Le géomerchandising dans la grande distribution - URAM
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Le géomerchandising dans la grande distribution - URAM
Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (MSC) Unit of Research & Applications in Marketing (URAM) Special Volume: May, 2016. Vol. (2), pp: 186-203 E-ISSN: 2490-4376 Conference Paper Le géomerchandising dans la grande distribution: Revue de la littérature Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi Méthodes Marketing, ESC Tunis Email : [email protected] Le géomerchandising dans la grande distribution: Revue de la littérature Résumé : Le géomerchandising permet aux distributeurs d’adapter leur politique merchandising aux spécificités de leurs points de vente. Cette nouvelle pratique s’intègre dans une démarche spatio-temporelle dynamique. Le principal objectif de cette étude est de comprendre l’évolution du géomerchandising dans la grande distribution. A partir d’une revue de la littérature, nous rappelons les principes de cette technique. Ensuite, nous présentons sa démarche dynamique. Enfin, nous montrons les principaux freins à la mise en place du géomerchandising. Mots clés : Géomerchandising, grande distribution, assortiment, adaptation locale, stratégie spatiale. Geomerchandising in retailing: a review of the literature Abstract: The geomerchandising enables retailers to tailor their policy to the specifics of their merchandising outlets. This new practice is part of a dynamic spatiotemporal process. The main objective of this study is to understand the development of geomerchandising in retail. First, from the literature review, we recall the principles of this technique. Then, we present its dynamic approach. Finally, we show the main obstacles to the implementation of geomerchandising. Keywords: Geomerchandising, retailing, assortment, local adaptation, spatial strategy. *Paper presented at the 2ème Conference of URAM. Hammamet, Tunisia. 6-7 May, 2011 Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 186 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi Le géomerchandising dans la grande distribution: Revue de la littérature INTRODUCTION Le secteur de la grande distribution est, à l’heure actuelle, en grande évolution. En effet, la principale innovation commerciale- à savoir l’apparition du « self service »- a bouleversé l’appareil commercial. Ainsi, le libre service a donné naissance à des nouvelles catégories de points de vente joignant l’utile à l’agréable et où le produit se vend tout seul. Depuis, le secteur de la grande distribution n’a pas cessé d’évoluer : de la grande surface au commerce électronique en passant par la vente par correspondance. La distribution en tant que commerce s’est caractérisée au cours de ces dernières années par une profonde évolution qui s’est traduite par un développement rapide des grandes surfaces. Notons à ce niveau que la grande surface, une des spécificités majeures de la distribution de masse, est devenue un lieu commun pour effectuer des achats au niveau de commerce de détail (Chain et Gian, 1998 ; Vandercammen et Permet, 2002). Dans le même cadre de réflexion, il s’avère important de souligner que cette nouvelle forme de commercialisation des produits se caractérise par la vente en libre service, dont le principe converge vers l’établissement d’une relation directe entre le consommateur et les articles exposés dans le magasin. En effet, les grandes surfaces, comme les décrivent Fady et Seret (2000) « ont pour caractéristique principale la vente en libre service basée essentiellement sur la présentation à la vue et à la portée de la main du client avec affichage de prix, le libre accès du client à la marchandise, le libre choix des articles par l’acheteur sans intervention nécessaire du personnel vendeur ». Ainsi, les articles mis en vente dans les magasins en libre service ne bénéficient plus de la présence de vendeur pour les promouvoir et il apparaît vital d’adopter des techniques marchandes de plus en plus perfectionnées. Le merchandising est amené à prendre de plus en plus d’importance dans la grande distribution. Il est utilisé par les industriels pour connaître l’évolution de leur chiffre d’affaires et de leur part de marché, par les distributeurs pour optimiser leurs linéaires. Le merchandising devient aujourd’hui, une partie intégrante du système d’information des entreprises. Ainsi, la réflexion sur le merchandising est prioritaire pour les distributeurs qui visent le double objectif, maximisation de leur profit et la satisfaction des consommateurs (Pinto et Faulirier, 2004). De plus, les clients jouissent d’une nouvelle autonomie dans leur comportement et leur prise de décision. A cette occasion, le merchandising apparaît comme un ensemble de techniques de distribution modernes développées par les distributeurs et les producteurs qui visent essentiellement à mieux vendre (Deloye, 1998). Le merchandising se trouve au point de convergence des attentes du consommateur, du producteur et du distributeur et permet d’en faire la synthèse (Bennoun et Hassid, 1995). Il constitue un des éléments fondamentaux du marketing : c’est une nouvelle forme de technique de vente dont