Alpes Trauma Centre : le “Trauma Centre” du CHU de Grenoble

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Alpes Trauma Centre : le “Trauma Centre” du CHU de Grenoble
Le magazine du CHU de Grenoble – Décembre 2012 | Numéro 84
| Dossier |
Alpes Trauma Centre :
le “Trauma Centre” du CHU de Grenoble
| Actualités |
Michallon 2020 :
premières images d’un CHU du futur à l’image du possible
| Soins |
Maladie de Parkinson, première européenne au CHU :
intervention dans le cerveau
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Sommaire
Éditorial
4
Actualités
ICHALLON 2020 : premières images d’un CHU du futur
M
à l’image du possible
8 La Plateforme de Coordination Proximité Santé
10 De Cristal-Net à Cristal■linK, “l’Hôpital Numérique Régional”
11 Cérémonie de départ de Jean Debeaupuis
5
Soins
12 O.R.L. : 1re nationale au CHU
Déficiens auditives, un implant de nouvelle génération
12 Chirurgie digestive : 1re européenne
Un robot miniaturisé de dernière génération
13 Maladie de Parkinson : 1re européenne au CHU
Implantation d’électrodes dans le cerveau par guidage
IRM per-opératoire
Dossier central
14 Alpes Trauma Centre, le “Trauma Centre” du CHU de Grenoble
Recherche, innovation
28 Les mécanismes moléculaires d’une infertilité humaine dévoilés
29 Succès grenoblois aux Appels à Projets “Investissements d’Avenir”
Un CHU, des métiers
34 Animateur socioculturel
Culture
36 Exposition : Technologie et médecine 1900-1960
Les pratiques médicales bouleversées
36 Spectacle : Daphnis et Chloé sur le parvis de l’hôpital Couple Enfant
Formation
37 IFA et IFSI : le théâtre masqué, un choix pédagogique
Association
38 “Soleil Rouge, des clowns à l’hôpital” a fêté ses 10 ans !
En bref
39 Zoom
40 Ultra Trail du Mont Blanc, le staff médical de Trail
des soignants du CHU
Carnet
41 L’Hospitalier, revue du CHU de Grenoble – Tirage : 5000 exemplaires – Dépôt légal décembre 2012
Directeur de la publication : Jean Debeaupuis – Rédacteur en chef : Anne Decq-Garcia – Coordination : Brigitte Polikar
Photos : CHU de Grenoble – Régie publicitaire, conception, impression : Éditions Mallet Conseil, Lyon – www.mallet-conseil.fr – 04 78 95 10 11
Imprimé sur papier 100 % recyclé
Éditorial
Dernier adieu
Deux mois après avoir pris mes fonctions de Directeur général de
l’offre de soins au Ministère des affaires sociales et de la santé,
je vous adresse un dernier adieu en remerciant l’ensemble de la
communauté hospitalière du CHU du travail accompli pendant
7 années pour moderniser le CHU de Grenoble.
Les enjeux de qualité et de sécurité des soins sont importants pour tous les professionnels du CHU : dans un contexte
macro-économique difficile, marqué de surcroît par des
réformes exigeantes se succédant à un rythme rapide, le
CHU a su mener à bien des évolutions importantes dans
tous les domaines, attendues depuis de nombreuses années,
tout en recherchant la maîtrise de ses équilibres financiers,
de ressources humaines et d’activité.
Des ensembles aussi complexes mais réussis que l’Hôpital
Couple enfant, l’Institut de Rééducation Sud, l’Institut de
Biologie et pathologie sont désormais au service des patients
de l’agglomération grenobloise et du sillon alpin. Je suis
confiant dans leur capacité d’attraction et de performance,
en lien avec l’ensemble des acteurs concernés.
Des fonctions essentielles comme la gouvernance et la
gestion par pôles, qui est déjà dans sa 6ème année au CHU,
la gestion des risques et la certification, la modernisation
des fonctions support (blanchisserie, restauration, logistique)
avec une ambition territoriale adossée au GCS Alpes-Santé,
le laboratoire que constitue le CHU et la centaine d’établissements partenaires qui lui font confiance pour un système
d’information innovant et partagé autour du patient entre
l’ensemble des professionnels, ont été entièrement rénovées
depuis 2005 et contribuent à un fonctionnement amélioré et
un parcours du patient mieux maîtrisé.
Beaucoup reste à faire pour consolider l’action entreprise
et restaurer les marges de fonctionnement nécessaires
pour poursuivre la modernisation du CHU, essentiellement
dans l’hôpital Michallon. Deux indicateurs parmi d’autres
traduisent depuis 2011 une dynamique renforcée et le
fruit des efforts engagés depuis 2005 : les prises en charge
ambulatoires ou alternatives (hôpitaux de jour, anesthésie et
chirurgie ambulatoire, hospitalisation à domicile) sont désormais majoritaires parmi les séjours et séances, et un séjour
chirurgical sur quatre est désormais ambulatoire, même
si nombre de CHU dont Lyon sont encore devant nous. La
durée moyenne de séjour du CHU à activité comparable est
devenue meilleure que la moyenne nationale, et nettement
meilleure que la moyenne des CHU, même si nous avons
encore des problèmes de lits couloirs en aval des urgences
qu’une meilleure gestion des lits dans le cadre du contrat
performance devrait contribuer à supprimer. Ces atouts sont
à consolider, la dynamique engagée dans le cadre du contrat
performance devant être poursuivie et relayée par un effort
d’organisation et d’adaptation permanent, dans le cadre de la
politique de qualité et sécurité des soins pilotée par la CME.
J’ai eu l’occasion à l’issue du conseil de surveillance du 28
septembre dernier de remercier tous les membres des instances
du CHU pour leur engagement pour notre CHU pendant
ces 7 années, membres du conseil d’administration puis de
surveillance, sous la présidence de Michel Destot, membres
de la CME sous la présidence de Jean-Paul Chirossel puis Luc
Barret, dont désormais l’ensemble des chefs de pôle et leurs
équipes de pôles que je ne peux tous citer, les doyens de médecine Bernard Sele et Jean-Paul Romanet, ainsi que ceux de l’UFR
de pharmacie, les présidents de l’université Joseph Fourier
Yannick Vallée, Farid Ouabdesselam, Patrick Lévy.
J’ai évidemment un plaisir particulier à saluer et remercier
tous les membres de l’équipe de direction et l’ensemble des
cadres supérieurs et cadres du CHU, notamment Marc Penaud
compagnon de ces 3 dernières années, et Jean-Marc Grenier,
à défaut de pouvoir citer tous ceux qui ont fait progresser ce
CHU pendant 7 années.
Je suis confiant dans la capacité du CHU et de sa communauté
à poursuivre et porter ses projets tant au niveau régional
qu’au niveau national, qu’il faut sans cesse convaincre de la
pertinence et de l’exemplarité de nos actions, en termes de
performance, d’innovation et de qualité.
Je vous assure de mon soutien attentif, en mesurant chaque
jour que la compétition est rude, tant les besoins de santé
sont une des préoccupations premières de nos concitoyens.
Jean Debeaupuis
Directeur général
jusqu’au 30 septembre 2012
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L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Actualités
Michallon 2020 :
premières images d’un CHU
du futur à l’image du possible
Dans le cadre des projets d’Établissement du CHU pour 2006-2010 et PISTE
2015, l’essentiel de la modernisation et
de la mise en sécurité du CHU a été
assuré par trois constructions neuves
aujourd’hui pleinement opérationnelles,
Hôpital Couple Enfant (HCE), Institut
de Rééducation Sud (IRS) et Institut
de Biologie et Pathologie (IBP), et par
une première rénovation de l’hôpital
Michallon, traitant l’essentiel de la
sécurité incendie dans cet immeuble
de grande hauteur (IGH).
Après plusieurs années d’études et de
réalisation, il est tentant de vous donner
aujourd’hui quelques images du site
Nord, dont la modernisation doit se
poursuivre, sans oublier le site Sud ou
la gériatrie, la pédopsychiatrie et les
instituts de formation qui font l’objet
de projets complémentaires.
La silhouette de l’IGH Michallon est
désormais retouchée côté Belledonne
par l’IBP voisin et côté Chartreuse par
la disparition de l’ancienne pédiatrie,
tandis que l’Hôpital Couple Enfant
offre désormais un visage familier.
Il poursuit cependant sa montée en
charge en activité, au bloc opératoire notamment pour la chirurgie
ambulatoire, et en IRM ; le Diagnostic
Préimplantatoire (DPI) reste à autoriser et démarrer. L’offre de soins est
maintenant proche de sa capacité
maximale. L’HCE verra son voisinage
et ses accès améliorés par des démolitions résiduelles côté Quai Yermoloff
et par la reconstruction de la pédopsychiatrie complète.
Perspective de la nouvelle entrée Belledonne
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
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Actualités
Les vues du Plateau Technique de l’Hôpital Tenon de l’AP-HP dans l’environnement urbain du 20e arrondissement
de Paris, concrétisent la réalisation
récente de Pascal BEAU architecte
du futur Nouveau Plateau Technique
(NPT) et de ses accès à Michallon que
vous découvrez pour la première fois
conforme au permis de construire
accordé en décembre 2011.
Le risque d’inondabilité ou de crue est
traité par une voie véhicules et une
passerelle piétonne depuis le carrefour
des hôpitaux, garantissant un accès
toujours hors d’eau à Michallon et au
Nouveau Plateau Technique, des places
de parkings étant créées au niveau inférieur, aujourd’hui dégagé.
Le NPT, extension de Michallon reliée
par 4 niveaux de passerelles de liaison
avec l’IGH Michallon est une condition
irremplaçable de la mise en conformité
des réanimations, blocs opératoires et
réveil, accueil ambulatoire et hélistation. Il est au cœur du Trauma Centre
du CHU avec son accès direct aux blocs
de neurochirurgie depuis l’hélistation et
au déchocage et aux blocs des urgences
par la passerelle du 1er étage.
Si les conditions financières permettant
d’inscrire cette opération majeure de
100 M€ TDC au plan global de financement pluriannuel (PGFP) du CHU
en 2013 étaient réunies, elle pourrait
démarrer début 2014 et être livrée fin
2017 (40 mois de travaux).
La comparaison avec le plateau technique de l’Hôpital Tenon permet de
mieux juger des façades prévues pour
ce bâtiment, d’aspect plus contempo6
rain que l’IGH Michallon atteignant en
novembre 2012 son 40 e anniversaire
(pour la tranche Chartreuse).
Mais la modernisation et la fin de mise
en conformité de l’IGH Michallon
sont aussi prévues par une opération
Nouvel Hôpital Michallon, attribuée
en mai 2012 à l’architecte Michel
BEAUVAIS fin connaisseur du site et
de son urbanisme. Il finalise d’ici fin
2013 les études d’une rénovation en
4 tranches principales, avec les calendriers indicatifs suivants qui correspondent aux calendriers les plus courts
en site occupé, si les conditions financières le permettent :
1. Tranche ferme :
Rénovation des unités EFG libérées par
la biologie pour l’essentiel sur 6 niveaux
(3 à 8). Calendrier potentiel livraison
fin 2014 pour les niveaux 3 à 5 dont
3 plateaux pluridisciplinaires ambulatoires (hôpital de jour et de nuit) au
4e étage EFG, et livraison fin 2015 des
niveaux 6 à 8.
2. Tranche conditionnelle 1 :
Rénovation des RC et 1er étage (intégration de la neuroradiologie et des IRM
cliniques) et réalisation des consultations
à fort flux aux rez-de-chaussée haut et
bas avec création d’une rue patients au
rez-de-chaussée bas et d’une entrée
Belledonne (cf. illustration donnant sur la
dalle de parking), avec une petite extension de 1500 m² sur la cour des ambulances pour ces consultations. Calendrier
indicatif de livraison fin 2018.
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Hôpital Tenon 2012 Paris
3. Tranche conditionnelle 2 :
Mise en conformité de l’aile Chartreuse
(et de l’ensemble de l’IGH Michallon).
Calendrier potentiel de livraison fin
2020 après restructuration complète
des niveaux 3 à 5 libérés puis des
niveaux 6 à 8.
4. Tranche conditionnelle 3
(modulaire, ultérieure ou pour
partie en temps masqué) :
Rénovation hôtelière de l’aile Belledonne
déjà mise en sécurité incendie et partiellement rénové (étages 3 à 5 et 8).
L’HCE et L’hôpital Michallon dans la boucle de l’Isère
Ces images du présent à l’automne
2012, l’HCE et Michallon dans la boucle
de l’Isère, et l’hôpital Tenon à Paris, face
aux vues d’architecte pour 2017 ou 2020
dessinent un CHU du futur, à l’image du
possible. Il est cohérent avec les objectifs de qualité et sécurité des soins, de
performance et d’innovation qui sont
ceux du projet d’établissement PISTE
2015. Il se veut au cœur du parcours de
soins des patients du bassin de Grenoble
et du territoire Est de la région RhôneAlpes, le sillon alpin et ses 2 millions
d’habitants, particulièrement en traumatologie et cancérologie. Il s’intègre dans
un réseau de partenariat étroit avec tous
les professionnels et établissements de
santé, publics et privés, du sillon alpin,
qui sont amenés quotidiennement à
requérir à l’expertise du CHU et à contribuer à tout moment à un parcours de
soins de qualité pour le patient.
J. Debeaupuis,
Directeur général jusqu’au 30 septembre 2012
Perspective du futur Plateau Technique
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
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Actualités
La Plateforme
de Coordination Proximité Santé
La Plateforme C.P.S. (Coordination Proximité Santé) est née du regroupement
de trois réseaux de santé ONCO38 (cancérologie), PALLIAVIE (soins palliatifs),
RESIA38 (soins infirmiers et d’aide au domicile) le 1er juillet 2012. Son territoire
d’intervention concerne le Bassin Grenoblois et le Grésivaudan pour la
coordination de proximité.
La Plateforme C.P.S. est intégrée au
sein du G.C.S. M.R.S.I. (Groupement
de Coopération Sanitaire – Maison des
Réseaux de Santé de l’Isère) avec des
réseaux de santé (ANAIS, GRANTED,
NAITRE ET DEVENIR, REPPOP38,
RESIC38 et APIC), la plateforme M.A.D.
Vercors (Maintien à Domicile dans le
Vercors) et la Plateforme de Santé du
Voironnais (P.S.V.) Le Centre Hospitalier
Universitaire de Grenoble est représenté dans la gouvernance du GCS MRSI
ainsi que le Groupement Mutualiste
Hospitalier, le Conseil Général de l’Isère,
l’Union Départementale des Centres
Communaux d’Action Sociale, la
Fédération des Maisons de Santé RhôneAlpes, Synergie (IDEL), le Collectif Inter
associatif Sur la Santé en Isère (CISS 38)
et l’association RAPSODIE.
L’A.R.S. (Agence Régionale de Santé)
reste le financeur sur le Fonds d’Intervention Régional (F.I.R.).
Cette nouvelle structure reprend l’essentiel de l’activité des trois réseaux, tout
en mettant au cœur de ses missions la
coordination de proximité des situations
complexes, pour favoriser le retour ou le
maintien à domicile. Elle garde également leurs principes de fonctionnement
qui consiste à ne pas se substituer aux
professionnels intervenants, de la ville
et/ou de l’hôpital, et soutenir patients,
entourage et professionnels.
La collaboration entre professionnels
ou établissements du secteur sanitaire,
social et médico-social est favorisée et
contribue à leur décloisonnement ainsi
qu’au renforcement du lien ville-hôpital.
La coordination est pluri thématique :
la porte d’entrée dans le réseau n’est
pas une pathologie particulière mais
une situation de complexité, un état de
fragilité et vient en appui et en soutien
des professionnels de santé, sociaux et
médico-sociaux.
8
Pourquoi interpeller la plateforme CPS ?
Intervenant dans les situations complexes,
celle-ci représente une ressource pour le
patient, son entourage et les professionnels de la ville et de l’hôpital. Capable
d’intervenir dans les situations de crise
(aggravation de l’état, usure des professionnels, inadéquation entre l’offre et
la demande…), elle établit un maillage
territorial lui permettant de repérer les
situations fragiles pour ainsi intervenir
en anticipation de la crise.
Elle peut être sollicitée :
P en fin d’hospitalisation, pour évaluer
la faisabilité du retour à domicile en
apportant les réalités environnementales de la personne hospitalisée,
P lors de retour à domicile qui s’avère
compliqué notamment quand le
service hospitalier ne peut pas
apporter seul une réponse adaptée,
P lors de la nécessité d’adapter le projet
de soins mis en place à l’hôpital,
P pour assurer le suivi de la prise en
charge dans la continuité,
P pour éviter le recours aux urgences,
P éviter les hospitalisations pour des
motifs autres que médicaux comme
l’épuisement des professionnels et
des aidants, la rupture de soins, …
Les apports de la plateforme CPS
P Une
écoute neutre, un regard tiers
facilitant l’évaluation et la coordination, la cohérence (au regard de
visions spécialisées : vision hospitalière, vision du soin en ville).
P D es expertises spécifiques des
thématiques accompagnées d’approches interdisciplinaires.
P Une ressource temps face au manque
de disponibilité des professionnels
(temps de maturation : pour motiver
et mobiliser, temps pour accepter un
changement, pour convaincre, pour
dénouer des conflits…).
P Une optimisation du système, par une
évaluation globale, une approche collective et une réponse transversale “interdisciplinaire” face au cloisonnement
des espaces et des professions, dans
une complexité où il est important de
communiquer et de mettre en lien.
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
P Une intervention lors de ruptures ou
d’incidents dans les prises en charge,
une réponse à un manque : nœud
à défaire, absence de médecin traitant, incompréhension ou désaccord,
non autonomie, méconnaissance
des ressources existantes, angoisse
ou isolement du professionnel, du
patient, de l’entourage.
P Une expertise du domicile et de la
faisabilité du maintien à domicile
dans des conditions optimales.
P La connaissance et l’utilisation des
ressources sur un territoire.
P L a formalisation de propositions
adaptées.
P U ne adaptabilité et une souplesse
face aux problématiques spécifiques.
P Un guichet unique facilitant l’accès
à la plateforme, une orientation efficiente des patients en fonction de
leurs besoins et une réponse plus
rapide et ajustée.
P U ne
réponse globale, axée sur la
transversalité de la prise en charge
des patients, la continuité de leur
prise en charge (pas de morcellement, pas de rupture de lien en cas
d’évolution), et favorisée par une
complémentarité des approches et
des expertises spécifiques.
P Un lieu unique de travail, de rencontre
et de réflexion pour les professionnels, favorisant son identification,
sa visibilité et son accessibilité et
permettant d’éviter la démultiplication et la dispersion des acteurs et
des énergies.
Ce qui fait la spécificité de la plateforme
CPS, c’est la concentration en un seul
lieu d’une coordination pluri thématique,
pluri professionnelle, pluridisciplinaire et
de proximité, et le soutien expert thématique en oncologie et soins palliatif et sur
le volet handicap et de la précarité. La
gradation et la réactivité de la réponse
globale apportée sont les caractéristiques essentielles de son activité.
