Le carnet – Concours de Fan Fiction Pika Edition « Je suis désolé

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Le carnet – Concours de Fan Fiction Pika Edition « Je suis désolé
Le carnet – Concours de Fan Fiction Pika Edition
« Je suis désolé… je n’ai jamais pensé à toi de cette façon…
alors peut-on rester amis…? »
Non. C’était tout simplement impossible pour le jeune Takashi
Mori, le chapitre ne pouvait pas s’achever sur une telle phrase.
Jamais Yupina n’avait laissé un tel suspens. Et pourtant elle
avait osé. Takashi était au bord de la crise de nerfs tellement
il était impatient de savoir la suite.
Cela faisait environ un an que sa meilleure amie, Satomi,
lui avait fait découvrir cette auteure à succès : Yupina-chan. Il
avait
été
envouté
par
le
talent
de
cette
dernière.
Malheureusement, il n’aurait jamais l’occasion de le lui dire en
face durant une quelconque séance de dédicace pour la simple et
bonne raison que c’était des romans pour téléphone, ils n’étaient
pas publiés sur papier. De plus, personne ne connaissait son
visage, Yupina n’était qu’un pseudonyme. Takashi avait plusieurs
fois tenté de s’imaginer l’apparence de cette auteure. Peut-être
était-ce en réalité une personne âgée ? Ou alors était-ce, comme
Takashi, un homme fanatique d’histoire d’amitié et d’amour ? Mais
ce n’était que des hypothèses basées sur des suppositions, rien
de concret.
Le brun s’allongea sur son lit, relisant les dernières phrases du
chapitre. Il n’en revenait toujours pas que l’héroïne s’était
faite rejetée par le garçon qui faisait battre son cœur. D’un
certain côté, Takashi était un peu déçu du romantisme que Yupina
avait récemment instauré dans ces histoires, ça manquait de
crédibilité. Certes, Takashi du haut de ses 17 ans n’avait pas
non plus énormément de connaissance sur ce sujet mais il savait
démêler le vrai du faux. Il était persuadé qu’une histoire
d’amour devait s’appuyer sur du vécu, ce qui n’avait pas l’air
d’être le cas de son écrivaine favorite. C’était bien écrit, là
n’était pas le problème.
L’adolescent posa son téléphone sur sa table de nuit et se leva
pour partir en direction de la salle de bain. Il se prépara en
deux temps trois mouvements. Il enfila son uniforme à cette même
vitesse et descendit les escaliers après avoir récupéré son
téléphone portable. Takashi sortit de chez lui après avoir salué
et souhaité une bonne journée à sa mère.
En arrivant au lycée, la sonnerie retentit juste au moment
où Takashi garait son vélo sous un abri destiné à cet effet.
Satomi arriva vers lui un grand sourire pendue sur les lèvres.
Tous les matins elle l’attendait devant l’abri à vélo.
« Takashi, tu lis toujours les histoires de Yupina-chan ?
La jeune blonde ne prit même pas le temps de lui dire bonjour,
trop impatiente de débattre sur le dernier chapitre.
- Oui, j’ai lu le dernier chapitre ce matin, pourquoi ?
- Je me demandais, qu’as-tu ressenti quand l’héroïne s’est
faite rejetée ?
Satomi avait entortillé un de ses doigts autour d’une de ses
mèches de cheveux. Takashi n’avait toujours pas conscience des
sentiments de son amie d’enfance envers lui, il la regarda en
se curant le nez. La jeune fille s’écria avant d’avoir laissé
le temps à Takashi de répondre :
- Arrête de te curer le nez quand je te parle!
Elle l’assena d’un coup de sac dans la figure et ajouta en
murmurant que c’était un idiot avant de rentrer dans le
bâtiment des cours.
- Bah quoi ? Rah les filles, je n’y comprends vraiment rien.
Le lycéen se hâta d’accrocher l’antivol à son vélo, le passant
dans le cadre jusqu’à la roue avant. Depuis qu’il s’était fait
voler son vélo l’année dernière, il prenait le soin de
l’attacher correctement. Il s’apprêtait à rentrer dans le
bâtiment quand quelqu’un posa une main sur son épaule, Takashi
fit volte face et vit le visage rouge de son ami Shigure
Kitami. Shigure était un garçon très manipulateur, capable de
manipuler tout le monde, même les professeurs.
- Kitami-kun ? Ça ne va pas ? Tu es tout rouge, constata
Takashi.
- Si, si. Ça va ne t’en fais, c’est juste que j’ai couru car
j’étais en retard.
Takashi fut septique, Shigure ne transpirait pas beaucoup pour
quelqu’un qui avait couru.
- Si tu le dis, il haussa les épaules, on va en cours ? J’ai
déjà assez de retard à mon compte depuis le début de
l’année.