les axes principaux sont la présentation, la rotation et le rendement du produit mis en libre Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 187 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi service (Wellhoff et Masson, 2001 et 2005). La dimension géographique des échanges marchands est reconnue depuis longtemps. Les premiers travaux de recherche sur la distribution placent également la géographie au cœur des préoccupations. L’analyse de succès ou d’échec des enseignes est souvent fondée sur l’implantation compte tenu du déplacement des populations, de la compagne vers la ville ou du centre ville vers la périphérie (Tedlow, 1997 ; Charrière et Gallo, 2000). Actuellement, comme dans plusieurs autres secteurs économiques, la distribution utilise des informations d’ordre géographique pour ajuster leurs politiques commerciales (Segal, 1999). Les distributeurs travaillent de plus en plus sur des adaptations locales en essayant de personnaliser leur merchandising selon les habitudes de consommation régionales. Le concept nouveau qui traduit cette nouvelle pratique est appelé « géomerchandising ». En effet, c’est le géomerchandising qui permet aux distributeurs d’adapter le merchandising aux spécificités de leurs points de vente. Dans le contexte tunisien, le géomerchandising reste encore sousexploité par les grands distributeurs. Toutefois, nous pouvons mentionner que cette technique est appliquée par l’enseigne « Monoprix ». Celle-ci, dans une logique de couvrir l’ensemble du territoire, a développé son réseau commercial en implantant des points de vente différents dont l’offre est adaptée aux réalités locales. Dans la présente communication, nous allons étudier l’évolution du géomerchandising en montrant les principaux facteurs expliquant le développement de cette dernière. Ce travail consiste à proposer une synthèse d’un ensemble de travaux de distribution à disposition et ainsi de proposer des nouvelles perspectives de recherche pour la distribution. Les contributions spécifiques de ce travail est de : Montrer comment la pratique du géomerchandising s’est développée dans le domaine de distribution ; Etudier les différents modèles de localisation commerciale ; Présenter les définitions du géomerchandising existantes dans la littérature, ainsi que ses leviers d’action et ses enjeux ; Expliquer les difficultés et les limites de mise en place du géomerchandising. REVUE DE LA LITTERATURE Le merchandising connaît de nombreuses évolutions. Il utilise aujourd’hui plusieurs concepts tels que le Category Management et le géomerchandising. La mutation des outils de merchandising est une conséquence qui découle automatiquement de l’évolution des relations entre distributeurs et leurs fournisseurs. En effet, ces derniers prennent conscience des enjeux de leur collaboration. En outre, le merchandising contribue à la recherche d’équilibre entre le marketing d’enseigne et le marketing du site. Les nouveaux outils de la cartographie et le développement de bases de données donnent naissance au géomerchandising. Dans ce qui suit, nous présenterons l’évolution du géomerchandising. Nous citerons, ensuite, les diverses définitions proposées dans les travaux de recherche. Puis, nous passerons en revue les principaux modèles de localisation Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 188 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi commerciale. Enfin, nous analyserons les difficultés de la mise en œuvre de cette pratique. Les facteurs de développement du géomerchandising Le géomerchandising est une technique qui s’est évoluée parallèlement au développement des systèmes d’information géographique (SIG). Ceci nous amène à admettre l’existence de plusieurs mécanismes stratégiques permettant d’expliquer la généralisation de ces méthodes dans la distribution. Hétérogénéité spatiale des comportements L’hétérogénéité spatiale des comportements de consommation et des processus de fréquentation des magasins, s’engage dans la lutte contre la forte différenciation organisationnelle ; c'est-àdire il est nécessaire d’intégrer la diversité du milieu au sein de l’organisation. Nous nous appuyons ici sur la diversité des comportements de consommation au niveau régional et au niveau local, qui est un phénomène faiblement documenté (Charrière, 1998). Ainsi, l’application d’un mix merchandising local est tributaire d’une large hétérogénéité au sein des consommateurs. L’intégration de cette diversité dans les politiques locales nécessite de disposer des systèmes d’informations performants (Cliquet et Vyt, 2003). De plus, le phénomène d’hétérogénéité spatial de la consommation s’explique « par une action du milieu sur les individus, mais surtout par un mécanisme d’auto-sélection géographique » (Volle, 2002). Cependant, quelque soit les processus de comportement spatial des consommateurs, le distributeur se trouve face à un marché hétérogène pour chaque famille de produit. En plus, les quantités consommées varient d’une zone à une autre, tout comme les marques préférées. (Volle, 2002 ; Cliquet et Vyt, 2003). Le géomerchandising joue ainsi un rôle essentiel dans l’adaptation du distributeur à la diversité des marchés en ajustant