Alpes Trauma Centre : le “Trauma Centre” du CHU de Grenoble
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Alpes Trauma Centre : le “Trauma Centre” du CHU de Grenoble
Le magazine du CHU de Grenoble – Décembre 2012 | Numéro 84 | Dossier | Alpes Trauma Centre : le “Trauma Centre” du CHU de Grenoble | Actualités | Michallon 2020 : premières images d’un CHU du futur à l’image du possible | Soins | Maladie de Parkinson, première européenne au CHU : intervention dans le cerveau par guidage IRM per-opératoire Prêt immo Plus simple, Plus rapide UNE BANQUE QUI M’AIDE VRAIMENT À DEVENIR PROPRIÉTAIRE, ÇA CHANGE TOUT. CRÉDIT MUTUEL PROFESSIONS DE SANTÉ 42, AVENUE DE LA PLAINE FLEURIE – 38240 MEYLAN TEL. : 04 38 12 44 30 – [email protected] Vous disposez d’un délai de réflexion de 10 jours. La vente est subordonnée à l’obtention du prêt. Si celui-ci n’était pas obtenu, le vendeur doit rembourser les sommes versées. Sous réserve d’acceptation du dossier. Sommaire Éditorial 4 Actualités ICHALLON 2020 : premières images d’un CHU du futur M à l’image du possible 8 La Plateforme de Coordination Proximité Santé 10 De Cristal-Net à Cristal■linK, “l’Hôpital Numérique Régional” 11 Cérémonie de départ de Jean Debeaupuis 5 Soins 12 O.R.L. : 1re nationale au CHU Déficiens auditives, un implant de nouvelle génération 12 Chirurgie digestive : 1re européenne Un robot miniaturisé de dernière génération 13 Maladie de Parkinson : 1re européenne au CHU Implantation d’électrodes dans le cerveau par guidage IRM per-opératoire Dossier central 14 Alpes Trauma Centre, le “Trauma Centre” du CHU de Grenoble Recherche, innovation 28 Les mécanismes moléculaires d’une infertilité humaine dévoilés 29 Succès grenoblois aux Appels à Projets “Investissements d’Avenir” Un CHU, des métiers 34 Animateur socioculturel Culture 36 Exposition : Technologie et médecine 1900-1960 Les pratiques médicales bouleversées 36 Spectacle : Daphnis et Chloé sur le parvis de l’hôpital Couple Enfant Formation 37 IFA et IFSI : le théâtre masqué, un choix pédagogique Association 38 “Soleil Rouge, des clowns à l’hôpital” a fêté ses 10 ans ! En bref 39 Zoom 40 Ultra Trail du Mont Blanc, le staff médical de Trail des soignants du CHU Carnet 41 L’Hospitalier, revue du CHU de Grenoble – Tirage : 5000 exemplaires – Dépôt légal décembre 2012 Directeur de la publication : Jean Debeaupuis – Rédacteur en chef : Anne Decq-Garcia – Coordination : Brigitte Polikar Photos : CHU de Grenoble – Régie publicitaire, conception, impression : Éditions Mallet Conseil, Lyon – www.mallet-conseil.fr – 04 78 95 10 11 Imprimé sur papier 100 % recyclé Éditorial Dernier adieu Deux mois après avoir pris mes fonctions de Directeur général de l’offre de soins au Ministère des affaires sociales et de la santé, je vous adresse un dernier adieu en remerciant l’ensemble de la communauté hospitalière du CHU du travail accompli pendant 7 années pour moderniser le CHU de Grenoble. Les enjeux de qualité et de sécurité des soins sont importants pour tous les professionnels du CHU : dans un contexte macro-économique difficile, marqué de surcroît par des réformes exigeantes se succédant à un rythme rapide, le CHU a su mener à bien des évolutions importantes dans tous les domaines, attendues depuis de nombreuses années, tout en recherchant la maîtrise de ses équilibres financiers, de ressources humaines et d’activité. Des ensembles aussi complexes mais réussis que l’Hôpital Couple enfant, l’Institut de Rééducation Sud, l’Institut de Biologie et pathologie sont désormais au service des patients de l’agglomération grenobloise et du sillon alpin. Je suis confiant dans leur capacité d’attraction et de performance, en lien avec l’ensemble des acteurs concernés. Des fonctions essentielles comme la gouvernance et la gestion par pôles, qui est déjà dans sa 6ème année au CHU, la gestion des risques et la certification, la modernisation des fonctions support (blanchisserie, restauration, logistique) avec une ambition territoriale adossée au GCS Alpes-Santé, le laboratoire que constitue le CHU et la centaine d’établissements partenaires qui lui font confiance pour un système d’information innovant et partagé autour du patient entre l’ensemble des professionnels, ont été entièrement rénovées depuis 2005 et contribuent à un fonctionnement amélioré et un parcours du patient mieux maîtrisé. Beaucoup reste à faire pour consolider l’action entreprise et restaurer les marges de fonctionnement nécessaires pour poursuivre la modernisation du CHU, essentiellement dans l’hôpital Michallon. Deux indicateurs parmi d’autres traduisent depuis 2011 une dynamique renforcée et le fruit des efforts engagés depuis 2005 : les prises en charge ambulatoires ou alternatives (hôpitaux de jour, anesthésie et chirurgie ambulatoire, hospitalisation à domicile) sont désormais majoritaires parmi les séjours et séances, et un séjour chirurgical sur quatre est désormais ambulatoire, même si nombre de CHU dont Lyon sont encore devant nous. La durée moyenne de séjour du CHU à activité comparable est devenue meilleure que la moyenne nationale, et nettement meilleure que la moyenne des CHU, même si nous avons encore des problèmes de lits couloirs en aval des urgences qu’une meilleure gestion des lits dans le cadre du contrat performance devrait contribuer à supprimer. Ces atouts sont à consolider, la dynamique engagée dans le cadre du contrat performance devant être poursuivie et relayée par un effort d’organisation et d’adaptation permanent, dans le cadre de la politique de qualité et sécurité des soins pilotée par la CME. J’ai eu l’occasion à l’issue du conseil de surveillance du 28 septembre dernier de remercier tous les membres des instances du CHU pour leur engagement pour notre CHU pendant ces 7 années, membres du conseil d’administration puis de surveillance, sous la présidence de Michel Destot, membres de la CME sous la présidence de Jean-Paul Chirossel puis Luc Barret, dont désormais l’ensemble des chefs de pôle et leurs équipes de pôles que je ne peux tous citer, les doyens de médecine Bernard Sele et Jean-Paul Romanet, ainsi que ceux de l’UFR de pharmacie, les présidents de l’université Joseph Fourier Yannick Vallée, Farid Ouabdesselam, Patrick Lévy. J’ai évidemment un plaisir particulier à saluer et remercier tous les membres de l’équipe de direction et l’ensemble des cadres supérieurs et cadres du CHU, notamment Marc Penaud compagnon de ces 3 dernières années, et Jean-Marc Grenier, à défaut de pouvoir citer tous ceux qui ont fait progresser ce CHU pendant 7 années. Je suis confiant dans la capacité du CHU et de sa communauté à poursuivre et porter ses projets tant au niveau régional qu’au niveau national, qu’il faut sans cesse convaincre de la pertinence et de l’exemplarité de nos actions, en termes de performance, d’innovation et de qualité. Je vous assure de mon soutien attentif, en mesurant chaque jour que la compétition est rude, tant les besoins de santé sont une des préoccupations premières de nos concitoyens. Jean Debeaupuis Directeur général jusqu’au 30 septembre 2012 4 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Actualités Michallon 2020 : premières images d’un CHU du futur à l’image du possible Dans le cadre des projets d’Établissement du CHU pour 2006-2010 et PISTE 2015, l’essentiel de la modernisation et de la mise en sécurité du CHU a été assuré par trois constructions neuves aujourd’hui pleinement opérationnelles, Hôpital Couple Enfant (HCE), Institut de Rééducation Sud (IRS) et Institut de Biologie et Pathologie (IBP), et par une première rénovation de l’hôpital Michallon, traitant l’essentiel de la sécurité incendie dans cet immeuble de grande hauteur (IGH). Après plusieurs années d’études et de réalisation, il est tentant de vous donner aujourd’hui quelques images du site Nord, dont la modernisation doit se poursuivre, sans oublier le site Sud ou la gériatrie, la pédopsychiatrie et les instituts de formation qui font l’objet de projets complémentaires. La silhouette de l’IGH Michallon est désormais retouchée côté Belledonne par l’IBP voisin et côté Chartreuse par la disparition de l’ancienne pédiatrie, tandis que l’Hôpital Couple Enfant offre désormais un visage familier. Il poursuit cependant sa montée en charge en activité, au bloc opératoire notamment pour la chirurgie ambulatoire, et en IRM ; le Diagnostic Préimplantatoire (DPI) reste à autoriser et démarrer. L’offre de soins est maintenant proche de sa capacité maximale. L’HCE verra son voisinage et ses accès améliorés par des démolitions résiduelles côté Quai Yermoloff et par la reconstruction de la pédopsychiatrie complète. Perspective de la nouvelle entrée Belledonne L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 5 Actualités Les vues du Plateau Technique de l’Hôpital Tenon de l’AP-HP dans l’environnement urbain du 20e arrondissement de Paris, concrétisent la réalisation récente de Pascal BEAU architecte du futur Nouveau Plateau Technique (NPT) et de ses accès à Michallon que vous découvrez pour la première fois conforme au permis de construire accordé en décembre 2011. Le risque d’inondabilité ou de crue est traité par une voie véhicules et une passerelle piétonne depuis le carrefour des hôpitaux, garantissant un accès toujours hors d’eau à Michallon et au Nouveau Plateau Technique, des places de parkings étant créées au niveau inférieur, aujourd’hui dégagé. Le NPT, extension de Michallon reliée par 4 niveaux de passerelles de liaison avec l’IGH Michallon est une condition irremplaçable de la mise en conformité des réanimations, blocs opératoires et réveil, accueil ambulatoire et hélistation. Il est au cœur du Trauma Centre du CHU avec son accès direct aux blocs de neurochirurgie depuis l’hélistation et au déchocage et aux blocs des urgences par la passerelle du 1er étage. Si les conditions financières permettant d’inscrire cette opération majeure de 100 M€ TDC au plan global de financement pluriannuel (PGFP) du CHU en 2013 étaient réunies, elle pourrait démarrer début 2014 et être livrée fin 2017 (40 mois de travaux). La comparaison avec le plateau technique de l’Hôpital Tenon permet de mieux juger des façades prévues pour ce bâtiment, d’aspect plus contempo6 rain que l’IGH Michallon atteignant en novembre 2012 son 40 e anniversaire (pour la tranche Chartreuse). Mais la modernisation et la fin de mise en conformité de l’IGH Michallon sont aussi prévues par une opération Nouvel Hôpital Michallon, attribuée en mai 2012 à l’architecte Michel BEAUVAIS fin connaisseur du site et de son urbanisme. Il finalise d’ici fin 2013 les études d’une rénovation en 4 tranches principales, avec les calendriers indicatifs suivants qui correspondent aux calendriers les plus courts en site occupé, si les conditions financières le permettent : 1. Tranche ferme : Rénovation des unités EFG libérées par la biologie pour l’essentiel sur 6 niveaux (3 à 8). Calendrier potentiel livraison fin 2014 pour les niveaux 3 à 5 dont 3 plateaux pluridisciplinaires ambulatoires (hôpital de jour et de nuit) au 4e étage EFG, et livraison fin 2015 des niveaux 6 à 8. 2. Tranche conditionnelle 1 : Rénovation des RC et 1er étage (intégration de la neuroradiologie et des IRM cliniques) et réalisation des consultations à fort flux aux rez-de-chaussée haut et bas avec création d’une rue patients au rez-de-chaussée bas et d’une entrée Belledonne (cf. illustration donnant sur la dalle de parking), avec une petite extension de 1500 m² sur la cour des ambulances pour ces consultations. Calendrier indicatif de livraison fin 2018. L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Hôpital Tenon 2012 Paris 3. Tranche conditionnelle 2 : Mise en conformité de l’aile Chartreuse (et de l’ensemble de l’IGH Michallon). Calendrier potentiel de livraison fin 2020 après restructuration complète des niveaux 3 à 5 libérés puis des niveaux 6 à 8. 4. Tranche conditionnelle 3 (modulaire, ultérieure ou pour partie en temps masqué) : Rénovation hôtelière de l’aile Belledonne déjà mise en sécurité incendie et partiellement rénové (étages 3 à 5 et 8). L’HCE et L’hôpital Michallon dans la boucle de l’Isère Ces images du présent à l’automne 2012, l’HCE et Michallon dans la boucle de l’Isère, et l’hôpital Tenon à Paris, face aux vues d’architecte pour 2017 ou 2020 dessinent un CHU du futur, à l’image du possible. Il est cohérent avec les objectifs de qualité et sécurité des soins, de performance et d’innovation qui sont ceux du projet d’établissement PISTE 2015. Il se veut au cœur du parcours de soins des patients du bassin de Grenoble et du territoire Est de la région RhôneAlpes, le sillon alpin et ses 2 millions d’habitants, particulièrement en traumatologie et cancérologie. Il s’intègre dans un réseau de partenariat étroit avec tous les professionnels et établissements de santé, publics et privés, du sillon alpin, qui sont amenés quotidiennement à requérir à l’expertise du CHU et à contribuer à tout moment à un parcours de soins de qualité pour le patient. J. Debeaupuis, Directeur général jusqu’au 30 septembre 2012 Perspective du futur Plateau Technique L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 7 Actualités La Plateforme de Coordination Proximité Santé La Plateforme C.P.S. (Coordination Proximité Santé) est née du regroupement de trois réseaux de santé ONCO38 (cancérologie), PALLIAVIE (soins palliatifs), RESIA38 (soins infirmiers et d’aide au domicile) le 1er juillet 2012. Son territoire d’intervention concerne le Bassin Grenoblois et le Grésivaudan pour la coordination de proximité. La Plateforme C.P.S. est intégrée au sein du G.C.S. M.R.S.I. (Groupement de Coopération Sanitaire – Maison des Réseaux de Santé de l’Isère) avec des réseaux de santé (ANAIS, GRANTED, NAITRE ET DEVENIR, REPPOP38, RESIC38 et APIC), la plateforme M.A.D. Vercors (Maintien à Domicile dans le Vercors) et la Plateforme de Santé du Voironnais (P.S.V.) Le Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble est représenté dans la gouvernance du GCS MRSI ainsi que le Groupement Mutualiste Hospitalier, le Conseil Général de l’Isère, l’Union Départementale des Centres Communaux d’Action Sociale, la Fédération des Maisons de Santé RhôneAlpes, Synergie (IDEL), le Collectif Inter associatif Sur la Santé en Isère (CISS 38) et l’association RAPSODIE. L’A.R.S. (Agence Régionale de Santé) reste le financeur sur le Fonds d’Intervention Régional (F.I.R.). Cette nouvelle structure reprend l’essentiel de l’activité des trois réseaux, tout en mettant au cœur de ses missions la coordination de proximité des situations complexes, pour favoriser le retour ou le maintien à domicile. Elle garde également leurs principes de fonctionnement qui consiste à ne pas se substituer aux professionnels intervenants, de la ville et/ou de l’hôpital, et soutenir patients, entourage et professionnels. La collaboration entre professionnels ou établissements du secteur sanitaire, social et médico-social est favorisée et contribue à leur décloisonnement ainsi qu’au renforcement du lien ville-hôpital. La coordination est pluri thématique : la porte d’entrée dans le réseau n’est pas une pathologie particulière mais une situation de complexité, un état de fragilité et vient en appui et en soutien des professionnels de santé, sociaux et médico-sociaux. 8 Pourquoi interpeller la plateforme CPS ? Intervenant dans les situations complexes, celle-ci représente une ressource pour le patient, son entourage et les professionnels de la ville et de l’hôpital. Capable d’intervenir dans les situations de crise (aggravation de l’état, usure des professionnels, inadéquation entre l’offre et la demande…), elle établit un maillage territorial lui permettant de repérer les situations fragiles pour ainsi intervenir en anticipation de la crise. Elle peut être sollicitée : P en fin d’hospitalisation, pour évaluer la faisabilité du retour à domicile en apportant les réalités environnementales de la personne hospitalisée, P lors de retour à domicile qui s’avère compliqué notamment quand le service hospitalier ne peut pas apporter seul une réponse adaptée, P lors de la nécessité d’adapter le projet de soins mis en place à l’hôpital, P pour assurer le suivi de la prise en charge dans la continuité, P pour éviter le recours aux urgences, P éviter les hospitalisations pour des motifs autres que médicaux comme l’épuisement des professionnels et des aidants, la rupture de soins, … Les apports de la plateforme CPS P Une écoute neutre, un regard tiers facilitant l’évaluation et la coordination, la cohérence (au regard de visions spécialisées : vision hospitalière, vision du soin en ville). P D es expertises spécifiques des thématiques accompagnées d’approches interdisciplinaires. P Une ressource temps face au manque de disponibilité des professionnels (temps de maturation : pour motiver et mobiliser, temps pour accepter un changement, pour convaincre, pour dénouer des conflits…). P Une optimisation du système, par une évaluation globale, une approche collective et une réponse transversale “interdisciplinaire” face au cloisonnement des espaces et des professions, dans une complexité où il est important de communiquer et de mettre en lien. L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 P Une intervention lors de ruptures ou d’incidents dans les prises en charge, une réponse à un manque : nœud à défaire, absence de médecin traitant, incompréhension ou désaccord, non autonomie, méconnaissance des ressources existantes, angoisse ou isolement du professionnel, du patient, de l’entourage. P Une expertise du domicile et de la faisabilité du maintien à domicile dans des conditions optimales. P La connaissance et l’utilisation des ressources sur un territoire. P L a formalisation de propositions adaptées. P U ne adaptabilité et une souplesse face aux problématiques spécifiques. P Un guichet unique facilitant l’accès à la plateforme, une orientation efficiente des patients en fonction de leurs besoins et une réponse plus rapide et ajustée. P U ne réponse globale, axée sur la transversalité de la prise en charge des patients, la continuité de leur prise en charge (pas de morcellement, pas de rupture de lien en cas d’évolution), et favorisée par une complémentarité des approches et des expertises spécifiques. P Un lieu unique de travail, de rencontre et de réflexion pour les professionnels, favorisant son identification, sa visibilité et son accessibilité et permettant d’éviter la démultiplication et la dispersion des acteurs et des énergies. Ce qui fait la spécificité de la plateforme CPS, c’est la concentration en un seul lieu d’une coordination pluri thématique, pluri professionnelle, pluridisciplinaire et de