Une cure de rajeunissement vaginal sans estrogènes, ou comment
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Une cure de rajeunissement vaginal sans estrogènes, ou comment
Une cure de rajeunissement vaginal sans estrogènes, ou comment faire disparaître une atrophie vulvovaginale et ses symptômes à l’aide d’un traitement par laser CO2 fractionné Patrick Puttemans Patrick Puttemans Gynécologie, Dworp L’ atrophie vulvo-vaginale est due à la baisse de la production d’estrogènes endogènes lors de la ménopause. Le vagin devient progressivement plus fin et plus sensible, et perd sa fermeté, sa souplesse et son élasticité. Outre une sécheresse vaginale, les femmes ménopausées éprouvent souvent une sensation d’irritation accompagnée de démangeaisons et/ou d’une inflammation qui rendent les rapports sexuels désagréables, voire douloureux. Des problèmes de contrôle vésical et d’incontinence de stress sont également courants. Ces symptômes (touchant ou non à la sphère sexuelle) nuisent à la qualité de vie, se manifestent sous forme de combinaisons diverses et sont très fréquents. Très souvent, les femmes concernées n’en parlent pas, convaincues qu’il n’existe aucun remède ou par peur d’aborder ce genre de sujet avec un praticien. Le traitement de la muqueuse vulvo-vaginale par laser CO2 fractionné peut se dérouler dans le cabinet de consultation, à condition de procéder aux adaptations nécessaires, comme dans le cas du traitement de la peau à l’aide de ce type de laser en dermatologie esthétique. À l’étranger, ce traitement est déjà couramment pratiqué dans de nombreux cabinets gynécologiques. Il offre une solution micro-invasive, non hormonale, indolore et durable pour les symptômes causés par ce type d’atrophie. Il peut également être utilisé pour des patientes souffrant de ménopause précoce consécutive à une ovariectomie bilatérale, à une irradiation du bassin et/ou à une chimiothérapie, et qui souvent ne veulent/peuvent pas prendre d’hormones. Parallèlement au processus de cicatrisation suivant chaque traitement au laser, on assiste à un rajeunissement de la paroi vaginale, qui retrouve peu à peu son épaisseur, sa fermeté, sa souplesse, son élasticité et ses sécrétions normales. Les symptômes causés par l’atrophie vulvo-vaginale disparaissent donc rapidement. L’effet est optimal après 3 séances (une toutes les 4 à 6 semaines). Ensuite, un traitement d’entretien annuel suffit (d’après les premières études pilotes). L’effet réjuvénateur de ce traitement permet donc de faire disparaître les symptômes associés à l’atrophie, et peut en outre être obtenu et maintenu sans (le besoin ou l’usage simultané de) préparations hormonales. G1881F Introduction Les symptômes (pouvant être) causés par l’atrophie vulvovaginale (AVV) ont un impact négatif majeur sur le bienêtre, la qualité de vie et la sexualité de la femme ménopausée. Ce constat s’applique aux symptômes causés par une atrophie résultant d’une ménopause naturelle, mais a for tiori aussi à ceux qui sont dus à une atrophie consécutive à une ménopause induite prématurément par une intervention chirurgicale, une chimiothérapie et/ou une radiothérapie. Depuis environ 3 ans, le traitement de la muqueuse vulvo-vaginale par laser CO2 fractionné (breveté sous le nom MonaLisa TouchTM) constitue une alternative microinvasive, indolore, durable et non hormonale intéressante aux modalités thérapeutiques limitées actuellement disponibles. Une analyse s’impose. Muqueuse vulvo-vaginale La muqueuse vulvo-vaginale et la lamina propria située sous cette dernière (1) (Figure 1) sont les principaux protagonistes de cette histoire. La muqueuse est constituée d’un épithélium pavimenteux pluristratifié non kératinisé, GUNAIKEIA ■ VOL 20 N°10 ■ 2015 45 Figure 1: Coloration à l’hématoxyline de Mayer de la muqueuse vaginale. Muqueuse Papille Lamina propria Figure 2: Représentation schématique de la matrice extracellulaire dans la lamina propria. Chaîne