l`auteur de «Tricks», un brin aristocrate, s`afflige qu`«il existe un tiers

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l`auteur de «Tricks», un brin aristocrate, s`afflige qu`«il existe un tiers
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JE T’AIME MELANCOLIE: La somme écrite par Robert Burton au XVIIe siècle. Page IV.
MONSIEUR X: Le nouveau Philippe Djian est porno et rigolo. Page V.
GAIE ATHENES: L’homosexualité des Grecs réinventée. Page VII.
RENAUD CAMUS
Répertoire des délicatesses
POL,384 pp.,130 F.
La Campagne de France, Journal 1994
Fayard,512 pp.,180 F.
A
M I C H E L M O N T E AU X
P l i e u x ( G e r s ) , envoyé spécial
Renaud
Camus
monteauxcréneaux
Du haut de son château de Plieux (Gers), l’auteur de «Tricks», un brin aristocrate,
s’afflige qu’«il existe un tiers-état de la langue française».
u premier regard,le château
de Plieux paraît une merveilleuse forteresse médiévale. Au deuxième aussi,
d’autant que les arbres sont
en fleurs,mais on s’aperçoit
que le château tient mal debout. Depuis
six siècles qu’il se dresse sur sa motte,le bâtiment a pris l’eau et subi les assauts du
temps. Désormais, des barres de fer en
préviennent l’effondrement. Renaud Camus, qui habite et rénove Plieux depuis
huit ans,ne compte pas renoncer.Maintenir debout une architecture est un défi
idéal pour l’amoureux qu’il est des formes
et des structures.
Né en 1946, à Chamalières, Camus
n’avait aucune raison de s’installer dans
le Gers, et d’ailleurs la région ne lui plaît
pas spécialement, trop peuplée, trop active, trop de hangars en tôle et de châteaux d’eau en ciment, pas assez de désert. Mieux aurait valu la Lozère, plus
âpre donc plus lyrique, département auquel Camus a consacré un magnifique
guide touristique où il inventorie les paysages du vide, de l’absence, du néant (1).
Parfois, Camus regrette de n’avoir pas eu
le courage de la Lozère,mais enfin le Gers
reste préférable à Paris et ses nuisances.
«Je suis pour l’in-nocence, dit-il. Il me
semble que, si j’étais philosophe, toute ma
philosophie politique s’organiserait autour
de ce concept. Je regrette qu’on dise nuisance et non plus nocence. Le lien est rompu de la nuisance avec l’innocence.»
A Plieux, Camus n’a guère à craindre la
nocence de ses voisins. Derrière des murs
d’un mètre d’épaisseur, du haut de son
immense bureau-bibliothèque, entre les
toiles de maîtres –beaucoup de Josef Albers ces temps-ci (2)– et les couleurs du
ciel («II faudrait apprendre à n’aimer que
les ciels»), il peut bien se rêver roi, comme
dit son Journal, millésime 1994: «Louis II
est un de ces nombreux fous, dont je fais
partie, qui se prennent pour un roi. Seulement lui,par une chance,une malchance et
par un hasard stupéfiants,il était roi effectivement.» Camus non,et en 1994 son banquier le lui fit suffisamment savoir qui se
plaignait sans cesse de découverts considérables dont le Journal ne cache aucun
détail. Camus: «Ecrire est un mode d’exister. Il y a donc une nécessité absolue: il faut
que j’en vive, et je note scrupuleusement
dans quelle mesure j’y parviens ou n’y parviens pas. Je crois qu’il est intéressant ● ● ●
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Renaud Camus monte aux créneaux
«Ecrire est un mode d’exister. Il y a donc une nécessité absolue: il faut que j’en vive,
● ● ● de préciser les conditions de l’écriture.