proximité, et le soutien expert thématique en oncologie et soins palliatif et sur le volet handicap et de la précarité. La gradation et la réactivité de la réponse globale apportée sont les caractéristiques essentielles de son activité. Les caractéristiques de la coordination d’appui, pluri thématique de proximité La coordination médico-psycho-sociale est opérée soit par téléphone, au domicile du patient, ou bien lors de réunions de concertation professionnelle, dans les locaux de la plateforme ou les locaux des professionnels partenaires dont les services hospitaliers. La coordination assurée par l’équipe de la plateforme consiste à : P évaluer les besoins du patient à son domicile et à l’hôpital si besoin, P é laborer les propositions d’un programme d’aide personnalisé et actualisé, P orienter le patient vers les intervenants adaptés à ses diverses problématiques, et ce, dans le cadre d’un suivi de proximité, P fluidifier les relations entre intervenants de ville et d’hôpital, notamment à l’occasion de la sortie d’hôpital, P r echercher et mettre en place des intervenants et des aides logistiques, P f aire circuler l’information auprès de l’ensemble des intervenants du patient de la ville et de l’hôpital, P mettre en œuvre et/ou promouvoir les soins de support (accompagnement psychologique, diététique, relaxation, socio-esthétique,…), P assurer la prise en charge sociale du patient avec les assistantes sociales du CHU et de la ville, P p articiper/mettre en œuvre des réunions de concertation professionnelle sur la situation du patient. Les référents de proximité Secteur Grenoble : CHENAVAS Nathalie : 06 07 39 50 05 [email protected] THOMASSET Hélène : 06 83 65 22 18 [email protected] Composition de la Plateforme CPS MANSIOT Céline : arrivée le 1er octobre Une équipe de Référents de Proximité Ils sont le lien de proximité entre la Plateforme CPS, les professionnels de la ville et de l’hôpital et les patients de leur secteur d’intervention. Ils sont en charge de l’évaluation au domicile et si besoin au CHU et de l’établissement d’un inventaire des ressources. Les référents planifient les actions à mettre en œuvre et coordonnent les acteurs. Ils ont également en charge le suivi de la situation. Secteur Couronne Sud Grenoblois : Un Pôle Accueil Il est le contact pour toutes situations relevant des missions de la Plateforme Coordination Proximité Santé (Ecoute, Orientation, Transmissions, Réponses) ou pour tout renseignement complémentaire au 04 76 24 90 38 du lundi au vendredi, de 9h à 17h. Une Cellule de Coordination Elle réunit les compétences médicales, paramédicales et sociales pour un total de 3 ETP, un poste de médecin restant à pourvoir. Elle soutient les Référents de Proximité et/ou les professionnels intervenants. Elle peut intervenir sur des situations hors secteur des RP en cas de besoins. Actuellement, cette cellule a des ressources en Soins Palliatifs et en Oncologie, sur le Handicap et la Précarité. Elle peut être directement contactée pour toute question ou intervention relative à ces thématiques. Pour échanger autour de situations cliniques en interne, des réunions hebdomadaires (staffs) et des échanges réguliers entre les membres de l’équipe permettent de construire une complémentarité d’expertise, au bénéfice du patient, afin de répondre au mieux et d’une manière globale à ses besoins. BELLAL Samira : 06 83 65 03 78 [email protected] CHILLOU Lucile : 06 13 97 52 50 [email protected] Secteur Couronne Nord Grenoblois : CHAFFOIS Valérie : 06 20 19 79 04 MARTINO Delphine : 06 13 97 30 22 [email protected] Secteur Grésivaudan : CHEVIGNY Lucienne : 06 75 96 97 19 [email protected] MARTINO Delphine : 06 13 97 30 22 [email protected] Secteur Drac Isère Rive Gauche : GLAUDA Muriel : 06 83 65 01 87 [email protected] Poste de RP à pourvoir Secteur Pays Vizillois : La plateforme peut être sollicitée par tous les professionnels de ville ou des établissements de santé et médico sociaux ainsi que par les personnes et leur entourage. CHILLOU Lucile : 06 13 97 52 50 [email protected] MANSIOT Céline : arrivée le 1er octobre Marc WEISSMANN Directeur de la Plateforme CPS L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 9 Actualités De Cristal-Net à Cristal■linK, “l’Hôpital Numérique Régional” Le CHU de Grenoble a sélectionné Atos, acteur international des services informatiques, pour réaliser, pendant les 5 prochaines années les prestations de maintenance corrective, évolutive et réglementaire de Cristal-Net, logiciel de production de soins au service des patients, et contribuer au développement de sa nouvelle suite logicielle Cristal■linK. Ce nouveau marché prend la suite du projet IETMA qui aura permis d’atteindre les deux objectifs majeurs identifiés par les établissements utilisateurs : celui de l’industrialisation et de la pérennité de la solution Cristal-Net. Cinq années après son lancement, le bilan est très positif. Pilotée et animée 10 par les équipes informatiques du CHU de Grenoble, la solution Cristal-Net est aujourd’hui une solution éprouvée et stabilisée. Grâce à son modèle de gouvernance ouvert et participatif, laissant une place prépondérante aux professionnels de santé, Cristal-Net a également été bonifié par d’impor- tantes évolutions fonctionnelles pour s’adapter aux exigences nombreuses que connaît le secteur hospitalier. Largement déployée au bout de ces cinq années, la solution est très appréciée. Ainsi, elle est positionnée aujourd’hui comme une des solutions phares du marché. Marc Penaud, Directeur Général Adjoint du CHU de Grenoble Laurent Kocher, Directeur Général Atos France “Le CHU de Grenoble en inscrivant le projet Cristal■linK dans ses priorités confirme sa volonté et son intérêt pour garder la maîtrise de son système d’information en l’alignant sur les orientations stratégiques de son projet d’établissement. Nous souhaitons également poursuivre notre collaboration avec les établissements de la communauté COLIBRIS, en mettant à disposition nos outils qui seront indispensables pour faciliter les mutations profondes que doivent assurer nos structures de “Atos accompagne les acteurs de la santé sur les enjeux stratégiques liés à la modernisation de leurs systèmes d’information. Pour le monde hospitalier, Atos propose avec Cristal-Net une offre riche, performante et un modèle innovant assurant la prise en charge et l’amélioration des soins ainsi que l’optimisation de la performance globale de l’Hôpital au sens organisationnel et financier. Atos a su prouver au CHU de Grenoble sa volonté d’accompagnement dans la durée et l’excellence opérationnelle d’un grand industriel de l’informatique. Le contrat EMCR va renforcer et pérenniser le partenariat stratégique entre Atos et le CHU de Grenoble autour de la diffusion de Cristal-Net et demain Cristal■linK pour participer à la modernisation du Système de Santé français”. santé. Ce nouveau cadre de coopération permettra de mettre en commun nos savoir-faire et nos forces dans le domaine des systèmes d’information. Concepteurs reconnus de Cristal-Net, les équipes du CHU souhaitent apporter avec le projet Cristal■linK une vision moderne des systèmes d’information au service des stratégies d’établissement. Aujourd’hui, avec plus de cent établissements en France déployés avec la solution Cristal-Net notre modèle de coopération et de diffusion intéressent toujours plus d’établissements. Le partenariat avec Atos qui a montré sa capacité à nous accompagner sur les évolutions de Cristal-Net, à gagner et déployer avec succès la solution dans de nouveaux Centres Hospitaliers a permis à chacun de se concentrer et se spécialiser dans son domaine de compétences. Avec le projet EMCR, le CHU de Grenoble et Atos renforcent ce partenariat afin de réussir Cristal■linK : l’Hôpital Numérique Régional.” L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Le marché EMCR prévu sur la période 2012-2017 aura de nouveaux et importants défis à relever. Parmi les plus importants, celui de faciliter la transition et réussir le nouveau projet Cristal■linK qui donnera aux professionnels un outil moderne, adapté aux nouveaux usages numériques. Avec Cristal■linK, l’objectif est de construire un nouveau Système d’Information Clinique orienté services aux utilisateurs, favorisant l’usage et la valeur ajoutée au quotidien que les technologies permettent aujourd’hui. Productivité, performance, mobilité peuvent de ce point de vue apparaître comme les principales caractéristiques du projet pour développer de nouveaux usages collaboratifs, plus particulière- ment ceux issus des réseaux sociaux. Cristal■linK entend en outre créer du lien interne-externe, en fluidifiant les parcours de soins, décloisonner les organisations et structures, à travers des communautés de partage et d’échanges entre professionnels et patients. Cristal■linK sera l’outil de mobilité et de productivité-performance, au sein de parcours de soins optimisés. Fort de l’expérience acquise par les équipes d’Atos et du CHUG, le projet EMCR constituera sans aucun doute un accélérateur pour la finalisation de la nouvelle suite logicielle Cristal■linK du CHU de Grenoble. Le CHUG s’est donné les moyens de réussir sans surcoût la maintenance de la solution Cristal-Net et le lancement de son nouveau projet dont les premières réalisations sont d’ores et déjà disponibles au CHU Grenoble, en s’appuyant sur une méthodologie de type agile. Les points forts d’Atos sur ce projet sont l’engagement, la pérennité, sa maîtrise de la TMA et des technologies. Atos, acteur majeur dans la Santé en France et en Europe, est engagé dans la durée autour de la diffusion de Cristal-Net (depuis 2003) et apporte ses capacités d’intégrateur de Systèmes d’Information de Santé complexes. Atos est leader en France sur la TMA et, dans le cadre de l’offre proposée, garantit la sécurisation du projet EMCR grâce à la maîtrise des processus de maintenance, de l’agilité, de Cristal-Net et des technologies Microsoft. Jean-Philippe Descombes Pôle système d’information Cérémonie de départ de Jean Debeaupuis Une cérémonie a été donnée le 28 octobre en l’honneur de Jean Debeaupuis, Directeur général du CHU de Grenoble, nommé depuis le 1er octobre Directeur Général de l’Offre des Soins à Paris (DGOS). Ce moment de convivialité a eu lieu en présence de Michel Destot, Maire de la ville de Grenoble et Président du Conseil de surveillance du CHU, de Christophe Jacquinet, Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé Rhône-Alpes, du Doyen de l’UFR, Pr Jean-Paul Romanet et du Président de la CME, Pr Luc Barret. Directeur Général du CHU de Grenoble depuis le 1 er septembre 2005, Jean Debeaupuis a remercié chaleureusement l’ensemble de la communauté hospitalière grenobloise mobilisée pour réussir la modernisation du CHU pendant ces 7 années. Ses fonctions à Grenoble l’ont amené aussi à exercer la direction commune d’un hôpital de proximité, le Centre Hospitalier de La Mure, et à assurer pendant 5 ans la présidence de l’association gérant les centres de santé de Grenoble, la plus importante association de ce type en France. Durant sa période de fonction, le CHU a renforcé ses coopérations avec l’ensemble de ses partenaires du territoire : libéraux, associations, usagers, univer- sité, recherche, industrie, avec le soutien des collectivités. Il coopère étroitement avec les autres CHU de son inter-région, Hospices civils de Lyon, CHU de SaintEtienne et Clermont-Ferrand, notamment en matière de recherche, d’innovation et de système d’information. Jean Debeaupuis a exprimé toute sa confiance dans la capacité du CHU et de sa communauté à poursuivre la modernisation et le redressement bien engagés, dans le cadre du projet d’établissement 2011-2015. Il a indiqué sa fierté et son plaisir d’avoir dirigé le CHU de Grenoble dans un contexte qui reste difficile et d’avoir vu mener à bien par l’ensemble des équipes du CHU de nombreuses réalisations concrètes pour améliorer la qualité et la sécurité des soins et de l’accueil, parmi lesquelles l’Hôpital Couple-Enfant, l’Institut de rééducation Sud et l’Institut de Biologie et pathologie, le développement de la chirurgie ambulatoire, des hôpitaux de jour et de l’hospitalisation à domicile. La communauté hospitalière du CHU de Grenoble souhaite bonne chance à Monsieur Debeaupuis dans ses nouvelles fonctions. De gauche à droite : M. Destot, Président du Conseil de surveillance ; J. Debeaupuis, Directeur général ; Pr L. Barret, Président de la CME ; C. Jacquinet, Directeur de l’ARS RA L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 11 Soins O.R.L. : 1re nationale au CHU Déficiences auditives, un implant de nouvelle génération Le 12 juin 2012, le Professeur Sébastien Schmerber et son équipe ont réalisé une première nationale : la pose d’implant à conduction osseuse. Cette nouvelle technologie permet aux malentendants souffrant d’une surdité mixte ou de transmission ou d’une surdité unilatérale d’entendre une gamme complète de sons avec plus de fiabilité. Cet implant est particulièrement adapté aux personnes souffrant d’une surdité mixte ou de transmission ou d’une surdité unilatérale, résultant par exemple de malformations de l’oreille externe ou de troubles de l’oreille moyenne. Il est constitué de deux composants : un implant sous la peau derrière l’oreille et un audio processeur qui reçoit les ondes sonores. Les signaux sonores traversent la peau et sont transmis activement par l’implant à l’os et à l’oreille interne. L’implant constitué de 2 composants L’implant, qui incorpore un transducteur électromagnétique, une bobine et un aimant, est logé dans une enveloppe de silicone et est compatible avec les IRM jusqu’à 1,5 Tesla. Des images CT haute résolution ou IRM préopératoires aident le chirurgien à choisir la position idéale pour l’implant. Pendant l’opération, le chirurgien peut facilement adapter l’implant à la structure osseuse derrière l’oreille. L’audio processeur est conforme aux normes les plus récentes en matière de technologie de traitement du signal et offre des technologies sophistiquées d’amélioration de la qualité auditive. Elles incluent un microphone directionnel, une réduction du bruit du vent, un lissage du son, ainsi qu’un programme de gestion du son et de la parole qui réduit les bruits de fond gênants en faveur de la parole. Cette nouvelle technologie vient en aide aux personnes qui souffrent d’une déficience auditive de la transmission du son et qui ne peuvent pas être traitées à l’aide d’appareils auditifs conventionnels. Simple d’utilisation, ne nécessitant qu’une chirurgie mini invasive, elle permet d’améliorer considérablement la qualité de vie des patients. Pr Sébastien Schmerber Clinique ORL Le dispositif une fois implanté Chirurgie digestive : 1re européenne Un robot miniaturisé de dernière génération Le 15 juin 2012 l’équipe de chirurgie digestive du CHU de Grenoble a procédé à la première utilisation européenne du système chirurgical manuel articulé et robotisé appelé KYMERAX. Depuis le début des années 90, la chirurgie des organes intra-abdominaux (chirurgie digestive, urologie, gynécologie) a connu une révolution : la laparoscopie encore appelée cœlioscopie. Ce concept consiste à introduire dans l’abdomen une caméra au travers d’un trou mesurant 10 mm tout au plus et à réaliser ensuite une chirurgie qui auparavant nécessitait une large ouverture du ventre. La chirurgie est devenue mini-invasive. Réservée initialement aux interventions les 12 plus simples, la cœlioscopie a vu son champ d’applications s’élargir à des chirurgies de plus en plus complexes. L’acquisition d’une expertise miniinvasive par les équipes chirurgicales a autorisé cette évolution, ces dernières étant aidées en cela par l’amélioration permanente des outils technologiques. Aujourd’hui tous les aspects de la chirurgie digestive sont concernés par l’abord mini-invasif : chirurgie hépatobilio pancréatique, chirurgie de l’obésité et chirurgie colo-rectale. L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Jusqu’à il y a peu, un écueil persistait cependant : les instruments chirurgicaux ne disposaient pas de la maniabilité en terme de rotation dans les trois axes qu’un chirurgien peut avoir avec sa main à ventre ouvert. Aujourd’hui, une solution technologique semble avoir été trouvée avec la mise au point de mini robots articulés ne mesurant pas plus de 10 mm de diamètre et qui peuvent être introduits dans le ventre afin d’y reproduire les mouvements de rotation de la main, permettant ainsi au chirurgien d’encore améliorer la précision de son geste. Ce concept, totalement nouveau, est dans la ligne des travaux de développement d’un autre robot miniature (REL) à la conception duquel l’équipe de Chirurgie Digestive du CHU de Grenoble a participé. Voilà pourquoi l’équipe de chirurgie digestive du CHU était le vendredi 15 juin 2012 la première d’Europe à utiliser le système chirurgical manuel articulé et robotisé appelé KYMERAX. Le nom KYMERAX dérive du mot “chimère”. Dans la mythologie grecque, il désignait une créature à tête de lion, corps de chèvre et queue de dragon. Tout comme la chimère, le système KYMERAX a pour objectif de fusionner plusieurs concepts : la chirurgie miniinvasive et les progrès technologiques de la robotique miniaturisée. Tous les membres de la Clinique de Chirurgie Digestive (Pr Letoublon, Pr Faucheron, Pr Arvieux, Dr Risse, Dr Reche, Dr Voirin, et leurs Chefs de Clinique, Dr Riboud, Dr Abba et Dr Amariutei) espèrent ainsi débuter au CHU de Grenoble la nouvelle ère de la chirurgie mini-invasive : la chirurgie mini-invasive robotisée et miniaturisée. Dr David Voirin Clinique de chirurgie digestive et de l’urgence Maladie de Parkinson : 1re européenne au CHU Implantation d’électrodes dans le cerveau par guidage IRM per-opératoire Crédits photos Pr Chabardès – Pr Le Bas CHU Grenoble Les équipes de neurochirurgie (Pr Stéphan Chabardès), de neuroradiologie (Pr Jean-François Le Bas) et de neuroanesthésie (Dr Manuela Oddoux) ont réalisé une chirurgie d’implantation d’électrodes de stimulation cérébrale profonde par guidage IRM intra-opératoire, chez 2 patients parkinsoniens. C’est la première fois en Europe qu’une équipe neurochirurgicale opère un patient souffrant d’une maladie de Parkinson, en se guidant directement à partir des images IRM acquises alors que le patient est endormi dans l’appareil IRM, servant habituellement à réaliser des examens radiologiques diagnostiques (examens qui se font déjà cependant parfois sous Anesthésie) dans une Unité. La stimulation cérébrale profonde est une technique neurochirurgicale qui consiste à implanter des électrodes d’électro-stimulation au sein de structures profondes