Rapport d`activité CFN Michèle CHAY

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Rapport d`activité CFN Michèle CHAY
Rapport d’activité Michèle CHAY
C’est la première fois que notre fédération tient son congrès dans un parc de
loisirs. Cette branche fait partie de nos secteurs professionnels et elle couvre de
nombreuses problématiques, l’emploi saisonnier, les tentatives de mise en place de
CDD d’usage, à objet défini ou bien la modulation du temps de travail sur l’année.
Tous ces contrats précaires qui ne visent qu’à l’exploitation, la flexibilité poussée à
l’extrême pour s’adapter au flux de la clientèle. Dans la branche nous avons
d’ailleurs fait valoir avec la CGT notre droit d’opposition à cet accord.
Les conditions de travail difficiles, avoir toujours le sourire, être joyeux et ne pas
montrer ses problèmes, pourtant de nombreuses revendications sont à satisfaire ici
au Futuroscope comme ailleurs.
Nous sommes environ 300 présents sur le site, dont 246 délégués mandatés par les
Assemblés générales des syndicats ou dans les départements.
Je souhaite que nous fassions preuve tous ensemble de tolérance et de respect
pour que nous ayons durant ces 5 jours des débats riches, et constructifs.
Nous avons la nécessité d’analyser les 3 dernières années, mais aussi construire les
trois prochaines.
Vous aurez donc à vous prononcer sur l’activité fédérale des trois années
précédentes et à adopter des résolutions qui constitueront notre prochaine feuille
de route.
C’est à partir de l’investissement de chacun dans la préparation de ce congrès, à
partir des débats et des échanges qui ont eu lieu dans les syndicats et les
départements que vous avez été mandatés pour traduire par vos interventions et
vos votes les débats et analyses collectives des syndiqués.
Beaucoup d’entre vous vont remplir pour la première fois ce mandat, Il n’est donc
pas inutile de rappeler que chaque délégué est porteur des points de vue collectifs,
au terme d’un processus engagé depuis la phase de préparation lancée en
septembre 2010.
En 2008 nous avions adopté 3 résolutions dont le fil conducteur appuyait la
nécessité de rendre notre fédération plus démocratique et plus efficace
La vie syndicale pour une prise en compte de la démocratie syndicale à tous les
niveaux de l’organisation, du syndicat à la fédération.
Des avancées significatives dans les modes de consultations ou de désignations ont
été mis en œuvre, la formation et l’information ont été plus réactives dans ce
dernier mandat.
Pour autant, beaucoup de chemin reste à faire pour l’implication d’un plus grand
nombre de syndicats dans l’activité de la vie fédérale.
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La deuxième résolution visait à donner plus de lisibilité à notre outil fédéral à
travers les pôles et les secteurs. Là encore nous avons encore à gagner pour définir
ensemble leurs activités afin que leurs contenus et leurs objectifs répondent mieux
aux besoins des syndicats.
Cette résolution portait également le besoin de favoriser la proximité territoriale
et professionnelle en proposant des formes de structuration des syndiqués.
Des syndicats locaux ou de sites ont été créés ; ce sont des avancées non
négligeables et nous avons besoin là aussi, de passer un cap pour que cette
démarche s’amplifie à partir des débats et des décisions des syndiqués.
La troisième résolution « défendre nos droits, pour de nouvelles garanties
collectives » au regard de l’évolution de nos métiers, des conditions de travail a
été porté par des actions revendicatives en lien avec l’actualité sociale.
Là aussi nous avons encore beaucoup de progrès à faire notamment dans les
branches, j’y reviendrai.
Nous n’avons pas tout réussi c’est une évidence, et un congrès n’en chasse pas un
autre,
Notre fédération existe depuis 1973, elle s’est construite au fil de l’histoire en
prenant en compte l’évolution de la société, du salariat de nos professions et bien
sur les revendications qui ont-elles aussi évolué.
Sans faire table rase du passé, en 2011 nous devons prendre en compte ce qui
marche et améliorer ce qui doit l’être sans que cela produise de l’immobilisme.
La CGT est dans un perpétuel mouvement, le 49ème congrès confédéral a pris des
décisions largement votées par notre fédération.
Des conquêtes sociales, au renforcement,
Des modes d’organisation et de structuration aux champs professionnels, ces
orientations sont les nôtres.
Le congrès fédéral devra aussi prendre des décisions plus spécifiques à nos secteurs
professionnels qu’il conviendra de mettre en œuvre tous ensemble, dans un
environnement où les enjeux pour notre syndicalisme évoluent
La crise économique et sociale, les reformes mises en place par le gouvernement,
les négociations dans les entreprises exigent que notre fédération soit à l’offensive
sur ce qui bouge pour qu’ensemble nous apportions les réponses aux besoins des
syndiqués et des salariés.
Nous avons besoin maintenant de passer un cap pour aller plus loin. Cette ambition
sociale, oui nous la voulons de toutes nos forces et nous souhaitons la gagner avec
toutes nos forces syndicales pour une fédération qui soit moteur dans la
construction de proposition, la mobilisation et la négociation.
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C’est dans cet état d’esprit que nous devons aborder le déroulement des travaux
de ce congrès, en articulant les décisions précédentes, celles du 49ème congrès et
nos projets de résolutions de ce 13ème congrès.
