biblio 10 - Groupe Laser de la SFD
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10e Bibliographie du Groupe Laser de la SFD H Cartier, A Kolbé, M Naouri, A Le Pillouer Prost, L de Perreti, I Rousseau VASCULAIRE 1) Est-ce que le laser Nd :YAG apporte un bénéfice pour le traitement des télangiectasies résistantes ? Long-pulsed Nd : YAG laser : does it give clinical benefit on the treatment of resistant telangiectasia ? J.H.Lee, S.Y.Na, M. Choi, H.S.Park, S.Cho JEADV 2011 Les lasers émettant dans le vert et le jaune, aux pics d’absorption de l’oxyhémoglobine sont les standards pour le traitement des lésions vasculaires, cependant ils ne pénètrent qu’à 1-2 mm et ne sont donc pas efficaces sur les lésions vasculaires profondes. Le laser Nd :YAG qui pénètre à 6-10mm est efficace sur les varicosités des jambes. Les télangiectasies du visage peuvent être traitées par IPL, colorant pulsé mais les vaisseaux des ailes narinaires et de l’apex nasal plus résistants peuvent bénéficier du Nd :YAG long pulse Méthode 12 patients avec télangiectasies déjà traitées sans résultat 1 seul traitement avec Ellipse Nd :YAG + projection de froid Les vaisseaux sont mesurés : - 0,1 mm : 8ms, 200-216J/cm2, 1,5mm - 0,3- 0,3mm : 12ms, 237-261J/cm2, 1,5mm Réponses immédiates notées : - disparition immédiate, tir suivant où arrêt du point de disparition - pas de réponse, augmentation de 10 à 20J pour le tir suivant déplacé de1-2mm pour éviter l’accumulation Patients examinés à 1 et 12 semaines avec évaluation de 1 non satisfait à 5 très satisfait Prise de photos et examen par deux médecins 162 vaisseaux traités avec une disparition de 78,3% en moyenne : 0,1 mm de 72 à 28 : 0,2-0,3 de 90 à 7 1 patiente a eu des vésicules 1 jour après, traitées par cortisone localement avec hpi à la 12ème semaine mais elle s’est déclarée satisfaite, les 11 autres très satisfaits Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 1 Discussion La plupart des vaisseaux traités sont des veinules, alors que sur les ailes du nez, ce sont des artérioles plus difficiles à oblitérer et tendant à se redilater quelques semaines après le traitement. Le Nd :YAG chauffe plus les parois du vaisseau et le coagule mieux. Des hautes fluences doivent être utilisées, du fait de la basse absorption à 1064 nm où le sang est en compétition avec l’eau quoique 1064 est absorbée en oxyhb 10 fois plus. Toujours avoir à l’esprit le risque de dommage collatéral et la douleur à cette longueur d’onde, bien refroidir et attendre la réponse du vaisseau. Récemment a été introduit un laser combinant 595 nm et 1064nm, des études combinant 595 puis 1064 ont montré des meilleurs résultats qu’avec une seule longueur d’onde. Conclusion Le laser Nd : YAG long pulse n’est pas le traitement de première intention des télangiectasies faciales mais il peut être utilisé avec succès, surtout pour les récalcitrantes. 2) Traitement efficace de lésions veineuses dans le cadre d’un a blue rubber bleb nevus syndrome par Laser ND :Yag à propos d’un cas C.M. Moser, C. Hamsch Department of Dermatology, University of Heidelberg, Vossstrasse 2, 69115 Heidelberg, Germany En attente de publication dans le British Journal of Dermatology. Le blue rubber bleb nevus syndrome BRNNS est un syndrome rare 200 cas décrits. Il se caractérise par de multiples malformations veineuses cutanées avec retentissement esthétique et gastro-intestinales qui en font la gravité du pronostic par saignement parfois fatal. Un jeune patient de 18 ans s’est présenté avec de multiples et très nombreux hémangiomes cutanéo muqueux jamais traités auparavant. Avant les séances de laser une anesthésie topique Lidocaine /tatr caine a été faite. Les paramètres ont été 250mJ/cm2, 50 ms, 4 mm de diamètre de spot, et refroidissement par tube de cryogène. Le traitement a été suivi d’une douleur de quelques minutes. Chaque séance (intervalle 4 semaines) a montré une disparition de certaines lésions de petite taille et une amélioration des plus grosses.au fur et à mesure toutes ont disparu sauf une trop profonde du menton. D’autres lésions sont apparues comme le prévoit l’histoire naturelle de la maladie et ont pu être traitées. Ce serait la première fois qu’un laser ND Yag LP a été reporté efficace dans cette indication. Aucun effet adverse n’a été rapporté pour ce patient. Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 2 3) Essai de traitement fractionné ablatif CO2 d’une morphée cutanée invalidante Donald Kineston, MD; Julia M. Kwan, MD; Nathan S. Uebelhoer, DO; Peter R. Shumaker, MD; Department of Dermatology, Naval Medical Center San Diego, San Diego, California ARCH DERMATOL/VOL 147 (NO. 10), OCT 2011 WWW.ARCHDERMATOL.COM Une patiente de 27 ans a souffert d’une morphée avec une plaque scléreuse rétractile adhérente du tibia gauche. Les différents traitements seuls ou combinés par méthotrexate, UV A1 calcipotriène en topique, Corticothérapie intra-lésionnelle, et de séances de médecine rééducative n’ont pas eu d’effets. La flexion plantaire était limitée à 45° par rapport aux 60° de pied controlatéral. Les auteurs ayant eu des résultats positifs de séances de lasers Co2 fractionnés sur des brides rétractiles post traumatiques, ils ont proposé ce traitement à la patiente. La zone traitée était le siège de l’induration avec un débord de 1 mm pulse de 50 mJ un pulse un passage 5 % de la surface une séance. Le lendemain elle continuait ses traitements (méthotrexate, topiques et rééducation). Une semaine plus tard amélioration du score goniométrique de 5°. A 4 mois nette diminution de l’induration et récupération complète de la flexion. Les auteurs posent la question du rôle des métalloprotéases 1, que le laser CO2 augmente. Ils proposent ce traitement comme adjuvant aux traitements classiques et attendent d’autres études sur le sujet. Avis à tous : cela pourrait faire l’essai d’une étude du groupe laser ! 4) Pulsed dye laser as an excellent choice of treatment for lupus tumidus : a prospective study. Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology : JEADV, {J-Eur-AcadDermatol-Venereol}, 29 Sep 2011 .Truchuelo-M-T, Boixeda-P, Alcantara-J, Moreno-C, de-LasHeras-E, Olasolo-P-J. Le lupus tumidus est une entité récemment individualisée du lupus chronique. Il se caractérise cliniquement par des papules pseudo urticariennes développées sur les zones photoexposées, autoinvolutives sans cicatrice. Histologiquement, s'observe un infiltrat lymphocytaire périvasculaire et périannexiel associé à un œdème dermique sans modification flagrante de la jonction dermoépidermique. 