d’acide hyaluronique Chaîne protéique centrale du protéoglycane Glycosaminoglycanes du protéoglycane Fibroblaste Fibre de collagène Molécule de protéoglycane qui est organisé en crêtes ou plis de tissus appelés «rides». Ces dernières sont davantage présentes dans le tiers caudal du vagin, sous forme de bords transversaux concentriques. Les rides permettent à la paroi vaginale de s’étirer et d’augmenter sa surface, par exemple lors des rapports sexuels ainsi que de l’engagement et de la sortie de la tête ou du siège du bébé lors de l’accouchement. La muqueuse a un processus de croissance dynamique, dans le cadre duquel de nouvelles cellules pavimenteuses sont produites en permanence à partir de la couche basale et s’exfolient en surface au fil du temps, comme c’est le cas à tous les autres endroits du corps où des stimuli mécaniques (p. ex., microtraumatismes et friction) nécessitent un renouvellement continu de la muqueuse (bouche, œsophage, vestibule nasal, etc.). Ces surfaces non cornifiées doivent par ailleurs être hydratées de façon permanente par les 46 GUNAIKEIA ■ VOL 20 N°10 ■ 2015 sécrétions corporelles pour éviter qu’elles sèchent. Du côté cervical, la muqueuse vaginale rejoint l’épithélium glandulaire endocervical cylindrique unistratifié au niveau de la jonction squamo-cylindrique. Du côté vulvaire, elle rejoint la peau, un épithélium pavimenteux pluristratifié cornifié, au niveau de la face intérieure et des bords des petites lèvres. Située sous la muqueuse vaginale, la lamina propria est organisée en «papilles» et constituée de tissu conjonctif riche en collagène, en fibres élastiques, en petits vaisseaux capillaires, en fibroblastes et en lymphocytes (absence de ganglions lymphatiques). On y trouve également des glycosaminoglycanes (GAG), qui sont organisés en une structure complexe d’agrégats avec de l’acide hyaluronique, des protéines de liaison et des protéines nucléaires (protéo- Figure 3: Prévalence de la sécheresse vaginale pendant et après la ménopause (9). 50 47% 40 Pourcentage 32% 30 25% 21% 20 10 3% 4% 0 Préménopause Début de périménopause Fin de périménopause 1 an après la ménopause 2 ans après la ménopause 3 ans après la ménopause Adapté de: Dennerstein L, et al. Obstet Gynecol 2000;96:351-8. glycanes). Ces agrégats sont capables de retenir d’importantes quantités d’eau, donnant lieu à une substance gélatineuse qui, avec les fibres de collagène, forme la matrice extracellulaire (Figure 2). On sait des fibroblastes qu’ils jouent un rôle clé dans la production de cette matrice. La lamina propria est également essentielle au soutien, à l’alimentation et au métabolisme de la muqueuse vaginale susmentionnée et de son architecture, tant en termes de fermeté que d’élasticité et d’hydratation. Les GAG sont aussi présents dans le transsudat visqueux riche en mucopolysaccharides qui, conjugué à la sécrétion des glandes de Bartholin et au mucus issu de l’épithélium glandulaire cervical, assure la lubrification du vagin en cas d’excitation sexuelle, avec les variations nécessaires selon le stade du cycle menstruel. Enfin, la muqueuse vaginale remplit une fonction cruciale de barrière dans la mesure où le glycogène sécrété dans le vagin est métabolisé par la flore vaginale (plus précisément par les bacilles de Döderlein), entraînant une baisse du pH qui offre, à son tour, une bonne protection contre les germes pathogènes. L’effet nutritif ou «trophique» sur la préservation de l’architecture et du fonctionnement du vagin est commandé par les estrogènes et l’expression (déclenchée par liaison) des récepteurs estrogéniques alpha et bêta, dont la plus forte concentration est observée au niveau de la muqueuse vaginale (2). Le mécanisme précis de la prolifération, de la différenciation et de la maturation des cellules épithéliales du vagin est encore flou, mais on sait que le taux d’estrogènes circulants détermine également le degré d’expression des récepteurs. Autrement