérique à Palo Alto en 1945 au même moment où la psychanalyse connaissait
un succès croissant avant de s’exporter en Europe dans les années 1970. Toutes sortes de chercheurs ont
participé à la construction de cette théorie des systèmes, des psychanalystes, des constructivistes etc…Le pilier
central de cette théorie est la communication.
2) Différences entre une pensée analytique et une pensée systémique.
Objet
d’étude
La pensée analytique
La pensée systémique
Elle se concentre sur les éléments qui
constituent un tout.
Elle s’intéresse d’abord aux relations entre les
éléments (donc elle travaille à un niveau
subordonné dès le départ).
Elle se réfère surtout à la dynamique, à
l’évolution dans le temps, aux relations et à leurs
articulations hiérarchiques, aux interrelations
entre éléments et enfin au contexte dans lequel ils
sont plongés.
Elle se concentre sur les systèmes d’information,
sur les systèmes d’équilibre, de régulation.
Elle travaille d’abord sur la globalité, c’est
d’ailleurs cette pensée qui a apporté la notion de
complexité venant supplanter celle de
complication donc Edgar Morin s’est servi en
sociologie.
A la finale cette approche conduite à une logique
conjonctive, complémentariste.
Outils
Elle utilise surtout des états.
Elle se concentre sur les savoirs, les
connaissances, les compétences, les
disciplines, les services, les départements
d’entreprises (au niveau métaphorique).
Démarche
Elle découpe la réalité en éléments de plus en
plus petit, supposant que l’analyse du détail
permettra la compréhension de la globalité.
Logique.
A la finale cette approche conduit à une
logique de type disjonctive, exclusive (les
éléments ne sont pas réellement envisagés dans
une compréhension globale, il n’y a pas de
« et » mais des « ou »).
La systémique trouve ses applications pratiques dans le domaine de la santé avant tout, mais on la retrouve aussi
à l’échelle politique (dans l’écologie notamment) et dans d’autres domaines également.
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Les grands courants de la psychologie clinique.
Introduction à l’analyse systémique. Cours 1.
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II. Les systèmes.
A. Définitions.
1) Par Joël de Rosnay.
Directeur de la cité des sciences, il est l’auteur de la théorie « La macroscopie », il défini le système comme « un
ensemble d’éléments organisés, en interaction dynamiques (la notion de temps, de durée est essentielle) et
organisés en fonction d’une finalité, d’un objectif ».
2) Par Jean−Louis Moigne.
« Quelque chose qui fait quelque chose dans un environnement. Ce quelque chose est doté d’une structure
permanente qui peut évoluer dans le temps et peut être doté d’une finalité. (C’est très clair…).
B. Propriétés.
1) La totalité.
Le système est envisagé comme une totalité, un tout cohérent où la modification d’un simple élément va
provoquer un bouleversement de l’ordre des autres éléments et par conséquent du système dans son ensemble.
On dit que les éléments sont co-dépendants.
2) La non somativité.
Le tout est à distinguer de la somme des parties, la structure d’un système transcende les particularités de chacun
des membres ce qui amène Watzlawick a évoqué la qualité émergente d’un système. Par exemple on peut
aisément dire que la classe des femmes est sensible mais à l’intérieur de cette classe toutes les femmes ne le sont
pas (c’est un peu comme en statistique, la moyenne nous permet d’énoncer une généralité sur le groupe mais la
dispersion nous permet de lister une somme de caractéristiques propres à chaque individus).
3) L’équiprobabilité.
L. Von Bertalanfy, père de la théorie des systèmes a introduit cette notion : Les systèmes humaines sont
considérés comme ouverts, c’est-à-dire que l’information rentre et sort, les comportements que l’on observe sont
indépendants des conditions initiales de création du système.
Comme chez les constructivistes, le culte de la causalité concerne peu les systémiciens, dégager des causes c’est
formidable mais est-ce qu’avoir conscience et connaissances des causes nous permet d’agir sur elles ? Les causes
sont importantes, vitales même parfois, leur mise en lumière permet d’éviter de reproduire les mêmes schémas et
bien d’autres choses mais elles ne peuvent pas être la raison d’être d’un traitement.
4) L’homéostasie.
Il s’agit de la propriété la plus importante, elle évoque le fait de changer tout en restant le même (origine
grecque). Elle se recouvre plusieurs niveaux :
Ils existent un nombre important d’interactions entre le système et l’environnement qui interviennent dans la
construction de ce système et dans son évolution. L’individu reste égal à lui-même tout en évoluant,
l’homéostasie se traduit par un équilibre du corps en relations avec l’équilibre de l’environnement. Si cet
équilibre entre interne et externe est rompu, l’individu se sent agressé et il opte pour l’une de ces solutions :
- La fuite.
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Les grands courants de la psychologie clinique.
Introduction à l’analyse systémique. Cours 1.
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- Le combat dans le but d’éliminer l’adversaire.
- La soumission, l’inhibition de la réaction (qui peut s’avérer très néfaste).
Dans le système humain, le changement est dû au temps, on est obligé de changer physiquement et
psychologiquement.
L’homéostasie s’oppose aux changements. Dans une famille en consultation, pour que tout change, il faut arriver
à lever l’homéostasie, le paradoxe de la demande qui fait que le sujet vient exprimer une souffrance mais se
refuse à la quitter.
5) La rétroaction.
Les systèmes ont des boucles d’équilibration qui permettent de maintenir le statut quo, l’identité donc.
Les deux mécanismes principaux qui vont accentuer ou atténuer le changement sont :
- Les rétroactions négatives amplifient le phénomène (exemple : A boit et B cri, B cri parce A boit et A
boit parce que B cri, A boit de plus en plus et donc B cri de plus en plus => La boucle est négative).
- Les rétroactions positives atténuent le phénomène (exemple A boit, B cri, B cri parce A boit et A boit
parce que B cri, B s’arrête de crier et A s’arrête de boire).
6) La circularité.
Elle s’oppose à la linéarité, les relations prises dans un système ont des conséquences les unes sur les autres.
C. La famille comme système.
Comme tout système le système familial est plongé dans un contexte, il donc soumit aux effets de contextes. La
famille est un système dans lequel l’interaction est permanente. Les systèmes humains donnent aux individus des
statuts, une identité et souvent aussi des positions hiérarchiques. Les statuts se traduisent par des rôles (la façon
dont on incarne son statut). Les rôles dépendent donc du statut, de la place que les autres membres nous laisse
prendre et de ce que l’on accepte de faire, la place que nous voulons bien occuper.
Les systèmes produisent les règles de fonctionnement, c’est-à-dire la définition de ce qui est permit ou défendu,
de ce qui est autorisé, obligatoire etc.… Plus les règles sont implicites plus il est difficile d’intégrer un système.
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