Ce sont donc 3 projets de résolutions qui seront proposés et qui n’ont pas la
prétention de tirer un trait sur le passé mais bien de prendre en compte ces
changements et évolutions.
Trois projets qui ont été largement amendés par les syndicats. Je dois saluer ici le
travail des syndiqués qui par leurs contributions et leurs réflexions issues des
débats collectifs les ont enrichies.
La première résolution porte sur la nécessité de la transformation du travail, de la
reconnaissance de sa valeur pour un réel changement. La place du travail doit
retrouver son rôle émancipateur et utile à la société
La deuxième, aborde les nouvelles conquêtes sociales, les droits nouveaux que nous
avons à conquérir et nos exigences pour vivre dignement de notre travail. La
question du pouvoir d’achat et des salaires, cette revendication prioritaire dans
nos professions. Mais aussi l’emploi. Pa n’importe quel emploi, des emplois de
qualité et stable.
La troisième résolution porte l’enjeu de la syndicalisation pour le rapport de force.
La structuration pour l’efficacité et une vie syndicale de qualité qui permet le
rassemblement du plus grand nombre pour peser sur les choix
Nous aurons aussi, comme nous nous y étions engagés au 12ème congrès à examiner
la nécessaire évolution de nos statuts fédéraux.
Nos statuts datent de 1973, ils avaient été actualisés en 1998 lors de notre 9ème
congrès, cela fait donc 3 mandats, soit 12 ans qu’ils n’ont pas été modifiés.
Qualifiés souvent d’imprécis, nos statuts ont besoin de prendre en compte les
évolutions de la CGT, la charte de la vie syndicale, la mise en place de Cogetise ou
les nouvelles dispositions des nouvelles règles comptables.
Mais nos statuts doivent surtout définir nos règles de vie en réaffirmant la
citoyenneté des adhérents, leur place et leur rôle de syndiqué dans la vie
démocratique de notre organisation.
Faire évoluer nos statuts permettra aussi de réaffirmer le rôle des instances
statutaires pour une meilleure articulation entre la commission exécutive fédérale,
direction de la fédération et bureau fédéral chargé de mettre en œuvre les
décisions. Cette proposition sera développée jeudi par Brigitte.
Mais il serait bien illusoire d’affirmer que tout est parfait. Notre incapacité à tenir
le Comité Fédéral National en 2010 et à faire un bilan en point d’étape de la mise
en œuvre de nos résolutions en a été la malheureuse illustration.
Personne ne peut se satisfaire quand l’expression démocratique est remise en
cause en utilisant l’interprétation de nos statuts.
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Nos statuts fédéraux sont peut être imparfaits, imprécis sur certains points.
Toutefois ceux-ci s’appliquent depuis plus de 12 ans sans que cela n’ait jamais fait
l’objet de problématique spécifique sur les principes et le déroulement des CFN et
des congrès.
Le remplacement ou renforcement de la Commission exécutive à mi mandat n’avait
pas non plus posé de problèmes.
Que cela conduise à ajourner une réunion statutaire dont l’objectif était bien de
débattre et d’échanger sur la mise en œuvre de nos résolutions à mi mandat n’est
pas acceptable dans notre organisation.
Le 12ème congrès a voté une motion pour que nos statuts soient retravaillés avec les
syndicats, les syndiqués afin de proposer des modifications à ce 13ème congrès.
La aussi, l’échec du CFN aura pesé lourdement sur l’investissement d’un plus grand
nombre de syndicats dans cette démarche d’évolution de nos statuts.
Ces derniers mois, il faut bien le dire, l’image de la fédération a été entachée par
des méthodes d’expressions et de comportements qui ne devraient pas exister dans
notre fédération.
Les différents points de vue ont besoin de s’exprimer dans la CGT par le débat mais
pas par l’insulte, cela ne fait pas partie de notre façon de parler, ni d’agir.
J’insiste sur la besoin de respect mutuel entre les militants que nous sommes. Ne
nous trompons pas de cible, les ennemis ne sont pas ici mais à la tête des
multinationales et au palais de l’Elysée.
Dans une période où nous avons encore plus besoin de débat entre nous, dans une
configuration où la tâche des syndicalistes CGT n’est pas simple, le congrès est un
moment important don il faut se saisir pour débattre, décider. Pour qu’au final on
sorte de ces 5 jours plus forts et plus rassemblés. Les salariés de nos professions en
ont besoin.
Mais avant d’en arriver là, je vous propose de porter un regard lucide sur
l’actualité sociale et revendicative dans la dernière période.
Depuis la fin de l’année 2007 le monde traverse l’une des plus graves crises de son
histoire moderne.
L’effondrement du système financier mondial à l’automne 2008 à fait entrer de
nombreux pays dans la récession. Après l’immobilier, les banques, la finance, les
entreprises, tous les secteurs de l’économie sont entrainés un à un dans la
tourmente.
C’est ce capitalisme outrancier qui conduit à des crises multiples et récurrentes
dont les populations sont les premières victimes.que ce soit en Grèce, au Portugal
ou en Espagne, les coupes réalisées sur les salaires, les pensions, le service public,
ont des conséquences désastreuses.