dit, on constate une expression modérée des récepteurs estrogé- niques en cas de faible taux d’estrogènes circulants pendant la ménopause (3-5). Toutefois, ce n’est pas parce que l’expression est peu élevée que la densité de récepteurs estrogéniques diminue aussi en cas de faibles concentrations d’estrogènes dans les tissus. Cela explique pourquoi la prise d’estrogènes exogènes peut contribuer à un relèvement de l’expression des récepteurs présents (5). Pour finir, les estrogènes jouent également un rôle majeur dans le maintien d’une densité normale de fibres musculaires lisses, de vaisseaux sanguins et de terminaisons nerveuses dans la paroi vaginale, ainsi que dans la garantie d’une réponse immunitaire normale. Atrophie vulvo-vaginale L’AVV est un état chronique consécutif à la baisse des taux d’estrogènes dans les tissus après la ménopause, qui se caractérise par un certain nombre de symptômes et de signes cliniques (6, 7): - un amincissement de l’épithélium, non seulement du vagin mais aussi de l’ensemble du tractus génitourinaire inférieur, avec un nivellement des rides vaginales; - un aspect pâle, sec et parfois enflammé de la muqueuse lors de l’examen au speculum; - une perte de fermeté et d’élasticité; - une évolution de la flore vaginale en flore essentiellement anaérobie, entraînant une hausse du pH et de la sensibilité aux infections vaginales; - une sécheresse vaginale manifeste due à une diminution de la lubrification; - un rétrécissement progressif du vagin et de l’introït; - un raccourcissement progressif du vagin; - une régression graduelle des petites lèvres. GUNAIKEIA ■ VOL 20 N°10 ■ 2015 47 Figure 4: Début des symptômes causés par l’atrophie vulvo-vaginale (10). Préménopause* Ménopause** < 1 an après la ménopause 2-3 ans après la ménopause 3-4 ans après la ménopause > 5 ans après la ménopause Femmes présentant des symptômes d’AVV (%) 40 30 25% 22% 19% 20 21% 17% 12% 10 20% 19% 12% 22% 21% 20% 18% 16% 16% 15% 17% 13% 10% 8% 22% 15% 10% 10% 0 Sécheresse (n = 1.666) Dyspareunie (n = 1.352) Irritation (n = 1.124) Sensibilité (n = 549) *Préménopause = période précédant la ménopause **Ménopause = période débutant 1 an après les dernières règles Avant la ménopause, on retrouve dans la lamina propria des fibroblastes exerçant une fonction et un rôle actifs. En revanche, la lamina propria atrophique est essentiellement peuplée de fibrocytes «au repos», autrement dit métaboliquement inactifs. Symptômes La sécheresse vaginale est le principal symptôme dont se plaignent la majorité des femmes présentant une atrophie vulvo-vaginale (37%). Une sensation d’irritation, de brûlure et/ou de démangeaison fait aussi partie des symptômes courants (18,6%). Les sécrétions vaginales, éventuellement malodorantes mais sans pathogènes, sont moins fréquentes (10,6%). Une pollakiurie (16,5%), une dysurie (5,2%) ainsi qu’un contrôle sous-optimal de la miction, voire une incontinence de stress (10,4%) sont également possibles. Récemment, nous avons assisté à un changement de dénomination dans la littérature spécialisée: en effet, les termes «atrophie vulvo-vaginale» et «vaginite atrophique» ne reflètent pas ces derniers troubles essentiellement urinaires et ont donc été remplacés, sur la base d’un consensus international, par le terme «syndrome génito-urinaire de la ménopause» (GSM pour Genitourinary Syndrome of Menopause) (8). Il convient de noter que les symptômes susmentionnés, qui peuvent incommoder fortement les patientes au quo- 48 GUNAIKEIA ■ VOL 20 N°10 ■ 2015 tidien, n’ont pas le moindre rapport avec la sexualité. Cela dit, environ 10 à 24% des femmes souffrant d’un GSM se plaignent d’une sensation d’irritation ou de dyspareunie pendant et après le coït. Impact de ces symptômes La fréquence de la plupart des symptômes augmente à mesure que les patientes avancent dans la postménopause (Figure 3) (9), même si dans l’étude de Kingsberg (10), presque autant de femmes