du cerveau. L’application principale de cette technique est le traitement de la maladie de Parkinson après échec des médicaments. Cette technique a été appliquée à d’autres pathologies telles que les dystonies, les tremblements mais aussi plus récemment les TOCs et la dépression grave. La technique habituelle nécessite l’utilisation de moyens sophistiqués de repérage neuroradiologique imposant de fixer, quelques heures ou jours avant la chirurgie, un “cadre” sur la tête du patient afin de réaliser des images de précision dans ce référentiel externe . Malgré cela, il est nécessaire de vérifier durant l’intervention, la bonne position de l’électrode, en réalisant des tests de stimulation et d’enregistrements des activités neuronales des noyaux implantés, ce qui rallonge le temps opératoire et l’inconfort du patient, celui ci n’étant pas endormi afin de pouvoir être évalué durant la chirurgie. “Jusqu’à présent, c’était en quelque sorte le prix que devait payer le patient pour avoir le plus de chance de succès lors de la chirurgie qui restait alors une intervention certes efficace mais souvent vécue comme éprouvante, car réalisée sous anesthésie locale”, rapporte le Pr Chabardès, responsable de l’unité de neurochirurgie fonctionnelle au CHU de Grenoble. Et de poursuivre: “la possibilité de se guider directement sur les images IRM acquises alors que le patient est endormi en salle d’IRM, puis de vérifier tout au long de l’intervention le bon positionnement de l’électrode, nous permet de gagner du temps tout en gardant un excellent niveau de précision, notamment chez des patients qui nécessitent d’être opérés sous anesthésie générale”. Cette première européenne est le fruit d’une collaboration étroite des équipes grenobloises avec d’une part une équipe de chirurgiens de l’Université californienne de San Francisco, aux États Unis, qui ont mis au point cette technique, et d’autre part la société “MRI intervention” basée en Californie, ainsi que la société BrainLab, basée à Munich, en Allemagne, sociétés qui ont développé la technologie nécessaire. “Il faut en effet des outils chirurgicaux spéciaux pouvant être utilisés dans l’environnement des champs magnétiques élevés créés par l’équipement IRM, mais aussi des logiciels de neuronavigation permettant en temps réel, d’adapter la trajectoire des électrodes en fonction des images IRM acquises durant l’intervention”, précise le Pr Le Bas, neuroradiologue. Cette technique devra être comparée dans les prochains mois aux techniques déjà utilisées classiquement, et qui ont largement fait la preuve de leur efficacité, avant de pouvoir être appliquée en routine aux nombreux patients en attente de cette chirurgie. Elle constitue une perspective d’avenir intéressante, pour notre CHU en particulier, qui a déjà investi dans ce domaine. Pr Chabardes Stéphan Clinique de Neurochirurgie, Pr Lebas Jean François Clinique de Neuroradiologie et IRM L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 13 Dossier Alpes Trauma Centre Le “Trauma Centre” du CHU de Grenoble 14 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Problème important de santé publique, les traumatismes graves constituent la cause principale des décès des adultes de moins de 35 ans. Les “Trauma-centres” sont des structures d’urgence qui prennent en charge les polytraumatisés graves, victimes de multiples fractures et d’atteintes de leurs organes vitaux à la suite d’accidents de la route, de la voie publique, du travail, du sport, etc. Ces centres d’accueil et de traitement des urgences traumatologiques regroupent sur un site unique, en permanence, tous les moyens indispensables à leur prise en charge optimale et rapide : anesthésistes, chirurgiens digestifs, orthopédiques, cardiaques, neurochirurgiens, radiologues interventionnels, sans oublier l’imagerie, la biologie et un bloc opératoire, spécifiquement et en permanence, dédiés à l’urgence vitale. Parce qu’il est situé à Grenoble, au pied des Alpes françaises et au cœur du sillon alpin, l’activité du Alpes Trauma-Centre du CHU se concentre pour 20 % sur les victimes d’accidents de montagne en hiver (alpinisme, cascade de glace, ski, surf) et en été (spéléologie, VTT, randonnée, escalade, parapente, etc). A l’avenir, le projet de Nouveau Plateau Technique (NPT), sera au cœur du Trauma Centre du CHU avec un rassemblement des spécialistes experts sur un plateau technique complet permettant de pérenniser l’excellence de cette filière. L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 15 Dossier Le rôle du SAMU/SMUR dans le Trauma Centre Le CRRA (Centre de Réception et de Régulation des Appels, le 15) et le SMUR (Service Mobile d’Urgence et Réanimation) sont deux des indispensables maillons de la chaîne de fonctionnement du Réseau de Traumatologie Nord-Alpin des Urgences, avec les services d’anesthésie-réanimation, de radiologie, de chirurgie, et les SAU (Service d’Accueil des Urgences). Au quotidien, les situations d’urgence traumatologique, sévères ou potentiellement sévères, sont nombreuses : accident de la route à forte cinétique de choc, accident dans une pratique sportive, accident domestique ou du travail, tentative d’autolyse ou agressions (chute d’un lieu élevé, plaies par arme blanche ou arme à feu), etc. La région Rhône-Alpes présente deux particularités : le fort taux d’accidentologie en rapport avec les sports de montagne et de pleine nature, et la géographie des reliefs, obligeant à adapter le vecteur de transport pour optimiser le temps d’intervention. Quand les conditions météorologiques le permettent, l’usage de l’hélicoptère est bien sûr bénéfique. En effet, si “Time is muscle” en cardiologie et “Time is brain” en neurologie sont deux slogans anglo-saxons bien rentrés dans les mœurs en médecine d’urgence au XXIe siècle, la notion de “timing”, de délais de prise en charge et d’admission, a toujours été importante en traumatologie, où 50% des décès surviennent dans les toutes premières heures. C’est ainsi que le fameux concept de la Golden Hour s’est développé aux Etats-Unis. Et même si l’organisation des systèmes de secours pré-hospitaliers diffère Outre-Manche, Outre-Atlantique et en France, la rapidité de la prise en charge ainsi que sa qualité, conditionnent au moins partiellement le pronostic des traumatisés graves. Lors de la réception d’un appel au CRRA concernant un problème de traumatologie en apparence sévère, le médecin régulateur hospitalier doit juger au plus vite de la réponse à apporter. Il s’agit souvent de l’envoi d’une équipe médicalisée, par le vecteur le plus performant en termes de rapidité. Une procédure intitulée “départ-réflexe” a été mise en place, dans le but de réduire au maximum le délai pour le départ en intervention : si la gravité est indiscutable (comme par exemple un choc entre un piéton et un poids lourd, une chute d’une hauteur de 6 mètres, l’écrasement par un engin agricole,…) l’Assistant de Régulation Médicale (ARM) déclenche le départ de l’un des SMUR du département d’emblée et transmet ensuite l’appel au médecin régulateur, qui se fera une idée plus précise et donnera des conseils adaptés à l’appelant, en attendant que les secours parviennent sur les lieux. Le médecin régulateur peut aussi bien sûr renforcer les moyens médicaux envoyés si besoin. Des moyens sapeurs pompiers peuvent être également déclenchés par le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) ou à la demande du CRRA. L’équipe d’intervention du SMUR est composée d’un médecin urgentiste ou anesthésiste, d’un IDE ou IADE, d’un ADE (Ambulancier Diplômé d’État) ayant eu une formation spécifique à la pratique pré-hospitalière. Les moyens dont cette équipe dispose sont adaptés à la réanimation : ainsi par exemple, une échographie selon la technique du FAST est possible dès la phase pré-hospitalière, ainsi qu’un doppler trans-crânien. Ces deux techniques diagnostiques permettent d’ajuster au mieux la thérapeutique, et peuvent intervenir dans l’orientation hospitalière du patient. Une transfusion en culots globulaires est possible si besoin. Tout patient traumatisé grave est inclus dès sa prise en charge pré-hospitalière dans le registre du TRENAU. Des données sur les circonstances de l’accident, les horaires, les constantes vitales, les lésions constatées, les gestes thérapeutiques entrepris, l’orientation du patient dans la filière, sont relevées. Le patient est catégorisé selon son état clinique en 3 stades de gravité : grade A, B ou C, du plus instable au plus stable. De même que pour les autres registres du RENAU (Réseau Nord-Alpin des Urgences) (RESURCOR, RESIC, registre des arrêts cardiaques…), un médecin du SAMU 38 s’assure de l’exhaustivité du registre TRENAU et de la qualité de renseignement de tous les items concernant la partie pré-hospitalière, ce qui représente une importante charge de travail : plus de 400 inclusions annuelles pour le SAMU 38, soit environ 1/3 du nombre total des inclusions dans le registre, et ce, depuis 2009. L’analyse annuelle du registre sur l’ensemble de l’Arc Alpin a un poids épidémiologique conséquent et doit permettre peu à peu, au fil des ans, d’uniformiser et d’améliorer encore les pratiques et la qualité des soins délivrés aux patients, de diminuer la mortalité pré-hospitalière et hospitalière, la morbidité. 16 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Il est capital que le centre hospitalier receveur soit capable de traiter les lésions présentées et leur gravité. Le régulateur tient alors un rôle central pour adresser le traumatisé au bon endroit, en utilisant le système de classification des patients en grades, et la classification des hôpitaux en niveau de plateau technique et d’expertise. Le médecin régulateur hospitalier du CRRA est également très souvent contacté pour la réalisation des transferts inter-hospitaliers de patients traumatisés graves d’un centre hospitalier de l’arc Alpin vers le CHU, et dans de rares cas bien particuliers, pour l’organisation d’un renfort intra-hospitalier dans un centre hospitalier (exemple : nécessité de pratiquer une embolisation ou un geste chirurgical spécifique, dans un centre hospitalier qui n’en a pas la capacité technique). Alors, tous les intervenants se mettent en communication au moyen d’une conférence téléphonique organisée par le CRRA, et la décision du transfert ou du renfort (délai, type de vecteur, etc…) se prend en fonction de l’urgence et des moyens disponibles à ce moment-là. L’exercice logistique est parfois complexe ! Enfin, dans le cadre de la communication et de l’information, le SAMU participe activement aux Réunions MortalitéMorbidité (RMM) régionales et aux RMM de la Réanimation Chirurgicale et du déchocage du CHU de Grenoble. Dr. Elisabeth RANCUREL SAMU 38 Le Déchocage au CHU de Grenoble Le 15 novembre 2011, le Centre Hospitalier de Grenoble a ouvert une unité rénovée d’accueil de patients en détresse vitale : le Déchocage Réanimation ou DCA. Cette unité, en place depuis 1977, sous l’impulsion du Pr. P. Stieglitz, Anesthésiste-Réanimateur, a été pendant 18 ans sous la responsabilité du Dr C. Jacquot, ancien Chef de Service et responsable de Pôle. Elle est actuellement sous la direction du Pr. JF. Payen, Chef de Pôle d’Anesthésie Réanimation. Elle est située au 1er étage de l’Hôpital Albert Michallon, en proximité immédiate des blocs opératoires, et tout particulièrement du bloc central des urgences, ainsi que d’une Réanimation Polyvalente Chirurgicale de 15 lits. Cette unité a pour mission d’accueillir des détresses vitales aussi bien du secteur sanitaire IV que de l’Arc Alpin pour lesquels elle constitue la référence et le recours en matière de soins. L’activité de ce secteur est particulièrement sollicitée et intense puisque plus de 900 patients y sont admis chaque année. Le recrutement de traumatologie sévère constitue l’un des points forts de cette structure, non seulement pour l’accidentologie de la voie publique mais aussi la traumatologie de montagne (dont la gravité est identique) et ceci du fait de la situation géographique du CHU de Grenoble au cœur des Alpes. L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 17 Dossier Le CHU de Grenoble est de fait un Trauma Centre de niveau I identique à ceux développés outre atlantique depuis de nombreuses années. La mise en place d’un Réseau Régional de Soins dans le cadre de l’urgence et plus particulièrement la traumato- logie sévère, le TRENAU (Trauma System du Réseau Nord Alpin des Urgences), premier réseau français, vient conforter cette compétence et référence régionale mais aussi nationale. Ce réseau est coordonné au CHU par le Dr C. Broux, Anesthésiste-Réanimateur. Qu’est-ce que le Déchocage ? Quelle est son activité ? Le Déchocage Réanimation (DCA) est un secteur d’hospitalisation de courte durée, prenant en charge des patients particulièrement graves, quel que soit leurs pathologies. Ils présentent une ou plusieurs détresses, qu’elles soient hémodynamique, cardiaque, neurologique, pulmonaire ou métabolique. Depuis 2007, en moyenne 900 patients par an qui y sont admis, en période de garde pour 63 % d’entre eux. Plus de la moitié des patients, 500 par an, correspondent à de la traumatologie grave : patients jeunes dont l’âge médian est de 30 ans, essentiellement des hommes (75 %) avec un IGS médian de 20 (13-32), une mortalité dans les 24 premières heures de 4,6 %. 60 % sont ventilés dont 22 % intubés au DCA et 31 % sont sous drogues type Amines. L’ISS médian est de 16 (9-25) témoignant de l’importance des lésions traumatiques qui relèvent dans 37 % des cas de traumatismes crâniens et cervicaux, 32 % de traumatismes thoraciques, 15 % de traumatismes abdominaux et pelviens et 15 % de traumatismes des membres et du bassin. 36 % sont des accidents de la voie publique, 24 % de la montagne, 13 % sont des accidents domestiques, 8 % des accidents du travail et 5,5 % de loisirs autres que montagne… L’origine des patients de traumatologie grave est à 50 % un primaire du SAMU 38, à 20 % un secondaire en provenance d’un Centre Hospitalier Général mais aussi à 14 % un primaire d’un SAMU non 38. 35 % des patients sont transférés au bloc des urgences, 69 % ont bénéficié d’un scanner total-body et 5,4 % ont bénéficié d’une artériographie. Près de 60 % des patients sont mutés dans un service de Réanimation, dont la moitié en Réanimation Polyvalente Chirurgicale (Dr P. Lavagne), le reste étant réparti entre la 18 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Réanimation Neuro-Chirurgicale (Dr G. Francony) mais aussi la Réanimation Cardio-Vasculaire Thoracique (Dr M. Durand) et la Réanimation Pédiatrique (Dr I. Wrobleski). La situation du CHU de Grenoble, au cœur de vallées alpines, en fait une référence dans la prise en charge de la traumatologie sévère, en particulier de montagne. Les transferts à partir d’hôpitaux généraux sont nombreux. La sévérité de la pathologie de montagne ressemble en tous points à celle des accidents de la voie publique, comme cela a pu être démontré dans plusieurs travaux de l’équipe médicale. Enfin, le secteur du Déchocage joue un rôle pivot dans le déroulement de l’hôpital rouge dans le cadre du Plan Blanc de l’établissement. Il a ainsi pu être démontré l’efficacité de son organisation, avec des fiches reflexes élaborées par les professionnels, lors de plusieurs exercices et Plans. Celui de la catastrophe de Laffrey de juillet 2007, en est l’exemple, avec un site opérationnel conséquent au 1er étage conduisant à l’ouverture de nombreux lits de déchocage dont ceux qui fonctionnent quotidiennement et ceux des salles de surveillances post-interventionnelles ou réveil. Le Déchocage assure de fait trois missions principales : clinique au premier plan mais aussi d’enseignement et de recherche. La mise en place d’un Diplôme Inter-Universitaire de traumatisés sévères (PCTS) à l’usage des urgentistes, des anesthésistes-réanimateurs, des chirurgiens de l’Arc Alpin est animé par le Pr. JF. Payen, en lien avec les HCL. Un Diplôme Inter-Universitaire de neuro-réanimation est également en place depuis plusieurs années, sous la responsabilité du Pr. JF. Payen en lien avec le CHU de Nancy. Pourquoi un DCA au CHU de Grenoble et pourquoi une rénovation ? Ce nouvel outil, installé sur plus de 160 m2, constitue une structure moderne, type hall opératoire de 100 m2 pour les soins. Un PC de l’urgence sévère de 20 m2 et des locaux servants de 38 m 2 complètent le dispositif ; l’ensemble permettant de traiter simultanément trois patients avec un sas d’entrée pour le SAMU et permettant de respecter les meilleures conditions de prise en charge. Il a été entièrement pensé par le Dr J. Brun, responsable de l’unité, afin d’améliorer les conditions de travail des professionnels très sollicités en harmonisant les postes d’accueil, en libérant de la place autour du patient dont la prise en charge nécessite parfois des actes chirurgicaux mais aussi des techniques sophistiquées comme une circulation extra-corporelle. Ce secteur est actuellement sous la direction du nouveau Chef de Pôle, le Pr. JF. Payen, qui s’attache à poursuivre les projets initiés pendant plus de 18 ans par le Dr C. Jacquot, ancien Chef de Service et responsable de Pole, qui n’a eu de cesse de faire évoluer le déchocage, secteur auquel elle a toujours été très attachée. La prise en charge des traumatisés graves au CHU de Grenoble s’avère une priorité stratégique et a reçu une validation institutionnelle. Le CHU constitue un centre régional de référence avec une expertise toute particulière, du fait d’un plateau technique complet et d’une équipe médicale pluridisciplinaire présente 24h/24. Les traumatisés graves, s’ils ne représentent que 15 % de l’ensemble des traumatisés, restent la cause principale des décès de sujets de moins de 40 ans. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique, très bien étudié en traumatologie routière, avec une projection de la mortalité mondiale en 2020 qui serait identique à celle causée par le tabac. De plus, cette traumatologie grave est source de handicaps majeurs, avec une reprise d’activité professionnelles nécessitant au moins deux ans de rééducation (en dehors des traumatisés crâniens graves) d’où un coût socio-économique non négligeable. Dr Claude Jacquot Chef de Pôle anesthésie-réanimation jusqu’en septembre 2011 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 19 Dossier Le bloc des urgences : un maillon essentiel de la chaîne de prise en charge Quel que soit le traumatisme, avoir un délai de prise en Les équipes chirurgicales, médicales et soignantes participent charge le plus court possible est essentiel, et lorsqu’il existe de plus à la formation en traumatologie des étudiants en une atteinte vitale c’est une véritable course contre la montre santé et des professionnels de santé dans tous les métiers : qui est engagée par les équipes pour mettre en œuvre dans plus de 20 diplômes universitaires (DU) ou interuniversitaires les délais les plus rapides le traitement adéquat. Et le bloc (DIU) portant sur la prise en charge des traumatisés sont des urgences est un maillon essentiel de la prise en charge. répertoriés à la faculté de Médecine de Grenoble (Université L’organisation de la chaîne de prise en charge depuis l’in- Joseph Fourier). tervention du SAMU jusqu’à l’admission en réanimation en L’équipe infirmière du bloc des urgences a réalisé des travaux passant par le déchocage, la salle radio-interventionnelle et/ portant sur l’admission directe au bloc opératoire des blessés ou et le bloc opératoire doit être la plus parfaite et la plus effi- les plus graves (Tiulli-Veyret, Cavaillé et al. 2011) en collabociente possible. Ceci impose des moyens humains et matériel ration avec la CUMP. suffisants et toujours disponible et une parfaite coordination Il n’existe pas, contrairement aux États Unis de système de à la fois entre les métiers (brancardiers, soignants, méde- comparaison entre les différents Trauma Centre mais certains cins) et les spécialités (anesthésistes, chirurgiens, radiologues, indicateurs internationaux permettent d’évaluer nos résultats. réanimateurs). Cette coordination nécessite en amont une Les taux de mortalité par pathologie montrent en tout cas préparation importante : Réunion de Morbi Mortalité multi- que nous nous situons dans le groupe des meilleurs centres disciplinaire, rédaction de “fiches réflexes” internes, formation (Arvieux, Cardin et al. 2006). du personnel. Nous sommes à l’origine de la diffusion en France de plusieurs La traumatologie concerne tous les organes et toutes les techniques chirurgicales (tamponnement périhépatique, équipes du CHU de Grenoble ont à la fois une expertise et une tamponnement pelvien, laparostomie aspirative, laparotomie expérience approfondies en traumatologie, avec des équipes différée, thoracotomie de ressuscitation), radio-interventiondédiées en Réanimation Chirurgicale, Neurochirurgicale, nelle (ballon intra-aortique), d’anesthésie et de réanimation Infantile, Radiologie, Endoscopie, Orthopédie-Traumatologie, spécifiques au traumatisé. Chirurgie de la main, Neurochirurgie, Chirurgie Thoracique, Il faut aussi citer malgré ses limites, car il ne prend en compte Chirurgie Vasculaire, Chirurgie Cardiaque, Chirurgie Viscérale, qu’un nombre très limité de critères, le palmarès des hôpiUrologie, Gynécologietaux publié par la revue “Le Obstétrique, Chirurgie Infantile, Point” (n°2084, 23/08/2012), Le bloc des urgences accueille Chirurgie maxillo-faciale, ORL, plus de dont qui nous a permis en 2012 Ophtalmologie. Après l’accid’accéder à une première place la moitié atteint de traumatismes. dent, le patient peut bénéficier en Urgences traumatologiques de consultations spécialisées de (le CHU de Grenoble a eu trois médecine du sport, de suicidologie et d’Aide aux victimes. Il premières place sur 55 cette année, les deux autre étant en peut être pris en charge par l’Unité Médico-Psychologique traumatologie du genou et pathologie du voyageur). du CHU, ou par le l’Institut de Rééducation de l’hôpital Sud, Dr Christine Arvieux spécialisé dans la Rééducation du traumatisé. 4000 patients par an Clinique de chirurgie digestive et de l’urgence CHU de Grenoble : le Trauma Centre niveau I Le CHU de Grenoble est un véritable Trauma Centre de niveau I car il est capable de traiter toutes les lésions de façon définitive avec une équipe pluridisciplinaire d’anesthésistes réanimateurs, de chirurgiens viscéraux et orthopédiques, de radiologues présents 24/24 h mais aussi de chirurgiens spécialistes en particulier neurochirurgiens, chirurgiens cardiaques, vasculaires, thoraciques, maxillofaciaux…Un plateau technique complet, un bloc opératoire d’urgence fonctionnant 24/24h, une radiologie interventionnelle, un centre de transfusion sanguine et un laboratoire multidisciplinaire complètent le dispositif. Le volume d’activité est conséquent, dépassant celui des 20 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Trauma Centre américains, qui doivent accueillir, pour être labélisés, 1200 traumatisés par an dont 20 % de traumatisés graves soit 240 par an. Le Trauma Centre niveau I de Grenoble, reconnu au plan national, est également Leadership en matière de recherche et d’enseignement avec la mise en place de plusieurs diplômes inter-universitaires et des formations pratiques de tous les acteurs de la prise en charge (ex : doppler transcranien, FAST écho, écho-guidage vasculaire, apprentissage de techniques chirurgicales de sauvetage : trépanation, techniques de Damage Control…). Regards croisés autour du Trauma Centre Vous avez participé à la création de cette plateforme atypique qu’est le trauma centre, vous avez travaillé au développement de la prise en charge des polytraumatisés sévères, racontez-nous… Dr Claude Jacquot Les premières expériences de Trauma Centre nous viennent des Etats-Unis, (années soixante), avec la catégorisation des hôpitaux en différents niveaux, segmentant les compétences et les moyens, et l’organisation d’un seul centre de référence mutualisé par région. Aujourd’hui, la compétence du CHU de Grenoble en la matière est tout à fait exceptionnelle et est largement induite par la situation alpine de Grenoble. En effet, l’accidentologie du ski et des sports de plein air alimente une véritable file active de blessés vers nos structures d’urgence et de réanimation. Les anesthésistes réanimateurs ont animé très tôt le déchocage des patients en détresse vitale que le SAMU-SMUR transportait au CHU. Dès le milieu des années 90, les équipes se sont étoffées de compétences pluridisciplinaires partagées et ont su s’organiser autour de procédures ad hoc (“mini plan blanc”) de rappel des agents et médecins, et d’ouverture spécifique des blocs pour garantir une prise en charge permanente et de qualité. La nouveauté résidait alors dans la mise en synergie des différentes disciplines ; toutes les spécialités d’organe pouvaient être sollicitées. En fait, les ingrédients du Trauma Centre sont là : réunir urgentistes, chirurgiens, réanimateurs, spécialistes de l’imagerie interventionnelle, autour d’un plateau technique performant, avec accès aux banques de sang et aux analyses en temps réel. La direction du CHU de Grenoble a soutenu cette dynamique tant au plan stratégique qu’en activant la réfection des locaux et l’acquisition de matériels performants concourant à la qualité de la prise en charge, et ce depuis les premiers travaux en 1993, ou encore la réhabilitation en 2000 du bloc des urgences et récemment avec la livraison en novembre 2011 de la nouvelle plateforme de déchocage réanimation. Grâce à ce plateau dédié et de haute technologie, ainsi qu’à l’anticipation et l’expertise des équipes, la baisse de mortalité chez les blessés sévères admis est spectaculaire. La démonstration est faite qu’une chaîne de hautes compétences bien coordonnées, entraînées et intervenant depuis le site de l’accident, puis via le transport, vers le déchocage, le bloc des urgences le cas échéant, voire la réanimation, et enfin les soins de suite, conditionne la survie mais aussi la qualité de réadaptation du patient gravement blessé. A l’avenir, la réussite du projet de Nouveau Plateau Technique sera elle-aussi sous-tendue par le maintien d’une logique de synergie et d’excellence intégrant en proximité immédiate les spécialités connexes du bloc des urgences, du déchocage, et de la radiologie interventionnelle… Dr Catherine Arvieux Pour compléter la genèse du trauma centre, il est nécessaire de se rappeler la qualité et l’innovation des techniques de prise en charge des blessés américains de guerre, (Corée ou Vietnam). Les chirurgiens, tout à la fois traumatologues et réanimateurs sont concentrés en un site vers lequel convergent les blessés des différents fronts. Cette mutualisation garantit un meilleur pronostic vital aux GI’s sévèrement touchés. En France, l’histoire est quelque peu différente, on transporte le blessé vers différents centres hospitaliers, chacun ayant en son sein des compétences d’excellence mais organisées par discipline. La réussite du Trauma Centre grenoblois réside dans ce challenge de faire coexister dans un maillage très serré les meilleures compétences, chacun agissant en synergie avec les autres spécialistes. L’apprentissage du travail de concert avec des équipes d’autres disciplines nécessite préparation et anticipation, et donc formation des protagonistes. Ainsi ont-été développées des formations spécifiques, notam- L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 21 Dossier ment des diplômes inter-universitaires, mais également des formations pratiques in situ afin d’homogénéiser et améliorer les connaissances des praticiens. Parallèlement, la tenue rigoureuse de réunions mortalitémorbidité tant régionales que locales, (en réanimation polyvalente chirurgicale et au déchocage du CHU de Grenoble), est garante de l’amélioration continue de nos pratiques. Durant ces réunions, des cas sont analysés et les chaînes de prise en charge sont décortiquées. Puis des fiches de prise en charge ad hoc sont validées par la communauté. Grâce à l’analyse des pratiques, à la formation des personnels, à l’acquisition de savoir-faire et de technologies dédiées, le niveau des prises en charge croît. D’ailleurs, la qualité de la prise en charge du traumatisé sévère dépend directement de la qualité de nos organisations. Certes, Grenoble est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs Trauma Centre de France, mais le niveau d’exigence assignée aux équipes est la clef de voûte de notre système. Nos personnels hospitaliers et médicaux sont présents, formés et prêts. Cette compétence pluridisciplinaire intra-CHU de Grenoble s’exerce également de concert dans la logique inter-hospita- lière à l’échelle de l’Arc Alpin, ainsi l’équipe mobile médicochirurgicale peut intervenir auprès du patient intransportable, avec les procédures d’intervention validées par la communauté du Trauma Centre. Les compétences d’excellence du SAMU-SMUR, des anesthésistes-réanimateurs, chirurgiens, radiologues, professionnels de l’établissement français du sang, et des secteurs biologie et pharmacie concourent à l’efficacité des prises en charge et à la baisse de la mortalité des blessés en détresse vitale. Cette capacité d’animation, de formation, mais aussi d’anticipation et d’adaptation des pratiques (exemple de la prise en charge du nourrisson polytraumatisé) positionne les équipes grenobloises en leadership, elles sont la référence et le recours en matière de soins de la détresse vitale. Nos équipes sont certes passionnées, mais je rejoins le Dr Claude Jacquot, et confirme que le nouveau plateau technique sera une réussite si cette synergie humaine se retrouve au plan architectural. Le NPT devra assurément intégrer cet interfaçage “déchocage, bloc des urgences, radiologie interventionnelle”, et rassemblement des spécialistes experts sur un plateau technique complet, en maintenant la proximité de l’EFS, des Urgences, et du laboratoire multidisciplinaire pour pérenniser l’excellence de cette filière. Docteur Claude Jacquot, Docteur Catherine Arvieux Propos recueilli par J. Boulet Direction de la communication Traumatologie grave, pourquoi une organisation régionale ? Ce numéro de l’Hospitalier l’illustre bien : la prise en charge des patients traumatisés graves est un travail d’équipe très spécialisé en situation d’urgence. Afin de permettre un traitement complet des différentes lésions traumatiques d’un même patient, plusieurs spécialistes doivent intervenir. Il faut alors hiérarchiser dans le temps et dans l’espace l’intervention de chacun. Ceci plaide fortement pour une organisation interne solide qui est centrée dans notre CHU autour de la Réunion de Morbi Mortalité du déchocage. De la même façon, au niveau régional, chaque centre hospitalier doit pouvoir intervenir dans la prise en charge de ces patients en fonction de son offre de soin et de son organisation interne pour donner les meilleures chances au patient quel que soit le lieu de son accident. Depuis 2007, sous l’impulsion de notre CHU et avec l’aide du Réseau Nord Alpin des Urgences (le RENAU), la première expérience française de réseau en traumatologie se met en 22 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 place : le TRENAU pour “Trauma system du Réseau Nord Alpin des Urgences”. La région géographique couverte comprend l’Isère, la Savoie et la Haute Savoie, mais aussi le Briançonnais et la région de Belley dans l’Ain. Après un audit régional de la prise en charge des patients traumatisés graves voulu par le Docteur Claude Jacquot, un groupe de travail composé d’un médecin référent de chaque centre a été créé. Cette démarche a été grandement facilitée par les initiatives régionales antérieures de nombreux spécialistes de notre CHU : formation à la trépanation des hématomes extra duraux par les neurochirurgiens, au tamponnement péri hépatique des fractures du foie par les chirurgiens viscéraux, formation à la mise en place de contention pelvienne des fractures instables du bassin par les chirurgiens orthopédistes, registre de la prise en charge des traumatismes du rein par l’équipe d’urologie... Ce groupe de travail a proposé une organisation originale avec une définition pré hospitalière des patients Niveau I Niveau II E - II N Niveau II N Niveau II Niveau III Thonon Annemasse Bonneville Saint Julien en Genevois Sallanches Annecy Chamonix Albertville Moutiers Belley Chambéry Voiron Bourg Saint Maurice Saint Jean de Maurienne Grenoble Briançon traumatisés graves, une catégorisation en fonction de leur gravité après réanimation pré hospitalière et une orientation en fonction des délais de transport et des lésions suspectées. Chaque centre participant à cette démarche a choisi son niveau d’expertise après réflexion interne et validation institutionnelle en CME de chaque établissement. La figure 1 présente la répartition géographique des niveaux de centre. Les structures privées dotées de service d’accueil des urgences ont été informées de cette organisation et s’articulent dans ce dispositif. Associée à cette organisation, une évaluation continue à l’aide d’un registre a été développée avec une forte implication du Docteur François Xavier Ageron. Ce registre est construit en suivant les recommandations européennes dans ce domaine et française sur le plan légal. Chaque médecin en charge d’un patient traumatisé grave remplit une fiche de recueil qui alimente une base de données. L’analyse annuelle de cette base permet de valider l’organisation mise en place. Les données d’environ 1000 patients par an sont ainsi colligées depuis le premier janvier 2009. Notre CHU participe ainsi à une démarche nouvelle, originale car unique en France et dans le monde puisqu’il s’agit d’une démarche qui inclut tous les centres d’une même région dans un système de soins doté d’une médicalisation pré hospitalière. Cette démarche régionale est transposable à d’autres régions françaises et des rapprochements sont en cours avec les autres réseaux de soins de la région Rhône Alpe Auvergne : le Réseau des Urgences de la Vallée du Rhône (RESUVAL) et le Réseau d’Urgences Ligérien – Ardèche Nord (REULIAN) Ainsi, grâce à la forte implication de notre centre et des centres hospitaliers de la région, la devise du TRENAU : “s’unir et s’évaluer pour améliorer la prise en charge des traumatisés sévères” devient une réalité. Figure 1 : Répartition géographique des centres du Trauma system du Réseau Nord Alpin des Urgences (TRENAU) en fonction de leur offre de soin Dr Christophe Broux Réanimation polyvalente chirurgicale Médecin référent du TRENAU Quelle organisation au plan régional : le Réseau du TRENAU Les Centres Hospitaliers sont catégorisés en différents niveaux de I à III définis par chaque centre, selon un cahier des charges rédigé par un groupe de travail spécifique. La procédure de triage intègre ce niveau et la gravité du patient (grades A-B-C) ainsi que la nécessité d’un plateau technique spécialisé. L’accueil dans le centre de référence du Déchocage du CHU de Grenoble est facilité par la mise en place d’un numéro de téléphone unique et direct disponible 24/24 h avec un anesthésiste réanimateur sénior s’engageant à apporter une réponse immédiate et ce, en lien, avec le SAMU/SMUR 38, le chirurgien viscéral de garde, le neurochirurgien et le chirurgien traumatologue orthopédiste ou d’autres spécialistes. Le nombre de transferts entre les centres de niveaux II et III et le CHU de Grenoble est optimisé par l’informatisation et la transmission de l’imagerie médicale. Une expertise pluridisciplinaire permet de confirmer ou non le transfert et d’anticiper l’accueil, tout en donnant des conseils thérapeutiques pour un éventuel traitement immédiat particulièrement urgent. Un registre a été mis en place en janvier 2009 qui permettra de déterminer la mortalité ajustée sur la gravité. Parallèlement, une analyse des décès évitables permet de mettre en place des procédures d’actions correctrices au cours de Réunions Mortalité-Morbidité régionales (RMM). La participation des professionnels à l’activité du réseau leur permet enfin de répondre à l’obligation d’évaluer leurs pratiques professionnelles. Les objectifs du réseau sont donc d’offrir des soins de qualité accessibles à tous avec la meilleure prise en charge dans une région pour cette pathologie en organisant ainsi le parcours du patient. Le CHU de Grenoble joue un rôle essentiel dans ce dispositif innovant. L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 23 Dossier La Réanimation Polyvalente Chirurgicale Après avoir été pris en charge au déchocage et éventuellement au bloc opératoire ou en salle de radiologie interventionnelle, le patient polytraumatisé est préférentiellement orienté vers la Réanimation Polyvalente Chirurgicale. Cette unité de 15 lits de réanimation est animée par le Dr P Lavagne, au sein des 3 unités de réanimation du pôle Anesthésie-Réanimation (Pr JF Payen, Chef de pôle). Son activité est presque exclusivement orientée vers l’urgence qui constitue 90% de son recrutement pour environ 650 à 700 patients par an (taux d’occupation des lits de 90%). La grande majorité de ces patients relève de la traumatologie puisque 250 à 300 d’entre eux sont des traumatisés graves ou des polytraumatisés. Leur âge moyen est de 42 ans, l’index de gravité simplifié, calculé à partir de données cliniques et biologiques à l’admission, est plus élevé (35 à 39) que la moyenne du service. La durée de ventilation est de 5 jours et la moyenne de séjour de 9 jours. La situation géographique de l’unité est particulièrement adaptée à la prise en charge des polytraumatisés puisque située au même étage que le déchocage et les blocs opératoires. Parallèlement, l’équipe médicale est commune entre ces 3 secteurs (réanimation, bloc des urgences, déchocage), ce qui permet un meilleur suivi des patients et une grande cohérence des traitements et procédures. L’équipe soignante, constituée de 35 IDE et 24 AS est particulièrement entrainée à la prise en charge de ces patients fragiles : défaillances multiples, traitements lourds et onéreux, pansements complexes et fréquents, transports répétés au scanner, en radiologie interventionnelle, aux blocs opératoires… Tous ces éléments font que les coûts de fonctionnement humains et matériels du service sont élevés. 