Écran acoustique de l`autoroute A4
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Écran acoustique de l`autoroute A4
Routes le magazine de l’environnement sonore g n° 102 06.2003 L’objectif est de : • Diminuer le bruit ferroviaire sur toutes les zones de circulation et non plus seulement sur les zones protégées par des installations fixes de confinement, • Améliorer le confort acoustique pour les voyageurs à l’intérieur des véhicules. Enfin, début avril, c’est une subvention de 6 694 338 Euros qui a été arrêtée pour financer : Transports • La pose de protections acoustiques entre l’autoroute A 86 et la RN 118 (Quartier de la Garenne au Petit Clamart), • La semi-couverture de l’A 86 des Fossés - Jean à Colombes, • La pose de protections acoustiques à Boulogne-Billancourt, • La poursuite des études concernant les couver tures du boulevard périphérique à Paris. www.iledefrance.fr ■ Écran acoustique de l’autoroute A4 Saint-Maurice-Charenton entre la A 86 et le périphérique C’est à l’occasion d’un programme d’étude pour améliorer la qualité des voies rapides urbaines existantes dans le Val-de-Marne, lancé en 1993, qu’il a été décidé de réhabiliter la section de l’autoroute A4 comprise entre le Moulin de la Chaussée et la Passerelle de Charentonneau. Deux thèmes d’études ont été définis : la résorption des nuisances sonores et l’intégration paysagère. Cette opération, identifiée comme prioritaire, a été inscrite au XIe contrat de plan État Région (94-99). De nombreux immeubles étaient, en effet, exposés à plus de 65 dB (A) dont certains dépassant même 80 dB (A) et cela malgré les protections acoustiques existantes (buttes de terre et écrans d’une hauteur totale de 2 à 4 mètres). Le projet étant situé dans le périmètre de plusieurs monuments historiques, classés, dans le site inscrit de la vallée Echo Bruit de la Marne et bordé d’un alignement de platanes centenaires, l’aval des Architectes des Bâtiments de France (ABF) a été nécessaire. Après une première étude proposant des écrans situés au plus près de la source refusée par les ABF, la solution retenue propose une nouvelle implantation pour un linéaire de plus de 2 700 mètres d’écrans à construire simultanément côté nord (1 289 m) et côté sud (1 443 m) avec pour objectifs acoustique 64 dB (A) de jour et 60 dB (A) de nuit. Les écrans acoustiques très absorbants sont d’une hauteur de 6 et 8 mètres composés d’éléments superposés de 2 mètres. L’élément inférieur est équipé d’un soubassement intégré. L’élément supérieur reçoit après la pose un couronnement, tantôt cylindrique, tantôt rectangulaire selon le calepinage architectural. Maître d’œuvre : DDE du VAL DE MARNE (94) Surface totale : 20 000 m2 Financement : 12 MF pour les travaux préparatoires (démolition, élagage) 50 MF pour la construction des nouveaux écrans 16 MF pour les finitions architecturales et paysagères (dont près de 7 MF de végétalisation) Architecte : Cabinet LASSUS Entreprise : EIFFAGE (mandataire du groupement Eiffage-Razel/Segex) Fabricant : CAPREMIB (mandataire d’un groupement Capremib-Socarel) Durée de pose : un an Contact : J. LARIVE DDE Val-de-Marne Tél. : 01 48 85 40 33 Les parements en béton de bois sont nervurés et situés selon le choix de l’architecte en combinaison avec la position des platanes centenaires et classés du site ; une des principales contraintes du chantier. Deux teintes vert foncé ont également été utilisées pour adapter la réverbération différentielle sur les surfaces ondulées et sur les surfaces planes. Les produits Accroslurry de Chryso ont été retenus. La hauteur de ces écrans - et c’est une première a orienté l’entreprise à poser les panneaux dans des profilés reconstitués soudés, permettant de reprendre les efforts au vent et au souffle des véhicules de travées de 5 mètres d’entraxe. Côté riverain, l’architecte a choisi de peindre le béton. Côté route, la face absorbante (ΔL Alpha = 13) recouvre également