Les caractéristiques de la coordination d’appui,
pluri thématique de proximité
La coordination médico-psycho-sociale
est opérée soit par téléphone, au domicile du patient, ou bien lors de réunions
de concertation professionnelle, dans
les locaux de la plateforme ou les locaux
des professionnels partenaires dont les
services hospitaliers.
La coordination assurée par l’équipe de
la plateforme consiste à :
P évaluer les besoins du patient à son
domicile et à l’hôpital si besoin,
P é laborer les propositions d’un
programme d’aide personnalisé et
actualisé,
P orienter le patient vers les intervenants adaptés à ses diverses problématiques, et ce, dans le cadre d’un
suivi de proximité,
P fluidifier les relations entre intervenants de ville et d’hôpital, notamment à l’occasion de la sortie
d’hôpital,
P r echercher
et mettre en place des
intervenants et des aides logistiques,
P f aire circuler l’information auprès
de l’ensemble des intervenants du
patient de la ville et de l’hôpital,
P mettre en œuvre et/ou promouvoir
les soins de support (accompagnement psychologique, diététique,
relaxation, socio-esthétique,…),
P assurer la prise en charge sociale du
patient avec les assistantes sociales
du CHU et de la ville,
P p articiper/mettre en œuvre des
réunions de concertation professionnelle sur la situation du patient.
Les référents de proximité
Secteur Grenoble :
CHENAVAS Nathalie : 06 07 39 50 05
[email protected]
THOMASSET Hélène : 06 83 65 22 18
[email protected]
Composition de la Plateforme CPS
MANSIOT Céline : arrivée le 1er octobre
Une équipe de Référents
de Proximité
Ils sont le lien de proximité entre la
Plateforme CPS, les professionnels de
la ville et de l’hôpital et les patients de
leur secteur d’intervention. Ils sont en
charge de l’évaluation au domicile et si
besoin au CHU et de l’établissement d’un
inventaire des ressources. Les référents
planifient les actions à mettre en œuvre
et coordonnent les acteurs. Ils ont également en charge le suivi de la situation.
Secteur Couronne Sud Grenoblois :
Un Pôle Accueil
Il est le contact pour toutes situations
relevant des missions de la Plateforme
Coordination Proximité Santé (Ecoute,
Orientation, Transmissions, Réponses)
ou pour tout renseignement complémentaire au 04 76 24 90 38 du lundi
au vendredi, de 9h à 17h.
Une Cellule de Coordination
Elle réunit les compétences médicales,
paramédicales et sociales pour un total
de 3 ETP, un poste de médecin restant
à pourvoir. Elle soutient les Référents
de Proximité et/ou les professionnels
intervenants. Elle peut intervenir sur
des situations hors secteur des RP en
cas de besoins.
Actuellement, cette cellule a des
ressources en Soins Palliatifs et en
Oncologie, sur le Handicap et la
Précarité. Elle peut être directement
contactée pour toute question ou intervention relative à ces thématiques.
Pour échanger autour de situations
cliniques en interne, des réunions
hebdomadaires (staffs) et des échanges
réguliers entre les membres de l’équipe
permettent de construire une complémentarité d’expertise, au bénéfice du
patient, afin de répondre au mieux et
d’une manière globale à ses besoins.
BELLAL Samira : 06 83 65 03 78
[email protected]
CHILLOU Lucile : 06 13 97 52 50
[email protected]
Secteur Couronne Nord Grenoblois :
CHAFFOIS Valérie : 06 20 19 79 04
MARTINO Delphine : 06 13 97 30 22
[email protected]
Secteur Grésivaudan :
CHEVIGNY Lucienne : 06 75 96 97 19
[email protected]
MARTINO Delphine : 06 13 97 30 22
[email protected]
Secteur Drac Isère Rive Gauche :
GLAUDA Muriel : 06 83 65 01 87
[email protected]
Poste de RP à pourvoir
Secteur Pays Vizillois :
La plateforme peut être sollicitée par tous les professionnels de ville ou des établissements de santé et médico sociaux ainsi que par les personnes et leur entourage.
CHILLOU Lucile : 06 13 97 52 50
[email protected]
MANSIOT Céline : arrivée le 1er octobre
Marc WEISSMANN
Directeur de la Plateforme CPS
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
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Actualités
De Cristal-Net à Cristal■linK,
“l’Hôpital Numérique Régional”
Le CHU de Grenoble a sélectionné Atos, acteur international des services
informatiques, pour réaliser, pendant les 5 prochaines années les prestations
de maintenance corrective, évolutive et réglementaire de Cristal-Net, logiciel
de production de soins au service des patients, et contribuer au développement
de sa nouvelle suite logicielle Cristal■linK.
Ce nouveau marché prend la suite du
projet IETMA qui aura permis d’atteindre les deux objectifs majeurs
identifiés par les établissements utilisateurs : celui de l’industrialisation et de
la pérennité de la solution Cristal-Net.
Cinq années après son lancement, le
bilan est très positif. Pilotée et animée
10
par les équipes informatiques du CHU
de Grenoble, la solution Cristal-Net
est aujourd’hui une solution éprouvée
et stabilisée. Grâce à son modèle de
gouvernance ouvert et participatif,
laissant une place prépondérante aux
professionnels de santé, Cristal-Net
a également été bonifié par d’impor-
tantes évolutions fonctionnelles pour
s’adapter aux exigences nombreuses
que connaît le secteur hospitalier.
Largement déployée au bout de
ces cinq années, la solution est très
appréciée. Ainsi, elle est positionnée
aujourd’hui comme une des solutions
phares du marché.
Marc Penaud,
Directeur Général Adjoint du CHU de Grenoble
Laurent Kocher,
Directeur Général Atos France
“Le CHU de Grenoble en inscrivant le
projet Cristal■linK dans ses priorités
confirme sa volonté et son intérêt
pour garder la maîtrise de son système
d’information en l’alignant sur les orientations stratégiques de son projet d’établissement. Nous souhaitons également
poursuivre notre collaboration avec
les établissements de la communauté
COLIBRIS, en mettant à disposition
nos outils qui seront indispensables
pour faciliter les mutations profondes
que doivent assurer nos structures de
“Atos accompagne les acteurs de la
santé sur les enjeux stratégiques liés
à la modernisation de leurs systèmes
d’information. Pour le monde hospitalier, Atos propose avec Cristal-Net une
offre riche, performante et un modèle
innovant assurant la prise en charge et
l’amélioration des soins ainsi que l’optimisation de la performance globale de
l’Hôpital au sens organisationnel et
financier. Atos a su prouver au CHU
de Grenoble sa volonté d’accompagnement dans la durée et l’excellence
opérationnelle d’un grand industriel
de l’informatique. Le contrat EMCR
va renforcer et pérenniser le partenariat stratégique entre Atos et le CHU
de Grenoble autour de la diffusion de
Cristal-Net et demain Cristal■linK
pour participer à la modernisation du
Système de Santé français”.
santé. Ce nouveau cadre de coopération permettra de mettre en commun
nos savoir-faire et nos forces dans le
domaine des systèmes d’information.
Concepteurs reconnus de Cristal-Net,
les équipes du CHU souhaitent apporter
avec le projet Cristal■linK une vision
moderne des systèmes d’information
au service des stratégies d’établissement. Aujourd’hui, avec plus de cent
établissements en France déployés avec
la solution Cristal-Net notre modèle de
coopération et de diffusion intéressent
toujours plus d’établissements. Le
partenariat avec Atos qui a montré sa
capacité à nous accompagner sur les
évolutions de Cristal-Net, à gagner et
déployer avec succès la solution dans
de nouveaux Centres Hospitaliers a
permis à chacun de se concentrer et
se spécialiser dans son domaine de
compétences. Avec le projet EMCR, le
CHU de Grenoble et Atos renforcent ce
partenariat afin de réussir Cristal■linK :
l’Hôpital Numérique Régional.”
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Le marché EMCR prévu sur la période
2012-2017 aura de nouveaux et
importants défis à relever. Parmi les
plus importants, celui de faciliter la
transition et réussir le nouveau projet
Cristal■linK qui donnera aux professionnels un outil moderne, adapté aux
nouveaux usages numériques.
Avec Cristal■linK, l’objectif est de
construire un nouveau Système d’Information Clinique orienté services
aux utilisateurs, favorisant l’usage et
la valeur ajoutée au quotidien que les
technologies permettent aujourd’hui.
Productivité, performance, mobilité
peuvent de ce point de vue apparaître
comme les principales caractéristiques
du projet pour développer de nouveaux
usages collaboratifs, plus particulière-
ment ceux issus des réseaux sociaux.
Cristal■linK entend en outre créer du
lien interne-externe, en fluidifiant les
parcours de soins, décloisonner les
organisations et structures, à travers des
communautés de partage et d’échanges
entre professionnels et patients.
Cristal■linK sera l’outil de mobilité et
de productivité-performance, au sein de
parcours de soins optimisés.
Fort de l’expérience acquise par les
équipes d’Atos et du CHUG, le projet
EMCR constituera sans aucun doute un
accélérateur pour la finalisation de la
nouvelle suite logicielle Cristal■linK du
CHU de Grenoble. Le CHUG s’est donné
les moyens de réussir sans surcoût la
maintenance de la solution Cristal-Net
et le lancement de son nouveau projet
dont les premières réalisations sont
d’ores et déjà disponibles au CHU
Grenoble, en s’appuyant sur une méthodologie de type agile.
Les points forts d’Atos sur ce projet sont
l’engagement, la pérennité, sa maîtrise
de la TMA et des technologies. Atos,
acteur majeur dans la Santé en France
et en Europe, est engagé dans la durée
autour de la diffusion de Cristal-Net
(depuis 2003) et apporte ses capacités
d’intégrateur de Systèmes d’Information de Santé complexes. Atos est
leader en France sur la TMA et, dans
le cadre de l’offre proposée, garantit la
sécurisation du projet EMCR grâce à la
maîtrise des processus de maintenance,
de l’agilité, de Cristal-Net et des technologies Microsoft.
Jean-Philippe Descombes
Pôle système d’information
Cérémonie de départ
de Jean Debeaupuis
Une cérémonie a été donnée le 28 octobre
en l’honneur de Jean Debeaupuis, Directeur
général du CHU de Grenoble, nommé
depuis le 1er octobre Directeur Général de
l’Offre des Soins à Paris (DGOS).
Ce moment de convivialité a eu lieu en
présence de Michel Destot, Maire de la
ville de Grenoble et Président du Conseil
de surveillance du CHU, de Christophe
Jacquinet, Directeur Général de l’Agence
Régionale de Santé Rhône-Alpes, du
Doyen de l’UFR, Pr Jean-Paul Romanet
et du Président de la CME, Pr Luc Barret.
Directeur Général du CHU de Grenoble
depuis le 1 er septembre 2005, Jean
Debeaupuis a remercié chaleureusement l’ensemble de la communauté
hospitalière grenobloise mobilisée
pour réussir la modernisation du CHU
pendant ces 7 années.
Ses fonctions à Grenoble l’ont amené
aussi à exercer la direction commune
d’un hôpital de proximité, le Centre
Hospitalier de La Mure, et à assurer
pendant 5 ans la présidence de l’association gérant les centres de santé de
Grenoble, la plus importante association de ce type en France.
Durant sa période de fonction, le CHU
a renforcé ses coopérations avec l’ensemble de ses partenaires du territoire :
libéraux, associations, usagers, univer-
sité, recherche, industrie, avec le soutien
des collectivités. Il coopère étroitement
avec les autres CHU de son inter-région,
Hospices civils de Lyon, CHU de SaintEtienne et Clermont-Ferrand, notamment
en matière de recherche, d’innovation et
de système d’information.
Jean Debeaupuis a exprimé toute sa
confiance dans la capacité du CHU
et de sa communauté à poursuivre la
modernisation et le redressement bien
engagés, dans le cadre du projet d’établissement 2011-2015.
Il a indiqué sa fierté et son plaisir d’avoir
dirigé le CHU de Grenoble dans un
contexte qui reste difficile et d’avoir vu
mener à bien par l’ensemble des équipes
du CHU de nombreuses réalisations
concrètes pour améliorer la qualité et la
sécurité des soins et de l’accueil, parmi
lesquelles l’Hôpital Couple-Enfant, l’Institut de rééducation Sud et l’Institut de
Biologie et pathologie, le développement
de la chirurgie ambulatoire, des hôpitaux
de jour et de l’hospitalisation à domicile.
La communauté hospitalière du CHU
de Grenoble souhaite bonne chance à
Monsieur Debeaupuis dans ses nouvelles
fonctions.
De gauche à droite : M. Destot, Président du Conseil de surveillance ; J. Debeaupuis, Directeur général ;
Pr L. Barret, Président de la CME ; C. Jacquinet, Directeur de l’ARS RA
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Soins
O.R.L. : 1re nationale au CHU
Déficiences auditives, un implant de nouvelle génération
Le 12 juin 2012, le Professeur Sébastien Schmerber et son équipe ont réalisé une première nationale : la pose d’implant
à conduction osseuse. Cette nouvelle technologie permet aux malentendants souffrant d’une surdité mixte ou de
transmission ou d’une surdité unilatérale d’entendre une gamme complète de sons avec plus de fiabilité.
Cet implant est particulièrement adapté
aux personnes souffrant d’une surdité
mixte ou de transmission ou d’une
surdité unilatérale, résultant par exemple
de malformations de l’oreille externe ou
de troubles de l’oreille moyenne.
Il est constitué de deux composants : un
implant sous la peau derrière l’oreille et
un audio processeur qui reçoit les ondes
sonores. Les signaux sonores traversent
la peau et sont transmis activement par
l’implant à l’os et à l’oreille interne.
L’implant constitué de 2 composants
L’implant, qui incorpore un transducteur
électromagnétique, une bobine et un
aimant, est logé dans une enveloppe de
silicone et est compatible avec les IRM
jusqu’à 1,5 Tesla. Des images CT haute
résolution ou IRM préopératoires aident le
chirurgien à choisir la position idéale pour
l’implant. Pendant l’opération, le chirurgien peut facilement adapter l’implant à
la structure osseuse derrière l’oreille.
L’audio processeur est conforme aux
normes les plus récentes en matière de
technologie de traitement du signal et
offre des technologies sophistiquées
d’amélioration de la qualité auditive.
Elles incluent un microphone directionnel, une réduction du bruit du
vent, un lissage du son, ainsi qu’un
programme de gestion du son et de
la parole qui réduit les bruits de fond
gênants en faveur de la parole.
Cette nouvelle technologie vient en aide
aux personnes qui souffrent d’une déficience auditive de la transmission du
son et qui ne peuvent pas être traitées à
l’aide d’appareils auditifs conventionnels.
Simple d’utilisation, ne nécessitant
qu’une chirurgie mini invasive, elle
permet d’améliorer considérablement
la qualité de vie des patients.
Pr Sébastien Schmerber
Clinique ORL
Le dispositif une fois implanté
Chirurgie digestive : 1re européenne
Un robot miniaturisé de dernière génération
Le 15 juin 2012 l’équipe de chirurgie digestive du CHU de Grenoble a procédé à la première utilisation européenne du
système chirurgical manuel articulé et robotisé appelé KYMERAX.
Depuis le début des années 90, la
chirurgie des organes intra-abdominaux (chirurgie digestive, urologie,
gynécologie) a connu une révolution :
la laparoscopie encore appelée cœlioscopie. Ce concept consiste à introduire
dans l’abdomen une caméra au travers
d’un trou mesurant 10 mm tout au
plus et à réaliser ensuite une chirurgie
qui auparavant nécessitait une large
ouverture du ventre. La chirurgie
est devenue mini-invasive. Réservée
initialement aux interventions les
12
plus simples, la cœlioscopie a vu son
champ d’applications s’élargir à des
chirurgies de plus en plus complexes.
L’acquisition d’une expertise miniinvasive par les équipes chirurgicales a
autorisé cette évolution, ces dernières
étant aidées en cela par l’amélioration
permanente des outils technologiques.
Aujourd’hui tous les aspects de la
chirurgie digestive sont concernés par
l’abord mini-invasif : chirurgie hépatobilio pancréatique, chirurgie de l’obésité et chirurgie colo-rectale.
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Jusqu’à il y a peu, un écueil persistait
cependant : les instruments chirurgicaux ne disposaient pas de la maniabilité en terme de rotation dans les trois
axes qu’un chirurgien peut avoir avec sa
main à ventre ouvert.
Aujourd’hui, une solution technologique
semble avoir été trouvée avec la mise au
point de mini robots articulés ne mesurant pas plus de 10 mm de diamètre et
qui peuvent être introduits dans le ventre
afin d’y reproduire les mouvements de
rotation de la main, permettant ainsi au
chirurgien d’encore améliorer la précision
de son geste. Ce concept, totalement
nouveau, est dans la ligne des travaux
de développement d’un autre robot
miniature (REL) à la conception duquel
l’équipe de Chirurgie Digestive du CHU
de Grenoble a participé.
Voilà pourquoi l’équipe de chirurgie
digestive du CHU était le vendredi 15
juin 2012 la première d’Europe à utiliser
le système chirurgical manuel articulé
et robotisé appelé KYMERAX.
Le nom KYMERAX dérive du mot
“chimère”. Dans la mythologie grecque,
il désignait une créature à tête de lion,
corps de chèvre et queue de dragon.
Tout comme la chimère, le système
KYMERAX a pour objectif de fusionner
plusieurs concepts : la chirurgie miniinvasive et les progrès technologiques
de la robotique miniaturisée.
Tous les membres de la Clinique de
Chirurgie Digestive (Pr Letoublon, Pr
Faucheron, Pr Arvieux, Dr Risse, Dr
Reche, Dr Voirin, et leurs Chefs de
Clinique, Dr Riboud, Dr Abba et Dr
Amariutei) espèrent ainsi débuter au
CHU de Grenoble la nouvelle ère de
la chirurgie mini-invasive : la chirurgie
mini-invasive robotisée et miniaturisée.
Dr David Voirin
Clinique de chirurgie digestive et de l’urgence
Maladie de Parkinson : 1re européenne au CHU
Implantation d’électrodes dans le cerveau
par guidage IRM per-opératoire
Crédits photos Pr Chabardès – Pr Le Bas CHU Grenoble
Les équipes de neurochirurgie (Pr Stéphan Chabardès), de neuroradiologie (Pr Jean-François Le Bas) et de neuroanesthésie (Dr Manuela Oddoux) ont réalisé une chirurgie d’implantation d’électrodes de stimulation cérébrale profonde
par guidage IRM intra-opératoire, chez 2 patients parkinsoniens. C’est la première fois en Europe qu’une équipe neurochirurgicale opère un patient souffrant d’une maladie de Parkinson, en se guidant directement à partir des images IRM
acquises alors que le patient est endormi dans l’appareil IRM, servant habituellement à réaliser des examens radiologiques diagnostiques (examens qui se font déjà cependant parfois sous Anesthésie) dans une Unité.