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Cette politique est la même partout en Europe soutenue par les gouvernements
notamment Français et allemands. Elle est aussi combattue par les organisations
syndicales des pays et par la CES
C’est bien cette course aux profits qui se traduit par la financiarisation de
l’économie, par l’explosion du chômage, la souffrance dans et hors travail et la
régression des niveaux de vie d’un plus grand nombre de salariés, particulièrement
dans nos professions que nous condamnons chaque jour
Alors que des milliards ont été injectés pour renflouer les banques en 2008, nous
sommes des milliers dans la rue pour refuser de payer leur crise.
Cette crise scandée sur tous les tons a fourni dans bien des cas un alibi au patronat
pour restructurer.
L’emploi industriel est en déclin dans de nombreux bassins d’emploi, souvent
remplacé par des emplois de services, de la sous-traitance. C’est la précarité, les
CDD et le temps partiel qui explosent au détriment de l’emploi stable et qualifié.
Dans le commerce et les services si le volume d’emploi global a subi moins de perte
par apport à l’emploi industriel, les plans sociaux et restructuration se succèdent
avec leurs conséquences sociales désastreuses.
Intermarché, Carrefour, Fnac, Pimkie… Ce sont des milliers de salariés qui sont
poussés vers la sortie pour rejoindre la cohorte des inscrits à pôle emploi.
Et ça continue, la semaine dernière c’est les 3 suisses qui annoncé un plan de
restructuration dans le groupe. Près de 300 emplois seraient encore supprimés dans
le groupe après de multiples plans sociaux dans cette branche de la VAD.
Pour préserver la soif du profit de quelques actionnaires à l’exemple de la famille
Mulliez, les grands groupes n’ont pas hésité à restructurer, à précariser, à
détériorer les conditions de travail dans le seul but, de continuer à préserver les
dividendes des actionnaires sur le dos des salariés.
On assiste à une dégradation des conditions de travail et d’emploi. Plus de temps
partiel, plus de CDD, plus de souffrance au travail, plus de maladies
professionnelles, plus de pénibilités, qui engendrent une explosion des maladies
professionnelles et des accidents du Travail.
Cette souffrance au travail qui conduit parfois au suicide, chez ED, Sodexo ou
Disney n’est pas tolérable dans notre société.
Le travail qui tue par les accidents ou le suicide n’est pas acceptable dans notre
société. Il nous faut agir avec force et détermination contre ce fléau.
La reconnaissance du travail, de sa valeur, ne peut rester un slogan incantatoire.
Le travail doit retrouver sa place émancipatrice. C’est bien le résultat de cette
politique ultra libérale, de la spéculation financière, de la rentabilité à cours
terme et la loi des marchés qui rendent notre société malade.
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Les milliards distribués aux banques, le maintien des privilèges des plus riches, le
bouclier fiscal, les stock-options, les parachutes dorés et les revenus ahurissants
des spéculateurs.
Gouvernement et patronat main dans la main ont été bien larges ces dernières
années pour privilégier les plus riches.
Celui qui se présentait comme le président de tous les français et « du travailler
plus pour gagner plus » c’est acharné à détruire notre socle social avec ses
nombreuses reformes.
C’est bien le partage des richesses qui posent problème et c’est bien ces injustices
du refus de payer la facture de la crise qui ont conduit aux mobilisations et aux
manifestations de 2009.
En effet, nous étions déjà nombreux à nous mobiliser en 2009 et cela c’est
poursuivi les quatre premiers mois de 2010.
Nous avons eu des luttes sur les salaires dans nos secteurs, comme Ikea, Carrefour,
But, et nous étions au rendez vous le 23 mars pour la manifestation unitaire
interprofessionnelle qui a rassemblé 800 000 manifestants dans toute la France.
Le 29 septembre c’est à l’appel de la CES que 100 000 manifestants de 30 pays se
sont retrouvés à Bruxelles pour dénoncer les plans d’austérité qui détruisent
emploi et services publics.
Des grandes campagnes professionnelles ont aussi fait l’actualité durant ce mandat
La campagne pour préserver le repos dominical débutée en février 2009, elle aura
marqué les esprits.
100 000 signatures et remise de pétition, rassemblement devant le Ministère en
juin et interpellation des députés.
Conférence de presse, audition par les groupes parlementaires et contre
proposition de la CGT aura permis de gagner la bataille d’opinion.
C’est bien sans aucun argument économique et social sérieux, dans le seul intérêt
des lobbies exercés par le patronat des grands groupes que la Loi Maillé est votée
au cœur de l’été en, août 2010.
Après avoir « violé » la loi sur les ouvertures des commerces le dimanche, le
patronat s’en fait faire une sur mesure.
Après une longue route semée de mensonges, de contre-vérités, à coup de sondage
fallacieux et de déclarations mensongères, sans véritable débat national, le
gouvernement Sarkozy par un forcing sans précédent. Démonstration est faite de
sa conception de la démocratie.
Nous n’avons pas pu empêcher la loi Maillé de passer.
Nous avons certes mobilisé, mais le constat est là, ce n’est pas toutes les
professions de nos secteurs professionnels qui se sont engagés dans cette lutte.
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Si nous avons pu arracher des déclarations unitaires avec la CFTC et la CFDT nous
avons eu des difficultés pour construire des actions unitaires qui tiennent dans la
durée.