10 cas de lupus tumidus ont été traités par laser à colorant pulsé (595nm, 10mm, 0,5ms, 8j/cm²). Une amélioration significative clinique et histologique était notée dans 100% des cas. Une rémission complète clinique était notée dans 8/10 cas et histologique dans 4/10 cas. Des récidives étaient cependant parfois notées en périphérie des zones traitées. La même équipe avait déjà montré que le laser à colorant pulsé donnait de très bon résultats dans les atteintes cutanées du lupus quel que soit son type; ce qui se confirme dans ce sous type particulier. Ce traitement doit être connu des dermatologues en particuliers hospitaliers qui pourraient le proposer en alternative à des thérapies beaucoup plus lourdes, en cas d'atteinte cutanée invalidante. Il ne doit cependant pas faire oublier la nécessité d'une surveillance et d'un traitement des organes « nobles » pouvant être atteints par la maladie. Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 3 5) Chang HS, Kim YG, Lee JH. Treatment using a long pulsed nd:yag laser with a pulsed dye laser for four cases of blebbed port wine stains. Ann Dermatol. 2011 Les coréens rapportent 4 cas cliniques d’angiome plan présentant des nodules angiomateux qu’ils traitent par laser Yag long pulse de façon ponctuelle, le reste de l’angiome étant traité par laser colorant pulsé de façon classique. Leur disparition s’est faite en 1 à 3 passages, avec une pièce à main de 6mm, et les paramètres suivant : 30ms et 110 à 130 J/cm2. Rien de très original car méthode utilisée de façon courante mais sans doute des publications sont nécessaires pour valider ce laser auprès des autorités….. 6) The pulsed dye laser for the treatment of basal cell carcinoma. Lasers in medical science, {Lasers-Med-Sci}, Sep 2011, volume 26, number 5, p. 641-4, Ballard-Christopher-J, RivasMaria-P, McLeod-Michael-Patrick, Choudhary-Sonal, Elgart-George-W, Nouri-Keyvan. Étude évaluant le laser à colorant pulsé (LCP) dans le traitement des carcinomes basocellulaire (CBC). 7 patients/ 9 CBC prouvés histologiquement. 1 séance de LCP sur la lésion + marge 4mm (585nm, 450µs, 7mm, 9j/cm², pas de refroidissement). Évaluations histologiques à 4 semaines : 5/9 sans CBC, 4/9 : présence CBC résiduelle. Les auteurs concluent de ne pas recommander le LCP dans le traitement des CBC. Cette études s'oppose à plusieurs études récentes montrant d'excellents résultats dans le traitement du CBC par LCP, y compris nodulaires avec évaluations à long terme ; en alternative à la chirurgie qui reste le Gold Standard. Plusieurs remarques peuvent être formulées montrant que les auteurs ont réunis un nombre important de conditions sous optimales : 1/ la longueur d'onde (585nm) et la taille du spot (7mm) : pénétration jugée plus superficielle qu'avec le LCP à 595nm disposant en plus d'un spot plus large 2/ fluence relativement faible 3/ nombre de séances insuffisantes+++ : les publications antérieures sont sur la base de 4 séances Il est ainsi étonnant qu'avec tous ces handicaps, plus de la moitié des CBC aient guéris ! Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 4 PIGMENTAIRE 1) Analyse rétrospective du traitement non ablatif des cicatrices sur peaux foncées avec le laser Nd :YAG 1064nm sub milliseconde Retrospective analysis of non ablative scar treatment in dark skin types using the sub millisecond Nd :YAG 1064nm laser Ashraf Badawi, MD, Mohamed A.Tome, MD, Abeer Atteya, MD, Nevine Sami, MD and Iman A.I.Morsy, MD Lasers Surg.Med. 43 :130-136,2011 Les traitements habituels sur les peaux type IV à VI sont limités par le risque d’hyperP + et d’hypoP On évalue ici l’efficacité et la sécurité du laser sub-milliseconde Nd :YAG 1064 nm sur les cicatrices atrophiques Méthodes 22 patients type III à VI avec cicatrices atrophiques traités sur une période de 6 mois Fluence 14-16 J/cm2, pulse de 300 à 500 ms et fréquence de 5à7 Hz, avec l’option milliseconde la chaleur est focalisée dans le derme réticulaire papillaire et stimule la néo-synthèse de collagène - 6 traitements, espacés de 3 sem avec un suivi de 9 mois - 3 MD évaluaient « à l’aveugle »les photos - degré d’amélioration évalué sur une échelle de 4 points Pour optimiser le résultat, la peau était traitée par MDA (microdermabrasion) avec des paramètres légers, 10 sessions avec intervalle de 7-10 jours et 3 jours minimum entre MDA et laser, afin de réduire l’épaisseur du stratum cornéum et permettre une meilleure pénétration de la lumière dans le derme Des études sont nécessaires pour savoir si cette MDA apporte un réel plus. Résultats Amélioration de 2 pour les cicatrices, de 2.3 en texture et 2 en pigmentation Deux actions parallèles améliorent la dyspigmentation et stimulent la collagénèse : - stimulation par chaleur suite à l’absorption du laser par hb et eau, créant de petites lésions dont la réparation nécessite une néocollagénèse - le but est de délivrer l’énergie plus rapidement que le corps puisse l’extraire ; le traitement est sur même pour les types VI Conclusion Les premières données suggèrent que ce traitement est efficace et sans effets secondaires significatifs Il reste à déterminer si la MDA est nécessaire Commentaire On ne connait pas le sexe des patients Peur que la MDA augmente le risque d’HPPI Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 5 2) Ablation optimale d’un tatouage en une seule session laser basée sur la méthode des passages répétés Optimal tattoo removal in a single laser session based on the method of repeated exposures Theodora Kossida, MD, Dimitrios Rigopoulos, MD, and R.Rox Anderson, MD J Am Acad Dermatol 10.1016/j.jaad.2011.07.024 Les QS lasers émettant des pulses courts, de haute intensité sont largement utilisés pour ôter les tatouages par le principe de la photothermolyse sélective De multiples traitements sont souvent nécessaires de 4 à 6 pour les T amateurs à plus de 20 pour les T professionnels, selon la couleur, la composition, la densité, la profondeur, la localisation et le temps de présence du tatouage ; les séances espacées de 1 à 2 mois entrainent un temps de traitement long et coûteux, d’autant plus qu’il y a risque de cicatrices, d’hypo-pigmentation et d’exérèse incomplète Le traitement QS est suivi