La stimulation cérébrale profonde est
une technique neurochirurgicale qui
consiste à implanter des électrodes
d’électro-stimulation au sein de structures profondes du cerveau. L’application
principale de cette technique est le traitement de la maladie de Parkinson après
échec des médicaments. Cette technique
a été appliquée à d’autres pathologies
telles que les dystonies, les tremblements
mais aussi plus récemment les TOCs et
la dépression grave. La technique habituelle nécessite l’utilisation de moyens
sophistiqués de repérage neuroradiologique imposant de fixer, quelques heures
ou jours avant la chirurgie, un “cadre”
sur la tête du patient afin de réaliser des
images de précision dans ce référentiel
externe . Malgré cela, il est nécessaire de
vérifier durant l’intervention, la bonne
position de l’électrode, en réalisant des
tests de stimulation et d’enregistrements
des activités neuronales des noyaux
implantés, ce qui rallonge le temps
opératoire et l’inconfort du patient, celui
ci n’étant pas endormi afin de pouvoir
être évalué durant la chirurgie.
“Jusqu’à présent, c’était en quelque
sorte le prix que devait payer le patient
pour avoir le plus de chance de succès
lors de la chirurgie qui restait alors une
intervention certes efficace mais souvent
vécue comme éprouvante, car réalisée
sous anesthésie locale”, rapporte le Pr
Chabardès, responsable de l’unité de
neurochirurgie fonctionnelle au CHU
de Grenoble. Et de poursuivre: “la possibilité de se guider directement sur les
images IRM acquises alors que le patient
est endormi en salle d’IRM, puis de vérifier
tout au long de l’intervention le bon positionnement de l’électrode, nous permet
de gagner du temps tout en gardant un
excellent niveau de précision, notamment
chez des patients qui nécessitent d’être
opérés sous anesthésie générale”.
Cette première européenne est le fruit
d’une collaboration étroite des équipes
grenobloises avec d’une part une équipe
de chirurgiens de l’Université californienne de San Francisco, aux États Unis,
qui ont mis au point cette technique,
et d’autre part la société “MRI intervention” basée en Californie, ainsi que
la société BrainLab, basée à Munich, en
Allemagne, sociétés qui ont développé
la technologie nécessaire. “Il faut en effet
des outils chirurgicaux spéciaux pouvant
être utilisés dans l’environnement des
champs magnétiques élevés créés par
l’équipement IRM, mais aussi des logiciels de neuronavigation permettant en
temps réel, d’adapter la trajectoire des
électrodes en fonction des images IRM
acquises durant l’intervention”, précise
le Pr Le Bas, neuroradiologue.
Cette technique devra être comparée
dans les prochains mois aux techniques
déjà utilisées classiquement, et qui ont
largement fait la preuve de leur efficacité, avant de pouvoir être appliquée
en routine aux nombreux patients en
attente de cette chirurgie. Elle constitue
une perspective d’avenir intéressante,
pour notre CHU en particulier, qui a
déjà investi dans ce domaine.
Pr Chabardes Stéphan
Clinique de Neurochirurgie,
Pr Lebas Jean François
Clinique de Neuroradiologie et IRM
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
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Dossier
Alpes Trauma Centre
Le “Trauma Centre”
du CHU de Grenoble
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L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Problème important de santé publique, les traumatismes graves constituent la cause principale des décès des adultes
de moins de 35 ans.
Les “Trauma-centres” sont des structures d’urgence qui prennent en charge les polytraumatisés graves, victimes de
multiples fractures et d’atteintes de leurs organes vitaux à la suite d’accidents de la route, de la voie publique, du travail,
du sport, etc. Ces centres d’accueil et de traitement des urgences traumatologiques regroupent sur un site unique,
en permanence, tous les moyens indispensables à leur prise en charge optimale et rapide : anesthésistes, chirurgiens
digestifs, orthopédiques, cardiaques, neurochirurgiens, radiologues interventionnels, sans oublier l’imagerie, la biologie
et un bloc opératoire, spécifiquement et en permanence, dédiés à l’urgence vitale.
Parce qu’il est situé à Grenoble, au pied des Alpes françaises et au cœur du sillon alpin, l’activité du Alpes Trauma-Centre
du CHU se concentre pour 20 % sur les victimes d’accidents de montagne en hiver (alpinisme, cascade de glace, ski,
surf) et en été (spéléologie, VTT, randonnée, escalade, parapente, etc).
A l’avenir, le projet de Nouveau Plateau Technique (NPT), sera au cœur du Trauma Centre du CHU avec un rassemblement
des spécialistes experts sur un plateau technique complet permettant de pérenniser l’excellence de cette filière.
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Dossier
Le rôle du SAMU/SMUR
dans le Trauma Centre
Le CRRA (Centre de Réception et de Régulation des Appels,
le 15) et le SMUR (Service Mobile d’Urgence et Réanimation)
sont deux des indispensables maillons de la chaîne de fonctionnement du Réseau de Traumatologie Nord-Alpin des Urgences,
avec les services d’anesthésie-réanimation, de radiologie, de
chirurgie, et les SAU (Service d’Accueil des Urgences).
Au quotidien, les situations d’urgence traumatologique,
sévères ou potentiellement sévères, sont nombreuses : accident de la route à forte cinétique de choc, accident dans une
pratique sportive, accident domestique ou du travail, tentative d’autolyse ou agressions (chute d’un lieu élevé, plaies par
arme blanche ou arme à feu), etc.
La région Rhône-Alpes présente deux particularités : le fort
taux d’accidentologie en rapport avec les sports de montagne
et de pleine nature, et la géographie des reliefs, obligeant
à adapter le vecteur de transport pour optimiser le temps
d’intervention. Quand les conditions météorologiques le
permettent, l’usage de l’hélicoptère est bien sûr bénéfique.
En effet, si “Time is muscle” en cardiologie et “Time is brain”
en neurologie sont deux slogans anglo-saxons bien rentrés
dans les mœurs en médecine d’urgence au XXIe siècle, la
notion de “timing”, de délais de prise en charge et d’admission, a toujours été importante en traumatologie, où 50% des
décès surviennent dans les toutes premières heures.
C’est ainsi que le fameux concept de la Golden Hour s’est
développé aux Etats-Unis. Et même si l’organisation des
systèmes de secours pré-hospitaliers diffère Outre-Manche,
Outre-Atlantique et en France, la rapidité de la prise en
charge ainsi que sa qualité, conditionnent au moins partiellement le pronostic des traumatisés graves.
Lors de la réception d’un appel au CRRA concernant un
problème de traumatologie en apparence sévère, le médecin
régulateur hospitalier doit juger au plus vite de la réponse à
apporter. Il s’agit souvent de l’envoi d’une équipe médicalisée,
par le vecteur le plus performant en termes de rapidité.
Une procédure intitulée “départ-réflexe” a été mise en place,
dans le but de réduire au maximum le délai pour le départ en
intervention : si la gravité est indiscutable (comme par exemple
un choc entre un piéton et un poids lourd, une chute d’une
hauteur de 6 mètres, l’écrasement par un engin agricole,…)
l’Assistant de Régulation Médicale (ARM) déclenche le départ
de l’un des SMUR du département d’emblée et transmet
ensuite l’appel au médecin régulateur, qui se fera une idée
plus précise et donnera des conseils adaptés à l’appelant, en
attendant que les secours parviennent sur les lieux. Le médecin
régulateur peut aussi bien sûr renforcer les moyens médicaux
envoyés si besoin. Des moyens sapeurs pompiers peuvent être
également déclenchés par le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) ou à la demande du CRRA.
L’équipe d’intervention du SMUR est composée d’un
médecin urgentiste ou anesthésiste, d’un IDE ou IADE, d’un
ADE (Ambulancier Diplômé d’État) ayant eu une formation
spécifique à la pratique pré-hospitalière. Les moyens dont
cette équipe dispose sont adaptés à la réanimation : ainsi
par exemple, une échographie selon la technique du FAST
est possible dès la phase pré-hospitalière, ainsi qu’un doppler
trans-crânien. Ces deux techniques diagnostiques permettent
d’ajuster au mieux la thérapeutique, et peuvent intervenir
dans l’orientation hospitalière du patient. Une transfusion
en culots globulaires est possible si besoin.
Tout patient traumatisé grave est inclus dès sa prise en charge
pré-hospitalière dans le registre du TRENAU. Des données sur
les circonstances de l’accident, les horaires, les constantes
vitales, les lésions constatées, les gestes thérapeutiques entrepris, l’orientation du patient dans la filière, sont relevées. Le
patient est catégorisé selon son état clinique en 3 stades de
gravité : grade A, B ou C, du plus instable au plus stable.
De même que pour les autres registres du RENAU (Réseau
Nord-Alpin des Urgences) (RESURCOR, RESIC, registre des
arrêts cardiaques…), un médecin du SAMU 38 s’assure de
l’exhaustivité du registre TRENAU et de la qualité de renseignement de tous les items concernant la partie pré-hospitalière, ce qui représente une importante charge de travail : plus
de 400 inclusions annuelles pour le SAMU 38, soit environ
1/3 du nombre total des inclusions dans le registre, et ce,
depuis 2009.
L’analyse annuelle du registre sur l’ensemble de l’Arc Alpin a
un poids épidémiologique conséquent et doit permettre peu
à peu, au fil des ans, d’uniformiser et d’améliorer encore les
pratiques et la qualité des soins délivrés aux patients, de diminuer la mortalité pré-hospitalière et hospitalière, la morbidité.
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L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Il est capital que le centre hospitalier receveur soit capable
de traiter les lésions présentées et leur gravité. Le régulateur tient alors un rôle central pour adresser le traumatisé
au bon endroit, en utilisant le système de classification des
patients en grades, et la classification des hôpitaux en niveau
de plateau technique et d’expertise.
Le médecin régulateur hospitalier du CRRA est également très
souvent contacté pour la réalisation des transferts inter-hospitaliers de patients traumatisés graves d’un centre hospitalier
de l’arc Alpin vers le CHU, et dans de rares cas bien particuliers, pour l’organisation d’un renfort intra-hospitalier dans
un centre hospitalier (exemple : nécessité de pratiquer une
embolisation ou un geste chirurgical spécifique, dans un centre
hospitalier qui n’en a pas la capacité technique). Alors, tous les
intervenants se mettent en communication au moyen d’une
conférence téléphonique organisée par le CRRA, et la décision
du transfert ou du renfort (délai, type de vecteur, etc…) se
prend en fonction de l’urgence et des moyens disponibles à ce
moment-là. L’exercice logistique est parfois complexe !
Enfin, dans le cadre de la communication et de l’information, le SAMU participe activement aux Réunions MortalitéMorbidité (RMM) régionales et aux RMM de la Réanimation
Chirurgicale et du déchocage du CHU de Grenoble.
Dr. Elisabeth RANCUREL
SAMU 38
Le Déchocage
au CHU de Grenoble
Le 15 novembre 2011, le Centre Hospitalier de Grenoble a
ouvert une unité rénovée d’accueil de patients en détresse
vitale : le Déchocage Réanimation ou DCA. Cette unité,
en place depuis 1977, sous l’impulsion du Pr. P. Stieglitz,
Anesthésiste-Réanimateur, a été pendant 18 ans sous la
responsabilité du Dr C. Jacquot, ancien Chef de Service et
responsable de Pôle. Elle est actuellement sous la direction du
Pr. JF. Payen, Chef de Pôle d’Anesthésie Réanimation.
Elle est située au 1er étage de l’Hôpital Albert Michallon, en
proximité immédiate des blocs opératoires, et tout particulièrement du bloc central des urgences, ainsi que d’une
Réanimation Polyvalente Chirurgicale de 15 lits.
Cette unité a pour mission d’accueillir des détresses vitales aussi
bien du secteur sanitaire IV que de l’Arc Alpin pour lesquels elle
constitue la référence et le recours en matière de soins. L’activité
de ce secteur est particulièrement sollicitée et intense puisque
plus de 900 patients y sont admis chaque année. Le recrutement de traumatologie sévère constitue l’un des points forts
de cette structure, non seulement pour l’accidentologie de la
voie publique mais aussi la traumatologie de montagne (dont la
gravité est identique) et ceci du fait de la situation géographique
du CHU de Grenoble au cœur des Alpes.
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
17
Dossier
Le CHU de Grenoble est de fait un Trauma Centre de niveau I
identique à ceux développés outre atlantique depuis de
nombreuses années.
La mise en place d’un Réseau Régional de Soins dans le
cadre de l’urgence et plus particulièrement la traumato-
logie sévère, le TRENAU (Trauma System du Réseau Nord
Alpin des Urgences), premier réseau français, vient conforter
cette compétence et référence régionale mais aussi nationale. Ce réseau est coordonné au CHU par le Dr C. Broux,
Anesthésiste-Réanimateur.
Qu’est-ce que le Déchocage ? Quelle est son activité ?
Le Déchocage Réanimation (DCA) est un secteur d’hospitalisation de courte durée, prenant en charge des patients particulièrement graves, quel que soit leurs pathologies. Ils présentent
une ou plusieurs détresses, qu’elles soient hémodynamique,
cardiaque, neurologique, pulmonaire ou métabolique.
Depuis 2007, en moyenne 900 patients par an qui y sont
admis, en période de garde pour 63 % d’entre eux. Plus de la
moitié des patients, 500 par an, correspondent à de la traumatologie grave : patients jeunes dont l’âge médian est de 30
ans, essentiellement des hommes (75 %) avec un IGS médian
de 20 (13-32), une mortalité dans les 24 premières heures
de 4,6 %. 60 % sont ventilés dont 22 % intubés au DCA et
31 % sont sous drogues type Amines. L’ISS médian est de 16
(9-25) témoignant de l’importance des lésions traumatiques
qui relèvent dans 37 % des cas de traumatismes crâniens et
cervicaux, 32 % de traumatismes thoraciques, 15 % de traumatismes abdominaux et pelviens et 15 % de traumatismes
des membres et du bassin. 36 % sont des accidents de la voie
publique, 24 % de la montagne, 13 % sont des accidents
domestiques, 8 % des accidents du travail et 5,5 % de loisirs
autres que montagne…
L’origine des patients de traumatologie grave est à 50 %
un primaire du SAMU 38, à 20 % un secondaire en provenance d’un Centre Hospitalier Général mais aussi à 14 %
un primaire d’un SAMU non 38. 35 % des patients sont
transférés au bloc des urgences, 69 % ont bénéficié d’un
scanner total-body et 5,4 % ont bénéficié d’une artériographie. Près de 60 % des patients sont mutés dans un service
de Réanimation, dont la moitié en Réanimation Polyvalente
Chirurgicale (Dr P. Lavagne), le reste étant réparti entre la
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L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Réanimation Neuro-Chirurgicale (Dr G. Francony) mais aussi
la Réanimation Cardio-Vasculaire Thoracique (Dr M. Durand)
et la Réanimation Pédiatrique (Dr I. Wrobleski).
La situation du CHU de Grenoble, au cœur de vallées alpines,
en fait une référence dans la prise en charge de la traumatologie sévère, en particulier de montagne. Les transferts à
partir d’hôpitaux généraux sont nombreux. La sévérité de la
pathologie de montagne ressemble en tous points à celle des
accidents de la voie publique, comme cela a pu être démontré
dans plusieurs travaux de l’équipe médicale.
Enfin, le secteur du Déchocage joue un rôle pivot dans le
déroulement de l’hôpital rouge dans le cadre du Plan Blanc
de l’établissement. Il a ainsi pu être démontré l’efficacité de
son organisation, avec des fiches reflexes élaborées par les
professionnels, lors de plusieurs exercices et Plans. Celui de
la catastrophe de Laffrey de juillet 2007, en est l’exemple,
avec un site opérationnel conséquent au 1er étage conduisant à l’ouverture de nombreux lits de déchocage dont ceux
qui fonctionnent quotidiennement et ceux des salles de
surveillances post-interventionnelles ou réveil.
Le Déchocage assure de fait trois missions principales :
clinique au premier plan mais aussi d’enseignement et de
recherche. La mise en place d’un Diplôme Inter-Universitaire
de traumatisés sévères (PCTS) à l’usage des urgentistes, des
anesthésistes-réanimateurs, des chirurgiens de l’Arc Alpin est
animé par le Pr. JF. Payen, en lien avec les HCL. Un Diplôme
Inter-Universitaire de neuro-réanimation est également en
place depuis plusieurs années, sous la responsabilité du Pr. JF.
Payen en lien avec le CHU de Nancy.
Pourquoi un DCA au CHU de Grenoble et pourquoi une rénovation ?
Ce nouvel outil, installé sur plus de 160 m2, constitue une
structure moderne, type hall opératoire de 100 m2 pour
les soins. Un PC de l’urgence sévère de 20 m2 et des locaux
servants de 38 m 2 complètent le dispositif ; l’ensemble
permettant de traiter simultanément trois patients avec un
sas d’entrée pour le SAMU et permettant de respecter les
meilleures conditions de prise en charge. Il a été entièrement
pensé par le Dr J. Brun, responsable de l’unité, afin d’améliorer les conditions de travail des professionnels très sollicités
en harmonisant les postes d’accueil, en libérant de la place
autour du patient dont la prise en charge nécessite parfois des
actes chirurgicaux mais aussi des techniques sophistiquées
comme une circulation extra-corporelle.
Ce secteur est actuellement sous la direction du nouveau
Chef de Pôle, le Pr. JF. Payen, qui s’attache à poursuivre les
projets initiés pendant plus de 18 ans par le Dr C. Jacquot,
ancien Chef de Service et responsable de Pole, qui n’a eu de
cesse de faire évoluer le déchocage, secteur auquel elle a
toujours été très attachée.
La prise en charge des traumatisés graves au CHU de Grenoble
s’avère une priorité stratégique et a reçu une validation institutionnelle. Le CHU constitue un centre régional de référence
avec une expertise toute particulière, du fait d’un plateau
technique complet et d’une équipe médicale pluridisciplinaire
présente 24h/24.
Les traumatisés graves, s’ils ne représentent que 15 % de l’ensemble des traumatisés, restent la cause principale des décès
de sujets de moins de 40 ans. Il s’agit d’un véritable problème
de santé publique, très bien étudié en traumatologie routière,
avec une projection de la mortalité mondiale en 2020 qui
serait identique à celle causée par le tabac. De plus, cette
traumatologie grave est source de handicaps majeurs, avec
une reprise d’activité professionnelles nécessitant au moins
deux ans de rééducation (en dehors des traumatisés crâniens
graves) d’où un coût socio-économique non négligeable.
