Energie-bois Suisse Bulletin No 28, novembre 08

Energie-bois Suisse
Bulletin No 28, novembre 08
Énergie du bois pour nos communes
Éditorial
Il y a 2 700 communes en Suisse, bien que ce nombre soit en diminution. Approximativement chaque deuxième commune a realisée un chauffage à bois. Cette
tendance là est par contre croissante! Qu’est-ce qui motive une commune de
realiser un tel projet? Les raisons sont multiples.
(cr) En premier lieu, il y a souvent le désir de mieux entretenir les forêts, et d’en utiliser
efficacement les sous-produits. Une autre raison importante est le désir de devenir
«Cité de l’Energie» et de constituer ainsi un exemple pour d’autres communes ou villes
voisines. La population devient ainsi motivée à raisonner selon une logique de développement durable, grâce au bilan énergétique et environnemental d’un tel système collectif. Troisièmement, de nombreuses autorités constatent la forte augmentation des
prix, ainsi que les fluctuations imprévisibles du pétrole, du gaz ou de l‘électricité. Dans
l‘état actuel de l‘approvisionnement énergétique règne l‘arbitraire, la dépendance,
voire même la dictature. C‘est la raison pour laquelle il n‘est pas étonnant que de plus
en plus de communes optent pour des solutions durables pour l‘approvisionnement
de leur parc immobilier. Que ce soit pour des constructions neuves ou des projets
d‘assainissement, on regarde aujourd‘hui plus soigneusement les solutions à disposition au niveau de l‘énergie qu‘il y a trois ans. Au départ d’un grand projet, une étude
de faisabilité est souvent établie, afin de découvrir les possibilités qui existent. En se
décidant ensuite pour la réalisation du projet et en travaillant avec des planificateurs
responsables et innovateurs, on parvient à des solutions qui sont évidentes: l’utilisation
de son bois au sein même de sa commune! Quatrièmement, il est judicieux de créer
ou conserver des places de travail, dans la situation économique actuelle. Une récente
étude d‘Energie-bois Suisse a montré que les chauffages à bois sont à cet égard particulièrement intéressants. En effet, ils établissent et maintiennent durablement des
emplois dans différents secteurs. Par mégawatt de puissance installée (1 000 kW), 2,3
places de travail sont assurées dans la région, et 3 en Suisse. Au niveau international
– par exemple en Libye, en Russie ou en Arabie Saoudite – 2,4 places de travails sont
alors supprimées. Cinquièmement, il existe encore dans la plupart des régions de la
Suisse un potentiel inexploité de bois. Ceci est particulièrement d‘actualité: où vont
aller les 700 000 mètres cubes de bois qui, après la fermeture de l‘usine de cellulose Attisholz dès l‘année prochaine, ne seront plus utilisés? Avec ce bois, ce sont 500 réseaux
de chaleur à distance, avec chacun 1MW de puissance, qui peuvent être exploités, ce
qui correspond à 2 500 (!) places de travail.
Conclusion: l‘énergie du bois crée la sécurité et la stabilité. Toute la chaîne
d‘approvisionnement est entre nos mains. L‘exploitation de ces propres ressources de
bois-énergie est une bonne idée. Et une idée ne se laisse pas arrêter, quand le moment
est venu.
On a déjà souvent évoqué la fonction d’exemple des communes.
Après les bénéfices substantiels
réalisés jusqu’au milieu des années 1980 par les entreprises forestières, le temps était venu de se
réorienter dans un marché fluctuant. A cette époque, les mauvais
assortiments restaient en quantité
dans les forêts. De toute évidence,
il fallait trouver une autre utilisation
à ces assortiments, c’est-à-dire une
utilisation en tant qu‘agent énergétique renouvelable. Pour beaucoup de communes, il fut grand
temps au début des années 1990
de passer de la parole aux actes
et elles construisirent souvent des
réseaux de chauffage à distance à
plus petite échelle afin de chauffer leurs propres bâtiments avec
l’énergie renouvelable du bois.
C’est ainsi que les communes ont
participé de manière décisive au
boom de l’énergie du bois et que
leur fonction d‘exemple était totalement justifiée bien avant que
les prix du pétrole n’atteignent des
montants astronomiques.