N’avons-nous pas à proposer l’unité dans les départements à l’image de Paris avec
le CLIP P (Comite de Liaison intersyndical de Paris). ?
Peser unitairement sur le dimanche, les nocturnes ou les jours fériés ne peut pas
s’appréhender qu’à partir de la fédération.
Cette démarche d’impulsion unitaire doit être portée dans chaque territoire, bassin
d’emploi et syndicats.
La loi Maillé et la multiplication des contentieux dans son application soulèvent de
forts mécontentements.
On peut le constater tout les jours, c’est l'accentuation des dérives comme à
Albertville chez Ed où depuis 80 dimanches matin, les salariés sont en grève pour
dénoncer le volontariat imposé.
Les salariés ne sont pas résignés pour autant, la discrimination entre les salariés
des zones touristiques et des « Puces « fait réagir car ce n’est pas acceptable, pas
plus que le volontariat imposé et ses dérives.
Les salariés se tournent vers la CGT car ils ne veulent pas renoncer à leur repos
dominical. Nous arrachons des accords plus favorables dans certains départements
ou dans des branches, comme à Nantes, Toulouse ou dans l’ameublement.
Nous ne lâcherons pas sur cet enjeu, du vivre ensemble.
Le dimanche est, et doit rester le jour de repos commun à la plus grande majorité
des salariés.
Des leviers sont à utiliser. La décision de la commission européenne ou la décision
de l’OIT qui épingle la France sur le non garanti du volontariat. Ce sont des points
d’appuis qu’il nous faut exploiter pour continuer à dénoncer et mobiliser contre le
travail du dimanche, les nocturnes et le travail de nuit.
C’est encore un cadeau au patronat que va faire le gouvernement Sarkozy en
baissant la TVA dans la restauration.
3 milliards d’euro qui soit disant créera des emplois, fera baisser les prix pour les
consommateurs et augmenter les salaires.
C’est une bataille tenace et unitaire durant plusieurs mois qui débouchera sur un
accord de branche signé par l’ensemble des organisations syndicales.
Le contrat d’avenir le proposait. Les campagnes de communication et les
mobilisations l’ont créé.
900 000 salariés de la branche vont bénéficier dès janvier 2011 d’une mutuelle pris
en charge à 50% par l’employeur. La grille des salaires sera revalorisée et des jours
de congés supplémentaires vont être attribués pour les salariés de la profession.
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Ce sont des négociations acharnées et une intersyndicale déterminée qui aura
permis de déboucher sur cet accord.
Une première dans nos professions « une mutuelle de branche obligatoire ».
Quand 23 % des français renoncent, faute d’argent, à se faire soigner en 2010 et
que pour 11% des salariés des entreprises de moins de 20 il en va de même, on peut
mesurer l’importance de cet accord.
Dans la restauration rapide, nous avons aussi signé un accord avec l’ensemble des
organisations syndicales. 120 000 salariés ont vu la grille des salaires revalorisés et
la mise en place d’une prime annuelle en fonction de l’ancienneté.
Certes ce n’est pas suffisant mais encourageant dans cette période où le pouvoir
d’achat et le salaire sont les préoccupations essentielles des salariés de nos
secteurs
Le pouvoir d’achat baisse, les salaires sont en berne et les dépenses contraintes
augmentent. Les NAO dans les entreprises se traduisent le plus souvent par des
propositions d’augmentations qui avoisinent les 1%.
Dans la grande distribution après une année 2010 sans accord de branche, le
patronat se contente de régulariser le premier niveau de la grille au SMIC, soit
9 euros de l’heure.
Un SMIC bloqué depuis 5 ans, alors que toutes les dépenses contraintes
augmentent.
Les actionnaires eux ne connaissent pas la crise, c’est 82,6 milliards d'euros de
profits en 2010, nous ne sommes pas loin du record d'avant crise de 96 milliards en
2007.
Et on assiste à un chantage honteux qui s’exprime début 2011 par la voix de Bédier
patron de la FCD.
Je cite « l’annualisation des exonérations des cotisations sociales sur les bas
salaires va remettre en cause plus de 30 000 emplois »
Cette proposition d’annualisation des exonérations faite par le gouvernement
s’inscrivait dans le projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale, elle est vite
remise au placard devant les menaces de la FCD sur l’emploi.
Alors que dans le même temps on tente de culpabiliser les salariés, le soit disant
« cout du travail », les déficits publics, tout est bon pour faire taire les
revendications sur les salaires.
C’est encore dans certaines enseignes de la grande distribution Auchan, Carrefour,
Leclerc que depuis 2004, le temps de pause est intégré dans le calcul du salaire.
C’est le non respect du SMIC qui est pratiqué dans ces enseignes.
La détermination des syndicats CGT dans ces entreprises et un long parcours
juridiques rétabliront le droit des salariés.
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C’est la victoire en mars 2011. Carrefour à Givors est condamné à payer 1,2
millions d’euros pour non respect du SMIC et nous comptons bien que les dossiers
en cours, notamment au tribunal d’Evry, trouvent la même issue favorable.
De nombreux salariés sont maintenant devant les tribunaux des prud’hommes pour
se faire payer leur dus. On ne bafoue pas les droits des salariés.