Dr Claude Jacquot
Chef de Pôle anesthésie-réanimation
jusqu’en septembre 2011
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
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Dossier
Le bloc des urgences :
un maillon essentiel
de la chaîne de prise en charge
Quel que soit le traumatisme, avoir un délai de prise en Les équipes chirurgicales, médicales et soignantes participent
charge le plus court possible est essentiel, et lorsqu’il existe de plus à la formation en traumatologie des étudiants en
une atteinte vitale c’est une véritable course contre la montre santé et des professionnels de santé dans tous les métiers :
qui est engagée par les équipes pour mettre en œuvre dans plus de 20 diplômes universitaires (DU) ou interuniversitaires
les délais les plus rapides le traitement adéquat. Et le bloc (DIU) portant sur la prise en charge des traumatisés sont
des urgences est un maillon essentiel de la prise en charge.
répertoriés à la faculté de Médecine de Grenoble (Université
L’organisation de la chaîne de prise en charge depuis l’in- Joseph Fourier).
tervention du SAMU jusqu’à l’admission en réanimation en L’équipe infirmière du bloc des urgences a réalisé des travaux
passant par le déchocage, la salle radio-interventionnelle et/ portant sur l’admission directe au bloc opératoire des blessés
ou et le bloc opératoire doit être la plus parfaite et la plus effi- les plus graves (Tiulli-Veyret, Cavaillé et al. 2011) en collabociente possible. Ceci impose des moyens humains et matériel ration avec la CUMP.
suffisants et toujours disponible et une parfaite coordination Il n’existe pas, contrairement aux États Unis de système de
à la fois entre les métiers (brancardiers, soignants, méde- comparaison entre les différents Trauma Centre mais certains
cins) et les spécialités (anesthésistes, chirurgiens, radiologues, indicateurs internationaux permettent d’évaluer nos résultats.
réanimateurs). Cette coordination nécessite en amont une Les taux de mortalité par pathologie montrent en tout cas
préparation importante : Réunion de Morbi Mortalité multi- que nous nous situons dans le groupe des meilleurs centres
disciplinaire, rédaction de “fiches réflexes” internes, formation (Arvieux, Cardin et al. 2006).
du personnel.
Nous sommes à l’origine de la diffusion en France de plusieurs
La traumatologie concerne tous les organes et toutes les techniques chirurgicales (tamponnement périhépatique,
équipes du CHU de Grenoble ont à la fois une expertise et une tamponnement pelvien, laparostomie aspirative, laparotomie
expérience approfondies en traumatologie, avec des équipes différée, thoracotomie de ressuscitation), radio-interventiondédiées en Réanimation Chirurgicale, Neurochirurgicale, nelle (ballon intra-aortique), d’anesthésie et de réanimation
Infantile, Radiologie, Endoscopie, Orthopédie-Traumatologie, spécifiques au traumatisé.
Chirurgie de la main, Neurochirurgie, Chirurgie Thoracique, Il faut aussi citer malgré ses limites, car il ne prend en compte
Chirurgie Vasculaire, Chirurgie Cardiaque, Chirurgie Viscérale, qu’un nombre très limité de critères, le palmarès des hôpiUrologie, Gynécologietaux publié par la revue “Le
Obstétrique, Chirurgie Infantile,
Point” (n°2084, 23/08/2012),
Le bloc des urgences accueille
Chirurgie maxillo-faciale, ORL, plus de
dont qui nous a permis en 2012
Ophtalmologie. Après l’accid’accéder à une première place
la moitié atteint de traumatismes.
dent, le patient peut bénéficier
en Urgences traumatologiques
de consultations spécialisées de
(le CHU de Grenoble a eu trois
médecine du sport, de suicidologie et d’Aide aux victimes. Il premières place sur 55 cette année, les deux autre étant en
peut être pris en charge par l’Unité Médico-Psychologique traumatologie du genou et pathologie du voyageur).
du CHU, ou par le l’Institut de Rééducation de l’hôpital Sud,
Dr Christine Arvieux
spécialisé dans la Rééducation du traumatisé.
4000 patients par an
Clinique de chirurgie digestive et de l’urgence
CHU de Grenoble : le Trauma Centre niveau I
Le CHU de Grenoble est un véritable Trauma Centre de
niveau I car il est capable de traiter toutes les lésions
de façon définitive avec une équipe pluridisciplinaire
d’anesthésistes réanimateurs, de chirurgiens viscéraux et
orthopédiques, de radiologues présents 24/24 h mais aussi
de chirurgiens spécialistes en particulier neurochirurgiens,
chirurgiens cardiaques, vasculaires, thoraciques, maxillofaciaux…Un plateau technique complet, un bloc
opératoire d’urgence fonctionnant 24/24h, une radiologie
interventionnelle, un centre de transfusion sanguine et
un laboratoire multidisciplinaire complètent le dispositif.
Le volume d’activité est conséquent, dépassant celui des
20
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Trauma Centre américains, qui doivent accueillir, pour être
labélisés, 1200 traumatisés par an dont 20 % de traumatisés
graves soit 240 par an.
Le Trauma Centre niveau I de Grenoble, reconnu au plan
national, est également Leadership en matière de recherche
et d’enseignement avec la mise en place de plusieurs
diplômes inter-universitaires et des formations pratiques
de tous les acteurs de la prise en charge (ex : doppler transcranien, FAST écho, écho-guidage vasculaire, apprentissage
de techniques chirurgicales de sauvetage : trépanation,
techniques de Damage Control…).
Regards croisés
autour du Trauma Centre
Vous avez participé à la création de cette plateforme atypique qu’est le
trauma centre, vous avez travaillé au développement de la prise en charge des
polytraumatisés sévères, racontez-nous…
Dr Claude Jacquot
Les premières expériences de Trauma
Centre nous viennent des Etats-Unis,
(années soixante), avec la catégorisation des hôpitaux en différents niveaux,
segmentant les compétences et les
moyens, et l’organisation d’un seul
centre de référence mutualisé par région.
Aujourd’hui, la compétence du CHU de Grenoble en la matière
est tout à fait exceptionnelle et est largement induite par la
situation alpine de Grenoble. En effet, l’accidentologie du ski
et des sports de plein air alimente une véritable file active de
blessés vers nos structures d’urgence et de réanimation.
Les anesthésistes réanimateurs ont animé très tôt le déchocage des patients en détresse vitale que le SAMU-SMUR
transportait au CHU.
Dès le milieu des années 90, les équipes se sont étoffées de
compétences pluridisciplinaires partagées et ont su s’organiser
autour de procédures ad hoc (“mini plan blanc”) de rappel des
agents et médecins, et d’ouverture spécifique des blocs pour
garantir une prise en charge permanente et de qualité.
La nouveauté résidait alors dans la mise en synergie des différentes disciplines ; toutes les spécialités d’organe pouvaient
être sollicitées.
En fait, les ingrédients du Trauma Centre sont là : réunir urgentistes, chirurgiens, réanimateurs, spécialistes de l’imagerie
interventionnelle, autour d’un plateau technique performant,
avec accès aux banques de sang et aux analyses en temps réel.
La direction du CHU de Grenoble a soutenu cette dynamique tant au plan stratégique qu’en activant la réfection des
locaux et l’acquisition de matériels performants concourant
à la qualité de la prise en charge, et ce depuis les premiers
travaux en 1993, ou encore la réhabilitation en 2000 du bloc
des urgences et récemment avec la livraison en novembre
2011 de la nouvelle plateforme de déchocage réanimation.
Grâce à ce plateau dédié et de haute technologie, ainsi qu’à
l’anticipation et l’expertise des équipes, la baisse de mortalité
chez les blessés sévères admis est spectaculaire.
La démonstration est faite qu’une chaîne de hautes compétences bien coordonnées, entraînées et intervenant depuis
le site de l’accident, puis via le transport, vers le déchocage,
le bloc des urgences le cas échéant, voire la réanimation, et
enfin les soins de suite, conditionne la survie mais aussi la
qualité de réadaptation du patient gravement blessé.
A l’avenir, la réussite du projet de Nouveau Plateau Technique
sera elle-aussi sous-tendue par le maintien d’une logique de
synergie et d’excellence intégrant en proximité immédiate
les spécialités connexes du bloc des urgences, du déchocage,
et de la radiologie interventionnelle…
Dr Catherine Arvieux
Pour compléter la genèse du trauma
centre, il est nécessaire de se rappeler
la qualité et l’innovation des techniques
de prise en charge des blessés américains de guerre, (Corée ou Vietnam).
Les chirurgiens, tout à la fois traumatologues et réanimateurs sont concentrés en un site vers lequel
convergent les blessés des différents fronts. Cette mutualisation
garantit un meilleur pronostic vital aux GI’s sévèrement touchés.
En France, l’histoire est quelque peu différente, on transporte le blessé vers différents centres hospitaliers, chacun
ayant en son sein des compétences d’excellence mais organisées par discipline.
La réussite du Trauma Centre grenoblois réside dans ce challenge de faire coexister dans un maillage très serré les meilleures compétences, chacun agissant en synergie avec les
autres spécialistes.
L’apprentissage du travail de concert avec des équipes
d’autres disciplines nécessite préparation et anticipation, et
donc formation des protagonistes.
Ainsi ont-été développées des formations spécifiques, notam-
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
21
Dossier
ment des diplômes inter-universitaires, mais également des
formations pratiques in situ afin d’homogénéiser et améliorer
les connaissances des praticiens.
Parallèlement, la tenue rigoureuse de réunions mortalitémorbidité tant régionales que locales, (en réanimation polyvalente chirurgicale et au déchocage du CHU de Grenoble),
est garante de l’amélioration continue de nos pratiques.
Durant ces réunions, des cas sont analysés et les chaînes de
prise en charge sont décortiquées. Puis des fiches de prise en
charge ad hoc sont validées par la communauté.
Grâce à l’analyse des pratiques, à la formation des personnels,
à l’acquisition de savoir-faire et de technologies dédiées, le
niveau des prises en charge croît.
D’ailleurs, la qualité de la prise en charge du traumatisé sévère
dépend directement de la qualité de nos organisations.
Certes, Grenoble est aujourd’hui reconnu comme l’un des
meilleurs Trauma Centre de France, mais le niveau d’exigence
assignée aux équipes est la clef de voûte de notre système.
Nos personnels hospitaliers et médicaux sont présents,
formés et prêts.
Cette compétence pluridisciplinaire intra-CHU de Grenoble
s’exerce également de concert dans la logique inter-hospita-
lière à l’échelle de l’Arc Alpin, ainsi l’équipe mobile médicochirurgicale peut intervenir auprès du patient intransportable,
avec les procédures d’intervention validées par la communauté du Trauma Centre.
Les compétences d’excellence du SAMU-SMUR, des anesthésistes-réanimateurs, chirurgiens, radiologues, professionnels
de l’établissement français du sang, et des secteurs biologie
et pharmacie concourent à l’efficacité des prises en charge
et à la baisse de la mortalité des blessés en détresse vitale.
Cette capacité d’animation, de formation, mais aussi d’anticipation et d’adaptation des pratiques (exemple de la prise en
charge du nourrisson polytraumatisé) positionne les équipes
grenobloises en leadership, elles sont la référence et le recours
en matière de soins de la détresse vitale.
Nos équipes sont certes passionnées, mais je rejoins le Dr
Claude Jacquot, et confirme que le nouveau plateau technique sera une réussite si cette synergie humaine se retrouve
au plan architectural.
Le NPT devra assurément intégrer cet interfaçage “déchocage,
bloc des urgences, radiologie interventionnelle”, et rassemblement des spécialistes experts sur un plateau technique
complet, en maintenant la proximité de l’EFS, des Urgences,
et du laboratoire multidisciplinaire pour pérenniser l’excellence de cette filière.
Docteur Claude Jacquot, Docteur Catherine Arvieux
Propos recueilli par J. Boulet
Direction de la communication
Traumatologie grave,
pourquoi
une organisation régionale ?
Ce numéro de l’Hospitalier l’illustre bien : la prise en charge
des patients traumatisés graves est un travail d’équipe très
spécialisé en situation d’urgence. Afin de permettre un traitement complet des différentes lésions traumatiques d’un même
patient, plusieurs spécialistes doivent intervenir. Il faut alors
hiérarchiser dans le temps et dans l’espace l’intervention de
chacun. Ceci plaide fortement pour une organisation interne
solide qui est centrée dans notre CHU autour de la Réunion de
Morbi Mortalité du déchocage. De la même façon, au niveau
régional, chaque centre hospitalier doit pouvoir intervenir dans
la prise en charge de ces patients en fonction de son offre de
soin et de son organisation interne pour donner les meilleures
chances au patient quel que soit le lieu de son accident.
Depuis 2007, sous l’impulsion de notre CHU et avec l’aide
du Réseau Nord Alpin des Urgences (le RENAU), la première
expérience française de réseau en traumatologie se met en
22
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
place : le TRENAU pour “Trauma system du Réseau Nord Alpin
des Urgences”. La région géographique couverte comprend
l’Isère, la Savoie et la Haute Savoie, mais aussi le Briançonnais
et la région de Belley dans l’Ain. Après un audit régional de
la prise en charge des patients traumatisés graves voulu par
le Docteur Claude Jacquot, un groupe de travail composé
d’un médecin référent de chaque centre a été créé. Cette
démarche a été grandement facilitée par les initiatives régionales antérieures de nombreux spécialistes de notre CHU :
formation à la trépanation des hématomes extra duraux
par les neurochirurgiens, au tamponnement péri hépatique
des fractures du foie par les chirurgiens viscéraux, formation à la mise en place de contention pelvienne des fractures
instables du bassin par les chirurgiens orthopédistes, registre
de la prise en charge des traumatismes du rein par l’équipe
d’urologie... Ce groupe de travail a proposé une organisation
originale avec une définition pré hospitalière des patients
Niveau I
Niveau II E - II N
Niveau II N
Niveau II
Niveau III
Thonon
Annemasse
Bonneville
Saint Julien en Genevois
Sallanches
Annecy
Chamonix
Albertville
Moutiers
Belley
Chambéry
Voiron
Bourg Saint Maurice
Saint Jean de Maurienne
Grenoble
Briançon
traumatisés graves, une catégorisation en fonction de leur
gravité après réanimation pré hospitalière et une orientation
en fonction des délais de transport et des lésions suspectées. Chaque centre participant à cette démarche a choisi
son niveau d’expertise après réflexion interne et validation
institutionnelle en CME de chaque établissement. La figure 1
présente la répartition géographique des niveaux de centre.
Les structures privées dotées de service d’accueil des urgences
ont été informées de cette organisation et s’articulent dans
ce dispositif. Associée à cette organisation, une évaluation
continue à l’aide d’un registre a été développée avec une forte
implication du Docteur François Xavier Ageron. Ce registre est
construit en suivant les recommandations européennes dans
ce domaine et française sur le plan légal. Chaque médecin en
charge d’un patient traumatisé grave remplit une fiche de
recueil qui alimente une base de données. L’analyse annuelle
de cette base permet de valider l’organisation mise en place.
Les données d’environ 1000 patients par an sont ainsi colligées depuis le premier janvier 2009.
Notre CHU participe ainsi à une démarche nouvelle, originale
car unique en France et dans le monde puisqu’il s’agit d’une
démarche qui inclut tous les centres d’une même région dans
un système de soins doté d’une médicalisation pré hospitalière. Cette démarche régionale est transposable à d’autres
régions françaises et des rapprochements sont en cours avec
les autres réseaux de soins de la région Rhône Alpe Auvergne :
le Réseau des Urgences de la Vallée du Rhône (RESUVAL) et
le Réseau d’Urgences Ligérien – Ardèche Nord (REULIAN)
Ainsi, grâce à la forte implication de notre centre et des
centres hospitaliers de la région, la devise du TRENAU : “s’unir
et s’évaluer pour améliorer la prise en charge des traumatisés
sévères” devient une réalité.
Figure 1 : Répartition géographique des centres du Trauma system
du Réseau Nord Alpin des Urgences (TRENAU) en fonction
de leur offre de soin
Dr Christophe Broux
Réanimation polyvalente chirurgicale
Médecin référent du TRENAU
Quelle organisation au plan régional : le Réseau du TRENAU
Les Centres Hospitaliers sont catégorisés en différents
niveaux de I à III définis par chaque centre, selon un cahier
des charges rédigé par un groupe de travail spécifique.
La procédure de triage intègre ce niveau et la gravité du
patient (grades A-B-C) ainsi que la nécessité d’un plateau
technique spécialisé. L’accueil dans le centre de référence
du Déchocage du CHU de Grenoble est facilité par la
mise en place d’un numéro de téléphone unique et direct
disponible 24/24 h avec un anesthésiste réanimateur
sénior s’engageant à apporter une réponse immédiate et
ce, en lien, avec le SAMU/SMUR 38, le chirurgien viscéral
de garde, le neurochirurgien et le chirurgien traumatologue
orthopédiste ou d’autres spécialistes.
Le nombre de transferts entre les centres de niveaux II et
III et le CHU de Grenoble est optimisé par l’informatisation
et la transmission de l’imagerie médicale. Une expertise
pluridisciplinaire permet de confirmer ou non le transfert
et d’anticiper l’accueil, tout en donnant des conseils
thérapeutiques pour un éventuel traitement immédiat
particulièrement urgent.
Un registre a été mis en place en janvier 2009 qui
permettra de déterminer la mortalité ajustée sur la gravité.
Parallèlement, une analyse des décès évitables permet de
mettre en place des procédures d’actions correctrices au
cours de Réunions Mortalité-Morbidité régionales (RMM).
La participation des professionnels à l’activité du réseau
leur permet enfin de répondre à l’obligation d’évaluer leurs
pratiques professionnelles.
Les objectifs du réseau sont donc d’offrir des soins de qualité
accessibles à tous avec la meilleure prise en charge dans une
région pour cette pathologie en organisant ainsi le parcours
du patient. Le CHU de Grenoble joue un rôle essentiel dans
ce dispositif innovant.
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
23
Dossier
La Réanimation
Polyvalente Chirurgicale
Après avoir été pris en charge au déchocage et éventuellement
au bloc opératoire ou en salle de radiologie interventionnelle,
le patient polytraumatisé est préférentiellement orienté vers
la Réanimation Polyvalente Chirurgicale. Cette unité de 15
lits de réanimation est animée par le Dr P Lavagne, au sein
des 3 unités de réanimation du pôle Anesthésie-Réanimation
(Pr JF Payen, Chef de pôle).
Son activité est presque exclusivement orientée vers l’urgence qui constitue 90% de son recrutement pour environ
650 à 700 patients par an (taux d’occupation des lits de 90%).
La grande majorité de ces patients relève de la traumatologie
puisque 250 à 300 d’entre eux sont des traumatisés graves ou
des polytraumatisés. Leur âge moyen est de 42 ans, l’index
de gravité simplifié, calculé à partir de données cliniques
et biologiques à l’admission, est plus élevé (35 à 39) que la
moyenne du service. La durée de ventilation est de 5 jours et
la moyenne de séjour de 9 jours.
La situation géographique de l’unité est particulièrement
adaptée à la prise en charge des polytraumatisés puisque
située au même étage que le déchocage et les blocs opératoires. Parallèlement, l’équipe médicale est commune entre
ces 3 secteurs (réanimation, bloc des urgences, déchocage), ce qui permet un meilleur suivi des patients et une
grande cohérence des traitements et procédures. L’équipe
soignante, constituée de 35 IDE et 24 AS est particulièrement entrainée à la prise en charge de ces patients fragiles :
défaillances multiples, traitements lourds et onéreux, pansements complexes et fréquents, transports répétés au scanner,
en radiologie interventionnelle, aux blocs opératoires… Tous
ces éléments font que les coûts de fonctionnement humains
et matériels du service sont élevés.
