ALEXANDRE PERIGOT

Transcription

ALEXANDRE PERIGOT
ALEXANDRE PERIGOT
Jardin révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs
(Revolutionary garden with less colours more flowers)
2010
Installation
Carpet, table with an artificial flowers collection and a vase collection
Variable dimensions
Collection du FRAC des Pays de la Loire – Courtesy Solang Production Paris Bruxelles
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ALEXANDRE PERIGOT
Jardin révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs
(Revolutionary garden with less colours more flowers), 2010
Exhibition view ʻCircumrévolutionʼ, Pavillon Carré de Baudoin, Biennale de Belleville 2, Paris, 2012
Courtesy Solang production
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ALEXANDRE PERIGOT
Jardin révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs
(Revolutionary garden with less colours more flowers), 2010
Exhibition view Galerie Michel Journiac, Paris, 2010 (photo Lucie Rocher)
Courtesy Solang production
SOLANG PRODUCTION PARIS-BRUSSELS WWW.SOLANG.FR
ALEXANDRE PERIGOT
Jardin révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs
(Revolutionary garden with less colours more flowers), 2010
Exhibition view Galerie Michel Journiac, Paris, 2010 (photo Lucie Rocher)
Courtesy Solang production
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ALEXANDRE PERIGOT
Jardin révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs
(Revolutionary garden with less colours more flowers), 2010
Exhibition view Galerie Michel Journiac, Paris, 2010 detail (photo Mathieu Harel-Vivier)
Courtesy Solang production
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ALEXANDRE PERIGOT
Jardin révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs
(Revolutionary garden with less colours more flowers), 2010
Exhibition view Galerie Michel Journiac, Paris, 2010 detail (photo Mathieu Harel-Vivier)
Courtesy Solang production
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Extrait du texte Jardin Révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs,
de Alexandre Perigot, 2010.
Remerciements à Albert Einstein pour son énigme avec les
couleurs, Isaac Newton pour son cercle chromatique,
Johann Wolfgang von Goethe pour son traité des couleurs,
Auguste Renoir pour les roses, Claude Monet pour les
tulipes, Pina Bausch pour les œillets, Van Gogh pour le
jaune, Mark Rothko pour le rouge, Yves Klein pour le bleu,
Ludwig Mies van der Rohe pour «Less is More».
Alexandre Perigot
Le titre de lʼoeuvre Jardin révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs est une référence implicite aux
révolutions de couleur ou révolutions des fleurs, dénominations adoptées pour définir la série de mouvements qui se
sont développés dans les sociétés post-communistes dʼEurope centrale et de lʼest et dʼAsie centrale, les mêmes
mouvements révolutionnaires qui ont choisi comme symbole une couleur ou une fleur.
Certains observateurs ont parlé d'une vague révolutionnaire. Les partisans à ces révolutions ont pour la plupart usé
d'une résistance non-violente pour protester contre des gouvernements vus comme corrompus et autoritaires et pour
promouvoir la démocratie et l'indépendance nationale principalement vis-à-vis de Moscou. Ces mouvements sont
caractérisés par le rôle important d'organisations non gouvernementales et particulièrement d'activistes étudiants
dans l'organisation d'une résistance non-violente. Les manifestations massives qu'ils ont organisées, essentielles à la
réussite des révolutions en Serbie, en Georgie et en Ukraine, ont été marquées par l'usage d'une couleur ou dʼune
fleur et d'un humour contre les leaders autoritaires au pouvoir.
Les racines de l'image florale, telle la rose pour la Georgie et telles les tulipes pour le Kirghizistan, peuvent remonter
jusquʼà la "Révolution des Œillets" au Portugal.
Dans lʼinstallation Jardin Révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs, les couleurs des tapis en bandes
monochromes tissés posés au sol correspondent aux différentes révolutions et manifestations de couleur existantes
à ce jour. Une collection de fleurs présente plusieurs variétés sauf les œillets, les roses et les tulipes, celles déjà
utilisés comme symboles des révolutions respectivement au Portugal en Georgie et en Kirghizistan.
Le spectateur est invité dans un processus d'accumulation et de soustraction à imaginer les couleurs restantes et
inventorier les fleurs disponibles pour une hypothétique révolution ou manifestation de rue.