ses assortiments aux caractéristiques des zones de chalandise dans lesquelles il opère (Grewal, 1999). De plus, les critères de choix du point de vente varient d’une zone à l’autre ; ils ne sont pas stables parce qu’ils dépendent des concurrents en présence. En outre, l’analyse des principaux travaux de recherche (Charrière, 1998 ; Grewal, 1999 ; Volle, 2002 ; Cliquet et Vyt, 2003), nous permet de constater que l’hétérogénéité spatiale des comportements de consommation et de fréquentation des points de vente rend nécessaire l’adaptation des politiques commerciales aux spécificités de chaque zone de chalandise. Recherche de variété L’assortiment est vivant ; il répond toujours à plusieurs objectifs. Il varie en fonction des variations des prix de vente des produits, des évolutions de la clientèle et de changement de l’environnement concurrentiel. Par ailleurs, l’assortiment constitue pour le distributeur le principal moyen d’attaque contre la concurrence. En effet, plusieurs travaux de recherche ont montré l’importance de l’étendue de choix perçue par les consommateurs comme critère de sélection des points de vente (Hoch et al, 1999 ; Cadenat et Amine, 2000 et 2003). Ainsi, la notion de choix est apparue comme un nouveau critère d’image des consommateurs, autre que la qualité et le prix. Aujourd’hui, les consommateurs veulent de plus en plus de choix. Pour avoir une Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 189 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi politique d’assortiment efficace, il est donc nécessaire d’analyser le comportement de recherche de variété. Du fait, les produits rentrant dans les situations d’achat favorisent un comportement de recherche de variété et donc incitent à augmenter le nombre de références dans le linéaire (Hoch et al, 1999). Actuellement, le comportement de consommation et d’achat du consommateur tunisien connaît de profondes mutations. En effet, nous parlons aujourd’hui, du consommateur expert celui qui est devenu le plus informé et le plus exigeant en termes de choix et de qualité de l’offre. Ainsi, ce consommateur a adhéré à la distribution moderne dans le but de chercher une grande variété des produits. Pour lui l'espace commercial n'est plus seulement un lieu d'approvisionnement, mais aussi un espace de divertissement et d'expression de soi. Il était donc primordial de choisir des points de vente qui proposent un assortiment varié et large. Le distributeur aura ainsi, intérêt à approfondir son assortiment pour apporter une valeur informationnelle au client. Toutefois, l’assortiment profond ne permet pas nécessairement d’attirer tous les clients, ce qui nécessite une analyse zone par zone (Vyt, 2005). Il ne faut pas, non plus, négliger les inconvénients d’un assortiment trop profond, en particulier le temps passé dans le magasin (Cliquet et Vyt, 2003). De plus, Volle (2002) stipule que, pour élaborer un assortiment attractif aux yeux des consommateurs visés, « le distributeur devra identifier les produits à forte portée cohérents avec la mission de l’enseigne et avec son territoire de marque et faire levier sur ces produits en proposant des produits complémentaires qui répondent aux exigences de variété et de flexibilité des consommateurs ». Importance du géomerchandising pour le distributeur et le fournisseur Le géomerchandising évolue parce qu’il permet au distributeur de renforcer sa position sur le marché vis-à-vis de ses clients et de ses concurrents. Toutefois, les approches géographiques du merchandising ont été largement développées par les fournisseurs puisque chaque fournisseur essaye de montrer au distributeur son expertise du marché, pour renforcer sa position dans les négociations. Le géomarketing dans la grande distribution Pour maintenir leur viabilité économique, les distributeurs doivent développer une politique marketing intégrant les spécificités locales : le géomarketing apparaît ainsi comme un facteur clé de succès. En effet, les distributeurs s’orientent « d’un marketing pour tous vers un marketing pour chacun » (Dacco, 2000) qui prend en compte les spécificités locales sans remettre en cause l’identité et la cohésion du réseau. Cela dit, les avantages d’une chaîne de distribution sont maintenus avec la flexibilité des magasins de proximité indépendants (Montgomery, 1997). Toutefois, l’intérêt du géomarketing repose sur sa capacité à intégrer de nombreuses données, particulièrement celles géographiques. Les distributeurs utilisent les techniques du géomarketing pour visualiser leur zone de chalandise (Kalyanam et Puter, 1997). Le géomarketing a pour but, construire des relations durables entre les distributeurs et les fournisseurs dans la mesure où chacun dispose d’informations Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 190 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi complémentaires sur le marché et les produits (Fady et Seret, 2000 ; Lendrevie et Lindon, 2000). Actuellement, nous remarquons que toutes les entreprises de distribution intègrent des éléments spatiaux dans leurs politiques merchandising dans le but est de décliner l’assortiment d’un point de vente à l’autre pour adapter localement les linéaires. Ainsi, les