Notre campagne, « emploi, salaire et retraite »a été également un point important
dans l’actualité de cette dernière année.
Une journée d’étude à la fédération a rassemblé plus de 60 militants permettant
de démultiplier dans les départements notre campagne, impulsée par notre
matériel de communication.
Cela aura permis un investissement actif des syndiqués du commerce dans le
mouvement social sur la retraite qui va se construire dans la durée.
Depuis l’été des milliers de militants CGT sont présents pour dénoncer la reforme
des retraites et faire connaitre les propositions de la CGT. Sur les plages, dans le
tour de France, la présence des syndiqués de nos professions grandit.
Dès septembre le bras de fer s’engage et des centaines de militants vont être sur le
pont de jour comme de nuit pour participer aux initiatives interprofessionnelles,
distribution, sensibilisation, filtrage et blocage des entreprises vont durer plusieurs
mois.
Les syndicats de notre fédération s’inscrivent dans les initiatives et se rassemblent
dans les structures locales pour décider avec les autres professions des actions à
mener. Nous sommes dans un mouvement inédit, par son ampleur et par sa durée.
Au total se sont plus de 5 millions de salariés qui ont contribué à telle ou telle
initiative, manifestation, débrayage ou blocage.
C’est en s’appuyant sur l’unité syndicale au niveau national, sans FO qui joue
cavalier seul, que la fédération sera toujours à l’initiative pour gagner des appels
unitaires avec les autres fédérations du commerce.
Néanmoins, dans les boites de nos secteurs, l’unité est plus difficile à mettre en
œuvre, elle est souvent à géométrie variable.
Pour autant, c’est un mouvement d’une ampleur exceptionnelle. Dans nos
professions on se mobilise dans les manifestations, parfois on se relaie pour être
présents, mais force est de constater que l’ancrage dans les entreprises est plus
compliqué.
Nous le savons bien, c’est difficile la grève dans nos secteurs, même si les salariés
sont conscients et refusent cette reforme injuste, trop souvent on délègue à
d’autres la mobilisation.
Les salariés sont solidaires certes, mais parfois c’est le sentiment d’impuissance qui
domine d’autant que la pression et les répressions patronales sont grandes.
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Et puis comment faire grève dans la durée quand on gagne 800 ou 1200 euros par
mois ?
Toutefois, on voit des salariés inorganisés dans les cortèges, on assiste même à des
boutiques fermées comme Jean de la tour à Lyon, on débraye à tour de rôle ou par
intermittence à Avenance, qui fait le choix de débrayer 1H par jour au moment du
service.
Tous les salariés de nos professions sont bien conscients des enjeux.
Ils refusent de travailler jusqu'à 67 ans pour une retraite à taux plein.
Ils refusent la minoration des niveaux de pensions, et la non reconnaissance des
pénibilités, du travail de nuit.
Les femmes pour qui la retraite est inferieure de 38% à celles des hommes ont bien
conscience des conséquences de cette reforme injuste.
Encore des précarités qui vont encore fragiliser les salariés au moment du départ
en retraite et que ne sont pas supportable.
Nous avons fait le choix dès le départ de ne pas lâcher sur le triptyque « emploi,
salaire, retraite, » pour sensibiliser et mobiliser les salariés à partir de leurs
réalités quotidiennes.
La reforme est certes votée, mais le travail syndical d’argumentation et de débat
de proximité a payé.
En mars ce sont 58% des salariés qui étaient contre la reforme, ce chiffre passe à
74% en septembre 2010.
Nous n’avons pas réussi à faire plier le gouvernement pour qui la paralysie de
l’économie était un élément plus déterminant que la masse populaire dans les
rues.
Mais nous n’en avons pas fini avec la retraite, et pas question d’attendre 2012 ou
2013 pour faire bouger les lignes. Encore aujourd’hui 79% des Français veulent que
l’on remette à plat la reforme des retraites et ceci 6 mois après la promulgation de
la Loi.
Notre système de retraite par répartition, les 60 ans et les départs anticipés à 55
ans pour les métiers pénibles ainsi qu’un niveau de pension de 75 % du revenu, se
sont nos repères revendicatifs que les syndicats de la fédération continueront de
porter.
Bien que tout soit fait par le gouvernement et le MEDEF pour inciter au
découragement et à la résignation, nous ne lâcherons pas prise pour dénoncer et
nous battre pour préserver notre socle social.
Dans la foulée c’est le régime des retraites complémentaires Agirc/Arco, qui est
renégocié et signé par FO et la CFDT.
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Que ce soit sur le travail du dimanche ou sur la retraite, c’est bien la question du
rapport de force qui reste posé pour faire reculer les mauvais coups, mais aussi
pour gagner de nouvelles conquêtes sociales.
Toutes ces luttes et ce mécontentement sur la politique de ce gouvernement fait
s’effondrer Sarkozy dans les sondages d’opinion. Jamais un président n’avait été
ainsi désavoué.
Nous ne sommes pas étonnés, ce gouvernement est à la solde des plus riches,
englué dans des affaires nauséabondes, à l’image de l’affaire Woerth Bettencourt.