Œillet: le 25 avril 1974 jour de la Révolution, une vendeuse de fleurs offrit à un soldat un oeillet, qu'il s'empressa de
mettre symboliquement au bout de son fusil. Tous les soldats l'imitèrent, et furent bientôt suivis par la population. Les
oeillets apparurent alors aux fenêtres, partout à travers le Portugal.
Rose: les manifestations contre le gouvernement de Georgie débutent à la mi-novembre à Tbilissi avant de s'étendre
aux principales villes du pays. Le 22 novembre 2003, les opposants menés par Saakashvili, portant des roses,
interrompent une session du parlement et contraignent le président Chevardnadze à quitter le bâtiment.
Tulipe: le nom "Révolution des Tulipes" a été donné au coup d'État du 24 mars 2005 au Kirghizistan, qui renversa le
président Askar Akaïev et son gouvernement après les élections législatives. Dès le début du mouvement, les
médias parlaient indistinctement de "Révolution Rose", de "Révolution des Citrons" ou de "Révolution des Jonquilles".
L'intitulé "Révolution des Tulipes" s'est imposé après un discours du président Askar Akaïev mettant en garde la
population contre toute velléité de révolution colorée.
Jasmin: la "Révolution du Jasmin" (en référence à la fleur, symbole national) est celle du peuple Tunisien, qui a vu
tomber son dictateur Zine el-Abidine Ben Ali le 14 Janvier 2011. Cette "Révolution du Jasmin" a été le déclencheur
d'un vaste mouvement révolutionnaire qui s' étende à l'ensemble des pays arabes sub sahariens. Le mot jasmin a
momentanément disparu de moteurs de recherche internet de certains pays comme la Chine.
Orange: la "Révolution Orange" initiée par Viktor Iouchtchenko et son alliée Ioulia Tymochenko a mobilisé plus d'un
demi million de manifestants à Kiev et à travers le pays. Le choix de la couleur orange correspond à la couleur de la
citrouille. Selon la tradition ukrainienne une jeune fille présente une citrouille à un prétendant auquel elle se refuse.
En choisissant la couleur orange, couleur de la citrouille, la société ukrainienne a pacifiquement symbolisé son refus
dʼêtre dirigée par un successeur désigné par L. Koutchma.
Blanc et rouge: contrairement aux révolutions en Europe de l'Est ou en Asie centrale, la "Révolution du Cèdre" au
Liban ne suivait pas une élection contestée, mais l'assassinat du leader de l'opposition Rafik Hariri, en 2005. Au lieu
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de l'annulation des élections, les manifestants exigeaient le retrait des troupes syriennes du pays. Le cèdre du Liban,
étant le symbole du pays, les manifestants pacifiques arboraient les couleurs blanche et rouge du drapeau national.
Pourpre: la "Révolution Pourpre" fut le nom utilisé la première fois par quelques commentateurs américains
optimistes et qui fut repris par le président américain George W. Bush pour décrire la "démocratie en marche" en
Irak, à la suite des élections législatives de 2005. Ce nom a été intentionnellement et dans un but politique, utilisé
pour faire un parallèle avec la "Révolution orange" et celle des roses. Le nom venait de la couleur de l'encre dont
l'index des votants était tamponné pour éviter les fraudes. Cependant, le nom ne "prit pas" ni aux États-Unis, ni en
Irak, ni ailleurs.
Bleu: le nom de "Révolution Bleue" fit irruption au Koweït en référence à la couleur utilisée par les manifestants en
mars 2005. Le gouvernement accéda à leur demande, accordant le droit de vote aux femmes dès les élections
parlementaires de 2007.
Vert: plusieurs médias occidentaux ont très vite désigné par "Révolution Verte" les nombreuses manifestations
commencées en juillet 2009 en Iran, suite à la re-élection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad. La couleur
est une référence au Paradis musulman, décrit dans le Coran comme verdoyant, où les musulmans y porteraient des
habits de soie verte. La légende d'al-Khadir (l'Homme vert), témoigne aussi de l'importance de cette couleur.
Violet: le "Peuple Violet", né sur Internet, s'est imposé avec force à l'approche des élections régionales de 2010 en
Italie. Ce nouveau mouvement, par son choix de couleur, n'est lié à aucun parti politique. Son objectif revendiqué:
faire chuter le Président du Conseil Silvio Berlusconi.