distributeurs évoluent d’un merchandising de masse reposant sur l’homogénéité des consommateurs vers une approche plus locale de leur politique, qui prend en considération l’hétérogénéité spatiale des consommateurs. Pour conclure, nous pouvons dire que le fusionnement des deux disciplines (géographie et marketing) permet de déboucher sur une certaine plus value étant donné que la première approche « géographie » procure une compréhension de l’intérêt capital de l’espace, et la deuxième discipline « marketing » nous permet de comprendre comment les décisions significatives du type spatial sont atteintes. Les modèles de localisation La décision de localisation commerciale est très importante du fait que les consommateurs sont devenus de plus en plus mobiles. Plusieurs approches ont été proposées pour comprendre le déplacement des individus et le processus de choix d’un magasin (théorie des places centrales, modèles gravitaires et déterministes et modèles gravitaires probabilistes). En pratique, la décision de localisation d’un point de vente se base sur l’utilisation des modèles empiriques pour déterminer, avec précision, la localisation optimale. Ainsi, on distingue deux types de modèles baptisés : les modèles gravitaires déterministes (loi de Reilly et loi de Converse) et les modèles probabilistes (modèle de Huff, modèle interactif de concurrence MCI, modèle multinominal logit MNL, modèle interactif de concurrence spatiale subjectif MCIS subjectif). Les modèles gravitaires, sont inspirés de la théorie des places centrales de Christaller. Considérés parmi les successeurs de Christaller, Reilly et Converse se sont bien inspirés de l’hypothèse de celui-ci en matière de la délimitation de la zone de chalandise (l’espace géographique comprenne une répartition uniforme des clients, et que tous ces clients ont un comportement identique) (Cliquet, 2002). De son côté, Reilly (1931) a constaté que les consommateurs compensent, dans leurs choix du magasin, la longueur du déplacement à réaliser par l’attractivité des pôles commerciaux existants et il conçoit ainsi par analogie à la loi de Newton « loi de gravitation du commerce de détail (Cliquet, 1988). La loi de Reilly affirme que « deux villes attirent les achats des populations situées entre eux en raison directe du nombre total des habitants des centres considérés, et en fonction inverse du carré des distances qu’il faut parcourir pour s’y rendre » (Cliquet, 2002). De son côté, Converse (1949), élabore sa loi en se basant sur celle de Reilly. Il en retient presque les mêmes variables avec quelques modifications prés se rapportant au calcul du point de partage entre les zones de desserte de deux centres urbains. Selon Cliquet (1988), la loi de Reilly a été validée à diverses reprises et reste un outil très élémentaire. Ceci dit et malgré les améliorations apportées à cette loi, celleci présente plusieurs limites. En effet, le modèle gravitaire ne considère que la distance dans l’explication de l’attraction Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 191 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi commerciale. Or, plusieurs auteurs affirment que le processus de choix inclue trois étapes : la préférence, le choix et la fidélisation (Spiggle et Sewall, 1987). De plus, de nombreux chercheurs remarquent qu’il fallait prendre en considération le type d’achat dans l’explication du processus de choix des points de vente à l’instar de Malhorta (1983) et Cliquet (1990, 1995) qui ont montré que l’achat des biens de comparaison et de conviction suppose une recherche et un déplacement inefficace du client ; celui-ci visite plusieurs magasins dans un rayon bien spécifique avec un seuil maximal de distance ou de temps. Aussi, le modèle gravitaire considère la gestion en terme de stock. Or, la mobilité croissante des consommateurs implique obligatoirement la prise en considération du comportement spatial du consommateur de façon dynamique, en terme de flux (Cliquet, 2002). En ce qui concerne les modèles probabilistes, on distingue le modèle de Huff (1964), le modèle interactif de concurrence MCI, MNL et MCIS subjectif. De son côté, Huff définit l’attractivité du magasin par sa superficie. La taille du magasin est considérée donc comme le meilleur indice de l’attractivité du magasin (Huff, 1964). Ainsi, pour les plus grands magasins offrant un assortiment large et profond, le consommateur est certain d’y trouver les produits recherchés et il est en outre prêt à parcourir une plus langue distance pour faire ses achats. Dans son approche, Huff a pris en considération plusieurs concepts (les concurrents d’une aire de marché donnée, l’existence de différents produits, le phénomène de superposition des zones de chalandises) pour rendre ce modèle plus efficace. Mais, si le modèle de Huff vient pour remédier aux lacunes du modèle de Reilly, cela ne l’exempte pas de limites. En effet, ce modèle ne retient que la surface du magasin comme variable explicative de son potentiel d’attraction. Cela dit, le nombre restreint de variables impliquées dans ce modèle réduit considérablement sa puissance, chose qu’ont utilisé Nakanishi et Cooper (1974) pour introduire des nouvelles