situent l’apparition des symptômes dès le début de la ménopause et plus de 5 ans après la ménopause (Figure 4). Récemment, des enquêtes menées à grande échelle ont permis d’analyser comme jamais auparavant les symptômes consécutifs à l’atrophie vulvo-vaginale. Il a également été démontré que leur impact est tout simplement gigantesque et a été fortement sous-estimé par le monde médical en général, surtout quand on voit la hausse significative de l’espérance de vie des femmes au cours des dernières décennies. Les pourcentages calculés sont décrits dans le tableau 1. - L’enquête en ligne VIVA (Vaginal Health: Insights, Views & Attitudes) a été réalisée auprès de 3.520 femmes postménopausées vivant aux États-Unis, au Canada et en Europe (11, 12). Tableau 1: Résultats des enquêtes VIVA, REVIVE et CLOSER. Enquête en ligne VIVA, 2012 - n = 3.520 femmes postménopausées dont les dernières règles remontaient à plus de 5 ans et dont n = 500 aux États-Unis: - désagréments vaginaux (48%) (depuis plus de 12 mois chez 82% des femmes de ce groupe) - sécheresse vaginale (85%) - dyspareunie (52%) - impact négatif de l’AVV sur leur vie (80%) - principalement sur le plan de l’intimité sexuelle (75%) - 68% se trouvent moins attirantes sur le plan sexuel - 36% se sentent «vieilles» - 33% se plaignent d’un impact négatif sur leur relation avec leur partenaire - 26% se disent blessées dans leur amour-propre - 25% se plaignent d’une diminution de leur qualité de vie - 37% n’avaient pas encore consulté pour ce problème - 40% avaient attendu un an ou plus avant de consulter - 78% affirment suivre un traitement pour ces désagréments - principalement des lubrifiants et des crèmes hydratantes (65%) - l’une ou l’autre forme d’hormonothérapie (34%) Enquête REVIVE - n = 3.046 femmes postménopausées présentant des symptômes d’AVV, notamment: - sécheresse (55%) - dyspareunie (44%) - irritation (37%) - effet négatif sur le plaisir ressenti lors des rapports intimes (59%) - perturbation du sommeil (24%) - diminution du bien-être général (23%) - baisse de la qualité de vie (23%) - étonnamment, peu de femmes attribuaient ces symptômes à la ménopause (24%) - ou à des changements hormonaux (12%) - 56% avaient déjà consulté pour ces symptômes - 40% utilisaient des produits pour soulager les symptômes: - 29% utilisaient des produits à usage local disponibles en vente libre sans ordonnance, et se plaignaient essentiellement d’une atténuation insuffisante des symptômes ainsi que du côté peu pratique et souvent gênant de ces produits - seules 11% utilisaient des préparations hormonales vaginales délivrées sur prescription médicale. Ce faible pourcentage s’explique essentiellement par des inquiétudes à propos des effets secondaires et la crainte de développer un cancer Enquête CLOSER, 2013 - n = 4.100 couples hétérosexuels (Royaume-Uni, Finlande, Norvège, Suède, Danemark, Italie, France, Canada et États-Unis) - 28% des femmes n’ont pas informé leur partenaire lorsqu’elles ont ressenti pour la première fois des désagréments vaginaux - principalement parce qu’elles considéraient que «cela faisait partie du processus naturel de vieillissement» (52%) ou - par honte (21%) - 82% des hommes attendaient de leur partenaire qu’elle leur fasse part de ses symptômes et qu’elle en discute avec eux - les hommes éprouvent moins de difficultés à aborder ce sujet (68% contre 58%) - les désagréments causés par l’AVV ont les conséquences suivantes: - rapports sexuels moins fréquents (58% des femmes, 61% des hommes) - moins de plaisir sexuel (49% des femmes, 28% des hommes) - report de l’acte sexuel (35% des femmes, 14% des hommes) expliqué par: - des dyspareunies (55% des femmes, 61% des hommes) - une baisse de libido chez la femme (46% des femmes, 43% des hommes) -L’enquête REVIVE (Real Women’s Views of Treat ment Options for Menopausal Vaginal Changes) (10) a, quant à elle, été réalisée auprès de 3.046 femmes postménopausées présentant