24 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 L’activité de l’unité est relativement stable tout au long de l’année (50 à 60 patients/mois) avec des pics saisonniers lors des congés scolaires en raison de l’afflux de population dans la région et dans les stations de ski. D’ailleurs, si le recrutement de la traumatologie routière est toujours au premier plan, on assiste à une augmentation notable, depuis quelques années des admissions en relation avec les accidents de loisirs ou de sports à risque tel le base jump, le parapente, le VTT de descente… Ainsi le CHU de Grenoble, devient de plus en plus une solution de recours pour de nombreuses structures de soins de la région en matière de traumatologie grave. Par exemple, 33% des patients admis en Réanimation Polyvalente Chirurgicale proviennent de structures situées pour la plupart dans l’Isère et les 2 départements de Savoie, mais aussi dans la Drome, les Hautes Alpes ou l’Ardèche. Ceci est rendu possible grâce à l’organisation du trauma Alpes Centre et à l’excellente collaboration des différentes équipes prenant en charge ces patients. (Anesthésistes réanimateurs, Chirurgiens, équipes du SAMU, Radiologues). Les autres patients (66%) sont issus de l’agglomération Grenobloise ou du CHU même : outre la traumatologie locale (stations Iséroises), il s’agit également de pathologies chirurgicales ou médicales aigues, de détresses vitales diverses, ou d’intoxications médicamenteuses sévères. Ainsi, cette unité, autrefois dénommée URC, est devenue ‘’Réanimation Polyvalente Chirurgicale’’, correspondant mieux à son activité. Elle est également un maillon capital dans la prise en charge de la traumatologie grave. Dr Pierre Lavagne Réanimation Polyvalente Chirurgicale Traumatologie en Réanimation Neurochirurgicale La Réanimation Neurochirurgicale comprend 9 lits et possède une Unité de Surveillance Continue de 4 lits qui lui est adossée. Ces unités reçoivent entre 700 et 800 patients par an dont 20 % de traumatisés du système nerveux central : traumatismes crâniens et traumatismes vertébromédullaires. Ces lésions sont en général isolées ou associées à des lésions extraneurologiques de moindre importance. En cas de lésions extraneurologiques graves, les patients sont en général pris en charge en Réanimation Polyvalente chirurgicale, autre service rompu à l’accueil des cérébrolésés et médullolésés. La Réanimation Neurochirurgicale bénéficie de la proximité et de l’expertise conjointe des services de Neurochirurgie et Neuroradiologie pour une prise en charge multidisciplinaire de ces patients. Les axes thérapeutiques prioritaires ont concerné ces dernières années le dépistage et la prévention des lésions secondaires d’origine ischémique, dont l’impact sur le pronostic est majeur. Ceci a justifié l’acquisition et le développement de techniques de monitoring cérébral multimodal visant à évaluer le débit sanguin cérébral, l’oxygénation cérébrale et le métabolisme cérébral : doppler transcrânien continu et discontinu, pression intracrânienne, pression tissulaire en oxygène cérébrale, monitoring non invasif de l’oxygé- nation cérébrale par spectroscopie de proche infrarouge, voire électroencéphalogramme continu et microdialyse cérébrale. Le CHU de Grenoble possède notamment une des plus importantes expériences françaises dans l’utilisation du monitoring de la pression tissulaire en oxygène cérébrale, et préside à l’organisation d’un Programme Hospitalier de Recherche Clinique multicentrique national visant à démontrer l’utilité de ce monitorage dans la prévention et le traitement de l’ischémie cérébrale secondaire, permettant d’améliorer le pronostic des traumatisés crâniens graves. Dans un souci de cohérence et de filière de soins optimale, la Réanimation Neurochirurgicale appartient au même ensemble fonctionnel que le Service de Rééducation Post Réanimation, permettant un accès précoce et bénéfique des neurolésés à la rééducation réadaptation. Ainsi, la Réanimation Neurochirurgicale, au sein des Réanimations Chirurgicales du CHU, s’inscrit-elle dans un ensemble cohérent de soins et de recherche clinique pour améliorer la prise en charge des traumatisés neurolésés en coordination et coopération avec les structures d’amont – services d’urgences hospitalières et préhospitalières, déchocage, centres hospitaliers du réseau – et d’aval – SRPR et rééducation. Dr Gilles FRANCONY Réanimation Neurochirurgicale L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 25 Dossier Traumatologie ostéo-articulaire : des concepts thérapeutiques qui se complètent La prise en charge de la traumatologie ostéo-articulaire depuis les jeux olympiques de Grenoble en février 1968 a naturellement évoluée pour prendre en compte d’une part l’importance du flux de patients que nous devons prendre en charge chaque jour et d’autre part la gravité plus ou moins prononcée des lésions qui doivent être réparées. 15 à 20 sont pris en charge chaque jour en semaine pendant la période hivernale. Cette activité pouvant doubler le week-end. L’activité chirurgicale ostéo-ligamentaire institutionnelle au CHU se scinde en 3 genres selon le mode de programmation des patients: (1) urgences I avec une programmation à moins de 48 heures, (2) urgences II, à moins de 3 semaines et (3) chirurgie réglée programmée à plus de 3 semaines. Ces distinctions expliquent les différents circuits du patient. Le chirurgien orthopédiste intervient généralement lorsque tout risque de lésions viscérales a été écarté ou après si cela est le cas, traitement de ces lésions viscérales. Dès lors deux concepts de prise en charge de lésions traumatiques ostéoarticulaires ont vu le jour successivement. Le premier concept, né dans les années 70 prône le traitement de toutes les lésions ostéo-articulaires en un seul temps. Le traitement de chaque lésion est en principe définitif et il est dit “traitement per primam”. Ceci implique que le blessé ait été au préalable traité de ces lésions viscérales si elles existaient et qu’en tout cas un bilan précis radiologique ait permis d’éliminer toutes lésions avec risque évolutif. L’utilisation de ce concept n’est évidemment pas envisageable lorsqu’il existe des lésions viscérales qui mettent en jeu le pronostic vital. Le concept de “Damage control” est alors utilisé. Ce concept permet de stabiliser en urgence les lésions fracturaires en utilisant presque exclusivement le fixateur externe ce qui a trois avantages : permettre la prise en charge et le traitement des phénomènes hémorragiques graves et des lésions viscérales urgentes ; préparer l’avenir fonctionnel du patient et la chirurgie réparatrice secondaire et enfin permettre une immobilisation facilitant le nursing en réanimation. Ce concept de “damage control” peut également s’appliquer à des lésions ostéo-articulaires isolées mais qui se révèlent particulièrement longues et complexes à traiter. Il est actuellement défendu par plusieurs équipes et doit être compris comme étant le règlement d’une situation d’urgence permettant une attente de quelques jours en vue d’un traitement définitif ultérieur complet, après analyse des radiographies (scanner, IRM) et réflexion sur la stratégie optimale à adopter sur le plan chirurgical. Le rôle du chirurgien orthopédiste consiste à prendre en charge en urgence le traitement des fractures soit en utilisant le concept de “tout en un temps” soit en utilisant le concept de “damage control”. Dans les situations ou il y a urgence vitale, l’orthopédiste peut intervenir pour stabiliser des lésions fracturaires permettant alors aux chirurgiens viscéraux et/ou aux radiologues d’intervenir pour traiter des lésions viscérales ou emboliser des organes susceptibles de provoquer des hémorragies internes. C’est le cas notamment des fractures graves du bassin que le CHU Nord reçoit régulièrement (plusieurs fois par semaine). Au niveau de l’organisation, la garde est assurée tous les jours, 365 jours par an par un duo comprenant un praticien hospitalier ou un chef de clinique et un interne. La prise en charge diagnostic et thérapeutique nécessite la collaboration du Service Central de Radiologie et d’Imagerie Médicale. Les cas urgents (fractures ouvertes) sont pris en charge au bloc des urgences après un bilan rapide et complet. Les cas moins urgents sont dans un premier temps pris en charge médicalement jusqu’au staff des fractures qui a lieu tous les matins à 7h30 dans le service d’orthopédie. Les cas de tous les patients entrés la veille sont passés en revue avec leur bilan médical et leur imagerie. Ce staff centralisateur permet d’établir le programme opératoire et de décider quels patients vont bénéficier d’une prise en charge au bloc des urgences et quels patients bénéficieront d’une prise en charge ultérieure dans les jours suivants (urgences différées). Le staff du service bénéficie du transfert d’images et peut recevoir des images radiographiques et/ou scannographiques en provenance d’autres établissements hospitaliers principalement situés dans les vallées alpines. La décision thérapeutique est communiquée par téléphone après visualisation de l’imagerie (traitement sur place et/ou transfert du patient dans le service d’orthopédie). Le service d’orthopédie peut travailler sur deux sites : le bloc des urgences et le bloc orthopédie. Les patients fracturés sont reçus dans une unité de soins spécialisés localisée au 13e C (Madame Lambros, cadre de santé) doté de 32 lits. Cette organisation a fait preuve de son efficacité. Elle permet la mise en œuvre de décisions collégiales pour les lésions les plus complexes ce qui facilite l’insertion des patients dans le programme opératoire et leur prise en charge au niveau des deux blocs sur lesquels nous intervenons. Cette activité est comme nous l’avons vu très multidisciplinaire, nécessitant une concertation permanente entre les différents acteurs : anesthésistes – réanimateurs, radiologues et chirurgiens de divers spécialités. Pr Philippe Merloz, Pr Jérôme Tonetti, Dr Michel Milaire Clinique d’orthopédie-traumatologie 26 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 La Neurochirurgie et le “Trauma Centre” La prise en charge des urgences neurochirurgicales crâniennes ou rachidiennes est une des composantes majeures du “Trauma Centre” du C.H.U. de Grenoble. L’activité d’urgence grenobloise en Neurochirurgie est très élevée compte tenu de notre position géographique et des activités de loisirs de la montagne, toutes saisons confondues. Nous accueillons en urgence les traumatismes crâniens graves qui nécessitent une hospitalisation en réanimation ou en unité de soins, et les traumatismes rachidiens sans ou avec déficit neurologique (tétraplégie et paraplégie). C’est une activité particulièrement saisonnière sur Grenoble avec un pic d’activité pendant la saison hivernale. De septembre 2011 à avril 2012, par exemple, 477 traumatismes du rachis ont été soumis à l’avis de la garde de Neurochirurgie, dont 231 traumatismes survenus à ski cet hiver. Sur l’ensemble de ces traumatismes nous avons eu à prendre en charge en urgence chirurgicale 41 complications neurologiques sévères, tétraplégies et paraplégies. Pendant la même période, il a fallu prendre en urgence 44 hématomes intracrâniens urgents. Les patients pris en charge en Neurochirurgie, par l’intermédiaire du “Trauma Centre”, concernent toute la région Alpes même s’il arrive que des patients soient orientés plus spécifiquement vers d’autres C.H.U. de notre région, Lyon, et Genève en particulier. Depuis l’automne 2011, le Centre Hospitalier d’Annecy a ouvert un plateau technique de prise en charge du traumatisme crânien grave en collaboration avec le C.H.U. de Grenoble. Pour minimiser le plus possible le délai de prise en charge des patients, le “Trauma Centre” a depuis de nombreuses années organisé un mode de fonctionnement particulièrement opérant. La communication a été optimisée avec la possibilité de joindre directement les téléphones portables d’urgence du neurochirurgien d’astreinte ou du réanimateur de garde au Déchocage. Un Interne de Neurochirurgie de garde 24H/24 sur le C.H.U. est également joignable via le standard de l’hôpital. Un réseau d’imagerie consultable sur n’importe quel ordinateur dans le service de Neurochirurgie, mais également à domicile, permet une analyse quasiment en temps réel des imageries, scanners et IRM réalisés dans les différents hôpitaux de la grande région Alpes, via la plateforme de télé-imagerie CRISA. Ces modes de communication permettent de poser les indications opératoires, de définir les délais et modes d’acheminement des patients traumatisés. Ils permettent d’anticiper l’acte chirurgical. L’objectif est en effet de décider rapidement et avec efficacité pour améliorer le pronostic des traumatisés. Par exemple, la prise en charge d’un hématome extradural avec troubles de la conscience nécessite une intervention chirurgicale en extrême urgence et la prise en charge d’un traumatisme rachidien avec déficit neurologique nécessite là aussi une intervention chirurgicale dans les 6 heures pour optimiser le pronostic fonctionnel. Ces impératifs de délais de prise en charge chirurgicale des patients ont conduit également depuis longtemps à organiser, notamment pour l’évacuation des hématomes extraduraux, pathologie traumatique la plus urgente en Neurochirurgie, une formation de nos collègues chirurgiens viscéraux ou orthopédistes dans la région. Il arrive donc parfois qu’après activation des différents modes de communication, un traumatisé crânien grave soit opéré en première intention pour évacuation d’un hématome dans un hôpital périphérique avant transfert sur le C.H.U. de Grenoble. Depuis l’ouverture de l’unité de Neurochirurgie d’Annecy une prise en charge du traumatisme crânien peut être réalisée sur le site nord de la région Alpes et participe maintenant de l’optimisation de l’urgence neurochirurgicale. Si la transmission des images dans la région Alpes est déjà un atout pour la prise en charge neurochirurgicale depuis de nombreuses années, c’est la structuration en “Trauma Centre” avec l’amélioration des moyens de communication, de formation et des retours d’expérience qui a permis d’optimiser encore ces dernières années le service rendu aux nombreux patients traumatisés de notre région. Pr. Emmanuel GAY Clinique de neurochirurgie L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 27 Recherche, Innovation Crédits photographiques C Arnoult, CNRS Les mécanismes moléculaires d’une infertilité humaine dévoilés L’infertilité masculine est une préoccupation croissante dans les sociétés modernes. Parmi les différentes causes d’infertilités masculines, certaines ont une origine génétique. C’est le cas de la globozoospermie, caractérisée par la production de spermatozoïdes anormaux : la tête du spermatozoïde est ronde et dépourvue d’une structure particulière nécessaire à la fécondation, appelée acrosome. L’acrosome est une vésicule géante de sécrétion ayant la forme d’un capuchon recouvrant l’extrémité apicale de la tête du spermatozoïde. L’acrosome contient des enzymes protéolytiques nécessaires à la traversée de la zone pellucide qui entoure et protège l’ovocyte. Sans acrosome, les spermatozoïdes ne peuvent donc pas féconder l’ovocyte. L’acrosome est fortement liée au noyau du spermatozoïde sur ses 2/3 antérieurs. Jusqu’à présent, le mécanisme permettant d’ancrer l’acrosome à la pointe du spermatozoïde restait obscur. L’équipe “Génétique, Infertilité et Thérapeutiques” de Grenoble, co-dirigée par les Drs Christophe Arnoult et Pierre Ray du laboratoire AGIM CNRS FRE 3405 avait démontré en 2011 qu’une délétion du gène DPY19L2, appartenant à une famille de protéines de fonction inconnue, était retrouvée chez plus de 75% des patients atteints de globozoospermie. L’équipe a poursuivi ces travaux en étudiant des souris knock out (KO) dépourvues du gène Dpy19l2 qui reproduisent parfaitement le phénotype observé chez l’homme. Ce travail a permis de comprendre la fonction de cette protéine et vient d’être publiés dans la revue “development”. À partir de ce modèle, l’équipe a démontré que le gène DPY19L2 code pour une protéine transmembranaire impliquée dans l’ancrage de l’acrosome sur le noyau du spermatozoïde. En absence de cette protéine, l’acrosome en formation se positionne normalement mais ne peut résister aux forces permettant (À gauche) Spermatozoïdes humains normaux avec un acrosome en vert localisé à l’extrémité apicale. (À droite) Spermatozoïdes humains globozoocéphales (tête ronde en bleu) dépourvus d’acrosome Spermatozoïdes murins en cours de formation (spermatides allongés) : la protéine Dpy19l2 (en vert) est à l’interface du noyau (en bleu) et de l’acrosome (en rouge). 