variables (la qualité de personnel, promotion, horaires d’ouverture, etc.) (Cliquet, 1988). Dans le même ordre d’idées, et pour remédier aux lacunes du modèle initial de Huff, plusieurs auteurs ont tenté d’améliorer ce modèle en y intégrant d’autres variables. Nous citons à cet égard le modèle d’interaction concurrentielle (MCI) considéré jusqu’ici comme étant le plus connu. Il est applicable pour des études prévisionnelles avant l’ouverture d’un nouveau point de vente, et aussi pour des études de la fréquentation d’un point de vente en activité. D’un côté, ce modèle présente l’intérêt de prendre en compte un nombre important de caractéristiques de tous les magasins de la zone étudiée. D’un autre côté, le modèle MCI a enrichi largement le domaine de géomarketing étant donné qu’il est basé sur l’étude des comportements de consommateur et il peut être utilisé à la fois comme un outil de choix de meilleure localisation et de gestion de point de vente. Ceci étant, la contrainte majeure pour l’application de ce modèle reste étroitement liée aux variables explicatives de choix de magasin. A ce niveau, il est important de définir le nombre de variables pertinentes qu’on pourra introduire ainsi que leurs types, puisque Nakanishi et Cooper ont montré que le MCI ne fonctionne qu’avec des variables mesurées sur des échelles de proportion ; il est donc judicieux de savoir comment transformer les variables mesurées sur des échelles nominales et d’intervalles en Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 192 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi variables mesurées sur des échelles de proportion. Tableau 1 : Synthèse des modèles de localisation (voir annexe) Source : Croizean J.P et Vyt .D (2008) : « comparaison du temps cognitif et du temps réel pour le trajet domicile-hypermarché. Quelles implications pour la définition des zones de chalandise », Actes de l’International Congress Marketing Trends. Après l’étude des facteurs explicatifs du développement du géomerchandising ainsi que les différents modèles empiriques de localisation, nous présenterons dans ce qui suit les différentes définitions, enjeux et leviers d’action de cette pratique. Les leviers d’action du géomerchandising L’inclusion du caractère spatial dans la politique merchandising du distributeur est à l’origine de l’existence d’une nouvelle discipline ; celle du géomerchandising (Volle 2002). Le géomerchandising suppose d’adapter les assortiments et de répondre à la demande du consommateur local. Il dépasse les caractères régionaux pour construire réellement un assortiment personnalisé, adapté aux caractéristiques de la zone de chalandise (Vyt, 2005). Les recherches académiques portant sur ce nouveau concept qui est le géomerchandising ne sont pas nombreuses. Selon, Douard (2002), le géomerchandising est « une méthode de fédération et d’analyse des données, basée sur leur dimension géographique. Il s’agit d’une aide à la décision pour définir, mettre en place, et contrôler la stratégie marketing dans le temps et l’espace ». Toutefois, Cliquet (2002) montre que le géomerchandising permet d’adapter le merchandising à l’environnement local à travers ses composantes. « Il vise à adapter l’offre aux bassins de potentiel mais concerne également les flux de population ». La définition la plus complète est celle proposée par Volle en 2002. Cet auteur considère que la mise en œuvre du géomerchandising suppose de fixer trois paramètres : 1/l’unité géographique (l’enseigne peut adapter ses décisions d’assortiment au niveau d’une région ou au niveau de chaque magasin), 2/l’unité produit (l’enseigne peut adapter l’assortiment au niveau des univers des catégories, des segments de produits ou de références spécifiques) et 3/le type d’adaptation (l’enseigne passe en revue chaque unité produit en se posant la question de savoir si ces produits seront ou non proposés dans telle unité géographique). La technique du géomerchandising a pour but de placer le consommateur au cœur des actions des distributeurs et offre à ces derniers plusieurs opportunités ; réduire l’écart entre la réalité et le potentiel, contrôler les objectifs merchandising, adapter le merchandising au potentiel local, etc. (Cliquet et Vyt, 2003). De point de vue des distributeurs, le géomerchandising est utilisé afin de modéliser le potentiel de la zone de chalandise et le potentiel de la catégorie et de l’assortiment pour réduire l’écart entre la réalité et le potentiel. Cette technique est appliquée pour adapter le merchandising au potentiel local et introduire des nouvelles références. Cet outil permet au distributeur de contrôler et fixer ses objectifs merchandising et d’avoir ainsi un avantage concurrentiel par rapport aux autres. Tableau 2 : Les leviers d’action du géomerchandising (voir annexe) Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 193 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi Le géomerchandising : une action dynamique Les enjeux du géomerchandising se résument dans le fait d’allier l’aptitude à réagir localement avec les contraintes de l’enseigne afin de garantir une uniformité au sein du réseau (Macé, 2000 ; Dacco, 2000 ; Volle, 2002 ; Montgomery, 