d’un blanchiment immédiat, dû aux bulles formées dans le derme, qui disparaît au bout de 20 mn, il a donc été décidé de réaliser 4 passages successifs séparés de 20 mn : méthode R20, et de comparer le résultat avec un traitement d’un seul passage. Méthodes 12 hommes avec 8 T pro (3 verts et 2 bleus) et 10 T amateurs noirs dont 3 re-tatoués et 1 avec cicatrice hypertrophique et hypo-pigmentée de dermabrasion Localisations variables, taille de 10 à 150 cm2 Chaque T était divisé en 2 parts traitées chacune avec l’une des deux méthodes par un QS alexandrite 755nm, 3 mm de spot, 100ns de pulse, fluence de 5,5J/cm2, 1Hz, overlap de 10-15% Emla ou petite anesthésie avant, pommade AB après : - 6 mois de suivi, photos avant, après et 3 mois après - 2 dermatologues évaluent les résultats sur une échelle de 1 à 5 points - biopsies au punch faites avant et après le traitement de chaque côté traité pour estimation du pigment dermique, de sa profondeur et de l’inflammation Résultats Durée du traitement de 70 à 90 min avec une moyenne de 236 pulses de chaque côté, plus douloureux si encre noire ou dense Peu ou pas de blanchiment après le premier traitement 15 jours de suites - R20 : 5 des 8 T pro et 6 des 7 amateurs quasi disparus moyenne de blanchiment T pro : 88% et amateurs : 84% (96% en excluant les retatoués) - Méthode classique : T pro 18% et amateurs 26% - Questionnaires de satisfaction : pour 90% et plus, méthode extraordinaire, tolérable, bon rapport efficacité prix Histologie : - méthode classique : mottes de pigment profondes de 400 à 1500 microns, de densité + sur tatoo pro pigment altéré dermique superficiel, pigment non altéré profond - méthode R20 moins de pigment avec plus de lésions profondes Discussion 4 passages espacés de 20mn sont plus efficaces qu’un seul Plus de changements en profondeur et pas d’effets secondaires malgré plus d’atteinte épidermique et plus de purpura. On pense que chaque passage traite une zone plus profonde. D’autres études seront nécessaires avec des fluences plus élevées ou en augmentant la fluence entre les passages. Le seul désavantage est que ce traitement nécessite plus de temps mais les patients ne doivent venir qu’une fois ! Commentaire Intéressant mais salle occupée + longtemps et devis à définir Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 6 3) Melasma Treatment With Pulsed-Dye Laser and Triple Combination Cream: A Prospective, Randomized, Single-Blind, Split-Face Study Thierry Passeron, MD, PhD Eric Fontas, MD, PhD Hee Young Kang, MD, PhD Philippe Bahadoran, MD, PhD Jean-Philippe Lacour, MD Jean-Paul Ortonne, MD ARCH DERMATOL/ VOL 147 (NO. 9), SEP 201, 1106-1108 Le but : Evaluer l’intérêt de l’association du trio de Kligman (TTC) et du Laser Colorant Pulsé (lcp) dans le mélasma sachant que les lésions de mélasma montrent non seulement une augmentation de la pigmentation mais aussi de l’élastose et de la vascularisation et que le LCP est le gold standard du traitement des lésions vasculaires et, à un certain degré, agit sur l’élastose. Méthode : Le protocole débute par l’application d’une préparation à l’hydroquinone à 4% (Triluma, Galderma) pendant 4 mois, associée au bout d’un mois de séance le lcp (V Beam, Candela) sur une hémiface, 3 séances espacées de 3 semaines : un premier passage avec une pièce à main de 10mm, 1,5ms, 7j/cm2 suivi immédiatement d’un deuxième avec une pièce à main 7mm, 20ms, 10j/cm2. Les soins post opératoire consiste à appliquer un écran total. Les résultats sont évalués par un observateur indépendant sur photo standardisée selon les critères du MACI (Melasma Area and Severity Index). Les séances sont débutées à la fin de l’hiver et jugées après l’été au moins 2 mois après la dernière séance. Résultats : 17 femmes ont été évaluées, d’une moyenne d’âge de 41 ans. La tolérance est bonne. Les résultats montrent une amélioration significative pour les patients de phototype II et III, non significative pour les phototypes IV. Cette amélioration est restée significative après l’été. Une pigmentation post inflammatoire est survenue dans 3 cas toujours sur phototype IV. Commentaires : Premiers résultats intéressant soulignant la complexité des mélasmas et nécessitant des études complémentaires Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 7 4) Meesters AA, Wind BS, Kroon MW, Wolkerstorfer A, van der Veen JP, Nieuweboer-Krobotová L, van der Wal AC, Bos JD, Beek JF. Ablative fractional laser therapy as treatment for Becker nevus: a randomized controlled pilot study. J Am Acad Dermatol. 2011 Dec;65(6):1173-9. Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité et la sécurité du laser CO2 fractionné (Fraxel re : pair), pour le traitement du neavus de Becker. Méthode : 11 patients de plus de 18 ans été traités, de phototype II, III et IV. 2 zones tests étaient randomisées : Une zone avec une préparation à l’hydroquinone et une zone avec la préparation et 3 séances de laser ablatif fractionné CO2 espacées de 6 semaines pour la première, de 4 semaines pour la seconde. La puissance était de 10mJ, avec 2 passages dans une direction et 2 autres perpendiculaires pour un recouvrement de 45% pour les phototypes II et 35% pour les phototypes IV. Les résultats ont été jugés de 4 façons : Evaluation des patients selon une échelle visuelle de 1 à 10, un observateur indépendant sur photos standardisées avec une échelle de 1à6, une analyse spectrophotométrique et une biopsie cutanée de chaque zones à 3 mois. Les résultats : 10 patients ont été évalués. Les patients jugent leur satisfaction de 5,9/10 à 6 mois et 4 recommandent ce traitement. L’observateur note 3 cas d’hyper pigmentations secondaires dont une régressive, avec une amélioration significative pour les autres de 75 à 25%. Par contre les mesures spectrophotométriques et l’histologie ne montrent aucune différence. Au total les auteurs reconnaissent la petite taille de leur échantillon, l’influence possible de la crème dépigmentante donnée pour prévenir l’hyperpigmentation post inflammatoire. Néanmoins un résultat significatif a été noté par l’observateur dans cette situation pour laquelle nous avons peu de moyen. Des études avec un plus grand nombre de patients et en recherchant d’autres paramètres sont à envisager. 5) Clin Exp Dermatol. 