- Non, je voulais te parler de quelque chose d’important.
Suis-moi.
Shigure le tira par le col de la chemise jusqu'à l’arrière du
bâtiment, il lâcha Takashi qui s’adossa au mur. Ce dernier fut
très surpris lorsqu’il vit Shigure s’approcher de lui et poser
ses deux mains à plat contre le mur de chaque côté de sa tête.
Il fixait Takashi droit dans les yeux. Le garçon commença à se
faire plein d’idées : et si Shigure l’avait emmené derrière ce
bâtiment pour… Non. Il ne devait pas penser à ce genre de
choses. Ils étaient tous les deux hétérosexuels. Takashi
n’admettrait jamais d’être un de ces héros de Boy’s Love.
- Takashi, je crois qu’on me fait du chantage sexuel.
Le jeune garçon aux cheveux bruns soupira. C’était juste
Shigure qui devait encore avoir du problème avec une de ses ex
petites amies. Il posa sa main sur son torse pour le repousser,
n’aimant pas trop sa proximité.
- C’est seulement ça, ajouta-t-il soulagé.
- Comment ça « seulement ça » ? Je viens t’en parler, tu
pourrais avoir un peu plus de considération.
- Qu’est-ce que je veux que je te dise moi… qui c’est ?
- Je ne peux pas te le dire.
Il se gratta la joue, visiblement gêné.
- Alors pourquoi me le dire si tu ne veux pas m’en parler
jusqu’au bout ?
- C’est parce que je ne peux pas. Si je le fais elle va le
dévoiler à tout le monde, dit le garçon aux cheveux noirs en
sortant de sa poche un petit carnet en cuir.
- Tu as toujours ce truc ?! s’égosilla presque Takashi.
Le carnet en question était en quelque sorte le journal des
conquêtes de Shigure Kitami, du moins c’était ainsi que Takashi
l’avait surnommé. Dedans il marquait toutes les filles qu’il
avait embrassées, celles qui lui avaient fait leur déclaration…
Plein de trucs de ce style auxquels le jeune Takashi n’avait
jamais encore eu le droit. Il était très jaloux de son ami qui
lui avait tout pour plaire.
- Oui je l’ai encore voyons, c’est le graal ce truc ! Shigure
plaqua le carnet contre la poitrine de Takashi. Mais je dois
m’en séparer, tu vas devoir le garder et le cacher pour moi,
c’est une question de vie ou de mort.
- Que… le cacher de qui ? De cette fille ?
- Oui, je compte sur toi. »
Et sans en dire plus Shigure s’en alla à la hâte tandis que
Takashi gardait ce petit carnet contre son torse. Il soupira et
le mit dans la poche intérieure de sa veste avant de repartir
pour ses cours. Il dut passer par la vie scolaire afin de
justifier son retard.
Lorsque la cloche qui annonçait la fin des cours sonna il se
dépêcha de filer hors de la salle de classe. A la sortie du
bâtiment c’était les bousculades habituelles, c’était toujours
la guerre pour savoir qui allait s’échapper le premier. Tandis
que le jeune garçon était sur le point de s’échapper de cette
foule, il se heurta violemment à quelqu’un. Le quelqu’un en
question était une jeune fille. Elle lui jeta un regard noir
par-dessus ses lunettes, ce qui donna la chaire de poule à
Takashi. En vérité c’était Yukina Himuro, surnommée « la
glaciale » par tout le lycée.
- C’est quoi ça ? lui demanda-t-elle froidement en lui
montrant un petit carnet de cuir.
Takashi paniqua. C’était celui de Shigure, il avait dû tomber
de sa poche lors de la bousculade.
- Ça eh bah c’est euh… il ne savait pas quoi dire, la jeune
lycéenne lui faisait trop peur.
Il se gratta la nuque en riant bêtement tandis que Yukina
remonta ses lunettes. Elle savait parfaitement ce qu’était ce
carnet puisque c’était son moyen de pression. Elle soupira et
lança à Takashi :
- Merci, ça me sera très utile. »
Et sur ces mots elle tourna les talons, sortant du bâtiment
avec le carnet en main. Takashi se sentit soudainement apaisé
de ne plus avoir ce carnet en sa possession. Il ne voulait pas
passer pour le machiste de service. C’était comme un poids que
Yukina lui enlevait des épaules. Néanmoins, une question lui
trottait dans la tête : pourquoi Yukina avait-elle dit que ce
carnet lui serait très utile ? Il ne préféra pas se pencher sur
la question, se disant que c’était sans importance.
Mais ça ne l’était pas ; du moins pas pour le jeune Shigure
Kitami qui en subirait les conséquences.
FIN

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