1997 ; Bradach, 1998). Ainsi, le défi fondamental du distributeur est de satisfaire le client tout en gardant la clarté des rayons. De plus, l’adaptation locale doit être cohérente avec l’image de l’enseigne. Le géomerchandising recouvre deux aspects : tactique et stratégique. En effet, d’une part, le géomerchandising tactique porte sur la présence ou non de certains produits en rayons, compte tenu des caractéristiques locales. D’autre part, le géomerchandising est stratégique si l’enseigne met en œuvre une organisation qui ne repose pas uniquement sur la taille du magasin ou sur la géographie régionale, mais sur des formats différenciés (Volle, 2002). Le géomerchandising relève ainsi, d’une démarche dynamique et d’une analyse constante de l’environnement (Cliquet et Vyt, 2003) (voir Figure 2). Figure 1: le géomerchandising : une démarche dynamique (voir annexe) Source : Cliquet G et Vyt D (2003) : « le géomerchandising dans la grande distribution alimentaire française : une approche ème exploratoire », Actes de 6 colloque Etienne Thill. Interprétation : Cliquet et Vyt (2003) ont montré, à partir d’une recherche exploratoire dans la grande distribution alimentaire française, que le géomerchandising est une démarche spatio-temporelle dynamique. Selon eux, l’application de cet outil passe par quatre phases qu’ils ont définies comme suit : géomerchandising prospectif, proactif, réactif et itératif. Le géomerchandising prospectif est celui qui prend forme avant l’ouverture et le fonctionnement du point de vente et détermine dans une large mesure l’activité prochaine du point de vente. En effet, les distributeurs utilisent des techniques merchandising avant même l’ouverture du magasin. Ce merchandising antérieur intègre des variables géographiques et spatiales et nécessite ainsi des techniques du géomerchandising. La démarche géomerchandising des distributeurs est rythmée par plusieurs considérations temporelles. Ainsi, des motifs spatiaux prennent forme durant le fonctionnement du point de vente. Celuici doit pouvoir anticiper les attentes de ses clients. Il essaye de contextualiser son offre à partir des techniques fonctionnelles présentées par la centrale. Cliquet et Vyt (2003) stipulent qu’il s’agit ici « d’une logique de flux d’information descendants vis-à-vis du marché. Le point de vente se veut proactif vis-à-vis de l’évolution du tissu local : nous parlons dans ce cas du géomerchandising proactif ». Cette étape permet de fidéliser les clients et d’anticiper les nouvelles tendances de consommation et donc, de proposer de nouveaux produits. Au-delà des études de marché et de l’anticipation des besoins pour le détaillant, d’autres événements ponctuent le merchandising local du magasin. En effet, en cas de restructuration ou extension de points de vente, le réseau de distribution se trouve confronté à une notion spatiale. En plus, le géomerchandising, en tant qu’adaptation locale aux goûts et profils des consommateurs, réagit parfois à un flux d’information ascendant face au marché. Dans ce cas, les chefs de rayon prennent en considération les besoins de ses clients Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 194 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi en tenant compte du taux de rotation des produits. On parle donc du géomerchandising réactif. Cette configuration de géomerchandising s’inscrit plus dans une logique de fidélisation que dans une perspective d’attraction de nouveaux clients. Cette phase consiste à rectifier des carences pour certains produits sans remettre en cause le marketing d’enseigne et les plans décidés par les centrales. L’adaptation locale doit être une action constante car l’environnement est toujours en évolution. En effet, les consommateurs évoluent, leurs besoins et goûts évoluent au fur et à mesure. En plus, plusieurs variations d’ordre économique et concurrentiel s’ajoutent. Cette dernière étape nous renvoi au géomerchandising itératif. De nombreuses contraintes limitent la mise en œuvre d’une réelle démarche de géomerchandising. Nous présenterons ainsi, dans le paragraphe suivant, les principaux freins à la mise en place du géomerchandising. Les limites à la mise en place du géomerchandising La mise en œuvre du géomerchandising connaît certains freins liés aux coûts de structure et de logistique. De plus, la centralisation des réseaux peut limiter l’adaptation locale des assortiments. Enfin, le géomerchandising est une technique difficile à évaluer. La centralisation La centralisation existante dans les réseaux de distribution peut limiter la mise en place d’un merchandising personnalisé (Deloye, 1998). Elle rend difficile l’intégration des spécificités locales dans la politique d’assortiment (Bessen, 1993 ; Albertini et al, 2006). En outre, la centralisation des décisions reste encore dominante dans certaines enseignes et limite ainsi toute initiative isolée du point de vente (Renaudin, 2002). La nature des produits Il s’agit d’une autre limite à la personnalisation des dispositions des produits. En effet, tous les produits ne divulguent pas une même pertinence envers la déclinaison locale des assortiments. De même, le format de vente du magasin doit déterminer