2011 Dec;36(8):864-70. Epub 2011 Oct 5. A randomized, observer-blinded, comparison of combined 1064-nm Q-switched neodymium-doped yttrium-aluminium-garnet laser plus 30% glycolic acid peel vs. laser monotherapy to treat melasma. Park KY, Kim DH, Kim HK, Li K, Seo SJ, Hong CK. Le But : Montrer l’efficacité et la sécurité du traitement des mélasama mixtes par l’association de séances de laser Q switched Yag avec des peelings à l’acide glycolique. La Méthode : 16 femmes coréennes de phototype III ou IV, présentant un mélasma mixte (Lumière de Wood) depuis plus de 6 mois ayant résisté à divers traitements, ont été sélectionnées. Les 2 hémiface ont été traitées par 6 séances de lasers Qswitched Yag (Medlite C6, Hoya ConBio) à une semaine d’intervalle avec une pièce à main 6, une fluence de 2,0 à-2,3 J/cm2 à 10Hz (obtention d’un érythème sans pétéchie). Après randomisation, sur une hémiface, le traitement laser était suivi de 3 sessions de peeling à l’acide glycolique 30% (30%GA) posé 1 à 2 minutes à 2 semaines d’intervalle. Les résultats sont jugés sur les mesures de l’index de mélanine (MI), le calcul du MASI (Melasma Area and Severity Index), sur photographies standardisées, par l’opérateur et 2 observateurs indépendants. Evaluation des patients à la fin du traitement. Le recul est à 5 mois. Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 8 Résultat : A la fin du traitement une amélioration était retrouvée dans les 2 types de traitement avec une supériorité pour les traitements combinés. Pour un éclaircissement de plus de 50%, les observateurs trouvent 69% pour le traitement combiné et 31% pour le laser utilisé seuls, résultat confirmé par les mesures et les patients. A 5 mois, une reprise de la pigmentation est notée mais sans revenir à l’état initial. Les effets secondaires se sont limités à des sensations de brûlure et de l’œdème transitoire. Même si on peut être étonné du résultat du laser seul, l’utilisation de petites doses répétées et les associations semblent une voie à poursuivre. 6) Liu J, Ma YP, Ma XG, Chen JZ, Sun Y, Xu HH, Gao XH, Chen HD, Li YH. A retrospective study of q-switched alexandrite laser in treating nevus of ota. Dermatol Surg. 2011 Oct;37(10):1480-5. Etude chinoise, rétrospective, sur l’efficacité et les effets secondaires du traitement par laser Q switched Alexandrite (VersaPlus, Coherent) des naevus de OTA. Méthode : 806 patients (651 femmes et 155 homme) de 7 mois à 60 ans, sont traités par laser Q switched Alexandrite pour naevus de Ota (lésion à gauche pour 48,1%, droite pour 48,8% et bilatérale pour 25% ) Les séances sont pratiquées tous les 3 à 6 mois, avec un spot de 3mm, une fréquence de 10Hz, un temps de 60ns et des fluences allant de 3,8 à 4, 8 J/cm2 en fonction de la réponse clinique. Les séances sont pratiquées sous anesthésie topique (Emla). Les soins post opératoires consistent en application de crème à la Mupirocine et crème écran totale pendant toute la durée du traitement. Des photos cliniques sont faites avec position et lumière fixes. Les résultats à long terme ont été recueillis soit par consultation soit par contact téléphonique. Résultat : 93,9% des patients ont eu une réponse complète en 3 à 14 passages : 6,5% en 3 passages et 74,8%en 4 à 6 passages et 1,6% en plus de 10 passages. (Totaux pas très cohérents quand on fait la somme !) Le nombre de passages nécessaires est corrélé au caractère foncé de la lésion. Aucun effet secondaire à long terme n’a été retrouvé (érythème, modification de texture ou de sensibilité, cicatrice, trouble pigmentaire), aucun cas de dégénérescence. Le recul va de 3 à 10 ans avec une moyenne de 5 ans. Une récurrence pigmentaire est survenue dans 0,8% toujours en dehors des zonez traitées. Discussion : Série très importante avec un grand recul, des résultats excellents. Les auteurs ne retrouvent pas les hypo pigmentations secondaires des autres séries (entre 7,6 , 10 et 16% selon que Ruby, Alexandrite ou Yag) du fait de séances au fluences moins fortes, plus espacées. Ils ne retrouvent pas d’hyperpigmentation à long terme, moins fréquentes dans les séries (entre 2 et 6%). Si une hyperpigmentation survenait, elle était toujours transitoire (chiffre non fourni) Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 9 7) Treatment of Melasma Using a Novel 1,927-nm Fractional Thulium Fiber Laser: A Pilot Study KRISTEL D. POLDER, MD,*†‡ AND SUZANNE BRUCE, MD† Dermatol Surg 2011;1–8 Le but est de démontrer l’efficacité de la longueur d’onde de 1,927 nm dans le traitement du mélasma Méthode : 18 patients sont inclus dans l’étude, 17 femmes et un homme, âgés de 32 à 62 ans. Tous ont résistés à des traitements topiques (nature ?), et quelques-uns à d’autres traitements tels que peeling, microdermabrasion, IPL ou laser (lesquels ?) Le laser utilisé est un laser fractionné thulium 1,927nm (Fraxel DUAL 1550/1927, Solta médical) mis sur le marché en 2009. 3 et parfois 4 séances ont été pratiquées sous anesthésies topiques, séparées de 4 semaines. Les paramètres vont de 10mj à 15 mj, sur une surface de 20 à 45% augmentés au fur et à mesure des séances. Une application de préparation à l’hydroquinone est faites pendant toute la durée de l’étude pour éviter les pigmentations post inflammatoires. Les évaluations sont faites au premier, troisième et sixième mois par photo montrées à 3 observateurs indépendants et par les patients suivant le MASI (Melasma Area ans Severity Index). Résultat : La régression des lésions a été jugée à 51% au premier mois, 33% à 3 mois et 34% à 6 mois. Un érythème et œdème sont retrouvés dans les suites, régressifs en 4 à 8 jours. Aucun effet secondaire. Commentaire : Intérêt limité de cet article du fait de la très petite série, du recul insuffisant, même si les séances ont été faites au printemps et en été seul l’effet à long terme est valable, imprécision des traitements antérieurs, et manque de randomisation pour comparer avec d’autre thérapeutique Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 10 FRACTIONNE 1) Naouri M, Atlan M, Perrodeau E, Georgesco G, Khallouf R, Martin L, Machet L. High-resolution ultrasound imaging to demonstrate and predict efficacy of carbon dioxide fractional resurfacing laser treatment. Dermatol Surg. 2011 May;37(5):596-603. Les résultats d'un traitement par lasers fractionnés peuvent être considérés comme inconstants d'un patient à l'autre. Le but de cette étude était d'évaluer de manière objective l'effet du traitement par échographie cutanée haute