Fouilles à Pont-Sainte-Maxence

Dossiers pédagogiques
Marc NADAUX
L ’ A R T D E L I R E
L E S T R A C E S
F O U I L L E S À
P O N T - S A I N T E M A X E N C E
Cette série propose d’aller à la rencontre du métier d’archéologue, à travers le parcours de
Tahar Ben Redjeb, ingénieur d’études à la DRAC de Picardie. On y découvrira également des
reportages sur les sites archéologiques présents sur le territoire picard.
SOMMAIRE
3
Présentation de la vidéo
4
Informations
4Découpage (00 min 00 s – 04 min 09 s)
4À savoir
5
En classe
5Suggestions pédagogiques
6Démarche
7
Documentation
7Restitution antique
8Localisation
9Historique du site
10Pour en savoir plus
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DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
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FOUILLES À PONT-SAINTE-MAXENCE
Présentation de la vidéo
https://webtv.picardie.fr/video6780
Sur le territoire de la commune de Pont-Sainte-Maxence, au printemps 2014, des sondages
archéologiques effectués au préalable de la construction d’un centre commercial permettent la
mise à jour d’importants vestiges antiques : ceux d’un temple gallo-romain élevé au milieu du
iie siècle.
Et ce sanctuaire antique s’avère être d’un grand intérêt archéologique.
Fouilles à Pont-Sainte-Maxence
© Denis Gliksman, Inrap
Des explications sur la découverte extraordinaire à Pont-Sainte-Maxence : un sanctuaire galloromain comprenant un portique de plusieurs dizaines de mètres de long dans un état de conservation exceptionnel.
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FOUILLES À PONT-SAINTE-MAXENCE
Informations
DÉCOUPAGE (00 min 00 s – 04 min 09 s)
00 min 00 s
Véronique Brunet-Gaston, responsable d’opération à l’INRAP, fait le récit de la découverte récente de Pont-Sainte-Maxence (Oise) : la mise à jour d’importants vestiges d’un
temple gallo-romain de la période antonine (iie siècle après Jésus-Christ).
En arrière-plan, le chantier de fouilles (archéologues et engins de terrassement au
milieu des blocs de pierres).
01 min 40 s
Véronique Brunet-Gaston décrit la façade de l’édifice (style et ornements).
En arrière-plan, blocs de pierres sculptés avec figures de divinité gréco-romaines et
traces de polychromie.
03 min 33 s
Véronique Brunet-Gaston fait part de ses désirs d’archéologue : la restitution de cette
façade à l’intérieur d’un musée afin de la présenter reconstituée au public.
À SAVOIR
DISCIPLINE ET CLASSES CONCERNÉES
Histoire / École, Collège et Lycée :
–– École, Cycle III, CE2 : Antiquité. Les Gaulois et la romanisation de la Gaule.
–– Collège, 6e : Rome : L’empire. L’empereur, la ville, la romanisation.
–– Lycée, 2nde : Citoyenneté et empire à Rome (ier-iiie siècle).
PRINCIPAUX THÈMES ABORDÉS
–– L’historique d’une découverte archéologique, un temple gallo-romain sur le territoire de la
commune de Pont-Sainte-Maxence (Oise) : la mise à jour du site, son identification.
–– Présentation d’un chantier de fouilles : principes de l’archéologie préventive, techniques de
prospection, vestiges visibles et éléments de construction, avec leur description.
VOCABULAIRE ET NOTIONS UTILES
–– Histoire : Antiquité, Antonin, avant et après Jésus-Christ, conquête romaine, Empire romain,
Gallo-romains, Gaulois, paix romaine, romanisation.
–– Mythologie : Athéna, Junon, Jupiter, Mars, Vulcain.
–– Urbanisme : Ara pacis augustae, façade, Parthénon, sanctuaire, temple, voie romaine.
–– Archéologie : archéologie préventive, diagnostic archéologique, fouilles, polychromie.
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FOUILLES À PONT-SAINTE-MAXENCE
En classe
SUGGESTIONS PÉDAGOGIQUES
AVANT LA DIFFUSION DU FILM
La variété du vocabulaire employé par Vincent Legros, ingénieur d’étude à la DRAC Picardie,
lorsqu’il présente le site des fouilles de Vendeuil-Caply, impose une recherche préalable d’un certain nombre de termes techniques d’usage courant dans la pratique de l’archéologie (fouilles,
sondage, archéologie préventive…) ou dans l’étude de l’Antiquité, la connaissance d’éléments de
mythologie gréco-romaine également. Quelques notions d’urbanisme, celles liées à l’identification des monuments de la Rome antique (temple, voie romaine…), ou relatifs à leur construction
(fronton, façade, Parthénon…) sont aussi nécessaires.