des symptômes de GSM. -L’enquête CLOSER (CLarifying Vaginal Atrophy’s Impact On SEx and Relationships) (13, 14) a évalué plus spécifiquement, auprès de 4.100 couples hétérosexuels, les répercussions des symptômes du GSM GUNAIKEIA ■ VOL 20 N°10 ■ 2015 49 sur le fonctionnement sexuel et la relation des deux partenaires. Cette situation est diamétralement opposée à la notion de santé définie par l’OMS en 1948 («La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité») et mérite davantage d’attention et d’options thérapeutiques. Toutefois, nous n’aborderons pas plus en détail l’arsenal thérapeutique actuel et les futures options de traitement dans le présent article. Le laser CO2 et la peau Le laser CO2 est le laser infrarouge de la première heure. Son énergie optique, avec une longueur d’onde de 10.600nm, est essentiellement et totalement absorbée par l’eau intracellulaire et extracellulaire présente dans nos tissus. Elle est alors convertie en énergie thermique ou chaleur, permettant la vaporisation ou la coagulation des tissus. Dans notre discipline, il est surtout utilisé dans le cadre du traitement guidé par colposcopie des dysplasies cervicales et du traitement guidé par laparoscopie d’affections gynécologiques telles que l’endométriose. Alors que le laser CO2 est nettement moins utilisé en gynécologie depuis quelques années, il est de plus en plus prisé en dermatologie esthétique. Initialement, il était employé pour le traitement des cicatrices laissées par l’acné et les brûlures, mais c’est dans le domaine du rajeunissement et du raffermissement de la peau qu’il se montre le plus efficace. Indépendamment de l’indication, le principal effet secondaire de cette thérapie est un érythème intense de 4 à 5 mois, ce qui a évidemment des implications sociales majeures en cas de traitement du visage. La formation de cicatrices (5-10% selon l’emplacement) et une hypopigmentation (jusqu’à 15%, et ce après 6 à 10 mois) sont les principaux risques décrits (15). Une fraction suffit En 2004, on a découvert que lorsque la peau n’était pas traitée totalement mais seulement partiellement (de manière fractionnelle ou fractionnée) à l’aide du laser CO2 (16), le résultat était comparable, voire meilleur, et la cicatrisation s’accompagnait en outre de nettement moins d’effets secondaires. Les lasers fractionnés causent de petits points (dots) d’ablation et de coagulation microthermiques, tout en épargnant la peau environnante. C’est précisément cette peau intacte qui facilite et accélère la cicatrisation de la zone de peau traitée. De cette manière, la chaleur générée par le laser pénètre également plus profondément dans le derme, ce qui permet d’obtenir une meilleure néocollagenèse et un remodelage collagénique plus durable, et de limiter la formation de cicatrices par la suite (17). Ce traitement présente toutefois l’inconvénient d’être moins efficace que la méthode traditionnelle, et nécessite donc plusieurs séances. D-Pulse ou DEKA-Pulse L’expérience de la société DEKA dans le domaine du développement et de la fabrication de lasers CO2 remonte aux années 1980. En 2004, elle commence à développer la thérapie DOT (Dermal Optical Thermolysis), ou rajeunissement Figure 5: Représentation graphique du D-Pulse ou DEKA-Pulse. Ablation DEKA-Pulse Puissance kW Effet thermique ms Durée de l’impulsion 50 GUNAIKEIA ■ VOL 20 N°10 ■ 2015 Figure 6: Système Hi-scan V2LR avec sonde vaginale. cutané fractionné micro-ablatif, à usage dermatologique. En 2008, elle entame le développement du V2LR (Vulvo Vaginal Laser Reshaping), puis s’attelle au traitement de l’atrophie vulvo-vaginale par laser CO2 fractionné microablatif après avoir constaté un effet rajeunissant sur les tissus en général et pas seulement sur la peau ni dans un but purement esthétique. Par ailleurs, il existe d’importantes différences entre la couche cornée de la peau, riche en kératine et pauvre en eau, et la muqueuse vaginale, riche