1210 Actes Pérennité - fiche acteur Coop Atlantique 44

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1210 Actes Pérennité - fiche acteur Coop Atlantique 44
La participation citoyenne, un gage de pérennité ?
18 et 19 septembre 2012
- Fiche pratiques d’acteur Coopération Atlantique Guinée 44
Elsa CARDINAL, directrice de l’association Coopération Atlantique Guinée 44
La Guinée a dans le passé entretenu d’importants échanges économiques
avec la région nantaise (les bananes du M.I.N. notamment) ; mais, à la
décolonisation, ces liens se sont rompus. En 1987, jugeant que le potentiel
de développement du pays est important, et parce que le gouvernement
guinéen engage une certaine libéralisation économique, le Conseil Général
de Loire-Atlantique débute des projets de coopération décentralisée avec la
Région de Kindia en Guinée, et crée l’association Loire-Atlantique
Coopération (LAC) afin d’en assurer la maîtrise d’ouvrage.
Le développement de ces actions entre 1987 et 1992 amène le Conseil
Général de Loire Atlantique à restructurer le dispositif. L’association
Coopération Atlantique Guinée 44 (CACG) est créée en 1994 et reprend la
maîtrise d’ouvrage des projets guinéo-ligériens assurée auparavant par LAC.
Par la suite CAG44 sort peu à peu de son seul rôle de gestionnaire de la
coopération décentralisée, pour devenir une association de solidarité
internationale à part entière.
Du fait de son histoire, l’assise de CAG44 est double : elle est à la fois
installée en Loire-Atlantique et dans la Région de Kindia en Guinée.
Ses membres sont des particuliers citoyens, mais aussi des associations,
des institutions et des collectivités territoriales.
CAG44 se donne le développement local comme guide de ces actions dans
les domaines de l’accès à l’eau et à l’assainissement, de l’agriculture et du
développement rural, de la formation sociale, économique et culturelle et de
la jeunesse.
La finalité de CAG44 est de renforcer les capacités des acteurs locaux pour
qu’ils deviennent des acteurs du changement et apportent de façon
autonome des réponses aux enjeux de développement de leur territoire.
Conseil régional des Pays de la Loire
Journées autour de la pérennité des projets
Les
partenaires
Coopération Atlantique
de
Au Sud.
Les partenaires de CAG44
sont des groupes organisés
ou
des
structures
autonomes. Il peut s’agir de
collectivités
locales
ou
d’associations de citoyens
rassemblant des jeunes, des
agriculteurs, des artisans, des
femmes…
Dans ses projets CAG44
entend s’appuyer sur des
entités déjà formées, avec
laquelle l’association peut
entretenir
des
relations
partenariales « équitables ».
Au Nord.
En plus de ses adhérents,
CAG44 emploie 3 personnes
(sur 2 postes ETP) pour la
maîtrise d’ouvrage de ses
projets.
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La participation citoyenne, un gage de pérennité ?
18 et 19 septembre 2012
Pratiques de CAG44 en faveur de la participation citoyenne et de la pérennité.
Une étape nécessaire avant de lancer les projets : l’évaluation participative.
CAG44 n’entend pas être le seul décideur de ses projets et actions. L’association réfute l’idée d’un Nord
paternaliste et d’un Sud en totale dépendance. Pour se faire chaque projet est conçu, co-construit et
évalué en concertation avec les populations locales.
Cette étape d’évaluation participative, utile pour mieux cerner les besoins des populations, réunit des
citoyens, des associations de citoyens (jeunes, femmes, artisans, agriculteurs…), des élus locaux, et y
associe les institutions. Ainsi CAG44 évite de faire « fausse route » dans des projets inadaptés et évite
de se mettre à dos les pouvoirs publics.
La clé de chaque projet est une évaluation minutieuse des besoins qui passe par l’expression de tous.
Cependant la participation citoyenne ne se décrète pas, tout comme la pratique démocratique. Cela
nécessite un travail de formation et la création, pour ces projets et au-delà de ces projets, d’un espace
de dialogue entre les citoyens, les groupes de citoyens et les pouvoirs publics.
La formation des acteurs plutôt que l’action.
Pour que les projets de CAG44 en Guinée soient pérennes et aient des conséquences durables,
l’association met l’accent sur la formation des acteurs du Sud. Il s’agit plutôt d’accompagner les acteurs,
de les renforcer dans leurs capacités afin de leur donner plus de pouvoir dans la négociation avec les
pouvoirs publics. L’enjeu secondaire des projets est de donner la possibilité aux acteurs du Sud de
continuer par eux-mêmes les projets, de les susciter ; l’enjeu principal est le développement du capital
humain au Sud.
Une présence locale pour améliorer la dynamique de partenariat.
CAG44 déploie localement une équipe de salariés qui sont considérés comme des agents de
développement et font un travail de conseil auprès des acteurs du Sud. La présence locale
d’accompagnateurs permet l’émergence de futurs partenaires autonomes de l’association. Ce sont eux
qui seront les interlocuteurs privilégiés dans les futures démarches participatives.
Difficultés et problématiques rencontrées.
Le temps long des projets pérennes.
La participation des acteurs Sud à la construction des projets est certes nécessaire, mais elle prend
beaucoup de temps. Ce temps consacré à l’évaluation des besoins doit se faire en amont des projets
eux-mêmes, donc en amont des financements.
Une difficulté supplémentaire est que ce temps de l’évaluation des projets est difficilement quantifiable a
priori : ce qui dans un quartier prend un mois peut ailleurs prendre 4 fois plus de temps. Cependant il ne
faut pas brusquer le projet mais au contraire s’accorder au tempo des populations locales. On ne gagne
pas du tout à accélérer les processus contre l’avis des populations.
De la difficulté de la normalisation des projets financés par la Région.
Le financement des projets par les bailleurs de fonds européens (Europe, Régions, Départements…)
obéit à des règles strictes qui ne cadrent pas forcément avec la réalité des projets.
La première difficulté de la subvention sur projet c’est qu’elle nécessite une date de début et une date
de fin définie à l’avance, qui ne cadre pas forcément avec le temps long des projets. Le temps court des
projets normés ne peut pas totalement couvrir les phases d’évaluation avec les populations et ne
permet pas un suivi dans le temps, après le temps du projet.
Il est également à regretter que l’instruction des dossiers par les bailleurs de fond ne s’attarde pas plus
à l’évaluation à la pérennité des projets, c’est à dire à leur effet durable.
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Journées autour de la pérennité des projets
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