Ce Sarkozy qui fait le choix de chasser sur le terrain du front national avec ses
débats sur l’identité nationale, la burqua, la suspension des allocations familiales
ou la déchéance de nationalité.
Cette succession de petites phrases racistes et xénophobes prononcées par le
ministre de l’intérieur Claude Gueant pour flatter les plus bas instincts de
l’électorat de l’extrême droite jettent des bombes à retardement en spéculant sur
la désespérance des populations.
Comment ne pas être scandalisé quand on bafoue la liberté de circulation de ces
jeunes Tunisiens sur le sol Français après avoir salué bien tardivement la
détermination du peuple qui s’est battu pour la liberté et la démocratie ?
Le Front national fait même de l’entrisme dans la CGT, mais on ne transige pas
avec les valeurs fondatrices de la CGT. Le FN n’est pas un parti comme les autres,
la préférence nationale et les opinions de ce parti ne sont pas compatibles avec nos
valeurs.
Le racisme, la xénophobie nous n’en voulons pas. Comme l’affirmait Bernard
Thibaut « il faut dénoncer la duperie du FN qui tente de s’emparer de la colère
sociale pour la dévoyer vers des solutions fondées sur l’exclusion et le rejet de
l’autre plutôt que de s’attaquer aux racines de la crise provoqué par le système
capitaliste »
Il faut aller au débat avec les salariés c’est indispensable à tous les niveaux. Nous
avons les outils et les arguments pour faire la démonstration que le FN ne répond
en rien aux besoins des travailleurs
Oui, nous refusons le rejet de l’autre, la lutte des travailleurs sans papiers en est la
parfaite démonstration. Parce qu’un travailleur avec ou sans papier c’est un
travailleur avant tout.
Nous le savons bien dans notre fédération combien cette lutte débutée en 2008 a
elle aussi été emblématique.
D’occupations d’entreprises et de sites, à la construction des dossiers pour les
préfectures nous n’avons rien lâché pour gagner la régularisation par le travail de
ces milliers de travailleurs.
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Et nous continuerons car cette lutte est juste et légitime, nous condamnons la mise
en concurrence que ce soit sur le sol français, en Europe ou dans le monde c’est la
solidarité qui doit s’imposer et non pas le dumping social.
Oui, l’actualité sociale à été intense durant ces trois ans, nous avons souvent
travaillé dans l’urgence, pour autant, nous avons été plus réactifs dans les actions.
Il faudra encore améliorer la communication et gagner à porter plus de
transversalité revendicative dans les négociations de toutes nos branches.
C’est également notre projet, des 3 conventions collectives qui n’a pas évolué
comme nous l’aurions souhaité durant ce mandat.
Constituer un socle du statut du travail salarié dans nos professions reste à
construire et à décliner par grand secteur professionnel. Les convergences
professionnelles existent bien entre certaines branches.
Devons nous partir des politiques salariales, des classifications, ou de la formation
professionnelle ? Ce débat proposé dès avril 2009 nous n’avons pas pu le tenir.
Alors oui nous avons eu des difficultés dans ce mandat, tout n’a pas bien
fonctionné, on pourrait développer de nombreuses raisons. La principale étant la
division, le manque de cohésion et d’investissement dans la réflexion collective qui
a été un handicap.
Pas assez de travail collectif pour porter avec les syndicats nos revendications
professionnelles.
Plutôt que de canaliser notre énergie sur ce qui devrait être notre priorité, une
minorité de la direction fédérale a fait le choix de rester sur des débats qui
tournent autour des problèmes de fonctionnement interne.
Porter un regard lucide sur ce qui va, ou ne vas pas, est essentiel. L’objectif étant
de trouver des solutions par le débat et l’écoute. Cette volonté a souvent fait
défaut dans cette dernière période au sein de la direction fédérale.
Là aussi, cela nécessitera un véritable débat de fond sur quelle conception avonsnous de l’outil fédéral ?
N’avons-nous pas besoin d’un outil aux services des syndicats qui propose, aide et
impulse ?
Ces désaccords sur la conception de l’outil fédéral ne relève pas de problème de
personne mais bien d’un véritable désaccord de fond sur quelle conception nous
avons de la démocratie.
Toutefois, a CGT, comme la fédération, est une organisation démocratique dans
laquelle les opinions contradictoires doivent pouvoir s’exprimer et cela doit être
une richesse et non un handicap insurmontable. Bien des fois cette démarche a été
remise en cause.
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Il ne s’agit pas de faire des procès d’intention, mais le constat est là, le respect du
débat démocratique et la fraternité a souvent déserté nos réunions statutaires.
Je souhaite que chacun d’entre vous ait à l’esprit que durant ce congrès ce qui doit
être notre priorité et notre premier objectif c’est être plus fort à son terme.
C’est une nécessité et un devoir, pour les syndicats qui composent notre fédération
mais aussi pour les syndiqués qui font le choix de se tourner vers la CGT.
Pour l’année 2009 nous enregistrons 1200 FNI de plus que 2008 et pour 2010 sur 16
mois nous avons déjà dépassé le nombre de FNI de 2009.
C’est dire la marge que nous avons puisque nous sommes sur un exercice non
clôturé.
Notre fédération se renforce, c’est une évidence. C’est le fruit d’un travail
solidaire, interprofessionnel dans les territoires et dans les syndicats ; se sont 60
départements qui sont en progression par apport à 2009.