en collagène et en eau. C’est pourquoi il a fallu développer un D-Pulse (ou DEKAPulse) spécial pour la muqueuse vaginale, avec 2 pièces qui passent l’une après l’autre au même endroit (deux effets en un) (Figure 5): - une première impulsion courte avec un pic de puissance élevé, afin de vaporiser à la vitesse de la lumière la partie superficielle de l’épithélium de la muqueuse atrophique (d’où le terme «micro-ablatif»); - suivie d’une deuxième impulsion plus longue avec un pic de puissance plus faible, pour que la chaleur dégagée par l’énergie laser puisse pénétrer plus profondément dans la lamina propria. Cela permet de réactiver les fibrocytes en fibroblastes, et d’ainsi stimuler la néocollagenèse et la production d’une nouvelle matrice extracellulaire. Figure 7: Réglages possibles du dispositif laser CO2. L’appareil qui génère le rayon laser CO2 est un dispositif SmartXide2 V2LR ou SmartXide Touch 60 watts. Ce dernier est équipé d’un système de balayage Hi-Scan V2LR, qui exécute les paramètres réglables des dots et du D-pulse. Ce système de balayage est muni de la sonde vaginale, qui permet de procéder au traitement de la muqueuse vaginale par laser CO2 fractionné. La figure 6 montre le système de balayage équipé de la sonde vaginale. et d’affiner la mise au point du D-Pulse, du système de balayage, du protocole de traitement et de l’utilisation clinique du laser. En 2011, une première publication a relaté les expériences d’une équipe de gynécologues actifs à l’université de Mendoza en Argentine, qui a traité 92 patientes postménopausées en suivant un protocole expérimental (18). Les questionnaires destinés à recueillir les impressions des patientes ont révélé une amélioration significative de la sécheresse vaginale (67,5%), de la dyspareunie (62,5%) et de l’irritation (50%) après le traitement. Ces résultats ont été confirmés à plusieurs reprises et de manière convaincante dans les études cliniques qui ont suivi (19-22), en utilisant le Vaginal Health Index (VHI), des échelles visuelles analogiques (EVA), le Short Form 12 (SF-12) et le Female Sexual Function Index (FSFI) pour mesurer respectivement l’état du vagin, l’intensité subjective de chaque symptôme individuel causé par l’AVV, la qualité de vie générale et le fonctionnement sexuel avant et après chaque séance de laser. Par la suite, une série d’essais, d’études de faisabilité et d’études de cas ont été réalisés afin de perfectionner Alors qu’en dermatologie esthétique, une photo avant/ après suffit généralement à illustrer objectivement l’ef- GUNAIKEIA ■ VOL 20 N°10 ■ 2015 51 fet du traitement, les chercheurs de Calenzano et Milan ont vite compris qu’ils devaient ici procéder différemment pour pouvoir démontrer l’effet rajeunissant sur la muqueuse et le rétablissement «fonctionnel» du vagin. En outre, nos connaissances à propos de la muqueuse vaginale sont relativement limitées, en comparaison avec les innombrables publications relatives à l’anatomie et à la physiologie de la peau. Partant de là, l’hôpital San Raffael de Milan et l’Université de Pavie ont élaboré ensemble le protocole de traitement le plus efficace et le plus sûr en tenant compte des différents paramètres réglables, comme la puissance du laser (W), le temps d’exposition ou dwell time (en µs), le nombre de dots et la distance les séparant (en µm), le niveau de stack (le «Smart Stack» est une technologie de commande électronique qui permet d’appliquer 1 à 5 fois la même impulsion laser exactement au même endroit), la fluence énergétique totale (en J/cm2) et la densité de traitement (pourcentage de muqueuse traitée par rapport à la surface totale, généralement 6,5%) (Figure 7). L’effet est optimal après 3 séances espacées chacune de 4 à 6 semaines. Ensuite, un traitement d’entretien annuel d’une seule séance suffirait pour préserver l’effet obtenu. Cette année, deux autres publications se sont penchées sur ces constatations microscopiques et