Christoph Aeschbacher
Communes avec chauffages à bois
Romandie
Ville
Puissance
Pully
320 kW
Inauguration
2002
Attalens
650 kW
2002
Semsales
300 kW
1993
Vuadens
450 kW
1996
Charmey
2 000 kW
1999
Posieux
320 kW
2000
Isérables
550 kW
1999
Neuchâtel
Chézard-St-Martin
Les Ponts-de-Martel
Délemont
2 000 kW
2002
650 kW
1999
1 300 kW
2007
600 kW
1997
Vermes
320 kW
1994
Bonfol
550 kW
1994
Suisse alemanique
Ville
Puissance
Inauguration
Nidau
300 kW
1996
Zollikofen
600 kW
1998
Riggisberg
900 kW
2007
Düdingen
690 kW
1997
Sumiswald
1 000 kW
2007
Oey
900 kW
2006
Möhlin
700 kW
2006
Hägendorf
500 kW
1997
Roggwil
450 kW
1998
Wettingen
700 kW
1998
Dintikon
1 000 kW
2007
Seengen
930 kW
1994
Sachseln
1 600 kW
1997
Dagmersellen
650 kW
2001
Buochs
300 kW
2007
Arosa
300 kW
1997
Lenzerheide/Lai
550 kW
1999
Trimmis
575 kW
1994
Bonaduz
455 kW
1997
1 850 kW
1992
700 kW
2007
Stein am Rhein
3 300 kW
2007
Pfäffikon
3 300 kW
1995
Winterthur
1 800 kW
2002
Zernez
Neunkirch
Amriswil
900 kW
2007
Schwanden
1 100 kW
1998
Linthal
1 400 kW
1994
700 kW
2007
Hausen am Albis
Gais
Urnäsch
700 kW
1995
1 600 kW
2007
Puissance
Inauguration
Multiples voies du bois
Dans le canton de Zoug, les parcours du bois-énergie de la
forêt à la chaudière sont avant tout influencés par les rapports de propriétés, mais aussi par les intensités d’utilisation.
La forêt publique est essentiellement détenue par des corporations. Les cinq principales corporations emploient des
équipes forestières. Outre de vastes régions boisées, elles
sont pour la plupart propriétaires de biens immobiliers.
(mw) Ces corporations exploitent leurs propres installations de chauffage
à plaquettes, livrent les plaquettes de bois pour la production de chaleur
dans les bâtiments des communes municipales ou gèrent des centrales
de chauffage en sous-traitance. La forêt privée est constituée de petites
parcelles et est principalement détenue par des agriculteurs qui chauffent
souvent leurs maisons d’habitation avec des bûches ou des plaquettes.
L’intensification de l’utilisation du bois dans le canton de Zoug remonte
maintenant à quelques années et le bon entretien des forêts publique
et privée par les forestiers de triage permet l’utilisation approximative de
l’accroissement forestier actuel, ce qui représente en moyenne environ
10 m3 par hectare et par an. Il en résulte des quantités considérables de
bois-énergie qui ne sont pas entièrement utilisées malgré d’énormes puissances de chauffage installées dans le canton de Zoug. Une partie du
bois-énergie est donc utilisée dans le reste de la Suisse et en Italie. Le boisénergie récolté dans la forêt zougoise au cours de la saison 2007/2008 est
parvenu dans les chaudières à travers les parcours suivants:
• Le bois-énergie est préparé sous forme de plaquettes, de bois de feu
pour le bois long et de bûches. Sur un total de 16 900 mètres cubes de
bois-énergie, 52 % sont transformés en plaquettes, 28 % en bois de feu
(bois long) et 20 % en bûches. La forêt publique avec une superficie de
71 % fournit 74 % des plaquettes, 69 % du bois de feu (bois long) et
23 % des bûches.
• Les propriétaires forestiers utilisent pour eux-mêmes 41 % de l’ensemble
du bois-énergie. Pour les plaquettes, l’usage propre s’élève à 66 % dans
la forêt publique, le reste est vendu; dans la forêt privée, cela représente
42 %. Le pourcentage de bois de feu (bois long) provenant de la forêt
publique destiné à un usage propre est nul, il est de 10% pour celui provenant de la forêt privée. Enfin, 17 % des bûches de la forêt publique sont
destinées à un usage propre et 57 % des bûches de la forêt privée.