l’ajustement local des assortiments. Les distributeurs doivent maintenir une cohérence nationale tout en déclinant localement leur politique merchandising. Cela dit, quelques produits doivent suivre la stratégie nationale et ne peuvent se décliner localement. Ainsi, les marques de distributeurs (MDD) préservent l’unité territoriale et la cohérence du réseau de distribution. Une technique difficile à évaluer Le géomerchandising est un outil dont la rentabilité est difficile à évaluer pour les distributeurs. En effet, le développement des ventes est un indicateur de réussite ou d’échec de l’allocation des produits référencés. Pourtant, la satisfaction des clients recouvre d’autres critères plus subjectifs qui restent difficiles à quantifier. Le géomerchandising consiste donc, à satisfaire au mieux ses clients tout en produisant une rentabilité suffisante. Mais, mesurer les mouvements d’une politique de géomerchandising reste encore difficile puisque chaque unité dispose d’assortiments personnalisés. Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 195 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi CONCLUSION Les acteurs de la distribution évoluent dans un environnement changeant dans lequel il devient essentiel de développer des relations fortes et durables avec le consommateur. Le merchandising devient ainsi un domaine de coopération entre les producteurs et les distributeurs. Les nouvelles formes de distribution sont entrain de s’interroger désormais, de plus en plus sur les habitudes et les traditions d’achat des consommateurs. En effet, les grands distributeurs ont intégré le critère spatial dans leur politique merchandising donnant naissance à une nouvelle discipline ; celle du géomerchandising. Celui-ci suppose d’ajuster les assortiments afin de répondre à la demande du consommateur local (Volle, 2002). De plus, les distributeurs cherchent à se différencier des autres enseignes en donnant à l’assortiment le profil idéal pour les consommateurs locaux. Ils essayent de personnaliser leur merchandising selon les habitudes de consommation régionales (Volle, 2002 ; Vyt, 2005). Cette recherche s’inscrit dans un cadre plus global d’une recherche doctorale traitant l’impact du géomerchandising sur la fidélisation des consommateurs. Tout au long de ce travail, nous avons essayé d’apporter des éclaircissements sur la nouvelle notion de géomerchandising en mettant en valeur les facteurs permettant le développement de cette pratique. La théorie et les recherches académiques se font encore peu l’écho de ce nouveau concept. Différemment de l’allocation d’espace en linéaire qui connaît une littérature riche (Anderson, 1979 ; Bookbinder et Zarou, 2001 ; Bultez et Naert, 1988 ; Bultez et al, 1989 ; Bultez et Pardoen, 1995 ; Corstjen et Doyle, 1981 ; Chen et al, 1999 ; Curhan, 1974 ; Desmet et Renaudin, 1998 ; Drèze et Hoch, 1998 ; Renaudin, 2002), le géomerchandising ne fait apparaître, à notre connaissance, que deux travaux de recherche académiques (Volle, 2002 ; Cliquet et Vyt, 2003) et quatres travaux empiriques (Campo et al, 2000 ; Campo et Gijsbrechts, 2002 ; Gijsbrechts et al, 2003 ; Campo et Gijsbrechts, 2004). En plus, les recherches précédemment citées, ne traitent aucune relation d’association ou de causalité entre le géomerchandising et d’autres concepts comme l’engagement, l’implication, la fidélité, etc. Ce travail a fait passer en revue les diverses définitions du géomerchandising proposées dans la littérature. Ensuite, nous avons présenté les leviers d’action du géomerchandising. Cette technique vise à placer le consommateur au centre des actions des distributeurs. Puis, nous avons montré que le géomerchandising recouvre un aspect tactique qui porte sur la présence ou l’absence de certains produits dans les rayons étant donné les spécificités locales, et un autre aspect stratégique. De plus, nous avons énuméré les principales phases de la démarche du géomerchandising. La première étape est celle du géomerchandising prospectif qui prend forme avant l’ouverture et le fonctionnement du point de vente. La deuxième correspond au géomerchandising proactif qui prend forme durant le fonctionnement du magasin et permet de fidéliser les clients et d’anticiper des nouvelles évolutions de consommation. La troisième étape consiste à corriger les insuffisances pour certains rayons sans remettre en cause le marketing d’enseigne et les plans décidés par les centrales : c’est le géomerchandising réactif. La dernière phase correspond au géomerchandising itératif. Enfin, nous avons relevé plusieurs limites techniques et logistiques pouvant Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 196 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi freiner la mise en place de cet outil qu’est « le géomerchandising ». Les pistes de recherche sur ce concept sont très ouvertes. En effet, les enseignes se sont rendu compte que la fidélité est devenue une clé stratégique. Cependant, ce qui intéresse le distributeur, ce n’est plus seulement de savoir si un consommateur est fidèle, mais aussi de comprendre pourquoi. A ce niveau, il nous paraît essentiel de mettre l’accent sur la notion de fidélité à l’enseigne et de se