ultrastructurelles avant et après les séances de laser successives (23, 24). En bref, les auteurs font les observations suivantes: - un épithélium singulièrement plus épais et n’ayant plus un aspect atrophique, avec une couche basale composée de cellules denses, compactes et manifestement proliférantes, ainsi que des papilles de nouveau bien visibles au niveau de la lamina propria; - une hausse significative du glycogène dans les grandes cellules épithéliales qui constituent les couches intermédiaire et superficielle de la muqueuse, en réaction au rétablissement d’un mécanisme de différenciation spécifiquement axé sur la synthèse du glycogène; - un haut degré d’exfoliation des cellules épithéliales remplies de glycogène qui se situent à la surface de l’épithélium; - l’examen des fibroblastes au microscope électronique à transmission montre un réticulum endoplasmique étendu et rugueux avec les vésicules associées, destinées à la synthèse et au stockage des molécules de procollagène, ainsi qu’un appareil de Golgi particulièrement bien développé avec les vésicules correspondantes servant à la glycosylation des protéines et à la synthèse des composants moléculaires de la matrice de base comme les glycoprotéines, les protéoglycanes et les glycoprotéines multi-adhérentes; ces observations contrastent avec celles des fibrocytes au repos dans la muqueuse atrophique et montrent une nouvelle «usine» cellulaire active assurant la synthèse de l’ensemble des composants moléculaires de la matrice extracellulaire; - une forte densité de vaisseaux capillaires dans la lami na propria, qui stimulent et soutiennent l’activité des 52 GUNAIKEIA ■ VOL 20 N°10 ■ 2015 fibroblastes; les capillaires pénètrent jusque dans les nouvelles papilles formées, autrement dit juste sous l’épithélium épaissi, ce qui améliore le métabolisme. Par ailleurs, toutes ces observations ont été faites chez des femmes qui ne prenaient pas d’estrogènes (ni oraux, ni transcutanés, ni vaginaux). On peut en conclure que le choc thermique supraphysiologique (qui peut atteindre 45 degrés Celsius) causé par le laser à un nombre limité d’endroits de la muqueuse vaginale permet d’obtenir et de maintenir cet effet rajeunissant sur l’ensemble de la muqueuse de manière totalement autonome. À cette température, on assiste en effet à la réponse des protéines de choc thermique (HSPR – Heat Shock Protein Response), qui ne peut venir que des cellules intactes et fonctionnelles environnantes. La protéine HSP47 en particulier peut stimuler la production de nouveau collagène (ce que l’on appelle la néocollagenèse) par les fibroblastes. Ces nouvelles modalités thérapeutiques n’échappent évidemment pas aux critiques, certaines en raison d’un potentiel «conflit d’intérêt» et d’autres d’ordre clinico-scientifique (25, 26). Après l’approbation du dispositif MonaLisa TouchTM par la FDA (Food and Drug Administration aux États-Unis) l’année dernière, les acteurs du monde médical réclament surtout davantage de données provenant d’études multicentriques plus grandes et non d’un seul et même groupe, ainsi qu’une meilleure évaluation de tous les effets (secondaires), notamment en ce qui concerne l’innocuité et l’efficacité du traitement à long terme. Il est donc encore trop tôt pour formuler une conclusion dans cet article, car l’histoire n’est pas terminée. Il est vrai que ce nouveau traitement de l’atrophie vulvo-vaginale par laser CO2 fractionné a déjà largement fait ses preuves. Toutefois, il faudra attendre que des études prospectives randomisées comparant ses effets avec ceux du traitement standard actuel, à savoir une thérapie locale avec de faibles doses d’estrogènes, soient publiées pour que nous puissions évaluer précisément sa valeur, en combinaison ou non avec d’autres traitements. Épilogue: peau et muqueuse Enfin, ce traitement par laser CO2 fractionné donne également de bons résultats pour une autre affection, à savoir le lichen