C3-le royaume du tout possible

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C3-le royaume du tout possible
« Un jour, je me suis glissée dans le pays des contes, ce
pays de mystères commun à tous les hommes. J’ai marché
dans ce paysage qui me parut familier, pas seulement
parce qu’il me rappelait les images de mon enfance :
c’était plutôt une sorte d’intimité, une résonance.
J’étais entrée au pays du dedans!
J’y ai reconnu mes géants préférés, mon errance dans les
forêts ténébreuses, l’impatience de la mégère acariâtre et
la princesse endormie qui attend sa délivrance.
J’ai reconnu aussi l’enthousiasme du héros prêt à tous
les combats et le courage formidable qui le porte quand il
croît à sa quête.
Et je me suis souvenu de toutes les fois où les fées sont
venues sur mon chemin, m’apportant la clef que je
cherchais tant, me donnant à connaître la magie de
l’existence.
Marie Muyard.
Cette chroniquei a été inspirée suite à un spectacle de Marie Muyard, fondatrice de La
voix des contesii, intitulé « Il est un secret de toi à moi ». Le conte ainsi créé a été utilisé
pour présenter les services de Miri-Valorex à un club de gens d’affaires. L’attention de
tous a été sans faille et, pour une fois, tous ont compris facilement ce que l’entreprise
pouvait leur apporter. Elle est un peu plus longue qu’une chronique régulière, vous m’en
excuserez j’espère.
Le royaume du Tout-Possibleiii
Il était une fois un roi dans son royaume. Depuis le début de son règne, il désirait que son
Royaume soit un modèle pour les monarques du monde. Il désirait qu’on vienne de
partout pour voir et comprendre comment il avait pu accomplir de si grandes choses.
Mais aujourd’hui, il était profondément troublé. Il approchait de la fin de sa vie et son
souhait n’avait toujours pas été réalisé. Ce n’est certes pas faute d’avoir essayé!. Il avait
invité tous les plus grands conseillers du monde à venir l’aider. Mais plus d’une fois il
avait été déçu. Ce n’est pas que les idées n’étaient pas bonnes mais les résultats duraient
quelques temps puis s’estompaient …. Aujourd’hui, lorsque son regard se portait sur ses
sujets, il n’aimait pas ce qu’il voyait.
Du coté des cuisines, par exemple, c’était une vraie fourmilière, tout le monde courait en
tout sens pour réussir à servir les repas à tout le monde. Il ne pouvait pas se plaindre de
la qualité mais il lui semblait que tous ces gens étaient épuisés, aigris et ne tiraient plus
satisfaction de leur travail.
A la forge, c’était tout le contraire. Là, ses sujets étaient calmes et détendus. Le travail
semblait bien planifié mais heureusement que le royaume possédaient plusieurs chevaux
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car remplacer un fer de façon urgente était impensable! Il fallait présenter un formulaire
en trois exemplaires puis respecter l’horaire établi!
Du côté de la boulangerie, là c’était toute une autre histoire, ses sujets sifflaient en
travaillant, accueillaient toute demande avec le sourire et un pain spécial pouvait être
préparé le temps d’une fournée. Hélas, pour réussir cet exploit, le ministre en charge
avait monopolisé la moitié des sujets du royaume! Évidemment, les autres ministres s’en
plaignaient!
Et, partout où son regard se portait, il y avait quelque chose qui clochait!
De guerre lasse, il mandat son fils. Il lui dit alors : Mon fils, vois comme notre royaume
est en piteux état. Tu sais que nous avons essayé plusieurs choses sans succès. Va, mon
fils, de par le monde. Va et trouve comment nous pourrions nous sortir de ce pétrin. Ne
reviens que lorsque tu auras découvert la solution. Alors, et seulement alors, tu pourras
devenir le Roi.
C’est ainsi que son fils partit à l’aventure. Il visita tous les pays et toutes les contrées. Il
compara les méthodes utilisées par les uns et les autres. Partout, il ne retrouvait que les
mêmes problèmes et des solutions partielles. Personne ne semblait avoir trouvé la clef du
succès.
Épuisé, découragé de ces nombreuses années de recherches vaines, notre futur Roi arriva
un jour dans une forêt qui, tout de suite, lui sembla enchantée. Tout était calme et
appelait au repos. Il ne résista pas et entra dans les bois où il entendit des chants
d’oiseaux extraordinaires, il entendit les feuilles bouger et les insectes bourdonner
gaiement. Tout dans cette forêt apportait la paix et il s’endormit au son d’une
merveilleuse eau claire. Et là, il rêvât.
Il rêvât qu’il était le nouveau Roi. Son royaume transpirait la joie de vivre et
l’abondance. Tous les besoins du Royaume étaient comblés. A la cuisine, les plats
sortaient dans le calme, les marmitons sifflaient et blaguaient avec les chefs. A la forge,
les fers étaient remplacés dans les minutes qui suivaient l’arrivée du cavalier. La moitié
des chevaux profitaient maintenant d’une retraite confortable sans que le royaume n’en
souffrit. A la boulangerie, il était toujours possible d’obtenir un pain spécial le temps
d’une fournée mais la moitié des sujets qui y travaillaient avant pouvait maintenant
cultiver le jardin du Royaume ou s’occuper des serres. Jamais, de toute son enfance, ne
pouvait-il se rappeler de si beaux jardins et encore moins des serres.