L’argent ne doit pas faire l’objet d’un tabou,
non plus que le sexe. Personne n’a compris
ce que je voulais dire quand j’ai affirmé
avoir écrit Tricks [une série de rencontres
sexuelles avec des petits mecs poilus et
moustachus,ndlr] pour montrer que l’homosexualité, qui a beaucoup d’intérêt en
soi, n’en a que très peu en tant que sujet,
comme thème de débat ou de “prouesse de
discours” –et qu’en tout cas il n’y avait pas
de quoi en faire toute une histoire. C’est la
même chose pour l’argent.» Façon comme
une autre de préciser:écrivain oui,homosexuel oui,écrivain homosexuel non.
Donc Renaud Camus n’a pas un kopeck
mais il sait trouver des arrangements avec
l’existence.On lui prête des toiles pour orner les murs de son château. En contrepartie, il fait visiter celui-ci, sa chambre y
compris qui de toutes façons se réduit à
un lit et à beaucoup de vide autour. Pendant que les visiteurs visitent,lui promène
ses cinq labradors (Hapax, Horla, Oural,
Ottokar, Orage), ce qui est une bonne façon d’arpenter les chemins. Or sa littérature aime beaucoup les chemins, jusqu’à
l’insulte:«Ah les salauds! Ils sont en train de
détruire le chemin qui ne mène nulle part.»
(La Campagne de France). Parcourir un
chemin,c’est adhérer au sol,appartenir au
monde, éprouver en acte le sens de l’existence qu’on peut bien appeler la présence
à l’être.Renaud Camus,qui s’était lancé en
écriture dans le sillage de Jean Ricardou,
en publiant des Eglogues très formelles,
composées de collages de citations,appartiendrait plutôt aujourd’hui à l’orbe de
Hölderlin ou de Heidegger.«Comme quoi,
dit-il, je ne rallie jamais que les causes perdues, les rois tombés, les monarchies effondrées,les signes abandonnés de leur pouvoir
et de leur sens.»
D’être et de paraître, de présence et de
sens, il est très souvent question dans
l’œuvre de Camus,écrivain obsessionnel
qui ne craint pas de redire, de livre en
livre,deux,trois fois la même chose.Lui a
une explication simple. «Il y a le fait que
c’est une œuvre peu reçue, alors l’auteur n’a
sans doute pas l’impression d’être entendu.
J’ose espérer que quelquefois ce que vous
appelez la répétition relève de la variation
au sens musical. Mais qu’il ait quelques solides obsessions, ça ça ne fait aucun doute.
Certains de mes livres ont délibérément
pour objet de se débarrasser une bonne fois
de certaines questions. Je peux me dire que
maintenant les questions de langage sont
traitées dans le Répertoire des délicatesses,
ouf, n’en parlons plus. A ceci près, promesse d’ivrogne, que le Journal est exempté
d’exemption, et que le Répertoire n’est
qu’une forme provisoire de lui-même, indéfiniment. Il y a beaucoup d’entrées qui
manquent dans le Répertoire qui pourraient être ajoutées et qui le seront–ne seraient-ce que toutes celles qui concernent
mes propres “errements”: un article errements pour commencer.»
Le Répertoire des délicatesses se veut un
éclaircissement de quelques difficultés de
syntaxe, d’étymologie ou de prononciation du français ainsi qu’un constat sur
l’état de la langue dans la société contemporaine. Camus ne crie pas contre l’invasion du franglais.Sa bataille est autre,plus
vaste,plus essentielle,et évidemment perdue d’avance. Qu’il existe un tiers état de
la langue afflige cet écrivain un brin aristocrate. Il ne voit pas pourquoi supporter
un monde où les enfants français s’appellent Kevin et où l’on vous dit, dans un affreux langage bébé, votre maman plutôt
que Madame votre mère. Camus combat
pour une langue non sympa, non vulgai-
Pendant que les visiteurs
visitent, il promène ses cinq
labradors: Hapax, Horla,
Oural, Ottokar et Orage.
re, non petite-bourgeoise, pour une syntaxe maintenue, pour la forme parce que
la forme ne relève, dit-il, «ni de la mort ni
de l’abandon» mais de la sculpture de soi.
Le «ne» des négations, par exemple, est
peut-être explétif, c’est-à-dire inutile, et
«c’est pas» aussi clair que «ce n’est pas».