Les prérequis concernant l’histoire de l’Empire romain, ses relations avec la Gaule et les
Gaulois sont également utiles. Le cadre historique et géographique doit être balisé. Tester les
connaissances des élèves grâce à la projection d’une carte générale de l’Empire romain. Quelques
grandes dates illustrant l’histoire des conquêtes sont à rappeler, de manière à situer dans ce
temps long la période concernant l’occupation du site de Pont-Sainte-Maxence (Oise), la construction de ce temple sous la dynastie antonine notamment (iie et iiie siècles après Jésus-Christ). Au
collège et au lycée, ce travail en commun peut donner lieu à la construction d’une frise
chronologique.
LE FILM
Le film Fouilles à Pont-Sainte-Maxence (durée 4 min 09 s) peut être notamment utilisé pour renseigner l’élève au sujet :
–– des techniques de fouilles utilisées par les archéologues. Ici, ces derniers sont en présence de
vestiges de grande ampleur, des blocs de pierre d’un fort volume. Le dégagement de ces éléments de construction à la pelle mécanique ne constitue que la première étape d’un processus
qui s’inscrit dans une durée de temps longue (plusieurs mois) et qui comprend des phases de
fouilles plus minutieuses. À terme, c’est l’ensemble du site qui aura été quadrillé et fouillé
grâce à leur travail.
–– des principes de l’archéologie préventive. Véronique Brunet-Gaston, responsable d’opération à
l’INRAP, fait le récit de cette récente découverte. Et celle-ci n’est pas entièrement due au
hasard. La Picardie est une terre très anciennement et densément romanisée. Et les archéologues peuvent s’attendre à rencontrer des vestiges d’une occupation ancienne lors de sondages
préventifs précédant l’implantation d’un nouveau bâtiment.
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FOUILLES À PONT-SAINTE-MAXENCE
DÉMARCHE
L’étude aux différents niveaux — École, Collège et Lycée — associe toujours l’Empire romain et
son histoire à celui du processus de romanisation des provinces conquises. Dans l’ensemble de
l’Empire et sous la Pax Romana, celle-ci s’étale sur plusieurs siècles grâce notamment à la diffusion du modèle romain, celui d’un genre de vie essentiellement urbain. Tout au long de sa journée, la vie du citoyen romain ou gallo-romain se développe au-delà de la sphère privée. Celui-ci
fréquente en effet assidûment les bâtiments publics d’usage collectif, les thermes ou le temple
notamment. D’autres sites gallo-romains mis à jour plus anciennement en Picardie (le théâtre
voisin de Vendeuil-Caply, également situé dans l’Oise) peuvent être cités et montrés à l’appui de
l’explication.
Cette exploitation thématique du film Fouilles à Pont-Sainte-Maxence peut s’enrichir de l’utilisation de multiples documents pédagogiques. Sur le site de fouilles picard en effet, depuis quatre
décennies, différents vestiges de constructions ont été mis à jour (voie romaine, agglomération
urbaine, temple, théâtre…) constituant autant d’éléments de la civilisation romaine. Ceux-ci,
situés sur un plan des lieux, peuvent notamment être mis en relation avec leurs modèles romains,
voire avec d’autres vestiges mis à jour à l’intérieur des anciennes frontières de l’Empire. Pour tous
les niveaux, un document sur lesquels ces monuments types figurent, que l’élève associera à
leurs noms, peut être un support pédagogique efficace. Et à cet effet quelques extraits choisis par
l’enseignant des autres films consacrés au site picard par Canopé Académie d’Amiens peuvent
compléter l’étude.
Les vestiges du temps mis à jour à Pont-Sainte-Maxence sont identifiés comme appartenant à
l’époque antonine. Le bâtiment peut d’ailleurs être classé dans les constructions de type « italique ». On peut également procéder à une étude centré sur ces monuments en particulier, les
temples. Il convient alors de faire remonter l’origine de ces constructions religieuses à la période
grecque de l’Antiquité, au Parthénon athénien notamment, pour en arriver à des exemples italiens issus de la colonisation grecque, le temple d’Apollon de Syracuse, ou même plus récents.
Cette fois-ci, comme dans le cas de Pont-Sainte-Maxence, leur construction peut être appréciée
comme une des conséquences directes de la romanisation de la Gaule (exemple de la Maison carrée nîmoise).
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FOUILLES À PONT-SAINTE-MAXENCE
Documentation
RESTITUTION ANTIQUE
Hypothèse provisoire de restitution de la
façade avec ses treize arcades, sanctuaire du
iie siècle de notre ère, Pont-Sainte-Maxence
(Oise), 2014
© Christophe Gaston, Inrap
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FOUILLES À PONT-SAINTE-MAXENCE
Localisation présumée à proximité de la
voie antique entre Senlis (Augustomagus) et
Beauvais (Coesaromagus).