• Sur les 24 600 mètres cubes de plaquettes, 83 % sont déchiquetés dans
la forêt à partir de piles de bois pré-séchées et sont ensuite conduits sous
forme de déchets végétaux verts jusqu’aux silos de chauffage à bois. Le
transport est réalisé à 58 % par camion et à 42 % par véhicules agricoles.
17 % des plaquettes sont utilisées sous forme de déchets végétaux secs,
le déchiquetage ayant lieu soit en forêt, soit directement dans un dépôt
de plaquettes de bois. Les plaquettes quittent ensuite le dépôt pour être
transportées dans les silos de chauffage.
• Les 6 400 stères de bois de feu (bois long) sont exportés à 64 % vers
l’Italie; 20 % sont traités dans le canton de Zoug et 16 % sont écoulés
dans le reste de la Suisse.
Tessin
Ville
Bellinzona
750 kW
2002
Faido
650 kW
1999
• Les bûches, d’une quantité totale de 4 400 stères, sont fendues soit à la
main soit à l’aide d’un coupeur-fendeur. Les bûches séchées sont vendues
à partir de la pile de bois en forêt ou à partir de l’exploitation. Les bûches
humides sont également écoulées directement à partir de la forêt.
Une parole claire
La centrale du chauffage a distance est située à coté de la station d‘épuration des eaux. Les quatre compartiments soit correspondent aux differents combustibles.
Des actions nécessaires dans les Grisons
La part d’utilisation du potentiel de l’énergie du bois dans les Grisons s’élève
à 67 % et est inférieure à la moyenne suisse. Il existe toutefois quelques motifs de satisfaction. À Domat/Ems, la troisième ligne de four de la centrale
à biomasse Tegra est en service depuis octobre 2008. Cette centrale fonctionnant à partir de biomasse de bois à l’état naturel est, avec une puissance
totale installée de 82 MW, l’une des plus grandes installations de ce genre en
Europe. De plus, depuis novembre 2008, près de 6 000 tonnes de granulés sont
produites chaque année à Thusis. Cela correspond à peu près aux besoins des
Grisons.
«Ce n’est que lorsque les communes commenceront à accorder
autant d’important à la qualité de
l’air qu’à la qualité de l’eau que
nous pourrons également atteindre un niveau de qualité comparable sur le plan de l’efficience, de la
qualité et du confort pour les bénéficiaires en matière de production
et de distribution d‘énergie. Tout
comme l’eau du réseau public, le
chauffage peut être produit dans
la forêt communale à la porte des
habitations et contribue à la préservation de la qualité de l‘air!»
Ueli Meier, ingénieur forestier cantonal Service forestier des deux Bâle
(pb) La communauté d’intérêts «Holzenergie Graubünden» (Energie-Bois Grisons) est dirigée par la SELVA, association d’économie forestière des Grisons. Celle-ci encourage une
utilisation raisonnable, respectueuse de l’environnement, moderne et efficace du bois, le
deuxième principal agent énergétique renouvelable et indigène du canton des Grisons.
Grâce à une multitude de services attractifs et modernes, elle représente dans le domaine
de l‘énergie du bois un interlocuteur important et compétent pour les professionnels, les
constructeurs, les hommes politiques, les entreprises et les particuliers intéressés. Il existe
un réseau de conseils dans les cinq régions forestières des Grisons avec cinq ingénieurs
forestiers régionaux du Service des forêts. Holzenergie Graubünden est largement soutenue au sein de la filière. Elle est en liaison étroite avec Énergie-Bois Suisse. Le comité
directeur de la SELVA en occupe la direction stratégique. Le siège de la SELVA est situé
dans le bâtiment de la gare à Landquart. L’achat de cet immeuble moderne en bois, construit avec du bois de la forêt communale, a permis à tous les membres de la filière bois
de se rapprocher. De là est né un centre de compétences pour le bois qui sert de bureau
d’informations pour toutes les questions liées au bois dans le canton. Outre l’organisation
faîtière «Graubünden HOLZ», la SELVA et Holzenergie Graubünden, deux autres partenaires sont représentés au sein du Centre du bois, à savoir l’association des maîtres menuisiers VSSM Grisons et l’organisation de vente de bois Reziaholz GmbH. Grâce aux prix toujours élevés du pétrole, l’énergie du bois est une alternative intéressante. Les installations
à plaquettes de bois et les chauffages à granulés sont à la mode. La majorité des 100 entreprises de triage du canton vendent des plaquettes de bois. Ces derniers temps, diverses
mesures ont vu le jour sous forme de projets: dossier de planification sur l’énergie du bois,
banque de données sur le potentiel du bois-énergie, stratégie pour le développement de
l’énergie du bois dans le canton des Grisons, cours et sessions d’information.