On peut visiter
le château de
Plieux, chambre
à coucher de
Renaud Camus
comprise.
Mais, et tout Camus est là: inutile alors
justement nécessaire, respect que l’homme se doit à lui-même.Voir le Répertoire:
«Le ne a construit le Parthénon, écrit
l’Ethique de Spinoza, composé Tristan et
Isolde, rédigé toutes les Constitutions.» Et
encore: «Le ne exprime la reconnaissance
du langage comme puissance tierce, extérieure à soi-même et extérieure à l’autre. Il
est le nœud d’une conception du monde,
que l’on pourrait appeler sans trop forcer les
choses, celle de la civilisation,du contrat social, de la médiateté, de la culture.» C’est
beaucoup pour deux petites lettres, mais
heureusement que les écrivains croient
encore à la langue. Camus y croit beaucoup et si on lui rappelle que d’aucuns lui
reprochent de faire des phrases, il répond
un peu agacé: «Je m’en fous. J’assume. Je
fais des phrases, quel beau métier!», évoquant Montaigne, Bossuet, Chateaubriand, comme lui écrivains d’idées et de
méditations.
Du danger des phrases,Camus est un peu
averti.Sa réputation est faite dans certains
milieux: réac, hautain, méprisant, raciste,
etc.Camus se fait un plaisir d’en rajouter:
«Saint-John Perse, au moins, contrairement à Kafka, a le mérite moral d’être remarquablement antipathique.» (La Campagne de France). Camus écrivit un
roman, L’ombre gagne, refusé par POL,
l’éditeur de toujours, parce que le livre
tentait de pousser tous les discours à la limite, notamment le discours antisémite.
P.A., autoportrait fait de notes et de notes
dans les notes, eut aussi quelques pages
censurées (et laissées blanches) par POL.
La Campagne de France,enfin,paraît chez
Fayard, en raison sans doute de nouvelles
considérations sur la question juive. On
demande à Camus pourquoi ce changement d’éditeur:«Parce que le précédent n’a
pas voulu du livre. Je crois qu’il était choqué
de certains passages, probablement de
considérations politiques et idéologiques mais le mieux est de lui poser la question à
lui.» On téléphone à POL qui répond, lapidaire: «Nous ne nous sommes séparés que
pour deux livres. J’ai fait une erreur de lecture à un moment donné et je le regrette
amèrement. J’ai confondu le discours et le
commentaire sur le discours.» De sorte que
Camus a raison quand il parle de Paul Otchakovsky-Laurens et de lui comme d’un
vieux couple et raison quand il dit: «Moi,
je n’ai pas du tout le sentiment d’être antisémite,évidemment.Ça me semblerait une
absurdité totale. Mais l’incapacité, d’une
part, et le manque de goût, de l’autre, de séparer l’être et le mot de leur origine font que
je suis passionné par l’origine de qui- ● ● ●
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Renaud Camus monte aux créneaux
et je note scrupuleusement dans quelle mesure j’y parviens ou n’y parviens pas.»
«Sansbêtise,pasd’œuvre»
«Le sentiment
que j’ai du
monde sensible
doit être à peu
près celui
qu’a d’une
bibliothèque un
termite entre les
lames du
plancher. Il
s’agit d’élargir
unpeu la
vision. Je crois
profondément
que penser,
c’est penser
ensemble.»
Votre travail semble traversé par un grand souci
lyrique du bonheur.
Le lyrisme est un bonheur en soi,mais il faudrait faire intervenir aussi,plus laïquement,la forme.Le lyrisme ni le bonheur ne suffisent à rendre heureux, bien
sûr, mais ils donnent au malheur, ou à la simple déception d’exister, une sorte de dignité qui les rend
supportables. En ce sens-là toute forme est bonne à
prendre.Mais la vraie forme heureuse n’est pas la forme pour la forme,c’est celle qui est dans une relation
de vérité avec ce que l’on croit avoir à dire, à faire, à
être ou à exprimer.Et je dois dire que l’expérience de
la toile,du réseau des réseaux,est vraiment pour moi
l’expérience d’une forme heureuse. Cet hypertexte
(1) auquel je travaille de façon continue comme un
work in progress ininterrompu, le chantier des Vaisseaux brûlés, offre une solution inespérée aux problèmes avec lesquels je me débats depuis le début,depuis Passage,depuis Travers.