résolution et de profiter de la quantification objective de la modification d'épaisseur dermique pour déterminer des critères de réponse au traitement. Les paramètres utilisés étaient 30W, 500microns d'espacement, 1ms, pas de stack, 1 passage, 1 séance. L'évaluation était réalisée en « end point » à 80 jours. L'épaisseur dermique était majorée de 25% mais la SENEB, zone témoin de l'élastose solaire, n'était pas modifiée. Il n'existait pas d'effet de la pose préalable d'emla, du tabagisme, du phototype ou de la sévérité des suites, sur l'efficacité du traitement. Il existait en revanche un effet péjoratif de l'épaisseur cutanée initiale, de l'âge et de la zone traitée. La découverte des facteurs influant sur l'effet du traitement pourrait être utile dans l'optimisation des paramètres de traitement, qu'il semble falloir augmenter sur les peaux épaisses et chez les sujets âgés. L'épaisseur dermique n'est cependant pas le seul critère objectif d'efficacité et il serait intéressant d'utiliser d'autres critères d'évaluation (élasticité...). 2) Lee GY, Lee SJ, Kim WS. The effect of a 1550 nm fractional erbium-glass laser in female pattern hair loss. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2011 Dec;25(12):1450-4. Le but : prouver l’efficacité et la sécurité du laser fractionné 1550nm Erbium-lass dans le traitement de l’alopécie androgénogénétique de la femme. Etude coréenne. La Méthode : 27 femmes de 26 à 55 ans sont évaluées, présentant une alopécie de grade I (16 cas) et de grade II (11 cas) selon la classification de Ludwig, avec un bilan biologique normal. Le laser utilisé est un laser fractionné non ablatif 1550nm erbium-glass (MOSAIC, Lutronic) : 10 traitements séparés de 2 semaines. Les paramètres sont choisis en fonction d’expérimentations antérieures non précisées : un passage avec un spot de 5-10mm, 6mJ, 800 spots/ cm2 sans aucune anesthésie. Pas de coupe ou rasage nécessaires. L’évaluation se fait par 3 observateurs indépendants à l’aveugle sur photographie, phototrichogramme (densité et diamètre du cheveu) avant et à la fin du traitement. Les patients s’évaluaient sur la même échelle que les observateurs. Résultats : Il n’y a pas de différences dans l’amélioration liée au traitement que la patiente soit ou non ménopausée. 3 patientes (12,5%) ont une amélioration significative, 21 (75%) ont une amélioration modérée, 3 (12,5%) n’ont aucun résultat pour les observateurs mais 26 (92,3%) des patientes se jugent améliorées dont 2 à 100%. Les phototricogrammes montrent une augmentation de 57% de la densité capillaire et de 77% du diamètre du cheveu. Aucun effet secondaire n’est noté en dehors d’une sensation de prurit régressive en 2 heures pour 2 cas. Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 11 Discussion : Basé sur la constatation que les phénomènes de cicatrisation accélèrent la croissance des cheveux et du cycle pilaire, la photothermolyse crée un phénomène de cicatrisation de manière contrôlée en respectant le cheveu terminal présent. Cette étude montre une certaine efficacité en supposant une augmentation du flux sanguin et l’arrivée de cytokines et facteurs de croissance. Etude à confirmer mais ouvrant des perspectives nouvelles là où les propositions thérapeutiques sont souvent décevantes. Reste à avoir des séries plus importantes avec suivi à long terme. Repousse de poils sur des cicatrices traitées au laser CO2 fractionné chez 3 patients Induction of de novo hair regeneration in scars after fractionated carbon dioxide laser therapy in 3 patients 3) Thomas M. Beachkofsky, MD, J.Scott Henning, DO, and Chad M. Hivnor,MD Dermatol Surg 2011 ; 37 : 1365-1365 Depuis longtemps on pensait le follicule pileux incapable de se régénérer après destruction bien que Kligman et Strauss avaient décrit une repousse de duvet après dermabrasion du visage Ici 3 cas de repousse après CO2 fractionné qui pourraient avoir leur origine des bords des cicatrices Méthodes Paramètres du CO2 fract variables : taille spot 0,1 mm, de 20 à 40 mJ et de 5 à 15% de densité Cas n°1) fille de 15 ans cicatrices 90% corps (tox idermie) Traitement de tout le corps, 4 mois après : poils terminaux sur le bas du corps et aptitude à transpirer Cas n°2) jeune homme de 21 ans, cicatrices de brul ures greffées qui reçoivent 2 traitements et sur lesquelles il y a repousse de poils terminaux Cas n°3) jeune homme de 25 ans, brulures membres i nf traitées par PDL + CO2 fract pour prurit et cicatrices amenant disparition du prurit et poils terminaux persistant 1 an après Commentaires Ito a émis l’idée que des cellules épidermiques pourraient former des follicules pileux en réponse à une blessure Le CO2 pourrait conduire à la Wnt activation De nouvelles recherches sont nécessaires bien sur Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 12 EPILATION 1) A split axilla comparison study of axillary hair removal with low fluence high repetition rate 810nm diode laser vs. high fluence low repetition rate 1064nm Nd:YAG laser. Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology : JEADV, {J-Eur-Acad-DermatolVenereol}, 19 Sep 2011 Wanitphakdeedecha-R, Thanomkitti-K, Sethabutra-P, Eimpunth-S, Manuskiatti-W. Étude comparant un laser diode utilisant la nouvelle technologie de faible fluence/haute fréquence (7-9J/cm², 10Hz, 6-10 passages) versus laser Yag (20-30J/cm², 10-20ms, taille de spot non précisée). Protocole randomisé en aveugle portant sur 49 patientes de phototype 3-4 traitées sur les aisselles par une technique différente de chaque côté. 5 séances, évaluation 1 et 6 mois après la dernière séance. Efficacité du Yag statistiquement supérieure à 1 (82% vs 71%) et 6 mois (54,2% vs 35,7%). Absence de complications rapportées pour les 2 techniques, Yag plus douloureux. L'idée d'utiliser l'effet cumulatif de plusieurs passages à faible fluence est intuitivement intéressante. Une étude antérieure montrait des taux d'amélioration beaucoup plus élevés, équivalent au laser diode à forte puissance. Cette étude indépendante semble la contredire avec un taux élevé de récidive à 6 mois et un effet semblant bien inférieur au Yag même utilisé dans des conditions sous optimales (phototypes plutôt clairs, fluence faibles). Il est néanmoins possible que les auteurs se soient montrés trop prudent dans le choix de leurs paramètres face à cette nouvelle machine. De manière générale ce type de technique amène à se poser la question de la maniabilité lors des allers retours et du risque d'hyperpilosité paradoxale pouvant être induit par les faibles fluences. Elle offre néanmoins la possibilité d'un traitement moins douloureux et plus rapide a priori sur les grandes surfaces. 