les poteaux. Le procédé ISO TP de Capremib, qui permet de réduire les coûts d’entretien sur les poteaux, a été retenu. Il accentue l’efficacité acoustique de l’écran et rend son aspect plus esthétique. Cet aménagement permet de protéger 250 logements à Saint-Maurice avec un gain moyen de 5 dB (A) par logement 69 le magazine de l’environnement sonore g Echo Bruit (soit de 3 à 10 dB). Quant à la commune de Maisons-Alfort qui est elle aussi concernée par ce vaste programme, ce sont près de 550 logements qui ont bénéficié d’une amélioration de 4 dB (A) en moyenne par logement (soit de 3 à 8 dB). L’aménagement paysager se poursuit encore pour embellir ce site qui retrouve sa quiétude d’autrefois. Ainsi, les rives de la Marne redeviennent aujourd’hui de réelles zones de promenade silencieuses alors que Routes Transports l’autoroute la plus fréquentée en France n’est qu’à quelques mètres. La qualité esthétique nécessite la poursuite d’un effort financier important (1,30 MF de dégraffitage et 1 MF d’entretien des végétaux programmés pour les 4 premières années de croissance). Cet écran a fait l’objet d’une visite commentée pour les élus et techniciens des communes franciliennes au cours du colloque «Gestion du bruit dans une commune» organisé par le CIDB à Saint■ Mandé le 24 juin drenier. Bruit urbain : comportement des conducteurs déterminant La vitesse moyenne est une notion peu représentative en ville, or jusqu’à présent, elle était la base des modèles développés. Aujourd’hui, les voitures freinent et accélèrent mieux, d’où des conduites plus bruyantes en raison des fréquents changements de rapports de boîtes. C’est ce que vient de confirmer le CSTB dans le cadre d’une étude pour le compte de l’Observatoire du bruit de la Ville de Paris ayant pour objet de mesurer l’évolution du bruit, en prenant pour référence une étude sur le bruit en Ile-de-France datant de 1968, et d’analyser l’impact du bruit des n° 102 06.2003 voitures sur le bruit physique mesuré. Les résultats à trafic égal confirment une réduction du bruit, plus sensible le jour que la nuit, mais sans corrélation avec la diminution sonore des voitures. D’autres facteurs entrent donc en ligne de compte. Pour prévoir le bruit de trafic automobile, il est nécessaire d’estimer la puissance acoustique émise par la voie de circulation. Celle-ci est obtenue en prenant en compte, d’une part, le débit de la voie et, d’autre part, la vitesse moyenne des véhicules, mesurée par une boucle de comptage. La vitesse agissant sur la puissance acoustique émise par chaque véhicule et sur le nombre de véhicules présents sur le tronçon de voie, utiliser une vitesse moyenne ne donne pas de bons résultats de prévision en ville. Grâce aux données issues des comptages, on peut désormais connaître la distribution statistique des vitesses. Le CSTB a donc calculé les deux vitesses -moyenne cubique des vitesses instantanées et moyenne inverse de celles-ci-, qui influent sur le niveau du bruit. Le CSTB a testé ce parti pris sur les points de mesures effectués dans 13 rues parisiennes. Les résultats sont éloquents ! Sur 11 d’entre eux, la prévision du bruit correspond à la valeur mesurée avec une erreur inférieure ou de l’ordre du décibel. Pour les deux autres, l’erreur avoisine les 2 décibels ce qui correspond à la précision admise dans le domaine de l’acoustique. Le CSTB démontre, avec cette recherche, que des modèles de prévision plus précis peuvent être développés pour l’analyse en situation urbaine. Cette étude en pointant le comportement des conducteurs comme source importante d’augmentation du bruit, ouvre des perspectives sur les solutions (limiter et réguler les vitesses ou restreindre la circulation sur certaines voies au profit des autres) pouvant modifier les comportements bruyants. Contact : Jean-Marie RAPIN CSTB 24, rue Joseph Fourier 38400 SAINT-MARTIN-d’HERES Tél. : 04 76 76 25 25 Fax : 04 76 44 20 46 70 ■