Pourquoi alors publier encore des livres?
Parce que l’hypertexte est la forme la plus heureuse,
mais ce n’est pas la seule forme.D’autre part,j’ai toujours publié des livres pour me débarrasser de certains
sujets,de tout le vouloir dire,des thèses obsessionnelles
– ce en quoi j’ai tort car l’obsession,c’est la bêtise,et la
bêtise est très nécessaire.La bêtise,c’est le corps,la réalité sensible.Sans bêtise il n’y a pas d’œuvre.L’œuvre,
c’est un aménagement technique de la bêtise.
Et votre bêtise à vous?
Oh,ça,je n’ai que l’embarras du choix! L’origine,par
exemple,l’obsession de l’origine comme explication
générale du monde. Je sais bien que c’est faux et que
Cratyle a tort,mais à un autre niveau je ne le sais pas.
Je suis comme ce fou qui se prenait pour
un os. On le soigne, on le croit guéri, lui
aussi. Il sort de l’asile mais il revient une
demi-heure après. Bon, dit-il, moi je sais
bien que je ne suis pas un os, mais les
chiens,eux,ils n’ont pas suivi le traitement…
Pourquoi cette obsession de l’origine?
Je trouve que l’origine,c’est la saveur même.Un monde désoriginé m’effraie comme m’effraierait une
langue où les mots seraient séparés de leur histoire,de
l’épaisseur du temps,de l’étymologie,de ce que j’aime
appeler, sans crainte exagérée du ridicule, «la source
chantante» – monde et langue désenchantés,pour le
coup,délyricisés,inintelligibles de platitude et de complaisance à la mort.Mon intenable position,mon indécrottable conviction d’être un os malgré toutes les
preuves du contraire,c’est ce qu’on pourrait nommer
un cratylisme généralisé. Mais après tout, tous les
grands paranoïaques qui nous ont formés,La Rochefoucauld et Marx,Freud et Nathalie Sarraute,ont eu
aussi la conviction que la vérité,et le désir,et la saveur,
se tenaient obscurément près de la source,toujours en
amont. Ils différaient un peu sur l’emplacement du
gargouillis principiel,voilà tout…
Vous annoncez depuis longtemps un livre intitulé
«Du sens».Quel est le sens des mots pour vous?
Le sens est toujours en deçà,à un autre niveau de la spirale,d’où cette obsession de ce que Barthes avait appelé la bathmologie,c’est-à-dire le jeu des degrés – le fait
que le sens revienne toujours,mais à un autre niveau,
et qu’il n’y ait pas coïncidence entre des opinions et des
mots qui pourtant sont les mêmes. Exemple le plus
simplet, on dit Monsieur aux gens, Docteur aux docteurs,mais si ce sont des médecins de particulière stature on revient à Monsieur.C’est le même Monsieur et
en même temps ce n’est pas du tout le même.Ce sont
ces niveaux de langue et de sens, mais un peu plus
complexes,évidemment,que figurent dans mes petits
travaux,dans les Eglogues ou dans P.A.,les notes et les
notes aux notes,la page en strates infinies; et à présent
la possibilité illimitée du lien,au sens technique du terme sur la toile.Au fond,mon problème a toujours été
celui-là: une insatisfaction avec le caractère unidirec-
tionnel du livre.Je n’ai jamais désiré un livre qui commence à la première et finisse à la dernière page.Prolonger un livre, ça n’a jamais été pour moi ajouter
quelque chose à la fin mais le creuser en son milieu,en
abyme: faire du surplace et creuser, cavare, en latin,
d’où mon goût pour lescavatinesen musique.Barthes,
dans la préface deTricks,écrivait«le sujet fait du surplace».C’était peut-être un peu péjoratif dans son esprit
mais je m’en accommode très bien.Le problème que
pose une phrase,c’est de trouver la possibilité de l’ouvrir, de l’écarter, comme ces masques japonais que
montre Barthes,justement,dans l’Empire des signes.Or
c’est précisément ce que permet l’hypertexte. N’importe quel mot est rendu à son statut essentiel de carrefour et peut produire une ouverture à l’infini.P.A.