Jaune: la démocratie thaïlandaise a été récemment bousculée par l'affrontement entre les partisans de lʼex-premier
ministre Thaksin, qui ont choisi la couleur rouge, et l'Alliance Populaire pour la Démocratie, qui a emprunté le jaune à
la monarchie. En Thaïlande à chaque jour de la semaine correspond une couleur, le roi étant né un lundi, cʼest le
jaune qui lui est attribué.
Lʼinstallation a été présentée à lʼoccasion de la Biennale de Lodz 2010 en Pologne, Place de l'Indépendance, dans
une version éphémère avec de vraies fleurs déployées dans un espace de 350m2.
Sa matrice, version domestique et durable, a été montrée à la Galerie Michel Journiac à Paris, sur rendez-vous,
pendant la FIAC 2010.
Excerpt from the text Jardin Révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs, by
Alexandre Perigot, 2010.
Thanks to Albert Einstein for his colour enigma, Isaac
Newton for his color circle, Johann Wolfgang von Goethe for
his Theory of colours, Auguste Renoir for roses, Claude
Monet for tulips, Pina Bausch for carnations, Van Gogh for
yellow, Mark Rothko for red, Yves Klein for blue, Ludwig
Mies van der Rohe or « Less is More ».
Alexandre Perigot
The title of the work Revolutionary garden with less colours and more flowers is an implicit reference to Colour
Revolutions or Flower Revolutions, definitions used to name related movements that arose in the post-communist
societies of Central and Easter Europe as well as in Central Asia; those which chose as their symbols flowers and
colours.
Some observers have spoken of a revolutionary wave. For the most part, proponents of these revolutions used a
nonviolent form of resistance to protest against governments seen as corrupt and authoritarian, and to promote
democracy and national independence mainly vis-à-vis Moscow. These movements are characterised by the
important role of nongovernmental organisations, particularly student activists in nonviolent resistance organisations.
The massive demonstrations they have organised, essential to the success of the revolutions in Serbia, Georgia and
Ukraine, were marked by the use of a colour or a flower, and of humour against powerful authoritarian leaders.
The roots of the floral image, such as the rose for Georgia and tulips for Kyrgyzstan, can be traced back to the
ʻCarnation Revolutionʼ in Portugal.
In the installation Revolutionary Garden with less colour and more flowers, the colours of the carpets woven in
monochrome strips and placed on the ground, correspond to the various revolutions and colourful manifestations
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existing to this day. A collection of flowers reveals several varieties, except carnations, roses and tulips, which were
already used as symbols of revolution in Portugal, Georgia and Kyrgyzstan, respectively.
The viewer is invited to partake in a process of accumulation and subtraction, to imagine the remaining colours and
make a list of the flowers available for a hypothetical revolution or street demonstration.
Carnation: 25 April 1974, the day of the Revolution, a girl selling flowers offered a carnation to a soldier, which he
hastened to place symbolically in the end of his rifle. All the other soldiers imitated him, and were soon followed by
the entire population. Carnations then appeared in windows throughout Portugal.
Rose: Demonstrations against the Georgian government begin in mid-November in Tbilisi, before spreading to the
major cities. On 22 November 2003, opponents led by Saakashvili, wearing pink, interrupt a session of parliament
and force President Shevardnadze to leave the building.
Tulip: The name “Tulip Revolution” has been given to the 24 March 2005 coup in Kyrgyzstan that toppled President
Askar Akayev and his government after the legislative elections. Early on in the movement, the media spoke
indiscriminately of a ʻRose Revolutionʼ, a “Lemon Revolution” and a “Daffodil Revolution”. The title “Tulip Revolution”
emerged after a speech by President Askar Akayev warned the public against any hint of a colour revolution.
Jasmine: the “Jasmine Revolution” (the flower is a national symbol) is that of Tunisian people, that on 14 january
2011 caused the downfall of Zine el-Abidine Ben Ali's dictatorship. The“Jasmine Revolution” represented the
beginning of a huge revolutionary movement that has been extended through the arabic countries of Sub Saharan
Africa. The word jasmine temporarily disappeared from internet research applications of some countries like China.
Orange: The “Orange revolution”, initiated by Viktor Yushchenko and his ally Yulia Tymoshenko, mobilised over half
a million demonstrators in Kiev and across the country. The choice of the colour orange corresponds to the colour of
the pumpkin. According to Ukrainian tradition, a young girl presents a pumpkin to the suitor whom she refuses. By
choosing the colour orange, the colour of the pumpkin, Ukrainian society has peacefully symbolised its refusal to be
led by a successor appointed by L. Kuchma.