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L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
L’activité de l’unité est relativement stable tout au long de
l’année (50 à 60 patients/mois) avec des pics saisonniers lors
des congés scolaires en raison de l’afflux de population dans
la région et dans les stations de ski.
D’ailleurs, si le recrutement de la traumatologie routière est
toujours au premier plan, on assiste à une augmentation
notable, depuis quelques années des admissions en relation
avec les accidents de loisirs ou de sports à risque tel le base
jump, le parapente, le VTT de descente…
Ainsi le CHU de Grenoble, devient de plus en plus une solution de recours pour de nombreuses structures de soins de la
région en matière de traumatologie grave. Par exemple, 33%
des patients admis en Réanimation Polyvalente Chirurgicale
proviennent de structures situées pour la plupart dans l’Isère
et les 2 départements de Savoie, mais aussi dans la Drome,
les Hautes Alpes ou l’Ardèche. Ceci est rendu possible grâce
à l’organisation du trauma Alpes Centre et à l’excellente
collaboration des différentes équipes prenant en charge ces
patients. (Anesthésistes réanimateurs, Chirurgiens, équipes
du SAMU, Radiologues).
Les autres patients (66%) sont issus de l’agglomération
Grenobloise ou du CHU même : outre la traumatologie locale
(stations Iséroises), il s’agit également de pathologies chirurgicales ou médicales aigues, de détresses vitales diverses, ou
d’intoxications médicamenteuses sévères.
Ainsi, cette unité, autrefois dénommée URC, est devenue
‘’Réanimation Polyvalente Chirurgicale’’, correspondant
mieux à son activité. Elle est également un maillon capital
dans la prise en charge de la traumatologie grave.
Dr Pierre Lavagne
Réanimation Polyvalente Chirurgicale
Traumatologie
en Réanimation Neurochirurgicale
La Réanimation Neurochirurgicale comprend 9 lits et possède
une Unité de Surveillance Continue de 4 lits qui lui est
adossée. Ces unités reçoivent entre 700 et 800 patients par
an dont 20 % de traumatisés du système nerveux central :
traumatismes crâniens et traumatismes vertébromédullaires.
Ces lésions sont en général isolées ou associées à des lésions
extraneurologiques de moindre importance. En cas de lésions
extraneurologiques graves, les patients sont en général pris en
charge en Réanimation Polyvalente chirurgicale, autre service
rompu à l’accueil des cérébrolésés et médullolésés.
La Réanimation Neurochirurgicale bénéficie de la proximité
et de l’expertise conjointe des services de Neurochirurgie
et Neuroradiologie pour une prise en charge multidisciplinaire de ces patients. Les axes thérapeutiques prioritaires ont
concerné ces dernières années le dépistage et la prévention
des lésions secondaires d’origine ischémique, dont l’impact
sur le pronostic est majeur. Ceci a justifié l’acquisition et le
développement de techniques de monitoring cérébral multimodal visant à évaluer le débit sanguin cérébral, l’oxygénation
cérébrale et le métabolisme cérébral : doppler transcrânien
continu et discontinu, pression intracrânienne, pression tissulaire en oxygène cérébrale, monitoring non invasif de l’oxygé-
nation cérébrale par spectroscopie de proche infrarouge, voire
électroencéphalogramme continu et microdialyse cérébrale.
Le CHU de Grenoble possède notamment une des plus importantes expériences françaises dans l’utilisation du monitoring de la pression tissulaire en oxygène cérébrale, et préside
à l’organisation d’un Programme Hospitalier de Recherche
Clinique multicentrique national visant à démontrer l’utilité de ce monitorage dans la prévention et le traitement de
l’ischémie cérébrale secondaire, permettant d’améliorer le
pronostic des traumatisés crâniens graves.
Dans un souci de cohérence et de filière de soins optimale,
la Réanimation Neurochirurgicale appartient au même
ensemble fonctionnel que le Service de Rééducation Post
Réanimation, permettant un accès précoce et bénéfique des
neurolésés à la rééducation réadaptation.
Ainsi, la Réanimation Neurochirurgicale, au sein des Réanimations
Chirurgicales du CHU, s’inscrit-elle dans un ensemble cohérent
de soins et de recherche clinique pour améliorer la prise en
charge des traumatisés neurolésés en coordination et coopération avec les structures d’amont – services d’urgences hospitalières et préhospitalières, déchocage, centres hospitaliers du
réseau – et d’aval – SRPR et rééducation.
Dr Gilles FRANCONY
Réanimation Neurochirurgicale
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
25
Dossier
Traumatologie ostéo-articulaire :
des concepts thérapeutiques qui se complètent
La prise en charge de la traumatologie ostéo-articulaire
depuis les jeux olympiques de Grenoble en février 1968 a
naturellement évoluée pour prendre en compte d’une part
l’importance du flux de patients que nous devons prendre en
charge chaque jour et d’autre part la gravité plus ou moins
prononcée des lésions qui doivent être réparées. 15 à 20 sont
pris en charge chaque jour en semaine pendant la période
hivernale. Cette activité pouvant doubler le week-end.
L’activité chirurgicale ostéo-ligamentaire institutionnelle au
CHU se scinde en 3 genres selon le mode de programmation
des patients: (1) urgences I avec une programmation à moins
de 48 heures, (2) urgences II, à moins de 3 semaines et (3)
chirurgie réglée programmée à plus de 3 semaines. Ces distinctions expliquent les différents circuits du patient.
Le chirurgien orthopédiste intervient généralement lorsque
tout risque de lésions viscérales a été écarté ou après si cela
est le cas, traitement de ces lésions viscérales. Dès lors deux
concepts de prise en charge de lésions traumatiques ostéoarticulaires ont vu le jour successivement. Le premier concept,
né dans les années 70 prône le traitement de toutes les
lésions ostéo-articulaires en un seul temps. Le traitement de
chaque lésion est en principe définitif et il est dit “traitement
per primam”. Ceci implique que le blessé ait été au préalable
traité de ces lésions viscérales si elles existaient et qu’en tout
cas un bilan précis radiologique ait permis d’éliminer toutes
lésions avec risque évolutif.
L’utilisation de ce concept n’est évidemment pas envisageable lorsqu’il existe des lésions viscérales qui mettent en
jeu le pronostic vital. Le concept de “Damage control” est
alors utilisé. Ce concept permet de stabiliser en urgence les
lésions fracturaires en utilisant presque exclusivement le
fixateur externe ce qui a trois avantages : permettre la prise
en charge et le traitement des phénomènes hémorragiques
graves et des lésions viscérales urgentes ; préparer l’avenir
fonctionnel du patient et la chirurgie réparatrice secondaire
et enfin permettre une immobilisation facilitant le nursing
en réanimation. Ce concept de “damage control” peut également s’appliquer à des lésions ostéo-articulaires isolées mais
qui se révèlent particulièrement longues et complexes à
traiter. Il est actuellement défendu par plusieurs équipes et
doit être compris comme étant le règlement d’une situation
d’urgence permettant une attente de quelques jours en vue
d’un traitement définitif ultérieur complet, après analyse des
radiographies (scanner, IRM) et réflexion sur la stratégie optimale à adopter sur le plan chirurgical.
Le rôle du chirurgien orthopédiste consiste à prendre en charge
en urgence le traitement des fractures soit en utilisant le
concept de “tout en un temps” soit en utilisant le concept de
“damage control”. Dans les situations ou il y a urgence vitale,
l’orthopédiste peut intervenir pour stabiliser des lésions fracturaires permettant alors aux chirurgiens viscéraux et/ou aux
radiologues d’intervenir pour
traiter des lésions viscérales
ou emboliser des organes
susceptibles de provoquer des
hémorragies internes. C’est le
cas notamment des fractures
graves du bassin que le CHU
Nord reçoit régulièrement
(plusieurs fois par semaine).
Au niveau de l’organisation,
la garde est assurée tous les
jours, 365 jours par an par un
duo comprenant un praticien hospitalier ou un chef
de clinique et un interne. La
prise en charge diagnostic
et thérapeutique nécessite
la collaboration du Service
Central de Radiologie et
d’Imagerie Médicale. Les cas
urgents (fractures ouvertes)
sont pris en charge au bloc des urgences après un bilan rapide
et complet.
Les cas moins urgents sont dans un premier temps pris en
charge médicalement jusqu’au staff des fractures qui a lieu
tous les matins à 7h30 dans le service d’orthopédie. Les cas de
tous les patients entrés la veille sont passés en revue avec leur
bilan médical et leur imagerie. Ce staff centralisateur permet
d’établir le programme opératoire et de décider quels patients
vont bénéficier d’une prise en charge au bloc des urgences et
quels patients bénéficieront d’une prise en charge ultérieure
dans les jours suivants (urgences différées). Le staff du service
bénéficie du transfert d’images et peut recevoir des images
radiographiques et/ou scannographiques en provenance
d’autres établissements hospitaliers principalement situés dans
les vallées alpines. La décision thérapeutique est communiquée
par téléphone après visualisation de l’imagerie (traitement sur
place et/ou transfert du patient dans le service d’orthopédie).
Le service d’orthopédie peut travailler sur deux sites : le bloc
des urgences et le bloc orthopédie. Les patients fracturés sont
reçus dans une unité de soins spécialisés localisée au 13e C
(Madame Lambros, cadre de santé) doté de 32 lits.
Cette organisation a fait preuve de son efficacité. Elle permet
la mise en œuvre de décisions collégiales pour les lésions les
plus complexes ce qui facilite l’insertion des patients dans le
programme opératoire et leur prise en charge au niveau des
deux blocs sur lesquels nous intervenons. Cette activité est
comme nous l’avons vu très multidisciplinaire, nécessitant
une concertation permanente entre les différents acteurs :
anesthésistes – réanimateurs, radiologues et chirurgiens de
divers spécialités.
Pr Philippe Merloz, Pr Jérôme Tonetti, Dr Michel Milaire
Clinique d’orthopédie-traumatologie
26
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
La Neurochirurgie
et le “Trauma Centre”
La prise en charge des urgences neurochirurgicales crâniennes
ou rachidiennes est une des composantes majeures du
“Trauma Centre” du C.H.U. de Grenoble. L’activité d’urgence
grenobloise en Neurochirurgie est très élevée compte tenu
de notre position géographique et des activités de loisirs de
la montagne, toutes saisons confondues.
Nous accueillons en urgence les traumatismes crâniens
graves qui nécessitent une hospitalisation en réanimation
ou en unité de soins, et les traumatismes rachidiens sans ou
avec déficit neurologique (tétraplégie et paraplégie). C’est
une activité particulièrement saisonnière sur Grenoble avec
un pic d’activité pendant la saison hivernale. De septembre
2011 à avril 2012, par exemple, 477 traumatismes du rachis
ont été soumis à l’avis de la garde de Neurochirurgie, dont
231 traumatismes survenus à ski cet hiver. Sur l’ensemble
de ces traumatismes nous avons eu à prendre en charge en
urgence chirurgicale 41 complications neurologiques sévères,
tétraplégies et paraplégies. Pendant la même période, il a fallu
prendre en urgence 44 hématomes intracrâniens urgents.
Les patients pris en charge en Neurochirurgie, par l’intermédiaire du “Trauma Centre”, concernent toute la région
Alpes même s’il arrive que des patients soient orientés plus
spécifiquement vers d’autres C.H.U. de notre région, Lyon,
et Genève en particulier. Depuis l’automne 2011, le Centre
Hospitalier d’Annecy a ouvert un plateau technique de prise
en charge du traumatisme crânien grave en collaboration
avec le C.H.U. de Grenoble.
Pour minimiser le plus possible le délai de prise en charge
des patients, le “Trauma Centre” a depuis de nombreuses
années organisé un mode de fonctionnement particulièrement opérant. La communication a été optimisée avec la
possibilité de joindre directement les téléphones portables
d’urgence du neurochirurgien d’astreinte ou du réanimateur
de garde au Déchocage. Un Interne de Neurochirurgie de
garde 24H/24 sur le C.H.U. est également joignable via le
standard de l’hôpital. Un réseau d’imagerie consultable sur
n’importe quel ordinateur dans le service de Neurochirurgie,
mais également à domicile, permet une analyse quasiment
en temps réel des imageries, scanners et IRM réalisés dans
les différents hôpitaux de la grande région Alpes, via la plateforme de télé-imagerie CRISA.
Ces modes de communication permettent de poser les indications opératoires, de définir les délais et modes d’acheminement des patients traumatisés. Ils permettent d’anticiper
l’acte chirurgical. L’objectif est en effet de décider rapidement
et avec efficacité pour améliorer le pronostic des traumatisés.
Par exemple, la prise en charge d’un hématome extradural
avec troubles de la conscience nécessite une intervention
chirurgicale en extrême urgence et la prise en charge d’un
traumatisme rachidien avec déficit neurologique nécessite
là aussi une intervention chirurgicale dans les 6 heures pour
optimiser le pronostic fonctionnel.
Ces impératifs de délais de prise en charge chirurgicale des
patients ont conduit également depuis longtemps à organiser,
notamment pour l’évacuation des hématomes extraduraux,
pathologie traumatique la plus urgente en Neurochirurgie,
une formation de nos collègues chirurgiens viscéraux ou
orthopédistes dans la région. Il arrive donc parfois qu’après
activation des différents modes de communication, un traumatisé crânien grave soit opéré en première intention pour
évacuation d’un hématome dans un hôpital périphérique
avant transfert sur le C.H.U. de Grenoble. Depuis l’ouverture
de l’unité de Neurochirurgie d’Annecy une prise en charge
du traumatisme crânien peut être réalisée sur le site nord de
la région Alpes et participe maintenant de l’optimisation de
l’urgence neurochirurgicale.
Si la transmission des images dans la région Alpes est déjà
un atout pour la prise en charge neurochirurgicale depuis
de nombreuses années, c’est la structuration en “Trauma
Centre” avec l’amélioration des moyens de communication, de formation et des retours d’expérience qui a permis
d’optimiser encore ces dernières années le service rendu aux
nombreux patients traumatisés de notre région.
Pr. Emmanuel GAY
Clinique de neurochirurgie
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
27
Recherche, Innovation
Crédits photographiques C Arnoult, CNRS
Les mécanismes moléculaires
d’une infertilité humaine dévoilés
L’infertilité masculine est une préoccupation croissante dans les sociétés
modernes. Parmi les différentes causes
d’infertilités masculines, certaines ont
une origine génétique. C’est le cas de
la globozoospermie, caractérisée par la
production de spermatozoïdes anormaux : la tête du spermatozoïde est
ronde et dépourvue d’une structure
particulière nécessaire à la fécondation, appelée acrosome. L’acrosome
est une vésicule géante de sécrétion
ayant la forme d’un capuchon recouvrant l’extrémité apicale de la tête du
spermatozoïde. L’acrosome contient
des enzymes protéolytiques nécessaires à la traversée de la zone pellucide qui entoure et protège l’ovocyte.
Sans acrosome, les spermatozoïdes ne
peuvent donc pas féconder l’ovocyte.
L’acrosome est fortement liée au noyau
du spermatozoïde sur ses 2/3 antérieurs.
Jusqu’à présent, le mécanisme permettant d’ancrer l’acrosome à la pointe du
spermatozoïde restait obscur.
L’équipe “Génétique, Infertilité et
Thérapeutiques” de Grenoble, co-dirigée
par les Drs Christophe Arnoult et Pierre
Ray du laboratoire AGIM CNRS FRE 3405
avait démontré en 2011 qu’une délétion
du gène DPY19L2, appartenant à une
famille de protéines de fonction inconnue,
était retrouvée chez plus de 75% des
patients atteints de globozoospermie.
L’équipe a poursuivi ces travaux en
étudiant des souris knock out (KO)
dépourvues du gène Dpy19l2 qui
reproduisent parfaitement le phénotype observé chez l’homme. Ce travail
a permis de comprendre la fonction de
cette protéine et vient d’être publiés
dans la revue “development”. À partir
de ce modèle, l’équipe a démontré
que le gène DPY19L2 code pour une
protéine transmembranaire impliquée
dans l’ancrage de l’acrosome sur le
noyau du spermatozoïde. En absence
de cette protéine, l’acrosome en formation se positionne normalement mais
ne peut résister aux forces permettant
(À gauche) Spermatozoïdes humains normaux
avec un acrosome en vert localisé à l’extrémité
apicale. (À droite) Spermatozoïdes humains globozoocéphales (tête ronde en bleu) dépourvus
d’acrosome
Spermatozoïdes murins en cours de formation
(spermatides allongés) : la protéine Dpy19l2
(en vert) est à l’interface du noyau (en bleu)
et de l’acrosome (en rouge).
28
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
son positionnement autour du noyau,
entraînant ainsi son détachement.
Une fois détaché, l’acrosome anormal
est éliminé lors de la phase de réduction cytoplasmique observée dans les
étapes ultimes de la spermatogénèse.
L’absence d’acrosome empêche aussi
le positionnement de microtubules qui
permettent l’allongement du noyau qui
donne la forme caractéristique à la tête
du spermatozoïde.
Ces travaux permettent de lever le
voile sur la fonction de la famille des
protéines DPY19 qui participeraient au
contrôle de la position du noyau dans la
cellule, base de nombreux mécanismes
cellulaires comme la neurogénèse. De
plus, la compréhension de la physiopathologie de cette infertilité permettra à
terme d’améliorer la prise en charge de
ces patients dont le traitement palliatif
reste encore extrêmement difficile.
Dr Pierre Ray,
Biochimie génétique et moléculaire
Pôle Biologie
Dr Christophe Arnoult
CNRS
Succès grenoblois
aux Appels à Projets
“Investissements d’Avenir”
Les appels à projets “investissements d’avenir” ont permis à Grenoble de
se distinguer au niveau national par de nombreuses réussites, plaçant le
site grenoblois en 2e position après Paris. Les thèmes liés à la santé ne sont
bien sûr pas absents, le CHU étant impliqué dans plusieurs d’entre eux.
Dans ce cadre nous avons interrogé les équipes du CHU de Grenoble, partenaires
de ces projets, afin de nous en décrire les principaux enjeux.
Appel à projets “Infrastructures
nationales en biologie et Santé” :
F-CRIN (rédacteur du résumé : Hélène Sabbah-Guillaume)
Coordonné par l’INSERM, le projet
F-CRIN financé à hauteur de 18 millions
d’Euros, regroupe les 54 centres d’investigation clinique nationaux.
F-CRIN représente la composante
nationale de l’infrastructure Européenne
ECRIN, destinée à renforcer la compétitivité de la recherche clinique française
dans l’initiation et la conduite de grands
essais cliniques multinationaux, notamment dans le domaine des maladies
rares ou des traitements personnalisés.
Le calendrier se déroule sur une période
de 10 ans.
ECELLFRANCE (rédacteur du résumé : Marie-Jeanne Richard)
ECELLFRANCE a pour but de doter la
France d’une plateforme nationale de
recherche clinique dédiée à la thérapie
régénérative par cellules souches
adultes, des maladies neurovasculaires,
cardiovasculaires, ostéoarticulaires et
dermatologiques.