Lorsqu’il s’éveillât, il fut tout surpris de se voir couché sur l’herbe et bien déçu de
constater qu’il ne s’agissait que d’un rêve. Mais ce qu’il ne s’avait pas, c’est qu’il se
trouvait dans la forêt des fées. Celles-ci, s’immisçaient dans les rêves de leurs visiteurs
pour connaître leur souhait le plus cher et ainsi les aider à le réaliser. Elles amenèrent
donc le prince avec elles dans un petit royaume perdu où il pourrait apprendre à réaliser
son rêve.
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Le prince se retrouva donc un sujet du Royaume du Tout Possible. Il y appris plusieurs
choses. Tout d’abord, que ces sujets croyaient qu’on pouvait avoir à la fois le beurre et
l’argent du beurre. Ils ne croyaient pas qu’il faille choisir entre une vie heureuse et une
production importante. Ces gens croyaient également qu’ils étaient dans un royaume
spécial, qui n’avait pas d’équivalent ailleurs. A sa grande surprise, aucune hiérarchie
n’était visible même si certains avaient pour rôle de guider les autres. Chacun connaissait
ses capacités et était fier du travail accompli.
Un matin en se promenant, il vit en plein centre de la place du marché, ce qu’il pris pour
une image sainte à laquelle il ne compris rien, la source de leur succès serait-elle un
nouveau culte? Puis il remarqua un manège surprenant. Les sujets, pour chaque décision
à prendre, se posaient la question Pourquoi? Et si la réponse n’était pas sur ce qui n’était
en fait qu’un diagramme, ils hésitaient avant d’agir et se consultaient entre eux. Cela
donnait lieu à des discussions animées et joyeuses.
Perplexe, il demandât une audience au Roi. Sire, je suis intrigué par ce diagramme à la
place du marché. Tous vos sujets semblent y voir une réponse à toutes leurs questions!
Ah! répondit le roi. Tu veux parler de notre modèle fonctionnel. Cela a été notre salut à
tous. Laisse-moi te raconter.
Un jour, nous avons entendu parler de ce qui se faisait dans un îlot lointain nommé MiriValorex. La légende prêtait à sa vingtaine d’habitants une science unique. On racontait
également que leur voix était entendue par certains barons des contrées au-delà de la
Grande Mer. On chuchotait même des noms de puissances comme Alcan, Hydro-Québec,
Banque Nationale, Visa-Desjardins, Pratt&Whitney, Nortel et bien d’autres dont les noms
se perdirent dans la nuit des temps.
Nous nous y rendîmes et furent émerveillés par ce que nous y avons vu. Nous avons
donc ramené avec nous un Mirivalorexien pour qu’il nous enseigne son savoir. Malgré
notre insistance à le voir trouver des solutions rapidement à chacun de nos ennuis, il nous
fit faire ce modèle. Grâce à cet exercice, nous avons découvert, en nous, ce que nous
voulions faire de ce Royaume. Nous avons identifié nos besoins, nos désirs, nos rêves!
Ensuite, nous avons pu définir ce que nous devions faire. Toutes nos décisions sont
maintenant beaucoup plus faciles à prendre.
Mais, sire si vous me permettez, comment avez-vous amené vos sujets à croire à votre
modèle? Ah! Mais tu te trompes, ce n’est pas le mien. C’est le NÔTRE! Nous avons
créé ce modèle ensemble.
Mais, Sire, n’êtes-vous pas le Roi? N’êtes-vous pas celui qui doit montrer le chemin?
N’êtes vous pas responsable du bonheur de vos sujets? Cher prince, vois-tu des sujets
malheureux dans mon royaume? Vois-tu des endroits où règne la confusion? Des retards
dans les livraisons? Du gaspillage? Et le prince dut bien admettre qu’il ne voyait rien de
tel! Alors, j’ai fait ce qu’il fallait! De dire le Roi.
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Mais alors, si ce diagramme est si important, pourquoi ne pas l’avoir fait d’or? Ah! Tu te
trompes, ce diagramme est important mais il est vivant! Il doit pouvoir s’ajuster et
évoluer selon les besoins du royaume. D’ailleurs, nous célébrons à chaque année nos
succès et acclamons l’arrivée du modèle révisé pour la nouvelle année! Ainsi, nos rêves
pourront se réaliser jusqu’à la fin des temps.
Le prince, il faut bien le dire, était très impressionné, tout en étant surpris que la solution
à tous ses problèmes soit si simple. Il demandât alors au Roi, s’il pouvait lui dire où
trouver un miri-valorexien. Bien sûr , dit le Roi. Vous ne verrez plus jamais votre
royaume de la même façon si vous acceptez de suivre leurs conseils. Attention, il faut
être prêt à changer vos façons de voir mais c’est un bien petit effort pour
l’épanouissement de tout un royaume!
i
Cette chronique fait partie d’une série qui devrait durer une année. Elles représentent des tranches de vie
d’un « manager par la valeur »i en devenir. Après l’avoir lue, nous vous demandons de répondre « Lu ». Si
vous le désirez vous pouvez commentez. Vous ne recevrez plus cette chronique si vous n’avez rien
répondu au cours des 5 dernières semaines.
ii
La voix des contes, Marie Muyard, 514-495-3485
Merci à Christian Giroux pour sa contribution à cette chronique, à mon coach Hélène Richard qui m’a
donné le courage de croire en moi et à Danielle Morneau , de Voyages Quorum, qui m’a invitée à cette
soirée magique sur les contes.
iii
Michèle Richard
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