comptait 999 paragraphes.Dans Vaisseaux brûlés (2),
version hypertextuelle de P.A., le seul premier paragraphe deP.A.très court,«Ne lisez pas ce livre»,s’est vu
greffé à peu près deux cents paragraphes en arborescence qui à eux seuls pourraient faire un livre,et doivent le faire,d’ailleurs,puisque POL et moi avons l’intention de publier des sortes de «livrets» qui seraient
chacun l’un des paragraphes de P.A.et sa postérité éclatée.Le premier doit s’appeler Ne lisez pas ce livre.
Outre l’arborescence,vous utilisez parfois la forme alphabétique.
Oh, ce n’est pas une forme à proprement parler, plutôt un procédé commode. L’idée est toujours d’une
insuffisance de l’intelligence en général,et de la mienne en particulier. Le sentiment que j’ai du monde
sensible doit être à peu près celui qu’a d’une bibliothèque un termite entre les lames du plancher.Il s’agit
d’élargir un peu la vision.Je crois profondément que
penser, c’est penser ensemble. Arriver à penser en
même temps des choses très différentes, très éloignées,voire contradictoires.C’est ce que,quelquefois,
permettent les mots.La métonymie est évidemment
la grande figure, dans cette perspective, plus que la
métaphore.
L’énumération tient une place importante dans
votre écriture.Est-elle liée à ce goût pour la totalité?
J’aime les énumérations,c’est vrai.Il y a une jouissance à l’énumération.Je ne sais pas si elle procède d’un
désir d’être complet ou du plaisir de vérifier qu’en aucun cas
on ne saurait l’être.Ce n’est jamais fini.Peut-être est-ce cela la
jouissance, établir clairement
que ce n’est jamais fini.
R E C U E I L L I PA R
STÉPHANE BOUQUET
● ● ● conque, et de tout discours. Or, comme on vit dans un soupçon permanent, et
d’ailleurs très compréhensible, d’antisémitisme,il est difficile de parler de l’origine des
juifs. Mais moi je parle de celle de tout le
monde, et je l’aime, et je ne vois pas pourquoi je ne parlerais pas de celle des juifs, qui
est l’une des plus profondes qui soient, des
plus rayonnantes, des plus explicatrices et
productrices de sens –même si ce sont des
sens contradictoires, bien sûr, comme tous
les autres.» Une phrase fétiche de Camus,
reprise à Barthes, qui fut son modèle et le
préfacier de ses premiers livres, dit: «Je les
entends ne pas s’entendre.»Voilà,il faut essayer d’entendre exactement Camus.
S. B.
Photos: MICHEL MONTEAUX
(1) «Le Département de la Lozère»,POL.
(2) Renaud Camus publie début juin,chez POL,
«Nightsound», bel essai sur Albers où il propose
une interprétation mystique des Hommages au
carré.Le carré,le tétragramme divin,la question de
l’être,tout cela va ensemble chez Albers selon Camus,et chez Camus aussi,mystique athée.
Signalons «les Etudes camusiennes»,ed.Rodopi,
Amsterdam,qui regroupe l’ensemble des études
publiées sur Camus par Jan Baetens,professeur à
Louvain.Les 28 et 29 avril se tiendra à l’université de Yale un colloque sur Renaud Camus.Enfin,
début mai, paraît chez POL une réédition de
«l’Eloge moral du paraître», éloge on s’en doute
de la forme contre la sincérité.
(1) Technique ou système qui permet, dans une base documentaire
de textes de passer d’un document à
un autre selon des chemins préétablis dits liens.
(2) On peut lire «Vaisseaux brûlés»
à l’adresse suivante: http://perso.wanadoo.fr/renaud.camus