Les 5 Centres retenus sont Montpellier,
Toulouse, Grenoble, Clamart, et Créteil.
Cette plateforme nationale a pour
objectifs :
P de mieux comprendre les mécanismes
des thérapies basées sur les cellules
souches par la mise en place d’un suivi
efficace des patients traités,
P d ’accélérer le développement de
procédés adaptés à l’expansion et à
la différenciation de cellules souches
adultes pour la réparation tissulaire et
le traitement de maladies dégénératives, vasculaires ou inflammatoires,
P d e coordonner les recherches et
les applications cliniques dans des
domaines majeurs qui manquent de
thérapeutiques réellement efficaces.
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
29
Recherche, Innovation
ECELLFRANCE constitue un ensemble
unique en Europe en médecine régénérative et devrait permettre à la France
d’occuper une position de leader dans
ce domaine prometteur dans les années
à venir, compte tenu de l’allongement
de la durée de vie.
A Grenoble, ce projet s’appuie sur
les recherches menées au cours des
six dernières années par l’équipe 5
de l’Institut des Neurosciences de
Grenoble (INSERM U836) (E Barbier).
Ces recherches ont permis de valider
le concept du traitement par cellules
souches adultes des accidents vascu-
laires cérébraux et de commencer un
projet de recherche clinique original en
neurovasculaire (O.Detante, A. Moisan).
Les cellules utilisées dans ce projet sont
des cellules souches mésenchymateuses, isolées de la moelle osseuse
d’un patient. Ces cellules sont produites
selon un procédé développé par l’unité
mixte (EFS-CHU) de thérapie cellulaire
(MJ Richard, V Persoons, H Egelhofer, A
Moisan) de Grenoble et validé par les
instances réglementaires avant d’être
ré-administrées à ce même patient.
L’avenir des thérapies cellulaires innovantes est très prometteur tant en
médecine régénérative qu’en cancérologie. ECELLFRANCE dote donc
Grenoble d’une infrastructure lui
permettant de répondre aux nouvelles
exigences des médicaments de thérapie
innovante. Le partenariat EFS-CHU,
unique en France, permettra à l’Unité
Mixte de Thérapie Cellulaire d’obtenir un label “Bonnes Pratiques de
Fabrication/établissement pharmaceutique” afin de pouvoir réaliser des essais
cliniques de phase I/II dans le domaine
de ces nouvelles thérapies.
France Life Imaging (rédacteur du résumé : Daniel Fagret)
La plateforme grenobloise d’imagerie
préclinique et clinique a été retenue
comme le nœud grenoblois de l’Infrastructure nationale “France Life Imaging”
(FLI). Cinq autres nœuds : Paris Centre,
Paris Sud, Lyon, Marseille et Bordeaux,
et un nœud transversal sur l’archivage
des données et le traitement d’images
(INRIA, Institut des Télécoms, CNRS,
CEA) composent l’Infrastructure.
FLI recevra un financement de 37,5 M€
dont 5 M€ sont destinés à la plateforme grenobloise afin de l’augmenter
en IRM, imagerie nucléaire, imagerie
optique, microscopie optique intravitale et neurophysiologie. L’initiative
regroupe ainsi les forces grenobloises
en imagerie : chimie (CNRS-UMR
5250) ; l’imagerie de la plateforme
“Imagerie des Sciences du Vivant” –
IBISA (IRM, nucléaire, imagerie
optique, microscopie optique intravitale, neurophysiologie et ligne médicale d’ESRF) ; l’imagerie de CLINATEC
(CEA-Leti ; CHU) et la technologie avec
le CEA-Leti DTBS. Ces forces représentent 120 chercheurs ingénieurs et 75
post-docs, PhD et CDD. La plateforme
sera gérée par l’UJF en partenariat avec
le CEA-Leti et le CHU.
La France est le premier pays européen
à avoir structuré au niveau national
l’offre en imagerie cellulaire et préclinique à destination des scientifiques et
des industriels.
Avec FBI (France Bio Imaging – l’équivalent de FLI pour l’imagerie cellulaire)
et FLI, la France entre de manière cohérente et structurée dans le projet européen Euro-Bio-Imaging partie majeure
du grand chantier de structuration européenne des infrastructures en biologie
et santé (Programme ESFRI). FLI et FBI
rejoignent ainsi FRISBI pour la biologie
structurale et PROFI pour la génomique
dans les grandes infrastructures nationales en Biologie et en santé.
Appel à projets “COHORTES” :
CRYOSTEM (rédacteur du résumé : Pascal Mossuz)
Le projet CryoStem : “Collection
de prélèvements biologiques après
allogreffes de Cellules Souches
Hématopoïétiques pour étude de la
Maladie du Greffon contre l’Hôte”
a été retenu par l’ANR dans le cadre
de l’appel à projets “Cohortes”
financé par le grand emprunt national
“Investissements d’Avenir”, à hauteur
de 3 300 K€. Ce projet a pour objectif
la constitution d’un réseau national
de collections standardisées d’échantillons biologiques de patients adultes
et pédiatriques ayant bénéficiés d’une
allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Cette collection avec les
données cliniques associées permettra
de mieux comprendre la physiopatho-
logie de la maladie du greffon contre
l’hôte (rejet de greffe), les facteurs
prédictifs associés à sa survenue ou au
pronostic à long terme, et la réponse
aux traitements immunosuppresseurs.
Au niveau du CHU de Grenoble, le
projet regroupe la clinique universitaire
d’hématologie (Pr JY Cahn, Dr Bulabois
CE), le CRB (Pr Mossuz P).
Psy-COH (rédacteur du résumé : Thierry Bougerol)
La cohorte Psy-COH est un projet porté
par la Fondation FondaMental, réseau
national de recherche et de soins (RTRS).
L’objectif est de constituer une cohorte
française de 2000 jeunes patients (âgés
de 16 à 35 ans) présentant un trouble
psychotique majeur (premier épisode de
30
trouble bipolaire ou schizophrénique)
ou un trouble neuro-développemental
(autisme de “haut niveau” ou syndrome
d’Asperger), suivie 10 ans.
La constitution de la cohorte Psy-COH
s’appuie sur le réseau de Centres Experts
mis en place par la Fondation FondaMental
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
dont celui du CHU de Grenoble, l’un des 9
centres français, et seul de ce type en RhôneAlpes, consacrés à l’évaluation des Troubles
Bipolaires. Elle est coordonnée par le Pr
Marion Leboyer, professeur de psychiatrie
à Créteil (Université Paris Est Créteil Val de
Marne, AP-HP et INSERM U955).
Les objectifs de Psy-COH sont :
P i dentifier et valider des biomarqueurs pertinents des troubles et
permettre la définition de profils
intégrés d’indicateurs biologiques pertinents (bio-signatures
du processus pathologique). Sont
étudiés certains variants génétiques,
les patterns d’activité cérébrale ou
encore des marqueurs humoraux.
Certains biomarqueurs pouvant être
communs aux troubles mentaux et
à certaines pathologies médicales
sont également étudiés, comme par
exemple les marqueurs biologiques
de l’inflammation dont le rôle est
connu dans les pathologies cardiovasculaires et qui peuvent constituer
des processus pathogéniques contribuant également au développement
des troubles mentaux,
P caractériser les trajectoires évolutives
des patients au travers des différents
stades de la maladie, des symptômes
précoces à la pathologie caractérisée
en passant par les phases de rémission, de rechute et de récupération
(recovery). La pertinence de certains
indicateurs comportementaux ou
de biomarqueurs de rechute et de
pronostic sera évaluée (par exemple
marqueurs associés au déclin cognitif
ou encore ceux associés au développement de troubles somatiques
comorbides (syndrome métabolique), ces patients étant particulièrement à haut risque de diabète ou
de pathologie ischémique par rapport
à la population générale),
P évaluer l’utilisation des ressources
de santé, le coût pour la société et la
qualité de vie des patients. De telles
informations ne sont pas disponibles
en France à ce jour. Les informations collectées dans le cadre de la
cohorte permettront de comparer les
pratiques et les coûts selon les pathologies et avec les données disponibles
pour certains pays étrangers, d’identifier les parcours de soins et leurs
déterminants,
P c ontribuer au développement des
recherches sur ces pathologies
en constituant une large base de
données (data sharing).
Observatoire Français de la Sclérose en Plaques (OFSEP)
(rédacteur du résumé : Olivier Casez)
L’Observatoire Français de la Sclérose
en Plaques (OFSEP) est doté d’un financement de plus de 10 millions d’Euros.
Grâce à ce financement, l’OFSEP pourra
réellement augmenter la taille de la
cohorte nationale pour tendre vers l’exhaustivité et être en mesure de fournir
une photographie “en continu” de la
maladie en France. Il pourra également
étendre son champ d’investigations, en
couplant les données cliniques à des
prélèvements biologiques et, avancée
majeure, à des données d’imagerie.
Cette sélection doit permettre aussi au
projet de renforcer la collaboration avec
l’ANSM (anciennement AFSSAPS) pour
des études pharmaco-épidémiologiques
systématiques dans le cadre des plans
de gestion de risques, de développer la
collaboration amorcée avec l’Assurance
Maladie pour des études médico-économiques, et d’instaurer une collaboration
avec la Haute Autorité de Santé, en particulier sa Commission de Transparence,
pour évaluer l’efficacité des traitements
dans la vie réelle des patients, au-delà
des essais thérapeutiques.
La mise en place de l’OFSEP permet de
doter le pays d’un grand instrument
épidémiologique et d’un “plan SEP”
uniques au monde.
Appel à projets “LABEX” :
CAMI (Computer Assisted Medical Interventions) (rédacteur du résumé : Philippe Cinquin)
CAMI, traduction des GMCAO, Gestes
Médico-Chirurgicaux Assistés par
Ordinateur, nés à Grenoble en 1985, est
un “laboratoire d’excellence” en réseau,
coordonné par TIMC-IMAG (Université
Joseph Fourier / CNRS), qui fédère les
unités du CNRS et de l’INSERM qui
ont réussi à transférer d’une manière
significative à la pratique clinique leurs
avancées en GMCAO (à Brest, Grenoble,
Montpellier, Paris, Rennes, Strasbourg),
leurs partenaires hospitaliers (dont le
CHU et la plateforme www.eccami.
com, les IHU de Strasbourg et Paris), et
plusieurs partenaires industriels.
CAMI associe recherche fondamentale
et appliquée (pour améliorer la capacité des médecins de voir au-delà de
l’immédiatement visible, de prendre les
bonnes décisions, d’opérer avec plus de
dextérité, d’être mieux formés, et de
démontrer le service médical rendu par
les GMCAO), et offre éducative spécialisée visant médecins et ingénieurs.
CAMI concernera au CHU la quasitotalité des services de chirurgie,
radiothérapie et imagerie, dont le label
“laboratoire d’excellence” couronne la
collaboration étroite et au long cours en
GMCAO avec scientifiques et industriels.
Le porteur du projet CAMI est le
Professeur Philippe Cinquin.
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
31
Recherche, Innovation
PARAFRAP (rédacteur du résumé : Hervé Pelloux)
Le labex ParaFrap, Alliance française
contre les maladies parasitaires, vise à
créer un réseau national pour coordonner
les activités cliniques et de recherche sur
les infections parasitaires qui demeurent
une des principales causes de mortalité
dans le monde (e.g. paludisme, toxoplasmose). Ce projet, qui comporte
un volet recherche et un volet formation, permettra de pouvoir disposer de
nouvelles données concernant la géno-
mique et les mécanismes cellulaires
impliqués dans les phénomènes parasitaires, des approches innovantes de lutte
contre les maladies parasitaires pouvant
ainsi être développées. Ces travaux seront
réalisés en partenariat avec des industriels.
Le réseau créé permettra de développer
l’attractivité de la France vis-à-vis des
jeunes chercheurs et de l’industrie pharmaceutique, mais également de renforcer
la position française à l’international.
ParaFrap associe 9 centres dont 4 impliquant des Hospitalo-Universitaires. Le
CHU de Grenoble est partie prenante
par l’équipe de MA Hakimi (DR
INSERM, contrat d’interface INSERM)
et H Pelloux (PUPH ParasitologieMycologie), “épigénétique et parasites”,
UMR LAPM 5163.
GRAL (rédacteur du résumé : Patrice Morand)
“Les Virologues à la recherche du GRAL”
En 2000, les médecins du laboratoire
de virologie du CHU de Grenoble (Pr P.
Morand) se sont rapprochés des virologistes du polygone scientifique de l’European Molecular Biology Laboratory
(EMBL). L’objectif était d’utiliser le
formidable outil de recherche constitué
par les rayons X du synchrotron pour
déterminer à l’échelle atomique (millionième de millimètre) les structures
tridimensionnelles des protéines virales.
Cette recherche fondamentale permet,
entre autre, de modéliser des nouveaux
traitements antiviraux et de mieux
comprendre les interactions entre les
protéines virales et les protéines cellulaires. De ce rapprochement initial, est
né en 2009, avec le soutien de l’université Joseph Fourier, du CNRS et de
l’EMBL, une Unité de recherche Mixte
Internationale “Unit of virus Host Cell
Interactions” (UVHCI dirigée par S.
Cusack et Pr R. Ruigrok) comprenant
plus d’une centaine de personnes d’horizons scientifiques très différents. Dans
cette unité, le Pr P. Morand et le Pr W.
Burmeister (UFR pharmacie) co-dirigent
une équipe de 9 chercheurs ou enseignants-chercheurs travaillant sur le
virus d’Epstein-Barr, le virus de l’hépatite C et le virus de la variole.
En 2011, L’UVHCI a été retenu comme
un “LABEX” avec le projet baptisé
GRAL (Grenoble Alliance for integrated
structural cell biology) en association
avec d’autres instituts scientifiques
grenoblois (le projet est porté par les Pr
Ruigrok et E. Pebay –Peyrola (IBS) et J
Garin (IRTSV, CEA).
En apportant sa culture et son expertise
médicale, le laboratoire de virologie du
CHU compte bien participer activement
“à la recherche du GRAL” que constituent la découverte de nouveaux médicaments antiviraux et la compréhension
des maladies virales humaines.
Appel à projets “Nano-Biotechnologies” :
Parmi les 6 lauréats de l’appel à projets “Nanobiotechnologies”, figure le projet BiTum.
BiTum (rédacteur du résumé : Jean-Luc Coll)
Ce projet de Diagnostic précoce du
cancer de la prostate par biopsie guidée
par imagerie bimodale a obtenu un
financement de 1 350 000 €.
Le projet vise à explorer de nouvelles
voies de diagnostic médical en superposant une image fonctionnelle obtenue
par fluorescence à l’image anatomique
ultra sonore standard.
Le cancer de la prostate est le 1er cancer
chez l’homme de plus de 50 ans. Son
diagnostic repose sur le dosage des PSA
et d’un toucher rectal, éventuellement
confirmé par des biopsies guidées par
32
échographie. Ces biopsies sont effectuées aléatoirement car la tumeur n’est
pas visible en échographie, aboutissant
à multiplier le nombre de biopsies noninformatives.
BiTum doit fournir une méthode d’imagerie bimodale (optique/échographie)
pour guider les biopsies et permettre
une détection précoce de ce cancer.
Pour cela il s’appuie d’une part sur un
nouvel agent de contraste optique
(Lipidots) développé au CEA-LETI et
d’autre part sur un instrument prototype développé spécialement (sonde
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Prostafluo) associant échographie
et imagerie optique de fluorescence
(appareil installé aussi au laboratoire
OPTIC CLINIC du CHUG). Dans BiTum,
nous évaluerons les performances de
ce couple traceur/instrument sur des
modèles de petits et gros animaux.
Partenaires : CEA – LETI (J Boutet ;
Coordinateur), SuperSonic Imagine (Aix
en provence), Université de Bordeaux
(N. Grenier), VetAgroSup (lyon),
ONIRIS (section oncologie, Nantes),
INSERM-UJF U823 (JL Coll).
Appel à projets “EQUIPEX” :
ThomX (domaine Energie) est doté d’un financement de 12 millions d’Euros
(rédacteur du résumé : François Estève)
ThomX a pour objectif la production
d’une source compacte de rayons X,
directionnelle, avec des performances
élevées, à forte brillance, monochromatique et à énergie ajustable pour application dans le domaine des sciences
médicales (imagerie et thérapie) et
sociales (patrimoine artistique), de la
technologie et de l’industrie.
Elaborée en partenariat avec le monde
académique et la participation d’industriels, le projet ThomX couvre un large
domaine scientifique allant des applications médicales (imagerie statique
et dynamique, mammographie en 3D,
bronchographie, angiographie, radiographie) aux sciences sociales (analyse des
matériaux pour l’étude du patrimoine,
datation des œuvres d’art, analyse non
destructive des dessins sous-jacents), et
des disciplines telles que la cristallographie, la chimie, la métallurgie, la biologie.
Une source dédiée telle que ThomX
pourrait être installée dans un hôpital,
permettant une forte augmentation de
l’accès des patients et des chercheurs
et un impact significatif sur les aspects
cliniques.
Actuellement une seule machine à flux
très élevé est opérationnelle (aux USA),
mais l’activité internationale croissante
montre que ces machines peuvent
représenter une nouvelle génération de
sources de lumière.
Le projet va offrir des possibilités considérables d’une formation d’excellence aux
jeunes chercheurs grâce aux scientifiques
spécialistes des domaines des accéléra-
teurs de particules et du rayonnement
relativiste, des lasers, des couches minces
et de l’instrumentation X et de la participation de partenaires français mondialement reconnus comme leaders dans
leurs domaines : en sciences médicales
sur les synchrotrons et dans le domaine
du patrimoine artistique.
Les partenaires sont : CNRS IN2P3
/ SOLEIL, Centre de recherche et de
restauration des musées de France
(C2RMF), Centre lasers intenses et
applications (CELIA), Grenoble institut
des neurosciences (GIN INSERM),
Institut NEEL, European Synchrotron
Radiation Facility (ESRF), TED (Thalès
Electron Devices).
KINOVIS (rédacteur du résumé : Olivier Palombi)
KINOVIS (Capture et analyse avancées
des formes en mouvement) a obtenu
un financement de 2,13 millions d’Euros
dans le cadre du second appel à projet
EQUIPEX.
L’objectif est de doter la France d’équipements scientifiques de qualité, qui
pourront bénéficier à l’ensemble des
domaines de recherche. KINOVIS est
un projet transdisciplinaire qui établit
le lien entre la recherche en informatique (INRIA) et la santé (UFR de
Médecine de l’UJF et CHU de Grenoble),
à travers une démarche innovante
autour de l’anatomie en mouvement.