White and red: Contrary to the revolutions in Eastern Europe and Central Asia, the 2005 “Cedar Revolution” in
Lebanon didnʼt follow a disputed election but the assassination of opposition leader Rafik Hariri. Instead of cancelling
the elections, the demonstrators demanded the withdrawal of Syrian troops from the country. The Cedar tree being
the symbol of Lebanon, the peaceful demonstrators sported the white and red colours of the national flag.
Purple: The “Purple Revolutionʼ” was the name first used by optimistic American commentators and echoed by U.S.
President George W. Bush in describing "democracy in action" in Iraq following the 2005 legislative elections. This
name was used deliberately and for political purposes, to draw a parallel with the “Orange Revolution” and that of the
Rose. The name came from the colour of ink in which the index of voters was stamped to avoid fraud. However, the
name did not ʻcatch onʼ in the U.S. or Iraq or anywhere else.
Blue: The name “Blue Revolution” irrupted in Kuwait in reference to the colour used by protesters in March 2005. The
government acceded to their request, granting voting rights to women as from the 2007 parliamentary elections.
Violet: The “Purple People”, born on the Internet, emerged forcefully in the run up to the 2010 regional elections in
Italy. This new movement, through its choice of colour, is not related to any one political party. Its acclaimed
objective: to bring down the Prime Minister, Silvio Berlusconi.
Yellow: Thai democracy has recently been shaken by the confrontation between the supporters of former Prime
Minister Thaksin, who chose the colour red, and the People's Alliance for Democracy, which borrowed the yellow of
the monarchy. In Thailand, every day of the week corresponds to a colour; the King, being born on a Monday, is
assigned yellow.
The installation has been shown by Alexandre Périgot at the Lodz Biennial in Poland as an ephemeral project with
real flowers in a 350m2 space, on the Independence Square. The domestic installation prototype has been shown at
Galerie Michel Journiac in Paris, by appointment, during the FIAC 2010.
Extract of the text by Jacinto Lageira, 2010.
"L'approche frontale par l'art des questions sociopolitiques se soldant le plus souvent par des échecs dus au
littéralisme, à l'académisme ou à la simple incompréhension de ce que sont les faits sociaux et politiques, on
s'attendrait à ce qu'Alexandre Périgot prenne des chemins de traverse, des parcours obliques, inhabituels pour y
échapper. Si ses oeuvres sont en effet surprenantes et décalées, elles n'en restent pas moins fortement ancrée dans
une réalité à laquelle elles veulent au contraire revenir afin que l'on n'y échappe précisément pas, ce qui serait une
démission ou un déni.
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Travaillant sur plusieurs registres allant du comique au désespérant, Alexandre Périgot fait ressortir dans son oeuvre
la platitude, l'inanité, mais aussi la volonté, la résistance, le refus de situations existentielles dont la problématique
récurrente est de savoir ce que peut encore l'art dans un monde qui cherche continuellement soit à le bannir soit à
l'asservir, puisqu'il est en dernière instance inutile et inutilisable."
"Since the frontal approach to socio-political issues in art most often results in failures due to literalism, academicism
or sheer misunderstanding of social and political facts, one would expect Alexandre Périgot to take back roads,
oblique, unusual ways to avoid it. If his works are indeed surprising and offbeat, they remain nonetheless deeply
rooted in a reality to which they precisely want to return to make sure one cannot escape from it, which would be
resignation or denial. Working on different ranges, from comedy to despair, Alexandre Périgot highlights the dullness,
the pointlessness, but also the will, the resistance, the refusal of existential situations marked by the recurring
questioning of what art still can do in a world that is continuously seeking to banish or enslave it, since it is ultimately
useless and unusable."
Extract of the text by Patrice Joly and Aude Launay, Biennale de Belleville, 2012.
Sur une proposition de Patrice Joly et Aude Launay, le Pavillon Carré de Baudouin accueille une exposition sur la
thématique des Révolutions (politique, artistique, urbaine, architecturale, …), rassemblant des œuvres dʼAbraham
Cruzvillegas, Sam Durant, Latifa Echakhch, Claire Fontaine, Bevis Martin et Charlie Youle, Andrea Merkx, Julien
Nédélec, Blaise Parmentier, Alexandre Périgot, Hugo Pernet, Emanuel Rossetti et Christoph Weber.