Ce sont aussi les animateurs des contrats de syndicalisation qui ont impulsé le
renforcement durant ce mandat.
Le bilan de telle ou telle activité ne peut pas seulement s’appréhender par des
chiffres, il doit prendre en compte les avancées en termes de contenu de la mise
en œuvre de nos objectifs politiques.
Nous devons franchir une étape qualitative pour permettre que ces nouveaux
syndiqués soient accueillis et trouvent leur place dans une fédération CGT
combative, porteuse d’espoir, force de proposition, c’est essentiel si nous voulons
garder les syndiqués.
Pour cela nous devons convenir avec eux du cadre dans lequel ils se structurent.
Nous avons déjà des expériences en la matière, syndicat local, syndicat de site ou
d’entreprise aucune forme n’est à exclure, ce qui doit être recherché c’est
l’efficacité.
La structuration a donné lieu à des débats intenses dans la fédération, et nous ne
sommes pas arrivés au bout, c’est bien normal.
Notre champ professionnel est bien différent d’un secteur à l’autre, et il est
essentiel de prendre en compte cet état de fait dans notre réflexion.
On ne peut pas offrir le même cadre de structuration quand on est assistante
maternelle, salarié de la prévention sécurité ou de la restauration collective.
La résolution 4 du 49ème congrès propose de « rendre effectif le rattachement de
tout syndiqué à un syndicat et toutes sections ou bases organisé à un syndicat. »
La mise en œuvre de cette résolution ne peut se concevoir sans que celle-ci soit
débattue et partager par les syndiqués eux-mêmes en favorisant une qualité de vie
syndicale à tous les niveaux.
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Se syndiquer et s’organiser pour être acteurs et décideurs des revendications et des
actions, c’est ce qui doit conduire notre débat sur la structuration.
C’est dans ce sens que nous devrons poursuivre et amplifier notre projet de
syndicalisation, en conciliant la proximité professionnelle et géographique.
La syndicalisation pour le rapport de force. C’est ce que les salariés ont besoin,
nous le mesurons tous les jours face aux offensives antisociales du gouvernement et
la remise en cause de nos acquis sociaux dans les entreprises.
Il y a de fort potentiel de luttes qui s’expriment, et notre responsabilité est de
fédérer ces luttes pour gagner
Nous enregistrons de bons résultats dans la syndicalisation, mais aussi dans les
annonces des résultats aux élections professionnelles et nous savons combien après
la Loi du 20 aout 2008 sur la représentativité, l’enjeu des élections prend une
dimension nouvelle.
Or, là aussi, nous avons d’énormes progrès à faire. Nous ne devons pas attendre
2013 sur cette question. Cela devra être une exigence du prochain mandat,
remontée des résultats bien sur, mais aussi faire partager la nécessité d’un
véritable travail d’orga autour des élections professionnelles.
Nous avons besoin de développer plus de collectif entre les DSC et les animateurs
syndicaux. Plus de transversalité dans les enjeux revendicatifs qui sont posés.
Concilier nos ambitions avec plus d’investissements de chaque syndicat dans la
syndicalisation mais aussi dans la réflexion collective.
Nous ne partons pas de rien mais cette démarche devra s’amplifier.
Nos capacités de mobilisation sont bien présentes, personne n’aura oublié la lutte
des salariés d’Astriam de l’aéroport de Marseille. La détermination de la CGT et la
solidarité fera plier la direction avec augmentation de salaire et embauche en CDI
à la clé.
C’est aussi la tentative de remise en cause du droit de grève par la réquisition des
salariés ou bien des licenciements prononcés chez Intermarché. Là encore la
solidarité fera aussi plier la direction en gagnant contre l’arbitraire.
Les sanctions sont levées et 6 salariés injustement licenciés seront réintégrés.
Nous sommes souvent bien modestes pour valoriser quand on gagne des avancées
sociales ou la reconnaissance de nos droits.
Ce sont aussi les luttes dans la prévention sécurité qui ont aussi été nombreuses
durant ce mandat que ce soit, Securitas, Brink’s ou Neo, dans ce secteur
professionnel qui a crée autant d’emploi qu’il n’en détruit en 2009 avec 80% des
salariés qui sont payés au SMIC selon l’observatoire des métiers.
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Que ce soit les passations des marchés, la reprise des salariés, le temps de travail
la sous-traitance ou les missions qui pourraient relever d’un service public, cela a
donné lieu à des débats dans les syndicats et à la fédération.
Ce secteur est en perpétuel mouvement et nous devons dégager des revendications
plus spécifiques et précises. Bref ouvrir des chantiers revendicatifs pour une
réglementation plus claire qui reconnaisse les spécificités des métiers et des
missions.
Ce sont bien les luttes sur les salaires et l’emploi qui ont dominé dans cette
période. Les camarades du Sheraton à Paris, Transgourrmet à Toulouse ou des
Casinos jeux le savent bien. Pour Gagner il faut lutter.
La lutte chez Carrefour aura largement été médiatisée. Magasins fermés, entrées
bloquées un samedi, on touche aux chiffre d’affaires et les salariés refusent cet
inacceptable proposition de 1%, d’augmentation alors que 4 milliards vont être
distribués aux actionnaires.