Les fonds obtenus vont être utilisés
pour mettre en place une plateforme
de capture, d’analyse, d’interprétation
et de synthèse des formes en mouvement, unique en Europe, dont la finalité clinique est l’exploration et l’étude
de pathologies telles que la maladie de
Parkinson ou l’épilepsie. L’innovation
réside dans la capacité de mesurer des
surfaces entières en mouvement d’une
part et de lier l’information de surface
externe avec l’information anatomique interne d’autre part. Ce projet
est porté par Edmond BOYER responsable de l’équipe MORPHEO à l’INRIA
Rhône-Alpes et Olivier PALOMBI
professeur d’anatomiste à l’UJF et
neurochirurgien au CHU. Le Laboratoire
d’Informatique de Grenoble (LIG) et
Laboratoire Grenoble Image Parole
Signal Automatique (GIPSA-Lab) sont
aussi partenaires du projet.
Cette synthèse a été rédigée à partir des retours des porteurs/partenaires des dossiers. Si certains projets ou équipes ont été
omis par défaut d’information, veuillez nous en excuser.
H. Pelloux, Pôle Biologie
H. Sabbah-Guillaume, Direction de la Recherche et des Partenariats.
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
33
Un CHU, des métiers
Animateur socioculturel
Trois animatrices socioculturelles travaillent au CHU de Grenoble. Rattachées
au service social des malades, Pôle Management, elles interviennent en étroite
collaboration avec les équipes du pôle au sein duquel elles sont affectées
(Pluridisciplinaire de Médecine et Locomoteur et Rééducation). Nadine Drevon,
à l’Institut de Rééducation, Catherine Bertoni, à la maison de retraite de La Bâtie
et Béatrice Le Sant, au Centre de Gérontologie Sud, nous parlent de leur métier.
L’animateur socioculturel intervient
auprès de patients ou résidents au
profil très diversifié, avec des pathologies multiples et variées, qu’ils soient
ou non dépendants. “Nous intervenons
auprès de toute personne en situation
de handicap” précise Béatrice. “Nous
favorisons leur bien-être dans la structure et leur permettons de conserver
du lien social” poursuit Nadine.
L’animateur socioculturel n’intervient
pas directement dans le soin. Il joue un
rôle particulier dans le “prendre soin”,
au-delà du simple encadrement d’activités occupationnelles.
Le métier s’articule autour de plusieurs axes :
L’accompagnement
Dans les structures où la durée de séjour
varie de 3 semaines à plusieurs années,
la qualité de l’accueil ne doit pas être
basée uniquement sur des soins, mais
également sur l’accompagnement, sur
un projet d’animation. “Les patients ont
besoin de trouver autre chose que le soin.”
confie Nadine. Les personnes ont besoin
d’être stimulées, distraites et intégrées
dans un environnement vivant.
L’animateur va évaluer les besoins,
proposer et mettre en place un accompagnement personnalisé selon les désirs
et les envies du patient ou du résident.
“Nous avons des moyens adaptés au
public avec qui nous travaillons, moyens
qui ne sont que des prétextes pour établir
une relation sociale. L’objectif étant
de garder ce lien social, de conserver
le temps de plaisir, que ce soit par le
toucher, les activités manuelles, la
lecture de contes…” explique Béatrice.
“Cela passe par du lien individuel ou
collectif, une adaptation au contexte,
au cas par cas. Notre rôle est d’être à
l’écoute, d’être présent, il faut savoir
s’adapter, savoir gérer un groupe. Le
relationnel est vraiment très important”
ajoute Catherine.
Créer des événements qui génèrent
du lien, faire de l’espace hospitalier
un véritable lieu de vie et d’échange,
ouvert sur l’extérieur, tels sont les
objectifs de l’animateur.
34
L’animation
L’animation doit contribuer à maintenir
un sens à la vie de la personne hospitalisée, d’éviter la perte de repères.
Animer c’est associer qualité de vie et
qualité de soins, c’est créer un climat
convivial, donner du plaisir, du bonheur
en intégrant les handicaps physiques
et/ou psychiques de la personne. Pour
Nadine “Animer c’est prendre en charge
le patient pour des temps de détente
et de plaisir, hors temps de soin. C’est
préserver son autonomie en facilitant
l’accès aux activités et valoriser son
image par le biais d’activités ludiques et
de créations manuelles”.
L’animation va se construire selon deux
axes, en fonction du public accueilli et
du type de structure.
Des programmes sont élaborés chaque
semaine. Les actions mises en œuvre
sont personnalisées. Elles peuvent être
individuelles ou collectives en fonction
des attentes des personnes, mais également des contraintes de l’établissement.
Ces activités sont un des supports de la
vie sociale : elles regroupent les activités
organisées, récréatives et culturelles.
Les loisirs de type collectif sont proposés
quasiment tous les après-midi de la
semaine à l’Institut de Rééducation ainsi
qu’à la maison de retraite de La Bâtie avec
les incontournables jeux de carte, jeux de
société, activités manuelles, lotos, “Il faut
être très polyvalent, créatif et pédagogue”
affirme Nadine. “Il faut savoir donner
envie” ajoute Béatrice. L’animateur doit
encourager mais non contraindre.
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Des spectacles vivants (chants, danses,
concerts), des expositions, sont également organisés par des associations
locales dans les espaces communs des
trois établissements, en partenariat
avec Culture et Santé. “À La Bâtie, nous
organisons également des sorties en car
deux fois par an et des animations intergénérationnelles avec des enfants d’un
établissement scolaire de la région. Ces
temps permettent d’échanger autour
d’activités et ainsi de continuer à tisser
des liens entre les générations”.
Le loisir de type individuel va permettre
d’accompagner le résident dans la réalisation d’un projet personnalisé. Les envies
d’une personne de 50 ans ne sont pas
les mêmes que ceux d’une personne de
90 ans. La relation individuelle est aussi
importante que les activités de groupe.
“Les gens ont des choses à raconter”. Cela
peut se traduire par des visites auprès des
personnes fatiguées pour rompre leur
isolement, de l’écoute, du soutien, de la
relaxation... “Au Centre de Gérontologie
Sud, par exemple, une professionnelle
en scrapbooking réalise des tableaux
en faisant appel à la mémoire des résidents. Des clowns formés spécialement
à la gériatrie déambulent également de
chambre en chambre.”
L’animation est une succession de
projets d’activités qui demande à
chaque fois une préparation, une organisation et un budget.
La coordination
L’animateur, par son profil et sa formation, est un fédérateur. Il mobilise, coordonne et met en synergie l’ensemble
des acteurs (patients, résidents, familles,
bénévoles et professionnels).
Les animatrices du CHU ont, au fil des
années, tissé des liens avec d’autres
professionnels du social ou des soins.
Elles ont établi des collaborations avec
d’autres organisations extérieures.
“Je fais appel à des intervenants extérieurs.
Au CGS je dois faire face à une population
de plus en plus âgée, souffrant de pathologies de plus en plus lourdes et de déficits psychiques et cognitifs de plus en plus
aigus. Les actions doivent être individuali-
sées, il faut aller de chambre en chambre,
vers les résidents.” explique Béatrice.
À l’EHPAD de La Bâtie, Catherine travaille
en collaboration avec les bénévoles de
l’association Phares. “Nous avons deux
types d’interventions avec les bénévoles,
de la création et animation d’ateliers et des
visites individuelles auprès des résidents.”
Béatrice Le Sant – Animation au Centre
de gérontologie Sud
Au CGS : des chèvres de l’association
de zoothérapie de l’Isère “Tendre la patte”
Nadine Drevon – Animation à l’Institut
de rééducation
La pratique de l’animation a beaucoup évolué au fil
du temps. En se professionnalisant, elle est passée
d’activités occupationnelles dispensées par des
bénévoles à des actions basées sur de véritables
projets d’animation socioculturels qui prennent
en compte les préoccupations, les potentialités et
les attentes des personnes, ainsi que le contexte
économique et institutionnel.
Propos recueillis par B. Polikar
Direction de la communication
Repères
3 postes d’animateurs socioculturels au CHU :
- Institut de rééducation (160 lits) : 100 % ETP
- La Bâtie (80 lits) : 80 % ETP
- Centre de Gérontologie Sud (125 lits) : 0.50 % ETP
Formation, diplôme :
Plusieurs cursus de formation et diplômes permettant
l’exercice de l’animation ont existé au fil de l’histoire
et de la professionnalisation du métier d’animateur
socioculturel.
Depuis 2001, le BP JEPS (Brevet Professionnel de la
Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport), diplôme
de niveau VI permet cette fonction à travers 4 options :
information et communication, loisirs tous publics,
animation culturelle et animation sociale.
600 h de formation sont dispensées en formation
continue. Cette formation est également accessible
en alternance et formation continue. Les Directions
Régionales de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion
Sociale sont responsables de l’organisation de
l’enseignement et de la délivrance des diplômes.
Il existe le DE JEPES (diplôme d’Etat) de niveau III.
Catherine Bertoni – Atelier jardinage à l’EHPAD de La Bâtie
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
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Culture
Technologie et médecine 1900-1960
Les pratiques médicales bouleversées
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5
11
technologie
médecine
1900 1960
1900|1960
CONCEPTION GRAPHIQUE : THOMAS LEMOT
les pratiques médicales
bouleversées
Le jeudi 13 septembre, une centaine de
personne a assisté à l’inauguration de
la nouvelle exposition présentée par le
musée grenoblois des sciences médicales
en présence de Michel Destot, président
du conseil de surveillance et de Jean
Debeaupuis, directeur général du CHU.
Cette exposition permet de mieux
appréhender l’utilisation de la technique dans les pratiques médicales
dans la première moitié du XXe siècle.
Cette période charnière, bien souvent
méconnue, fut en effet témoin d’un
bouleversement majeur des pratiques
médicales. Celles-ci, qui s’appuyaient
jusque là sur l’observation du patient
lors de l’examen clinique, sont progressivement améliorées et complétées par
l’apparition de la technologie médicale.
De l’électrocardiographie à la naissance
de la radiologie, de nombreux appareils
révolutionnent la médecine, permettant un diagnostic plus précis et plus
exposition
entrée libre
15 sept. 2012 > 20 déc. 2013
Mardi et mercredi : 9 h 30 > 11 h 30 / 12 h 30 > 16 h 30
Jeudi : 12 h 30 > 16 h 30
MUSÉE GRENOBLOIS
DES SCIENCES MÉDICALES
L’exposition est ouverte les mardis
et mercredis de 9h30 à 11h30
et de 12h30 à 16h30 et le jeudi
de 12h30 à 16h30.
Visite guidée : Les mercredis
à 12h30 et 17h
Sur demande des visites guidées
sont proposées : 04 76 76 51 44
[email protected]
fiable. Il devient possible d’explorer le
corps de son vivant, d’en quantifier les
constantes et les paramètres, améliorant ainsi les possibilités de dépistage
et de contrôle. Les pratiques thérapeutiques se diversifient et se complexifient, à l’image de la chirurgie qui
devient de plus en plus spécialisée. Le
geste professionnel du médecin s’appuie désormais sur de nombreux instruments et appareils, produits en série,
apportant plus de précision et d’efficacité pour l’intervention, l’anesthésie, la
réanimation, etc. Améliorant également
le confort du patient et les conditions
d’hygiène, ces nouvelles techniques
sont garantes d’une efficacité croissante
des soins prodigués et préfigurent les
découvertes ultérieures qui modifieront
totalement, à partir des années 1960, la
prise en charge des maladies.
Daphnis et Chloé
sur le parvis de l’hôpital
L’Hôpital, lieu de programmation culturelle… c’est ce que le CHU propose dans
le cadre du programme Culture et Santé.
Le 22 septembre dernier, Jean Claude
Gallotta offrait sur le parvis de l’Hôpital
couple-enfant à La Tronche une représentation de son spectacle Daphnis et
Chloé, créé en 1982. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la
Danseurs : Francesca Ziviani et Nicolas Diguet. Crédit photo Raoul Lemercier.
36
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
MC2, nous permettant ainsi de proposer
in situ, des spectacles de qualité.
Les objectifs de ces actions sont
multiples : favoriser l’ouverture de l’Hôpital sur la Cité, améliorer les conditions
de prise en charge du patient à l’Hôpital,
permettre à tous l’accès à la culture… et
regarder l’hôpital autrement. Nos objectifs étaient atteints le 22 septembre…
Formation
Le théâtre masqué :
un choix pédagogique à l’Institut
de formation des aides soignants
et des étudiants en soins infirmiers
La présente exposition retrace cette
évolution à travers près de soixante
objets, tous issus des collections du
musée grenoblois des Sciences médicales. Aujourd’hui, certains sont devenus
obsolètes, d’autres ont évolué et sont
toujours utilisés, mais tous témoignent
de l’évolution des techniques et des
pratiques professionnelles au sein de
l’hôpital. Ils préfigurent le développement de la médecine telle que nous la
connaissons aujourd’hui (miniaturisation, introduction de l’informatique,…).
Depuis cinq ans, l’équipe pédagogique de l’institut fait appel au théâtre
masqué pour sensibiliser un public de
futurs professionnels aux problèmes de
la vieillesse. C’est au travers de la pièce
de théâtre “Une vie” de la Compagnie
Kaléidoscope, dirigée par Laurence
Grattaroly, que les élèves et étudiants
font une première rencontre avec la
personne vieillissante.
Blanche, 92 ans, interprétée brillamment par Marie Ange Boissy Gomez,
a mené une vie intense, militante. Elle
évoque avec dignité les épreuves et les
bonheurs de sa vie, aborde des sujets
difficiles … L’expression figée, apportée
par le masque de l’actrice, saisit le
regard du spectateur qui porte alors son
attention sur les mots et l’expression du
corps, provoquant la rencontre.
La comédienne effectue une véritable
prouesse physique, on la voit courbée,
boitant, les doigts recroquevillés, dans
une lenteur de mouvement, une lassitude de ce corps vieilli .Le contraste est
saisissant avec la parole vive, les souvenirs chargés d’émotions et l’expression
de désirs toujours vivaces.
La pièce propose différents “tiroirs”
permettant aux futurs professionnels
d’explorer les concepts d’autonomie,
indépendance, dépendance, ainsi que
les notions de qualité de vie et liberté
de choix. Ce support artistique permet
d’affirmer les valeurs enseignées et sur
lesquelles se fonde notre projet pédagogique : le respect de la personne dans
sa singularité et son accompagnement
jusqu’au bout de la vie.
Le débat suscité par le spectacle ouvre
la réflexion sur des dimensions éthiques,
sociales, culturelles à propos du devenir
des personnes vieillissantes aujourd’hui.
L’équipe pédagogique IFAS-IFSI
et Laurence Grattaroly
Metteur en scène et directrice artistique
Compagnie Kaléidoscope
site : www.cie-kaleidoscope.com
Couple Enfant
Crédit photo Compagnie Kaleidoscope
Le parvis s’est transformé en une magnifique scène de spectacle… les spectateurs étaient au rendez-vous, qu’ils
fussent patients, soignants, simples visiteurs ou amoureux de la danse… Au-delà
de la danse, chacun a pu échanger
ensuite avec Jean-Claude Gallotta et
ses danseurs…
Sylvie Bretagnon
Chargée des affaires culturelles
Direction de la communication
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
37
Association
Soleil Rouge, des clowns à l’hôpital
a fêté ses 10 ans !
“10 ans ! J’ai 10 ans, tu te rends compte ? Deux chiffres pour 10 ans de bazar foutu
dans les couloirs de l’hôpital, 10 ans de copains rigolés dans leur chambre, 10 ans de
sincérité les yeux dans les yeux, 10 ans de bénévolat fourmillé jour après jour pour me
faire grandir, 10 ans de complicité avec les blouses, les blanches et les roses, 10 ans
de partenariat avec des gens qui y croient gros comme ça.”
Soleil Rouge
Et oui, les clowns interviennent au CHU
depuis 10 ans déjà…
Pour fêter cet évènement l’association a célébré cet anniversaire le 20
septembre, sur le “terrain de jeu des
clowns” à l’hôpital, avec la présentation d’une nouvelle exposition photo-
graphique et une déambulation des
clowns dans les couloirs du CHU. Le 29
septembre une grande fête a eu lieu au
centre ville pour le public grenoblois,
avec fanfare et animations. Un cabaret
des clowns a clos les festivités au Prisme
de Seyssins le 6 octobre.
« Parrain depuis quatre ans de Soleil
rouge, j’en suis avant tout le premier
admirateur, admirateur des clowns et des
bénévoles qui constituent l’association,
avec l’aide évidemment des quelques
700 adhérents-donateurs. J’admire, en
effet. Peut-on faire autrement que d’admirer ? Je les ai vus à l’œuvre, à l’hôpital,
ces généreux, déguisés ou non, qui font
de la façon de donner de leur temps aux
enfants malades un geste artistique, qui
font de la façon de mettre un nez rouge
un geste d’offrande.
Les clowns de Soleil rouge ne font pas
que distraire de la souffrance ou de
l’injustice, ce qui serait déjà une belle
et noble tâche, ils font comprendre aux
enfants et à leurs parents que le rêve et
le rire sont des actes de résistance. J’ai
également mesuré combien il s’agissait
là d’un travail sérieux, d’un travail en
liaison permanente avec le personnel
soignant, avec des psychologues, d’un
travail qui fait tout pour ne pas avoir l’air
d’en être un, d’un travail d’une générosité sans limites, débordante, communicative, bourrée d’humanité.
Soleil rouge a dix ans. Je ne connais pas
le nombre des enfants qui grâce à ce
soleil-là ont éclaté de rire et de vie dans
leur chambre d’hôpital. J’ai le souvenir
d’un seul. Rien que pour lui, merci, amis
de Soleil rouge, pour ce beau combat,
merci de me compter parmi les vôtres. »
Crédits photos Edgar Barraclough
Retour en images
Parole de parrain
Jean-Claude Gallotta, chorégraphe
38
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
En bref
Journée de dépistage
des hépatites
Dans le cadre de la journée des dépistages gratuits des hépatites en Isère, le
Réseau Promethée Alpes-réseau a tenu
un stand d’informations dans le hall
Vercors le jeudi 20 septembre 2012 et
ce pour la 2e année consécutive.
Le Pôle de Biologie et de Pathologie
souhaitant participer activement à
cette action de santé publique, a mis
à disposition une salle de consultations
du Centre de Prélèvements de l’Institut
de Biologie et de Pathologie.
L’équipe de Virologie du Département
des Agents Infectieux, composé d’un
Biologiste (Dr S Larrat) et d’un interne de
biologie (J. Bessonat), a pu ainsi prendre
en charge 12 patients souhaitant se faire
dépister. Le bon déroulement de cette
journée n’aurait pas été possible sans
l’investissement de chacun.
Remercions le département des agents
infectieux et le personnel du Centre de
Prélèvements d’avoir participé au défi de
santé publique que représente le dépistage des hépatites B et C en France où
l’on estime que plusieurs dizaine milliers
de personnes ignorent encore en 2012
leurs infections alors que les stratégies
de prise en charge sont actuellement très
efficaces. À l’année prochaine pour une
nouvelle journée de dépistage !