« (…) «Circumrévolution» sera donc basée sur la double polarité du mot révolution. Le but nʼest pas dʼinstaurer une
posture morale ou dʼamener une quelconque lecture cynique sur le devenir des révolutions : nous nous plaçons du
point de vue de lʼétymologie de ce terme à lʼambivalence fondamentale. Lʼexposition
se fonde sur cette dualité pour instiller un va-et-vient entre les deux acceptions parfois réunies, à de rares exceptions,
exceptions, au sein dʼune même oeuvre, comme dans la vidéo de Claire Fontaine A fire is a fire is not a fire où le
rapport à la circularité est matérialisé par la boucle vidéo — autre figure de la révolution — tandis que le « sujet » du
film semble bien être la combustion de la banlieue, à moins quʼil ne soit justement cette idée de retour perpétuel au
même, à cet embrasement cyclique des classes populaires… Autre exemple de ces exceptions, celui dʼune oeuvre
de Sam Durant, mobile composé de couvercles de poubelles oscillant autour dʼun axe — référence évidente à
lʼépoque de 68 où ces objets pouvaient servir de boucliers improvisés — qui unit ces deux principes dʼune révolution
cinétique et dʼune révolution effusive… Dʼautres oeuvres feront plus directement référence à lʼévénement politique,
comme ce Jardin Révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs dʼAlexandre Périgot, dans lequel lʼartiste
reprend la tradition de donner aux révolutions des noms de fleurs pour en réaliser une composition monumentale,
véritable réservoir poétique pour les révolutions à venir. À lʼopposé, les tores dʼEmanuel Rossetti, le Loading… (Full
Screen) dʼHugo Pernet et le From Zero to Infinity de Julien Nédélec oscillent entre révolution numérique, physique et
métaphysique, questionnant au passage le statut de lʼoeuvre face à sa reproductibilité technique. Entre les deux, la
vidéo dʼAndrea Merkx se réfère à une révolution plus prosaïque qui a secoué le Paris du XIXe siècle avec le baron
Haussmann, en attendant que lʼutopie urbaine mise en oeuvre dans la vidéo de Blaise Parmentier, Chromiphérie, ne
devienne réalité…»
A proposition by Patrice Joly et Aude Launay at the Pavillon Carré de Baudouin presents an exhibition on the topic of
Revolutions (politic, artistic, urbanistic, architectural, …), that shows together works by Abraham Cruzvillegas, Sam
Durant, Latifa Echakhch, Claire Fontaine, Bevis Martin et Charlie Youle, Andrea Merkx, Julien Nédélec, Blaise
Parmentier, Alexandre Périgot, Hugo Pernet, Emanuel Rossetti and Christoph Weber.
« (…) So «Circumrevolution» will be based on the twofold polarity of the word revolution. The aim is not to introduce
any moral stance, or make some kind of cynical reading of the way revolutions develop: we take as our viewpoint the
etymology of this term with its basic ambivalence. The exposition rests on this duality to inject a to-and-fro between
the two accepted meanings, at times brought together, with rare exceptions, within one and the same work, as in
Claire Fontaineʼs video A fire is a fire is not a fire, where the relationship to circularity is given material form by the
video loop — another figure of the revolution — while the filmʼs “subject” does indeed seem to be the conflagration of
the suburbs, unless it just happens to be this idea of perpetual return to the same, to the cyclical blaze of the working
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classes… Another example of these exceptions is a work by Sam Durant, a mobile composed of dustbin lids
swinging around an axis — an obvious reference to the 1968 period when these objects could be used as makeshift
shields — which links these two principles of a kinetic revolution and an effusive revolution. Other works will refer
more directly to the political event, like Alexandre Périgotʼs Jardin Révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de
fleurs, in which the artist takes up the tradition of giving revolutions the names of flowers, and comes up with a
monumental composition, nothing less than a poetic reservoir for revolutions in the offing. Contrasting with all this we
have Emanuel Rossettiʼs tori, Hugo Pernetʼs Loading… (Full Screen), and Julien Nédélecʼs From Zero to Infinity, all
wavering between digital, physical and metaphysical revolution, and in passing questioning the workʼs status in the
face of its technical reproducibility. Between the two, Andrea Merkxʼs video refers to a more prosaic revolution which
shook 19th century Paris with Baron Haussmann, while we wait for the urban utopia implemented in Blaise
Parmentierʼs video, Chromiphérie, to become reality… »
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