poser ainsi la question sur l’impact du géomerchandising sur la fidélisation des consommateurs. A notre connaissance, la seule recherche qui a traité la relation entre les attributs spatiaux et la fidélité au point de vente est celle de Jazi en 2006. Cette étude empirique, menée auprès des panélistes de Carrefour, a permis de souligner l’importance de la localisation et du positionnement dans l’explication du comportement de fidélité. D’un autre côté, de nombreux chercheurs soulignent le fort développement de l’intérêt des consommateurs pour les produits à identité régionale (Dubois, 1998 ; Trognon et al, 1999 ; Pilleboue, 1999 ; Aurier et Siriex, 2004). Ainsi, la régionalisation de l’offre prend de plus en plus d’importance dans les GMS et le chercheur en marketing ne peut rester insensible à ce développement. De plus, l’exploration du statut des marques régionales dans les perceptions des acheteurs et dans les stratégies des distributeurs peut aussi contribuer à donner une nouvelle orientation à la réflexion sur l’enrichissement de l’offre en magasin (Albertini et al, 2006). Enfin, plusieurs recherches soulignent que l’atmosphère du magasin agit sur le comportement du consommateur et permet donc de contribuer à la fidélisation des clients à l’enseigne d’où l’apparition d’une nouvelle discipline rattachée au marchandisage appelée « Merchanfeeling ». A ce niveau, il nous paraît essentiel d’étudier l’influence de diffusion d’une musique régionale, au sein d’un point de vente, sur le comportement du consommateur. A notre connaissance, aucune étude n’est portée vers cette perspective de recherche, seulement celle de North et al (1999) qui a montré l’existence d’une relation significative entre l’origine géographique de la musique diffusée et le choix des produits. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Albertini TH, Bereni D et Filser M. (2006), Politique d’assortiment des détaillants et statut des marques régionales, Actes du 9ème colloque Etienne Thil, La Rochelle. 2. Amine A et Cadenat S. 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Le modèle MCI (Nakanishi, Cooper, 1974) *Probabilité de choix du magasin pour un consommateur demeurant dans l’aire. *Les parts de Apports *Outil élémentaire concernant la facilité d’accès et les moyens de communication. Limites *Nombre réduit de variable explicative de l’attraction commerciale (la distance). *Point de partage *Subjectivité entre deux centres limitée du urbains. consommateur dans la perception du temps et de distance. *Prise en considération de plusieurs concepts : existence de différents produits, superposition des zones de chalandise, etc. *Introduction de nouvelles variables. *Contribution à l’enrichissement des connaissances dans le domaine de Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. *Nombre restreint de variables impliquées dans le modèle (superficie) *Subjectivité limitée des consommateurs quant à la perception du temps de trajet. *Difficultés liées à la résolution du MCI (cas de magasins non considérés par les consommateurs, multicolinéarité, 201 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi Modèle Multinominal Logit MNL (Nakanishi et Cooper, 1974) Modèle interactif de concurrence spatial subjectif MICS subjectif (Nakanishi et Cooper, 1982 ; Cliquet, 1988, 1990, 1995) marché de chaque magasin sont fonction des préférences des consommateurs et de nombreuses variables sur les concurrents. *Prise en compte d’un ensemble de variables (propres au consommateur, au magasin et aux concurrents) dans le calcul de probabilité de choix d’un magasin (fonction exponentielle). *Le modèle ajoute un indice pour distinguer le découpage géographique. *L’approche subjective est fondée sur les perceptions des consommateurs des caractéristiques du magasin (Mesure par les jugements des attributs du point de vente). géomarketing. réduction de l’erreur de spécification, etc. *Problème d’adaptation des échelles de mesure. *Montrer la *Possibilité stabilité des choix comportements de pertinents. choix de point de vente à la fois dans le temps et dans l’espace. *Explorer des flux influençant la clientèle du commerce de détail (apport théorique). *Aboutir à la conception d’un outil de gestion à la fois stratégique et tactique (apport pratique). *Outil très puissant de prévision de la demande. de non *Difficultés de définition d’un découpage géographique (données très difficile à atteindre). *Problème d’adaptation des échelles de mesure. Tableau 2 : Les leviers d’action du géomerchandising Leviers d’action du géomerchandising - Adaptation locale du merchandising Contrôle des objectifs merchandising Réallocation de la surface de vente Modélisation du potentiel de la zone de chalandise Modélisation de l’assortiment Introduction de nouvelles références Réduction de l’écart entre la réalité et le potentiel Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 202 Amira Ben Messaoud, Mohsen Debabi Figure 1: le géomerchandising : une démarche dynamique Géomerchandising prospectif Géomerchandising réactif Flux d’information Point de vente Géomerchandising proactif Géomerchandising itératif Proceedings of the Marketing Spring Colloquy, Vol. (2). May, 2016. 203