2) Long- Pulsed Nd:YAG laser versus IPL for hair removal in dark skin. The British journal of dermatology, {Br-J-Dermatol}, 16 Oct 2011. Ismail-S-A. Étude comparant laser Nd :Yag (Photona 6mm, 30-40ms, 50-60J/cm²) à IPL (Luminex L600 6101000, 3 cm², 25-45ms, 22-32J/cm²) dans l'épilation des phototypes foncés (4 à 6). Protocole randomisé en aveugle portant sur 39 patientes traitées sur les aisselles par une technique différente de chaque côté. 5 séances, évaluation 6 mois après la dernière séance. Supériorité statistiquement significative en décompte de poils du Yag (79,4%) sur l'PL (54,4%). Satisfaction des patients également plus importante pour le Yag malgré une douleur plus importante. Absence de complications rapportées pour les 2 techniques. Cette étude de grande qualité méthodologique montre que le laser Yag reste sans ambiguïté possible la référence dans l'épilation des phototypes foncés. Sous certaines conditions, certaines IPL peuvent donner de bons résultats avec une tolérance acceptable. On regrettera juste le fait que les appareils ne soit pas parmi les plus utilisés... (Yag de marque slovène avec petite taille de spot, donc fluences fortes ; et IPL de marque française dont le train de pulse n'est pas précisé) ; ce qui rend l'extrapolation aux Yag à grands spots et surtout aux autres IPL difficile. Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 13 LED ET PDT 1) Etude Randomisée prospective de la lumière Bleue dans le traitement du psoriasis vulgaire Antonia Weinstabl Susanne Hoff-Lesch Hans F. Merk Verena von Felbert Department of Dermatology and Allergology, University Hospital, RWTH Aachen University, Aachen, Germany Dermatology 2011;223:251–259 DOI: 10.1159/000333364 La lumière bleue n’est pas toxique sur la peau humaine mais diminue les capacités prolifératives des Kératinocytes in vitro. Les auteurs ont étudié 4 patients divisés en 2 groupes recevant pour les uns une lumière de 420 nm pour les autres de 453 nm en traitement de leur psoriasis vulgaire. Le recrutement n’a pris que des hommes (pour l’homogénéité des groupes pour les auteurs ) ne prenant absolument aucun traitement topique ni systémique. Chaque groupe avait un système d’irradiation portable à domicile avec un protocole de 15 mn par jour pendant 4 semaines pour une dose des 90J/cm2 la surface traitée n’a pas été mentionnée. La première séance à domicile a été monitorée par un médecin qui a expliqué les précautions en particulier de protection ophtalmique. Le PASI le LPSI les signes cliniques individuels (érythèmes desquamation induration) la pigmentation et l’amélioration clinique ont été analysés par rapport au cote non traité. 3 patients sont sortis de l ‘étude Age moyen similaire dans les 2 groupes 47 et 50 ans phototypes II ou III Les 2 groupes ont été significativement améliorés sur tous les critères et pour les 2 longueurs d’onde. Cependant aucun blanchiment complet n’a été observé. Aucun effet secondaire grave n’a été noté. Les auteurs précisent que 50 % des patients ont une pigmentation marquée de la zone traitée, qui a commencé à diminuer après 2 semaines.la compliance au traitement a été excellente. D’autres auteurs avaient conclu à l’inefficacité de la lumière bleue pour des fluences de 10J/cm2(9 fois moindre) et des séances moins fréquentes. Ils proposent essentiellement 3 mécanismes d’action : la production d’oxyde nitrique relarguée par les protéines qui induit une différenciation des kératinocytes, l’existence de protoporphyrine IX dans les plaques avec une action de PDT endogène, l’induction d’apoptose par la lumière bleue. L’hyperpigmentation pourrait être corrélée au spectre proche des UV. Si ces résultats sont confirmés par d’autres études comment en pratique faire adhérer les patients à des protocoles quotidiens somme toute astreignants ? Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 14 2) Choi JR, Kim JK, Won CH, Lee MW, Oh ES, Chang S. Prurigo pigmentosa treated with Jessner's peel and irradiation with an 830-nm light-emitting diode. J Dermatol. 2011 Nov 13. Article décevant car contrairement à ce que le titre pouvait laisser entendre, les auteurs proposent à propos de 2 cas, de traiter les séquelles pigmentaires du prurigo pigmentosa par l’association d’un peeling de Jesner (acide lactique, résorcine, acide salicylique) à une irradiation par une LED 850nm. Absence de zone témoin sans traitement ou avec le peeling seul. La base de l’utilisation de la LED serait sur une possible augmentation de la cicatrisation, amélioration de l’équilibre de la mélanogénèse. Nous sommes toujours en attente d’étude solide sur l’utilité des LED 3) Successful treatment of cutaneous leishmaniasis with intralesional aminolevulinic acid photodynamic therapy. Evangelou-George, Krasagakis-Konstantin, Giannikaki-Elpida, Kruger- Krasagakis-Sabine, Tosca-Androniki.Photodermatology photoimmunology & photomedicine, {PhotodermatolPhotoimmunol-Photomed}, Oct 2011, volume 27, number 5, p. 254-6, ISSN: 1600-0781. Les leishmanioses sont des affections répandues ( 1 à 1,5 million de cas/an) en Afrique, Asie et Europe dues à des parasites protozoaires du genre Leishmania transmis à l’homme par des insectes hématophages de type phlébotomes.Il existe 2 formes promastigote ( flagellé) dans le tube digestif du vecteur et amastigote (non flagellé) dans les macrophages du sujet infecté. Le spectre clinique repose sur la sévérité du tableau clinique très polymorphe et son extension cutanée et parfois viscérale chez l’hôte humain. La forme cutanée la plus courante est le classique bouton d’Orient dont l’évolution peut être chronique et d’un traitement difficile. Cet article relate le cas d’un patient atteint d’une forme cutanée récurrente depuis de nombreuses années et traitée efficacement par PDT intra-lésionnelle. Cas clinique : Homme de 69 ans présentant une leishmaniose cutanée de la joue depuis l’âge de 5 ans, évoluant de façon récurrente sans traitement systémique depuis 5O ans et malgré une exérèse chirurgicale responsable d’une cicatrice, ulcérée depuis 2 ans et suintante et sensible depuis 2 mois. Une