En course sur le voilier de Jean

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Morbihan
Ouest-France
Mercredi 27 octobre 2010
En course sur le voilier de Jean-Pierre Dick
Le skipper lorientais sera au départ de la Route du Rhum dimanche à Saint-Malo.
Notre journaliste a navigué quelques heures avec lui.
bord, on les change de côté. »
Reportage
bouger comme ça, il m’a donné le
mal de mer ! Pas Jean-Pierre… quoi
que, le bateau. Très raide, Vibrac est
extrêmement physique. Au près depuis quatre heures (contre le vent),
le bateau fonce, très gîté, mais tape
chaque vague. Le carbone dont est
constituée sa coque vide fait résonner chaque choc, chaque grincement
de bout. A bord, tout demande des
efforts : se déplacer, manger, enfiler
une polaire. Ça m’épuise alors que je
ne participe pas aux manœuvres !
Arnaud Pilpré Studio Zedda
18 h. La procédure de départ est
lancée. Autour de notre monocoque, que du beau monde : Michel
Desjoyeaux (vainqueur du dernier
Vendée-Globe) sur Foncia, Vincent
Riou sur PRB, Roland Jourdain sur
Véolia, Armel Le Cléac’h sur Brit Air.
« 3-2-1-0 ! Top départ. » Jean-Pierre
Dick est lancé. C’est parti pour 150
milles de course (241 km) en solitaire. JP s’occupe de tout, j’observe.
16 h. Jean-Pierre Dick est déjà en
mer sur son soixante pieds VirbacPaprec 3, prêt à prendre le départ
d’une course d’entraînement en solitaire. Son équipe me prend à Port-laForêt. En sortant du port, un cormoran nous salue sur une perche. « Ce
n’est pas bon signe ça… ça va beaucoup souffler ! »
17 h. J’arrive sur Virbac-Paprec 3,
18,28 m de long, 5,7 de large. Ça a
l’air spacieux. Et s’il est prêt à traverser l’Atlantique en novembre, puis
s’engager sur un tour du monde en
décembre, il doit y avoir un minimum
de confort… Perdu ! Pour gagner un
maximum de poids, le bateau est
vide : seulement un siège baquet et
une console informatique. Tout le matériel est rangé dans des sacs accrochés à des bouts le long d’un flanc
du monocoque. « Quand on vire de
19 h. Une heure déjà de course.
JP ne s’arrête jamais. Border, choquer, relever une dérive, un safran,
transvaser les ballasts, basculer la
quille, jeter un coup d’œil à la navigation. Il saute partout. Il me donnerait
presque le mal de mer…
23 h. Surprenant, depuis le départ, le
skipper n’est jamais à la barre, sauf
pour lancer un virement de bord. Je
le verrais réellement barrer une seule
fois, sous spi.
Minuit. J’irais bien faire un petit
somme. Je ne cherche pas ma bannette, il n’y en a pas. Jean-Pierre se
contente d’un matelas posé sur le
fond du bateau.
20 h. J’ai comme une petite faim…
Qu’est-ce qu’on mange ? Je ne
cherche pas la cuisine, elle se résume à un sac de produits lyophilisés, de gâteaux et une bouilloire.
Pas très chaleureux. Les concurrents
sont encore à vue. Pas de temps. Ce
sera gâteaux.
1 h. Mais comment fait-il pour dormir
là-dessus ? Ce n’est pas que le matelas est inconfortable, mais chaque
vague me fait décoller.
21 h. Trois heures de course et JeanPierre a déjà lancé plusieurs virements. Sur un voilier de croisière, la
manœuvre est relativement aisée :
pousser la barre pour passer le bateau de l’autre côté du lit du vent,
choquer, puis border les voiles sur
l’autre amure. Ici, la liste est un peu
plus longue, dans le désordre : basculer la quille, transvaser les ballasts,
matosser, relever la dérive, le safran,
etc. « Ça peut durer 30 minutes. »
2 h. Un besoin naturel se fait sentir.
Sachant qu’il n’y a pas de WC à bord,
(trop lourd, et un trou de plus dans la
coque la fragiliserait), je fais une liste
rapide des actions à réaliser pour arriver à mes fins : m’habiller (il pleut
des cordes), enfiler mes bottes, me
hisser à l’arrière du bateau gîté, m’accrocher… J’attendrais que l’on soit au
portant, le vent venant alors de l’arrière, comme les vagues, le bateau
gîte et cogne moins.
le mât. Si proche du départ de la
Route du Rhum, Jean-Pierre ne veut
pas prendre de risque. Il abandonne
la course d’entraînement, direction la
base de Lorient pour réparer.
Jean-Pierre Dick est heureux. C’est
vrai que le spectacle est sympa. De
nuit, le spi éclairé par les feux de route
et nos lampes frontales, on glisse sur
les flots à près de 20 nœuds.
4 h. Au portant, miracle, j’ai réussi à piquer une petite sieste ! JeanPierre lui, ne dort toujours pas, il est
à fond ! Il est suivi par un préparateur
physique et mental. Ça a l’air d’être
efficace, je devrais lui demander ses
coordonnées.
7 h. Pour le petit-déjeuner, j’aime
bien les biscottes. Pas pratique en
bateau, je me contente d’un riz au lait
lyophilisé. Pas mauvais.