28 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 son positionnement autour du noyau, entraînant ainsi son détachement. Une fois détaché, l’acrosome anormal est éliminé lors de la phase de réduction cytoplasmique observée dans les étapes ultimes de la spermatogénèse. L’absence d’acrosome empêche aussi le positionnement de microtubules qui permettent l’allongement du noyau qui donne la forme caractéristique à la tête du spermatozoïde. Ces travaux permettent de lever le voile sur la fonction de la famille des protéines DPY19 qui participeraient au contrôle de la position du noyau dans la cellule, base de nombreux mécanismes cellulaires comme la neurogénèse. De plus, la compréhension de la physiopathologie de cette infertilité permettra à terme d’améliorer la prise en charge de ces patients dont le traitement palliatif reste encore extrêmement difficile. Dr Pierre Ray, Biochimie génétique et moléculaire Pôle Biologie Dr Christophe Arnoult CNRS Succès grenoblois aux Appels à Projets “Investissements d’Avenir” Les appels à projets “investissements d’avenir” ont permis à Grenoble de se distinguer au niveau national par de nombreuses réussites, plaçant le site grenoblois en 2e position après Paris. Les thèmes liés à la santé ne sont bien sûr pas absents, le CHU étant impliqué dans plusieurs d’entre eux. Dans ce cadre nous avons interrogé les équipes du CHU de Grenoble, partenaires de ces projets, afin de nous en décrire les principaux enjeux. Appel à projets “Infrastructures nationales en biologie et Santé” : F-CRIN (rédacteur du résumé : Hélène Sabbah-Guillaume) Coordonné par l’INSERM, le projet F-CRIN financé à hauteur de 18 millions d’Euros, regroupe les 54 centres d’investigation clinique nationaux. F-CRIN représente la composante nationale de l’infrastructure Européenne ECRIN, destinée à renforcer la compétitivité de la recherche clinique française dans l’initiation et la conduite de grands essais cliniques multinationaux, notamment dans le domaine des maladies rares ou des traitements personnalisés. Le calendrier se déroule sur une période de 10 ans. ECELLFRANCE (rédacteur du résumé : Marie-Jeanne Richard) ECELLFRANCE a pour but de doter la France d’une plateforme nationale de recherche clinique dédiée à la thérapie régénérative par cellules souches adultes, des maladies neurovasculaires, cardiovasculaires, ostéoarticulaires et dermatologiques. Les 5 Centres retenus sont Montpellier, Toulouse, Grenoble, Clamart, et Créteil. Cette plateforme nationale a pour objectifs : P de mieux comprendre les mécanismes des thérapies basées sur les cellules souches par la mise en place d’un suivi efficace des patients traités, P d ’accélérer le développement de procédés adaptés à l’expansion et à la différenciation de cellules souches adultes pour la réparation tissulaire et le traitement de maladies dégénératives, vasculaires ou inflammatoires, P d e coordonner les recherches et les applications cliniques dans des domaines majeurs qui manquent de thérapeutiques réellement efficaces. L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 29 Recherche, Innovation ECELLFRANCE constitue un ensemble unique en Europe en médecine régénérative et devrait permettre à la France d’occuper une position de leader dans ce domaine prometteur dans les années à venir, compte tenu de l’allongement de la durée de vie. A Grenoble, ce projet s’appuie sur les recherches menées au cours des six dernières années par l’équipe 5 de l’Institut des Neurosciences de Grenoble (INSERM U836) (E Barbier). Ces recherches ont permis de valider le concept du traitement par cellules souches adultes des accidents vascu- laires cérébraux et de commencer un projet de recherche clinique original en neurovasculaire (O.Detante, A. Moisan). Les cellules utilisées dans ce projet sont des cellules souches mésenchymateuses, isolées de la moelle osseuse d’un patient. Ces cellules sont produites selon un procédé développé par l’unité mixte (EFS-CHU) de thérapie cellulaire (MJ Richard, V Persoons, H Egelhofer, A Moisan) de Grenoble et validé par les instances réglementaires avant d’être ré-administrées à ce même patient. L’avenir des thérapies cellulaires innovantes est très prometteur tant en médecine régénérative qu’en cancérologie. ECELLFRANCE dote donc Grenoble d’une infrastructure lui permettant de répondre aux nouvelles exigences des médicaments de thérapie innovante. Le partenariat EFS-CHU, unique en France, permettra à l’Unité Mixte de Thérapie Cellulaire d’obtenir un label “Bonnes Pratiques de Fabrication/établissement pharmaceutique” afin de pouvoir réaliser des essais cliniques de phase I/II dans le domaine de ces nouvelles thérapies. France Life Imaging (rédacteur du résumé : Daniel Fagret) La plateforme grenobloise d’imagerie préclinique et clinique a été retenue comme le nœud grenoblois de l’Infrastructure nationale “France Life Imaging” (FLI). Cinq autres nœuds : Paris Centre, Paris Sud, Lyon, Marseille et Bordeaux, et un nœud transversal sur l’archivage des données et le traitement d’images (INRIA, Institut des Télécoms, CNRS, CEA) composent l’Infrastructure. FLI recevra un financement de 37,5 M€ dont 5 M€ sont destinés à la plateforme grenobloise afin de l’augmenter en IRM, imagerie nucléaire, imagerie optique, microscopie optique intravitale et neurophysiologie. L’initiative regroupe ainsi les forces grenobloises en imagerie : chimie (CNRS-UMR 5250) ; l’imagerie de la plateforme “Imagerie des Sciences du Vivant” – IBISA (IRM, nucléaire, imagerie optique, microscopie optique intravitale, neurophysiologie et ligne médicale d’ESRF) ; l’imagerie de CLINATEC (CEA-Leti ; CHU) et la technologie avec le CEA-Leti DTBS. Ces forces représentent 120 chercheurs ingénieurs et 75 post-docs, PhD et CDD. La plateforme sera gérée par l’UJF en partenariat avec le CEA-Leti et le CHU. La France est le premier pays européen à avoir structuré au niveau national l’offre en imagerie cellulaire et préclinique à destination des scientifiques et des industriels. Avec FBI (France Bio Imaging – l’équivalent de FLI pour l’imagerie cellulaire) et FLI, la France entre de manière cohérente et structurée dans le projet européen Euro-Bio-Imaging partie majeure du grand chantier de structuration européenne des infrastructures en biologie et santé (Programme ESFRI). FLI et FBI rejoignent ainsi FRISBI pour la biologie structurale et PROFI pour la génomique dans les grandes infrastructures nationales en Biologie et en santé. Appel à projets “COHORTES” : CRYOSTEM (rédacteur du résumé : Pascal Mossuz) Le projet CryoStem : “Collection de prélèvements biologiques après allogreffes de Cellules Souches Hématopoïétiques pour étude de la Maladie du Greffon contre l’Hôte” a été retenu par l’ANR dans le cadre de l’appel à projets “Cohortes” financé par le grand emprunt national “Investissements d’Avenir”, à hauteur de 3 300 K€. Ce projet a pour objectif la constitution d’un réseau national de collections standardisées d’échantillons biologiques de patients adultes et pédiatriques ayant bénéficiés d’une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Cette collection avec les données cliniques associées permettra de mieux comprendre la physiopatho- logie de la maladie du greffon contre l’hôte (rejet de greffe), les facteurs prédictifs associés à sa survenue ou au pronostic à long terme, et la réponse aux traitements immunosuppresseurs. Au niveau du CHU de Grenoble, le projet regroupe la clinique universitaire d’hématologie (Pr JY Cahn, Dr Bulabois CE), le CRB (Pr Mossuz P). Psy-COH (rédacteur du résumé : Thierry Bougerol) La cohorte Psy-COH est un projet porté par la Fondation FondaMental, réseau national de recherche et de soins (RTRS). L’objectif est de constituer une cohorte française de 2000 jeunes patients (âgés de 16 à 35 ans) présentant un trouble psychotique majeur (premier épisode de 30 trouble bipolaire ou schizophrénique) ou un trouble neuro-développemental (autisme de “haut niveau” ou syndrome d’Asperger), suivie 10 ans. La constitution de la cohorte Psy-COH s’appuie sur le réseau de Centres Experts mis en place par la Fondation FondaMental L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 dont celui du CHU de Grenoble, l’un des 9 centres français, et seul de ce type en RhôneAlpes, consacrés à l’évaluation des Troubles Bipolaires. Elle est coordonnée par le Pr Marion Leboyer, professeur de psychiatrie à Créteil (Université Paris Est Créteil Val de Marne, AP-HP et INSERM U955). Les objectifs de Psy-COH sont : P i dentifier et valider des biomarqueurs pertinents des troubles et permettre la définition de profils intégrés d’indicateurs biologiques pertinents (bio-signatures du processus pathologique). Sont étudiés certains variants génétiques, les patterns d’activité cérébrale ou encore des marqueurs humoraux. Certains biomarqueurs pouvant être communs aux troubles mentaux et à certaines pathologies médicales sont également étudiés, comme par exemple les marqueurs biologiques de l’inflammation dont le rôle est connu dans les pathologies cardiovasculaires et qui peuvent constituer des processus pathogéniques contribuant également au développement des troubles mentaux, P caractériser les trajectoires évolutives des patients au travers des différents stades de la maladie, des symptômes précoces à la pathologie caractérisée en passant par les phases de rémission, de rechute et de récupération (recovery). La pertinence de certains indicateurs comportementaux ou de biomarqueurs de rechute et de pronostic sera évaluée (par exemple marqueurs associés au déclin cognitif ou encore ceux associés au développement de troubles somatiques comorbides (syndrome métabolique), ces patients étant particulièrement à haut risque de diabète ou de pathologie ischémique par rapport à la population générale), P évaluer l’utilisation des ressources de santé, le coût pour la société et la qualité de vie des patients. De telles informations ne sont pas disponibles en France à ce jour. Les informations collectées dans le cadre de la cohorte permettront de comparer les pratiques et les coûts selon les pathologies et avec les données disponibles pour certains pays étrangers, d’identifier les parcours de soins et leurs déterminants, P c ontribuer au développement des recherches sur ces pathologies en constituant une large base de données (data sharing). Observatoire Français de la Sclérose en Plaques (OFSEP) (rédacteur du résumé : Olivier Casez) L’Observatoire Français de la Sclérose en Plaques (OFSEP) est doté d’un financement de plus de 10 millions d’Euros. Grâce à ce financement, l’OFSEP pourra réellement augmenter la taille de la cohorte nationale pour tendre vers l’exhaustivité et être en mesure de fournir une photographie “en continu” de la maladie en France. Il pourra également étendre son champ d’investigations, en couplant les données cliniques à des prélèvements biologiques et, avancée majeure, à des données d’imagerie. Cette sélection doit permettre aussi au projet de renforcer la collaboration avec l’ANSM (anciennement AFSSAPS) pour des études pharmaco-épidémiologiques systématiques dans le cadre des plans de gestion de risques, de développer la collaboration amorcée avec l’Assurance Maladie pour des études médico-économiques, et d’instaurer une collaboration avec la Haute Autorité de Santé, en particulier sa Commission de Transparence, pour évaluer l’efficacité des traitements dans la vie réelle des patients, au-delà des essais thérapeutiques. La mise en place de l’OFSEP permet de doter le pays d’un grand instrument épidémiologique et d’un “plan SEP” uniques au monde. Appel à projets “LABEX” : CAMI (Computer Assisted Medical Interventions) (rédacteur du résumé : Philippe Cinquin) CAMI, traduction des GMCAO, Gestes Médico-Chirurgicaux Assistés par Ordinateur, nés à Grenoble en 1985, est un “laboratoire d’excellence” en réseau, coordonné par TIMC-IMAG (Université Joseph Fourier / CNRS), qui fédère les unités du CNRS et de l’INSERM qui ont réussi à transférer d’une manière significative à la pratique clinique leurs avancées en GMCAO (à Brest, Grenoble, Montpellier, Paris, Rennes, Strasbourg), leurs partenaires hospitaliers (dont le CHU et la plateforme www.eccami. com, les IHU de Strasbourg et Paris), et plusieurs partenaires industriels. CAMI associe recherche fondamentale et appliquée (pour améliorer la capacité des médecins de voir au-delà de l’immédiatement visible, de prendre les bonnes décisions, d’opérer avec plus de dextérité, d’être mieux formés, et de démontrer le service médical rendu par les GMCAO), et offre éducative spécialisée visant médecins et ingénieurs. CAMI concernera au CHU la quasitotalité des services de chirurgie, radiothérapie et imagerie, dont le label “laboratoire d’excellence” couronne la collaboration étroite et au long cours en GMCAO avec scientifiques et industriels. Le porteur du projet CAMI est le Professeur Philippe Cinquin. L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 31 Recherche, Innovation PARAFRAP (rédacteur du résumé : Hervé Pelloux) Le labex ParaFrap, Alliance française contre les maladies parasitaires, vise à créer un réseau national pour coordonner les activités cliniques et de recherche sur les infections parasitaires qui demeurent une des principales causes de mortalité dans le monde (e.g. paludisme, toxoplasmose). Ce projet, qui comporte un volet recherche et un volet formation, permettra de pouvoir disposer de nouvelles données concernant la géno- mique et les mécanismes cellulaires impliqués dans les phénomènes parasitaires, des approches innovantes de lutte contre les maladies parasitaires pouvant ainsi être développées. Ces travaux seront réalisés en partenariat avec des industriels. Le réseau créé permettra de développer l’attractivité de la France vis-à-vis des jeunes chercheurs et de l’industrie pharmaceutique, mais également de renforcer la position française à l’international. ParaFrap associe 9 centres dont 4 impliquant des Hospitalo-Universitaires. Le CHU de Grenoble est partie prenante par l’équipe de MA Hakimi (DR INSERM, contrat d’interface INSERM) et H Pelloux (PUPH ParasitologieMycologie), “épigénétique et parasites”, UMR LAPM 5163. GRAL (rédacteur du résumé : Patrice Morand) “Les Virologues à la recherche du GRAL” En 2000, les médecins du laboratoire de virologie du CHU de Grenoble (Pr P. Morand) se sont rapprochés des virologistes du polygone scientifique de l’European Molecular Biology Laboratory (EMBL). L’objectif était d’utiliser le formidable outil de recherche constitué par les rayons X du synchrotron pour déterminer à l’échelle atomique (millionième de millimètre) les structures tridimensionnelles des protéines virales. Cette recherche fondamentale permet, entre autre, de modéliser des nouveaux traitements antiviraux et de mieux comprendre les interactions entre les protéines virales et les protéines cellulaires. De ce rapprochement initial, est né en 2009, avec le soutien de l’université Joseph Fourier, du CNRS et de l’EMBL, une Unité de recherche Mixte Internationale “Unit of virus Host Cell Interactions” (UVHCI dirigée par S. Cusack et Pr R. Ruigrok) comprenant plus d’une centaine de personnes d’horizons scientifiques très différents. Dans cette unité, le Pr P. Morand et le Pr W. Burmeister (UFR pharmacie) co-dirigent une équipe de 9 chercheurs ou enseignants-chercheurs travaillant sur le virus d’Epstein-Barr, le virus de l’hépatite C et le virus de la variole. En 2011, L’UVHCI a été retenu comme un “LABEX” avec le projet baptisé GRAL (Grenoble Alliance for integrated structural cell biology) en association avec d’autres instituts scientifiques grenoblois (le projet est porté par les Pr Ruigrok et E. Pebay –Peyrola (IBS) et J Garin (IRTSV, CEA). En apportant sa culture et son expertise médicale, le laboratoire de virologie du CHU compte bien participer activement “à la recherche du GRAL” que constituent la découverte de nouveaux médicaments antiviraux et la compréhension des maladies virales humaines. Appel à projets “Nano-Biotechnologies” : Parmi les 6 lauréats de l’appel à projets “Nanobiotechnologies”, figure le projet BiTum. BiTum (rédacteur du résumé : Jean-Luc Coll) Ce projet de Diagnostic précoce du cancer de la prostate par biopsie guidée par imagerie bimodale a obtenu un financement de 1 350 000 €. Le projet vise à explorer de nouvelles voies de diagnostic médical en superposant une image fonctionnelle obtenue par fluorescence à l’image anatomique ultra sonore standard. Le cancer de la prostate est le 1er cancer chez l’homme de plus de 50 ans. Son diagnostic repose sur le dosage des PSA et d’un toucher rectal, éventuellement confirmé par des biopsies guidées par 32 échographie. Ces biopsies sont effectuées aléatoirement car la tumeur n’est pas visible en échographie, aboutissant à multiplier le nombre de biopsies noninformatives. BiTum doit fournir une méthode d’imagerie bimodale (optique/échographie) pour guider les biopsies et permettre une détection précoce de ce cancer. Pour cela il s’appuie d’une part sur un nouvel agent de contraste optique (Lipidots) développé au CEA-LETI et d’autre part sur un instrument prototype développé spécialement (sonde L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Prostafluo) associant échographie et imagerie optique de fluorescence (appareil installé aussi au laboratoire OPTIC CLINIC du CHUG). Dans BiTum, nous évaluerons les performances de ce couple traceur/instrument sur des modèles de petits et gros animaux. Partenaires : CEA – LETI (J Boutet ; Coordinateur), SuperSonic Imagine (Aix en provence), Université de Bordeaux (N. Grenier), VetAgroSup (lyon), ONIRIS (section oncologie, Nantes), INSERM-UJF U823 (JL Coll). Appel à projets “EQUIPEX” : ThomX (domaine Energie) est doté d’un financement de 12 millions d’Euros (rédacteur du résumé : François Estève) ThomX a pour objectif la production d’une source compacte de rayons X, directionnelle, avec des performances élevées, à forte brillance, monochromatique et à énergie ajustable pour application dans le domaine des sciences médicales (imagerie et thérapie) et sociales (patrimoine artistique), de la technologie et de l’industrie. Elaborée en partenariat avec le monde académique et la participation d’industriels, le projet ThomX couvre un large domaine scientifique allant des applications médicales (imagerie statique et dynamique, mammographie en 3D, bronchographie, angiographie, radiographie) aux sciences sociales (analyse des matériaux pour l’étude du patrimoine, datation des œuvres d’art, analyse non destructive des dessins sous-jacents), et des disciplines telles que la cristallographie, la chimie, la métallurgie, la biologie. Une source dédiée telle que ThomX pourrait être installée dans un hôpital, permettant une forte augmentation de l’accès des patients et des chercheurs et un impact significatif sur les aspects cliniques. Actuellement une seule machine à flux très élevé est opérationnelle (aux USA), mais l’activité internationale croissante montre que ces machines peuvent représenter une nouvelle génération de sources de lumière. Le projet va offrir des possibilités considérables d’une formation d’excellence aux jeunes chercheurs grâce aux scientifiques spécialistes des domaines des accéléra- teurs de particules et du rayonnement relativiste, des lasers, des couches minces et de l’instrumentation X et de la participation de partenaires français mondialement reconnus comme leaders dans leurs domaines : en sciences médicales sur les synchrotrons et dans le domaine du patrimoine artistique. Les partenaires sont : CNRS IN2P3 / SOLEIL, Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), Centre