© J.-L. Cadoux, La Picardie, Paris, Édition
d’Organisation, 1981, p. 238
LOCALISATION
GÉOGRAPHIQUE
© DR
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FOUILLES À PONT-SAINTE-MAXENCE
CHRONOLOGIQUE
Sac de Rome
par les Gaulois
Sénons de Brutus
Fondation
de Rome
© Canopé Académie d’Amiens /
Wikimedia Commons /
Christophe Gaston, Inrap
Gaule romaine
Construction du
sanctuaire de
Pont-Sainte-Maxence
Création de
la Gaule
narbonnaise
Guerre des
Gaules
800
av. J.-C.
700
av. J.-C.
600
av. J.-C.
500
av. J.-C.
400
av. J.-C.
300
av. J.-C.
200
av. J.-C.
100
av. J.-C.
1
100
200
300
400
500
600
HISTORIQUE DU SITE
Depuis 1986 et l’avènement de ces nouvelles dispositions qu’imposent le législateur à l’aménageur, les sondages précédant travaux liés à l’archéologie dite « préventive » ont permis la mise à
jour de nombreux vestiges antiques. Depuis lors, ces découvertes et études ont permis d’actualiser la carte de l’occupation de l’actuelle Picardie à l’époque romaine. Densément occupées déjà
du temps des Gaulois d’avant les conquêtes de César, ces terres fertiles contiennent naturellement de nombreuses traces d’occupation issues de la romanisation.
C’est ainsi qu’au printemps 2014, sur le territoire de la commune de Pont-Sainte-Maxence, des
travaux archéologiques effectués au préalable de la construction d’un centre commercial permettent la mise à jour d’importants matériaux antiques : ceux d’un temple gallo-romain du
milieu du iie siècle. Sur une surface d’1,6 hectare, celle d’un ancien terrain de football, il revient
aux archéologues de l’INRAP de poursuivre les travaux de terrassement qui permettent l’exhumation de ces nombreux blocs de pierre taillée, ceux qui faisaient l’élévation de ce sanctuaire
construit vers 160, à la fin du règne d’Antonin-le-Pieux.
Les restitutions nous permettent d’apprécier la taille de cette imposante construction de plan
classique. À l’intérieur d’une large enceinte — 70 m x 105 m —, le sanctuaire comprenait deux
pavillons de petites tailles sur l’arrière, tandis qu’au centre, la Cella, à laquelle on accède par un
escalier sur la façade, possédait très certainement une statue de divinité. C’est davantage la
façade de cet édifice qui retient aujourd’hui l’attention des archéologues. Sur une longueur de
plus de 70 mètres linéaires, une série de 13 à 17 arcades était surmontée d’un entablement, ainsi
que d’une frise d’attique.
Cet ensemble monumental s’effondra pourtant, disséminant sur le site ses énormes éléments
de pierres. Pour la plupart sculptées, celles-ci laissent aujourd’hui présager de la profusion de
l’ornementation du monument. Car c’est l’ensemble du panthéon romain que reprend cette statuaire, dont la qualité de la taille est inédite dans la Gaule romaine. Ajoutons que ce site, élevé le
long de la voie romaine menant de Senlis (Augustomagus) à Beauvais (Coesaromagus), semble avoir
été occupé depuis l’époque gauloise jusqu’au ive siècle.
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FOUILLES À PONT-SAINTE-MAXENCE
POUR EN SAVOIR PLUS
QUELQUES SITES INTERNET
–– Cette découverte récente (2014) est présentée par l’INRAP : http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-18258-Decouverte-d-un-sanctuaire-monumental-antique-et-desa-statuaire-a-Pont-Sainte-Maxence.htm
–– Un entretien avec Véronique Brunet-Gaston, Responsable d’opération à l’INRAP : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Actualites/En-continu/Archeologie-sous-un-terrain-de-foot-un-sanctuaire-antique
QUELQUES OUVRAGES DE RÉFÉRENCE
–– Brunaux J.-L., Nos Ancêtres les Gaulois, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 2012, 327 pages.
–– Christol M. & Nony D., Rome et son Empire (des origines aux invasions barbares), Paris, Hachette,
2007, 300 pages.
–– Delaplace C. & France J., Histoire des Gaules (vie siècle av. J.-C. – vie siècle ap. J.-C.), Paris, Armand
Colin, coll. « Cursus », 2011, 288 pages.
–– Jacques J. & Scheid J., Rome et l’intégration de l’Empire (44 av. J.-C. – 260 ap. J.-C.), Paris, PUF, coll.
« Nouvelle Clio », 2010, 2 volumes.
–– Le Roux P., Le Haut-Empire romain en Occident (d’Auguste aux Sévères), Nouvelle Histoire de l’Antiquité (volume 8), Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », Paris, 1998, 499 pages.
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