scléro-atrophique (LSA). Il s’agit d’une maladie mucocutanée inflammatoire chronique touchant essentiellement les femmes et qui cause de fortes démangeaisons, une irritation, une dysurie, des dyspareunies ainsi que des dysfonctionnements sexuels. Le LSA peut même entraîner, à la longue, une altération de l’anatomie normale, par exemple la disparition progressive du clitoris à la suite de la fusion des lèvres sur la ligne médiane. Il dégénère parfois en carcinome épidermoïde, surtout en cas de forme anogénitale de lichen scléreux. L’étiologie n’est pas encore tout à fait claire, mais on penche de plus en plus pour un processus auto-immun primitif. La prévalence varie de 0,1 à 0,3% en dermatologie et atteint 1,7% en gynécologie (27, 28). Depuis quelques années, l’utilisation de corticostéroïdes topiques puissants constitue la première et souvent unique option pour maintenir cette affection tenace en rémission, avec un effet qui s’amenuise toutefois à mesure que le lichen s’hyperkératinise (29). Le laser CO2 est déjà utilisé depuis un certain temps pour le traitement de la partie cutanée du LSA (30, 31). Mais depuis peu, le laser CO2 fractionné est également employé pour traiter à la fois la muqueuse vulvo-vaginale atrophique et la peau touchée par le lichen, avec de bons résultats décrits dans une étude pilote portant sur des cas tenaces résistants aux corticostéroïdes. Jeffrey Dell et al. (Knoxville, Tennessee, États-Unis) ont constaté un effet bénéfique comparable chez 15 patientes souffrant d’un GSM et d’un LSA (étude soumise pour publication en novembre 2015). 9. Références 1. Junqueira LC and Carneiro J, editors. Basic Histology: Text and Atlas. McGraw-Hill Medical Publishing Division 2005; 11th edition. 2. 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Il s’agit d’une étude observationnelle de cohorte qui a concerné 1.035 femmes (asiatiques, blanches, hispaniques et noires) ayant présenté un diabète gestationnel lors de leur dernière grossesse. Ces femmes ont été enrôlées 2 mois après leur accouchement et ont été classées en 5 groupes: lait maternel exclusif ou prépondérant, lait en poudre exclusif ou prépondérant, ou allaitement mixte sans prédominance particulière. Un test d’hyperglycémie par voie orale (75g) a été réalisé au moment de l’enrôlement et chez celles qui n’avaient pas de diabète à ce moment (n = 1.010), ce test a été répété annuellement pendant 2 ans, ce qui était la période de suivi prévue par le protocole. L’objectif était de voir combien de femmes développeraient un diabète pendant la période de suivi et de déterminer si le type d’allaitement était un facteur modulant ce risque. Au total, sur les 959 femmes évaluées, 113 cas de diabète incident ont été documentés (11,8%) et toutes les modalités comportant une part d’administration de lait maternel s’assortissent d’un moindre risque de diabète (risques relatifs par rapport au lait en poudre exclusif: 0,64 pour le lait en poudre prépondérant et l’allaitement mixte, 0,54 pour le lait maternel prépondérant et 0,46 pour le lait maternel exclusif [p pour la tendance 0,016]). Les résultats montrent encore que la durée d’administration de lait maternel a également une influence. Au-delà d’une période d’administration de lait maternel limitée à 2 mois prise pour base (risque 1), la probabilité de diabète diminue avec l’augmentation de la période d’admini stration: 0,55 pour 2 à 5 mois, 0,50 pour 5 à 10 mois et 0,43 pour plus de 10 mois (p pour la tendance 0,007). Pour fixer les idées, signalons que chez les 205 femmes ayant administré exclusivement du lait maternel pendant 2 mois, 17 cas de diabète (3,9%) ont été documentés versus 27 cas chez les 153 femmes n’ayant eu recours qu’au lait en poudre (8,8%). À noter que ces données sont probablement une sous-estimation en raison d’un suivi limité à 2 ans. D’après EP Gunderson et al. Ann Intern Med 2015 Nov 24 [Epub ahead of print]. GUNAIKEIA ■ VOL 20 N°10 ■ 2015 53