lasers intenses et applications (CELIA), Grenoble institut des neurosciences (GIN INSERM), Institut NEEL, European Synchrotron Radiation Facility (ESRF), TED (Thalès Electron Devices). KINOVIS (rédacteur du résumé : Olivier Palombi) KINOVIS (Capture et analyse avancées des formes en mouvement) a obtenu un financement de 2,13 millions d’Euros dans le cadre du second appel à projet EQUIPEX. L’objectif est de doter la France d’équipements scientifiques de qualité, qui pourront bénéficier à l’ensemble des domaines de recherche. KINOVIS est un projet transdisciplinaire qui établit le lien entre la recherche en informatique (INRIA) et la santé (UFR de Médecine de l’UJF et CHU de Grenoble), à travers une démarche innovante autour de l’anatomie en mouvement. Les fonds obtenus vont être utilisés pour mettre en place une plateforme de capture, d’analyse, d’interprétation et de synthèse des formes en mouvement, unique en Europe, dont la finalité clinique est l’exploration et l’étude de pathologies telles que la maladie de Parkinson ou l’épilepsie. L’innovation réside dans la capacité de mesurer des surfaces entières en mouvement d’une part et de lier l’information de surface externe avec l’information anatomique interne d’autre part. Ce projet est porté par Edmond BOYER responsable de l’équipe MORPHEO à l’INRIA Rhône-Alpes et Olivier PALOMBI professeur d’anatomiste à l’UJF et neurochirurgien au CHU. Le Laboratoire d’Informatique de Grenoble (LIG) et Laboratoire Grenoble Image Parole Signal Automatique (GIPSA-Lab) sont aussi partenaires du projet. Cette synthèse a été rédigée à partir des retours des porteurs/partenaires des dossiers. Si certains projets ou équipes ont été omis par défaut d’information, veuillez nous en excuser. H. Pelloux, Pôle Biologie H. Sabbah-Guillaume, Direction de la Recherche et des Partenariats. L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 33 Un CHU, des métiers Animateur socioculturel Trois animatrices socioculturelles travaillent au CHU de Grenoble. Rattachées au service social des malades, Pôle Management, elles interviennent en étroite collaboration avec les équipes du pôle au sein duquel elles sont affectées (Pluridisciplinaire de Médecine et Locomoteur et Rééducation). Nadine Drevon, à l’Institut de Rééducation, Catherine Bertoni, à la maison de retraite de La Bâtie et Béatrice Le Sant, au Centre de Gérontologie Sud, nous parlent de leur métier. L’animateur socioculturel intervient auprès de patients ou résidents au profil très diversifié, avec des pathologies multiples et variées, qu’ils soient ou non dépendants. “Nous intervenons auprès de toute personne en situation de handicap” précise Béatrice. “Nous favorisons leur bien-être dans la structure et leur permettons de conserver du lien social” poursuit Nadine. L’animateur socioculturel n’intervient pas directement dans le soin. Il joue un rôle particulier dans le “prendre soin”, au-delà du simple encadrement d’activités occupationnelles. Le métier s’articule autour de plusieurs axes : L’accompagnement Dans les structures où la durée de séjour varie de 3 semaines à plusieurs années, la qualité de l’accueil ne doit pas être basée uniquement sur des soins, mais également sur l’accompagnement, sur un projet d’animation. “Les patients ont besoin de trouver autre chose que le soin.” confie Nadine. Les personnes ont besoin d’être stimulées, distraites et intégrées dans un environnement vivant. L’animateur va évaluer les besoins, proposer et mettre en place un accompagnement personnalisé selon les désirs et les envies du patient ou du résident. “Nous avons des moyens adaptés au public avec qui nous travaillons, moyens qui ne sont que des prétextes pour établir une relation sociale. L’objectif étant de garder ce lien social, de conserver le temps de plaisir, que ce soit par le toucher, les activités manuelles, la lecture de contes…” explique Béatrice. “Cela passe par du lien individuel ou collectif, une adaptation au contexte, au cas par cas. Notre rôle est d’être à l’écoute, d’être présent, il faut savoir s’adapter, savoir gérer un groupe. Le relationnel est vraiment très important” ajoute Catherine. Créer des événements qui génèrent du lien, faire de l’espace hospitalier un véritable lieu de vie et d’échange, ouvert sur l’extérieur, tels sont les objectifs de l’animateur. 34 L’animation L’animation doit contribuer à maintenir un sens à la vie de la personne hospitalisée, d’éviter la perte de repères. Animer c’est associer qualité de vie et qualité de soins, c’est créer un climat convivial, donner du plaisir, du bonheur en intégrant les handicaps physiques et/ou psychiques de la personne. Pour Nadine “Animer c’est prendre en charge le patient pour des temps de détente et de plaisir, hors temps de soin. C’est préserver son autonomie en facilitant l’accès aux activités et valoriser son image par le biais d’activités ludiques et de créations manuelles”. L’animation va se construire selon deux axes, en fonction du public accueilli et du type de structure. Des programmes sont élaborés chaque semaine. Les actions mises en œuvre sont personnalisées. Elles peuvent être individuelles ou collectives en fonction des attentes des personnes, mais également des contraintes de l’établissement. Ces activités sont un des supports de la vie sociale : elles regroupent les activités organisées, récréatives et culturelles. Les loisirs de type collectif sont proposés quasiment tous les après-midi de la semaine à l’Institut de Rééducation ainsi qu’à la maison de retraite de La Bâtie avec les incontournables jeux de carte, jeux de société, activités manuelles, lotos, “Il faut être très polyvalent, créatif et pédagogue” affirme Nadine. “Il faut savoir donner envie” ajoute Béatrice. L’animateur doit encourager mais non contraindre. L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Des spectacles vivants (chants, danses, concerts), des expositions, sont également organisés par des associations locales dans les espaces communs des trois établissements, en partenariat avec Culture et Santé. “À La Bâtie, nous organisons également des sorties en car deux fois par an et des animations intergénérationnelles avec des enfants d’un établissement scolaire de la région. Ces temps permettent d’échanger autour d’activités et ainsi de continuer à tisser des liens entre les générations”. Le loisir de type individuel va permettre d’accompagner le résident dans la réalisation d’un projet personnalisé. Les envies d’une personne de 50 ans ne sont pas les mêmes que ceux d’une personne de 90 ans. La relation individuelle est aussi importante que les activités de groupe. “Les gens ont des choses à raconter”. Cela peut se traduire par des visites auprès des personnes fatiguées pour rompre leur isolement, de l’écoute, du soutien, de la relaxation... “Au Centre de Gérontologie Sud, par exemple, une professionnelle en scrapbooking réalise des tableaux en faisant appel à la mémoire des résidents. Des clowns formés spécialement à la gériatrie déambulent également de chambre en chambre.” L’animation est une succession de projets d’activités qui demande à chaque fois une préparation, une organisation et un budget. La coordination L’animateur, par son profil et sa formation, est un fédérateur. Il mobilise, coordonne et met en synergie l’ensemble des acteurs (patients, résidents, familles, bénévoles et professionnels). Les animatrices du CHU ont, au fil des années, tissé des liens avec d’autres professionnels du social ou des soins. Elles ont établi des collaborations avec d’autres organisations extérieures. “Je fais appel à des intervenants extérieurs. Au CGS je dois faire face à une population de plus en plus âgée, souffrant de pathologies de plus en plus lourdes et de déficits psychiques et cognitifs de plus en plus aigus. Les actions doivent être individuali- sées, il faut aller de chambre en chambre, vers les résidents.” explique Béatrice. À l’EHPAD de La Bâtie, Catherine travaille en collaboration avec les bénévoles de l’association Phares. “Nous avons deux types d’interventions avec les bénévoles, de la création et animation d’ateliers et des visites individuelles auprès des résidents.” Béatrice Le Sant – Animation au Centre de gérontologie Sud Au CGS : des chèvres de l’association de zoothérapie de l’Isère “Tendre la patte” Nadine Drevon – Animation à l’Institut de rééducation La pratique de l’animation a beaucoup évolué au fil du temps. En se professionnalisant, elle est passée d’activités occupationnelles dispensées par des bénévoles à des actions basées sur de véritables projets d’animation socioculturels qui prennent en compte les préoccupations, les potentialités et les attentes des personnes, ainsi que le contexte économique et institutionnel. Propos recueillis par B. Polikar Direction de la communication Repères 3 postes d’animateurs socioculturels au CHU : - Institut de rééducation (160 lits) : 100 % ETP - La Bâtie (80 lits) : 80 % ETP - Centre de Gérontologie Sud (125 lits) : 0.50 % ETP Formation, diplôme : Plusieurs cursus de formation et diplômes permettant l’exercice de l’animation ont existé au fil de l’histoire et de la professionnalisation du métier d’animateur socioculturel. Depuis 2001, le BP JEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport), diplôme de niveau VI permet cette fonction à travers 4 options : information et communication, loisirs tous publics, animation culturelle et animation sociale. 600 h de formation sont dispensées en formation continue. Cette formation est également accessible en alternance et formation continue. Les Directions Régionales de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale sont responsables de l’organisation de l’enseignement et de la délivrance des diplômes. Il existe le DE JEPES (diplôme d’Etat) de niveau III. Catherine Bertoni – Atelier jardinage à l’EHPAD de La Bâtie L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 35 Culture Technologie et médecine 1900-1960 Les pratiques médicales bouleversées 14 16 22 3 13 19 15 17 1 7 9 5 11 technologie médecine 1900 1960 1900|1960 CONCEPTION GRAPHIQUE : THOMAS LEMOT les pratiques médicales bouleversées Le jeudi 13 septembre, une centaine de personne a assisté à l’inauguration de la nouvelle exposition présentée par le musée grenoblois des sciences médicales en présence de Michel Destot, président du conseil de surveillance et de Jean Debeaupuis, directeur général du CHU. Cette exposition permet de mieux appréhender l’utilisation de la technique dans les pratiques médicales dans la première moitié du XXe siècle. Cette période charnière, bien souvent méconnue, fut en effet témoin d’un bouleversement majeur des pratiques médicales. Celles-ci, qui s’appuyaient jusque là sur l’observation du patient lors de l’examen clinique, sont progressivement améliorées et complétées par l’apparition de la technologie médicale. De l’électrocardiographie à la naissance de la radiologie, de nombreux appareils révolutionnent la médecine, permettant un diagnostic plus précis et plus exposition entrée libre 15 sept. 2012 > 20 déc. 2013 Mardi et mercredi : 9 h 30 > 11 h 30 / 12 h 30 > 16 h 30 Jeudi : 12 h 30 > 16 h 30 MUSÉE GRENOBLOIS DES SCIENCES MÉDICALES L’exposition est ouverte les mardis et mercredis de 9h30 à 11h30 et de 12h30 à 16h30 et le jeudi de 12h30 à 16h30. Visite guidée : Les mercredis à 12h30 et 17h Sur demande des visites guidées sont proposées : 04 76 76 51 44 [email protected] fiable. Il devient possible d’explorer le corps de son vivant, d’en quantifier les constantes et les paramètres, améliorant ainsi les possibilités de dépistage et de contrôle. Les pratiques thérapeutiques se diversifient et se complexifient, à l’image de la chirurgie qui devient de plus en plus spécialisée. Le geste professionnel du médecin s’appuie désormais sur de nombreux instruments et appareils, produits en série, apportant plus de précision et d’efficacité pour l’intervention, l’anesthésie, la réanimation, etc. Améliorant également le confort du patient et les conditions d’hygiène, ces nouvelles techniques sont garantes d’une efficacité croissante des soins prodigués et préfigurent les découvertes ultérieures qui modifieront totalement, à partir des années 1960, la prise en charge des maladies. Daphnis et Chloé sur le parvis de l’hôpital L’Hôpital, lieu de programmation culturelle… c’est ce que le CHU propose dans le cadre du programme Culture et Santé. Le 22 septembre dernier, Jean Claude Gallotta offrait sur le parvis de l’Hôpital couple-enfant à La Tronche une représentation de son spectacle Daphnis et Chloé, créé en 1982. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la Danseurs : Francesca Ziviani et Nicolas Diguet. Crédit photo Raoul Lemercier. 36 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 MC2, nous permettant ainsi de proposer in situ, des spectacles de qualité. Les objectifs de ces actions sont multiples : favoriser l’ouverture de l’Hôpital sur la Cité, améliorer les conditions de prise en charge du patient à l’Hôpital, permettre à tous l’accès à la culture… et regarder l’hôpital autrement. Nos objectifs étaient atteints le 22 septembre… Formation Le théâtre masqué : un choix pédagogique à l’Institut de formation des aides soignants et des étudiants en soins infirmiers La présente exposition retrace cette évolution à travers près de soixante objets, tous issus des collections du musée grenoblois des Sciences médicales. Aujourd’hui, certains sont devenus obsolètes, d’autres ont évolué et sont toujours utilisés, mais tous témoignent de l’évolution des techniques et des pratiques professionnelles au sein de l’hôpital. Ils préfigurent le développement de la médecine telle que nous la connaissons aujourd’hui (miniaturisation, introduction de l’informatique,…). Depuis cinq ans, l’équipe pédagogique de l’institut fait appel au théâtre masqué pour sensibiliser un public de futurs professionnels aux problèmes de la vieillesse. C’est au travers de la pièce de théâtre “Une vie” de la Compagnie Kaléidoscope, dirigée par Laurence Grattaroly, que les élèves et étudiants font une première rencontre avec la personne vieillissante. Blanche, 92 ans, interprétée brillamment par Marie Ange Boissy Gomez, a mené une vie intense, militante. Elle évoque avec dignité les épreuves et les bonheurs de sa vie, aborde des sujets difficiles … L’expression figée, apportée par le masque de l’actrice, saisit le regard du spectateur qui porte alors son attention sur les mots et l’expression du corps, provoquant la rencontre. La comédienne effectue une véritable prouesse physique, on la voit courbée, boitant, les doigts recroquevillés, dans une lenteur de mouvement, une lassitude de ce corps vieilli .Le contraste est saisissant avec la parole vive, les souvenirs chargés d’émotions et l’expression de désirs toujours vivaces. La pièce propose différents “tiroirs” permettant aux futurs professionnels d’explorer les concepts d’autonomie, indépendance, dépendance, ainsi que les notions de qualité de vie et liberté de choix. Ce support artistique permet d’affirmer les valeurs enseignées et sur lesquelles se fonde notre projet pédagogique : le respect de la personne dans sa singularité et son accompagnement jusqu’au bout de la vie. Le débat suscité par le spectacle ouvre la réflexion sur des dimensions éthiques, sociales, culturelles à propos du devenir des personnes vieillissantes aujourd’hui. L’équipe pédagogique IFAS-IFSI et Laurence Grattaroly Metteur en scène et directrice artistique Compagnie Kaléidoscope site : www.cie-kaleidoscope.com Couple Enfant Crédit photo Compagnie Kaleidoscope Le parvis s’est transformé en une magnifique scène de spectacle… les spectateurs étaient au rendez-vous, qu’ils fussent patients, soignants, simples visiteurs ou amoureux de la danse… Au-delà de la danse, chacun a pu échanger ensuite avec Jean-Claude Gallotta et ses danseurs… Sylvie Bretagnon Chargée des affaires culturelles Direction de la communication L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 37 Association Soleil Rouge, des clowns à l’hôpital a fêté ses 10 ans ! “10 ans ! J’ai 10 ans, tu te rends compte ? Deux chiffres pour 10 ans de bazar foutu dans les couloirs de l’hôpital, 10 ans de copains rigolés dans leur chambre, 10 ans de sincérité les yeux dans les yeux, 10 ans de bénévolat fourmillé jour après jour pour me faire grandir, 10 ans de complicité avec les blouses, les blanches et les roses, 10 ans de partenariat avec des gens qui y croient gros comme ça.” Soleil Rouge Et oui, les clowns interviennent au CHU depuis 10 ans déjà… Pour fêter cet évènement l’association a célébré cet anniversaire le 20 septembre, sur le “terrain de jeu des clowns” à l’hôpital, avec la présentation d’une nouvelle exposition photo- graphique et une déambulation des clowns dans les couloirs du CHU. Le 29 septembre une grande fête a eu lieu au centre ville pour le public grenoblois, avec fanfare et animations. Un cabaret des clowns a clos les festivités au Prisme de Seyssins le 6 octobre. « Parrain depuis quatre ans de Soleil rouge, j’en suis avant tout le premier admirateur, admirateur des clowns et des bénévoles qui constituent l’association, avec l’aide évidemment des quelques 700 adhérents-donateurs. J’admire, en effet. Peut-on faire autrement que d’admirer ? Je les ai vus à l’œuvre, à l’hôpital, ces généreux, déguisés ou non, qui font de la façon de donner de leur temps aux enfants malades un geste artistique, qui font de la façon de mettre un nez rouge un geste d’offrande. Les clowns de Soleil rouge ne font pas que distraire de la souffrance ou de l’injustice, ce qui serait déjà une belle et noble tâche, ils font comprendre aux enfants et à leurs parents que le rêve et le rire sont des actes de résistance. J’ai également mesuré combien il s’agissait là d’un travail sérieux, d’un travail en liaison permanente avec le personnel soignant, avec des psychologues, d’un travail qui fait tout pour ne pas avoir l’air d’en être un, d’un travail d’une générosité sans limites, débordante, communicative, bourrée d’humanité. Soleil rouge a dix ans. Je ne connais pas le nombre des enfants qui grâce à ce soleil-là ont éclaté de rire et de vie dans leur chambre d’hôpital. J’ai le souvenir d’un seul. Rien que pour lui, merci, amis de Soleil rouge, pour ce beau combat, merci de me compter parmi les vôtres. » Crédits photos Edgar Barraclough Retour en images Parole de parrain Jean-Claude Gallotta, chorégraphe 38 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 En bref Journée de dépistage des hépatites Dans le cadre de la journée des dépistages gratuits des hépatites en Isère, le Réseau Promethée Alpes-réseau