Aujourd’hui, le plus grand défi des Grisons consiste à utiliser le bois-énergie en dehors
des grandes agglomérations et axes de circulation. C‘est le moment d‘utiliser notre
précieuse énergie issue de la nature de manière sensée et efficace dans la région de
consommation.
International
L’énergie du bois en Est-Canada
Près de 80 % des 73 000 km2 de
superficie du Nouveau-Brunswick
sont recouverts de forêts. La consommation en bois-énergie actuelle des 730 000 habitants s’élève
à environ 1,8 mio m3 de bois. Selon des calculs, une utilisation supplémentaire de 1,2 mio m3 de bois
leur permettrait de remplacer la
consommation de mazout. Etant
donné la cessation d’activité de
nombreuses scieries ces derniers
temps, cela ne devrait pas poser
de problème. De plus, la quantitée
importante de bois tendre, pourrait
être utilisée pour la fabrication de
granulés et de briquettes. Le passage à l’énergie du bois permettrait à
la région de conserver 137 mio de
dollar par an dans son économie.
Pour remplacer la consommation actuelle du Canada atlantique
et de ses 2,3 mio d‘habitants, il
faudrait utiliser environ 10 mio m3
de bois en plus.
Energie-bois: le mystère!
Que décrit cette image?
La solution est à envoyer jusqu’au 12 decembre 2008 à Energie-bois Suisse,
Neugasse 6, 8005 Zürich, ou par e-mail à [email protected]
Solution du mystère du Bulletin No 27: Installations sur une chaudière
En bref
Énergies renouvelables
Peu de gens savent que depuis le
1er janvier 2008, les propriétaires
fonciers ont la possibilité de répercuter sur les loyers les surcoûts des
chauffages au bois. Les investisseurs ont de quoi se réjouir. Les
locataires ne sont pas non plus en
reste, puisqu‘une hausse des loyers
sera compensée par des charges
moins élevées en raison de prix de
combustibles plus avantageux. Enfin, notre climat ressort également
gagnant de ce choix de consommation, grâce à une énergie du
bois affichant un bilan neutre en
termes de CO2. Ce qui semble être
à première vue une mesure unilatérale au profit des investisseurs
est également intéressant pour
les locataires. Car le décompte
de charges de ces derniers diminue de manière significative avec
les prix de combustibles actuels,
pour la bonne raison qu‘un kilowattheure d‘énergie du bois est
beaucoup plus avantageux que la
même quantité d‘énergie en mazout, en gaz ou en électricité. Tout
compte fait, des charges globales
plus élevées n‘incombent pas aux
locataires. Les biens immobiliers
chauffés au moyen d‘énergies
renouvelables et indigènes ont
aujourd‘hui toujours plus de valeur
sur le marché et un chauffage respectueux de l‘environnement est
aussi accueilli plus favorablement
par les locataires. De tels appartements sont plus faciles à louer,
car de nombreux locataires souhaitent lutter activement contre le
réchauffement climatique.
Agenda
19 au 22 février 2009
Foire NATURE, Centre de Foires de Bâle, halles 4.0 et 4.1
Energie-bois Suisse
Bulletin indépendant – No 28
Tirage français: 1200 exp.
Le Bulletin en format électronique peut
être commandé à:
26 février 2009
5ème congrès, Chaudière a bois automatique, infos sur www.ahb.bfh.ch
Energie-bois Suisse, Av. des Jordils 5,
Case postale 128, 1000 Lausanne 6,
Tél. 021 320 30 35, Fax 021 320 30 38
[email protected], www.energie-bois.ch
19 au 21 mars 2009
Journées nationales de la maison minergie-P/maison passive
Rédaction
Christoph Rutschmann (cr),
Martin Winkler (mw),
Paul Barandun (pb)
Photos
Energie-bois Suisse
Impression
Marty Druckmedien AG, Tagelswangen