histologie réalisée en bordure de la lésion ulcérée a montré une infiltration inflammatoire lymphocytaires et présence typique de corps de Donovan dans les macrophages. La lésion a été partagée en quadrants avec injection d’une solution aqueuse à 20% d’ALA, protégée durant 4 heures de toute irradiation puis exposée à une LED rouge 630 nm 100J/cm2- 45mW/cm2. Procédure répétée 3 fois à une semaine d’intervalle. Suites : sensation de brûlure et érythème. Suivi à 3 mois : affaissement de la lésion, absence d’infection résiduelle au niveau d’un nouvel examen anatomopathologique et absence de récidive à 2 ans. Discussion : La leishamniose cutanée peut-être une affection chronique invalidante. Les modalités thérapeutiques comprennent l’antimoine pentavalent (Glucantime non sans effets secondaires cardiaques, hépatique, pancréatique, musculaire et articulaire), ketoconazole oral, amphotericine B, paromomycine, cryothérapie et chirurgie sources de cicatrices. La PDT implique l’application d’un produit photo-sensibilisant absorbé par le tissus cible et activé par une source de lumière entrainant une destruction cellulaire par effet photochimique ( lié à la formation d’ oxygène singulet). Les mécanismes d’élimination des parasites Leishmania ne sont pas clairs en raison de la faible accumulation d’ALA dans ceux-ci. In vitro des études ont montré que la combinaison de porphyrines avec des composés quinone de la médianone entrainait la destruction intracellulaire des leishmanies probablement par la génération d’oxygène activé, ceci favorisé par l’activité réduite de la glutathion peroxydase et catalase propre à certaines espèces de Leishmanies comme la leishmania Donovani. Des études animales ont suggéré un effet toxique et la libération de TNF-α et IFN-γ stimulant l’élimination macrophagique des parasites intracellulaires. L’administration par injection intra lésionnelle a déjà été rapportée dans le traitement de carcinome basocellulaire nodulaire. Dans le cas clinique présenté elle a été choisie pour permettre une meilleure diffusion du photosensibilisant dans un tissus fibreux et une meilleure réponse thérapeutique Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 15 Conclusion : Un seul cas présenté de leishmaniose cutanée traité par PDT intralésionnelle en limite l’aspect significatif, d’autant que cette affection peut avoir une régression spontanée. Cependant la réponse rapide, l’absence de récidive après 2 ans de suivi alors que la lésion évoluait depuis de nombreuses années suggère que ce traitement peut être une alternative dans les leishmanioses récurrentes. Nécessité d’études colligeant un plus grand nombre de cas 4) Localized bullous pemphigoid induced by photodynamic therapy. Rakvit-Pariyawan, Kerr-Alastair-C, Ibbotson-Sally-Helen. Photodermatology photoimmunology & photomedicine, {Photodermatol- PhotoimmunolPhotomed}, Oct 2011, volume 27, number 5, p. 251-3, ISSN: 1600-0781. La PDT a montré avoir des effets d’immunomodulation et immunosuppression. Cet article rapporte un 1er cas de pemphigoide bulleuse localisée au niveau de zones préalablement traitées par PDT Cas clinique : Un patient de 92 ans aux antécédents de HTA traité au niveau de 3 lésions de Maladie de Bowen au niveau des jambes, authentifiée par biopsie évoluant depuis 1 an. Prescription de chaussettes de contention classe 1 en raison d’un œdème bilatéral des chevilles. Application de la crème Metvix sous occlusion 3 heures puis irradiation Par LED rouge Aktilite 76mW/cm2-75J/cm2. Traitement répété une semaine plus tard. Lors d’un contrôle après 3 mois, présence d’un érythème et de bulles tendues au niveau de la localisation de deux des lésions. Notion de prurit intense précédant l’apparition des lésions. Pas d’autres lésions dans d’autres zones. Examen bactériologique du liquide des lésions bulleuses négatif. Mise en évidence d’Ac antiMB circulants IgG au titre de 1 :640 en faveur du diagnostic de PB. Pas de biopsie réalisée en raison du risque de trouble de la cicatrisation dans cette zone. Les lésions régressent avec un traitement par dermocorticoides durant 8 semaines. Une nouvelle lésion bulleuse apparait quelques mois plus tard sur le site d’une des précédentes lésions. On conclue alors à une forme de PB localisée, effet secondaire d’une PDT. Discussion : Il a été rapport des cas de PB induite par différentes thérapies médicamenteuse, chirurgicales, UVB et UVA et radiothérapies, traumatismes Les mécanismes éthiopathogéniques ne sont pas clairs : possible altération de la MB dont les structures exposées au système immun entrainerait la formation d’Ac ; d’autres auteurs évoques l’existence d’une PB sub clinique préexistante avec un un faible taux d’Ac anti MB circulant. Conclusion : premier et intéressant cas de PB induit par ne PDT, toute lésion bulleuse apparaissant à distance d’une PDT doit le faire évoquer Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 16 AUTRE 1) Mélanome desmoplastique après un traitement laser : à propos d’un cas pour mise en garde Erica LEE MD, Klaus J Busam MD Dermaotlogy service and department of pathology, Memorail sloan Kettering Cancer Center New York, New York Dermatol Surg 37 : 1689-1692 Une patiente de 73 ans de phototype II a été traitée par 2 séances de ND:YAg en 2007 pour une mélanose solaire de la joue droite avec une quasi disparition de la pigmentation. Un à 2 ans plus tard la zone s’est indurée et a été qualifiée de kyste : elle s’est étendue avec un aspect rosé. En 2010 une prise en charge dermatologique et chirurgie plastique a conduit à 2 biopsies la 2nde plus profonde en faveur d’un CBC infiltrant sclérodermiforme . Les auteurs l’ont alors prise en charge : l’aspect clinque était celui d ‘une lésion de 2 0 3 cm de diamètre avec une induration plus marginale que l’érythème. L’aspect dermatoscopique non spécifique avec des Vaisseaux irréguliers et les cicatrices des biopsies précédentes Celles sont ont été relues par leur anatomopathologiste qui a conclu à un Mélanome desmoplastique d’indice de Breslow 5 ?3mm, niveau de Clark V, sans ulcérations ni un index mitotique de 0. La réaction sclérosante dermique et sous cutanée était majeure. La patiente a été prise en charge chirurgicalement par excision et lambeau. L’anapath de la pièce excisée confirmait le diagnostic avec un indice de Breslow de 10 mm et un index mitotique >1/CM2. La patiente a eu un