Un geste généreux
pour la clinique
de réanimation pédiatrique
4500 €, c’est le montant du chèque
remis au Professeur Debillon, responsable de la clinique de réanimation
pédiatrique et médecine néonatale, par
les “lionnes” du Lions club GrenobleDoyen, le 29 juin 2012. Chaque année,
les épouses des membres du Lions Club
organisent une action à destination
caritative. Cette année l’objectif était
de soutenir le service de réanimation
pédiatrique de l’Hôpital Couple Enfant
afin d’améliorer l’accueil des familles
dont les enfants sont hospitalisés.
Un nouveau véhicule
pour l’Espace Victor
Le vendredi 13 juillet, le groupe
APICIL a remis les clés d’un véhicule
Renault Trafic à l’équipe de l’hôpital
de jour de l’espace Victor, Centre de
Pédopsychiatrie du Grésivaudan situé
à Saint-Ismier. Ce véhicule de 9 places,
adapté au transport des enfants hospitalisés, sera très utile pour mener à bien
les actions du Centre et organiser des
sorties pour les enfants.
Ce don fait suite à la recherche de fond
par l’association “Bulles de savon” créée
par l’équipe de l’hôpital de jour de
Pédopsychiatrie pour financer des projets
en faveur des patients de l’espace Victor.
Une visite inattendue
en pédiatrie
Le 12 juin Michael Jones a consacré une
bonne partie de sa matinée à l’espace
Arc-en-ciel, au 4 e étage de l’hôpital
Couple Enfant auprès des enfants hospitalisés. Cette visite inattendue du chanteur au grand cœur a permis d’égayer leur
quotidien en musique et en chansons.
À l’issue de ce moment convivial,
Michael Jones a remis un chèque au
Professeur Plantaz, responsable de la
clinique pédiatrique, destiné à l’association grenobloise pour le développement et la recherche médicale infantile.
Ce chèque représentait une partie du
cachet de Michael Jones, tête d’affiche
de la 13e édition du festival Happy days
qui a eu lieu le 1er septembre dernier.
Journée des soins :
les équipes du CHU
à l’honneur
La journée annuelle des soins infirmiers, de rééducation et médico techniques du CHU a eu lieu le 12 juin, salle
Gilbert Faure. Elle a réuni des professionnels du CHU, du Centre Hospitalier
Alpes Isère et du Centre Hospitalier de
Voiron. De nombreuses équipes se sont
mobilisées pour présenter soit une
communication soit un poster. Le jury
a attribué 8 prix, trois pour les communications, trois pour les poster et deux
prix spécial du comité d’organisation
dans chacune des catégories.
Communications :
1er prix : Mammographie numérique et
tomosynthèse - P. Schiltz, C. Goudissard
2e prix : Mieux communiquer ensemble,
quand on est aphasique – A. Gascoin,
V. Marcon
3 e prix : Pédagogie par le jeu dans
l’enseignement des risques collectifs
NRBCE – C. Turchet
Prix spécial du Comité d’organisation :
L’assistant de soins en gérontologie :
un(e) aide-soignant(e) expert(e) –
D. Princiaux, Ch. Achin, R. Simiand,
C. Chevrier, M. Boffelli, A. Lantez, S.
Scavone, P. Couturier
Posters :
1 er prix : L’escarre en Réanimation
Médicale, du nouveau dans la prévention et les soins !!! – J. Schmitt, N.
Averous, S. Conrad, L. Roulet, A. Brevet
2e prix : Sécuriser l’administration des
médicaments au patient : la règle des
5 B – M. Prizzi, C. Chapuis, I. Rieu, M.J.
Robein Dobremez
3e prix : Hémodialyse en urgence : un
service à la carte ! – L. Bouillard, P.
Guyot
Prix spécial du Comité d’organisation :
Le référent hygiène des locaux : un
nouveau métier au PAR et au PGBO –
G. Garcia, S. Lemée
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
39
Zoom
Ultra Trail du Mont Blanc,
le staff médical de Trail
des soignants du CHU
Véritable célébration internationale du Trail, the North Face® Ultra-Trail du Mont-Blanc® (UTMB®) s’est déroulé le
dernier week-end d’août dans la région du Mont-Blanc. Cet évènement qui rassemble de nombreux athlètes, spectateurs
et bénévoles autour de cette même passion a fêté son dixième anniversaire. Une trentaine d’infirmiers(ères) et médecins
du CHU participe chaque année bénévolement à la sécurité des courses de l’UTMB. Ils participent tous à la même
aventure, prêts à offrir avec passion leur aide et leur réconfort dans un esprit de partage et d’amitié.
3 courses sont médicalisées
L’UTMB®
(Ultra Trail du Mont-Blanc)
Un tour du massif du Mont-Blanc
complet, traversant 3 pays : la France, la
Suisse et l’Italie, au départ de Chamonix
en 166 km et 9 500 mètres de dénivelé
positif.
Il s’agit d’une épreuve de montagne,
comportant de nombreux passages en
altitude (> 2500 m), dans des conditions climatiques pouvant être très difficiles (nuit, vent, froid, pluie ou neige),
nécessitant un très bon entraînement,
un matériel adapté et une réelle capacité d’autonomie personnelle.
2300 coureurs, temps de course
maximum : 46 heures (temps indicatif des 1ers : 20 heures)
TDS®
[sur les Traces des Ducs de Savoie] –
l’alternative sauvage
Plus sauvage et plus technique que
l’UTMB® et la CCC®, au cœur de la
Vallée d’Aoste et des deux Savoie,
cette course exigeante offre une vision
inédite du tour du Mont-Blanc et du
Beaufortain.
Un demi-tour du Mont-Blanc au départ
de Courmayeur en 110 km, 7100 mètres
de dénivelé positif.
C’est une course de pleine nature
empruntant les sentiers de Grande
Randonnée du pays du Mont-Blanc, de
la Vallée d’Aoste, de la Haute Tarentaise
et du Beaufortain.
1200 coureurs, temps de course
maximum : 31 heures (temps indicatif des 1ers : 14 heures)
La CCC®
[Courmayeur-Champex-Chamonix]
Créée en 2006, la CCC® est devenue
aussi populaire que sa grande sœur
(45 nations représentées en 2010). Il
s’agit d’un demi-tour du Mont-Blanc
au départ de Courmayeur en 98 km et
5600 mètres de dénivelé positif, une
course de pleine nature empruntant en
grande partie le sentier international de
Grande Randonnée du Tour du MontBlanc (GR TMB).
Il s’agit d’une épreuve de montagne,
comportant de nombreux passages en
altitude (> 2500 m), dans des conditions climatiques pouvant être très difficiles (nuit, vent, froid, pluie ou neige),
nécessitant un très bon entraînement,
un matériel adapté et une réelle capacité d’autonomie personnelle.
1800 coureurs, temps de course
maximum : 26 heures (temps indicatif des 1ers : 12 heures)
Le staff médical tient à féliciter
personnellement les traileurs du
CHU de Grenoble :
Anne DEFEMME, infirmière au bloc
des urgences. Finisher de l’UTMB
Aurélien COURVOISIER,
chirurgien orthopédiste infantile.
Finisher de la TDS
Cédric HEILMANN, infirmier
anesthésiste. Finisher de la CCC
Yvan DE PEDRO, Service Incendie,
Finisher de la CCC
Alain MONIN, Service Incendie,
Finisher de la CCC
Gérald KUBIAK, AS à Dominique
Villard, Finisher de la CCC
Une partie de l’équipe de bénévoles du CHU.
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L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
Carnet
Une organisation rôdée
Départs à la retraite
De juin à novembre 2012
Cette année l’UTMB a fêté ses 10 ans. Depuis sa création l’équipe de bénévoles du CHU ne cesse de grandir
et aujourd’hui plus de trente personnes participent à
cet événement. L’équipe de médecins est dirigée par le
Dr Laurence Poletti qui travaille en réadaptation cardiologique à l’hôpital Sud, et l’équipe d’infirmiers(ères) par
Isabelle Paucot du département d’anesthésie. Le groupe
est constitué de 69 infirmiers(ères) et 30 médecins. Une
quarantaine d’entre eux travaillent au CHU avec une
compétence d’anesthésie, de réanimation ou d’urgence.
Ils participent tous à la même aventure, prêts à offrir avec
passion leur aide et leur réconfort dans un esprit de partage
et d’amitié.
Les pathologies rencontrées sont diverses : blessure aux
pieds, entorses ou fracture de cheville, ou de genou,
problèmes gastriques, malaises vagaux, déshydratation,
hyperthermie, hypothermie, voire polytraumatisé et arrêt
cardiaque. Chaque poste est équipé du matériel pour gérer
ces situations.
Les infirmiers travaillent avec des “protocoles infirmiers”, et
sont en liaison téléphonique permanente avec le directeur
médical de course. Un briefing avant le départ des courses
permet à toute l’équipe de faire connaissance, d’échanger
les informations, de noter sa feuille de route, et de vérifier
le matériel médical. Un contrôle anti-dopage est effectué
le mercredi et le jeudi, ainsi qu’après la course.
Le travail s’effectue de jour comme de nuit, au soleil, ou
hélas parfois sous la pluie, le froid et la tempête. Les postes
se situent soit dans les villages traversés, soit en montagne.
Dans ce cas, le matériel médical est hélitreuillé la veille.
Pour rejoindre ces postes en montagne, une à trois heures
de marche peuvent être nécessaires. Le personnel doit être
excessivement équipé en habit chaud pour pallier à tout
changement de température. L’équipe travaille au service du
coureur, dans un esprit de convivialité, mais surtout avec un
grand professionnalisme. Les actions sont avant tout médicales, mais avec également une grande part de psychologie
et de compréhension.
Pendant ces 4 jours, l’équipe est nourrie et logée, soit sur
les postes de travail, soit au lycée de Chamonix. Pour la
3e année consécutive, la météo est venue fortement
perturber le déroulement des courses. La TDS a pu se
dérouler sur son parcours normal, mais des pluies plus
fortes que prévu ont occasionné de sérieuses difficultés, en
particulier au Cormet de Roselend où l’équipe de Beaufort
a du faire face à 500 abandons ! La CCC a dû être amputée
de ses passages à la Tête de la Tronche et à la Tête aux
Vents. Il s’est avéré impossible de faire partir l’UTMB sur
son parcours normal. Devant l’impossibilité de faire franchir les 3 grands cols à plus de 2 000 coureurs sous une
grosse quantité de neige, et après de longues discussions,
la décision a finalement été prise de proposer un parcours
de 100 km dans le Val Montjoie et la vallée de Chamonix.
Les coureurs ont été très satisfaits, mais cela n’a pas été
sans difficulté pour les communes fortement sollicitées.
Rendez-vous pour l’édition 2013 !
Isabelle Paucot
Pôle Anesthésie-Réanimation
Pôle urgences SAMU SMUR
Dr Gérard MUSIEDLAK, Urgences UHCD, 28/04/12
Dominique JACQUES, infirmier, 22/06/12
Alain CHOLLET, Ambulancier, 01/11/12
Pôle anesthésie réanimation
Fatima BEN HADDOU, aide-soignante, 01/09/12
Pôle tête et cou et chirurgie réparatrice
Anne ROUZIER, secrétaire médicale, 01/08/12
Maryse LESCOT, aide-soignante, 01/08/12
Jocelyne PUJOL, infirmière, 01/07/12
Jean-Luc LACROIX, infirmier, 01/07/12
Huguette CAVAS, aide-soignante, 27/11/12
Irène BONAITI, infirmière, 01/09/12
Pôle cardiologie vasculaire et thoracique (CVT)
Martine BILLES, infirmière, 01/11/12
Andrée EGRY, infirmière, 01/08/12
Gilles FAVIER, ASHQ, 01/11/12
Pôle cancérologie et médecine aigue communautaire
Pr Michel BOLLA, Radiothérapie, 31/08/12
Laurette FILIPPI, masseur-kinésithérapeute, 01/11/12
Pôle disgestif DUNE
Christine GILBERT, infirmière, 01/07/12
Annick BARBAROUX, infirmière, 01/08/12
Martine HEGEDUS, aide-soignante, 01/09/12
Joelle MARLETAZ, aide-soignante, 01/09/12
Kim Hoang LE, infirmière, 01/07/12
Sivkheang LIM, aide-soignant, 01/08/12
Ivana BUSI, infirmière, 01/07/12
Josette CAILLAT, aide-soignante, 01/07/12
Colette VAILLANT, aide-soignante, 01/07/12
Colette MUNOZ, infirmière, 01/07/12
Pôle pluridisciplinaire de médecine
Dr Monique RAMOS, Médecine vasculaire, 01/07/12
Myriam TRAVERS, infirmier, 01/07/12
Claudine BLAIN, infirmière, 01/07/12
Odile MUKENDI, infirmière, 01/08/12
Espérance ROSIN, ASHQ, 16/06/12
Margaret BODON, adjoint administratif, 01/11/12
Sylvie TOURNOUD, infirmière, 01/10/12
Pôle Couple Enfant
Pr Bernard SELE, Biologie de la Procréation, 01/09/12
Michelle CHAPUY, auxiliaire puériculture, 01/08/12
Marie-Christine MOCELLIN, aux. puériculture, 01/07/12
Pascale MOUGEY, sage-femme, 01/08/12
Dominique THOMASSIN, infirmière, 01/09/12
Jean-Pierre CANTERO, A.S.H., 19/10/12
Marie VALLET, infirmière, 01/09/12
Jocelyne GHENO, puéricultrice, 01/11/12
Pôle pharmacie
Nadine ESPAGNOL, adjoint des cadres, 01/07/12
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
41
Carnet
Pôle Santé publique
Pr Jacques DEMONGEOT, département de méthodologie
de l’information de santé, 01/09/12
Marie-Hélène GONON, infirmière, 01/11/12
Pôle psychiatrie et neurologie
Jocelyne BESSON, secrétaire médicale, 01/09/12
Josiane LORENZO, aide-soignante, 01/10/12
Sylvie MALCANGI, infirmière, 01/08/12
Jocelyne ANDRE, infirmière, 01/11/12
Pôle locomotion, rééducation et physiologie
Fatima CHALOULI, aide-soignante, 07/09/12
Hervé MAZEAU, masseur kinésithérapeute, 01/08/12
Mireille GUYARD, technicien laboratoire, 01/11/12
Martine DESBIOLLES, infirmière, 01/07/12
Martine CHARNAY, aide-soignante, 01/11/12
Thierry PITHION, aide-soignant, 07/07/12
Pôle imagerie
Odile IGNAT, manipulateur, 22/11/12
Marie-Laure LASSAGNE, cadre manipulateur, 01/10/112
Elisabeth DIOT, manipulateur, 01/07/12
Jocelyne FARABEGOLI, aide-soignante, 01/10/12
Nelly FRANITCH, manipulateur, 01/08/12
Gérard-Marc GARCIA, manipulateur, 01/10/12
Pôle biologie
Dr Dominique PASQUIER, Dpt anatomie et cytologie, 01/09/12
Dr Claudine PINEL, Dpt des agents infectieux, 01/09/12
Marie-Paule BERNARD, technicien laboratoire, 01/07/12
Christiane EYMARD, technicien laboratoire, 01/10/12
Claudine FAURE, technicien laboratoire, 01/08/12
Geneviève MARANGONI, technicien laboratoire, 01/08/12
Evelyne SAGE, technicien laboratoire, 01/10/12
Béatrice RIVAL, technicien laboratoire, 01/08/12
Mireille BOURDEAU, technicien laboratoire, 01/08/12
Françoise CASILLAS, secrétaire médicale, 01/08/12
Eliane GRITTI, technicien laboratoire, 01/11/12
Françoise GIORGETTI, adjoint administratif, 01/11/12
Pôle pilotage médico économique
Annie MINAZZOLI, ingénieur hospitalier, 01/07/12
Claudine FIORE, adjoint administratif, 01/10/12
Départs en retraite à la Direction
des Soins et Services aux Patients
Ghislaine Charrière, directrice des soins, est entrée
au CHU de Grenoble en 1995 dans le grade d’infirmière générale. Elle avait exercé auparavant comme
infirmière et cadre infirmier au CH de Saint Jean de
Maurienne. Affectée à la Direction des Services de Soins
Infirmiers, elle a été responsable du secteur de chirurgie
à l’hôpital A. Michallon. Elle sera, à sa demande,
affectée sur les secteurs de La Tronche, Sud et le
CMC. Puis dans le cadre de la nouvelle gouvernance,
elle reprend des fonctions de directeur des soins à la
Direction des Soins et Services aux Patients. Elle a par
ailleurs exercé pendant plus de dix ans de nombreuses
missions d’expert visiteur auprès de l’H.A.S.
Mme Charrière a fait valoir ses droits à la retraite pour
la fin de l’année 2012.
Joël Baudrey, cadre de santé supérieur, a fait valoir
cette année ses droits à la retraite. Entré au CHU de
Grenoble sur le grade de manipulateur d’électroradiologie le 15 février 1976 après 5 années passées
à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), il a commencé sa
carrière au sein du service de « radiodiagnostic » du
Pr Geindre. Il est nommé surveillant en 1982 dans
le service de radiothérapie. Ses compétences professionnelles lui permettent d’accéder en 1993 au grade
de surveillant chef. Il rejoint en 2003, la Direction
des Soins Infirmiers où il assurera la coordination de
l’imagerie et de la radiothérapie. Après la création des
pôles en 2007, il verra ses missions s’élargir au pôle
de pharmacie.
Respectueux des valeurs de l’hôpital et du service
public, Joël Baudrey, par ses qualités humaines et
professionnelles, a su gagner l’estime et la reconnaissance de ses interlocuteurs. Il a par ailleurs, au sein
d’une association professionnelle, œuvré durant de
longues années pour la défense et la reconnaissance
du métier de manipulateur de radiologie.
Nous les remercions tous les deux pour leur investissement institutionnel et nous leur souhaitons
de prendre le meilleur départ possible dans cette
nouvelle vie qui commence pour eux.
Pôle système d’information
Dominique JAY, ingénieur hospitalier, 01/10/12
42
Pôle achats et patrimoine
Annie GOURRAUD, ouvrier prof & maître ouvrier, 01/10/12
Pierre MENDEZ, conducteur ambulancier, 01/07/12
Alain PISICCHIO, agent de maîtrise, 01/10/12
Christiane VIANDE, ouvrier prof & maître ouvrier, 01/10/12
Henri GRANGE, maître ouvrier, 01/10/12
Simone-Pascale ROCHAS, OPQ, 01/10/12
Yvette MAZZOLENI, maître-ouvrier, 28/10/12
Olivier ATRUX-TALLAU, ASHQ, 01/08/12
Décès
Pôle ressources formation
Louis FOLLIOT, ASHQ, 01/09/12
Patricia AMBLARD, ASHQ, 01/08/12
Francine COUILLAUD-THEBAUD, adjoint admin., 01/11/12
Sylvie LAVERRE, 15/05/12, chirurgie de la main
Angéla LE BOURG, 18/08/2012, ophtalmologie
Françoise ARRIGONI, 27/09/2012, dermatologie
Jacqueline LABBE, radiologie centrale
L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84
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tél. 04 76 51 32 97, [email protected]
Renseignements au
PERFORMANTE CÔTÉ SANTÉ
SOLIDAIRE CÔTÉ SOCIAL.