C’est la colère accumulé qui s’exprime ce 9 avril dans l’unité.
Nouvelle négociation et FO signe pour 2% d’augmentation et une prime de 220
euros qui rétablit la perte de l’intéressement.
Alors oui les salariés pouvaient espérer plus compte tenu de l’ampleur de la
mobilisation.
Qui a décidé que c’était suffisant ? A la CGT nous pensons que se sont les salariés
qui doivent décidés.
C’est bien la question de la démocratie sociale qui est posée. Les salariés de
Carrefour s’en souviendront, n’en doutons pas.
Dans la foulée c’est l’annonce de l’hypothétique prime de 1000 euros.
Celle-ci se transforme en rideau de fumée au fil des déclarations des ministres.
Prime à négocier dans les entreprises de plus de 50 dont les dividendes
augmentent.
Incitation pour les moins de 50. Tout ceci sans aucune obligation de résultat bien
sur. Au final ce sera une minorité de salariés qui seront concernés, voire
transformée en participation ou actions.
Bref encore un coup médiatique à visée électoraliste comme sait si bien le faire
Sarkozy. Personne n’est dupe
Toutes ces luttes pour les salaires sont l’expression d’une forte colère contre
l’injustice et les inégalités qui ne cessent de se développer.
Elles portent une ambition, celle d’une juste répartition des richesses créées et la
reconnaissance du travail. C’est une exigence sociale.
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Pas de coup de pouce au SMIC depuis 5 ans. La seule évolution mécanique due à
l’inflation, c’est loin des attentes des salariés. Alors que 13% de la population vit
en dessous du seuil de pauvreté soit avec moins de 900 euros par mois.
Et 50% ont un salaire de moins de 1600 euros mensuels.
Alors que les patrons du CAC 40 eux gagnent 25 fois le SMIC.
Ce sont 76% des français qui estiment que la revalorisation des salaires est la
priorité absolue, et 74% souhaitent l’union des syndicats n’avons-nous pas à
impulser et coordonner ce mécontentement pour qu’ils se traduisent en action ?
Comment passer de ce constat à une impulsion dans toutes les branches et les
entreprises sur notre revendication d’un SMIC à 1600 euros.
C’est loin d’être une utopie, cela correspond aux besoins pour vivre et faire face
aux dépenses contraintes qui augmentent sans cesse.
Cela ne mérite t’il pas de créer les convergences entre les différents secteurs
professionnels pour déboucher sur des mobilisations qui portent cette exigence.
Il faut augmenter les salaires et pas question là aussi d’attendre 2012 ou de
déléguer à d’autres.
Des actions il y en a eu en France mais aussi en Europe et dans le monde comme
chez sodexo où c’est la reconnaissance des libertés syndicales qui a mobilisé audelà des frontières.
Exiger un accord mondial sur les droits fondamentaux est juste et légitime, je ne
développe pas nous y reviendrons dans notre séquence de mercredi.
Alors qu’en ce moment même se tient le congrès de la CES à Athènes c’est à
l’unanimité que les organisations syndicales condamnent le pacte d’austérité
devenu le pacte Euro plus.
L'objectif de ce pacte est de comprimer au maximum les salaires, de favoriser la
précarité et la flexibilité, d'allonger l'âge de la retraite et d'adopter des plans
d'austérité d'une brutalité insoutenable.
Soumis aux décisions de Bruxelles les états n’auraient plus la maitrise de leur
budget.
Sarkozy ambitionne de graver dans la constitution l’obligation d’équilibre des
finances publiques. Autant dire des déficits publics.
Il s'agirait encore de faire payer aux salariés la crise du système capitaliste dont ils
sont innocents, mais les principales victimes. Là encore c’est l’inacceptable qui se
profile.
Des batailles nous en avons beaucoup à mener et je suis sûre que ces 5 jours de
débats seront porteurs d’une ambition nouvelle en nous plaçant à l’offensive pour de
nouvelles mobilisations et conquêtes sociales.
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Le prochain mandat devra chasser les divisions, élire une direction fédérale en
capacité de travailler collectivement où chacun s’implique et participe y compris par
le débat contradictoire qui est une richesse.
Dans les syndicats comme dans la direction fédérale, c’est l’esprit de loyauté qui
doit primer, pour cela il faut accepter de ne pas être d’accord sur tout.
Et ne pas être d’accord sur tout, ne peut pas se traduire par un renoncement à
assumer les responsabilités qui sont confiées par les syndiqués.
Au final c’est bien les décisions majoritaires qui doivent être mises en œuvre.
Pour cela vous allez élire une nouvelle direction fédérale pour se donner les moyens
militants, humains de nos ambitions politiques pour une fédération au service des
syndiqués et des salariés de nos professions. Car nous ne sommes propriétaires de
rien, nous assumons un mandat qui nous a été confié par les syndiqués.
Je vous propose d’ouvrir nos travaux et portons l’ambition qu’à l’issue de ce congrès
nous soyons porteurs d’un message clair plein d’espoir de conquêtes avec une
fédération combative qui donne aux salariés l’envie de rejoindre la CGT pour gagner
les transformations sociales dont les salariés ont besoin.
Michèle CHAY
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