traitement complémentaire par irradiation. Le Mélanome desmoplastique représente Moins de 4 % de Mélanomes et se trouve essentiellement sur la face et le cou. Son diagnostic clinique est très délicat et le plus souvent retardé du fait de sa pigmentation peu ou non présente et sur le plan dermatoscopique des signes de régression et des altérations des patrons vasculaires sont seuls notés. Chez cette patiente 2 séances des laser avait fait disparaître les pigments (lésion pouvant être associée à un lentigo) mais son effet est trop superficiel pour justifier de l’induration apparue ensuite. Les auteurs concluent à l’intérêt de relectures de lames par des anatomopathogistes spécialisés si on évoque ce rare diagnostique ou s’il y a une dissociation entre la clinique plutôt agressive et les résultats anatomopathologiques plutôt rassurants. Les auteurs n’ont pas fait mention de l’utilisation de marqueurs immunohistochimiques (protéine S100 et anticorps monoclonal HMB45) Retenir que le suivi de lésions traitées pigmentées ou non du visage dois tenir compte de la possibilité de tumeurs rares méconnues. Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 17 2) Onychomycose : y a-t-il une place pour les lasers ? Onychomycosis : is there a role for lasers ? Kendra Gail Bergstrom MD Journal of drugs in Dermatology, September 2011, volume 10, issue 9 Les pathologies unguéales sont fréquentes et bien que les antifungiques topiques et oraux restent les principaux traitements, les nouvelles techniques par laser rencontrent un intérêt croissant, du fait de leur rapidité et de leur efficacité possible sans effets secondaires ni surveillance sanguine. Une étude US de 2000 montrait que sur 1800 patients, 50% des problèmes unguéaux étaient des onychomycoses, et 90% par Trichophyton Rubrum Plusieurs lasers et lampes sont en cours d’approbation par la FDA : proche IR, thérapie photodynamique avec5ALA + lumière rouge et 1064 ou 1320nm Nd :YAG Thérapie photodynamique In vitro TR absorbe l’ALA et le transforme en protoporphyrine IX qui sera détruite après activation par la lumière rouge - Etude italienne avec une dame de 78 ans chez qui le traitement oral était contre indiqué : pommade à l’urée 40% 7 jours, grattage de l’ongle et Metvix 3 h puis lumière rouge 630nm pendant 7 min 24 sec. 2 autres séances à 2 sem intervalle puis suivi 24 mois. Les cultures mycologiques positives à la fin du traitement deviennent négatives à 3 mois et le restent à 2 ans - Etude grecque sur 30 patients : pommade à l’urée 20% sous occlusion la nuit 10 jours avant le traitement, 20% ALA 3 h, lumière rouge, toutes les deux semaines, 3 fois, avec du froid pour éviter la douleur A 12 mois 43% de guérison, mais 36% à 18 mois : récidive ou nouvelle infection La douleur, l’œdème et les réactions phototoxiques limitent cette technique 1064 et 1320nm Nd :YAG Les premiers à recevoir l’agrément de la FDA Actifs contre la plupart des microorganismes In vivo TR inhibé par une seule irradiation à 6 jours Activité aussi contre T Mentagrophytes, Candida, Pseudomonas - PinPointe laser 1064 nm : Hochman 8 patients, 2 à 3 séances, 7 avec négativation des cultures - CoolBreeze laser 1320 nm attend la FDA - Cutera Genesis Plus 1064 nm : accord de FDA en avril 2011 système de refroidissement pour diminuer la douleur Proche IR diode laser Avec deux longueurs d’onde : 870 et 930nm Etude sur 26 ongles infectés : 4 traitements à 1,14,42 et 120 jours A 180 jours 85% des ongles améliorés avec 3 mm de repousse claire dans 65% et 4mm dans 26%, négativation des cultures pour 30% Conclusion Bien que l’efficacité demeure incertaine, ce traitement est intéressant, rapide, sans effets secondaires et contre indications. Commentaires A proposer si l’on dispose du laser Nd :YAG, car traitement rapide sans consommable et avec un taux de réussite intéressant quand même Surtout économique pour la société !!! Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 18 3) Fakhouri TM, Tal AK, E Abrou A, Mehregan DA, Barone F. Laser-assisted lipolysis: a review. Dermatol Surg. 2012 Feb;38(2):155-69. Dermatol Surg 2011, OCT-20 ;1-15 Les auteurs font le tour des 19 articles retrouvés sur PUB med concernant la liposuccion assistée par laser. La liposuccion tumescente est la méthode de référence : liposuccion pratiquée sous anesthésie locale avec injection d’une grande quantité de liquide associant à du sérum physiologique de la lidocaïne, de l’épinephrine, du bicarbonate de soude. Le tissu graisseux est distendu (tumescence) et les cloisons étirées permettant un meilleur passage des canules. Ceci a permis de diminuer les complications de la liposuccion conventionnelle sous AG. Les liposuccion assistée par laser se font en tumescence. Que retenir de ces études : - Le laser le plus utilisé est le 1064nm Nd :YAG (13 articles /19): les cibles sont les graisses et l’eau. Les études de biopsies ont montrées des ruptures des membranes des adipocytes, une coagulation des vaisseaux et une coagulation du collagène avec néo collagénèse dans les suites alors que la liposuccion classique montre des tunélisations sans lyse des adipocytes. Ceci permets des suites avec moins d’hématomes, moins d’œdème mais le risque de brûlure existe. Une meilleure qualité de la peau pourrait être obtenue grâce à cette action sur le collagène. L’importance de la lipolyse est proportionnelle à la puissance utilisée. Toutes les zones corporelles peuvent être traitées : cuisses, genou, abdomen, bras, face, menton, cou, nuque. Le traitement de la cellulite a été étudié avec lipolyse laser suivi de ré injection de graisses. Une seule étude a comparé la méthode par canules au laser, les résultats sont jugés équivalents même si les suites sont plus simples avec le laser. Par contre la technique laser prend 33% plus de temps. (En plus du coût) - Les lasers Diode 980 et 924/975nm : leur efficacité et les suites sont comparables. Par contre les séances sont plus rapides. Aucune étude comparative entre les différentes méthodes - Le laser YAG séquentiel 1064/1320 nm : avec une plus grande action sur le collagène, il optimiserait la qualité du derme en permettant une meilleure hémostase Au total : Efficacité, sécurité mais une seule étude comparative ne montrant pas de différence en terme de résultat avec un coût et une durée du geste plus élevés… Bibliographie Groupe Laser de la SFD – Février 2012 19