22 h. Ça devait arriver… à force de
3 h. Crac ! Un bout s’est cassé dans
6 h. « Viens voir, je suis sous spi ! »
En course, Jean-Pierre Dick ne s’arrête presque jamais. Border, choquer, relever une dérive, un safran, transvaser les
ballasts et le matériel à bord, basculer la quille, jeter un coup d’œil à la navigation, etc. Et le sommeil, les repas ? Quand
les conditions le permettent.
8 h. Nous arrivons à Lorient. L’équipe
technique s’apprête à accueillir son
skipper, réparer au plus vite ce bout
et comprendre pourquoi il a cassé.
9 h. Virbac-Paprec 3 est amarré à
la base des sous-marins où est implanté le team de Jean-Pierre Dick.
« Alors c’était sympa ? » Physique,
mais très sympa. Mais de là à être tenté par une traversée de l’Atlantique à
bord ? La vitesse et les sensations
me font dire oui, l’austérité du bateau
me fait réfléchir. Dans tous les cas, il
me faudrait une condition de sportif
de très haut niveau, ce qu’est JeanPierre Dick.
Olivier CLÉRO.
Pilpré Arnaud Studio Zedda
Chris Lewis Virbac-Paprec Sailing Team
Repères
Le Morbihan en bref
Obilalé (1 500 €), gardien du GSI
Pontivy, blessé par balles alors qu’il
se rendait à la Coupe d’Afrique en
janvier; Dr Stéphane Blanot de l’hôpital Necker (1 500 €) et Stéphane
Kerdodé (représentant sa sœur) pour
la Ligue contre le cancer du Finistère
(2 000 €).
Depuis 1998, Roc loisirs a récolté,
grâce à différentes manifestations,
161 000 €. Chaque année, l’association défend une cause, cette année,
la lutte contre le cancer.
Monastique
De gauche à droite : Claude Maury (association Huîtres et chocolat), Corinne
Kister, Mikael Tréhin et Olivier Ronjon du Casino Barrière.
Le salon Huîtres et chocolat propose
un dîner de gala, spécialement préparé par Olivier Ronjon, chef de cuisine au Casino Barrière. Le menu
comporte un apéritif, une entrée un
plat (viande) et un dessert, ainsi que
le vin. « Pour le dessert nous prévoyons une création spécifique à
base de chocolat », précise Olivier
Ronjon, sans en dire plus, avec
un petit sourire. Mikaël Tréhin, responsable du restaurant, et Corinne
Kister, du marketing, rappellent que
« les réservations sont indispensables. Elles seront closes vendredi
à 19 h ».
Réservation au 02 97 52 64 64.
Entre Terre et Mer, partagez un brin d’aventure…
…avec Lionel Lemonchois sur Prince de Bretagne
2 500 producteurs s’engagent dans
“La Route du Rhum-La Banque Postale” avec
Lionel Lemonchois, skipper de Prince de Bretagne.
w w w . p r i n c e d e b r e t a g n e - m e r. c o m
* Selon arrêté municipal du 04/10/2010
L’association Roc loisirs, du RocSaint-André, organisatrice du derby
Rennes-Lorient en juillet, a remis sept
chèques à sept œuvres différentes,
lundi soir. En tout, 11 500 € ont été
récoltés grâce à cette rencontre au
but humanitaire. De quoi faire le bonheur du Pr Lamy, du service hématologie de Pontchaillou (2 000 €) ; Dr
Le Simple du centre Eugène-Marquis
de Rennes (2 000 €) ; Pierre-Yves
Morcet, directeur du centre de rééducation de Kerpape (1 000 €) ; Kodjovi
Dîner de gala samedi avec Huîtres et chocolat
Tirant d’eau : 4,5 m.
Déplacement : 7,8 tonnes.
Poids du bulbe de quille : 3 tonnes.
Contenance des ballasts : 8 000
litres.
Tirant d’air : 29 m.
Voilure au près : 300 m².
Voilure au portant : 590 m².
Nombre de voiles : 10.
Jean-Pierre Dick résume ainsi en un mot la
philosophie de son dernier monocoque. Virbac-Paprec 3 est un bateau très léger et
donc spartiate. C’est une machine ultime pour des courses extrêmes où son implication physique et morale est totale. « J’ai
désormais suffisamment d’expérience en course au large pour
me passer du superflu et ne penser qu’à l’objectif ! », justifie-t-il.
Seuls éléments de confort à bord : un siège pour barrer, un
siège pour préparer la navigation et un matelas pour dormir.
Alfa.g Lorient - Photo : Thierry Beguin
Le match Rennes-Lorient a rapporté 11 500 €
Virbac-Paprec 3 est le troisième monocoque 60 pieds de Jean-Pierre
Dick.
Architecte : VPLP/Verdier.
Chantier : Cookson Boats (NouvelleZélande)
Matériau : carbone.
Longueur : 18,28 m.
Largeur : 5,7 m.
Horaires
10h00 -19h00
Le programme du salon
www.expo-congres.com
Rohan
jours
Ouvert tous les
er
compris)
lundi 1 nov.
et
s
he
nc
ma
(di
h
de 14 h à 18
v.
30 oct. et 6 no
et les samedis
h
de 10 h à 18
Déstockage de pulls
*
PRIX D’USINE
et REMISE de 20
à
%
à
40
sur articles signalés en magasin
(vestes, pulls, gilets, manteaux...)
La vente aura lieu à l’usine Centre de Rohan
du vendredi 29 octobre au lundi 8 novembre
Roc’Han Maille SARL
Fabrique de Tricots Haut-de-Gamme
Rue Notre-Dame - ROHAN - 02 97 38 57 78