a tenu un stand d’informations dans le hall Vercors le jeudi 20 septembre 2012 et ce pour la 2e année consécutive. Le Pôle de Biologie et de Pathologie souhaitant participer activement à cette action de santé publique, a mis à disposition une salle de consultations du Centre de Prélèvements de l’Institut de Biologie et de Pathologie. L’équipe de Virologie du Département des Agents Infectieux, composé d’un Biologiste (Dr S Larrat) et d’un interne de biologie (J. Bessonat), a pu ainsi prendre en charge 12 patients souhaitant se faire dépister. Le bon déroulement de cette journée n’aurait pas été possible sans l’investissement de chacun. Remercions le département des agents infectieux et le personnel du Centre de Prélèvements d’avoir participé au défi de santé publique que représente le dépistage des hépatites B et C en France où l’on estime que plusieurs dizaine milliers de personnes ignorent encore en 2012 leurs infections alors que les stratégies de prise en charge sont actuellement très efficaces. À l’année prochaine pour une nouvelle journée de dépistage ! Un geste généreux pour la clinique de réanimation pédiatrique 4500 €, c’est le montant du chèque remis au Professeur Debillon, responsable de la clinique de réanimation pédiatrique et médecine néonatale, par les “lionnes” du Lions club GrenobleDoyen, le 29 juin 2012. Chaque année, les épouses des membres du Lions Club organisent une action à destination caritative. Cette année l’objectif était de soutenir le service de réanimation pédiatrique de l’Hôpital Couple Enfant afin d’améliorer l’accueil des familles dont les enfants sont hospitalisés. Un nouveau véhicule pour l’Espace Victor Le vendredi 13 juillet, le groupe APICIL a remis les clés d’un véhicule Renault Trafic à l’équipe de l’hôpital de jour de l’espace Victor, Centre de Pédopsychiatrie du Grésivaudan situé à Saint-Ismier. Ce véhicule de 9 places, adapté au transport des enfants hospitalisés, sera très utile pour mener à bien les actions du Centre et organiser des sorties pour les enfants. Ce don fait suite à la recherche de fond par l’association “Bulles de savon” créée par l’équipe de l’hôpital de jour de Pédopsychiatrie pour financer des projets en faveur des patients de l’espace Victor. Une visite inattendue en pédiatrie Le 12 juin Michael Jones a consacré une bonne partie de sa matinée à l’espace Arc-en-ciel, au 4 e étage de l’hôpital Couple Enfant auprès des enfants hospitalisés. Cette visite inattendue du chanteur au grand cœur a permis d’égayer leur quotidien en musique et en chansons. À l’issue de ce moment convivial, Michael Jones a remis un chèque au Professeur Plantaz, responsable de la clinique pédiatrique, destiné à l’association grenobloise pour le développement et la recherche médicale infantile. Ce chèque représentait une partie du cachet de Michael Jones, tête d’affiche de la 13e édition du festival Happy days qui a eu lieu le 1er septembre dernier. Journée des soins : les équipes du CHU à l’honneur La journée annuelle des soins infirmiers, de rééducation et médico techniques du CHU a eu lieu le 12 juin, salle Gilbert Faure. Elle a réuni des professionnels du CHU, du Centre Hospitalier Alpes Isère et du Centre Hospitalier de Voiron. De nombreuses équipes se sont mobilisées pour présenter soit une communication soit un poster. Le jury a attribué 8 prix, trois pour les communications, trois pour les poster et deux prix spécial du comité d’organisation dans chacune des catégories. Communications : 1er prix : Mammographie numérique et tomosynthèse - P. Schiltz, C. Goudissard 2e prix : Mieux communiquer ensemble, quand on est aphasique – A. Gascoin, V. Marcon 3 e prix : Pédagogie par le jeu dans l’enseignement des risques collectifs NRBCE – C. Turchet Prix spécial du Comité d’organisation : L’assistant de soins en gérontologie : un(e) aide-soignant(e) expert(e) – D. Princiaux, Ch. Achin, R. Simiand, C. Chevrier, M. Boffelli, A. Lantez, S. Scavone, P. Couturier Posters : 1 er prix : L’escarre en Réanimation Médicale, du nouveau dans la prévention et les soins !!! – J. Schmitt, N. Averous, S. Conrad, L. Roulet, A. Brevet 2e prix : Sécuriser l’administration des médicaments au patient : la règle des 5 B – M. Prizzi, C. Chapuis, I. Rieu, M.J. Robein Dobremez 3e prix : Hémodialyse en urgence : un service à la carte ! – L. Bouillard, P. Guyot Prix spécial du Comité d’organisation : Le référent hygiène des locaux : un nouveau métier au PAR et au PGBO – G. Garcia, S. Lemée L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 39 Zoom Ultra Trail du Mont Blanc, le staff médical de Trail des soignants du CHU Véritable célébration internationale du Trail, the North Face® Ultra-Trail du Mont-Blanc® (UTMB®) s’est déroulé le dernier week-end d’août dans la région du Mont-Blanc. Cet évènement qui rassemble de nombreux athlètes, spectateurs et bénévoles autour de cette même passion a fêté son dixième anniversaire. Une trentaine d’infirmiers(ères) et médecins du CHU participe chaque année bénévolement à la sécurité des courses de l’UTMB. Ils participent tous à la même aventure, prêts à offrir avec passion leur aide et leur réconfort dans un esprit de partage et d’amitié. 3 courses sont médicalisées L’UTMB® (Ultra Trail du Mont-Blanc) Un tour du massif du Mont-Blanc complet, traversant 3 pays : la France, la Suisse et l’Italie, au départ de Chamonix en 166 km et 9 500 mètres de dénivelé positif. Il s’agit d’une épreuve de montagne, comportant de nombreux passages en altitude (> 2500 m), dans des conditions climatiques pouvant être très difficiles (nuit, vent, froid, pluie ou neige), nécessitant un très bon entraînement, un matériel adapté et une réelle capacité d’autonomie personnelle. 2300 coureurs, temps de course maximum : 46 heures (temps indicatif des 1ers : 20 heures) TDS® [sur les Traces des Ducs de Savoie] – l’alternative sauvage Plus sauvage et plus technique que l’UTMB® et la CCC®, au cœur de la Vallée d’Aoste et des deux Savoie, cette course exigeante offre une vision inédite du tour du Mont-Blanc et du Beaufortain. Un demi-tour du Mont-Blanc au départ de Courmayeur en 110 km, 7100 mètres de dénivelé positif. C’est une course de pleine nature empruntant les sentiers de Grande Randonnée du pays du Mont-Blanc, de la Vallée d’Aoste, de la Haute Tarentaise et du Beaufortain. 1200 coureurs, temps de course maximum : 31 heures (temps indicatif des 1ers : 14 heures) La CCC® [Courmayeur-Champex-Chamonix] Créée en 2006, la CCC® est devenue aussi populaire que sa grande sœur (45 nations représentées en 2010). Il s’agit d’un demi-tour du Mont-Blanc au départ de Courmayeur en 98 km et 5600 mètres de dénivelé positif, une course de pleine nature empruntant en grande partie le sentier international de Grande Randonnée du Tour du MontBlanc (GR TMB). Il s’agit d’une épreuve de montagne, comportant de nombreux passages en altitude (> 2500 m), dans des conditions climatiques pouvant être très difficiles (nuit, vent, froid, pluie ou neige), nécessitant un très bon entraînement, un matériel adapté et une réelle capacité d’autonomie personnelle. 1800 coureurs, temps de course maximum : 26 heures (temps indicatif des 1ers : 12 heures) Le staff médical tient à féliciter personnellement les traileurs du CHU de Grenoble : Anne DEFEMME, infirmière au bloc des urgences. Finisher de l’UTMB Aurélien COURVOISIER, chirurgien orthopédiste infantile. Finisher de la TDS Cédric HEILMANN, infirmier anesthésiste. Finisher de la CCC Yvan DE PEDRO, Service Incendie, Finisher de la CCC Alain MONIN, Service Incendie, Finisher de la CCC Gérald KUBIAK, AS à Dominique Villard, Finisher de la CCC Une partie de l’équipe de bénévoles du CHU. 40 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 Carnet Une organisation rôdée Départs à la retraite De juin à novembre 2012 Cette année l’UTMB a fêté ses 10 ans. Depuis sa création l’équipe de bénévoles du CHU ne cesse de grandir et aujourd’hui plus de trente personnes participent à cet événement. L’équipe de médecins est dirigée par le Dr Laurence Poletti qui travaille en réadaptation cardiologique à l’hôpital Sud, et l’équipe d’infirmiers(ères) par Isabelle Paucot du département d’anesthésie. Le groupe est constitué de 69 infirmiers(ères) et 30 médecins. Une quarantaine d’entre eux travaillent au CHU avec une compétence d’anesthésie, de réanimation ou d’urgence. Ils participent tous à la même aventure, prêts à offrir avec passion leur aide et leur réconfort dans un esprit de partage et d’amitié. Les pathologies rencontrées sont diverses : blessure aux pieds, entorses ou fracture de cheville, ou de genou, problèmes gastriques, malaises vagaux, déshydratation, hyperthermie, hypothermie, voire polytraumatisé et arrêt cardiaque. Chaque poste est équipé du matériel pour gérer ces situations. Les infirmiers travaillent avec des “protocoles infirmiers”, et sont en liaison téléphonique permanente avec le directeur médical de course. Un briefing avant le départ des courses permet à toute l’équipe de faire connaissance, d’échanger les informations, de noter sa feuille de route, et de vérifier le matériel médical. Un contrôle anti-dopage est effectué le mercredi et le jeudi, ainsi qu’après la course. Le travail s’effectue de jour comme de nuit, au soleil, ou hélas parfois sous la pluie, le froid et la tempête. Les postes se situent soit dans les villages traversés, soit en montagne. Dans ce cas, le matériel médical est hélitreuillé la veille. Pour rejoindre ces postes en montagne, une à trois heures de marche peuvent être nécessaires. Le personnel doit être excessivement équipé en habit chaud pour pallier à tout changement de température. L’équipe travaille au service du coureur, dans un esprit de convivialité, mais surtout avec un grand professionnalisme. Les actions sont avant tout médicales, mais avec également une grande part de psychologie et de compréhension. Pendant ces 4 jours, l’équipe est nourrie et logée, soit sur les postes de travail, soit au lycée de Chamonix. Pour la 3e année consécutive, la météo est venue fortement perturber le déroulement des courses. La TDS a pu se dérouler sur son parcours normal, mais des pluies plus fortes que prévu ont occasionné de sérieuses difficultés, en particulier au Cormet de Roselend où l’équipe de Beaufort a du faire face à 500 abandons ! La CCC a dû être amputée de ses passages à la Tête de la Tronche et à la Tête aux Vents. Il s’est avéré impossible de faire partir l’UTMB sur son parcours normal. Devant l’impossibilité de faire franchir les 3 grands cols à plus de 2 000 coureurs sous une grosse quantité de neige, et après de longues discussions, la décision a finalement été prise de proposer un parcours de 100 km dans le Val Montjoie et la vallée de Chamonix. Les coureurs ont été très satisfaits, mais cela n’a pas été sans difficulté pour les communes fortement sollicitées. Rendez-vous pour l’édition 2013 ! Isabelle Paucot Pôle Anesthésie-Réanimation Pôle urgences SAMU SMUR Dr Gérard MUSIEDLAK, Urgences UHCD, 28/04/12 Dominique JACQUES, infirmier, 22/06/12 Alain CHOLLET, Ambulancier, 01/11/12 Pôle anesthésie réanimation Fatima BEN HADDOU, aide-soignante, 01/09/12 Pôle tête et cou et chirurgie réparatrice Anne ROUZIER, secrétaire médicale, 01/08/12 Maryse LESCOT, aide-soignante, 01/08/12 Jocelyne PUJOL, infirmière, 01/07/12 Jean-Luc LACROIX, infirmier, 01/07/12 Huguette CAVAS, aide-soignante, 27/11/12 Irène BONAITI, infirmière, 01/09/12 Pôle cardiologie vasculaire et thoracique (CVT) Martine BILLES, infirmière, 01/11/12 Andrée EGRY, infirmière, 01/08/12 Gilles FAVIER, ASHQ, 01/11/12 Pôle cancérologie et médecine aigue communautaire Pr Michel BOLLA, Radiothérapie, 31/08/12 Laurette FILIPPI, masseur-kinésithérapeute, 01/11/12 Pôle disgestif DUNE Christine GILBERT, infirmière, 01/07/12 Annick BARBAROUX, infirmière, 01/08/12 Martine HEGEDUS, aide-soignante, 01/09/12 Joelle MARLETAZ, aide-soignante, 01/09/12 Kim Hoang LE, infirmière, 01/07/12 Sivkheang LIM, aide-soignant, 01/08/12 Ivana BUSI, infirmière, 01/07/12 Josette CAILLAT, aide-soignante, 01/07/12 Colette VAILLANT, aide-soignante, 01/07/12 Colette MUNOZ, infirmière, 01/07/12 Pôle pluridisciplinaire de médecine Dr Monique RAMOS, Médecine vasculaire, 01/07/12 Myriam TRAVERS, infirmier, 01/07/12 Claudine BLAIN, infirmière, 01/07/12 Odile MUKENDI, infirmière, 01/08/12 Espérance ROSIN, ASHQ, 16/06/12 Margaret BODON, adjoint administratif, 01/11/12 Sylvie TOURNOUD, infirmière, 01/10/12 Pôle Couple Enfant Pr Bernard SELE, Biologie de la Procréation, 01/09/12 Michelle CHAPUY, auxiliaire puériculture, 01/08/12 Marie-Christine MOCELLIN, aux. puériculture, 01/07/12 Pascale MOUGEY, sage-femme, 01/08/12 Dominique THOMASSIN, infirmière, 01/09/12 Jean-Pierre CANTERO, A.S.H., 19/10/12 Marie VALLET, infirmière, 01/09/12 Jocelyne GHENO, puéricultrice, 01/11/12 Pôle pharmacie Nadine ESPAGNOL, adjoint des cadres, 01/07/12 L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 41 Carnet Pôle Santé publique Pr Jacques DEMONGEOT, département de méthodologie de l’information de santé, 01/09/12 Marie-Hélène GONON, infirmière, 01/11/12 Pôle psychiatrie et neurologie Jocelyne BESSON, secrétaire médicale, 01/09/12 Josiane LORENZO, aide-soignante, 01/10/12 Sylvie MALCANGI, infirmière, 01/08/12 Jocelyne ANDRE, infirmière, 01/11/12 Pôle locomotion, rééducation et physiologie Fatima CHALOULI, aide-soignante, 07/09/12 Hervé MAZEAU, masseur kinésithérapeute, 01/08/12 Mireille GUYARD, technicien laboratoire, 01/11/12 Martine DESBIOLLES, infirmière, 01/07/12 Martine CHARNAY, aide-soignante, 01/11/12 Thierry PITHION, aide-soignant, 07/07/12 Pôle imagerie Odile IGNAT, manipulateur, 22/11/12 Marie-Laure LASSAGNE, cadre manipulateur, 01/10/112 Elisabeth DIOT, manipulateur, 01/07/12 Jocelyne FARABEGOLI, aide-soignante, 01/10/12 Nelly FRANITCH, manipulateur, 01/08/12 Gérard-Marc GARCIA, manipulateur, 01/10/12 Pôle biologie Dr Dominique PASQUIER, Dpt anatomie et cytologie, 01/09/12 Dr Claudine PINEL, Dpt des agents infectieux, 01/09/12 Marie-Paule BERNARD, technicien laboratoire, 01/07/12 Christiane EYMARD, technicien laboratoire, 01/10/12 Claudine FAURE, technicien laboratoire, 01/08/12 Geneviève MARANGONI, technicien laboratoire, 01/08/12 Evelyne SAGE, technicien laboratoire, 01/10/12 Béatrice RIVAL, technicien laboratoire, 01/08/12 Mireille BOURDEAU, technicien laboratoire, 01/08/12 Françoise CASILLAS, secrétaire médicale, 01/08/12 Eliane GRITTI, technicien laboratoire, 01/11/12 Françoise GIORGETTI, adjoint administratif, 01/11/12 Pôle pilotage médico économique Annie MINAZZOLI, ingénieur hospitalier, 01/07/12 Claudine FIORE, adjoint administratif, 01/10/12 Départs en retraite à la Direction des Soins et Services aux Patients Ghislaine Charrière, directrice des soins, est entrée au CHU de Grenoble en 1995 dans le grade d’infirmière générale. Elle avait exercé auparavant comme infirmière et cadre infirmier au CH de Saint Jean de Maurienne. Affectée à la Direction des Services de Soins Infirmiers, elle a été responsable du secteur de chirurgie à l’hôpital A. Michallon. Elle sera, à sa demande, affectée sur les secteurs de La Tronche, Sud et le CMC. Puis dans le cadre de la nouvelle gouvernance, elle reprend des fonctions de directeur des soins à la Direction des Soins et Services aux Patients. Elle a par ailleurs exercé pendant plus de dix ans de nombreuses missions d’expert visiteur auprès de l’H.A.S. Mme Charrière a fait valoir ses droits à la retraite pour la fin de l’année 2012. Joël Baudrey, cadre de santé supérieur, a fait valoir cette année ses droits à la retraite. Entré au CHU de Grenoble sur le grade de manipulateur d’électroradiologie le 15 février 1976 après 5 années passées à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), il a commencé sa carrière au sein du service de « radiodiagnostic » du Pr Geindre. Il est nommé surveillant en 1982 dans le service de radiothérapie. Ses compétences professionnelles lui permettent d’accéder en 1993 au grade de surveillant chef. Il rejoint en 2003, la Direction des Soins Infirmiers où il assurera la coordination de l’imagerie et de la radiothérapie. Après la création des pôles en 2007, il verra ses missions s’élargir au pôle de pharmacie. Respectueux des valeurs de l’hôpital et du service public, Joël Baudrey, par ses qualités humaines et professionnelles, a su gagner l’estime et la reconnaissance de ses interlocuteurs. Il a par ailleurs, au sein d’une association professionnelle, œuvré durant de longues années pour la défense et la reconnaissance du métier de manipulateur de radiologie. Nous les remercions tous les deux pour leur investissement institutionnel et nous leur souhaitons de prendre le meilleur départ possible dans cette nouvelle vie qui commence pour eux. Pôle système d’information Dominique JAY, ingénieur hospitalier, 01/10/12 42 Pôle achats et patrimoine Annie GOURRAUD, ouvrier prof & maître ouvrier, 01/10/12 Pierre MENDEZ, conducteur ambulancier, 01/07/12 Alain PISICCHIO, agent de maîtrise, 01/10/12 Christiane VIANDE, ouvrier prof & maître ouvrier, 01/10/12 Henri GRANGE, maître ouvrier, 01/10/12 Simone-Pascale ROCHAS, OPQ, 01/10/12 Yvette MAZZOLENI, maître-ouvrier, 28/10/12 Olivier ATRUX-TALLAU, ASHQ, 01/08/12 Décès Pôle ressources formation Louis FOLLIOT, ASHQ, 01/09/12 Patricia AMBLARD, ASHQ, 01/08/12 Francine COUILLAUD-THEBAUD, adjoint admin., 01/11/12 Sylvie LAVERRE, 15/05/12, chirurgie de la main Angéla LE BOURG, 18/08/2012, ophtalmologie Françoise ARRIGONI, 27/09/2012, dermatologie Jacqueline LABBE, radiologie centrale L’Hospitalier | Le magazine du CHU de Grenoble | Numéro 84 2 place Antonin Jutard - 69003 Lyon - Tél : 04 78 95 10 11 - [email protected] www.mallet-conseil.fr CERTAINS SONT PRÊTS À TOUT * Cotisation 2012 pour une personne seule âgée de 18 à 24 ans. Mutuelle nationale des hospitaliers et des professionnels de la santé et du social - La MNH et MNH Prévoyance sont deux mutuelles régies par les dispositions du livre II du code de la mutualité immatriculées au répertoire SIRENE sous les numéros SIREN 775 606 361 pour la MNH et 484 436 811 pour MNH Prévoyance - Crédit photo : DET KEMPKE - 0712. pour découvrir la mutuelle préférée des hospitaliers ! PAS ÉTONNANT ! À partir de 12 € ,18 par mois* www.mnh.fr Conçue par des professionnels de la santé et du social, la MNH garantit des prestations performantes à tarif accessible. 1re mutuelle du monde de la santé, la MNH permet ainsi aux jeunes actifs de se protéger à partir de 12,18 € par mois* avec la garantie MNH Bonsaï Primo. Et avec la garantie MNH Evolya, c’est toute la famille qui bénéficie d’une protection renforcée pour toutes ses dépenses de santé. 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